M. Exodus ● On ne peut en vouloir Monsieur Le Futur. Chacun ses secrets.

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Dim 22 Fév - 20:21

M. Exodus.



Appellation : M. Exodus est, me diriez-vous, une étrange manière d’appeler une personne – surtout que bien d’entre nous se trompe, la lettre M n’étant pas l’abréviation de « monsieur », mais celui de Myhrès. Dire Monsieur Exodus ne le dérange pas pour autant ; seulement, il trouve que ce mot le vieillit. Il serait donc plus simple de dire Exodus, Dudus, ou Exo’, ou encore tout ce qui vous passe dans la tête. L’origine de ce nom sera évidemment expliquée dans l’histoire pour les petits curieux, et il en sera de même pour Myhrès.
Je ne sais pas s’il serait utile de préciser qu’il est des situations où il se parle comme à une deuxième personne, où il s’appelle lui-même Endou, surnom qu’on lui donnait de Endless, son réel prénom.
Âge : Dix-sept ans. Sa date anniversaire reste un secret.
Nationalité : On accueille un anglais, mes chers.
Occupation : Qui sait s’il compte continuer à grimper sur les plus hauts sommets qu’il trouve ?
Arrivée dans l'Esquisse : Etant un nouvel arrivant, le jour 13 ?
Goûts : Si vous souhaitez parler au Monsieur difficile de la première classe des commentateurs… Exodus n’est pas la bonne personne à qui s’adresser. Il mange tout hormis la papaye, le fruit dont l’odeur-même le fait fuir, et la saucisse. N’importe quelle couleur lui plaît. Il n’y a qu’au niveau style vestimentaire où il est stricte : chez lui, pas de t-shirt ou de débardeur, pas de basket ou de sandales ; chez lui, ce sont les vêtements classes, les vestes, les chemises, les foulards, les gants, et j’en-passe, dans les tons foncés. Au pire des cas, ce serait un pull.
Lorsqu’il s’agit de caractère, les côtés égoïstes, hypocrites et menteurs lui sont un peu lourds à supporter.



Description


Endless. La trouvaille de ce prénom n’a jamais été un hasard – quoique, d’une part peut-être, mais elle reste fine. Dire qu’avant-même sa naissance, l’heureuse future génitrice comptait le nommer Michael, mais alors que l’enfant naquit, son avis changea. Dans les pleurs du nouveau-né, dans ses sourires à venir et ses joies à trouver, la mère sentait une chaleur qui les reliait : une flamme qui jamais n’aurait pu s’éteindre. C’était en délectant ce moment : celui où l’on devient parent ; c’était en observant sa descendance, en visualisant son futur ; c’était en sentant cette flamme du plus profond du bien-être qui, ici, étrangement, n’était pas qu’humain ; c’était en pensant à cet ensemble que de ses lèvres, un seul et unique mot ne tarda à se faire ouïr de tous. Stupéfaits. Et le père qui s’attendait à avoir un fils appelé Michael en eut un qui se munit du prénom Endless. Personne ne s’en plaint : car on le voyait grandir avec cette énergie tirée de cette flamme, ce prénom lui allait bien.

La famille Euston était une famille charitable, chaleureuse et sans vanité malgré sa richesse. Elle était connue de presque toute la ville de Londres, si bien que la naissance de leur enfant ne prit pas plus d’une semaine à être apprise par une grande partie des quartiers – à savoir que les Euston les côtoyaient presque tous, que ce furent des amis, des connaissances ou de simples croisements en pleine rue, parce qu’ils aimaient l’entourage et les rencontres. Ils étaient félicités sur leur passage, aimés de tous et respectés. Malheureusement, ce ne fut pas le cas d’Endless. N’oublions point que les enfants sont souvent méchants entre eux et que les fils de riche sans les plus souvent détestés. Quand il commença à aller à l’école, son style vestimentaire basé sur des hautes coutures éloignait déjà certains.

Bref. Ceci fut le début indispensable de son enfance que l’on aurait pu commencer par « Il était une fois, Endless » pour mieux comprendre son prénom et sa situation. C’était une enfance comme les autres, embêtée et enjouée. L’élève qui ne parlait à personne demeurait être lui ; mais c’est tout. Puis il y avait la bande des filles, des intellos, des méchants,… vous connaissez la suite. Plus ça grandit, plus il y en a.
Passons aux passages plus importants. Ce qui a modelé le M. Exodus que nous connaissons aujourd’hui.

