[CUISINE/INFIRMERIE] Où on ne cuisine pas vraiment.

Anonymous
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Ven 26 Déc - 11:19
[...] Une salle relativement grande. Remplie de couleurs, et surtout. De nourriture. Gâteaux, sirops, boissons en tous genres, et une table métallisée. Au point où il en était, il n'aurait pas du dire s'il s'agissait réellement d'une table ; cela aurait pu être un lit.

Après un petit temps de battement, où Play avait savouré la réponse de son interlocuteur (enfin quelqu’un se présentait, un miracleee… sérieux, il n’avait pas que ça à faire, de chercher des surnoms) et papillonné un instant des cils, perdu dans un élan de micro-réflexions profondes comme tout le monde pouvait en avoir (ou pour traduire, quand on ne pense pas vraiment, mais qu’on ne bouge pas pour autant), le petit avait mimé un salut militaire.

▬ Bien reçu ! Cuisine, donc...

Et cherché pendant l’espace de quelques secondes, la bonne direction, avant de lâcher doucement un petit « Par-là. » et d’ouvrir le chemin. Ça faisait du bien, d’avoir quelqu’un qui suivait, allait dans le bon sens des choses, tout ça. Ce… Il n’était pas... définitivement... comme « Arrrr. Lui ». Non, Play, n’y pense plus, ça va te coller une migraine, et tu en as déjà bien assez au naturel, et définitivement, tu ne veux même pas songer aux dites migraines car ça te pourrirait ta journée. L’air de rien, le petit souffla un peu, avant d’ouvrir grand les portes de la cuisine, et de s’arrêter net pour papillonner des cils.

▬ Me faut... toujours un moment pour... m’habituer.

Vague geste embrassant toute la pièce et ses couleurs particulièrement criardes et irritantes pour la vision de tout être qui ne serait pas à moitié aveugle. Puis, une fois la dite chose réglée, comme si de rien était et que rien n’avait interrompu la discussion, Play la continua. Depuis la remarque sur la nourriture.

▬ Eh bien, les sucreries, bien sûr, annonça-t-il à moitié solennel, les bras grands ouverts comme s’il faisait une quelconque représentation, et surtout, l’œil brillant.

Car si, probablement, chaque être un tantinet méfiant pensait que c’était qu’une ruse de gosse de plus, il aimait sincèrement tout ça. Mais, vraiment. Beaucoup. Une de ses rares et presque unique faiblesse : le sucre. Et s’il n’avait aucune idée de la raison réelle de cette pulsion, réalité ou habitude du corps qu’il portait comme une autre peau, il n’en avait rien à faire. Sincèrement. C’était bon et génial, point.

Play baissa finalement ses bras et fronça un peu le bout de son nez.

▬ Même si... elles sont généralement loin d’avoir la bonne forme. Ou couleur. Et, définitivement, que c’est une mauvaise idée de mordre dans une pâtisserie qui a l’air exactement de... ce qu’elle devrait.

Pour ponctuer sa tirade, il pointa un éclair au chocolat, parfaitement normal, qui trainait innocemment là. Avec un petit morceau en moins.

▬ Choux de Bruxelles et mayonnaise.

Un frisson remonta le long de la colonne et le fit trembler un instant. Ignoble souvenir. Traumatisant. Totalement. Play se hâta de secouer la tête pour chasser le goût qu’il sentait revenir sur sa langue. Vite, n’importe quoi pour ne plus... ha ! Le gamin fit volte-face pour regarder de nouveau son compagnon roux.

▬ Treize jours. Grosso modo, le temps est total détraqué, par ici. Et j’étais pas là au tout début, mais y a eu des réunions et...

L’amusant rouquin l’avait dit. L’amusant rouquin qui s’était fait la malle. Play se rembrunit un peu. Et décida, telle une femme délaissée, de se consoler avec la nourriture. En plantant son doigt dans ce qui ressemblait fort à, eh bien, du ketchup. Après avoir frissonné de plaisir et manqué d’être indécent en goûtant l’espèce de crème, il pivota et présenta son doigt dégoulinant légèrement de la dite substance à Tzòker.

▬ Absolument pas salé, c’est juré. Tu veux essayer ?


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Sam 27 Déc - 19:24
Les portes de la cuisine étaient grandes ouvertes devant lui, et si Tzòker aimait les couleur vives, il fallait avouer que dans l’absolu, c’était beaucoup trop, ça piquait les yeux.

«Eh bien, les sucreries, bien sûr. »

Répondit le gamin à sa première question. Ce à quoi la carte réagit en faisant apparaître un large sourire de bonheur. Qui ressemblait plus à un « je vais te bouffer » qu’à un « je suis réellement content, j’adore les sucreries ! »

« Me voilà ravi ! »

Ponctua-t-il.

«Même si... elles sont généralement loin d’avoir la bonne forme. Ou couleur. Et, définitivement, que c’est une mauvaise idée de mordre dans une pâtisserie qui a l’air exactement de... ce qu’elle devrait… (il pointa un délicieux éclair au chocolat) Choux de Bruxelles et mayonnaise.
- Eurk. Lâcha l’adulte sans le contrôler, je me méfierais. »

Comment pouvait-on inventer pareil légume ? Ou plutôt, comment pouvait-on dire que c’était comestible ? Ces… Choux étaient affreusement amer et… Eurk, rien que se remémorer le gout de ces trucs que la cafétéria de son boulot sert – et qu’il était obligé de prendre – lui donne des nausées.

« Treize jours. Grosso modo, le temps est total détraqué, par ici. Et j’étais pas là au tout début, mais y a eu des réunions et... »

Et ? Il n’eut pas la fin de la phrase que Play c’était jeté sur du… ketchup. Une information douloureuse ? Une dispute ? … Une peine de cœur ? A son âge ? Nan. Enfin c’est possible, mais il doute qu’avec ce qu’il se passe en dehors des clôtures… Bon après, ici on entend rien de ce qu’il y a dehors…

Puis le garçon se retourna vers Tzòker, l’air totalement ravi se sa trouvaille. L’homme le regarda avec perplexité.

« Absolument pas salé, c’est juré. Tu veux essayer ?
- Voyons ça… »

Il plongea son doigt dans la substance rouge et la porta à sa bouche. La surprise apparu sur son visage et lâcha un « hmm » qui semblait plus inquiétant que de contentement. Il regoûta une deuxième fois histoire d’être certain.

« Chocolat avec un peu de fraise, un délice ! »

Il termina de se délecter du ketchup qu’il avait mis sur son doigt.

« Et donc, il y a eu une réunion ? Vous avez fait connaissance donc. Et tu étais ou avant ? »

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Jeu 8 Jan - 23:53
Doigt tendu. Quelques secondes d’attente. Puis petit haussement d’épaules et doigt qui passe entre ses propres lèvres. Faut pas gâcher, comme on dit. Et présentement, Play n’avait pensé à rien de spécial en lui proposant de cette manière. Le pseudo refus ne l’importunait pas non plus. C’est plus comme quelqu’un préférant une cuillère à la fourchette proposée, on n’allait pas en faire un fromage. Un nouveau frisson lui parcourut l’échine quand la délicieuse substance roula le long de sa langue et il allait se lécher les lèvres quand… un son tout à fait délicieux lui parvint.

