[À côté d'une pagode] Oh my pagode !

Anonymous
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Lun 11 Jan - 20:52
Une maison. Une maison. Un immeuble. Une maison. Ah, un tipi. Un immeuble.

Turner commençait à connaître certains coins de cette ville par coeur. Il l'avait parcourue en long, en large, en travers, surtout en travers, depuis le temps qu'il était ici.

Une maison. Encore une maison. Eeeet, maison. Maison. Maison. Immeuble.

Le problème, c'est qu'il recherchait précisément quelque chose susceptible de l'étonner, ou d'attirer son attention. Et même si la ville était loin d'être aussi banale que celles de l'autre monde -bien que tout cela fût assez flou, pour lui, aujourd'hui-, lorsqu'on connaît, on connaît. On ne s'étonne plus.

Oh, surprise, une autre maison. Et évidemment, à côté, un immeuble. Le prochain, je me souviens, y'a une enseigne dessus, qui dit "patates dures au four".

Oh, bien sûr, il ne connaissait pas aussi bien la partie inhabitée et donc, par extension, dangereuse de la ville, mais il n'était pas fou au point de s'y aventurer sans se préparer. Et puis, aujourd'hui, il avait plutôt envie de calme. Des automates en forme de ragondins fluo qui vous courent après, rien de plus désagréable pour commencer la journée. Il avait testé.

Non. Non. Non plus. Non, trop banal. Non. Non, ça c'est encore un foutu immeuble ...

Il ne voulait pas quelque chose de spécialement excentrique, non. Ça, il était servi. Il cherchait plutôt quelque chose de doux, d'exotique comme ...

Une pagode.

Turner avait tourné au coin d'une rue pour arriver devant une pagode. Une vraie pagode, comme on en voit sur les cartes postales en Asie. Bien sûr, tout cela ne disait plus grand-chose au jeune homme, mais la forme du bâtiment lui plaisait. Harmonieux.

Un jour, Turner avait trouvé, par un miracle qu'il n'expliquait pas, un bloc à dessin qui ne remuait pas. Plus précisément, qui avait cessé de remuer après qu'il l'ait sauvagement piétiné. Les feuilles étaient juste un peu froissées, mais rien de dérangeant. C'est ce même bloc à dessin dont il se servait encore aujourd'hui. Il le sortit et s'assit à même le sol pour commencer un croquis.

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Anonymous
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Lun 11 Jan - 22:47
Elle ne marche pas, elle erre. C'est un sentiment plutôt perturbant, voguer d'une rue à l'autre sans but précis. Elle n'a aucune idée de ce qui se passe autour d'elle. Elle y a longuement réfléchi. Elle a tourné la situation dans tous le sens et a imaginé un bon nombre d'explications, toutes plus improbables les unes que les autres... Finalement le seul constat sensé qu'elle a tiré de ces observations, c'est que de trop fixer le ciel lui donne la migraine. Dans l'immédiat, elle manque cruellement d'éléments pour pouvoir tirer les choses au clair.

Enfin, peut-être que je me fais des idées... Peut-être que ce monde bannit le concept-même de logique et que toute recherche d'explication est vaine. Peut-être qu'il ne s'agit pas d'un songe, d'un cauchemar ou d'une hallucination mais d'une chose entièrement différente dont je n'aurais jamais pu imaginer l'existence avant de l'avoir rencontrée... Il est également possible que je me creuse la tête depuis tout à l'heure sans que tout cela n'ait d'utilité. Peut-être suis-je tout simplement en train d'expérimenter un type de rêve lucide extrêmement réaliste après que ma tante ait placé des somnifères dans sa tourte, probablement déjà garnie de champignons hallucinogènes aux propriétés étranges... Enfin, je suppose que tant qu'à faire, je n'ai qu'à visiter un peu les lieux. Qui sait, peut-être que je vais trouver quelques éléments de réponse ?

Elle contemple le tracé sinueux des routes étroites qu'elle arpente depuis une dizaine de minutes. C'est un assemblage de bâtiments extravagants dont elle ne parvient pas à déterminer la fonction ; une église surmontée d'une enseigne de boulangerie, un immeuble construit en escalier, une maison aux murs couverts de fourrure... Elle s'arrête devant chacun des ces édifices farfelus, perplexe. Elle fait machinalement tourner son crayon entre ses doigts, tentant de se rassurer par un geste familier. Plus elle observe le paysage, et moins elle le comprend.

