[Fin du jour 15] Course contre le monde [avec Anya]

Anna
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Anna
Mar 23 Aoû - 15:31
« Je ne rentre pas. »

J’ai dit cela devant un groupe de combattants désabusés, fatigués du combat contre des Objets délétères. Étonnés, aussi. De mon abandon. De ma trahison. Mais non. Je ne rentrerai pas à la Base. Pas encore, pas tout de suite. D’abord, il faut que je m’apprête. Que je m’habille d’un manteau de guerrière, abandonnant sans remords mes apparats de jeune fille. Il faut que je grandisse : pour cela, je dois m’éloigner. Je dois m’éloigner du repos, du confort, des bras de Striky. De cette facilité gratuite qui m’alourdit les muscles pour mieux tendre ceux de nos hôtes. Alors que l’étau des cyantifiques se referme de plus en plus, mon départ est nécessaire. Pour que je revienne meilleure que jamais. Et que je convainque tout le monde qu’on peut vivre sans eux. Qu’ils se débrouillent avec leurs alliances et leurs divergences. J’en ai soupé des blouses cyan. Aucun n’est digne de confiance.

Alors j’ai rajusté la bandoulière de mon sac, ramené mon fusil sur mon épaule, essuyé sur mon short la lame de mon couteau. J’ai dit au revoir et je suis partie en ravalant mes larmes. Je n’ai plus le droit de pleurer. Pas devant eux, du moins.

J’ai donc continué ce pourquoi je suis sortie du Manoir. Arpenter les rues désolées pour nettoyer la zone de tout danger. Sécuriser. Ne penser à rien d’autre. Ainsi me suis-je retrouvée devant un immense bâtiment. Je ne l’ai pas reconnu tout de suite, mais en levant le museau vers le toit, je crois l’avoir reconnu. Nous l’avons survolé avec Céleste, j’en suis persuadée. Les yeux plissés, la tête un peu penchée sur le côté, je me rapproche d’un pas hésitant. Curieux. Qu’est-ce qu’il peut bien y avoir là-dedans ? J’avoue n’avoir jamais vu de construction aussi imposante ; dans ma campagne perdue au fin fond de la France, ça n’existe pas.

Je pose ma main gantée sur le « PUSH » gravé dans la grande poignée. La porte s’écarte devant moi avec docilité, avant que je ne la laisse battre derrière dans un grincement. Mon regard arpente la grande pièce étendue devant moi, avant de trébucher sur les escalators. Faut-il monter, ou d’abord explorer le rez-de-chaussée ? Le bruit de mes pas s’étouffe au contact du sol en inox poussiéreux. L’œil alerte, j’essaie de ne jamais oublier aucun détail. Et surtout le fait que dans un immeuble, il y a des plafonds.

« Voyons voir ce que tu me réserves… »

Fusil au poing, l’allure mesurée, je garde mon autre main crispée sur la bandoulière de mon sac. Difficile d’user du pouvoir du CMAM — condensateur météorologique à agitation mécanique, ndlr — dans un endroit pareil, mais qui sait… Pour rendre cet endroit habitable, il me faudra peut-être utiliser tous les moyens possibles. Et j’ai bien l’intention de le faire, si j’y suis obligée.

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Sam 17 Sep - 15:53
Anya sourit. C'était facile, et ça permettait d'éviter les ennuis. Personne ne faisait attention à quelqu'un qui souriait ; enfin personne ou presque. Elle avait vu presque tout dans la base sans qu'on ne l'arrête une fois, et s'était même attardé plusieurs fois. Comme dans la cuisine, juste avant de partir. Elle avait réussi à s'emparer d'une poignée d'aliments là-bas, avant d'être forcée de sortir à cause d'une tornade rouge. Elle n'avait pas encore compris ce dont il s'agissait, mais tant que ça ne l'avait pas suivie…

Pour l'heure, elle grignotait son dernier cookie sur un tas de gravats dont elle avait décidé qu'elle avait la propriété. Elle attendait qu'une chose de passe.

