Pokémon version Gelée •• Aventures dans Leskyce !

Anonymous
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Jeu 9 Oct - 13:31

Ceci est un songe totalement tordu qui reprend l'univers Pokémon dans une nouvelle région : Leskyce. Ici, les dressinateurs élèvent, entre deux conflits de Teams acharnées, leurs créatures de la 14ème génération qui sont... les objets que nous connaissons dans notre monde. Une description plus précise est donnée dans mon post.

Une seule règle : faire une réponse par jour (avec un joker au début puis un tous les 3 posts) quelle que soit la qualité ou la quantité !


Le vrombissement du moteur est loin d'être le seul à venir briser le silence d'un gigantesque camion. Entassés tels de vulgaires sac de patates, les Pokémon geignent de concert afin d'exprimer leur souffrance. La rafle a été très bonne, c'est ce que l'on peut entendre de l'autre côté de la paroi, entre le conducteur et son passager, nul doute qu'on va en tirer un très bon prix après la Réification. Travailler peu pour gagner beaucoup, tel est le slogan qui a motivé la Team a se lancer dans le kidnapping de Pokémon, car il est vrai enfin que transformer ces créatures en simples meubles peut être considéré comme l'idée la plus novatrice de ce siècle. Les plus fanatiques parlent même d'un monde parallèle où il n'existerait plus aucun pokémon et où il serait possible de passer de ville en ville sans charger sa ceinture de pokéballs ; un monde où la technologie se serait développée au point de mettre au chômage les responsables des pistes cyclables au profit d'étranges engins individuels. Un monde, aussi, où les dressinateurs, jeunes enfants partis de chez eux afin de gagner tous les badges de la région Leskyce, iraient plutôt passer la journée dans des salles mal chauffées afin d'apprendre les mathématiques et la langue.

Enfin, tout cela n'est qu'une lointaine supposition qui ne fait que renforcer d'autant plus l'appat du gain. Un gain si grand qu'il est depuis longtemps source de conflits entre les différentes Team, toujours plus nombreuses et plus violentes dans leurs rafles. C'est le cas ici, d'où les plaintes perpétuelles des différentes créatures - on entend là un Guéridon hurler « Guéri.. Guéri.. » et, juste à sa gauche, un Canapé aux « CANA CANAAAA » stridents - dont la peau en cuir a été trouée par endroits, tant de cruauté. Chacun sait la destination cruelle, cette fameuse Réification crainte de tous les dressinateurs, un processus ignoble qui coupe la parole et fige les mouvements. Comment vivrait un Oreiller s'il ne peut point sautiller autour de son dressinateur ? Sa place n'est certainement pas à l'intérieur d'une chambre vide, il a besoin d'espace et d'activités physique afin d'entrenir sa capacité spéciale Repos.

Une main petite sort soudainement d'un Placard. Un humain, un humain ! Les Pokémon, trop effrayés à l'idée d'être face à un membre embusqués de la team, se raidissent et s'affolent. Sans leur dressinateur, les créatures ont perdu leurs repères et se retrouvent incapables de retrouver leur calme.

La main se poursuit ensuite par un corps, de la chevelure bouclée aux ballerines noires. Iris jette un coup d'oeil au paysage alentour, un sourire de satisfaction en coin. Infiltration réussie ! Tout de suite, elle vient auprès du Canapé endolori, sans doute le plus bruyant du lot, et tente de le rassurer à coup de « Tout va bien, on va pouvoir soigner tout ça au centre pokémon lorsque l'on sera sorti, hein ? » tout en renflouant les côtons trop visibles. Il est dans un sale état et la consolation ne suffit qu'à baisser légèrement le volume. Consciente qu'il faudra plus à ce pauvre Pokémon afin d'apaiser sa peine, elle tente une thérapie de groupe.

« Shhhhhhht, ne vous inquiétez pas, je vais aller voir le chef de cette team et lui montrer que ce qu'il fait n'est pas bien. Vous devez juste vous calmer et me faire confiance, on y arrivera sûrement, hein ? Ils réaliseront très vite à quel point vous êtes souffrants et on sortira tous d'ici mains dans les accoudoirs. »

Attentifs au discours, les Pokémon comprennent la teneur de la situation et s'apaisent, vague par vague. Oh, non, décidément, comment peut-on vouloir figer des créatures si intelligentes, sans doute autant que les êtres humains ? Elle leur caresse à chacun le museau, ou tout du moins ce qui fait office de museau. Tout ira bien, les amis, leur repête-t-elle.