+++

"On parle ici d’une mer
D’eau transparente,
D’eau salée et fraîche,
D’eau, tout simplement.
On parle ici d’une mer
Peut-être calme,
Peut-être assez vaste
Pour tout le monde.
Mais quand une tempête s’y déchaîne,
Quand ses vagues frappent la côte,
On parle ici d’une âme
Qui sort de ses ronces noyées,
On ne sait dans quel but,
On ne sait pour quel sourire
- Pour quel genre de sourire -,
Mais elle sourit."

Sourire et rire, non hurler et pleurer.

Il y a la présence douce de la lueur hivernale, le silence agréable du bon matin, le joli ton gris-blanc de la ville. La neige tombe lentement en quelques flocons - seul à marcher dans cette ruelle, il sent le temps ralenti, voire presque inexistant. Son regard se perd entre les bâtiments des alentours et le sol couvert d’une fine couche blanche. Et, enfouis dans les poches de son manteau gris sal, ses doigts se frottent pour aucune raison.
En un battement de cils, il se retrouve assis sur un banc de la gare, les yeux vacillant au même rythme qu’empruntent les gens en passant par ici, par là. La neige a disparu ; cette fois, un soleil illumine les lieux. De ses rayons, il tape les impatients proches des rails qui attendent en trépignant l’arrivée du train. C’est en même temps que cet engin arrive – à sa droite, il freine, jusqu’à s’arrêter – qu’il se lève et qu’il se grouille de sortir d’ici : il n’a rien à y faire.
Il monte hâtivement les escaliers. Une fois en haut, il se retrouve dans la ville enneigée. La foule s’y balade maintenant, posant de brefs regards sur lui : il tremble comme une vulgaire feuille d’automne en pleine chute, vêtu d’un simple t-shirt, d’un jean, et d’une paire de tennis. Mais personne ne semble s’en inquiéter. Les uns tirent leurs enfants en avant, les autres passent à sa hauteur. Ceux qui restent ne peuvent se soucier que d’eux-mêmes, dont un vieil homme assis contre le mur d’un magasin - portant une veste sale, un pantalon et des souliers abimés, ainsi qu’un bonnet vert armé qui le couvre jusqu’aux oreilles – qui joue de l’harmonica, avec une petite boite légèrement décorée de feutre et de collage posée en face de lui, contenant quelques sous. Pourtant, c’est ce même vieil homme qui prend la peine de lui sourire avant de lui demander s’il voudrait partager son manteau – tant de bonté ignorée, il a du mal à refuser ; pas parce qu’il n’en avait pas besoin, mais parce qu’il trouve que c’est du gâchis. Voir le plus malheureux qui se sacrifie.
Il le voit hocher la tête par compréhension et reprendre sa musique avant que tout ne s’évapore et le laisse dans un vide inconnu. Peut-être celui de ses pensées – peut-être celui de ses désirs ; il n’arrive à deviner alors que, peu à peu, ce vide l’engloutit, jusqu’à l’étouffer, et il se réveille en sursaut.

Les yeux grands ouverts, le souffle court, il réalise qu’il est en vie – que ce ne fût qu’un rêve qui devint cauchemar. Alors, il en rit – il rit de cette poussée d’adrénaline, de cette soudaine peur qui fait palpiter son cœur. Il sent son sang venir jusqu’au bout de ses doigts, ses lèvres s’étirer – mais ce rire n’étant que boite, il sait qu’au fond se taisent des pleurs. Encore cette vision du monde qu’il voit s’illustrer en rêve ; distant, ignorant, comme il a toujours eu l’habitude de l’observer en continuant de croire qu’ils ne sont pas tous dans le même sac.
A chaque fois, il se rappelle des dernières paroles de sa mère. Il se souvient de sa main frêle entre les siennes, de son regard maladif, de son sourire qui restait son seul signe de vie avant de disparaître sous ce long bip affreux dans une chambre de l’hôpital - ce rythme cardiaque que l’on ne souhaiterait jamais entendre.
« Endless, la tristesse te fera une faiblesse. Reste fort. »
Il se souvient de son air absent, de ses demandes, de son envie : elle ne voulait point que son fils pleure pour elle, parce qu’elle souffrait et qu’elle ne voulait point que son fils souffre avec elle.
Et jusqu’à maintenant, il honore ses paroles. Battre une faiblesse est, pour lui, parvenir à la dissimuler dans le plus petit recoin des pensées d’autrui. Si, bien sûr, il a vécu des journées exténuantes, que ce fût un jour d’école ou une déception immense, il en venait à rire.
Sans rien dire.
Car il a réussi à utiliser ses sourires et ses rires pour exprimer les moments de joie ou de rancœur comme ceux déplorables – et là, et seulement là, il ne sait plus qui est-il, s’il cache ses peines pour lui, pour les autres, ou pour sa mère. Depuis petit déjà, il se soucie plus des autres que de lui-même malgré qu’on le rejette. Son côté protecteur n’agit pas uniquement sur le physique, mais aussi sur le moral. Ou alors sourit-il pour ces trois même raisons ? […]

Il sort de son lit, dévale les escaliers et salue son père d’un bref signe de tête, le sourire aux lèvres.