Il y a vraiment des gens qui vivent ici ? Je veux dire, sérieusement... Qui irait habiter dans ce manoir délabré ? Il ne doit même pas y avoir d'électricité... Remarque, ça expliquerait pourquoi ils utilisent des trompettes. D'ailleurs, c'est probablement plus écologique. Ils devraient faire de même dans les rues de Londres, cela ferait fureur... Bien plus original que les classiques décorations de Noël. Des trompettes fluorescentes, ça en jette clairement plus que quelques malheureuses ampoules clignotantes.

Elle continue de marcher aveuglément de ruelles en ruelles. Soudain, elle s'arrête. Quelqu'un est assis au milieu du chemin, près de la pagode. Il semble dessiner.

Ah, pour ce qui est du dessin, c'est clair qu'on ne doit pas beaucoup manquer d'inspiration dans le coin... Enfin, au point où j'en suis, je devrais peut-être aller lui demander quelques renseignements... Il est sans aucun doute plus informé que moi.

Elle s'avance timidement vers l'inconnu, tente maladroitement de formuler quelques mots avant de se souvenir qu'elle en est incapable.

Ah. Oui. C'est vrai. J'avais oublié ce léger détail... Voilà qui risque d'améliorer grandement mes capacités de communication. Parfait. J'étais déjà très à l'aise dans les relations sociales.

En silence, elle s'assoit à ses côtés et ouvre son propre carnet à dessin.

« Bonjour ? » se hasarde-t-elle à écrire.

Avec un peu de chance, il saura bien lire le français ou l'anglais...

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Dernière édition par Drew le Mar 12 Jan - 19:30, édité 1 fois
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Mar 12 Jan - 18:11
Turner posa la pointe de son crayon sur le papier et le monde extérieur disparut, comme à chaque fois qu'il se consacrait à un dessin. Seule comptait la feuille sur ses genoux. Il traça un premier trait. Le plus dur était toujours de se lancer. Le premier trait était un plongeon. Il ne fallait pas réfléchir, mais laisser le crayon se poser où il le souhaite. Oui, laisser le crayon guider sa main. En gardant simplement les rênes à sa portée, juste pour garder un peu de contrôle. Juste un peu.
Chaque trait était jeté sur la feuille, comme au hasard, vivement et habilement. Un croquis n'était pas la "chose mentale" dont parlait Léonard De Vinci, mais plus un exercice physique, presque un art martial, où l'on finit par réagir à l'instinct à force de répéter les mêmes mouvements. Turner n'avait pas de gomme, chaque trait était donc un risque potentiel. Chaque trait pouvait réduire le tout à néant.
Et ça n'en était que plus excitant. Le risque était excitant.

Au bout d'un certain temps, le croquis étant presque achevé, il redressa le dos et jeta un coup d'oeil à l'ensemble de sa feuille.
Et remarqua la fille à côté de lui. Depuis combien de temps était-elle là ? Il était tellement absorbé qu'il ne l'avait pas vue, ni entendue. L'observait-elle depuis de longues minutes, où était-elle arrivée quelques secondes auparavant ? Mystère.
Turner tourna automatiquement son oeil valide vers le visage de la fille. Réflexe professionnel, si l'on pouvait dire. Elle n'était pas spécialement belle, mais elle était jolie. Le genre de visage simple mais équilibré, discret mais avec de petites particularités çà et là - comme un grain de beauté sur la mâchoire, ou la forme des yeux- qui le rendaient intéressant du point de vue du jeune homme.
A nouveau, il s'interrompit brutalement. Depuis combien de temps l'observait-il ? Il n'avait pas la notion du temps, c'était agaçant. Il remarqua qu'elle avait tracé un mot sur son cahier. Bonjour ?

« Vous ne pouvez pas parler ? »

Curiosité malsaine et qu'artistique. Ce genre de petites particularités pouvaient rendre une personnalité intéressante, et la personnalité était un élément à inclure dans un portrait, tout autant que les traits du visage. Mais l'idée d'être en face d'une personne possédant un handicap, comme lui et son oeil en moins, l'amusait aussi.



