[Baraque à frites] Tant qu'on n'essaie pas de cuisiner ça devrait aller.

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Sam 28 Juin - 13:31
Description du lieu : ça en jaune et en mauvais état. Si je devais la localiser ce serait à mi-chemin entre la place et le clocher.

Tout ce qui est inutile à l'action (introspection, etc) est en italique




La Ville était enfin à portée de vue. Thalès ne savait pas réellement combien de lieux il avait traversé et combien de temps il avait marché, mais enfin il s'était depuis longtemps fait à cette mouvance. Ou plutôt, il l'avait prise en compte sans pour autant cesser de la maudire. Ce qui était éloigné un jour ne l'était plus forcément le lendemain, et vice-versa, voilà pourquoi il détestait voyager. Obligé de rester à l'affût pour ne pas être surpris par quelque créature saugrenue, obligé de regarder et de prêter attention à ce paysage. Qu'il soit à l'air libre ou barricadé quelque part, c'était toujours la même chose tant qu'il n'y avait pas de patient.

Or, là, cette cité jadis habitée et beaucoup trop vivante n'était plus qu'un champ de ruine. Thalès avait toujours particulièrement haï la Ville. Trop de bâtiments dans tous les sens, des escaliers qui n'allaient parfois nulle part, des pièces qui changeaient de place ; un vrai bordel. Et en plus de cela, il y avait des gens. Beaucoup. De. Gens. Le plus souvent souriants, enjoués, en pleine découverte des "merveilles" de l'Esquisse dans leur petit paradis d'ignorance. Ça mangeait, ça troquait, ça discutait tranquillement et ça disait "trop mignon !" devant des gelées qui gambadaient sur le sol en couinant. Ça traitait le jeune homme d'inhumain lorsqu'il écrasait ces desserts ou les découpait en morceaux pour en faire un traitement. Moins respectable que de la bouffe, on en était arrivé là.

Mais dans ce paysage, eh bien, on ne pouvait plus lui reprocher grand chose. Il était bien. Ça ne bougeait pas trop. L'apocalypse, certes, mais il se fit la réflexion qu'elle avait le même visage dans les deux mondes. La destruction était dans un sens la chose la plus réelle dans l'Esquisse. On ne se battait pas de la même façon, mais la peur de la mort était semblable - la plupart des gens ignorant l'existence du stade gelée. Ça, c'était logique. Voilà peut-être pourquoi il soignait les gens en les tuant. Il ne savait pas vraiment. Même ces types ne lui avaient rien dit.


C'était d'ailleurs de leur faute si Thalès se retrouvait là, à escalader des morceaux de murs en sucre d'orge tombés sur le sol. Les cyantifiques étaient au moins aussi fous que lui ; il n'avait pas vraiment cherché à comprendre ce qu'ils fabriquaient, tant qu'ils l'éloignaient des autres. Et de Pythagore. C'était le plus important.

Il entendit plusieurs bruits. Des effondrements. Le cri d'un quelconque objet. Ne pas s'approcher ; là où des incidents se produisaient, les gens n'étaient jamais bien loin. Mais, paradoxalement, tous ceux qui avaient eu la prudence de s'éloigner du bruit devaient être à l'opposé ; Thalès était donc condamné à ne s'approcher d'aucun extrême. Il devait tout simplement rester entre les deux. Attendre et regarder.

Ainsi le retrouva-t-on, quelques dizaines de minutes plus tard, au comptoir d'une baraque à frites toute jaune et parfaitement délabrée. Ledit stand était incapable de rouler - à moins d'y apporter quelques réparations - mais enfin il était à l'abri de la pluie et avait de quoi s'asseoir. Il avait déjà ouvert la sacoche qu'il avait transporté depuis l'hôpital. Juste pour regarder les couleurs de ce qu'il avait plus ou moins consciemment transformé en poison. Bien entendu, il avait conservé quelques remèdes pour sa propre personne, quelques baumes non transformés pour servir de base à de prochains mélanges, mais sans rien étiqueter. Il ne pouvait tout simplement pas écrire "contre les brûlures" sur une chaussure ou "désinfectant" sur un sachet d'épinards. La personne lambda aurait sans doute pris la cargaison de Thalès pour ses dernières courses, ou pour ses vivres.