+++

"On parle ici de roses,
Peintes en rouge, en blanc ;
D'une couleur, tout simplement.
On parle ici de roses,
Peut-être chaleureuses,
Peut-être assez sèches
Pour comprendre.
Mais quand on y regarde plus profondément,
Quand on tente juste de les arroser,
On parle ici d'une cage
Bâtie de ronces baignées de larmes ;
Une cage au fond inatteignable
Dont on ne sait ce qu'elle cache
- Ce qu'elle cherche à protéger -,
Mais l'âme, encore, y sourit."

Vouloir protéger, non se plaindre.

Une sucette dans la bouche, l’esprit gourmand, il se balade dans la cours du collège en attendant la sonnerie, savourant le doux goût lait-fraise qui caresse sa langue. La relation étant très légère entre lui et son paternel depuis la perte de sa mère, les heures passées au collège lui sont appréciables malgré l’hostilité des autres élèves. Il n’a pas à supporter l’ambiance tendue de chez lui car, de toute façon, il voit des sourires partout à l’intérieur de cet établissement - quand il n’y a pas cours, bien entendu. Et bien qu’il soit à mis à l’écart, son petit cœur dévoué ne peut point s’en plaindre, vu la bonne humeur qui règne entre ses camarades.
Quoi qu’il en soit, sa petite poupée, Myhrès, lui suffit largement. Une petite poupée bleue vêtue d’une robe munie d’un énorme ruban pour sa taille. Une longue chevelure blonde négligée fait sa fierté et un sourire est cousu sur son visage. C’est un cadeau de sa mère dont il prend énormément soin, et c’est aussi sa seule amie comme un réconfort. Elle l’attend chaque soir sur son bureau, sauf durant les week-ends où elle traîne sur son épaule. Il y tient beaucoup, vous aviez dû le comprendre. C’est d'ailleurs sans doute la seule à qui il parle.

Il tourne à droite, une nouvelle fois à droite, et le voilà dans l’arrière-cour, un lieu vide de l’établissement. Enfin, habituellement, car il aperçoit cette fois une petite bande à quelques pas de lui.
- Mais puisque je vous dis que je n’y suis pour rien !
- Ah ouais ?  Il n’y avait que toi pourtant d’assis sur le banc !
Encore un entêtement. Il s’approche, lentement, le bâtonnet de sa sucette coincé entre les dents.
- J’en ai rien à faire d’un téléphone, j’ai déjà le mien ! Je voulais simplement m’asseoir !
- Mais arrête un peu, on sait que c’est toi !
- Bon, arrêtez.
Et ils se tournent. Le plus petit bouscule un peu les autres pour venir se réfugier derrière son dos.
- Ah, regardez. La tête d’algues noires fait son entrée. Pour une fois.
Le visé hausse les épaules, le bâtonnet basculant vers la gauche.
- Cette tête d’algues, elle a un nom. C’est Endless, je vous prie.
Endless.
- Que voulez-vous à ce gamin ?
- T’occupe.
- Ils veulent un téléphone que j’ai soi-disant volé.
A bien y réfléchir, se mêler à une histoire pareille pousse un peu l’ordinaire.
- Tu l’as pris, ou non ?
- Non.
- Genre.
- Alors arrêtez. Il y a la direction pour se plaindre. Ce n’est pas comme si agresser un plus jeune allait vous avancer.
- Monsieur le Discipliné.
Puis ils s’en vont. Endless se tourne vers le petit, un sourire collé aux lèvres, la sucette bientôt finie. Il fait un peu près une tête de moins.
- Comment t’appelles-tu ?
- Michael.
Michael. Coïncidence.
- D’accord. Bon ben, je te laisse.
Certes, il venait d’aider quelqu’un, mais une habitude - ô combien involontairement venue – le garde loin des gens, dans son coin, avec comme seule compagnie sa propre personne. S’il avait un jour eu le sens de la conversation ou de la discussion, il l’a aujourd’hui perdu. Ne pas compter sur lui pour trouver un bon sujet sur lequel parler.
- Mais, attends ! Pourquoi tu es intervenu ?
Michael lui attrape le dos de sa veste. Alors il se retourne.
- Ma foi, si toute chose devait avoir une raison, ce monde serait bien trop parfait et effrayant.
Sa réponse s’arrête là. Michael le lâche.
- T’es bizarre.
- Si tu le dis.
- Et pourquoi ils n’ont pas hésité à déguerpir ?
- Ça, c’est leur problème.
« C’est leur problème s’ils osent s’en prendre à plus faible que soit et non à la bonne hauteur, » ajoute-t-il dans sa tête, sachant que son père lui apprend à se défendre à main nue ou avec une lame et que bien du monde le sait.
- … Merci.
Et Endless fait volte-face, une main levée en guise de salut.
- Michael, déjà ? Je retiendrai.
Il est vrai que son expression est restée la même – qu’il n’en a pas plus dévoilé sur lui que Michael l’avait fait, et que son âme se voile de ce même rideau souriant sans qu’on ne puisse facilement deviner ses pensées. Le fait que Michael l’ait trouvé bizarre est tout-à-fait normal ; au final, il a dit une chose telle qu’il n’arrivait pas réellement à la caractériser. Le plus simple est certainement le meilleur choix quand on ne trouve pas les mots. S’il a dit qu’il était bizarre, c’est surtout le résumé de « T’es renfermé, passif… Mystérieux ? ». Endless n’a jamais voulu mettre une phrase sur ses émotions. Endless n’a jamais voulu se plaindre. Endless garde ce même sourire, et rit pour pleurer comme il rit pour rire. Alors oui, il est renfermé, n’ayant pas l’habitude de se confier. Oui, il est passif, ne trouvant pas souvent l’importance de tel ou tel évènement. Côté mystère, tout est au dépend de comment qui le voit. Il suffirait d’apprendre à connaître la gentillesse qu’il est au fond, de découvrir son oreille prêtée et son épaule présente – quoique, « suffirait » ? Il faudrait déjà savoir ne pas se fier aux apparences. On a beau voir assez souvent des enfants de riches qui se croient tout permis et en haut de toutes les têtes, il existe des exceptions – dont Endless qui passe les autres avant lui et qui leur sourit quoiqu’il arrive, qui adore les enfants et qui offre sa tendresse, qui s’occupe de lui et qui garde ses secrets.