Elle avait remarqué que où qu'elle soit, si elle restait assez longtemps, quelque chose d'intéressant finirait toujours par se produire. Elle n'avait donc qu'à rester sur place, se mettre un peu à l'aise, savourer un biscuit et attendre. Chercher les choses, c'était pour d'autres. Et elle aimait bien ces biscuits.

Jusqu'ici, rien de bien passionnant ne s'était réellement produit, entre la réalité et les choses qui apparaissaient de temps à autres dans son champ de vision. Quelques petits objets, un plus gros -elle s'était caché tranquillement derrière son tas et avait continué de manger-, et elle-même, une seule fois. Elle s'était fait coucou. Ça, c'était jusqu'ici. Quelque chose d'autre venait de passer.

C'était nouveau, et qui disait nouveau disait intéressant. Quelqu'un venait de traverser la rue, quelqu'un qu'elle n'avait jamais vu. L'inconnue, armée jusqu'aux dents, s'était arrêtée devant un bâtiment, plus loin. Les neurones d'Anya se mirent à travailler. Si elle avait une arme, ça voulait dire qu'il y avait quelque chose à voir à l'intérieur. Si il y avait quelque chose à voir à l'intérieur, Anya voulait y être. Dès lors, une seule solution s'imposait. Elle s'approcha à pas de loup et se campa droit derrière la nouvelle venue, avant de la suivre à l'intérieur, toujours dans son dos.

L'intérieur du bâtiment n'était pas vraiment passionnant. Elle regarda de tous côtés, s'attendant à voir arriver quelque chose. Il n'y avait rien. Déçue, elle poussa un soupir, avant de tapoter l'épaule de la jeune femme. Elle lui fit son plus grand sourire, et dit :

« Surprise ? »

Puis, quelque chose attira son regard, au dessus des yeux de sa nouvelle interlocutrice.

« … C'est amusant. La… plante. Sur la tête. Joli. »

Quelque chose lui dit que les plantes n'étaient pas supposées pousser au sommet du crâne des gens. Elle balaya la réflexion d'un revers de la main. Ces derniers temps, une petite voix, une nouvelle, une voix horripilante, passait son temps à demander ce qui était normal. Ça l'énervait.

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Anna
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Anna
Mar 20 Sep - 0:11
Je sentis quelque chose me tapoter l’épaule. Dans un hoquet de surprise, je pivotai à toute vitesse, prête à dégainer mon couteau… Avant de me raviser aussi sec. C’était une femme. Bon sang, elle m’avait vraiment fait peur ! Et elle avait l’air fier en plus !

« Tu… Tu m’as surprise. Désolée. Tu es discrète, dis donc ! Ah-ha… », balbutié-je, embarrassée.

C’était vrai. Pas un seul de ses pas n’avait effleuré mes tympans, alors que j’étais à l’affût de tout murmure suspect. Le sang affluait dans mon visage aussi vite qu’il s’en était échappé. Les joues en feu, la gorge sèche, je repris peu à peu mes esprits. Je me sentais un peu ridicule. Je savais me battre contre des Objets, mais me faire toucher l’épaule par une inconnue me donnait presque une crise cardiaque ! Encore une preuve que je devais me ressaisir.

« … C'est amusant. La… plante. Sur la tête. Joli. »

Devant le grand sourire peinturluré de la femme, je demeurai interdite, la bouche entrouverte sur une silencieuse incompréhension. Une… plante ? Sur la tête ? Tiens, ça me rappelait quelque chose… Sans mot dire, je pointai du doigt le haut de mon crâne. Avant de poursuivre le geste, sentant une fine tige se glisser entre mes doigts. La même que la dernière fois. Fermant les yeux dans un soupir, je cueillis la plante pour la montrer à l’inconnue. Je rouvris les yeux. Un trèfle rose. Encore. Enfin, ce n’était que la deuxième fois… Et puis, cette petite pousse semblait innocente, comparée à ce que l’Esquisse pouvait décider de faire éclore sur ma tête. Cette simple pensée me fit frissonner. Et si ce monde faisait de moi ma pire ennemie ?