Avant, cela aurait été vrai. La médecine l'avait fait vivre, et puis, dans l'Esquisse, il avait vécu pour la médecine. Rien de tout ça n'était plus juste à présent. Il vivait malgré elle, attendant le jour où il avalerait pour de bon ses propres créations. Mais qu'attendait-il, au juste ?

Il attrapa une petite fiole pleine d'un produit dont il avait oublié les effets exacts. Un liquide bleu à travers lequel il contempla la rue qui passait devant son "enseigne". Il avait toujours considéré le suicide comme quelque chose de profondément absurde. Il ne voulait pas mourir sans être sûr que l'avant était perdu à jamais, que le ciel bleu était détruit, paradoxalement. Non pas qu'il espérait, mais il ne pouvait dire adieu à la vie sans posséder la certitude. Tout comme on ne considérait pas un patient comme mort tant qu'on n'avait pas tout essayé.

Et si un jour il l'obtenait, ou s'il changeait d'avis, il avait toujours la guillotine à portée de main. Il lui suffisait d'arracher le couvercle.

Lassé, il laissa ses affaire de côté et s'appuya la tête sur les deux mains.

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Ven 11 Juil - 22:54
Au début, alors que tout, pour une fois, semblait être redevenu calme et serein, il y avait eu la Tempête. Tonitruante. Démentielle. Il ne s'agissait pas là d'une simple plaisanterie (certes de mauvais goût) de la part de l'entité qui gouvernait l'Esquisse, mais d'un véritable déluge de coupes-ongles, boîtes à lunettes, équerres et autres babioles, détruisant tout sur son passage. Le labo ne fut pas épargné : fioles, potions, lotions ; tout se brisa, se renversa, fit boum. Des bulles violettes de nature douteuses s'élevaient dans les airs. Les notes de Nicolas disparurent sous la pluie de liquides nocifs que le cyantifique gardait d'habitude en lieu sûr.

Mais tout cela n'avait plus aucune importance, maintenant. Ce qui était fait était fait, et l'on ne pouvait pas revenir en arrière. De toute façon, le cyantifique aurait fini par se débarrasser de tous ces artéfacts un jour ou l'autre : il ne fallait pas qu'ils tombent entre de bonnes mains. Nicolas devait être le seul à détenir le secret de ses découvertes.

Peu après qu'il se fût fait ces réflexions, une horde de morts-vivants vint le cueillir, tout maigrichon et faiblard, dans l'une des autres pièces de son labo. Nicolas parvint à leur échapper grâce à son immense savoir qui lui permit d'appréhender les faiblesses de ses ennemis. Il leur passa au travers (ce que personne d'autre n'aurait eu l'idée de faire !), parce qu'ils étaient tout mous et gluants.

Et puis il s'était enfui. La quête du savoir ultime reprenait.

Nicolas avait couru à en perdre haleine, toujours plus fort, toujours plus vite. Il voulait savoir. Savoir ce que l'on ressentait en fuyant sa propre maison pour protéger sa vie, plutôt que de fuir sa propre vie en voulant protéger sa maison. Sa maison ? Son laboratoire personnel. Son chez-lui. Personne ne savait exactement où il se situait, mais quand il le cherchait, Nicolas finissait toujours par le retrouver. Alors cette fois aussi, il le retrouverait – peu importe dans quel état. C'était ce lien immuable qui unissait l'être humain à son chez lui. L'alchimiste le savait, il connaissait l'existence de ce lien non seulement parce qu'il en avait fait l'expérience, mais aussi parce qu'il savait presque tout (évidemment). Il suffisait d'une expérience pour savoir.

Ainsi donc, il avait couru, senti le feu brûler dans ses poumons, supporté la douleur de ses petits muscles mis à l'épreuve. N'étant pas particulièrement sportif, il dut faire face à quelque imprévu de taille : un clou, apparemment aimanté à son énorme cerveau, vint se planter en plein milieu de son crâne pour ressortir de l'autre côté. Bah, ça chatouillait un peu, mais ce n'était pas méchant, il ferait avec.