Le gamin releva en vitesse la tête pour fixer Tzòker. Il battit des cils quelques secondes, puis laissa sa main glisser jusque devant ses lèvres. Pour y étouffer un sourire tout à fait tordu. Oh, oh, ce type lui plaisait vraiment bien. Vraiment, vraiment, très intéressant. L’air de rien, ses prunelles myosotis suivirent les mouvements de langue avant que son compagnon ne termine et… n’enchaîne sur un sujet nettement moins plaisant. Les doigts, toujours en place, tapotèrent les lèvres pensivement. Décision difficile à prendre.

Comme il était difficile de savoir si cet homme était réellement plaisant ou s’il avait juste un don pour ramener les sujets les moins funs de l’univers sur la table (même si, présentement, personne ne faisait quoi que ce soit sur aucune table). Ou s’il fallait au contraire louer son sens pratique et son intelligence certaine vis-à-vis des spécimens locaux. Hm. Probablement un peu de tout. Oh, puis, il avait été tellement agréable. Play décida d’être bon prince.

▬ Plusieurs, même. Mais le taux de participation est du genre très aléatoire, et l’efficacité des participants… discutable. (Play ne citerait pas de noms, il en avait quand même quelques-uns en tête, et lui-même ? Eh bien, il n’était qu’un enfant, voyons.). Dans une ville. En ruines. Comme tout le reste semblerait. Je me suis juste réveillé là, pouf.

Play claqua des doigts pour illustrer ses propos, avant de nouer ses mains derrière son dos, et de se balancer un peu sur le bout des pieds, attendant sagement la suite des opérations. Tout à fait serviable. Pour le moment.

Il y a tellement, tellement, de moyens de parvenir à ses fins. ♥


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Ven 9 Jan - 1:13
« Plusieurs, même. Mais le taux de participation est du genre très aléatoire, et l’efficacité des participants… discutable. Dans une ville. En ruines. Comme tout le reste semblerait. Je me suis juste réveillé là, pouf. »

Et le garçon claqua des doigts. Comme ça, pouf. Comme une mauvaise blague. Comme une cuite. Comme une overdose. Lui, dans ce corps, ce gamin, qui, sauf si les cheveux blancs sont la nouvelle mode pour les gosses de son âge, auquel cas il serait vraiment à la ramasse - à la trentaine, ce serait dommage – semble avoir été touché par ce monde aussi.

Tzòker s’appuya le dos sur le plan de travail, ses grandes mains fines de chaque côté de son corps, sur le meuble comme pour se soutenir, un large sourire fendit son visage. Un sourire ironique. Un sourire jaune. Et un rire sourd s’échappa de ses lèvres. Un rire nerveux. Du moins ça devait l’être. Mais ça ne sortait pas comme ça. Le son de cette voix rendait le tout malsain au possible. Comme un psychopathe qui s’amuse d’une situation. Sauf que lui, cela ne l’amuse pas. Pas du tout.

Puis il se tut, toujours le regard bas, dans le vide. Si cette voix ne l’avait pas refroidi, il aurait surement rigolé à gorge déployée. Rigoler, puisque de toute façon, que pouvait-il faire d’autre ? Hurler ? Pleurer ? Non. Ce n’est pas son genre. Et puis à quoi cela servirait ? A rien. Tout comme rire ne sert à rien. Mais, ne disait-on pas que le rire permet de conserver une bonne humeur ? Ou de l’énergie ? Foutaise.

« Connerie qu’est ce monde… »

Il l’avait presque craché. Cela ne faisait pas longtemps qu’il était là. A peine quoi, quelques heures ? Ce gosse, ça fait plusieurs jours. Mais il se rendait bien compte qu’il ne tournait pas rond. Le ciel, les objets qui attaquent, la nourriture qui n’a affreusement pas le goût de ce que ça devait être…

Et comment fera-t-il ses gâteaux hein ? Alors que la farine n’est pas farine, l’œuf n’est pas œuf, l’eau n’est pas eau, le lait n’est pas lait et le beurre n’est pas beurre ? Oh oui, la cuisine, ce qui le passionnait – juste derrière les peluches absolument mignonnes – qui lui permettait de se détendre, de penser à autre chose et de faire plaisir à son entourage sans qu’il ne se prenne de remarque désobligeante. « Un homme qui cuisine est toujours séduisant », c’est ça oui, il aurait eu une petite amie depuis longtemps si c’était le cas.

Tzòker se remit sur pied suite à cette pensée et déambula dans la cuisine à la recherche de quelque chose d’autre à se mettre sous la dent. Il énumérait intérieurement les denrées, rythmé par le bruit de ses foutues talonnettes. Ses pieds lui faisaient mal, mais bien moins que ce qu’il pensait. Comme si ce corps-là avait l’habitude de marcher avec… ça.

Il trouva une grappe de tomate-cerise et en mangea une. Pamplemousse. Jaune. Amère. Mais sans même faire de grimace, il en mangea une deuxième avant de les laisser choir là où il les avait trouvées. Recherche infructueuse d’une victuaille convaincante, n’osant pas toucher aux choux, il préféra demander à son compagnon du moment

« Autre conseil pour manger ? Les tomates goût pamplemousse ne me satisfait que moyennement. »

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Ven 9 Jan - 20:04
« Connerie ».

Oh, oui.
Oh que oui.
Il n’y avait pas meilleure farce. La plus douce, la plus sublime, la plus grandiose et perfide des blagues de l’univers tout entier. Des univers. Il n’y avait pas de comparaison possible. Il n’avait fallu que quelques heures à chevelure flamboyante pour le comprendre, pas bien plus à sa propre frimousse enneigée pour faire pareil. Jo-ke. On s’était bien foutu de sa poire quelque part là-haut, ou dans la dimension métaphysique, ou le sol, pour ce qu’il en savait, mais clairement, une puissance supérieure s’amusait bien. Alors il avait décidé de s’amuser aussi. C’était simple, non ?

Sourire tordu, brisé, et cassé sur les lèvres, Play contemplait la déchéance personnifiée juste devant ses yeux. Oh, oui, il allait s’en remettre. Il allait avancer. Mais c’était déjà si beau, si proche. Ses doigts migrèrent de nouveau devant ses lèvres tandis qu’il fixait l’homme un peu plus fort. Al s’en retournerait probablement dans ses draps, ou équations, mais il ne trouvait pas le spectacle si agréable. Tzòker était comme un reflet dérangeant. Et il avait une sainte horreur des miroirs. Ses prunelles myosotis remontèrent pour s’arrêter sur les cheveux flamboyants. Rouges. Si rouges.

Play l’observait toujours, lorsque l’homme arpenta la cuisine, avant de l’interroger sur une denrée pas trop risquée à avaler. Et il continua de l’observer un petit moment. Tout petit. Infini. Crucial. Puis il s’avança. Se planta aux pieds de Tzòker. Le regarda encore, comme pour graver quelque chose au fond de sa rétine. Avant de lui sauter au cou. Comme ça, sans prévenir. C’est qu’il avait une belle détente, le morveux. Ses mains crochetèrent la nuque, tandis que ses jambes se refermaient dans le dos de son nouveau perchoir.

▬ Toi, je t’aime bien, conclut Play comme une évidence.

Pour ensuite poser ses lèvres sur celles, étrangères, de sa cible. Juste un instant. Avant qu’il ne se laisse tomber au sol souplement, comme un chat. Rapide. Et vil. Ha ! Bien sûr qu’il était vil. Et tordu. Accroupi comme un animal et prêt à fuir, Play lâcha dans un sourire ambigüe.

