[Salle de bain] Quand ça ne baigne plus..

Anonymous
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Lun 21 Sep - 22:41
Cet endroit est gigantesque. Plus qu'Iris n'aurait pu l'imaginer en tombant pour la première fois sur cette gigantesque bâtisse que l'on nomme la Base militaire. Cela faisait si longtemps qu'elle n'avait pas vu de couloirs aux airs droits. Tout tient debout, y compris le sol sur lequel elle ne ressent pas les quelques grincements auxquels elle s'est habituée avec le Manoir. Il n'y a pas vraiment de comparaison à faire avec ce dernier, d'ailleurs.
Cet endroit a des gens, du confort, de la sécurité et des armes, que te faut-il de plus ? Vas-tu vraiment en ressortir ?

Avec le jeune garçon, ils passent devant une salle où semblent se tenir des discussions au ton bien sinistre ; lorsqu'elle aura aidé cette personne, elle se rendra ici pour apporter de la bonne humeur, n'est-ce pas ? Mais d'abord, car elle est loin d'avoir oublié ce regard larmoyant qui a désormais disparu, elle se concentrera sur une seule cible.

Leur périple est soudainement interrompu par une porte pleinement ouverte alors que toutes les autres sont plus ou moins closes. Iris, cette innocente petite qui irait dévorer le fromage du piège à souris, comment peut-elle ne pas regarder ce qui se trouve à l'intérieur ? Comment peut-elle ne pas interrompre son exploration pour rejoindre ces bras grands ouverts - ceux d'une Base qui l'incite à entrer ?

Hélas, le paradis qu'elle aurait dû mirer n'est depuis la fin du treizième jour qu'un énième bordel comme l'Esquisse en compte tant. Shampoing étalé, océans à même le sol, pommeaux de douche éparpillés, serviettes noyées, meubles agonisants ; il ne s'agit ni plus ni moins que de la version salle de bain des enfers. En format familial, si tant est que la famille en question soit esquisséenne.

« Tu as dit qu'il fallait les aider, n'est-ce pas ? » demande-t-elle, toujours immobile à l'entrée de la pièce d'eau, hésitante à marcher sur ces carreaux si blancs.

À vrai dire, il s'agit d'une question purement rhétorique.
Iris sait ce qu'elle doit faire, car il n'y a là qu'une possibilité. Une évidence mécanique, ancrée jusque dans ses veines, gravée à la fois par l'éducation qu'elle a reçu et sa personnalité. Ce n'est pas tant qu'elle ne supporte pas le désordre ou est mise en colère par cette scène épouvante. Oh, non. C'est bien plus intéressé.

« Je vais éponger l'eau, tu veux bien m'aider à ramasser tout ce qu'il y a ? Nous ne devons pas laisser cet endroit comme ça, surtout si ce sont tes amis. » propose-t-elle en regardant son ami avec conviction, comme s'il s'agissait là d'aller sauver le monde à deux.

Parce qu'elle est intrusive. Parce qu'elle attrape le bras des autres et devient leur ami sans même qu'ils y consentent. Parce qu'elle les entraîne un peu partout pour leur redonner un sourire niais qu'ils ne désirent pas. Parce qu'elle veut rentrer chez eux, dans leur tête, dans leur coeur : absolument partout.
Parce que cet endroit est ce qu'elle cherchait, elle y rentre et se précipite sur la première occasion qu'elle a de planter ses griffes. De s'imposer, une fois encore, de s'accrocher.

Pour la Vie.
Celle de tous ses « amis », mais aussi les inconnus qu'elle rencontrera bientôt, ses ennemis, sa famille… Mais il n'y a pas que cela n'est-ce pas ?
Parce qu'au fond, tout ce que tu veux, Iris, c'est assurer ta propre survie en te cachant dans ta propre toile d'araignée. Continuer avec ce maigre espoir que tous les ennemis s'empêtreront dans la toile, qu'elle les vaincra - non, qu'on les vaincra pour toi. Et cet endroit, c'est le début d'une toile encore plus grande, celle qui finira pas englober la Ville entière.
Dans cette utopie où tu n'as que des amis et des futurs amis.


