Epreuve 2 - Silivren (NRP) & Swenn (Irydaë)

Anonymous
Silivren[NRP]
Invité
Lun 25 Mar - 22:26
Chimères, ce doux Nano monde steampunk de la fin du XIXe s où les zoothropes sont pourchassés par la Milice et l'Eglise... Mikhaïl, du petit nom de Micha, est un paradoxe ambulant dans cet univers : un prêtre doublé d'un zoothrope triplé d'un rebelle 8D ! Sa forme animale est celle d'une chouette harfang immaculée avec juste le bout des rémiges qui sont noires. C'est un homme gentil et serviable, d'une trentaine d'années, persuadé que les zoothropes ne sont pas des démons œuvres du Malin mais des enfants de Dieu (sauf qu'il n'ira pas crier ses idées à la volée). Il appartient à une grande famille de la bourgeoisie moscovite. Père, mère, frère aîné et une des les sœurs cadettes tiennent le cabinet d'avocat familial (ou projettent une concurrence pour les petites chipies). Un autre frère est dans l'armée, une des sœurs est marchande, l'autre pilote de dirigeable. Micha est très attaché à sa famille et craint des représailles si sa nature de zoothrope est connue de l'Eglise ou de la Milice.

Pssst... Je n'ai aucune idée si Iermak Timofeïevitch a écrit un récit de voyage en vérité 8D.




Confortablement installé dans l'arrière-cour de l'église, Mikhaïl s'était perdu dans le récit fascinant d'Iermak Timofeïevitch, explorateur russe qui s'était aventuré en Sibérie avant que débute la colonisation de ces lointaines contrées. Mikhaïl avait connu la basse taïga pendant près de dix ans mais la toundra, que cet homme au style sec décrivait avec des détails si prégnants qu'il sentait le souffle du blizzard sur sa nuque, lui était inconnue.

Il ne s'agissait en vérité qu'une légère brise, un peu fraîche, qui agitait quelques tourbillons neigeux entre les maisons de cette partie septentrionale de Moscou. Le prêtre appréciait son quartier et la paroisse urbaine qui y était rattachée. Il ne s'y était installé que depuis peu de temps que déjà les habitants l'avaient adoptés avec simplicité malgré la crainte qui luisait toujours dans leurs yeux lorsqu'ils croyaient ne pas être vus.

C'était l'une des raisons qui renforcer son idée que le Vatican se trompait sur toute la ligne concernant les zoothropes et la répression dont ils étaient victimes. Mikhaïl s'ébroua en frissonnant pour chasser ces sombres pensées. Il avait entre les mains un livre merveilleux et ne voulait vraiment pas le gâcher par une vaine rhétorique que lui seul allait entendre.  

Il devait se recentrer sur le récit palpitant qu'Iermak Timofeïevitch avait livré à la prospérité. Seulement... le petit vent moscovite ressemblait de plus en plus à un blizzard sibérien...

Mikhaïl haleta. Son église avait disparu. Le quartier avec elle et Moscou toute entière. Il n'y avait plus autour de lui qu'une profonde étendue de neige ; la toundra en plein hiver.

- Que le Seigneur me garde, murmura-t-il faiblement. Frissonnant sous l'assaut du vent qui portait la température à - 40 ° C, il n'eut comme seule idée que de se déshabiller en fourrant en vitesse sa soutane aux côtés de son livre dans une sacoche et recouvrir au plus vite son chaud plumage d'harfang. C'était dangereux mais la seule façon de réchapper à la mort...
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Swenn [Iry]
Invité
Lun 25 Mar - 23:46


Swenn et Irydaë:

Il s’est encore endormi sur le canapé, un bouquin en cours de lecture sur les genoux, une tasse de café à moitié vide calée dans une main. Pourtant cette fois, ce ne sont pas les rayons du soleil trop agressifs qui viennent le tirer du sommeil. Ni même le chant tonitruant du Novsh qui l’accompagne au quotidien. D’ailleurs, ce dernier paraît absent du paysage.

- "Qu’est ce que c’est qu’ce bordel encore ?"