▬ Tu ferais mieux de ne pas me recroiser.

Hahaha. Dieu qu’il pouvait être ridicule. Personne ne comprendrait. Personne ne pouvait comprendre et… il n’aurait pas dû faire ça. Se jeter dans les flammes en entrainant quelqu’un, oui. Mais pas seul. Pas comme ça. Foutu rire. Foutus cheveux. Foutu homme. Ses dents se plantèrent dans ses lèvres. C’était le moment de fuir.

Un classique, en quelque sorte. Il avait une impression de déjà-vu. Sauf qu’il ne bougeait pas. Et qu’il fermait les yeux. Merde, qu’il était con. Stupide, stupide, reflet. Dans l’attente du retour de bâton qui ne manquerait pas, Play se laissa juste tomber sur le sol. Avec un sourire en coin au bord des lèvres.

Alors, porte qui claque ou poing dans le nez ?


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Ven 9 Jan - 21:31
Le gamin s’était planté là, silencieux, une expression étrange gravée sur son visage. Il souriait. Peut-être. Tzòker n’était pas certain. Il n’arrivait pas à comprendre pourquoi s’était-il figé là, pourquoi ne répondait-il pas alors qu’il l’avait fait jusque là. Un sourcil se arqua, l’homme observait Play qui le fixait. Un instant de silence. Un instant de question.

Tzòker allait ouvrir la bouche, lui demandait ce qui n’allait pas, quand le gamin lui sauta au cou, s’accrochant fermement avec ses jambes à sa taille. Par réflexe à cause de ses petites cousines qui lui faisaient souvent ça, il maintenu son équilibre et passa un bras derrière le dos du morveux, comme pour éviter qu’il tombe.

L’adulte observa l’enfant avec incompréhension, tentant de chercher dans le regard du gamin ce qu’il mijotait. Les prunelles bleues, ou non violette, il ne savait pas, ne lui donnaient aucun indice.

« Toi, je t’aime bien »

Pas le temps de réagir, pas de temps de prononcer la moindre phrase, que ses lèvres furent entravées quelques instants par celles de son vis-à-vis. Il ne réagit pas, ses bras étaient toujours derrière le dos du gosse mais ne le soutenait plus. Celui-ci en profita pour se détacher de sa victime. Seuls ses yeux ont bougé pour regarder en direction de ce… Morveux, ce qui lui donnait une expression menaçante.

« Tu ferais mieux de ne pas me recroiser. »

Play était à terre, assis, comme s’il était tombé, comme s’il n’avait lui-même pas prévu ce qu’il avait fait. Ça ou le fait qu’il n’avait plus aucune énergie pour fuir. L’homme, d’un revers de main, s’essuya la bouche, dans un geste presque habitué. Son expression se fit plus grave, comme s’il allait commettre un meurtre. Voilà pourquoi il n’aimait pas les gamins. Dès qu’ils le pouvaient, ils le tournaient en ridicule, faisant tourner de fausses rumeurs et s’amusant à lui voler des baisers devant les rares filles qui lui plaisait.

Sauf que là, ils étaient seuls, pas d’amis à amuser, pas de personnes devant qui l’humilier, l’adulte se demandait que signifiait tout ceci avant même de réellement s’énerver. Il était habitué aux mauvais traitements que les gosses pouvaient lui faire subir, bien qu’il ne pensait pas, qu’avec une tronche pareille, cela pouvait continuer.

Il se tourna vers le gamin, qui restait là, les yeux fermés, le sourire en coin gravé sur les lèvres. Il ne regrettait pas son geste. Oh non. Mais il attendait sagement une réaction. Quoi, il espère qu’il s’emportera, le battra et partira totalement hors de lui ? Ou peut-être qu’il fasse la vierge effarouchée à partir en courant en pleurant ?

Eh bien, désolé, gamin, mais ce n’est pas le genre d’homme qu’il est. Il s’approcha calmement de ce petit être, se pencha et lui mit une main sur le crâne. Mais ce n’était pas une simple main pour ébouriffer le sale garnement qui lui paraissant encore plus petit. Non, il s’appuyait presque sur son crâne, et ses ongles parfaitement manucurés en pointes se plantaient dans le cuir chevelu.

« Eh bien Play. »

Commença-t-il avec une expression parfaitement menaçante, et une voix qu’il qualifierait lui-même de psychopathe. Mais si jusque là, cela le dérangeait, la situation s’y prêtait bien donc il continua comme si rien n’était.

« Je ne suis largement pas de ce bord-là mais j’ai l’habitude que des garnements me fassent du rentre-dedans pour amuser la galerie, sauf que là nous sommes seuls. Des explications à donner ? Ou peut-être que tu n’en as pas toi-même. Parce que le fait de « bien aimer » quelqu’un ne pousse – normalement – pas à ce genre de comportement. »

La main toujours plus appuyée, qu’il ne s’enfuit pas.

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Lun 12 Jan - 15:45
Les doigts passant entre ses mèches immaculées rouvrirent instantanément ses paupières closes. Yeux attentifs d’un chat, qui s’ancrèrent à ceux mordorés de l’être qui se penchait maintenant vers son corps avachi. Ongles qui pénètrent dans la chair. Instant de silence. Si infime, si éphémère, si ridicule et pourtant si tonitruant. En temps normal… non, d’habitude, la voix et l’expression lui auraient tiré un sourire absolument sain et quelques frissons d’exaltation.

Mais la goutte de sueur serpentant dans son dos avec quelques consœurs n’avait rien d’appréciable. Play était en position de faiblesse. Mais pas d’une faiblesse qu’il aurait goûtée avec une joie malsaine. C’était celle, puissante et implacable, qui l’avait saisi à la gorge dès ses premiers pas ici. Celle qu’il avait enterrée, contenue dans une vibrante petite cage de verre. Qui n’arrêtait jamais de vibrer. Oh non, jamais. Mais il pouvait l’ignorer. Taire ses petits vrombissements. Ignorer ses hurlements de douleur. Ne. Pas. Y. Penser. Une. Seule. Seconde. Sauter, rire, s’amuser, agir, parler, troubler, piéger, explorer, enfoncer, jouer. Se jouer de tout et de tout le monde. Même lui-même.

Mais il entendait de nouveau la cage vibrer. Les morceaux de verre crisser. S’entrechoquer. S’abîmer un peu plus en raclant les uns contre les autres.

Des miettes d’un être déchiré. Qui tiennent tant bien que mal.
Et qui finiront par craquer.

Oh, comme il détestait Tzòker pour ça.

▬ Oh, alors comme ça on est un petit malmené ?

Il n’avait pas besoin qu’on ramène son humanité sur la table.
Un sourire tordu se peignit sur ses traits enfantins. Cet homme avait commencé à voir la noirceur, autant arrêter les faux-semblants et lui en donner pour son argent.

▬ J’en suis a-ffreu-se-ment désolé. C’est juste comme ça que je marque mon territoire. J’ai songé à écrire mon nom dans le dos des gens, mais c’est un peu moins subtil tu vois ? Moins… « marquant » pour l’âme.

Le souvenir des mains de Tzòker dans son dos le brûlait. Deux trainées incandescentes entre ses omoplates et ses reins.