+++

"On parle ici d’une statue
En taules, en bois,
En matière, tout simplement.
On parle ici d’une statue
Peut-être grande,
Peut-être assez solide
Pour attendre.
Mais quand le ciel se met à pleurer,
Quand le vent ne cesse de soupirer,
On parle ici d’un esprit
Qui s’en va chercher le temps,
Que ce soit pour calmer,
Que ce soit pour donner une raison
-N’importe qu’elle raison-,
Pour sourire comme il le fait."

Bravoure et dévouement, non lâcheté et égoïsme.

- Encore.
Il donne un coup.
- Plus fort. Tu es capable de mieux.
Il en redonne un, mais son père attrape son poignet et le tire. Le tir le déstabilise et le voilà penché avec le dos à découvert. Cependant, rapidement il se ressaisit, envoyant son pied droit en arrière pour atteindre son père sur la joue, l’autre pied servant d’appui. Le poignet saisi tirant à son tour à cause du haussement du pied, son père ne peut que se pencher et le coup réussit. Son poignet se retrouve libre. Son père vacille en arrière, tandis qu’il se rattrape à quatre pattes avant de se relever promptement. Il recule de quelques pas, ne quittant pas son père des yeux.
- Bravo. Je ne m’y attendais pas.
Son père tient encore sa joue d’une main.
- Je suis fier de toi. Tu es fort, souple, et rapide.
Mais il n’y a aucune trace de joie dans ses mots.
Endless s’incline respectueusement.
- Oh, et, rajoute-t-il, j’ai un cadeau pour toi. Suis-moi.
Un cadeau ? Etonnant de sa part.
Endless hoche la tête et le suit dans le couloir. Il revoit les quelques photographies accrochées au mur – dont une illustrant sa mère dans sa jeunesse, quelques jours avant son premier et seul mariage.
- Ta mère serait heureuse de te voir faire des progrès.
« Ô combien j’aimerais que tu arrêtes de tout rattacher à elle. » Le pauvre avait du mal à avaler les paroles de son père. Presque tout ce qu’il disait se reportait sur les pensées de sa mère défunte. Au final, ce grand homme majestueux et imposant ne représentait pas plus qu’un inconnu à ses yeux.
Ils pénètrent la chambre parentale. Pendant qu’Endless reste à l’entrée, son père se dirige vers une armoire qu’il ouvre ensuite, sortant une boite large en bois. Puis il lui fait signe de venir.
- On a discuté de ton cadeau d’anniversaire. Comme elle n’est plus là pour te l’offrir, je m’en charge.
Endless fixe la boite, l’air absent.
- Mon fils ? Ouvre-la.
Et il exécute.
Il trouve à l’intérieur un port d’épée noir aux fils rouges – ah, non vide ! avec le katana lui-même. Il le saisit délicatement, prend la manche et tire. La lame métallique ne tarde pas à se dévoiler, presque assez propre pour paraître neuve. Endless n’en croit pas ses yeux.
- Il appartenait à ta mère. Maintenant, il t’appartient.
Il tourne et retourne le port d’épée et finit par apercevoir une écriture à son bout.
- Exodus ?
- Ta mère l’a nommé ainsi. Je suppose que tu voudras garder ce nom.
- Pourquoi Exodus ?
- C’est le nom du héros de l’histoire qu’elle inventait pour les enfants qu’elle comptait avoir.
- Pourtant, elle ne me l’a jamais racontée.
- Ce n’était plus la peine. Elle l’avait inventée dans le but de donner un exemple à ses enfants, mais tu ressembles déjà à Exodus, Endless. Tu en es comme l’incarnation.