Grommelant en essayant de chasser ce mal de crâne qui pointe déjà le bout de son nez, Swenn se rend très vite compte qu’il est en train de mourir de froid. Littéralement. Simple pantalon, chemise et blouse de l’hôpital qu’il n’avait pas pris la peine de retirer de la veille, il faut reconnaître qu’il est bien maigrement équipé pour affronter ce tas de neige dans lequel il a les fesses posées.

- "Putains de mages ! Maintenant ils arrivent même à jouer de sales tours à travers leurs bouquins ?!"

Il faut dire que ce livre de récits anciens, retraçant les premiers assauts Daenars sur les côtes My’trannes il y a de ça bien des années, est toujours posé sur ses genoux. Et qu’il tient toujours sa tasse en main.

- "Ok, j’ai pas encore l’intention de crever, alors j’vais bien trouver un truc."

Parlant à voix haute dans un vain espoir de se rassurer et de se donner du courage, le chimiste se relève, et fait un tour d’horizon. Rien. Si ce n’est de la neige à perte de vue. Et… Distinguant une tache plus sombre au loin, Swenn s’avance jusqu’à découvrir une étrange sacoche. 

Après avoir fait un nouveau tour sur lui-même espérant trouver la personne à qui cette découverte pouvait bien appartenir, il doit se rendre à l’évidence. Personne. Il est bel et bien seul. Dans ce cas, il peut laisser sa curiosité prendre le dessus, et regarder ce qui se trouve dans ce sac.
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Silivren[NRP]
Invité
Mar 26 Mar - 11:56


Le froid piquant qui avait frappé sa peau nue devait avoir eu assez de temps pour infiltrer sa folie glacée jusqu'à la moelle de ses os. Comment expliquer autrement le phénomène dont il était témoin ? Niché au creux de la neige, protégé de sa morsure par son plumage épais, Mikhaïl profitait de son camouflage naturel pour ne pas être repéré. Il lui suffisait de ne pas bouger d'une plume et de garder les yeux mi-clos.

Un homme venait d'apparaître dans la toundra. De nulle part. Même pas d'entre les volutes du blizzard. Son apparition subite avait été l'affaire une pauvre seconde. Un instant, il n'y avait rien, l'autre instant, il y avait un homme surpris avec une tasse fumante et un livre dans les mains.

De plus en plus étrange, décidément. Il lui semblait plus sage de rester immobile et invisible dans la poudreuse.

Un frisson d'épouvante fit cependant tressaillir ses plumes en avisant l'inconnu se rapprocher de sa sacoche et commencer à y fouiller sans le moindre état d'âme. Il dut serrer le bec pour ne pas hululer une féroce opposition. S'il lui venait l'idée de voler le chapelet ou l'un des ouvrages qui s'y trouvaient, que ce soit le récit d'Iermak Timofeïevitch ou les écrits de Sepuvelda qu'il gardait constamment sur lui, il lui ferait tâter de ses serres.

Mikhaïl n'était pourtant pas un homme violent, loin de là, mais il ne pouvait décemment pas se retransformer pour parlementer - et finir en glaçon... ou troué par une balle - et se devait donc de réagir comme un animal sauvage, et surtout normal, dérangé dans son sommeil.

L'idée fit son chemin dans son esprit envahi d'instincts primaires et il ne put maintenir plus longtemps son immobilité en observant cet inconnu trifouiller dans ses affaires. Son immense envergure se déplia soudainement, faisant voleter la poudreuse tout autour d'eux, et il crissa un avertissement en gonflant ses plumes.

Même sans paroles, il supposait que le message était clair.
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Swenn [Iry]
Invité
Mar 26 Mar - 14:25


Il en a vu des choses étranges et a priori inexplicables pour tout bon Daenar lors de son périple en My'Trä. Alors passer du confort approximatif de son salon aux morsures du vent glacial ne perturbe pas outre mesure ce chimiste. Ce qui n'empêche qu'il en est profondément agacé. Il doit s’agir de l’une de ces illusions que les adeptes de Khugatsaa apprécient. Oui, ces terres gelées ressemblent beaucoup à Khurmag, territoire où les illusionnistes évoluent. Lieu où s’est déroulée la première attaque Daenars sur le continent de l’ouest.