HRP + Résumé:
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Mar 22 Sep - 17:05
Cric.
Nouveau petit accroc.
Un grain de sable, qui crisse de façon désagréable entre les perfides rouages. Lorsque les deux enfants passent devant la salle aux voix sérieuses, il manque de s’arrêter. Son pied hésite, une seconde. Juste une toute petite seconde. Puis continue, comme si de rien n’était. Cela ne suffit pas.

Oh non, cela ne suffit pas, mon petit. Pour ça, il aurait fallu que quelqu’un tienne vraiment à toi, là-dedans. Mais ce n’est pas le cas, n’est-ce pas ? Pourquoi est-ce que ça le serait ? Tu n’as rien fait pour. Cheveux de cuivre est parti, comme tous les autres. Il est parti, et il n’y a plus rien à dire. Parti. Ils le sont tous, n’est-ce pas ? Ha, mon petit Ouroboros. Tu n’es qu’un tout petit serpent, un petit serpent qui ne peut que se mordre la queue. Encore, et encore. Condamné à tourner sur place, encore, encore une fois, jusqu’à la Fin. Car elle arrive toujours inévitablement, n’est-ce pas ?

Et oh, mon petit, tu en es proche. Si proche.  


« …qu'il fallait les aider, n'est-ce pas ? »

De nouveau, la voix carillonne. Perce le voile et s’introduit jusqu’à l’âme. Quelle jolie petite voix. Si pure, si pleine de bonne volonté. Quelle adorable petite.
L’Enfant hoche vivement la tête, convaincu.

Oh, mais c’est qu’ils font la paire, ces deux-là. N’est-ce pas a-do-ra-ble ?

« Je vais éponger l'eau, tu veux bien m'aider à ramasser tout ce qu'il y a ? Nous ne devons pas laisser cet endroit comme ça, surtout si ce sont tes amis. »

Bien sûr, bien sûr, il ne faut pas. Surtout pas.

Nouvel acquiescement. Puis le son de petites chaussures qui trottinent. Iris entre, et Play se glisse à sa suite, sage et doux comme l’agneau, souhaitant de tout son petit cœur aider. Tandis que la jeune fille se met au travail, l’Enfant regarde autour de lui, commence maladroitement à rassembler quelques bouteilles et serviettes éparpillées. Se retrouvant très vite les bras bien trop chargés. Indécis, il s’arrête, observe sa nouvelle amie qui semble si bien faire. Les dégâts sont monstrueux. Toute la pièce a été retournée comme une crêpe pas assez cuite. Le travail semble infini. Ils n’y arriveront pas comme ça.

Soudainement, Play lâche tout ce qu’il avait dans les mains. Ça tombe un peu partout, avec des « bonk » et des « pof ».

« Des balais ! Il nous faut des balais ! »

C’est une exclamation victorieuse et décidée. Comme tiré du doux souvenir d’une maman. L’Enfant veut bien faire, et pour bien faire, il faut faire comme les adultes. Comme les mamans, parce que les mamans savent tout faire. Surtout quand il faut ranger quelque chose. Alors ni une ni deux, l’Enfant se précipite vers une armoire couchée. Elle est énorme, cette armoire. Comme un dragon qui aurait été vaincu par un chevalier un peu trop enthousiaste. Lorsqu’il se penche à l’intérieur, il disparait presque, ne laissant deviner de sa présence que ses chaussures et les bruits des fournitures qu’il remue dans le ventre de la bête.

Tout va bien.
Tout se déroule de façon un peu chaotique, mais tout va bien. Tout est calme. Ce ne sont que deux enfants qui font de leur mieux. Un, juste un peu plus petit que l’autre.