C'est sans compter sur cet étrange ours en peluche qui n'a pas une seule fois beuglé son nom depuis le début du trajet...
Anonymous
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Jeu 9 Oct - 15:45
Gunnel était folle.
Ça n'était pas nouveau, mais bon sang, elle s'était mise dans une situation dramatique. Et pour une fois, il n'y était pour rien.
Mais bon sang. Elle avait déconné pour de bon.
Et malgré la colère et l'incompréhension que lui inspirait sa témérité ridicule et sa propension à se jeter sur le danger comme un Aspirateur sur les particules de poussière, il crevait d'inquiétude. Parce qu'elle était folle, Gunnel. Mais c'était sa sœur, bon sang! Et sa sœur était en danger. Plus exactement, elle s'était faite rafler avec son rarissime Arctémis, car elle avait obstinément refusé de laisser la Team l'emmener et avait eu la bêtise de poser un ultimatum: « libérez-le ou prenez-moi avec lui ». Ils ne s'étaient pas faits prier et avaient filé aussitôt, poursuivis par un brun et une rouquine hystériques qui maudissaient toutes leur descendance. Qui, au vu de l'inefficacité de la manœuvre, avaient décidé de mettre au point un plan pour retrouver la jeune fille – et, accessoirement, libérer les Pokémon. Bien entendu. La première étape consistait à partir en éclaireur en plein cœur du territoire ennemi. Inge s'était porté volontaire pour cette mission suicidaire, peu enclin à faire confiance au sang froid et à la discrétion de sa grande sœur.
C'était pourquoi il se retrouvait déguisé en Peloursche, dans un camion filant vers une destination inconnue encore, en compagnie d'une foule de Pokémon paniqués à qui il avait renoncé depuis longtemps à essayer de faire comprendre, au moyen de murmures et d'onomatopées, qu'ils étaient dans le même bateau et que geindre ne rendrait la situation que plus insupportable pour chacun des raflés. Finalement (ou plutôt, au bout de cinq minutes), il a avait renoncé et s'était retranché près d'un bureau pas trop agité.
Mais au bout de quelque temps, une main jaillit d'un Placard, puis toute une jeune fille de douze ou treize ans.
Par tous les diables.
Elle rassurait les Pokémon affolés d'une voix sucrée et dégoulinante de bonnes intentions. Mais elle était complètement inconsciente, cette gosse?!

« Pshhhht. »

Enfer et damnation, elle s'enfonçait dans son histoire de non-violence et de diplomatie sans lui prêter attention. Non qu'il désapprouvât, bien au contraire, simplement, il préférait encore qu'on l'écoutât.

« Pshhhht! »

Décidément, la Gandhi de Leskyce le faisait exprès. À moins que les ululements des Pokémon ne couvrissent tout simplement ses... Pschhht. Enfin, au moins, on ne pouvait douter de sa capacité de discrétion. C'était d'ailleurs elle – et sa ruse, précisait-il mentalement – sans oublier la simplicité d'esprit des camionneurs, le narrateur se doit-il de souligner – qui lui avait permis de s'infiltrer dans le camion de la rafle.

« PSCHHHHRRFFFTT!! »

Si la jeune fille l'ignorait, à présent, c'était de la mauvaise foi. En tout cas, les Pokémon, eux, se retournèrent tous vers l'ours en peluche qui avait été jusque là si silencieux. Enfin un peu de reconnaissance.
Les grosses paluches levèrent la tête massive fendue d'un sourire idiot, découvrant un visage diaphane au traits fins, mais endurcis et tirés par l'épuisement. Les lèvres minces articulèrent d'une voix presque inaudible:

« Minute, Papillusion. Tu sais, on risque très gros, à être dans ce camion. Ces gens ne sont pas ouverts au dialogue. Ils ont pris l'Arctémis de ma sœur, et comme elle ne voulait pas le laisser partir, eh ben il l'ont prise avec. Ils sont bien au courant qu'ils font du mal, mais il le font quand même, parce qu'ils ont un but et qu'ils sont persuadés qu'il est bien. La fin justifie les moyens, comme on dit. Alors écoute-moi bien, petite: tu veux libérer des Pokémon, moi, je tiens à libérer ma petite sœur. Ce n'est pas le même but, mais c'est la même épreuve, a priori. Or, si l'un se rate, l'autre y passe avec lui. Alors avant toute chose: pas question d'aller négocier avec les gars de l'autre côté, c'est bien clair, princesse? »
Anonymous
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Jeu 9 Oct - 21:19