Déposant sa tasse et son bouquin au sol pour avoir les mains libres, décidant d’entamer sa fouille dans l’espoir de trouver une issue à cette situation fort désagréable, Swenn est très vite stoppé dans son exploration. Une… Chouette ?

- "Casse toi le piaf ! T’as pas des rongeurs à aller chasser au lieu d’me faire chier ?!"

C’est vrai ça, pourquoi est-ce qu’il faut qu’il se fasse emmerder alors qu’il n’y a pas âme qui vive à des kilomètres à la ronde ?! Quelques mouvements exagérément grands (mais c'est qu'il ne s'agit pas d'un moineau non plus !) de la main pour essayer de chasser le volatile, le dealer repose son attention sur l’un des objets qu’il a réussi à sortir de la sacoche. Un… Livre ?

Mais il n’a pas le temps de pester davantage contre cette malédiction, puisque le problème du volatile est toujours d'actualité. Pourquoi est-ce qu’il continue à battre des ailes ?! C’est que Swenn n’a pas très envie de se faire lacérer... Le froid est déjà assez compliqué à gérer seul.

- "Quoi, tu veux pas que j’touche à ce truc ? C’est que j’ai pas d’autre piste pour me barrer d’ici ok, alors à moins que tu ne connaisses la sortie, j’ai pas l’intention de me tourner les pouces en attendant d'y passer !"


Il a beau essayer de faire des efforts d’ouverture d’esprit, ce garçon reste beaucoup trop rationnel pour ce monde de magie. Cela dit, ça ne l'empêche pas de continuer à parler à voix haute, comme si cet oiseau pouvait le comprendre. L'habitude d'engueuler son propre piaf sûrement...
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Silivren[NRP]
Invité
Mar 26 Mar - 16:24
Quel malandrin !

S'il avait été sous sa forme humaine, Mikhaïl en aurait roulé des yeux. Mais, pour le coup, son ingénieux plan tombait à l'eau : l'inconnu n'était pas impressionné par son "agressivité" animale. Abandonnant cette vaine lutte, il sautilla vers un rocher et s'y posa sans cesser de fixer l'autre homme.

Il ne savait trop que faire... Ni même où il se trouvait. Etait-il tombé entre les mains de la Milice qui le torturait au point qu'il en divaguait ? Ou rêvait-il tout simplement ? Après tout, il s'était souvent retrouvé à songer que la Sibérie serait une cachette merveilleuse pour sa forme animale.

Les yeux mi-clos, il reprit son observation attentive de l'inconnu. Une certaine inquiétude commençait à se lover dans son coeur. Non plus pour lui, car cet homme n'avait rien d'un Milicien ou d'un religieux (ou même d'un habitant de ce monde), mais pour cette âme égarée dont les vêtements n'étaient pas adaptés au froid sibérien.

Ses sens aiguisés captèrent soudainement des bruits incongrus : le hennissement de chevaux, le claquement de cuir, le son métallique de la ferraille ; une armée d'un autre temps se dirigeait vers eux. Ils apparurent d'un coup, enveloppés de la vapeur blanche qui jaillissait des naseaux de leurs montures, dévoilés par un caprice du blizzard. Au-dessus de la troupe flottait le drapeau des Cosaques d'Iermak Timofeïevitch : le lion courageux affrontant la licorne des forêts profondes.

Hululant nerveusement, Mikhaïl s'envola en direction de l'inconnu au-dessus duquel il décrivit des cercles agités, espérant qu'il comprenne qu'il devait fuir avant d'être vu. L'armée avait dû s'égarer lors d'une expédition punitive contre quelques Tartares... et ils se trouvaient désormais sur leur route.

Piquant d'un coup, Mikhaïl attrapa le livre contenant le récit d'Iermak Timofeïevitch et le fit tomber sur la tête de l'autre homme. S'il ne comprenait pas avec ça, il ne lui resterait plus qu'à risquer la morsure du vent pour lui parler.
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Swenn [Iry]
Invité
Mar 26 Mar - 22:49


Bon c'est quoi leur plan à ces enfoirés ? Le laisser crever de froid comme ça ?! Pourtant il ne leur a rien fait !! Comment on sort de ce cauchemar ? Parce que là, Swenn commence à ne plus sentir aucune de ses extrémités, et ce n'est franchement pas agréable ! Rah et ce maudit piaf en plus !! Pourquoi faut-il toujours qu'il attire les volatiles ?!