- Oh… Connais-tu l’histoire ?
- Non. Seulement, elle ne cessait de me répéter que tu ressemblais à Exodus à chaque fois qu’elle me parlait de toi. Gentil. Souriant. Energique. Fort. Loyal. Courageux. Sensible. Un peu silencieux. Un peu gamin-…
- J’ai compris.
- Pardon.
Et pour la première fois depuis longtemps, son père sourit.
- Je te l’aurais racontée si je la connaissais.
Une seconde de silence. Puis, Endless veut alléger l’ambiance.
- Papa.
- Oui ?
Il déglutit.
- Erm… Comment faire pour… pour ne plus que mon œil aveugle soit un fardeau ?
Le visage de son père s’enquit d’inquiétude.
- Comment ça ?
- Oui… J’ai beau être fort et savoir me battre, j’ai toujours cet angle de vue que je ne peux pas cadrer. Je suis très vulnérable, du coup.
- Ton œil restera un fardeau, mon fils. Mais garde bien dans ta tête que tu ne seras jamais seul. Personne n’est invincible, seule. Ni toi, ni moi.
Une tape dans l’épaule et Endless se lève pour regagner sa chambre, son présent en main.

+++

- Tu as vu ça, Myhrès ?
Cela fait une demi-heure déjà qu’Endless observe le Katana que lui a offert indirectement sa mère. Il finit par se lever et prendre sa poupée, avant de s’asseoir sur son lit et de la poser sur ses genoux, le katana à côté.
- Non seulement j’ai mon propre katana, mais papa a souri !
Et il la prend dans ses bras.
- Papa m’a souri..! Héhé ! (♫)
Oui, il en était heureux. Il était heureux d’avoir enfin vu son paternel sourire. Est-ce réellement un inconnu pour lui ?
Il se lève, Myhrès sur l’épaule, et dégaine sa lame en pointant le miroir de son armoire.
En souriant.
- Ça me fait drôle. De mes longs cheveux noirs et de mes yeux verts, je revois maman.
Son sourire s’étire.

+++

L’image de son reflet restera son dernier souvenir de cette vie.
L’image de son père qui sourit restera son dernier souvenir de lui.
L’image de sa mère mourante mais souriante restera son dernier souvenir d’elle.
Car bientôt, Endless tombe gravement malade à son tour. Son katana et sa poupée à ses côtés, il se bat comme il peut. Jamais il n’aurait pensé tenir à cette vie. A ce père étrange. A ce monde distant. Soudainement, même les petits détails inutiles de sa maison refont surface et prennent de l’importance.

Il n’y a que son père dans la pièce. L’infirmière vient de partir et son père dort à point fermé, assis sur la chaise roulante près de son fils.
Endless se dresse, prend son journal et son stylo posé non loin, et se met à écrire :
« Papa, je resterai brave.
Je t’aime, quoi qu’il arrive.
Excuse-moi d'avoir douté sur notre lien. »
Et il sombre dans le noir – on ne sait lequel.

+++

"On parle ici d’un rien ;
Du noir, du blanc, du gris
Du fond, de la surface, du milieu ;
D’un rien, tout simplement.
On parle ici d’un rien
Peut-être inexistant,
Peut-être assez vide
Pour s’étendre.
Il n’y aura plus d’hypothèses.
Il n’y aura plus de recherche.
On parle constamment d’un rien
Qui ne cherche plus à comprendre.
Personne ne sait pourquoi,
Personne - qui sait – ne saura pourquoi
Au fond d’un rien qui n’a pas de fond
Un sourire survit encore."