▬ Sinon, c’est pas tout ça, mais tu comptes retirer tes ongles de mon crâne ? C’est pas que je suis spécialement contre les relations SM, hein, mais j’ai la peau sensible. Et ça marque facilement. Ou… tu marques toi aussi ton territoire ?

Sourcils qui se haussent, sourire qui se fait un peu plus tordu.

▬ Si c’est le cas, toutes mes excuses.

Mouvement de sourcils. Pseudo perche tendue.
Œillères de nouveau en place.

Tu ne m’empêcheras pas de respirer, enfoiré.


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Mer 14 Jan - 21:22
« Oh, alors comme ça on est un petit malmené ? »

Tzòker arqua un sourcil. Oh, un sale gosse. Définitivement. Ce grand sourire innocent  qu’il avait abordé la première fois qu’il l’a vu aurait du lui faire comprendre tout de suite qu’il était comme les autres gamins, à aimer se moquer et se jouer de tout le monde.

« J’en suis a-ffreu-se-ment désolé. C’est juste comme ça que je marque mon territoire. J’ai songé à écrire mon nom dans le dos des gens, mais c’est un peu moins subtil tu vois ? Moins… « marquant » pour l’âme. »

C’est ça oui. L’homme resserra son emprise inconsciemment. Il était habitué à ce genre de raillerie – même si « marquer le territoire » restait rare tout de même – mais cela passait toujours aussi mal.

« Sinon, c’est pas tout ça, mais tu comptes retirer tes ongles de mon crâne ? C’est pas que je suis spécialement contre les relations SM, hein, mais j’ai la peau sensible. Et ça marque facilement. Ou… tu marques toi aussi ton territoire ? Si c’est le cas, toutes mes excuses. »

Il allait le lâcher. Il allait le faire. Parce que ce n’était pas son genre de faire ça. Parce qu’il n’est pas du genre à « prendre le dessus » sur les personnes qui se moquent. Il était plutôt du genre à encrer ses prunelles dans les leurs et leur balancer son plus beau regard perplexe. Etait-ce parce qu’il était un gamin ? Parce que celui lui faisait penser à son enfance ? Parce ce monde était fou et donc ce n’était pas grave s’il déviait ? Après tout, ce n’était même pas sa propre apparence. Personne ne le reconnaitrait, si tant est qu’il y ait quelqu’un qu’il connaisse en ce monde.

Et même si ce n’était pas son genre, une question lui brûlait les lèvres. Même s’il n’aurait jamais dit ça, cela voulait sortir.

« Marquer ton territoire ? Quoi, tu n’as pas eu assez de bases sociales pour te sentir en sécurité autrement ? »

Et diable comme cela pouvait valoir pour lui-même... Le territoire en moins.

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Jeu 15 Jan - 15:44
La cage de verre vibrait si fort à ses oreilles qu’il n’entendait plus rien d’autre. Son cœur saignait à plein régime. Les déchirures s’en donnaient à cœur joie. Et c’est à peine s’il arrivait à respirer. Mais tout ce qu’il put faire, c’est sourire un peu plus fort. Toujours plus fort. Toujours plus tordu. Et les mots s’échappèrent avant qu’il ne puisse les contrôler.

▬ Bien sûr, quand on a seulement connu le vide depuis que l’on a ouvert les yeux.

Le vide immense et étouffant. Le rien. Il n’était rien. Même pas un corps. Juste deux globes oculaires, qu’il avait de plus en plus envie d’arracher. Autant finir le travail, n’est-ce pas ? Mais ça, personne ne le savait. Personne n’aurait dû savoir. Et ses mots tracèrent un sillon brûlant dans son esprit. Un instant, les dents souriantes virent se planter dans ses lèvres. Si fort. À les en faire saigner. Puis le rictus prit de nouveau place, un peu plus sanglant.

Mignon ce sourire, hein ? Si tu n’aimais pas les gosses, tu allais être servi, mon ami. Tout en papillonnant des cils de façon exagérée, sa main tâtonna en arrière, à la recherche de… oui, parfait. Play fit un sourire encore plus exagérément doux et faux – il le savait tous les deux –, puis lança de toute ses forces ce qu’il avait récupéré sur le visage de son interlocuteur. Splatch. Qui se retrouva couvert d’une crème semblant absolument pâtissière et délicieuse. Mais qui avait le bon goût de pâté de foie de volaille avec quelques citrons verts en accompagnement. Miam.

Play n’était pas si cruel, il avait quand même pensé au dessert. Il pencha la tête sur le côté.

▬ Bon, tu me lâches maintenant… ou on continue de s’amuser ?

Allez, Tzòker. Fais quelque chose. Frappe. Venge-toi. Ou juste, sois un adulte raisonnable et tire-toi.  

Mais arrête de parler. Ou -je- tu vas finir par t’étouffer.


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Dim 18 Jan - 16:25
« Bien sûr, quand on a seulement connu le vide depuis que l’on a ouvert les yeux. »

Oh.
Tzòker en desserra légèrement sa poigne. Le vide, comme le fait de ne pas être soi-même ? ne pas avoir son propre corps ou le voir totalement modifié ? Le fait de ne pas contrôler son propre comportement ? Le fait de ne pas comprendre pourquoi être là ? Non… L’adulte avait l’impression que c’était plus que cela. Le gosse avait changé d’expression pour en prendre une un peu plus grave. Rien qu’un instant.

Mais c’était un sale gamin. Un garnement comme l’homme détestait. Une faux sourire se dessina sur le visage de Play et l’adulte s’apprêta à recevoir une crasse, quelque chose. Et splartch. Une crème pâtissière. De sa main libre, il goûta la chose sur le bout des doigts. Goût pâté de fois de volaille - citron-vert.  Ce n’était pas terrible mais bien plus mangeable que ce qu’il n’y parait.

« Bon, tu me lâches maintenant… ou on continue de s’amuser ? »

L’homme en essuya une grande partie, qu’il garda en main quelques instants. Il ne répondit rien et pesa lui-même le pour et le contre de ce qu’il allait faire. Il se disait que ce n’était affreusement pas adulte. Qu’il ne fallait pas gâcher de la nourriture, aussi douteuse soit-elle. Mais il voulait. Il en avait envie. Comme une vengeance de toutes ses années.

Alors il mit directement la crème qu’il avait dans la main sur la bouche du gosse, s’assurant même qu’il en ai mangé un peu. Avant de s’approcher légèrement pour lui dire, de sa voix susurreuse et flippante.

« Auto-détruits-toi tout seul. »

Avant d’enfin le lâcher en le poussant. Puis il trempa son doigt, sans pour autant arrêter de surveiller le gamin du coin de l’oeil, dans la purée couleur verte à côté et la mangea. Poulet caramélisé. Pourquoi pas.

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Lun 19 Jan - 7:42
En l’espace d’un instant, ses lèvres se retrouvèrent barbouillées de crème. Et l’espace d’un instant, Play ne put que réagir comme un simple gosse. Ou juste. Par réflexe. Sans arrière-pensée. Il tira la langue et lâcha un « Bleh » évocateur. Tzòker n’en avait probablement aucune idée, mais que ce soit plaisant ou non, il était celui qui avait vu Play réagir le plus naturellement.