- "Aïe. Putain, j'pige rien à ton cirque la chouette !"

Bien sûr qu'il comprend. Seulement, l'admettre reviendrait à accepter que cet oiseau puisse essayer de communiquer avec lui... Et ça, c'est encore un truc de My'Trans ! Bon, de toute façon il n'a pas d'autre solution en vue. Alors il récupère ce bouquin, fourre tout la sacoche qu'il emporte avec lui (ce serait bête de laisser tout ça sur place) et rentre autant que possible mains et cou dans ses vêtements. Avant de suivre ce guide improvisé. De moins en moins compréhensible.

Un pas rapide dans l'espoir de se réchauffer (spoil : ça ne marche pas), l'étrange duo se rapproche d'un bosquet. Enfin, de ce qui devait être un bosquet, parce que les arbres sont à l'image de ce paysage. Blancs. Et dénudés. Ils sont à quelques pas lorsque des bruits lointains parviennent au Daenar. Il faut reconnaitre qu'à part la chouette, aucun son ne se faisait entendre jusqu'à présent.

Accélérant sur les derniers mètres, son instinct lui dicte bien vite de ne pas rester planté au beau milieu de toute cette neige. Oui, se planquer reste encore la meilleure solution.

- "Ok, bravo le piaf."

Quelques mots chuchotés à l'intention du tas de plumes étrangement prévenant, Swenn s'accroupit derrière un amas de branches et de neige qui lui offrent une couverture qu'il juge d'optimale (il n'y a de toute façon rien de mieux). Et observe les nouveaux venus. Ah, on dirait bien que les traces de pas dans la neige ne passent pas totalement inaperçus.... Voilà la troupe (parce que oui, ils sont nombreux !) qui se stoppe non loin de l'endroit où ils se trouvaient il y a quelques minutes, visiblement en pleine discussion.
Anonymous
Silivren[NRP]
Invité
Mer 27 Mar - 19:27


La vision du lion et de la licorne affrontés lui avait fait un véritable choc ; passé et présent entremêlés, il se trouvait bel et bien dans une autre réalité. Son esprit peinait encore à en trouver une explication. Ni la logique ni la foi ne pouvaient y répondre et il se sentait perdu dans un tourbillon de questions plus puissant que le blizzard qui soufflait sur ces plaines désolées de Sibérie.

Néanmoins, l'assurance de ne plus être tout à fait dans son monde amena chez lui un soulagement sans nom qui l'inonda avec la puissance d'un geyser. Il dut s'avachir sur la branche la plus solide des buissons où l'inconnu - d'un autre monde, lui aussi ? - s'était réfugié. La situation ne lui apparaissait plus aussi désespérée.

Après tout, Ierak Timofeïevitch chassaient des Tartares et ils n'en étaient pas ; il suffisait de l'en convaincre.

Mais pour cela, il devait redevenir le prêtre Mikhaïl Piotr Azarov afin de pouvoir quémander assistance au nom du Seigneur. Les chevaux se rapprochaient dangereusement, leurs cavaliers n'ayant pu rater les traces de pas laissées par son compagnon d'infortune, et il quitta sa branche pour se glisser près de sa sacoche de laquelle il tira sa soutane.

Vite ! Il devait se hâter avant que les Cosaques soient assez près pour le voir. Même s'il ne se trouvait plus dans son monde d'intolérance, il peinait à imaginer ces hommes réagir calmement devant sa zoothropie ; on le traiterait comme un sorcier dans la peur engendrée par l'incompréhension.

Le froid le mordit cruellement dès qu'il fut redevenu humain, nu comme vêtu, et il serra des dents pour ne pas hurler sa souffrance. Adressant un faible sourire à l'inconnu, dont il imaginait aisément le désarroi, il embrassa son chapelet pour se donner du courage et sortit des buissons en levant les mains afin de montrer qu'il était désarmé.