Espérer, et non abandonner.

Il ouvre les yeux. Un truc rose qui, ici, a l’air d’être un ciel, lui tombe sous les yeux, et des écrans y figurent sans qu’il ne comprenne exactement ce qu’il s’y passe. Il passe un moment allongé à observer ce « truc » sans-même essayer de comprendre ce qu’il fait là. Car au final-...
Oui, toujours au final.
Il croit être mort. De toute façon, il n’y aurait pas plus logique pour lui. Après cette maladie. Ses souvenirs. Ses craintes. […]
Il se dresse et observe les environs. Il semble être atterri au beau milieu d’une plaine, vaste, à l’herbe aussi bizarre que le ciel - si c’est bien le ciel. Ses doigts se mettent à se frotter, ses pensées, s’embrouiller. Bientôt il se trouve à genoux, le visage enfoui dans ses mains. Et il rit.
- Gamin.
Une voix l’interrompt soudainement. Une voix féminine – cette d’une gamine – et robotique.
- Gamin.
- Je ne suis pas un-…
- Gamin.
- Je-…
- Endless. Tu es un gamin.
Endless relève son regard, les mains encore collées à son minois. C’est Myhrès qui est debout en face de lui, de l’eau coulant de ses yeux.
- Qu’est-ce que…
- Ne sois pas triste. Je n’aime pas être triste.
Il recule vivement, et elle s’avance.
Derrière elle se trouve son porte-épée.
- Gamin.
- Tu sais parler ?
- Gamin.
- Myhrès, tu sais parler ?
- Gamin. Tu es mort.
- Arrête-toi là !
- Gamin.
Pour la première fois, le sourire cousu sur son visage ne lui inspire point confiance.
Myhrès écarte d’une de ses mains à un doigt le tissu qui tombe sur son ventre. Une fermeture s’y trouve alors qu’il n’y en a jamais eu. Elle l’ouvre.
Endless grimace, plaque sa main contre sa bouche et ferme les yeux à en avoir des rides. Il y a vu un cœur.
Encore battant.
Le bruit de la fermeture se fait entendre.
- Myhrès, c’était quoi ça ?
- C’était ton cœur.
Elle éclate de rire.
Endless secoue la tête.
- Myhrès…
- Gamin. Ton arme.
- Myhrès, attends…
- Hihihihihihihi ! Hihihi !
Elle tourne sur elle-même.
Endless soupire et se décide à se lever, suivi de Myhrès, pour s’agenouiller en face de son arme, plus loin. Il la prend.
- … Mais… C’est une crêpe en forme de-… !?
- Gamin. Gamin. Gamin.
- Quoi encore ?
- Ta peau.
- Hein ?
- Cadavre !
Encore une fois, elle éclate de rire.
- Cadavre, cadavre !
Endless l’ignore et observe autour. La chaleur lui donne presque envie de retirer sa veste. Plus loin, il voit courir des brownies sur pattes.
- Bon sang…
- Gamin.
Il se retourne, fusillant sa poupée du regard.
- Tu n’es pas sur Terre ici, c’est amusant.
- Je l’ai remarqué.
- Endless.
Elle penche la tête sur le côté.
- Exodus. Myhrès.
Il l’ignore encore, dégainant son katana. La manche est devenue une canette sans étiquette. Une simple boite totalement inutile en ferraille qui ne fera que l’encombrer.
- Exodus. Myhrès Exodus. M. Exodus. Ton nom.
- Exodus ?
- Bah quoi ? Ne va pas me dire que ta mère a inventé ce personnage pour rien. De toute façon, tu n’es plus Endless ici. Tu n’es plus Endless, gamin.
Silence. « Je ne suis plus Endless. » Il sourit, tête basse, Myhrès en face de lui.
- Gamin. Ton père t'avait souri.
Et il ne bouge plus. L'eau coule à nouveau sur les joues en tissu de Myhrès.
- Je t'avais dit de ne pas être triste.

Quelques précisions :


Qui tient le pinceau ?