Refoulant le questionnement, je tendis la tige rose à la femme. Elle le trouvait joli, peut-être lui trouverait-elle une utilité ? Ça l’égayerait quelque peu. Elle était si blanche, et si sombre en même temps… C’était inhumain, pour quelqu’un de vivant. Mais j’avais vu plus étrange encore. Au moins, son enveloppe charnelle ne présentait rien de trop bizarre. De dérangeant. Juste cette pâleur macabre. Détail. Souriant, je lui demandai :

« Tu le veux ? Ça fait la deuxième fois que j’en ai un sur la tête, mais je sais jamais quoi en faire… »

Le dernier… Qu’avait-on fait du dernier, déjà ? J’étais avec Striky, et… Je ne savais plus trop ce qu’il s’était passé avec le premier trèfle. Mais puisqu’un deuxième avait choisi ma tête pour terreau, n’y avait-il pas une raison ? Ou peut-être était-ce encore un tour…

« Tu t’appelles comment ? Moi c’est Annabelle. », ajouté-je.

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Mar 27 Sep - 20:02
« Annabelle… »

Anya fixa le trèfle des yeux pendant quelques instants, interdite. Est-ce que quelque chose qu'elle pouvait obtenir aussi facilement en valait bien la peine ? Elle détourna son regard vers le visage de son interlocutrice. Encore un sourire. Elle avait appris à les reconnaître : ils voulaient dire des choses comme « bonheur » ou « calme ». Un sourire était généralement synonyme de bonnes nouvelles. Elle s'empara du trèfle.

« Merci. »

La plante était assez jolie vue de près. Anya l'observa un moment, songeuse, avant de reporter son regard vers la chevelure verte de sa compagne. Avant de revenir au trèfle. Finalement, elle parvint à une conclusion satisfaisante : elle se l'accrocha dans les cheveux, puis sourit à son tour.

« … C'est joli ? »

Elle rosit, gênée. A l'époque, ses seules connaissances en matière de parure se limitaient à l'horrible collier que portait une des infirmières. Rétrospectivement, aucune ne portait quoi que ce soit qu'elle aurait pu qualifier de beau. Du moins par rapport à ce qu'elle voyait aujourd'hui. Anya bâtissait ses références en matière de bon goût sur ce qui se trouvait autour d'elle, en piochant dans ce qu'elle aimait bien. Elle construisait déjà le rez de chaussée avec un enthousiasme avéré, et les fondations branlantes, en dessous, ne menaçaient pas trop de s'effondrer : dans l'ensemble, elle était bien partie. Peut-être que si elle revenait un jour, elle devrait mettre à bas toutes ses convictions ; elle n'en était pas encore là.

Elle tira sur sa tenue pour effacer les plis, et s'avança à l'intérieur du centre. Un rapide regard circulaire confirma ses pires craintes : il n'y avait rien ici, pas même l'ombre d'une bestiole rigolote qu'elle puisse observer tranquillement. Déçue une seconde fois, elle se tourna vers Annabelle, décidée à faire quelque chose du seul centre d'intérêt à des kilomètres métaphoriques à la ronde. Empoignant son courage à deux mains, aidée d'un lasso et de ses dents pour ne pas qu'il s'enfuie, elle lui dit d'un ton solennel :

« Je m'appelle Annah. Bonjour ? »

Puis elle attendit, dans l'expectative. On lui avait dit que les gens aimaient la politesse, et qu'elle utilise son nom complet. Elle n'aimait pas ce nom et préférait la manière dont son surnom sonnait, mais si ça pouvait jouer en sa faveur… à son regret, elle n'avait pas été très gentille envers Marshall et avait ignoré tout le monde dans le grand bâtiment : il était grand temps de tester les mérites de cette politesse tant vantée.