Jusqu'à faire un affreux boucan qui conduit l'assemblée à se retournée, Iris comprise. Elle croit tout d'abord avoir affaire à un nouveau Pokémon blessé, mais c'est bel et bien un être humain qui se dévoile. Nouvel effroi, plus court, de la part des Pokémon qui décidément se demandent ce qu'il va se passer. D'autant plus quand l'homme entâme une longue tirade. Si la jeune fille en désapprouve la première partie, et qu'elle se prépare même à y riposter avec une réplique des plus niaises - mais plus adoucies, aussi, elle ne peut être totalement en désaccord avec son interlocuteur -, il s'avère que le monologue prend vite un autre sens. Cet ourson grincheux, aussi en colère soit-il, il n'est pas si méchant puisqu'il veut juste sauver sa pauvre soeur aux prises avec la Team. Comme si elle criait son approbation, Iris glisse un sourire à son interlocuteur, quand bien même il ponctue sans finesse la fin de sa parole. Oh, elle lui pardonne, bien sûr, elle pardonne à tout le monde.

« Mais justement, il faut leur dire que leur but est mal, ou qu'il y a de bons moyens pour parvenir au même résultat. Il suffit de la chercher, et, d'abord nous devons absolument aider votre soeur ! Plus tard, je réfléchirai à un autre plan pour les infiltrer s'il le faut. »

Même si je n'aime pas trop les infiltrations, aurait-elle dû rajouter. Disons que le temps presse, et que les paroles dans le camion auraient pu attirer l'attention des chauffeurs depuis longtemps. En espérant que la radio tourne de l'autre côté, ce serait bien pour tout le monde hein ? Et donc, consciente enfin qu'il ne s'agit là que de possibilités bien arrangeantes, elle s'approche de l'ourson quitte à en délaisser les Pokémon (qui, pour le coup, les aideraient bien à continuer leur manège, elle ne peut guère en faire beaucoup pour les rassurer en l'état). La conversation se poursuivra ainsi sur le ton de la confidence.

« Pourquoi ont-il enlevé votre soeur ? J'ai entendu dire d'un ami qu'ils veulent aussi réifier les gens... c'est horrible, je trouve. »

Oh, oui, des fois que l'on pense que tu trouves ça cool, de faire des lampes de chevêts à partir d'humains, bravo Iris. Et donc, notre jeune demoiselle, après ces savantes paroles, n'a que le temps d'entendre un claquement, puis l'arrêt du vrombissement caractéristique, et de réagir en conséquence. Soit le camion a percuté une bosse, et rien à craindre, soit il est arrivé quelque chose dehors et il suffira de se cacher. Soit... tout est cramé, peu probable que le costume d'ours suffise cette fois.