Puis, une simple bouteille de gel douche tombe sur le sol, roule, et roule, jusqu’à buter contre la petite fille affairée. Dans l’armoire, Play ne bouge plus. Et lorsqu’il en émerge enfin, il tient deux balais d’un jaune canari criard contre son cœur. À s’en rendre les jointures toutes blanches. Le petit est livide. Il tremble. Compulsivement. En cherchant, il s’est fait mal, et puis, il a mis trop de temps, et Iris sait tellement ce qu’elle fait, et puis, et puis…

Et voilà.
Encore une fois.
Les larmes débordent, et roulent, et roulent.
L’Enfant pleure. Justifiée ou non, cette crise est dévastatrice. Et il ne semble pas pouvoir s’en sortir seul. Il est si petit, après tout.

Alors il contemple Iris, désespérément. Et quémande toute son attention de ses grands yeux larmoyants. Et enfonce d’un petit coup de pied, la tête qui avait failli sortir hors de l’eau.

Viens, viens, Iris. Console-moi… et achève donc ce petit accroc pour moi.



Résumé :
Anonymous
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Dim 27 Sep - 15:59
Dans cette utopie, il y a de la tranquillité. Un rangement patient, méticuleux, détendu. Ordinaire. Même si cette pièce est grande, tout sera de nouveau joli, n'est-ce pas ? Ça brillera, puis Iris s'offrira le plaisir de prendre un bain. S'allonger dans l'une de ces baignoires débordantes et se détendre comme elle n'a pas pu le faire depuis longtemps. Petit plaisir secret.

Mais pour l'instant, c'est un fracas, la nécessité soudainement évoquée par Play de trouver des balais. Elle le regarde, légèrement attendrie, contente de voir que les choses se passent bien. Bien ? Trop bien, peut-être. Ne doit-il pas être aidé, cet enfant ? N'est-il pas blessé quelque part, à l'intérieur de sa tête ? Alors pourquoi tout va-t-il… si bien ? Sans se faire assez de soucis, elle continue. Elle ne regarde pas. Trie mécaniquement. Un geste qu'elle reproduit comme avant, dans ce monde où on ne trouvait pas d'éponge en forme de mouton ni de savon à l'odeur d'épinard. Elle est si plate, Iris.

Si prévisible, aussi, d'une humanité sans saveur et si prévisible. Sitôt l'enfant revenu, si blanc et si tremblant, interrompu dans son élan. La blessure est vive, elle fait mal, elle déchire et Iris ne sait rien. Elle le regarde juste un instant, les yeux inquisiteurs, interrogés, puis la réponse ne tarde pas ; elle sait ce qu'elle doit faire. Elle sait ce qui est bien, ce qu'on attend, ce qu'on aurait voulu. Ce qui doit être la priorité. Elle sait qu'elle laisse en plan ce qu'elle faisait, elle sait qu'elle se lève et qu'elle se dirige ensuite vers celui qui est si petit et si brisé. Elle pose une main si douce sur son épaule, l'enjoignant à lâcher les balais.

« Ça va aller. Assieds-toi avec moi. » déclare-t-elle se sa voix fluette, si près de ses oreilles. Et avec lui, elle s'assoit. Pour l'aider, pour le sauver, rien que ça. Ils sont en sécurité, ici, et personne n'a l'air de venir. N'est-ce pas le bon moment ? N'est-il pas temps de mettre la main dans la plaie et d'en extraire la balle ou le poison ? Elle est mignonne, Iris. Elle préfère souffrir que de voir les gens souffrir. Elle les regarde avec des yeux bienveillants. Toujours. Si. Attentive. Et elle inspire confiance, n'est-ce pas ?

« Quel est ton nom ? » demande-t-elle, de manière ordinaire. Le nom, n'est-ce pas la première porte, après tout, la première chose que l'on apprend pour définir une personne ? Comment parler d'ami si l'on ne peut définir cette personne que par un lien d'amitié ? Ou peut-être est-ce suffisant pour toi, Iris ? Suffisant, pour toi, oui, mais pas pour lui.

Et surtout, ce n'est que la première étape.

Spoiler:
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Ven 11 Déc - 22:22
Quelque part, à l’intérieur des centaines de rouages, un hoquet s’étouffe lui-même.