- Loué soit le Seigneur qui a envoyé des Chrétiens en ces terres reculées, dit-il dans son russe le plus archaïque, espérant combler près de trois siècles.
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Swenn [Iry]
Invité
Sam 6 Avr - 11:10


Tout ce qui se passe depuis qu'il a posé les fesses dans la neige est inexplicable. D'accord, Swenn peut faire un effort et accepter toutes ces incohérences. Mais là, il faudrait en plus qu'il regarde cette chouette prendre forme humaine, sous ses yeux, sans réagir ? Éberlué, ses paupières papillonnent d'incompréhension le temps que le nouvel arrivant règle ses quelques détails techniques. Il lui faut plusieurs secondes avant de récupérer ses esprits. Et prend finalement la suite de son nouveau compagnon qui avance vers la troupe venant à leur rencontre.

- "Que font donc deux hommes au beau milieu de cet endroit vide de tout ?"

- "On s’est perdus. On cherche à retourner en ville."

Le froid glacial rend le chimiste plus prompt à la discussion. Tous ces gens sont un peu flippants, d’autant plus lorsqu’il sent ce regard pesant l'examiner de haut en bas. Ah, c’est sûr qu’il n’a pas tout à fait le look adapté à la situation. Mais celui qui doit être le chef de ce groupe fini par acquiescer avant de retourner vers ses hommes.

- "Très bien, accompagnez-nous. Mais il va falloir suivre le rythme ! Ivan, trouve-leur de quoi se couvrir. Et au moindre problème, je vous laisse sur place. Quels sont vos noms ?!"

Difficile de savoir si les frissons qui parcourent incessamment son corps sont uniquement dus aux températures mortelles, ou si la carrure et la prestance de leur interlocuteur ne vient pas s’y ajouter. Quoi qu’il en soit, le jeune homme n’attend pas davantage pour s’approcher de la troupe, non sans un regard en direction de son compagnon d’infortune. Et répond sans fioritures.

- "Swenn."

Hrp:
Anonymous
Silivren[NRP]
Invité
Dim 14 Avr - 22:15


Mikhaïl n'avait jamais été très à l'aise en compagnie des hommes de guerre. Mal à l'aise était même une expression trop légère pour décrire ce qu'il ressentait en leur présence. C'était viscéral. Un dégoût, un frisson d'épouvante, de la terreur même ; comme s'il sentait la mort qui imprégnait leurs pas. Depuis que Nikokaï avait rejoint l'armée, la sensation avait tendance à s'atténuer tant qu'il n'était pas en présence de Miliciens.

Mais il connaissait la réputation de cruauté des hommes d'Ierak Timofeïevitch dans la toundra désolée de Sibérie.

Heureusement pour lui, Mikhaïl avait appris à camoufler ses émotions derrière un masque d'impassibilité ; tout, plutôt que paraître suspect aux yeux des Miliciens (surtout qu'il était vraiment un zoothrope).

- Mikhaïl. Je suis prêtre, au service de notre Seigneur, dit-il clairement en acceptant de bonnes grâces le manteau de fourrure qu'un Cosaque lui passa. Des murmures s'élevèrent parmi leurs rangs à ses mots. Il en comprenait la raison : que pouvait bien venir faire un prêtre dans un milieu aussi reculé ?

- Je suis venu apporter Sa lumière dans la blancheur noirâtre de la toundra hivernale, se hâta-t-il d'ajouter. Ce n'était pas un mensonge, même si les Cosaques pouvaient le prendre pour un missionnaire, ce qu'il n'avait jamais affirmé, quoique l'idée était là. Quoi qu'il en soit, sa répartie coupa court à une partie de la méfiance des soldats qui saluèrent son courage, ou sa folie croyante ; sa soutane et son crucifix devaient bien aider à leur faire accepter ce qu'il leur disait.

Une fois à cheval, il se rapprocha de l'étranger, Swenn s'il avait bien entendu son nom, et se pencha vers lui pour lui murmurer hors de portée d'oreilles.

- Vous n'êtes pas d'ici, vous non plus, n'est-ce pas ? Je suis désolé de mon impolitesse. Le harfang était une forme plus adéquate à cette situation et tout le monde ne réagit pas aussi bien que vous devant un zoothrope.