Le bon, le mauvais, des actions impulsives qu’il ne contrôlait pas, la vérité cachée qui suintait au grand jour. Comme s’il passait son temps à enfoncer sa tête dans la noirceur pour l’en ressortir juste ensuite. Et, de nouveau, la balance bascula : le gosse se retrouva par terre, ne s’étant absolument pas retenu, les yeux grands ouverts sur le plafond criard, des mots discordants résonnant à ses oreilles. La cage vibrait plus fort que jamais. Et s’il s’était cogné la tête.

Ça faisait mal.

Play cligna des yeux un moment, puis se redressa en se débarrassant de l’immonde mixture sur son visage. Ses manches avaient morflé, mais il pourrait laver ça plus tard. Tout mais pas. Sur. Sa. Bouche. Il observa Tzòker en biais. Comme s’il avait un doute. Avant de finalement ricaner.

▬ J’en ai bien l’intention. Et le forfait pour plusieurs ne te concernait pas, de toute façon.

Pourquoi ?

Le gamin sauta sur ses pieds, acheva de se débarbouiller. Tout ça, c’était la faute de ses foutus cheveux. Il ne savait pas pourquoi, mais il en était persuadé et oh… vrille dans le cerveau. Bon sang, ce qu’il avait mal à la tête. Play frotta l’arrière de son crâne. Cherchant à retrouver son souffle, il expira longuement. Avant de sourire à nouveau.

▬ Dire que tu ne voulais pas mettre tes doigts dans ma bouche… (référence au ketchup, qui n’avait pourtant eu aucune arrière-pensée). Un peu indécis, hein ?

Bonjour sourire tordu, tu m’avais manqué. Mais il y avait quelque chose en moins. Quelque chose… en moins. Juste pour lui. Avec lui. Non. Il ne voulait pas le voir, pas y penser, il était temps de tirer sa révérence et de repousser de nouveau la cage de verre. Loin, loin.

Mais avant…
Ne pas rendre un coup, ce n’était pas dans ses habitudes.

▬ Tu as de jolies expressions, au fait. C’est naturel ou toi aussi tu t’auto-détruis ?

Il pencha la tête sur le côté, son sourire se faisant plus resplendissant. Qu'importe s'il se trompait. Cela resterait intéressant.

▬ Sans parler de tes délicieuses pulsions sadiques.

Play glousse en silence, et sa tête se balance de l’autre côté.

▬ Et masochistes. Tu es encore là.

Moi aussi.
Pourquoi ?



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Mar 20 Jan - 23:17
« J’en ai bien l’intention. Et le forfait pour plusieurs ne te concernait pas, de toute façon. »

Oh ? Vraiment ? Le voilà ravi. Il haussa tout de même un sourcil de perplexité avant de se resservir de la purée. Pourquoi faisait-il tout ça dans ce cas ? Hm. Non. En soit il n’a fait que l’embrasser. Le reste, c’est l’adulte qui l’avait provoqué. A cette pensée, l’homme aborda une expression neutre, plutôt déplaisante.

Il préféra ignorer royalement la pique sur les doigts dans la bouche. C’était le genre de gamin qui, si on répliquait, nous le rendrait au centuple. Et l’adulte estimait qu’il avait déjà bien assez répliqué.

« Tu as de jolies expressions, au fait. C’est naturel ou toi aussi tu t’auto-détruis ? »

L’homme se figea quelques instants, puis se palpa les joues. Ignorer. Ignorer.
Non.
Il avait lui-même remarqué plusieurs fois que les muscles de son visage ne réagissait pas comme ils devraient. La carte regarda à nouveau Play, une expression de surprise, qui se transforma plutôt en une expression menaçante, avant de fermer quelques instants les yeux pour essayer de se détendre. Ce n’était pas son corps, alors il ne le maîtrisait pas. Ce n’était pas son corps. Ce n’était pas lui. Lorsqu’il rouvrit les yeux, son expression était restée menaçante, mais la “surprise” en moins.

« Sans parler de tes délicieuses pulsions sadiques. »

Non, ce n’était définitivement pas lui. C’est ce gosse. Ou le monde. Ou quelque chose. Ce corps n’était pas le sien. Il n’était pas. Le sien. La vue d’une de ses cicatrices au niveau du bras. Le mental de l’adulte vacilla.
Si.
Si, c’était son corps, il était juste. Différent. C’était lui. Les ongles dans le crâne, c’était lui. Il maîtrise mal sa force. Mais il savait qu’il les enfonçait. Il n’a pas arrêté. C’était lui.

Et les paroles. Les paroles, c’était définitivement lui. Remontées d’on ne sait ou. De son passé. De ce qu’il cache au fond. Sans doute. Recevoir des brimades ne laissait personne indifférent. Même s’il la feignait. Il les haïssait. Il culpabilisait à l’époque, de ressentir ce genre de chose. Mais il les haïssait. Et ça transparaissait maintenant.

« Et masochistes. Tu es encore là. »

Il regarda à nouveau le gamin, soulevant un sourcil et un sourire en coin se dessina. Presque contrôlé celui-ci. Presque.

« Toi aussi, masochiste. »

Dieu qu’il n’aurait jamais dit ça en temps normal. Mais ce gosse. Ce monde. Ce corps. Cette situation faisait que tout lui renvoyait de l’ironie. Tout.

Une vibration provenant de son diaphragme, remontant le long de son œsophage vint exalter ses sens. Rire aiguë. Rire menaçant. Rire ironique. Tout ces rires le gagnèrent, et c'est avec la main posée sur ses yeux qui menaçaient de pleurer, qu'ils éclatèrent, de sa voix qu'il trouvait tordue.

Ironie. Ironie. Douce ironie.

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Ven 30 Jan - 18:48
Dans. Les. Dents. Il avait touché juste. Même un abruti pouvait voir qu’il avait touché juste. Il ne pouvait que se délecter des infimes crispations, de la bataille qui devait se dérouler là, à l’intérieur. On ne pouvait être aussi odieux sans avoir un certain sens de l’observation, après tout. Cela devait horripiler bon nombre de bienpensants, mais le mioche avait des neurones, et il s’en servait bien. Mais quelque chose n’allait pas. Une fausse note qui faisait mal résonner la partition.

Et lorsque Play rendit son sourire en coin au rouquin, cela avait quelque chose de faux. Mais de si bénin, si infime, si faible et dilapidé, qu’il était probablement le seul à le percevoir. Tout en le rejetant de toutes ses forces. Tzòker le réduisait en miettes, et il n’en avait même pas idée.

Pff ! Risible.
Du gâchis.

Et ce rire, oh ce rire, qui résonne dans toute la salle, ronronne près de ses oreilles et vibre de pair avec la petite cage. Des éclats de verre, qui crissent et qui s'éclatent sur le sol. Play ne rit plus, Play ne sourit plus. Ses lèvres ne sont plus qu’une fine ligne, et il contemple le spectacle. Spectacle merveilleux, déchéance. Qu’il aurait dû savourer. Qu’il devait savourer.

Mais qu’il n’appréciait pas.
Ignoble petit reflet.

Les grands yeux myosotis se plissèrent, résonnant d’une haine mal contenue.
Il. Détestait. Ce. Type.

Et c’est bien pour ça qu’il s’approcha, profitant de l’inattention de la proie pour lui adresser un grand sourire sinistre. Et lui foutre un bon coup de genou dans les parties. Enfin, de chaussure. Taille ridicule. La force ne devait pas être bien grande aussi, mais c’était un endroit qui faisait mal. Et il avait voulu faire mal.