Quelque part, hors de cette petite tête écartelée, un hoquet se noie dans un reniflement pitoyable. L’Enfant pleure, et son chagrin est si sincère, si absolu. Les petites lèvres frémissent, et la réponse tombe aussi tremblante que le reste.

— P-Play.

Et ça, juste ça, ça suffit.

Dans un sursaut, la perfide mécanique, si efficace, entre en collision. Les rouages se percutent, crissent, et sautent comme des bouchons trop mûrs. C’est un chaos immonde et innommable. Et un instant, juste un instant, l’Enfant panique. Puis tape du pied. Non, son Jouet. Son Corps. Il ne le laissera pas.

Dans la réalité, Play percute soudainement Iris. Mais ce n’est pas violent. Juste soudain. Soudain et un peu désespéré. L’Enfant enroule ses petits bras autour de sa nouvelle amie, et se serre contre elle comme un chaton qui aurait perdu sa maman. Il enfouit son nez contre le frêle petit torse, et respire l’odeur de la gentille fleur. Il a besoin d’être rassuré.

Mais ce qui devait tout arranger ne fait que précipiter la fin.

Sans le savoir, l’Enfant vient de terminer d’ouvrir la voie. Chaque mot et geste d’Iris ont entamé la carapace, mais c’est bien lui qui vient de percer l’armure. Belle ironie quand tu nous tiens. Ce qui aurait rassuré n’importe qui vient de ramener à la surface quelque chose qui aurait peut-être dû se noyer. Parce que, parasite ou non, cet Enfant n’était-il pas... meilleur ?

Cette fois, le hoquet dépasse les barrières de l’esprit, et dans les bras d’Iris, Play est pris d’un soubresaut. Qu’il noie confusément à travers ses larmes qui coulent encore. Juste le hoquet d’un petit enfant qui laisse couler son chagrin. Le gamin tremble, un instant. Et il tousse. Plusieurs fois. Comme s’il était dépassé par sa tristesse.

Ou qu’il voulait se débarrasser d’une boule de poils.
Ou ravaler une bile qui ne manque pas de monter.
Ravaler un dégoût qui manque de le noyer tout entier.

Ce que c’est niais.

Play cligne des yeux plusieurs fois, reprend difficilement contact avec la réalité, et se fait violence pour ne pas envoyer balader au loin ses bras qui l’entourent. Ses neurones sont reconnectés, et débarrassés de toute présence non désirée, tournent à plein régime. Il n’avait jamais souhaité ça, mais juste tout envoyer bouler serait... eh bien, du gâchis. Et, mis à part quelques dérapages terriblement rouges, ce n’est pas le genre de Play de négliger ce genre de possibilités. Discrètement, le petit monstre inspire, et se détache enfin de. Son. Amie. Urgh. Plan diabolique ou pas, tant de niaiseries a du mal à passer.

De nouveau, Play cache ses véritables pensées dans un reniflement, pas bien difficile à produire, il a vraiment pleuré après tout, et ça dégouline encore de partout – erk.

— Merci, souffle-t-il d’une toute petite voix, les yeux timidement posés sur la jeune fille.

Et l’espace d’un instant, juste d’un instant, il n’y a pas plus sincère parole. La comédie flirte avec la réalité, et le jeu n’en devient que plus parfait : Play ne ment pas.

Au fond, il la remercie vraiment.
Cette petite gamine bien trop écœurante pour qu’il puisse faire autre chose que de juste reprendre pied.

Play tourne la tête à droite et à gauche, puis se mord les lèvres.

— On... devrait continuer à nettoyer, nan ?

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Dim 13 Déc - 23:49
C'est étrange pour un prénom, Play, n'est-ce pas ? C'est étrange et cela ne colle pas à un enfant aussi mignon. Ni à un endroit aussi sordide, car en ce monde personne ne joue et surtout pas Iris. Elle veut sauver les gens de quelque chose… Et ce n'est pas l'ennui. Car elle est ennuyeuse, Iris. Un tas de guimauve capable de régénération qui acquiesce et écoute en silence les pleurs de son ami. Elle désire la plus morne forme de perfection, celle où l'on est tous ensemble dans un bonheur niaiseux où l'amitié existe par décret. Par absence de haine. Par amour saupoudré dans l'air et distillé dans les narines, jusqu'au yeux qui font voir ce qui n'est pas.