HRP:

Anonymous
Swenn [Iry]
Invité
Mer 17 Avr - 13:54


Bon, là Swenn ne comprend plus qu’un mot sur deux de ce qui est raconté. En même temps, comment pourrait-il en être autrement quand ce type était une chouette il y a de ça encore deux minutes… ? Mieux vaut ne pas essayer de trouver un quelconque sens à toutes ces bizarreries, et se concentrer sur l’objectif. Se barrer de ce paysage glacial. Au moins a-t-il de quoi se couvrir un peu plus. Permettant à son corps de retrouver une certaine stabilité.

- "Je n’ai pas bien réagi." Ah non, il n’a pas réagi tout court… "Mais finalement, ce n’est pas beaucoup plus étonnant que de voir mon salon se transformer en toundra."

Un volume sonore suffisamment bas pour ne pas être entendu des oreilles voisines, cela n’empêche pas le chimiste de garder un ton aussi neutre que les traits de son visage. Qui s'accorde relativement bien avec cette façon très personnelle de répondre aux questions qui lui sont posées. Ce n’est pas pour autant qu’il compte se garder de tout commentaire. Suivant la troupe qui se remet en marche, Swenn profite du brouhaha environnant pour parler plus librement.

- "T’as l’air de bien connaître cet endroit. Et, comment parler à ces types. Alors, t’as une idée de l’endroit où on va ? Personnellement, j’aimerais quitter ce froid le plus vite possible."


Ah, si ce Mikhaïl craignait pour une potentielle impolitesse, qu’il se rassure. Les bonnes manières importent bien peu au dealer. Ce qui est d’autant plus vrai alors qu’il se retrouve perdu dans un lieu inconnu, inhospitalier, entouré d’hommes armés visiblement prêts à faire la guerre, qui les forcent à avancer à un rythme soutenu tout en braillant des obscénités à la première occasion. Non, finalement ils ne doivent pas être si différents de ce à quoi ressemblait l’armée Daenar qui envahissait les côtes My’trannes il y a de ça quelques centaines d’années. Il n'y a plus qu'à espérer qu'ils trouvent un lieu civilisé avant de se retrouver bloqués dans une bataille qui ne les regarde pas.
Anonymous
Silivren[NRP]
Invité
Lun 22 Avr - 17:01


La troupe avançait à vive allure. Mikhaïl se félicitait d'avoir participé au caprice de ses frères qui avait mené leur père à leur payer des cours d'équitation. Le prêtre ne montait peut-être pas quotidiennement mais il connaissait suffisamment les bases pour ne pas souffrir à outrance du rythme intense imposé par les Cosaques.

Le galop sur de longues distances n'était guère possible dans la neige de la toundra, c'aurait été crever sous eux leurs chevaux. Ils cheminaient ainsi au balancier d'un trot rapide qui, certes, bousculait plutôt un cavalier inexpérimenté malgré la charpente robuste et trapue des chevaux, mais permettait aussi de discuter malgré la cadence.

Et Mikhaïl était plutôt accaparé par leur présente discutaille. La présence de cet homme qu'il devinait venir d'un autre monde que le sien attestait qu'il ne rêvait pas. Comment aurait-il pu l'imaginer ? Même les splendeurs rudes de la toundra ne trouvaient pas grâce à ses yeux devant ce mystère.

- Tout comme l'arrière-cour chaleureuse de mon église transformée en la blancheur hivernale de la toundra. Et pour vous répondre, Sieur Swenn, la seule pensée logique, en tout point illogique pour autant, qu'il me vienne est que nous sommes dans le livre que je lisais. Je n'en sais guère plus.

Il reporta son attention sur les farouches cavaliers, l’œil féroce, le visage taillé en serpe par le blizzard.

- Quant à nos amis, ils sont ici pour porter la guerre aux Tartares. Il est heureux que nous soyons tombés sur eux. Je ne sais qu'elle aurait été la réaction de l'autre camp devant notre présence.

Surtout la sienne, à vrai dire. Il garda cette pensée pour lui.

- Quoi qu'il en soit, nous voilà embarqués pour une folle aventure. Que Dieu nous garde ! La toundra n'est pas un lieu de villégiature et il y a encore l'immensité de la taïga avant d'espérer trouver la civilisation.

Comme pour appuyer ses propos, une volute de neige les entoura en dansant des arabesques fantastiques ; bêtes, hommes et lieux inconnus.

HRP:
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