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Jeu 11 Sep - 2:17


ODILE

Identité



Appellation : Odile.
Anniversaire/Âge : 18 ans.
Nationalité : Russe d'origine kényane.
Occupation : Être Odile, c'est à dire, vouloir devenir Odette.
Arrivée dans l'Esquisse : Le jour où elle sera prise, ou quelques temps avant cela.
Goûts : La danse. La danse la danse la danse la danse. Et puis Odette. Et puis le prince. Voilà ce qu'aime Odile. C'est tout simple. Et ce qu'elle déteste l'est encore plus: le corps d'Odile, du cygne noir, ses cheveux crépus, sa peau sombre, sa honte, sa honte, douloureuse et pesante.
Créateur du prédéfini : Gunnel Ljungström.
Avatar : Anarchy Panty de Panty & Stocking with Gaterbelt.


Description



Elle voulait être Odette.

L'étoile, la lumière, la blancheur immaculée, la prunelle des yeux du prince.

Elle voulait tellement être Odette.

Cela faisait d'elle Odile. L'usurpatrice. Celle qui n'était pas, mais qui voulait être. Le cygne noir.

Ah! A-t-elle assez pleuré d'être ce maudit cygne noir... On ne se rend pas compte de ce que c'est, d'être une brune au milieu des blonds, une noire au milieu des blancs. Une intruse. Mise à l'écart. Regardée en biais. Examinée, plutôt. Et si seulement ce n'étaient que des regards! Il y a aussi les mots, les commentaires, les insultes, les rires moqueurs.
A-t-elle assez souffert de sa condition! Et d'avoir à se dire qu'il y avait une raison: la couleur de sa peau, son sombre teint de Kényane.

Pourquoi t'es venue en Russie? Pourquoi t'es pas restée dans ton trou paumé, pourquoi t'as dû venir nous envahir, hein, guenon, pourquoi t'es pas allée dealer autre part?

Même à son cours de danse, c'était la même chose. Peut-être était-elle un brin paranoïaque. Mais si à la barre les mots ne résonnaient pas, elle parvenait clairement à sentir les regards. Et tous ses efforts pour être la meilleure ne la menaient à rien. Elle était passable. C'était tout. Elle était Odile: celle qui voulait être. Mais au cours de danse, il y avait Odette. Sa taille mince, ses muscles finement ciselés, son visage d'une blancheur rosée, et ses cheveux blonds, tristement enchaînés dans un chignon sévère, mais dont on devinait qu'une fois libérés, ils étaient une parure d'un or pur entre tous, une folle cascade où et les blés et les richesses coulaient à profusion.

Elle rêvait d'avoir ce corps.

Elle rêvait de le troquer contre son ingrate enveloppe noiraude qui lui attirait tant de soucis. Et lorsqu'Odette disparaissait de son champs de vision, tous les regards lui retombaient dessus. Sournois, méprisants, xénophobes et glacés. Elle se souvenait qu'elle était le cygne noir.

Elle ne détestait pas les Russes aux yeux bleus et aux noirs regards, pourtant. Du moins, pas plus qu'elle ne se détestait, elle-même. On pourrait croire que son souhait le plus cher était de quitter ce pays peu accueillant pour retourner à quelque chose qui lui ressemble plus. Mais elle était Russe. C'était écrit jusque sur ses papiers: elle était Russe. Alors, ce qu'elle voulait, c'était une blonde chevelure et un délicat teint caucasien. Devenir l'étoile, la lumière, la blancheur immaculée, la prunelle des yeux du monde.

Et le jour de la représentation du Lac des Cygnes, le jour où elle devait plus que jamais être Odile, à dévorer des yeux Odette évoluant, majestueuse, sur la scène, sa scène, ce jour-là, elle ferma les yeux. Oh! Juste l'espace d'un instant, juste parce que la lumière des projecteurs les faisait larmoyer. Et en cet instant tout bascula.

Plus de projecteurs.


Plus de scène.



Plus de public.




Plus d'Odette.

Au lieu de ça un ciel multicolore, de l'herbe humide et bariolée, des choses incompréhensibles. Pas de blanc, pas de noir, mais du rouge, du violet, du rose, du vert, du bleu, de l'orange, du jaune et plus encore.

Et baissant les yeux vers le sol grouillant de fleurs palmipèdes et de chenilles gazeuses, elle vit ses collants: ils étaient blancs. Pas rendus gris par la présence de sa peau d'ébène, non: blancs.

Et devant ses yeux coulaient des mèches de miel.


Elle était Odette. La véritable Odette. Elle reconnaissait entre mille ces ondulations si mesurées, ces chevilles si délicates, cette tenue altière qui maintenait son nouveau corps sans qu'elle eut à s'y forcer.

Elle pouvait enfin être l'étoile, la lumière, la blancheur immaculée, la prunelle des yeux du prince, et même du monde entier.

Mais ce qu'elle oubliait, c'est qu'elle demeurait Odile, et dans ce corps nouveau elle l'était plus que jamais: elle n'était pas Odette, elle était celle qui voulait l'être et qui comptait s'y appliquer. Le cygne noir le plus vil, dans le plus parfait déguisement. L'ultime usurpatrice.

Relations :

Odette : Odile était avec elle en cours de danse. Elle l'admirait, l'adulait, la vénérait... Mais pas en tant qu'être à part entière. Plutôt en tant que modèle à suivre, à imiter. A présent qu'elle est dans son joli corps, elle profite insouciamment de la chance qu'elle a de savoir son vœu exaucé, sans se douter qu'Odette est là aussi et qu'elle compte récupérer ce monument à sa propre gloire qu'elle a si durement bâti.


Notes



J'ai beaucoup blablaté, j'espère que ce sera plus inspirant que perturbant et que ça donne une idée claire du personnage: une jeune fille souffrant d'un racisme qui l'a conduite à se haïr elle-même, et à aspirer à devenir Odette, son idéal - la plus lumineuse danseuse de son cours. L'Esquisse a invité Odile dans son univers farfelu en l'affublant de ce corps dont elle rêvait tant, en la confrontant ainsi cependant à sa propre identité: elle veut être Odette et tant qu'elle le souhaitera, elle sera Odile. Et même dans le corps d'Odette, elle demeure plus que jamais Odile, car ce corps est exactement ce qu'elle veut.
Ah, et j'oubliais: l'avatar est totalement négociable, j'ai choisi cette image à l'arrache, honte à moi, alors tant qu'elle est blonde, jolie, bref, Odette, c'est parfait.
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