Booooooonjour/bonsoir ! Mon pseudo est Kriz, mais on me connait plus sous le surnom Doudouille ou Shannon. Et je suis arrivé parmi vous en tant que simple petit fantôme très intéressé qui vadrouillait entre les partenariats. Sérieusement, j’ai été attiré comme un aimant.
Des talents particuliers… j’en ai un : cramer une poire dans une poêle sans savoir comment elle y est atterrie.
Enfin… J’vais pas tout dire non plus (en fait, je ne sais pas quoi dire). Je pense que le reste va se découvrir. Je compte bien rester parmi vous. :3
(Oh, et, oui. Là, je suis en vacances, mais les jours d’école, je ne suis bien présent que les week-ends.)
Chô ♫


Code:

<!--- Code nécessaire au registre des avatars, ne pas enlever la balise code et remplir impérativement sous peine de finir carabiné ♥ -->
<div class="registre1">
<div class="pseudoreg">M. Exodus</div>
<div class="featreg">Pandora Hearts – Xerxes Break</div>
<div class="descreg"><p>17 ans – aime grimper, s'habille de vêtements classes et/ou nobles, sourit souvent bien que ce ne soit pas pour autant que ses émotions soient faciles à deviner, protecteur, renfermé, gamin - Arrivé totalement perdu dans l'Esquisse.</p></div>
<div class="fichereg"><a href="http://www.esquisse-rp.com/t1525-m-exodus-on-ne-peut-en-vouloir-monsieur-le-futur-chacun-ses-secrets" target="_blank">Fiche</a></div>
<div class="avareg"><img src="http://www.zupimages.net/up/15/08/pc1a.png "/></div></div>


Dernière édition par M. Exodus le Sam 7 Mar - 7:27, édité 21 fois
Anonymous
Invité
Invité
Dim 22 Fév - 20:47
Bienvenue parmi nous ♥♥ /dépoussière son canon à gaufres et tire en rafale/

Tu nous laisses avec une poésie énigmatique (mais néanmoins jolie **) et de informations de base qui donnent envie de lire la suite. C'est cruel. Pour un anglais il a un sacré nom en tout cas, j'ai particulièrement hâte d'en voir l'explication, du coup je te souhaite bonne chance pour poursuivre ! Si tu as des questions ou si tu veux passer dans le flood, n'hésite pas, qu'on ait le temps de te harceler plein de fois avant la fin des vacances ♥

(et je suis ravie que le nouveau design attire déjà quelqu'un +w+)
Anonymous
Invité
Invité
Lun 23 Fév - 12:53
VIVE LES RIMES
VIVE LA POESIE
(même si la tienne a de la gueule, elle êê)
AVE ET BIENVENUE, CAMARADE
n va bien s'entendre je crois êê
Dudus a écrit:Occupation : Qui sait s’il compte continuer à grimper sur les plus hauts sommets qu’il trouve ?
... ouais on va bien s'entendre 8D
(j'ai un perso qui grimpe bien) (Al peut en témoigner)
bref. hâte de lire la suite, bon courage pour l'écrituuure ♥
Anonymous
Invité
Invité
Lun 23 Fév - 18:06
Bienvuuuunuuuuue /déverse quelques gaufres croustillantes en abondance/

Le poème que tu as mis est trop claaaaasse ** Même si j'ai cru que c'était ta présentation terminée, ahahah.
C'est extrêmement Malfaisant de dire de regarder plus bas pour découvrir la vérité sur le Mystérieux M. (et Exodus et la papaye (car il y a forcément une explication à ce sujet) et le pull) et de mettre un poème à la place. Quelle qu'en soit la Mystérieuse Raison. Bon. /reprend quelques gaufres/ Il faut que tu termines cette fiche èé /crève

Sinon, bon courage pour finir d'écrire ta fiche 8DD (êê), et au plaisir de te lire la suiiiiiiite c:
/et gauuuuuufres/
Anonymous
Invité
Invité
Lun 23 Fév - 19:33
Heyo ♫
Merci pour cet accueil ♥. Content que la poésie plaise. J'ai eu peur de l'avoir bâclée étant donné que je l'ai écrite en mode speed avant de me déconnecter. xD (Et oui, ce thème est vraiment réussi. Aussi spécial que le forum, et très original. J'en profite pour féliciter le/la/les réalisateur/trice/s.)

Inge -> Puisque nos deux personnages s'entendraient sur ce point... Organisons une partie grimpade. Qu'en dis-tu ? (*cococococo*)

Souann -> *Prend une gauffre* Ton texte poétique sur la fameuse lettre M est spécial. Bravo. owo Mais... oui, c'est peut-être cruel, mais il va bien falloir attendre. (Et j'aime faire attendre.)(Et vive les parenthèses.)