Play fit un bond en arrière. La porte était grande ouverte, la voie libre.

Allez. Foutu roux. Énerve-toi. Si fort, que tu ne pourras plus regarder que moi. Et ignorer le vide, les ténèbres de cet endroit qui essayent de t’étouffer. Tu…

Oh puis merde. Ce n’était pas son problème. Il.
Rah.
Play fit volte-face et détala.

Ignorant de nouveau la petite cage de verre. De toutes ses forces.


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Ven 30 Jan - 20:15
Saleté. De. Gamin. De l’inattention, et son rire fut ravalé en quelques secondes, remplacée par une douleur qu’il avait déjà connu, mais dont on ne s’habitue jamais. Les genoux pliés, les mains protégeant cet endroit bien trop tard, il regarda le gamin détaler d’un oeil meurtrier.

Mais Tzòker était un pacifiste, qui ne voulait que créer des choses mignonnes. Il était un pacifiste qui adorait discuter des dernières peluches sorties. Il était un pacifiste qui cuisinait de merveilleux gâteaux. Il était un pacifiste qui détestait la violence. Il était un pacifiste qui se voilait la face.

Il allait le payer.
Non. Non, il ne devait pas. Il devait faire comme d’habitude. Normalement, il faut juste rester calme, porter plainte et attendre patiemment que justice se fasse.
Ah mais.
Ce n’était pas dans ce monde. Ici, il n’y a pas de jugement. Ici, il n’y a pas de répressions. Ici, si on voulait quelque chose, il fallait aller le chercher soit même. Ici. Ici, si on devait faire payer quelqu’un, il fallait aller réclamer son du tout seul.

Il n’était déjà plus dans la cuisine. Son corps lui paraissait tellement léger, il n’avait pas fait attention dans la plaine. Les talons ne le dérangeait plus, il voulait cogner ce gosse. Ce gosse qui faisait ressurgir en lui toute cette rage accumulée en plus de 30 ans. Lui qui avait tout enfoui loin, loin en lui.

Apercevant la tignasse blanche, les pas de l’adulte s’accélérèrent dans un vacarme impossible. Puis il redisparu. L’avantage du terrain.
Le petit enfoiré

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Mar 31 Mar - 4:02
Rashid marchait devant. Ouvrait la marche. Aussi ridicule que cela puisse paraître, ne connaissant absolument pas le terrain ni le chemin pour parvenir jusqu’à leur destination. Mais c’était comme un encouragement, un appel. Rashid marchait devant Ambros pour lui montrer que tout allait bien, que tout se passerait bien, qu’il n’y avait qu’à suivre. De temps en temps, il se retournait pour faire un petit signe dans sa direction, autant pour l’encourager à le rejoindre, que pour confirmer la direction. Il couvait du regard son futur patient, avec toute la douceur du monde dans les yeux, comme pour, encore une fois, montrer qu’il n’y avait rien à craindre.

C’était peut-être un peu cruel, mais Rashid avait fini par catalogueur ce jeune homme dans la case « petit animal effrayé ». Et il savait parfaitement qu’il n’aurait pas dû. Qu’on ne devait pas mettre un jeune homme dans une telle case. Ou un humain. Mais son expression corporelle… ses pas hésitants… toute son attitude… c’était tellement hésitant, tellement tremblant. Juste après un détachement total et absolu. Ce n’était pas bon signe. Pas bon du tout.

Cela ressemblait à des récits de rescapés de guerre, ou de torture. On l’avait broyé, et il avait les morceaux brisés qui restaient devant les yeux. Juste avant d’atteindre la fameuse infirmerie, Rashid le regarda une nouvelle fois.

Peut-être pas un petit animal effrayé, non… mais un enfant, certainement. Ou quelqu’un qui méritait tout autant de précautions.

Rashid lui adressa un léger sourire, encourageant. Puis se tourna vers leur destination. Et se figea sur le seuil de la pièce.

C’était… coloré.
Et encombré. Définitivement.

Le botaniste cligna des yeux, plusieurs fois, avant de se retourner vers son guide, et de désigner la place d’un geste incertain.

« C’est… bien, ici ? demanda-t-il tout de même, du bout des lèvres, même s’il avait les plus grands doutes sur la question. »

Hochement de tête.

« …Vraiment ? rajouta l’homme, plus que sceptique, sans pouvoir s’en empêcher ».

Nouveau hochement de tête.

Bon. D’accord. C’était bien là.
Serrant les dents, et se rappelant une énième fois que tout ceci n’était qu’un rêve, et que ce devait être parfaitement normal, l’adulte fit de nouveau volte-face. Son regard se perdit un instant dans les montagnes de denrées alimentaires. Il cilla.

Non. Rashid. Concentration. Et juste… ignore. Ignore.

Le nouveau dessinateur s’avança dans la pièce, fit un petit tour du propriétaire, ne s’attardant que quelques secondes sur chaque nouvelle pile de nourriture absurde, avant d’aviser la table… lit… chose en métal. En réalité, ça ressemblait nettement plus à un terrain connu, mais posé au milieu de cette pièce semblant furieusement être une cuisine, cela en devenait juste absurde. Rashid essuya ses lunettes avec un coin de blouse et les reposa sur son nez.

« Bien… je suppose que vous n’avez plus qu’à… vous allonger sur… la table. »

Oui, non, rien à faire, cela passait difficilement.
Rashid piétina un peu sur place, avant de lorgner encore une fois les fameuses piles comestibles.

« Il y a vraiment de quoi soigner quelqu’un sous les croissants roses ? »

C’était sorti plus sarcastique qu’il ne l’avait voulu. Mais cela avait été instinctif. C’était si. Absurde.

Juste… absurde.

Rashid se massa l’arête du nez, en essayant très fort de ne pas maudire une nouvelle fois ce foutu traiteur chinois.

Il ne réussit pas.


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Jeu 2 Avr - 19:02
Dans le couloir, il eut la stabilité mentale - et la consistance physique - d'une feuille de papier usée sur laquelle on n'aurait écrit qu'avec un crayon de papier. Une feuille blanche sans arrêt gommée à l'arrache, fripée de partout, jaunie dans ses angles, prête à finir à la poubelle ou à recevoir de nouvelles lignes. Complètement inutile pour une imprimante ou pour un message important, bonne au mieux à recevoir des petits mots ou la listes de courses. Voici une métaphore guère plus sympathique que celle du trou noir, mais y en avait-il une agréable à poser, en l'état ? Non, pas vraiment, mais apparemment, tant qu'il y avait quelqu'un pour noter ses courses dessus, le pied gauche continuerait d'aller devant le pied droit.

C'était pour cela que TB était déçu de ne pas pouvoir rire. Atrocement déçu, comme il l'était de ne trouver aucune demoiselle convenable dans cet endroit. Et si on allait dehors ? Là, peut-être, qu'il y aurait -enfin- du choix. En plus, une seule oreille, ça n'allait pas, il fallait équilibrer les choses, n'est-ce pas ? Heureusement pour Ambros, son bras n'était pas une main capable de lui faire part de toutes ses réflexions intéressantes. Enfin, de toute façon, il était trop occupé à essayer de se souvenir de la route, à se dire naïvement que Rashid pourrait peut-être faire quelque chose pour de vrai, à repousser la seconde où il se souviendrait que dans l'Esquisse les choses ne sont pas aussi faciles.