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Anna
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Anna
Jeu 29 Sep - 21:57
La jeune femme accepta mon présent, pour le glisser dans ses mèches corbeau. C’était mignon. Il devait être étrange, sans doute, de dire cela à propos d’une femme plus âgée que moi — en apparence, mais ce fut la première chose qui me traversa l’esprit. Mignon. Et encore plus quand des taches roses offrirent quelque soutien à son teint blafard. Je souris. C’était plaisant de rendre service. De me sentir utile, même en faisant des choses simples. Je lui répondis d’un vif hochement de tête :

« Oui. Ça te va bien ! »

Même si ça jurait un peu avec son style. Mais n’étant pas experte, je préférais me rendre agréable. Toujours être aimable : la meilleure recette pour ne pas être rejetée. Du moins, ce que j’avais cru pendant quelques années, avant de me dire que non, l’ignorance n’était pas la meilleure défense. Que, quand on tombait, il était plus adapté de crier que de sourire. Mais adapté ne signifiait pas acceptable — crier c’était bruyant, ça forçait à regarder ce qu’on ne voulait pas voir. Alors, il fallait bien se contenter de sourire. Et d’encaisser.

Je clignai des yeux lorsqu’elle répondit enfin à ma question. Ne devait-elle pas faire l’inverse ? Le prénom, avant de me demander mon avis sur sa coiffure ? Et ce « Bonjour » sorti de nulle part… Enfin. Je souris à l’entente dudit prénom. Annah.

« On a presque le même prénom ! Enchantée. », répondis-je poliment, en penchant la tête sur le côté.

L’imitant, je scrutai les alentours… cette fois sans oublier de regarder derrière moi. Rien à signaler. Mon cœur se serra. Tout semblait beaucoup trop calme à mon goût… Pas que je veuille absolument me retrouver dans une bagarre — il me suffisait de sortir — mais un bâtiment aussi grand, sans rien… Cela me rappelait la Base. Sans les cyantifiques… et sans personne. Je me tournai vers Annah. Si ses pas l’avaient amenée ici, c’était bien pour une raison. Autant demander sans détour :

« Tu es venue chercher quelque chose, ici ? »

Je la regardai de haut en bas, un peu inquiète. Pas d’arme visible. S’aventurer seule et désarmée dans le coin, c’était de la folie ! Ou alors, l’inconscience qu’on pouvait avoir en s’éveillant par ici… J’en savais quelque chose. J’ajoutai, anxieuse :

« Si tu veux poursuivre, il va falloir rester avec moi… D’accord ? C’est calme, mais on sait jamais. »

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Mar 11 Oct - 16:41
Anya était contente. La fleur lui allait bien, et elle avait trouvé quelqu'un à suivre pour un moment. C'était un peu comme avoir un deuxième Marshall, en plus petit et d'une autre couleur. Il faudrait qu'elle fasse attention, qu'ils deviennent trop nombreux et elle ne saurait plus les différencier. Elle pourrait leur apposer des numéros… Mais il faudrait qu'ils acceptent de les porter en permanence pour ne pas qu'elle oublie. Elle écarta l'idée pour le moment.

« Tu es venue chercher quelque chose, ici ? »

Anya opina du chef. Elle était venue chercher quelque chose, assurément. Il suffisait que la chose en question apparaisse devant elle. Elle se demanda si tout le monde faisait comme elle. Sans doute que non.

« Si tu veux poursuivre, il va falloir rester avec moi… D’accord ? C’est calme, mais on sait jamais. »

Elle resta interdite un instant. On ne savait jamais quoi ? Il y avait quelque chose à voir, et Annabelle voulait qu'elle reste avec elle pour regarder ensemble ? La perspective était intéressante, si tel était le message insinué par la jeune femme. Et s'il y avait un danger, il suffirait de se cacher, comme d'habitude. Dans ce genre de cas, elle connaissait la procédure à suivre. « Rester avec moi ». Facile.

« Je… d'accord. »

Elle se rangea timidement aux côtés d'Annabelle et réfléchit à la situation. Elle était dans un endroit qu'elle ne connaissait pas, avec quelqu'un qu'elle ne connaissait pas. Il y avait ici un danger potentiel et un point d'intérêt potentiel. Parfait. Elle pouvait parfaitement s'en accommoder, du moment qu'Annabelle restait avec elle. Si elle s'éloignait, Anya ne pourrait pas la protéger, cela coulait de source. Restait une question :

« … Annabelle ? On va où ? »

Elle regarda son interlocutrice droit dans les yeux, rayonnante. L'aventure lui tendait les bras.