J'écris petit à petit. Vos messages m'encouragent. Merci encore ♥.
Anonymous
Invité
Invité
Mar 24 Fév - 11:24
BIENVENUE *O* /lance une gaufre à la confiture de banane fuchsia/

M. Exodus a écrit:les côtés égoïstes, hypocrites et menteurs lui sont un peu lourds à supporter.
Viiiiiiiiiiens voir Ervin, viiiiiiiiiiens 8D Il te dira exactement ce qu'il pense de toi (/okpardonjesors/)

Hem hem. Bref, en tous cas ton personnage a l'air à croquer ♥ (mais non je ne suis pas cannibale D8) et j'ai hâte de le voir en rp ^w^ (pis. Break quoi.)(un jour on arrivera à réunir tous les personnages de Pandora Hearts sur ce forum. Un jour.)
Anonymous
Invité
Invité
Mar 24 Fév - 20:54
Merciiii. ♥ *Attrape la gauffre et la dévore*
Ouiiiii, Break ! ♫ J'ai vu qu'il y avait plein de prédéfinis de Pandora hearts et tout. Ce fut un soulagement de voir Break libre. *^* (J'aurais pris le prédéfini sinon. Sisi. oAo)
Anna
Messages : 1026
Date d'inscription : 18/06/2012
Anna
Sam 28 Fév - 17:15
Bienvenue !

J'ai dévoré ta fiche et je l'ai trouvée très joliment écrite. J'ai beaucoup aimé les poèmes aussi ! J'ai hâte de voir la fin en tout cas ** (et j'ai ri en voyant "tête d'algues")(parce que l'algue c'est le surnom honteux de mon personnage tu vois)(cheveux verts tout ça /sort)

En tout cas, ça fait la troisième fois que Break est pris en avatar sur le forum. Ce feat. a une histoire magique.

Bon courage pour terminer tout ça ♥


#B0CC99 ou #667f53

Fansong Striky x Anna par Striky herself **





Anonymous
Invité
Invité
Dim 1 Mar - 15:12
Merci ! ♫
Je suis content que ça plaise. Ca encourage ça encourage ça encourage. xD (Oh je vois. Ici c'est par rapport à la forme de ses cheveux... owo ..... . . . Enchanté l'algue. *roule*)

Et... Vive BREAK's Troisième génération. Ahem.

Merci encore. ♥
Anonymous
Invité
Invité
Dim 1 Mar - 21:33
Eeeheh, je cherchais où le caser mais j'aime ton avatar ! Le gif avec la pluie discrète passe tellement bien, c'est simple et beau, ça fait son effet **
Bref, il est temps de passer au verdict /roulement de tambours/

Il faut croire que tous ceux qui ont lu ta fiche en sont ressortis vivants, il ne nous aura pas fallu longtemps pour nous mettre d'accord contrairement à ce que j'aurais pu croire. Il faut dire que cette poupée creepy nous a tout de suite convaincu de part ses discours peu tendre, Folie s'est aussitôt exclamée qu'elle voulait laisser cette chère créature dans nos contrées.
Tu es ainsi validé et rejoins les rangs des dessinateurs, en attente de ton premier RP qui décidera de ta couleur ! Si jamais tu as des questions sur l'intrigue en cours, l'Esquisse en général ou surtout le système des RPs, n'hésite pas à nous contacter, tu as pu constater que nous répondons aux MPs. ^^ Certains nouveaux se sentent perdus quand on leur parle des jours et tout, c'est normal d'être paumé ! (le guide est toujours ton ami pour les liens essentiels)

Tu peux dès maintenant te lancer dans la rédaction d'un journal de bord afin de récapituler toutes les péripéties d'Endless, sauf si tu décides de jouer les brutes comme 95% des gens qui jettent leur personnage dans l'Esquisse et avisent ensuite. En tous les cas, n'oublie pas de résumer des RPs et de participer si tu le veux bien au Résumé en continu de l'intrigue, qui a grand besoin d'être mis à jour, hem hem.

Si l'envie te prend, n'hésite pas à nous raconter d'autres souvenirs de ton personnage, ou de l'embarquer dans un songe avec d'autres dessinateurs (parce qu'hélas on ne peut pas toujours croiser qui on veut). Et à côté de tout ça, on offre la possibilité de demander un rang personnalisé qui te suivra partout sur le forum, beaucoup de gens l'oublient.

Bref, au delà des liens habituels, j'espère te croiser dans l'entracte et ses nombreux sujets, du plus futile au plus philosophique. Un petit message dans l'horloge ou dans le flood, ça fait grimper le compteur c'est toujours convivial ! Bien sûr, il y a aussi la taverne, quand on n'oublie pas d'y aller, mais si jamais tu veux parler plus souvent et te faire spammer de messager sur skype, suffit de nous demander nos pseudos ♥
En ce moment, tu peux participer à l'animation de relooking de MJ jusqu'à 5 (on a besoin de participaaaants) ou donner tes idées dans les divers sujets de la version 10. (là aussiii)(#propagande)

Amuse-toi bien dans l'Esquisse et parmi nous **
(brisons la malédiction des Break)
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