Descriptions
Mental ►William, depuis l’Esquisse, est toujours autant simple dans sa façon de vivre, sans trop se soucier du futur. Il n’a jamais parlé. Crié, ça oui, mais pas de mot. Bien qu’il appréciait tout ce qui était surnaturel auparavant, c’est désormais quelque chose qui fait partie de son quotidien et il n’en tient pas plus rigueur. Il ne fait plus attention aux serpents, bien qu’il n’en ait jamais croisé un seul dans l’Esquisse, ce n’est plus sa passion. Il a presque radicalement changé depuis son arrivée.
Il est souvent triste, surtout depuis cette nuit-là, nuit pendant laquelle il a tué, sans le vouloir, une dame qu’il ne connaissait pas. Il est profondément affecté par cet acte, même si, bien souvent, il n’y pense pas vraiment. C’est peut-être pour cela qu’il ne parle pas en ce moment, le choc émotionnel… Ou pas.
William n’a pas d’ami, et pour cause : Il ne veut plus s’en faire. Il a trop peur que sa forme de « grand méchant » cause encore du tort à quelqu’un, c’est pour cela qu’il ne touchera jamais de son plein gré quelqu’un d’autre… Ou lorsqu’il oublie ce qu’il est. Il serait réticent donc à faire copain-copain, bien qu’il soit toujours serviable et gentil.
En ce moment, il a du mal à vivre parce qu’il lui est arrivé pas mal de crasses depuis son arrivée…
Arrivée dans l’Esquisse ►Lorsque William ouvrit les yeux, il se rendit compte qu’il n’était pas dans sa chambre. La vision qu’il avait directement devant lui était vraiment floue, imprécise, comme si un enfant avait essayé de peindre un paysage. Il était allongé sur le côté, légèrement recroquevillé mais n’osait pas bouger. Il était encore fatigué, très fatigué. Il avait fait quelque chose de fatiguant dans la journée, mais impossible de remettre le doigt dessus. Il décida simplement de refermer ses yeux, pour changer de rêve. Car oui, cette vision rose et jaune pâle était forcément un rêve comme il savait si bien les faire. Mais il était fatigué, il voulait simplement dormir, pas de super-aventure pour cette fois.
Mais il tardait à s’endormir. Son rêve voulait lui faire vivre encore une aventure rocambolesque, il devait être le héros. Il se redressa en se grattant la tête et bailla. Il entendait déjà les cris de la foule en délire lorsqu’il décida de se lever… C’est alors qu’il remarqua que son bras n’était pas comme habituellement. Ce n’était pas une forme de bras ressemblant à la sienne et définie comme telle dans son esprit. Ce bras était long, gris et terminé par des griffes… ou plutôt, des ongles taillés en pointes. Il regarda ses paumes, assis par terre, dans l’incompréhension la plus totale. Il avait des bras d’une personne plutôt mauvaise. Etait-il le méchant, cette fois ? Cela lui arrivait de temps en temps. Il appelait ces moments-là « cauchemars » et ne voulait pas y prendre une part active. Pas question d’être le méchant.
Il prit conscience de son environnement. Ce qu’il avait vu de rose étaient des cailloux disséminés dans une prairie jaune pâle. Toujours ce sentiment de dessin enfantin, enfin, avec des ombres en plus. Il se mit à parcourir non sans tristesse la plaine et tomba sur une petite flaque et regarda son reflet dedans. Il avait une tête grise avec des parties plus pâles, des yeux vert clair et des cornes allant de la base en rouge jusqu’aux longues pointes jaunes. Il avait même des crocs qui dépassaient de sa bouche, comme une bête. Il était donc, pour lui, réellement le méchant de ce rêve. Seulement, il n’avait absolument pas envie d’agir comme un méchant. Surtout que c’était très désagréable pour lui quand il le faisait.
Ses habits étaient son pyjama qu’il portait au moment de dormir, mais celui-ci avait rapetissé. Ou plutôt, c’était William qui avait grandi. Il avait des cheveux plus longs aussi, coiffés en bataille, ou « coiffure coussin » comme il aimait l’appeler. Tremblant comme quelqu’un qui rageait intérieurement, il se releva. Il se releva et se prit une attaque en pleine figure. C’était le genre d’attaque douloureuse et qui laisse des traces indélébiles. William n’eut pas le temps de voir qui était l’agresseur, il se tint le visage ensanglanté et se tordit de douleur par terre comme un asticot sans tête.
Une telle sensation n’était pas normale. On lui avait griffé le visage et cela paraissait tellement vrai pour un rêve… Mais William refusa net cette théorie. C’était forcément une rêve. Il n’aurait jamais changé d’apparence ni atterrit dans un décor aussi mielleux ni été attaqué par quelque chose d’inconnu. Lorsque la douleur se calma, William se releva pour voir que son agresseur avait totalement disparu. Il n’avait pas perdu son œil gauche, mais ce n’était pas passé loin. C’est l’estomac noué par le dégoût et la déception qu’il repartit exécuter ce que son rêve voulait qu’il fasse avant de se réveiller pour aller… Tiens, pour aller où ? Et pour y faire quoi ? William n’y pensait déjà plus.
Actuellement ►Comme mentionné plus haut, William a tué quelqu’un, ce qui fait de lui un meurtrier, non ? Probablement, mais il ne préfère pas trop y penser. Il n’a rien mangé mais serait capable de vomir ses boyaux s’il y repensait plus de trois secondes. Il est plutôt faible d’esprit, un rien suffit à le bouleverser… Même s’il peut vite passer à autre chose. Il erre sans but, à la recherche de ce qu’il va faire de lui-même.
Peut-être est-ce qu’en parler à quelqu’un le soulagera, qui sait ?