Sur Terre, un monde à la fois sucré et amer...

Anonymous
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Lun 25 Aoû - 1:23


Sur la route de la boutique

Année ????



Regarder la rue au travers des vitrine devenait au fur et à mesure un véritable passe-temps, un moyen de repérer les clients, toute une nouvelle manière de voir les choses, le monde, les autres. Des visions agréables, mais qui rappellent que le monde est extérieur, en dehors de la boutique, loin.


Installé sur un tabouret de l'autre côté du comptoir pour profiter d'un temps de répit, le vendeur avait commencé sa journée avec son visage fatigué depuis quelques heures et plus personne ne venait. Lorsque les client se montrait, son sourire resplendissait, lorsqu'il était seul, il s'asseyait en appuyant sa tête dans sa main et son coude sur le comptoir, un léger sourire aux lèvres, attendant ses chers clients.
Ce vendeur en connaissait certains du quartier qui venaient souvent, des personnes adorables qui aimaient par moment discutailler avec lui de tout et de rien, de choses en tout genre. Mais l'homme limitait ses discussions, ne voulant être trop proche d'aucun de ses clients par pur principe, lier amour et travail n'était jamais une bonne chose! Même si bien discuter ne signifiais pas avoir une relation amoureuse.

Ses yeux traversaient les vitrines, "le temps est bien beau" se disait-il; il n'avait plus que ce genre de choses à penser maintenant. Le temps était bien aussi beau qu'il le pensait, mais personne ne défilait, ce n'était pas l'heure la plus appropriée.
Son regard balayait sans cesse la rue de droite à gauche, puis de gauche à droite, il ne faisait maintenant que cela de ses journées et il adorait le faire, se stoppant sur quelques éléments. Même si aucun habitant ne passait, chaque jour était un jour nouveau et chaque jour un nouveau détail pouvait apparaître face à sa boutique. Une nouvelle voiture, des papiers au sol, des affiches, et même le mouvement dans le magasin de vêtements en face, tout lui était agréable à regarder, il adorait se faire des remarques à lui-même sur ce qu'il voyait, un léger sourire aux lèvres. Et malgré le beau temps, il remarquait que la neige déposée sur le sol persistait.

Au bout d'un moment (après avoir étudié une nouvelle voiture garée devant la boutique) la sonnette retenti et le vendeur était déjà prêt à accueillir ses clients, droit et souriant.

<< Madame Wills, pour une surprise! Vous m'aviez dit que vous partiriez en déplacement pour votre travail pendant un mois, je ne pensais pas vous revoir si tôt! >>

<< Oh, je l'ai annulé! >> Lui répondit-elle, le sourire aux lèvres. << Je n'ai pas pu me résoudre à m'éloigner de mon trésor autant de temps, ce serait horrible de faire ça... >>

Madame Wills était une cliente des plus connues du vendeur parmi celles du pâté de maison. Il s'agissait d'une très jeune femme possédant un certain charisme, assez belle, elle était au final banale, sa bonne humeur et son entrain dans ce qu'elle faisait étaient ce qui la rendait vraiment unique et la faisait rayonner. Elle aurait dû partir pendant un mois en voyage d'affaire pour son travail important qui lui prenait du temps, mais visiblement l'avait annulé pour rester auprès de son trésor, son fils adoptif. Il y a quelques années de cela, Mme.Wills venait principalement pour elle-même comme elle passait devant la boutique à chaque fois qu'elle rentrait chez elle suite à ses journées d'études, se permettant quelques écarts pour se faire plaisir. Maintenant qu'elle avait adopté un fils depuis un an à peine malgré les difficultés encourues, cette femme venait toujours aussi souvent, mais cette fois-ci pour son jeune trésor lui-même. Tout de même parfois pour elle-même aussi, manger des gâteries ensemble créait un lien charmant entre mère et fils.