Les objets en tout genre continuaient de pleuvoir, aussi Nicolas chercha-t-il un abri parmi les décombres de la ville qui l'entouraient. Son choix se porta sur une camionnette jaune fluo un peu moins détruite que le reste. Inutile de prendre le temps d'ouvrir la porte : il sauta dedans par l'ouverture et s'assit au fond du véhicule. Autour de lui se trouvaient des tas d'objets d'apparence comestible. Il attrapa une barquette de Classic Tendres Chips – les nouvelles de chez McDo – et entreprit de les grignoter.

En ce jour et à cette heure, voilà ce qu'il savait : premièrement, son laboratoire privé était infesté d'une armée de morts-vivants (qu'il avait lui-même ramenés à la viiiiie !) et avait probablement subi une explosion atomique due aux substances illicites qui traînaient un peu partout. Deuxièmement, le clou dans sa tête commençait à peser sur son maigre corps – espérons qu'il n'avait pas d'effet négatif sur son intelligence. Et troisièmement, les Classic Tendres Chips étaient froides et manquaient de sel.

Soudain, il vit une ombre se pencher par l'ouverture de la camionnette. Nicolas leva la tête et croisa le regard d'un jeune homme à l'air blasé, une fiole – une FIOLE – à la main. Et s'il s'agissait de l'un des morts-vivant, qui se serait échappé avant l'explosion du labo en emportant une fiole pour se défendre ? Le pire, c'est qu'il n'avait pas l'air si idiot que ça. Voyant en lui un potentiel rival face à la cyance, Nicolas se dit qu'une petite lobotomie ne serait pas de trop pour le réduire à l'état de légume. Et puis, maintenant que son laboratoire n'était plus, il manquait de sujets sur lesquels faire ses expériences. Il se redressa et tendit une main osseuse vers le mort-vivant.

« Comme l'a dit l'abbé Jean-Jacques Barthélémy (même si en vérité, c'est de moi), les mauvaises actions sont immortalisées pour en produire de bonnes, et les bonnes pour en produire de meilleures. Ce que tu as fait tout à l'heure (m'avoir agressé, entre autres) n'a plus d'importance, il faut simplement que tu saches que ce n'était pas bien. Quand on sait, on peut tout faire, crois-moi, mais tu dois déjà le savoir, n'est-ce pas ? »

Le meilleur moyen de nuire à ses ennemis était d'en être proche, voilà ce que Nicolas savait.

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Ven 11 Juil - 23:25
Alors qu'il croyait pouvoir savourer quelques minutes de répit - ce qui n'était sans doute rien à l'échelle de toute une vie ou même de toute son existence dans l'Esquisse, mais qui représentait un profond apaisement au milieu du tumulte, un apaisement dont il avait diablement besoin - en tête à tête avec le comptoir, il crut voir quelque chose bouger à l'intérieur de la baraque. Un objet ? Il se pencha légèrement afin d'identifier la nuisance ; son regard tomba nez à nez avec celui d'un homme sans doute plus âge que lui. Aux cheveux gris voire blancs, comme lui. Avec un clou gigantesque enfoncé dans le cerveau, ce qui arracha une grimace de dégoût au jeune médecin. Il aurait dû mourir, saigner abondamment, hurler de douleur. Il lâcha sa fiole, redevenu nerveux.

« Comme l'a dit l'abbé Jean-Jacques Barthélémy (même si en vérité, c'est de moi), les mauvaises actions sont immortalisées pour en produire de bonnes, et les bonnes pour en produire de meilleures. Ce que tu as fait tout à l'heure (m'avoir agressé, entre autres) n'a plus d'importance, il faut simplement que tu saches que ce n'était pas bien. Quand on sait, on peut tout faire, crois-moi, mais tu dois déjà le savoir, n'est-ce pas ? »

Mais à la place, il pouvait déblatérer de longs discours insensés. Thalès ne voulait pas savoir ce qui était bien ou mal, il avait déjà chaviré du côté du mal et tué assez de personnes pour que le pardon lui soit refusé. De plus, il ne se souvenait pas avoir agressé qui que ce soit - ce n'était pas son genre, il n'était pas une brute - et se résolut ainsi à classifier son interlocuteur dans la catégorie beaucoup trop remplie des fous. N'en faisait-il pas lui-même partie ? Probablement, empoisonner autrui n'était pas une activité très saine d'esprit, et il avait passé bien des heures enfermé dans sa chambre à mélanger tout et n'importe quoi.