Après avoir tendrement passé sa main dans les cheveux de Play pour lui caresser la tête, celui-ci hoquette et alors elle lui souffle quelques paroles sans fond. Elle attend platement que la tempête se calme. Les yeux lorgnant sur le sujet de son attention… mais ils sont fades, ces yeux, n'est-ce pas ? Ils ne pleurent pas, ils ne jugent pas. Ils attendent seulement le fameux remerciement qui les illumine un court instant.

Il ne la laissera plus, n'est-ce pas ?
Car il est son ami et qu'il l'a remercié.
Car il a dit qu'on devrait continuer à nettoyer…
Et qu'on continuera tant que tu le voudras, Play. On peut sûrement faire plein de choses dans ce bâtiment, n'est-ce pas ? Il est grand, mais un peu secoué, quoi que plus sûr que le manoir.
Iris accepte avec plaisir de dépoussiérer ses futurs meubles.
Avec. Un adorable sourire et une auréole d'ange sur la tête.



« Nous y voilà ! » s'exclame-t-elle avec satisfaction, une fois le travail accompli. Si l'esthétique de la pièce est encore discutable, il faut avouer qu'aucun placard n'a été laissé étalé sur le sol et qu'aucun flacon ne se trouve ailleurs que sur une étagère. Ou dans une poubelle de fortune, pour tout ce qui n'a pas pu être récupéré. Ce sera parfait pour se baigner tous ensemble.

Puisqu'Iris est un automate cupide, elle proposerait volontiers d'aller nettoyer tout le reste, mais il ne faut pas que cela soit sa proposition. Après tout…

« Est-ce que tu vas mieux ? » lui demande-t-elle en posant un dernier balais dans le coin de la pièce, ses mains prêtes à repartir pour un tour.

Peu importe que cet enfant se nomme Play et qu'elle joue son jeu, n'est-ce pas ?
Iris ne se soucie guère que de la fin.


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Dim 14 Fév - 14:41
Play retient de justesse une grimace de déformer ses traits. Pour tellement, tellement, de raisons. Non, ça ne va pas. Cette pièce est une espèce d’aberration aux faux accents de normalité. Anormalement blanche, anormalement tordue, avec des ersatz de logique déformés et comme parsemés au petit bonheur la chance par un dieu créateur flemmard. Pfft. Ses lèvres manquent de se tordre à cette pensée. Un dieu, tu parles. Un sale gosse, ouais. Fou comme cette pièce lui ressemble au fond... comme quoi, même à deux doigts de se briser, on retourne inconsciemment à ce qui est familier, pas vrai ? Soudainement, le simple fait de regarder ce carrelage propret lui donne envie de rendre son déjeuner. Un déjeuner qu’il ne se souvient pas avoir mangé.

Bonjour Play, rebienvenue dans le Néant. Ça t’avais manqué ?

Play cligne des yeux, et chasse ses pensées qui défilent plus vite qu’un battement d’ailes de papillon. La fille vient à peine de reprendre sa respiration. Le masque est toujours en place.

Bien.

Il se tourne lentement vers elle, un air hésitant sur le visage. Pas totalement feint, d’ailleurs. Il vient à peine de reprendre pied, il est encore un peu largué. Et ses émotions sont désagréablement à fleur de peau. Il doit trouver un plan. Les plans étaient toujours une valeur sûre. Ils l’occupaient. Ne le faisaient pas penser à des choses... désagréables.

— Je crois.

Encore une fois, il ne ment pas. Les meilleurs mensonges ont leur part de vérité, et Play est loin d’être un novice en la matière. Encore une fois, si ses pensées dérivaient, il pourrait se questionner sur cette facilité, qui ne laissait rien entendre de bon, ni sur son passé, ni sur son avenir. Mais en cet instant, rien ne l’effleure, sauf le parfum de la gentille, petite, innocente Iris.