<< Vous n'auriez jamais dû douter que vous feriez une bonne mère, il a de la chance! >> l'homme dirigea alors son regard vers le garçon encore jeune, le sourire aux lèvres. << Alors, qu'est ce que tu veux aujourd'hui petit? >>

Tendant le bras droit vers les tuiles au chocolat noir, le garçon répondit par le nom de la gâterie pointée. Remarquant sa mère adoptive qui haussait un sourcil, il articula un s'il vous plaît dans toute sa timidité.
Le vendeur y répondit en hochant la tête puis alla chercher deux tuiles au chocolat noir comme l'avait demandé le petit, bien qu'il n'ai pas précisé le nombre, il était symbolique d'en mettre deux: une pour le fils, une pour la mère. Une fois que les tuiles furent emballées et prêtes à êtres emportées, le vendeur tendit le sachet au jeune garçon qu'il connaissait bien, lui offrant en plus de cela un grand sourire.

<< Tiens, c'est pour toi! >>

Le petit prit le sachet dans un faible merci, l'amenant d'abord contre lui pour ensuite le laisser pendre au bout de sa main droite. Malgré le temps, il restait toujours assez distant, bien que de plus en plus agréable, le temps allait arranger les choses, le vendeur n'avait aucun doute là-dessus.

<< Ça fera deux euros quarante! >> dit le vendeur qui portait son regard sur la machine avant de l'ouvrir.

Mme.Wills paya, faisant preuve de politesse en restant souriante avec un << Tenez >> et un << Merci >>. Tous s'adressèrent des aux revoirs, bien que le vendeur appuya ceux qu'il donna au jeune homme en riant presque imperceptiblement, content de l'avoir vu en forme. Puis la sonnette sonna à nouveau, marquant leur sortie.

A peine à l'extérieur, la jeune femme s'accroupit auprès de son fils, remontant la capuche de son manteau pour le protéger de la neige qui commençait à tomber et lui offrir un geste affectueux. Le vendeur, bras croisés, ne pu s'empêcher de remarquer comme à chaque fois le bras gauche du petit garçon, toujours complètement recouvert de bandages...

<< Pauvre gosse... >>

Le vendeur disait cela à chaque fois avec un petit sourire depuis son comptoir, tout de même content que le garçon ai trouvé une mère aussi attentionnée.

Pendant ce temps, face à la boutique, mère et fils se partagèrent les tuiles, et ce dans tout l'entrain habituel de cette jeune, si tendre Wills.

Mais lorsqu'ils traversèrent la route face à la boutique, une voiture les percuta.


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Dim 2 Nov - 22:33


Fuite et mort d'une liberté

Année 2001


La mort est cousine de la vie, tous le savaient. Un jeune enfant au bras bandé en avait particulièrement conscience. Avec cela sur les épaules, il avait grandi.


<< Je refuse. >>

<< Enfin, ayez un minimum de sens logique! Le travail est fait, ce n'est rien! >>

<< Je vous l'ai dit, je refuse. >>

Dans le bureau, les cris d'une voix s’élevaient, celle du partion. L'autre, pourtant, gardait un ton normal. Son gant noir qui cachait sa main malade s'appuyait sur le meuble pour dévoiler tout son mécontentement. De son corps de jeune adulte, il dominait celui qui restait assis à son bureau, trop sûr de la protection que lui offraient ses petits papiers.

<< Vous m'avez fait récupérer des données subtilisées? Non, vous m'avez fait voler des données que vous allez falsifier. Je ne vous les donnerais sous aucun prétexte. >>

Tentant malgré tout de contrôler sa colère, il frappa le bureau une nouvelle fois de sa main gantée. La violence n'entrait normalement pas dans ses techniques de persuasion. Il n'avait qu'une musculature banale, le sport n'était pas l'une de ses plus grandes passions. En faire se montrait cependant obligatoire pour contrer les calories de toute les sucreries dont il pouvait se nourrir, et il en faisait suffisamment pour que ses nombreux écarts soient compensés. Si bien compensés que le coup qu'il donna fit violemment trembler le bureau. La lampe inutilisé qui se trouvait dans son coin tomba sur la moquette, ne faisant que peu de bruit.

<< Vous n'aurez rien. >>

<< Il nous faut ces données, alors vous nous les donnerez! >>

Le patron ne voulait rien entendre. L'autre âme présente soupira, ôtant son gant pour faire quelque chose dans le but de retrouver son calme intérieur. Il dévoila ainsi tout les bandages qui recouvraient sa main, ne rendant accessible à l’œil aucune parcelle de peau. Ces longs pansements, il les portait depuis son enfance, les changeant régulièrement pour laisser le droit à son bras de s'aérer. Pensif, il ouvrait et fermait sa main pour juger la circulation. L'ambiance semblait plus calme, détendue. Un instant du moins.