« C’est… bien, ici ?...Vraiment ?
- Oui ! »

Une petite lueur de satisfaction scintilla dans ses yeux. Il l'aimait tellement, la cuisine, et en plus Ji-Sung n'y était pas. Artémis non plus. (D'habitude, il avait un don pour la croiser au mauvais moment) Peut-être que tout le monde était parti, d'ailleurs, car il n'avait croisé personne depuis le portail. Parti, parti… Se poser des questions ne rendait définitivement pas heureux. Ils pouvaient tout aussi bien être allés participer à la course pour trouver les squatteurs avec Play, ça devenait plus simple.

« Bien… je suppose que vous n’avez plus qu’à… vous allonger sur… la table. »

Toujours en économie drastique de mots, il opina du chef et ne se fit pas spécialement prier. Cela faisait longtemps que tout ça ne le tourmentait plus, même s'il se demandait ce que l'homme allait bien tenter de faire. Peut-être qu'il avait des super-pouvoirs ? Non, ça, c'était les dessins animés, et même s'il aimerait bien que ce soit un dessin animé... Enfin, il eut à peine le temps de s'asseoir qu'une remarque de son interlocuteur attira son attention.

« Il y a vraiment de quoi soigner quelqu’un sous les croissants roses ? »

Il fronça un instant des sourcils. Mais bien sûr qu'il y avait de quoi soigner quelqu'un, sinon les gens ne passeraient pas leur temps à lui crier que les éponges ou il-ne-savait-quoi-encore étaient des médicaments et pas des instruments de cuisine. (L'expérience prouvait que ça pouvait être les deux à la fois, mais personne ne l'entendait de cette oreille) C'est seulement à ce moment-là que l'éclair de génie frappa Ambros : non seulement il n'avait pas vu Rashid avant, c'était sûr, mais en plus celui-ci ne connaissait pas la cuisine. Un peu comme les gens de tout à l'heure qui avaient amené avec eux un pamplemousse… Un prétend vétéran qui se fait aider par une nouvelle pousse, délicieuse blague à ajouter à la liste des frustrations de TB. Enfin, les nouveaux sont toujours plus croustillants.

« Oui, y'en a. »
Et ça aurait pu s'arrêter sur cette fascinante réponse à une question plus ou moins rhétorique. Sauf que.

Parce qu'il voulait essayer de se rendre utile - et aussi éviter que Rashid se fasse incendier par Artémis plus tard - dans une naïve initiative, il regarda comme l'avait fait son interlocuteur les montagnes plus ou moins mal rangées de nourriture. Puisqu'il avait passé treize jours à fouiller partout, il se souvenait. Un peu. Vaguement. Même assez bien, parce que c'était quelque chose qu'il aimait. Et s'il se plantait en l'aidant ? Il se planterait forcément, mais comme il arrêterait de vouloir sauter d'une falaise si on lui proposait de manger un muffin, la résolution de ne faire que des choses raisonnables s'écrasa telle une noix sous une semelle.

Sans quitter sa place, il tituba quelques secondes sur les mots qui feraient l'affaire (à force d'économiser, on ne sait plus dépenser) jusqu'à de nouveau s'adresser à Rashid dont il n'avait toujours pas pensé à demander le nom. Détail.
« C'qui sert à soigner est là - il désigna un angle de la pièce où l'anarchie avait été partiellement arrangée, un peu à l'écart des aliments - mais parfois on… plutôt, euh, je les déplace pas toujours au bon endroit quand j'essaie de cuisiner. »

Expression gênée. Y avait-il vraiment besoin de préciser qu'il les déplaçait ? Enfin, peut-être qu'il ne le ferait plus désormais, vu que Max était "parti". Plus de réveils nocturnes pour essayer de faire des petits pains à la lueur des globes oculaires - il aurait bien aimé réussir à le faire juste une fois pour lui. Hélas, le club des étoiles de mer avait déjà la nourriture de Kim, il ne pouvait même pas songer à continuer pour une autre cause noble.

« J'en sais pas plus… - il cogita en balançant doucement sa jambe d'avant en arrière - Enfin, si ! C'est vrai, certains médocs ont aussi un texte. » ajouta-t-il sans préciser ce qu'indiquait ledit texte. Ceux qui les lisaient faisaient parfois de drôles de têtes, surtout Al qui avait failli les déchirer après s'être exclamé que c'était du n'importe quoi, que c'était inutile, etc.

Et, cette fois, c'était vraiment tout par rapport aux choses utiles. Mais déjà bien au-delà de ce qu'il faisait 80% du temps et des habitudes de son mode légume. Il glissa vers la gauche, juste assez pour attraper un des croissants roses dont Rashid avait parlé. La couleur ne posait aucun problème, apparemment, puisqu'il planta ses dents dans la vienoiserie moins d'une demi-seconde après l'avoir eu en main, histoire d'être certain que TB n'aurait pas d'autre dessein avec.

Le goût d'une pomme trempée dans un café au miel, le tout saupoudré de barbapapa, mélangé à la simplicité de la pâte feuilletée. Quelque chose comme ça. Pas mauvais.





Dans un long pavé qui ne mérite pas sa longueur (et que j'ai mis tout l'aprem à faire car tout me distrayait, yop, ... j'aurais dû aller en cours), Ambros suit Rashid, répond oui à tout ce qu'il dit, hésite un peu et tente maladroitement de lui dire où sont les médocs. (En fait, les médocs avec un texte sont sûrement ceux de l'opportunité 1 - le paquet dont tout le monde se fiche - et d'éventuels trucs qu'on a dû trouver fort utile et éventuellement annoté pour aider les générations futures). Puis il mange un croissant, parce qu'on est dans la cuisine, alors mon personnage va s'empiffrer jusqu'à la fin du RP, et trouve que c'est bon malgré la saveur unique.
Pardon j'ai tellement souffert pour chaque bout, c'est nul par rapport à ce que tu fais mais j'espère que ces mini dialogues te donneront de quoi répondre un peu plus ;v;
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Lun 13 Avr - 16:09
Rashid ne s’attendait pas vraiment à une réponse (même s’il était heureux d’en avoir reçu une, cela prouvait que son patient était un minimum… vivant). Il parlait plus pour lui-même. Il marmonnait souvent, en fait. Travailler seul ne donnait pas de bonnes manières en société… et il l’oubliait souvent. Qu’il n’était pas seul. Enfin, quand il ne l’était pas, s’entend. Comme maintenant. Comme avec Sven, qui claquait souvent des doigts d’un air blasé, juste son nez, pour le rappeler à l’ordre. Mais ici, personne pour claquer des doigts, juste lui, ses pensées, ses lunettes qui glissaient un peu et son patient du jour. Qui pouvait tout aussi bien être une hallucination de son esprit. Qui l’était certainement, en fait. Rien de tout ceci ne pouvait être réel, alors il ne l’était pas non plus, logique. Rashid se demanda un instant à quoi sa psyché pouvait bien faire référence. Un cousin éloigné ? Son visage ne lui disait rien. Un personnage de film ou de série, peut-être. Il était plus bouquin que télé, mais ses lectures avaient peu de chance de contenir un tel personnage. Surtout avec un troisième bras. Même si cela, il mettait définitivement ça sur le compte du traiteur chinois. En tout cas, si sa tête jugeait bon de lui envoyer un camarade bipède dans les pattes, c’est qu’il avait vraiment passé trop de temps dans son labo. Il devait vraiment appeler Sven. Dès son réveil. Et il devrait vraiment s’en souvenir.