D'abord sans parler, Thalès approcha sa main de la tête de l'homme. Main qui effleura à peine l'immense clou. Il devait le retirer. Maintenant. Il ne supportait pas cet immondice.

« Laissez-moi faire, je vais retirer ce qui vous démange. Je suis médecin… Je m'en occuperai bien... » souffla-t-il de sa voix usée et glauque sans avoir pris la peine de répondre à la précédente tirade. Il devait soigner sans plus attendre, quitte à devoir arracher cette chose de force. Si cela provoquait un bain de sang, il serait rassuré de voir à quel point cela était normal. C'était tout ce qu'il voulait savoir.

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Sam 12 Juil - 0:04
Le jeune homme à la face blafarde resta un moment sans répondre, dévisageant bouche bée le visage de Nicolas, où suintait d'ailleurs un peu de sang. Il en profita pour laisser tomber la fiole qu'il tenait – l'alchimiste la saisit au vol avant qu'elle ne s'écrase par terre. Il n'attendait pas spécialement de réponse à son discours, pourtant le jeune homme lui en servit une, la voix rauque et passionnée :

« Laissez-moi faire, je vais retirer ce qui vous démange. Je suis médecin… Je m'en occuperai bien... »

Ah, un médecin. Qui dit médecin dit généralement intelligence élevée, mais... De toute façon, qu'importait ? L'unique rivale de Nicolas était la cyance, et non un être fait de chair et de sang tel que lui. Et puis, ce docteur pourrait bien lui être utile un de ces jours. Il était plus sûr de s'en faire un allié – sinon, qui sait ce qu'il pourrait mettre dans vos médicaments...

Nicolas mit quelques secondes à comprendre de quoi il parlait, cela n'ayant aucune rapport avec le sujet précédent. Le clou. C'est vrai qu'il commençait à devenir lourd. Le cyantifique tourna la tête et vit son reflet dans l'un des murs intérieurs de la camionnette. Peu seyant.

« Faites donc, jeune homme. Simplement, pourriez-vous recueillir un échantillon de mon sang dans cette fiole ? J'aimerais vérifier si je suis positif au tétanos. Ah, et rendez-moi le clou également, il pourrait s'avérer utile de le transmuter en une arme de destruction massive. D'ailleurs, quel est votre nom ? »

Nicolas sortit de la camionnette afin de faciliter son travail au médecin. Aurait-il dû avoir peur ? Peut-être. Mais l'alchimiste, à force de passer du temps seul, avait fini par se considérer lui-même comme un sujet d'expérience.

L'une des nombreuses choses qu'il savait lui vint alors à l'esprit : la douleur n'est pas physique, elle est mentale. Il suffit de ne plus penser à rien pour s'en débarrasser (cela n'était pas trop difficile, le clou étant dans son cerveau).

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Dernière édition par Nicolas Flamel le Ven 18 Juil - 15:52, édité 1 fois
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Sam 12 Juil - 0:33
Il recommençait à déblatérer avec son métal dans la tête. C'en était insupportable au point que les doigt du médecin s'agitèrent et tremblèrent légèrement. Mais au moins, le patient était d'accord, il quittait même la camionnette pour être à portée de mains. Patient qui prenait ça trop légèrement, enfin ce n'était pas très grave car bientôt il aurait mal. Il hurlerait de toutes ses cordes vocales et serait peut-être un peu plus logique dans ses discours. Là, Thalès avait l'impression de parler à un cyantifique.

« Vous pouvez m'appeler Thalès... Le tétanos n'existe pas dans ce monde… malheureusement. »

Il connaissait bien cette maladie. Il l'avait étudiée. Il avait même rencontré un malade, vu les contractions musculaires, les spasmes inopinés. Il savait, tout ça, il savait ce que c'était. Cet homme avait plus de chances de mourir à cause d'une intoxication au cupcake arc-en-ciel que de souffrir un jour de cette pathologie que le médecin blême avait déjà essayé de provoquer sans le moindre succès.

Les deux mains du cyantifique agrippèrent le clou. Maintenant. Il tenta de le faire pivoter tout doucement mais cela était bien vissé. Trop bien vissé.