Résumé:
HRP : Tu remarqueras que j'ai fait exprès de ne pas préciser combien de temps exactement met Turner à remarquer Drew, ou à la fixer. Du coup, tu peux choisir un temps, selon ce qui t'arranges 8D Et j'espère que ça te dérange pas que Drew ait un grain de beauté sur la mâchoire, il me fallait un détail physique discret du coup j'ai inventé, mais je peux changer si tu veux


Dernière édition par Turner le Mar 12 Jan - 22:20, édité 1 fois
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Mar 12 Jan - 22:09
Elle attend quelques secondes que l'inconnu la remarque, mais ce dernier semble captivé par son croquis au point d'en oublier tout ce qui l'entoure. Elle observe son tracé et suit son regard vers la pagode. C'est une fière bâtisse qui s'élève vers le ciel trouble... Une construction parfaitement insolite en dehors d'un paysage oriental. Que vient-elle faire là ? Enfin, pour être parfaitement objectif, il est de toute manière impossible de déterminer un style architectural précis à cette ville... Le seul point commun qu'on peut attribuer aux bâtiments, c'est justement de n'en avoir aucun.

Le jeune homme semble enfin réaliser sa présence. Il se tourne vers elle et la dévisage en silence. Elle baisse les yeux, intimidée par cette réaction imprévue. Elle les relève timidement et se risque à soutenir son regard... L'inconnu a un visage singulier, l'un de ceux que l'on retient aisément. Son œil droit est barré d'une cicatrice, ce qui ne fait que renforcer l'impression singulière que dégage son œil valide.

C'est étonnant, mais il a un regard perçant... Ça crève les y-... Non, je ne devrais pas faire ce genre de jeux de mots, voire même y penser... Ce genre d'humour noir mal placé est digne de Noah. Je suis décidément tombée bien bas. J'en perds mes mots. Ha. ha. ha. ... Ouais, ce genre de blague n'est vraiment pas drôle en fait, même avec de l'autodérision ça ne passe pas.

Après de longues et palpitantes secondes à se regarder dans le blanc des yeux, le mystérieux dessinateur paraît enfin revenir à la réalité et jette un coup d'œil au fameux "bonjour" qu'elle avait inscrit sur son carnet quelques minutes plus tôt.

« Vous ne pouvez pas parler ? » l'interroge-t-il finalement.

Si, mais j'adore gaspiller des feuilles de papier pour écrire aux gens que je croise dans la rue, c'est tellement plus pratique que d'user de la parole ! ... Et vous, vous ne pouvez pas ouvrir l'œil droit ?

Elle pince les lèvres, comme pour retenir les propos sarcastiques qui viennent de lui traverser l'esprit. Elle secoue la tête en guise de réponse négative. Ce n'est pas le moment de se montrer vexante ou vexée. Cet homme est le premier être vivant qu'elle rencontre en ce monde, et avec un peu de chance, elle allait pouvoir lui poser quelques questions.

Elle fait tournoyer son crayon entre ses doigts et tente à nouveau d'écrire quelques mots.

« Depuis que je suis arrivée ici, je n'arrive plus à parler... Quel est cet endroit ?  »

Pitié, faites qu'il sache aussi bien lire que dessiner... Ça m'arrangerait.

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HRP : Pas de problème pour le grain de beauté, j'espère que ma réponse conviendra !
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Mar 12 Jan - 22:47
A nouveau, la fille traça quelques mots.
Muette, donc. Rien d'étonnant à cela, l'Esquisse s'était juste, une fois de plus, jouée de quelqu'un. Turner afficha un sourire dépourvu de la moindre sympathie. Il tourna une page de son bloc et commença, sans la moindre gêne, à faire un portrait de la fille.

« Esquisse. C'est le nom de ce monde. J'espère que vous savez vous adapter aux situations imprévues ... »

Imprévues, le mot était faible, n'est-ce pas ?

Turner ne s'était pas arrêté de dessiner lorsqu'il avait parlé. Il jetait de temps à autre un coup d'oeil au visage de son modèle, tentant de retrouver l'expression qu'elle avait affiché un peu plus tôt. Il ne se posait pas la question de savoir si elle serait d'accord pour qu'il la dessine. Cela lui était parfaitement égal.