Mais pas tout de suite. Il devait, hm… Que faisait-il déjà… ?
Ha. Oui. Les médicaments.

Il s’était un peu perdu dans la contemplation des piles instables et douteuses de nourriture. Et des « médicaments » en question. Et des fameuses étiquettes. Qu’il avait très vite reposé. Les médicaments, pas les étiquettes. Mais c’était bien à cause des étiquettes. Sa lèvre était agitée d’un léger tic nerveux, et même s’il avait voulu faire confiance à… ça. Le plus utile n’était définitivement pas dans ses cordes. Les seules chansons qu’il connaissait provenaient d’AC/DC, et ce n’était pas vraiment très Suisse. Et il chantonnait plus qu’il ne chantait, de fait. C’était plus de façon inconsciente qu’assurée, et patient chimérique ou pas, il ne prendrait aucun risque. Rashid fit volte-face et releva ses boucles brunes d’une main préoccupée. Il n’était pas médecin, et s’il devait plus s’y connaître que la moyenne, rien ici ne lui permettait d’effectuer un quelconque traitement.

Rashid ne « piffait » pas. Il s’y refusait. C’était dangereux, bon sang de bois. Et oui, prendre autant de précautions avec un être tiré d’un rêve pouvait paraitre ridicule, mais vouloir le soigner aussi, alors quitte à être ridicule, autant faire ça bien. L’adulte laissa retomber ses cheveux et s’approcha d’Ambros dont il saisit délicatement le visage du bout des doigts, comme pour ne pas le déranger pendant sa dégustation. Il repoussa quelques mèches, inspectant de nouveau la zone sensible, puis tourna très légèrement la tête d’un côté, puis de l’autre, en lâchant quelques «  Hm » pensif. Il faisait ça machinalement, comme quand il travaillait dans son laboratoire. Il ne se rendait même pas compte qu’il pouvait paraître quelque peu intrusif, tout à son affaire. Et probable qu’en temps normal, il se serait déjà tapé sur les doigts. On n’entrait pas dans l’espace vital des gens comme ça. Mais Ambros était devenu, temporairement, une partie de son travail. Une plante, qu’il fallait remettre sur pied.

Une plante.
Mais oui.


« Je vais essayer de fabriquer un baume. Cela ne sera probablement pas la panacée du siècle, mais ça devrait être mieux que rien. »

Rashid relâcha le visage captif et se recula, marmonnant déjà sur telle ou telle plante, passant en revue rapide et express les effets curatifs des plus communes. Marchant de long en large dans la cuisine, avant de faire une nouvelle fois volte-face, sa blouse claquant dans le mouvement.

« Cet endroit possède-t-il également une serre ? Un jardin intérieur, peut-être ? Une remise ? Ou… des outils de jardinage ? »

Son cœur palpitait un peu. La petite fleur dans sa poche lui revenait en mémoire avec force. Mais il devait se calmer. Il n’était pas là pour s’amuser, ou pour étudier, mais pour soigner.

Enfin, ses yeux brillaient un peu, quand même.


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Lun 13 Avr - 19:36
Apparemment, l'homme ne trouvait pas que les médicaments avec les textes étaient une bonne idée. Il les baissait, les levait, les posait peut-être pas tout à fait dans cet ordre, sans paraître particulièrement convaincu de ses trouvailles. Alors qu'il avait cru pendant quelques secondes que, pour une fois, il s'était montré utile, Ambros déchanta et se remémora que quoi qu'il essaie, c'était toujours cette conclusion. Peut-être qu'il ne devrait plus parler, attendre que celui qui sait sûrement ce qu'il fait fasse, sans perdre de temps avec ce qui n'avait pas d'intérêt. Poser jusqu'à sa propre vie dans les mains de quelqu'un ne lui posait aucun problème, du moment qu'il était certain de ne pas pouvoir en faire un bon usage lui-même.

Pour cette raison, il n'aurait donc pas dû, en théorie, tiquer sur l'approche rapide de celui qui s'improvisait médecin. À peine hausser un sourcil, tel une vulgaire marionnette en pleine réparation, ne pas tenter outre mesure de gêner. Mais c'était peut-être justement parce qu'il voulait agir comme cela, rester distant dans cette situation qui possédait pourtant un caractère quasi-vital, qu'il n'y parvint pas. Et paniqua, un petit peu, se demandant sérieusement si Rashid allait faire comme voulait TB et arracher l'autre côté pour équilibrer. Fermant les yeux en se disant qu'au pire, la prochaine fois qu'on lui demanderait s'il était sourd, il pourrait répondre oui. Naïvement. Rougissant tout aussi stupidement parce qu'il n'avait pas l'habitude. Depuis. Des années.

Cependant, il ne sentit au final pas son second appareil auditif externe lui être ôté, ni quoi que ce soit d'autre. Il papillonna des yeux en regardant l'homme parler de baume et de mots compliqués tout en faisant les cent pas. Tout à fait hors de portée. Il n'oserait interrompre pour rien au monde un tel processus. Comme quand Max peignait ou faisait ses discours. Sauf que Max et tout ce qu'il avait accompli, bien sûr, tout ça était...

« Cet endroit possède-t-il également une serre ? Un jardin intérieur, peut-être ? Une remise ? Ou… des outils de jardinage ? »

Comme s'il s'était pris une craie dans le nez en plein cours, Ambros releva la tête en sursaut. Quelle place devait-il avoir dans les choses très certainement importantes que Rashid faisaient ? L'envie d'être parfaitement passif s'entrechoquait encore et toujours avec celle de tenir le pupitre du musicien ou la palette du peintre.

« Oui, euh… Un grand jardin, avec, sûrement, plein d'outils. » répondit-il en hésitant un peu sur le contenu dudit jardin, puisqu'il ne se souvenait que des jolies fleurs.

La seconde l'emporta pour cette fois, ne serait-ce parce que l'homme avait les mêmes goûts que son interlocuteur ; la cuisine, puis le jardin, c'était le tour de ses endroits préférés. Et après, peut-être qu'ils iraient au club des étoiles de mer, ce serait super, bien qu'il ne soit pas certain que cette pièce renferme des éléments indispensables à leur.. non, la quête de Rashid. On ne disait jamais qu'un guitariste et sa chaussure gauche avaient fait un concert, après tout.

« J'vais vous montrer » poursuivit-il, comme si cela n'était pas un peu évident et convenu. C'était juste au cas où il se trompait, et aussi afin de s'offrir quelques secondes de réflexion. Tel un GPS des années 20 ou l'un des premiers fusils.

C'est-à-dire la version alpha d'un prototype, qui manquait huit fois sur neuf sa cible.
Courage, Rashid.




Résumé : Regardant passivement ce que fait Rashid (il se métamorphose en Dolly sérieux.. sans le côté kawaii), il est vaguement gêné par son attitude mais ne s'y oppose pas comme il ne s'oppose à rien, puis reprend ses esprits quand Rashid lui demande s'il y a un jardin. Puisqu'il a la réponse et qu'il aime le jardin, il l'y conduit.
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