Il ne sait pas trop quoi en faire encore, de celle-là. Il a l’impression que toutes leurs interactions ont été faites dans une mélasse particulière épaisse. Et il n’a en tête que le souvenir de la douceur de ses cheveux et de sa niaiserie sous-jacente.

Non, pas sous-jacente.
Est-ce juste parfait ou simplement débectant ? Il n’a pas encore choisi. Mais jouera de toute façon sur les deux tableaux.

Reste à trouver quelque chose à...

Un peu plus loin, un pommeau un peu malmené crachote de l’eau et siffle ce qui pourrait être son ultime râle d’agonie. Et ce sifflement lui rappelle un petit être qu’il a oublié en chemin.

— Imogen Junior ! s’exclame-t-il, un peu catastrophé.

Et de nouveau, tout ceci n’est pas entièrement faux. Il est vraiment désespéré... d’avoir mis de côté si longtemps un outil aussi. Hm. Potentiellement performant.

Il secoue la tête, un pied à moitié dans la comédie et l’autre dans sa petite tape mentale sur les doigts.

— C’est mon bébé serpent. Je l’ai perdu de vue quand la base a bougé... Il est vraiment tout petit, et j’ai peur que...

Qu’il morde quelqu’un sans toi ? Qu’un sinistre abruti (ne prononçons pas le nom en A.) ne le jette par-dessus bord lorsqu’il se rendra compte de son caractère ? Ou ne l’estourbisse par prévention, parfaitement censé et logique au vu des récents événements et des objets belliqueux ?

Non, vraiment, tu dois retrouver cette petite teigne. Hors de question qu’on casse ton jouet avant que tu ais pu décemment t’en servir.


— Pourrait être n’importe où... peut-être dans les conduits d’aération...

Play marmonne, à moitié dans le fil de ses pensées, et à moitié dans sa comédie parfaitement jouée.

Seigneur, imaginez un peu ce qu’un tel intellect pourrait faire pour la survie des dessinateurs.
Ouais.
C’est ballot.



Spoiler:
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Ven 26 Fév - 1:50
Le serpent s'enroule autour de son cou. Mais c'est si docile. Si imperceptible. Noyé dans ce flot candide. Elle sursaute brièvement, et tout naturellement elle ressent de l'effroi lorsque le jeune garçon évoque la présence d'un serpent. N'est-ce pas dangereux, un tel animal en liberté ? Ne va-t-il pas effrayer les autres personnes avec qui Iris espère bien s'entendre ? Oh, mais Play a l'air si attaché, et qu'il est adorable lorsqu'il en parle. Pourquoi un bébé serpent vaudrait-il moins bien qu'un petit chat perdu ou qu'un lapin ? Si c'est précieux pour lui, alors c'est le cas pour elle.

Dans ce cas précis, le chemin se décide parfaitement. Elle va aider Play à retrouver son serpent. Elle va sauver les gens de cet endroit d'une potentielle menace. Tout va dans le même sens ; n'est-ce pas beau ainsi ? Il n'y a pas de choix à faire.

Elle prend les mains de ce frêle enfant aux cheveux blancs.

« Ne t'en fais pas, je vais t'aider à le retrouver. » assure-t-elle avec douceur. Un grand sourire parfaitement honnête.

Iris réfléchit quelques instants. Les conduits d'aération ? Elle n'est pas certaine que les serpent aient systématiquement tendance à s'y diriger, mais ce sera toujours une façon quoi qu'insolite d'explorer cet endroit. Elle ne refusera pas de toute façon.

« Tu sais par où est-ce que l'on rentre ? »

Oh oui, pour trouver le serpent, elle ira jusque dans son antre.
Puis elle passera par les boyaux jusqu'à trouver ce qu'elle recherche…

Spoiler:

LA PIECE EST DESORMAIS VIDE
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