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Mer 13 Jan - 12:13
Il lui sourit d'un air froid. Il sourit de manière creuse. Ses coins de lèvres s'étirent et se plissent, mais il ne se dégage aucun signe de compassion, de bienveillance ou d'une autre émotion habituellement attendue dans ce genre de situation. Elle reste perplexe. Cette personne est comme ce monde, étrange.

Il tourne une page de son bloc et commence un nouveau croquis. Il affirme que cet endroit est un monde répondant au nom d'Esquisse. Elle se demande s'il est sérieux ou s'il ne s'agit que d'une appellation de sa propre invention. Elle n'est pas très à l'aise pour déchiffrer les expressions des gens, celles de cet artiste lui semblent insaisissables. Elle suppose qu'il est sincère. Après tout, elle n'a pour l'instant pas d'autre choix que de lui faire confiance... Quant aux situations imprévues, elle ne sait qu'en penser... Y a-t-il donc seulement encore des choses qui paraissent déboussolantes à cet homme ? Il paraît avoir déjà tout vécu... Quoi qu'il en soit, ces quelques mots ne semblent rien présager de bon.

L'inconnu lui jette des regards rapides depuis tout à l'heure. Elle en déduit qu'il l'a prise pour modèle, et un simple regard sur son bloc le lui confirme. Elle fronce les sourcils, la pagode est pourtant un bien meilleur sujet qu'elle... Elle n'a vraiment rien de spécial.

En tout cas, à défaut d'être bavard et de faire preuve de tact, le moins que l'on puisse dire, c'est qu'il dessine bien... Quelque part, c'est un peu déprimant... Je suis encore très loin de pouvoir prétendre à un tel niveau. En comparaison, je manque clairement de technique sur tous les points... Si seulement je pouvais un jour atteindre une telle maîtrise du crayon... Et je parie qu'en plus, il doit aussi savoir peindre.

Elle renonce aux questions et l'observe dessiner en silence pendant quelques minutes. À son tour, elle couche quelques traits sur le papier de son carnet. De mémoire, elle se lance dans l'élaboration d'un rapide croquis des trompettes lumineuses qu'elle avait aperçues quelques rues auparavant. Cela devait être un beau spectacle à observer de nuit...

Le temps d'une œuvre, les images virevoltantes dans le ciel cessent leur ballet fantaisiste et la ville étrange à l'architecture insolite s'efface peu à peu. Dessiner lui a toujours permis d'évacuer sa tension et de vider son esprit. Le monde se brouille autour d'elle. Il ne reste plus que la feuille et elle, elle et le dessin. À cet instant, le reste importe peu. Le tracé prime.

Soudain, elle interrompt sa ligne et se tourne vers l'artiste. Une question vient subitement de s'imposer à elle... Elle reprend la page sur laquelle elle a déjà communiqué avec le jeune homme et vient ajouter quelques nouvelles phrases en dessous des précédents.

« Ce monde est bien réel... N'est-ce pas ? »

Elle hésite, réfléchit à la manière la plus efficace de résumer ses doutes.

« Je ne sais pas comment je suis arrivée ici... Est-ce qu'il y a un moyen de passer d'un monde à l'autre ? »

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Mer 13 Jan - 22:21
La fille resta à peu près immobile. Parfait. Il détestait les modèles qui gigotaient pour un oui ou un non. Un coup d'oeil au passage lui apprit qu'elle s'était mise à dessiner, elle aussi. Il regarda rapidement le début d'esquisse, d'un œil de connaisseur. Elle manquait de technique, clairement. Il pourrait lui expliquer. Il pourrait.
Son visage était assez simple à dessiner. Mais il n'arrivait pas à rendre l'expression comme il l'aurait voulu. Si seulement elle pouvait l'afficher à nouveau ... Hum, après tout, pourquoi pas.
Il abandonna pour un temps son portrait pour se concentrer sur elle. A nouveau, elle avait écrit quelque chose. Ce moyen de communication lui plaisait, finalement.
Il sourit face à la naïveté des questions. Et décida délibérément de partir sur une autre voie.

« Comment vous appelez-vous ? »

C'était toujours frustrant d'être ignoré, n'est-ce pas ? Turner avait le vague sentiment qu'il détestait tout particulièrement cela lorsqu'il était adolescent. Les adolescents n'aimaient pas qu'on les prenne pour plus idiots qu'ils ne le sont. N'est-ce pas ?
Tout ce qu'il voulait, c'est qu'elle ait à nouveau cette expression, mélange de frustration et d'agacement. Etait-ce trop demander ?