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Anna
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Anna
Ven 4 Nov - 19:07
Je pinçai les lèvres quand Annah hocha la tête. Pourquoi ne m’avait-elle pas dit ce qu’elle cherchait ? C’était bizarre. Ça aurait été la première chose que j’aurais dite, si on m’avait posé la question. Peut-être aurais-je dû me montrer plus précise. Mais enfin, ça coulait de source, non ? Enfin. Maintenant qu’elle me suivait, peut-être pourrais-je en apprendre un peu plus. Elle me semblait plus singulière que tous ceux que j’avais pu rencontrer. Et l’Esquisse savait combien d’énergumènes foulaient son territoire… Dont moi. Je devais me faire une raison et me compter dans le lot. Peut-être que si on trouvait un moyen de rentrer, je serais vue comme une sorte d’alien, à paniquer devant la moindre théière suspecte… Sans doute que ça ne ferait pas de grande différence avec ce que j’avais pu être. D’un ton ferme, je lui répondis :

« On va explorer, pour voir ce qu’il y a d’intéressant. Comme de la nourriture, ou des outils… On va commencer par ici, et après on va monter. »

Des armes, peut-être. Mortes de préférence. Voir une personne sans rien pour se protéger me rendait un peu nerveuse quant à sa survie. À moins que sa singularité la rendait indestructible ? Bizarrement, ça m’étonnerait. Si l’Esquisse nous interdisait quelque chose, c’était bien de ne pas avoir de failles. Même moi, avec mon attirail. Pourtant, Annah avait l’air tout heureuse de m’accompagner. Comme si c’était un jeu. Elle ne devrait pas être un minimum inquiète… ? Enfin, je pouvais parler. Mon arrivée dans l’Esquisse était le meilleur moment. L’air un peu grave, je lui demandai :

« Ça fait combien de temps que tu es arrivée dans l’Esquisse ? »

Je voulais en savoir un peu plus sur elle. Peut-être devrais-je emmener de quoi écrire avec moi ? De quoi noter les noms des personnes, raconter ce que je vivais… Il y avait de quoi écrire un film. Avec aux commandes le plus fou des scénaristes. Une main posée sur la ceinture, je m’avançai vers la salle, au fond. Il ne fallait pas oublier de regarder derrière moi… Ce serait idiot de perdre Annah comme je l’avais trouvée. Comme un nuage de fumée.

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Ven 4 Nov - 19:41
Annabelle voulait explorer. C'était un bon mot, explorer. Concis, clair. On regardait ce qu'il y avait dans le coin, et puis on avisait avant de continuer plus loin. Malgré tout, il ne semblait pas y avoir grand-chose d'intéressant ici. Dans le doute, Anya décida de laisser le côté stratégique à sa compagne, et s'accroupit pour s'occuper un peu, en dessinant dans la poussière. Annabelle finirait bien par trouver un caillou à la forme amusante. C'était fou comme les gens pouvaient être consciencieux, parfois, quitte à s'inventer des trophées quand ils rentraient bredouille : si il n'y avait rien, Annabelle inventerait quelque chose. Les gens marchaient comme ça. Anya se demanda si elle pourrait faire la même chose, un jour ; cette idée la répugna et elle revint à ses images.

Elle n'avait pas encore commencé son tout premier autoportrait, qui s'annonçait comme un chef d’œuvre d'art postmoderne, qu'Annabelle l'apostropha :

« Ça fait combien de temps que tu es arrivée dans l'Esquisse ? »

L'esquisse ? Anya ne comprit pas tout de suite, se demandant si elle parlait de son élan créatif dans le domaine très prometteur du schéma-poussière, qui venait d'être coupé net en une poignée de secondes.

Puis elle se souvint de la soirée. Tout le monde était très sérieux, et Anya, encore un peu secouée par tout ce qui se passait, n'avait pas réellement suivi. Quelqu'un avait parlé de l'esquisse. Apparemment, et maintenant elle s'en rappelait complètement, Anya était dedans.Cela comportait son lot de révélations, notamment au niveau de choses qu'on avait pas osé lui expliquer et qui faisaient rosir les gens à qui elle demandait : elle y songea et porta un regard nouveau à son dessin dans la poussière – elle devrait faire plus attention à partir de maintenant.