« Pour le plan, je euh.. propose de voir ça là-bas et de blesser personne, hein ? » jette-t-elle avant de se réfugier derrière un Placard. Juste au cas où..
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Ven 10 Oct - 19:35
Elle était mignonne, cette môme. Diablement niaise, mais mignonne. Inge espérait cependant qu'elle en fût pas réellement aussi têtue qu'elle semblait l'être. Souhait qui se vit bientôt condamné à ne jamais se réaliser: elle ne semblait pas avoir encore subit l'une des grandes désillusions de la vie: apprendre que les gens n'étaient jamais tous blancs ou tous noirs. Ils étaient simplement gris. Certains plus clair que d'autres. D'autres plus foncés. Mais il n'était pas suffisamment cruel pour anéantir cette apparente candeur. De toute façon, il n'en avait pas besoin: elle était déjà d'accord avec lui. Pourquoi briser un cœur allié? Il lui serait encore utile. Et puis après tout, elle dévia sur un sujet autrement plus important aux yeux du jeune homme que la préservation de l'innocence des cœurs de petite fille: le sauvetage. Et la réification AM des humains. Une légende urbaine, sans doute. Horrible, comme elle disait, mais certainement pas une information sûre, pour la simple raison qu'il est toujours plus facile de faire du mal à ce qui ne nous ressemble pas. Réifier des Pokémon, c'est immonde mais faisable: la preuve, ça se faisait. On criait beaucoup à la télévision et on jasait dans les villes, mais aucune mesure n'était prise et les concernés étaient contraints de se faire justice à eux-même. Réifier des adolescentes, c'était quand même plus politiquement incorrect. Quoique... Inge n'en était plus si sûr. Et il n'eut pas le temps d'y réfléchir plus longtemps car le grondement du moteur se tut et le claquement d'une portière retentit. Vissant à la hâte l'énorme masque sur son crâne, Inge s'affala près du Bureau en poussant des « peuuuuul... Peuloooooursche » plaintifs, histoire de se donner une contenance, tandis que la brunette disparaissait dans le Placard. Tendant l'oreille, il s'efforça de capturer quelque dialogue des camionneurs.
« T'es sûr qu'il y'a des chiottes ici?
— Nan, mais je vois pas où d'autre on en trouverait. Déjà que dans les maisons, y en a p... »
Le reste de la conversation se perdit au loin. De toute façon, Inge n'avait pas envie de le connaître. Il poussa un profond soupir de soulagement.
« Attends avant de sortir, chuchota-t-il, on sait jamais. »
Ses doutes se confirmèrent aussitôt: la grasse voix du deuxième homme, celui qui tenait des discours sur l'absence de toilettes dans les maisons ou les lieux publics, se rapprochait:
« ... ttends, j'vais mettre les choses au clair avec la marchandise. »
Le cliquètement de la chaîne cadenassée qui verrouillait les portes du van résonna. Inge retenait son souffle.
« Arrête, vieux!
— Quoi?
— T'es complètement con ou ça se passe comment? »
La suite atteignit difficilement les oreilles du jeune homme. Il perçut seulement des bribes de paroles murmurées d'une voix nerveuse où il était question de discrétion, de murs dotés d'yeux et d'oreilles, entre autres jurons. Puis la voix reprit, plus mesurée et haute, mais toujours aussi nasillarde et grossièChoco
« Va pisser et reviens vite, je veille à... Ce qu'aucun petit malin ne s'approche du camion. »
Anonymous
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Dim 12 Oct - 13:01

Quoi qu'un peu plus éloignée que son camarade de la discussion, Iris parvient elle aussi à en saisir quelques bribes. Oh, ces pauvres gens, ils n'arrivent pas à trouver les cabinets, il est vrai qu'ils sont en général présents dans les restaurants de luxe uniquement. Mais ce n'est hélas guère le moment d'aller leur filer un coup de main, quand bien même cela la démangerait. Elle reste silencieuse, attentive aux prochaines évènements. Passé le frisson de l'homme désireux d'ouvrir le coffre, elle se demande comment ils vont désormais pouvoir faire. À priori, il serait plus prudent d'attendre qu'ils arrivent jusqu'à leur Base, cela n'aurait pas d'intérêt de libérer les pokémon sur la voie publique - même si au moins, ça ferait scandale et sauverait les Pokémon, ils doivent aussi sauver la soeur du monsieur. Elle se mord la lèvre, triste de ne pas pouvoir en faire plus.

Dehors, les discussions pertinentes affluent toujours.
« Un jour je serai le meilleur vendeuuuur, je me battrai sans rabais... Je ferai tout pour être vainqueur, et combler les déficiiiits... Je parcourrai Leskyce entière, raflant avec espoir..
- C'était une.... chanson ?
- Ah bah c'pas trop tôt. Et oui, une chanson de mon cru.... commentaire à faire ?
- ... Il faut vite qu'on reprenne la route. »

Oh, même Iris n'aurait pas aimé commenter une telle oeuvre musicale. La voix rend difficile tout compliment, et quant aux paroles, eh bien. Elles ont le mérite d'être originales. Le bruit des rafleurs de Pokémon est finalement recouvert par les vrombissement des moteurs. C'est reparti pour un tour, en espérant que le repaire n'est pas trop loin. Les Pokémon recommencent à s'affoler, avec en tête de file le fameux Canapé.