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Mer 13 Jan - 23:05
Il se penche sur son carnet et sourit encore, cette fois d'une manière qui semble un peu plus sincère. Il lui demande son nom.

C'est cela, surtout, ne réponds pas à mes questions... Ce serait probablement trop fatiguant de lire et interpréter à la fois, autant passer directement à un sujet différent. C'est vrai, quoi, on se prend moins la tête en demandant à quelqu'un comment il s'appelle plutôt qu'en prenant le temps de répondre à ses questions. Je devrais noter ça quelque part pour l'utiliser en classe, la prochaine fois. Je suis sûre que ça fonctionnerait, c'est une bonne tactique de diversion. Très subtile.

Elle plante son regard dans le sien et lui adresse un sourire amer. Sur la page de son carnet, elle griffonne un simple « Et vous ? » pour toute réponse.

Franchement, j'avais déjà le sentiment que l'on ne m'écoutait pas beaucoup quand je pouvais encore parler, mais là... Ma capacité à captiver les foules a atteint son paroxysme. C'est fabuleux... Et je ne peux surtout pas me plaindre à ce type qui est fort heureusement la seule et unique source d'informations dont je dispose. Après tout, il démontre un si fort esprit d'entraide et exprime une telle compassion... J'ai tellement hâte de connaître son nom.

Un dialogue de sourds entre un borgne et une muette... Ils étaient bien partis.

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Ven 15 Jan - 23:25
C'était si simple de l'agacer. Là, elle venait de le refaire, ce sourire. Il ne prit même pas la peine de lui répondre, et retourna à son dessin. Maintenant qu'il pouvait finir ce portrait, il n'allait pas s'en priver, et peu lui importait cette fille pour le moment. Il prit tranquillement le temps dont il avait besoin.

Un dernier trait, une dernière expiration, un dernier regard au dessin. Il reposa son crayon et reporta son attention sur la fille.

« Ce monde est parfaitement réel, pour autant que je sache. Et vous vous rendrez vite compte que, si tout le monde ici souhaite retourner dans l'autre monde, personne n'en est capable. Vous êtes coincée. » conclut-il froidement sans s'émouvoir le moins du monde.

En terminant sa phrase, Turner se rendit compte qu'elle allait probablement fondre en larmes à cette annonce. Ou s'énerver. Comme n'importe quelle gamine. Il ne voulait surtout pas de ça. Cela l'agaçait profondément. Il choisit de détourner la conversation.

« Montrez-moi vos dessins ? »

Formulé sous forme de question, l'ordre s'était déguisé en demande. Pas encore tout à fait polie cependant. Il tendit la main, patiemment.

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Sam 16 Jan - 0:29
Il la dévisage et se replonge dans son dessin, sans même jeter un regard à la réponse inscrite sur son carnet. Elle hausse un sourcil, agacée. Son seul but était donc d'obtenir d'elle une expression intéressante à croquer ? Elle pousse un léger soupir... Elle a beau être habituée aux tempéraments particuliers des artistes de la famille, celui-ci lui paraît tout de même être un original... Vivre dans ce monde absurde ne doit pas beaucoup aider... Machinalement, elle reprend le tracé des lampadaires, songeuse.

Je me demande bien où je suis tombée... J'ai l'impression d'être dans un film, un roman ou je ne sais quoi... J'ai pas suivi de lapin blanc pourtant... Et à part cette tourte, j'ai vraiment rien consommé de louche. J'aimerais bien essayer d'obtenir plus d'informations de la part de monsieur l'artiste borgne mais apparemment il n'a pas l'air très bavard... J'espère que tous les gens ici ne sont pas aussi sociables, sinon je risque d'attendre longtemps avant d'obtenir des réponses à mes questions. D'ailleurs, j'espère seulement qu'il y a d'autres personnes, à part lui.

La voix de l'inconnu résonne de nouveau. Elle se redresse et l'écoute avec attention.

Il a l'air aussi renseigné que moi sur la nature de ce monde. D'après ce que j'ai compris, il pense  donc que cet endroit est réel jusqu'à preuve du contraire mais qu'il n'en a aucune certitude. Cela ne m'avance pas beaucoup mais c'est déjà ça...