<< Vous n'aurez rien. >>

<< P*tain, filez-nous ces infos qu'on en parle plus! >>

Son regard traversa la fenêtre. L'air de l'extérieur avait l'air si frais, si froid, la neige mordante. Les informations qu'il avait récoltées pour "le compte de l'état" et "l'ordre public" ne lui plaisaient guère, pas en elle-même, la manière dont elles allaient être utilisées le dérangeait. Il savait déjà depuis longtemps ce qu'il devait faire, des nuits durant son esprit y avait pensé; il était temps de changer de vie, de prendre le risque.

<< Je démissionne. >>

<< Vous vous foutez de moi?! Démissionner? Vous n'êtes même pas enregistrés comme travaillant pour nous, pensez pas vous en tirer comme ça! >>

]<< Je ne suis plus à votre service. Je ne vous dois aucune information. >>

<< Si v- >>

<< Je connais les risques et les ai déjà acceptés depuis qu'Amélia est morte, ne pensez plus m'arrêter avec des menaces. >>

Le patron ne savait plus que dire, tout ce qu'il aurait su faire aurait été proliférer des menaces ou hurler des jurons qui n'auraient pas atteints l'homme qui se trouvait face à lui. Celui-ci ne laissait pas ses yeux quitter la fenêtre, l'extérieur, la ville. La neige tombait, comme souvent en cette période.

<< Je suis prêt à vivre dans le solitude totale, ces familles en valent le coup. Vous n'aurez rien sur elles. >>

<< Foutez-moi le camp! >>

Prenant son temps, il s'exécuta. Il récupéra son gant, l'enfila, jeta un dernier coup d’œil au travers de la fenêtre pour sortir sans dire mot. Il allait lui falloir vivre seul, ne plus côtoyer qui que ce soit de trop près, ne pas se faire de relations, ni même d'histoire. Vivre seul pour se protéger, vivre seul pour protéger les autres. Ne seront ses proches que les fantômes de son passé, ceux qu'il eut connu un temps, en bien ou en mal.

Il savait tout ce qui l'attendait, mais il l'acceptait. Il devra se remémorer sans cesse ces lieux où il eut grandi, ces personnes encore vivantes qu'il chérit;

Car plus jamais il ne pourra fouler la terre de l'Amérique.


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Dim 23 Nov - 23:13


La Sucrerie

Année 2003


<< Tu sais, avoir finalisé ce projet est une véritable réussite pour moi. Morale surtout. >>

Mains dans les poches de son manteau, un homme se tenait face à l'entrée d'un magasin vide, un magasin se trouvant dans une simple rue de village, tout ce qu'il y avait de plus banal. Une route à deux voies, des voitures garées, des immeubles, quelques autres magasins, le centre d'une petite ville communautaire où presque tout le monde se connaissait.

<< Un magasin de sucreries perdu dans le fin fond de l'Angleterre, c'est ce que nous avons toujours désiré gérer tout les deux... Quelque chose de si banal pour nous... >>

Seul, il se parlait à lui-même, ses yeux portés sur la façade du bâtiment. La grille était levée et pourtant il ne s'y engouffrait pas, il préférait attendre dans le froid de la neige, observer les nuages éphémères que son souffle formait. Il souri et lâcha presque un semblant de pouffement, comme s'il se moquait de lui-même.

<< Je suis certains que tout le monde trouverait cette idée idiote, enfin, nous nous le sommes toujours fait remarquer, pas vrai? Qui voudrait quitter l'Amérique pour se perdre à vendre du sucre pour des enfants Britanniques? >>

Il soupira, se remémorant de nombreux moments passés, doux et tristes, amusants et mordants, dont le souvenir blessait l'âme tout en la réconfortant.

<< On a toujours été excentriques ensemble...  >>

Créant un nuage de buée avec son souffle, il passa le seuil en poussant la porte, posant son front contre le verre de celle-ci une fois qu'il l'eut refermée. Son regard vide traversait la vitrine, offrant une vue sur la rue. La bruit du carillon qui avait été perturbé continuait son tintement.

<< La vue est parfaite, tu aurais adoré... >>

Il frappa doucement son front contre le verre, recommençant une seconde fois, plus fort.