Mais il fallait tout de même répondre à la question. Elle compta précipitamment sur ses doigts, tentant de replacer les événements dans l'ordre, et répondit triomphalement :

« Longtemps ! Tu… tu veux que je… raconte ? »

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Anna
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Anna
Ven 18 Nov - 10:14
Je l’écoutai tout en déambulant jusqu’à un petit magasin en ruines, derrière les escalators. Du moins, ça semblait être un ancien commerce. Les étalages se dispersaient pêle-mêle sur le sol couvert de poussière. Je fis la moue. Peut-être que quelqu’un était déjà passé par là et avait tout pillé sans rien laisser dans son sillage ? C’était toujours possible. Dans ce cas, j’osais espérer qu’il s’agissait de quelqu’un du Manoir. De quelqu’un de mon côté, en quelque sorte. Après tout, les réserves des cyantifiques devaient se porter plutôt bien… Aucune raison de racler les murs d’un bâtiment décrépi. À part la volonté de nuire à quiconque ne les suivait pas, que je leur prêterais volontiers. Je me tournai vers Annah. Par rapport à la situation, son enthousiasme était à la foi touchant et un peu gênant.

« Oui. Ça m’intéresse. », lui répondis-je en souriant.

Qu’est-ce qui l’avait poussée à venir ici ? Comment avait-elle pu survivre toute seule au milieu des décombres et des Tempêtes ? Si elle était là depuis longtemps, comment pouvait-elle se tenir ainsi, aussi confiante, aussi heureuse ? J’avais du mal à croire que la seule volonté pouvait faire tenir quelqu’un. Peut-être que je me trompais. Peut-être que l’Esquisse se montrait parfois généreuse avec certains. Peut-être qu’Annah était passée entre les gouttes – et les rochers en polystyrène. Après tout, moi aussi, j’avais eu de la chance. Beaucoup d’entre nous avaient eu de la chance. Plus je parcourais l’Esquisse et plus je me disais que le hasard y occupait une place plus grande sur Terre.

En équilibre sur les ruines, je m’accroupis pour soulever des planches de bois. Quand soudain, une idée me vint à l’esprit. Et si mes petites bouteilles pouvaient accélérer les choses ? Je me levai, puis esquivai les divers obstacles pour rejoindre ma comparse.

« On va faire autrement que chercher à la main. J’ai une idée, il va falloir que tu recules. »

Sur ces mots, j’ouvris mon sac et me campai devant l’effondrement. Je cherchai la bouteille « Bourrasque tempérée ». Ça devrait suffire, tout en n’étant pas trop fort pour tout détruire.

« Reste bien derrière moi ! J’ai pas l’habitude de l’utiliser donc ça peut un peu secouer. Tiens-toi à quelque chose si ça va pas. » ordonnai-je à Annah.

Dans un bruit métallique, je décapsulai le réceptacle. Le résultat ne se fit pas attendre : un vent violent hurla contre les parois des murs, emportant les ruines sur son passage. La poussière s’éleva en nuage noirâtre qui me fit éternuer. Les larmes aux yeux, je me tins prête à refermer le flacon aussi sec.

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Mar 17 Jan - 18:46
Anya rassembla ses esprits, tentant de comprendre ce qui venait se de produire. Annabelle avait pris quelque chose dans son sac, quelque chose qu’il avait l’air plutôt inoffensif. La pièce avait explosé, puis il y avait eu un grand bruit, Annabelle avait dit quelque chose et tout était devenu blanc ; les choses s’étaient-elles réellement produites dans cet ordre précis ? Dans tous les cas, son dessin était ruiné et elle avait mal à la tête. Elle regarda aux alentours.