« Ils ne nous ont pas repéré, je crois... » commente banalement Iris en s'extirpant du pauvre Placard, de nouveau en pleine complainte. Faites qu'il n'y ait pas plus d'arrêt.

Sauf que ce n'est pas une journée à exaucer les voeux, on dirait. Une explosion se fait entendre, à l'extérieur, et le camion manque de se renverser. Les deux conducteurs sortent en trombe et se font interpeller. En raison des cris plutôt virulents, la conversation est cette fois parfaitement audible :
« Nous sommes la Team Ikéa, donnez-nous ce véhicule ou nous vous enverrons nos Pokémon !
- Il n'y a a absolument rien..
- ... Dans ce camion ? Et puis quoi encore, on entend crier votre chargement d'ici.
- Merde.
- Nous, au moins, on isole nos camions pour le son. Vous êtes des débutants, c'est pour ça que votre camion sera entre de meilleures mains si nous le prenons!
- Attendez, je compose le numéro du boss sur mon pokénav...
- On est pressé, vous savez. »

À l'intérieur dudit chargement, la panique commence à panique. Iris se retourne précipitamment vers Inge. Ce n'est pas quelle ne croit pas dans la capacité de leurs rafleurs, mais l'ennemi a l'air un peu plus informé et il parait que la Team Ikéa dirige le cartel de la réification depuis les débuts.

« Il faudrait qu'on les aide, sinon nous allons aller dans le mauvais quartier général.. »
Anonymous
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Mar 28 Oct - 3:36
Qu'ils soient maudits, qu'ils soient maudits, qu'ils soient maudits, qu'ils soient maudits, qu'ils soient maudits, qu'ils soient maudits, qu'ils soient...
Inge se répétait cela en boucle, comme un refrain nerveux. S'il le hurlait assez fort dans son crâne, peut-être cela l'empêcherait-il d'entendre l'autre candidat à Leskyce Idol. En réalité, ce n'était pas très efficace, mais ça avait le mérite de l'occuper et de le défouler un peu: au moins, toute son attention n'était pas malgré lui accaparée par le disgracieux ténor qui gardait le camion.
Cette vision des choses lui rappela sa petite sœur. Elle chantait en permanence, et cet argument, s'occuper l'esprit avec quelque chose de plus supportable que l'insupportable pour échapper l'insupportable, figurait parmi ses favoris, pour se justifier. En période de crise, notamment. Par exemple, lorsque son Arctémis avait fugué. Jamais on n'avait entendu Gunnel chanter autant. De jour comme de nuit, à tue-tête. Et au final, Arctémis était revenu. Si ça se trouvait, elle chantait à l'instant même. C'était même très probable. Enfin... Pour peu qu'on lui ait laissé ce loisir.
Inge frissonna d'effroi et de rage, mais son sursaut de fureur fut bref et s'apaisa aussitôt, laissant place à une haine glaciale et mesurée. C'était plus productif.
« C'était une.... chanson ? »
Enfin! Il en avait fini, avec ses chiottes, l'autre con.
« Ah bah c'pas trop tôt. Et oui, une chanson de mon cru.... commentaire à faire ?
- ... Il faut vite qu'on reprenne la route. »
Oui, voilà, écoute la voix de la raison, songeait Inge. Cet instant de lucidité illuminée était d'autant plus réconfortant que non content de tourner court une série de beuglements des plus insupportables, annonçait que la distance entre lui et Gunnel diminuerait bientôt, de même que le temps qu'il lui restait à passer dans ce déguisement ridicule.
« Ils ne nous ont pas repéré, je crois... »
La gosse sortait à nouveau du Placard. Inge hocha la tête à son adresse et s'enfonça, mine sombre et froncée, dans les tréfonds de sa bonne vielle haine, histoire de mettre mentalement au point quelque stratégie d'infiltration. Il ignorait ce qu'il advenait des Pokémons raflés. Peut-être étaient-ils recensés pour éviter toute fuite. Dans ce cas-là, la jeune fille pourrait s'avérer très utile, pour jouer les espions infiltrés. Du moins, tant que les portes du Placard resteraient closes.
Et puis d'un coup, une explosion, la confusion, le Bureau léthargique qui manque de lui tomber dessus, le Placard qui titube, le Canapé qui hurle à la mort, bientôt suivi en chœur par tous les autres Pokémons. Ils ne passaient pas le permis, chez les rafleurs?!
Une voix nouvelle beugle à la manière d'une caricature de général nazi:
« Nous sommes la Team Ikéa, donnez-nous ce véhicule ou nous vous enverrons nos Pokémon ! »
Inge écarquille les yeux:
« ... La Team Ikéa? murmure-t-il comme pour lui-même. Il y a plusieurs Teams?! »
Enfer et damnation, si ça se trouvait, il s'était planté de camion dès le début! Il se frappa le front. C'était foireux, comme plan, ce n'était pas nouveau, mais bon sang, il ne s'imaginait pas que c'était désorganisé à ce point!
« Il n'y a a absolument rien..
- ... Dans ce camion ? Et puis quoi encore, on entend crier votre chargement d'ici.
- Merde.
- Nous, au moins, on isole nos camions pour le son. Vous êtes des débutants, c'est pour ça que votre camion sera entre de meilleures mains si nous le prenons!
- Attendez, je compose le numéro du boss sur mon pokénav...
- On est pressé, vous savez. »
Vite, vite, il fallait réfléchir, trouver une solution et l'exécuter.
« Il faudrait qu'on les aide, sinon nous allons aller dans le mauvais quartier général...
- Princesse, j'ai une meilleure idée. On va se battre contre eux. Il nous faut juste des alliés coopératifs... Hein, Bureau? »
Il tapota nerveusement le pied ouvragé du Pokémon, d'une main qui se voulait amicale.
« Ce qu'il faudrait, ce serait s'allier aux deux idiots qui conduisaient ce camion pour se débarrasser des Ikéas, puis sans crier gare, les prendre en traître et les achever. Puis les faire chanter pour cracher le morceau. Mais pour ça, il faudrait jouer tous ensemble, en équipe, et à fond... »