<< Tu aurais adoré... >>

L'homme se redressa, laissant passer son regard sur la rue avant de se retourner pour se diriger lentement derrière le comptoir. Il lâcha ses muscles en tombant sur la chaise se trouvait de l'autre côté de la caisse, portant à nouveau ses yeux au travers des vitrines.

Il pouffa.

Rapidement, ce fut un rire qui vint emplir la salle, devenant de plus en plus fort. Le sourire de l'homme lui étirait les joues, il riait à tel point qu'il dut s'en tenir les côtes pour ne pas tomber de son siège.

<< Quels idiots! Ahah! Quels idiots! >>

Un long soupir accompagné de sursauts de rires.

<< Même moi j'y ai cru, tu es une génie, je ne te le dirais jamais assez! >>

L'homme laissa sa tête tomber contre le comptoir, s'allongeant dans le vide entre sa chaise et le bois de la caisse. Le sourire aux lèvres, il observait le plafond.

Il attendait.

Il attendait que le carillon retentisse.

Et le carillon retenti.

Il n'y eut pas même besoin de parler.

S'appuyant de sa main bandée sur le comptoir, l'homme se leva et se dirigea vers la porte. La femme qui était entrée couru jusqu'à lui, brisant le silence de ses talons.

Elle se jeta à son cou et il la rattrapa, l'enlaçant, l'embrassant pour répondre à son baiser avec passion.

<< Amélia... >>

Plongeant ses mains dans la longue chevelure brune, l'homme posa son front contre celui d'Amélia. Tout deux avaient la respiration forte, incontrôlable.

<< Deux ans, tu es une génie...

- Hmm, tu ne me le dira jamais assez... >>

Souriants, ils s'embrassèrent à nouveau, ôtèrent leur manteau.

Et s'en suivit ensuite, de longues minutes durant, ce que tous pouvaient imaginer d'eux-même.


Dernière édition par Tee le Jeu 23 Juin - 10:58, édité 3 fois
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Dim 28 Fév - 12:38


Le Sucre

Année ????






<< Bonjour, vous désirez… ? >>



<< Ah, ça, c’est notre petite spécialité… >>

Je sens mes lèvres, comme étirées, un rictus étouffant les murmures. Mes pupilles tournent, et mon regard le croise, ce plafond éclairé d’une lumière bien trop simple.

<< C’est ma femme qui les fait elle-même, elle a pris la main, depuis le temps ! >>

Je ne discerne pas le visage de la cliente… Ou du client ? C’est…. Une femme, oui, une femme, accompagnée d’une jeune garçon, à peine plus haut que trois pommes… Silencieux. J'ai l'impression de le connaître...

<< Trois ? Sans problème… >>

J’ai faim…

Je me vois dans une glace, au loin ; mes cernes sont affreuses… Une glace… Fait-il nuit, dehors ? Le soleil brille, pourtant… D’un coup d’œil porté à ma fenêtre, je m’en assure. Il fait jour.

Alors… Nous avons une glace, de l’autre côté du comptoir.

<< Les sablés ? Aux noisettes, oui.>>

Amélia… Elle est partie aux courses, avec XXXXXXXXX ?

Je soupire, conservant cet imperturbable sourire à mes lèvres dont j’arrachais un morceau de gerçure discrètement de mes dents.

<< Ahah, merci à vous, et portez vous bien! >>



Elles sont revenues, mes XXXXXXXXX. Fin de journée. Amélia, et Em… A… AXXXXX ? AXXXXXX.

Je lui caresse les cheveux. Je ne bouge pas, le regard quittant ce plafond pénible pour se porter vers le bord de ce qui me sert de lit.

Je… ne bouge pas ?

Je la vois, m’accroupis face à elle avec un sourire des plus radieux, ne pouvant m’empêcher de la taquiner en appuyant sur ses joues, chose qu’elle tente d’éviter d’un geste de tête, amusée. Comme toujours.

<< Alors, c’était bien, avec… ? >>

Avec… ?

Depuis combien de temps avions-nous… ? Ah, oui...



L’heure du repas approche.

Je me redresse, prenant une position assise sur mon lit.

Y aura-t-il un dessert, aujourd’hui ?



J'ai faim...
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