« Il va falloir vous faire fondre la tête pour récupérer le clou. » notifia-t-il à son interlocuteur, espérant davantage lui faire peur -afin d'avoir au contraire le droit de massacrer ce maudit clou- que l'obtention d'un consentement. Mais, au pire, si son patient répondait par l'affirmative, cela ne l'embêtait pas. Les fous étaient dérangeants.

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Lun 14 Juil - 22:38
Thalès.

Pour avoir le mérite de savoir bon nombre de choses, Nicolas connaissait de réputation cet homme grandiose, né en 625 et mort en 546 avant Jésus-Christ, qui avait lui aussi été un emblème de la cyance.

Enfin, tout cela n'avait plus d'importance, maintenant. Ils étaient dans l'Esquisse. Une nouvelle ère avait commencé, un nouveau Thalès était né.

Le jeune homme saisit le clou pour l'examiner. Nicolas sentit tout de suite son mal de tête parvenir jusqu'à son cerveau. Cependant, il percevait en Thalès la minutie et le regard critique de quelqu'un qui savait y faire, ou du moins qui croyait le savoir, bref : quelqu'un du métier. Aussi se laissa-t-il faire sans rien dire. Il était le cobaye et Thalès était le cyantifique.

« Il va falloir vous faire fondre la tête pour récupérer le clou. »

Ah, dommage. Ça risquait peut-être de faire mal, mais d'un autre côté, Nicolas n'avait pas du tout envie de garder ce clou sur lui plus longtemps. Et puis ainsi, l'art de retirer un clou géant d'une tête serait ajouté à la liste de toutes les connaissances du monde. Un mal pour un bien, comme on dit.

« Oui oui, pas de prob... Heu... »

Un instant. Faire fondre la tête de quelqu'un, c'est du genre mortel, non ? Et si Nicolas mourait, qui prendrait sa relève pour combattre la cyance ? Il était le seul à disposer de son propre savoir ! Impossible, donc, de prendre part à l'expérience proposée par Thalès. Le clou allait devoir attendre. À moins de trouver une autre solution...

« Je saiiis ! Il suffit d'utiliser un tourne-vis. Si ça marche avec les vis, pourquoi pas avec les clous ? Venez, Thalès, allons en chercher un ! »

La tête lui tournait un peu, mais Nicolas tenait à se débarrasser de ce clou. Il alla le toucher d'une main prudente. Vu le poids, c'était sûrement du papier massif... ou encore du caoutchouc renforcé...

Il fit quelque pas chancelants et incita Thalès à le rejoindre.

« Au fait, je me nomme Nicolas Flamel, mais d'élève à professeur, vous pouvez m'appeler Professeur F ! »

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Dernière édition par Nicolas Flamel le Ven 18 Juil - 23:23, édité 3 fois
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Mar 15 Juil - 0:38
Pendant un instant, l'interlocuteur de Thalès sembla en effet être un fou.

« Oui oui, pas de prob... Heu... commença-t-il avant de marquer un temps d'hésitation et de se reprendre. Je saiiis ! Il suffit d'utiliser un tourne-vis. Si ça marche avec les vis, pourquoi pas avec les clous ? Venez, Thalès, allons en chercher un ! »

Il n'était pas bien sûr de ce que l'homme affirmait pourtant en évidence reconnue ; un tournevis, c'était pour les vis, pas pour les clous, il était certes peu doué en bricolage mais il savait au moins cela. Cependant, force était de constater qu'il ne savait guère si son patient avait dans la tête un clou ou une vis. Il était médecin, pas bricoleur, et cela valait le coup d'être tenté. N'importe quoi valait le coup, tant qu'ils pouvaient se débarrasser de cet immondice.

Sans expression apparente, il suivit ainsi l'autre tout en évitant de le regarder en face. Mieux valait fixer les pieds. Pour rester calme.

« Au fait, je me nomme Nicolas Flamel, mais d'élève à professeur, vous pouvez m'appeler Professeur F ! »

Flamel ? Thalès était quand même plus cultivé en science qu'en travaux manuels, et il avait entendu parler de cet éminent personnage au travers de revues spéciali… Bon, il avait regardé Harry Potter. Mais il s'était aussi intéressé à l'alchimie pour en connaître les grandes lignes. Tout cela n'était que légende, tout du moins avant. Avec toutes les étrangetés qu'il avait croisé un peu partout, nulle doute que la transmutation devenait plus banale que l'évaporation. Malheureusement.