Elle se fige.

Tout le monde souhaite rentrer et... je suis coincée ?

Elle ignore quelle partie de la phrase est la plus inquiétante. La seule bonne nouvelle dans les paroles de cet homme, c'est qu'il n'est pas le seul être humain présent dans ce monde. Heureusement. Pour le reste, savoir que les gens ont tous le désir quitter cet endroit n'est clairement pas un bon signe. Et le fait que cela soit apparemment impossible n'arrange pas ses affaires.

Je n'arrive pas à y croire... Je suis vraiment coincée dans cet endroit ? C'est impossible... S'il y a un moyen d'arriver ici, il doit bien y avoir un moyen de repartir. Cela paraît logique... Le seul problème, c'est que je n'ai aucune idée de comment s'est effectué ce déplacement mystère d'un monde à l'autre. Je trouverai bien quelqu'un pour m'expliquer... Il... Il n'y a pas moyen que je sois réellement bloquée dans cette "esquisse". C'est ridicule.

Elle souffle faiblement pour tenter de reprendre ses esprits. Ce n'est pas le moment de se laisser aller ou de céder à la panique. Elle doit y réfléchir le plus calmement possible, analyser la situation et tenter de faire le tri entre ce qu'elle sait vrai, ce qui ne sont à l'heure actuelle que des suppositions et ce qu'elle a tiré des paroles de cet artiste dont elle ignore la fiabilité.

La voix de ce dernier l'interrompt dans sa tâche.

Il veut voir mon carnet ? Après m'avoir annoncé nonchalamment que j'étais coincée pour de bon dans cet univers fantaisiste, il me demande de montrer mes dessins ? Vraiment ? Eh bien, je  crois que je vais renoncer à essayer comprendre...

Il tend la main et attend patiemment. Elle hésite un instant puis lui confie finalement son carnet en rougissant légèrement. Si ce n'était que les dessins, il n'y aurait vraiment aucun problème... Avoir son avis sur ses dessins ne la dérange pas ; au contraire, elle serait curieuse d'avoir les critiques d'un dessinateur de son niveau... Mais pour  ce qui concerne ses notes et réflexions personnelles glissées au fil des pages, en revanche...

Je suppose que je n'ai plus qu'à prier pour qu'il ne soit pas trop curieux...

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Sam 16 Jan - 1:38
Elle sembla hésiter un instant avant de finalement lui tendre son carnet. Sans la moindre gêne, Turner l'ouvrit et commença à faire défiler les pages. Il haussa les sourcils à la vue de certains commentaires laissés dans un coin de page ou sous un croquis, sans faire le moindre commentaire, et les fronça, au contraire, lorsque les dessins représentaient des gens.
Etaient-ils de sa famille ? Turner était bien incapable de se rappeler le visage des membres de sa propre famille, et encore moins leurs noms. Pendant un instant, il regretta presque de ne pas les avoir dessiné. Ou plutôt de n'avoir pas été transporté dans l'Esquisse avec un de ses carnets, où ils les aurait dessinés. Les avait-il dessinés ? Ou peints ? Plus il se plongeait dans sa mémoire, plus il avait l'impression de perdre pied. Les avait-il aimés ? Les avait-il seulement connus ?
Il referma brutalement le carnet, un expression indéchiffrable sur le visage, et rendit son carnet à la fille sans la regarder.
Il avait failli regretter.
Il avait failli regretter.

Les souvenirs de sa vie passée ne valaient pas le talent et l'inspiration qu'il avait trouvés ici. Même sa famille en personne ne les valait pas. Rien au monde ne les valait. Mentalement, il donna un grand coup de peinture blanche sur ces regrets qui avaient failli exister.

Oublier.
Encore.

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Sam 16 Jan - 14:06
Ce type a dû oublier le sens du mot "tact" depuis longtemps, probablement en même temps que celui de "finesse"... S'il pouvait arrêter de faire des têtes bizarres en regardant mes dessins, ce serait bien. Je ne sais pas trop comment je suis censée le pr-… Arg. Ne. lit. pas. ça. Pitié. Erf. C'est horriblement gênant... Et arrête de hausser les sourcils, c'est pas drôle !