Une poussière épaisse et grisâtre flottait dans l’atmosphère, se déposant sur les deux femmes et les débris qui jonchaient le sol. Plusieurs objets avaient changé de place et une partie des étagères, plus loin à l’intérieur, étaient tombées au sol. Annabelle se trouvait au centre du chaos, tournant le dos à l’entrée. La jeune femme se rapprocha prudemment de sa compagne. Apparemment, cette dernière n’allait pas se contenter d’un caillou rigolo, et elle avait les moyens de se faire entendre. Savoir cela était, d’un coup, beaucoup moins rassurant. Que pouvait-elle faire d’autre ? Anya déglutit ; le monde était apparemment beaucoup plus impressionnant qu’elle ne l’avait cru au premier abord.

« C’était… il s’est passé quoi ? »

Elle louvoya entre les dépris répandus au sol, vers la partie déblayée de la pièce. Là se trouvaient d’autres étalages décrépis couverts d’enseignes aux couleurs délavées. Divers petits objets avaient roulé au sol et tentaient de s’enfuir en rampant tout en poussant de petits cris aigus. D’autres, un peu plus gros et peu nombreux, tentaient de s’éloigner vers les portes, gênés par les débris. Elle s’écarta pour les laisser passer, et l’un des petits objets, une figurine en bois, lui adressa un geste qu’elle ne comprit pas entièrement, mais qui était probablement très injurieux. Anya le lui rendit.

« Tu veux faire quoi… maintenant ? » demanda-t-elle en se détournant du flux de réfugiés miniature. « Annabelle ? »

Anya ne remarquait rien de particulier parmi les restes de l’endroit, mais quelque chose pouvait toujours intéresser son accompagnatrice.

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Anna
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Ven 7 Avr - 15:21
La gorge brûlée par la poussière, je dus m'y reprendre à deux fois avant de parvenir à fermer la bouteille. Toussant comme la fois où j'avais testé la cigarette – plus jamais ça – je m'essuyai les yeux. Si j'avais su, j'aurais pensé à rabaisser mes grosses lunettes sur le nez. Je constatai les dégâts dont l'exode forcé de divers petits objets Je leur jetai un coup d’œil : rien de très intéressant à capturer. Je me tournai vers ma camarade. Annah ne souriait plus. Peut-être l'avais-je inquiétée, avec mon petit spectacle ? J'essayai de lui offrir mon sourire le plus rassurant – mais de son point de vue, cela devait plutôt ressembler à une grimace. Je lui montrai la bouteille.

« Les cyantifiques ont appelé ça le condensateur météorologique à agitateur mécanique. C'est clair, mais plutôt long. Tout ce qu'il faut savoir, c'est que chaque bouteille renferme une sorte de... temps. Par exemple, dans celle-là, c'est une bourrasque. Et dans une autre, du soleil, ou de la pluie... J'ai pas encore tout testé. J'ai dû te faire peur. Désolée. »

Je passai une main gênée dans ma nuque. Mes lèvres se pincèrent lorsque je remarquai l'hémorragie de petits Objets passer à côté d'Annah.

« Et je crois bien que j'ai fait ça pour rien... Y a rien d'intéressant ici. On va passer à autre chose. » déclaré-je.

Je sortis de la pièce et l'invitai à me suivre d'un signe de la main. Je devais avoir l'air un peu morose. Mais ça aurait été trop facile de trouver la panacée du premier coup. Rien n'était facile, dans l'Esquisse ; il fallait toujours être mis à l'épreuve par quelque chose. Surtout quand on essayait d'agir pour arranger la situation. J'espérais au moins que je n'étais pas sur la mauvaise voie. Que je ne me trompais pas. Je ferai de mon mieux pour protéger Annah. Je voudrais être un pilier infaillible auquel elle pourrait s'accrocher. Pour l'instant, j'avais surtout l'impression d'être friable au moindre toucher. Il fallait changer ça et j'étais bien décidée à le faire. Tout en avançant, je tournai la tête vers la jeune femme.

« Tu ne m'as toujours pas raconté ton histoire. » glissé-je en souriant.

Je lui indiquai du menton les escalators. Ou du moins ce qui en restait : quelques marches éventrées vomissaient des débris de ferraille et de fils électriques. Et j'étais assez sceptique face à la résistance des survivantes.

« Fais gaffe où tu mets les pieds. »

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