De plus, les dernières paroles du patient laissaient présager qu'il était effectivement ce qu'il paraissait être dans toute sa splendeur. Un "collègue" au service de la cyance. Thalès avait vaguement l'impression de s'être fait avoir en pensant qu'il pourrait enfin être seul dans son coin. Était-il supposé le suivre pour.. faire ce qu'ils avaient à faire ? Malgré ses airs de psychopathe, il n'en restait pas moins respectueux envers ses aînés. C'était un rapport social normal, cohérent, inchangé, et il aimait ça. Une hiérarchie au pays du désordre.

« Bien. » répondit brièvement Thalès avant d'emboîter le pas à Nicolas et de fouiller autour du camion jaune. Des ruines. Peluche, cafetière, salade, boîte de thon, granolas. Dentrifrice. Il déblaya un petit moment et finit par cesser, épris par l'envie de faire brûler tout ce qui se trouvait autour de lui. Soigner cette ville en la détruisant totalement. Transmuter la matière en poussière. Ça lui ferait du bien.

Mais ses patients n'étaient que des humains. Et il fallait enlever ce maudit clou/vis.
« Ce que nous cherchons n'est pas ici, déclara-t-il de sa voix glaciale….. Je crois qu'il y avait des magasins de bricolage ici,.... avant. Est-ce votre première visite,.... professeur ? »

Thalès attrapa son sac de précieuses fioles et s'éloigna progressivement de la friterie. Il ne savait pas où il allait, c'était rageant. Pourquoi était-il à chaque fois frappé par cette haine pour l'Esquisse dès qu'il mettait le nez dehors ? Ne pouvait-il subsister qu'entre quatre murs, sourd et aveugle au monde ? Il était médecin, et pourtant, il ne voyait rien pour se soigner lui-même.

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Mer 16 Juil - 17:52
« Bien. » répondit Thalès. Derrière le bourdonnement qui résonnait dans son cerveau (à cause du clou/vis), Nicolas entendit des pas retentir dans son dos ; Thalès le suivait. Formidable ! Il venait sans doute de rejoindre sa cause, et allait bientôt l'aider à lutter contre la cyance infuse. L'alchimiste espérait seulement que son nouvel élève ne se fasse pas trop bruyant : les bruits autres que « pschiiiit », « boum » et « bang » le gênaient lors de ses transmutations.

Du coin de l'œil, il vit Thalès fouiller dans les débris autour de la camionnette jaune fluo. Bien. Cela lui laissait le temps d'élaborer un moyen de se tenir immobile lorsque Thalès lui dévisserait le clou/vis de la tête. À peine avait-il eu le temps de songer à cela que celui-ci annonça :

« Ce que nous cherchons n'est pas ici..... Je crois qu'il y avait des magasins de bricolage ici,.... avant. Est-ce votre première visite,.... professeur ? »

Des magasins de bricolage ? Cela lui disait quelque chose. Nicolas espérait qu'il ne faudrait pas payer le marteau, parce qu'il n'avait pas d'argent sur lui – et ne savait toujours pas transmuter le plomb en or. En plus, certains des cyantifiques avaient été ses mécènes, par le passé, et finançaient toutes les dépenses liées à ses expériences. Enfin bon, le jour viendrait où l'alchimie serait rémunérée par l'Esquisse, Nicolas le savait.

« Bien sûr que non. Je suis déjà venu ici par le passé, et pour preuve : la géographie de ces lieux commence à me revenir en mémoire. Ce souvenir avait été enfoui sous tant d'autres, malheureusement. »

Il avait mis du temps à s'en rappeler, car dans son souvenir, rien n'était détruit. Les bâtiments avaient juste une apparence un peu tarabiscotée, mais ça, on s'y faisait, à force.

« Tiens ! Je vois l'enseigne d'un Boulanger – c'est un magasin de multimédia, si je ne me trompe pas (mais j'ai raison, forcément). Peut-être qu'ils vendent des marteaux aussi ? Allons voir ! »

Nicolas s'approcha de Thalès et lui tira sur la manche, puis s'appuya sur son bras de ses doigts osseux. Sa migraine commençait à se faire vraiment insupportable.

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