Il s'arrête un instant devant un portrait de Noah et fronce les sourcils.

C'est si mal dessiné que ça ? Ou alors c'est la beauté naturelle de Noah qui l'éblouit... Ce ne serait pas étonnant, il dégage un tel charisme dans la vie de tous les jours. Mon dessin est loin d'être représentatif de toute sa prestance, mais il doit au moins en suggérer l'idée. Hum... Ah, en fait je crois que c'était la fois où je l'avais dessiné quand il venait de se faire larguer par sa copine. Ça explique cette joie de vivre débordante qui émane de lui...

Elle sent comme un léger pincement au cœur. Si le jeune homme dit vrai, alors elle ne pourra pas revoir son frère avant longtemps... À vrai dire, peut-être même qu'elle ne pourra plus jamais le revoir... Cet idée qui lui effleure l'esprit lui est insupportable. Ses parents, son frère, ses amis... Tout ne pas s'effacer de sa vie aussi facilement. Tout ne peut pas disparaître ainsi, du jour au lendemain. Impossible.

Elle entend un bref claquement et se retourne vers l'artiste. Ce dernier vient de refermer brutalement son carnet et le lui tend en retour. Son expression est obscure. Indéchiffrable. Elle ne sait qu'en penser... Elle n'a jamais été douée pour comprendre les émotions des gens, pour savoir ce qu'ils attendent d'elle. Dans le cas présent, est-elle censée dire quelque chose ? Ah... De toute façon, elle ne peut pas. La bonne excuse.

Elle fait tourner son crayon entre ses doigts et se remet à écrire en silence.

« Je m'appelle Drew. »

Voilà bien une des seules choses dont elle est sûre.

« Vous êtes là depuis combien de temps ? »

Longtemps, d'après le peu qu'elle a pu observer de lui... Mais combien, plus exactement ?

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Anonymous
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Sam 16 Jan - 16:12
Turner regarde la fille tracer deux nouvelles phrases. Drew ? Il note ce nom dans un coin de sa mémoire. Cela peut valoir le coup.

« Longtemps. » répond-il ensuite, peu enclin à lâcher des informations le concernant.

Il se lève et range précieusement son bloc à dessin dans une sacoche en cuir.

« Il vaut mieux ne pas rester trop longtemps au même endroit, même si cette partie de la ville est a priori sûre. »

C'est presque plus une invitation à le suivre qu'un conseil. Mais il se met en marche sans vérifier qu'elle le suit.

Résumé:

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Dernière édition par Turner le Lun 18 Jan - 23:21, édité 2 fois
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Sam 16 Jan - 17:11
La politesse aurait voulu que l'inconnu dévoile à son tour son identité... Mais, c'est bien connu, les artistes sont au-dessus de la politesse. Elle devrait donc se résoudre à l'appeler "l'artiste", "l'inconnu" ou "le type étrange qui dessine" pour le moment.

D'ailleurs, le type étrange qui dessine en question n'aime visiblement pas lâcher des informations qui le concernent. Non seulement il ne veut pas donner son nom, mais en plus il n'est pas très précis concernant le temps qu'il a passé dans ce monde... Longtemps, c'est vague, trop vague. Elle n'est arrivée que quelques minutes plus trop et cela lui semble déjà trop long.

Le jeune homme range ses affaires et se lève.

« Il vaut mieux ne pas rester trop longtemps au même endroit, même si cette partie de la ville est a priori sûre. »

Ah. Ça implique que d'autre partie de la ville sont dangereuses, je suppose... Génial. Un monde surréaliste dont on ne peut pas sortir, avec en plus avec quelques dangers pour pimenter le tout. Il ne manque plus qu'une voix off dépressive pour conter les grandes lignes du scénario et on se croirait dans un mauvais film français ou un roman pour ado de mauvais goût...

Elle soupire et se redresse sans dire un mot... Ce qui est plutôt logique, en réalité.

Je suppose que ce n'est pas la peine que je lui demande ce qu'on risque dans le coin, vu la chance que j'ai aujourd'hui je m'en rendrais compte assez rapidement... Enfin bref. Il ne me reste plus qu'à l'écouter et le suivre. Ce n'est pas comme si je pouvais me plaindre ou faire grand chose d'autre.

Elle lui emboîte le pas sans se poser plus de questions.

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