HRP:
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Mar 28 Oct - 10:47
« Princesse, j'ai une meilleure idée. On va se battre contre eux. Il nous faut juste des alliés coopératifs... Hein, Bureau? Ce qu'il faudrait, ce serait s'allier aux deux idiots qui conduisaient ce camion pour se débarrasser des Ikéas, puis sans crier gare, les prendre en traître et les achever. Puis les faire chanter pour cracher le morceau. Mais pour ça, il faudrait jouer tous ensemble, en équipe, et à fond... »

Ce plan n'a pas l'air très gentil, mais pour le coup, s'ils veulent aller sauver la soeur du monsieur, ils n'ont pas vraiment le choix. Trop soucieuse d'être d'accord avec son interlocuteur, Iris se retient cependant de préciser que c'est plus facile à dire qu'à faire, et qu'il va falloir faire le tout en protégeant les Pokémon ainsi que leur propre vie.
Dehors, la conversation évolue un peu.
« Booooss, qu'est-ce que vous feriez si... euh.. votre camion avait été soudainement pris d'assaut par un autre gang de rafleurs ? .... On a essayé, ça, mais s'sont pas laissés avoir. .... Non, Boss, y'a pas de fonction d'invisibilité sur le camion...... Et nan, y vole pas.... Et on a oublié le Pendule au QG, pour l'hypnose c'est mort.
- Vous voulez qu'on vous paie un café, les bleus ?
- Boss, ils me proposent un café, j'fais quoi ?! .... »

Si on peut vraiment parler d'évolution... Après s'être mordue le bord supérieur de la bouche pour ne pas commenter, elle se dit qu'il est temps de proposer un truc, n'importe quoi.
« Il faudrait que, euh.. les méchants d'Ikea ouvrent le camion. Ce serait alors facile de les assommer gentiment, vous voyez ? Il suffirait alors de faire croire qu'un Pokémon a fait ça, en lui demandant s'il est d'accord, et les raffleurs repartiraient sans se douter de rien... Ils vérifieront sûrement le chargement s'ils s'emparent du camion ou s'il y a beaucoup de bruit. Mais ils peuvent aussi demander aux raffleurs de le faire à leur place, ce qui serait embêtant. »

Le cas échéant, il y a aussi la méthode brute, c'est-à-dire sortie du camion en trombe, demander aux pokémon de s'en prendre aux Ikéa et puis obliger les raffleurs à emmener tout le monde au QG, mais elle n'aimerait pas les forcer. Au fond, ils ne doivent pas être si méchants, n'est-ce pas ?
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