[Base - Extérieur] Après l'effort, le réconfort.

Anonymous
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Mar 9 Juin - 22:09
Ji-Sung était très irrité - encore. Il fallait dire que cet état d'esprit faisait partie de son quotidien, encore plus depuis qu'il vivait dans l'Esquisse au milieu d'objets sadiques, de gens bizarres, d'une ribambelle d'enfants à s'occuper et surtout - ô grand malheur - de femmes. Selon lui, il y avait donc vraiment de quoi s'énerver, du moins, en temps normal.

Mais s'il s'agissait bien sûr de son état naturel, il était possible d'empirer. Surtout quand l'endroit où il habitait se mettait à bouger tout seul vers une destination inconnue, brinquebalant à tout va ses habitants qui n'avaient rien demandé. Et quand on était en train de soigner un pauvre petit garçon innocent et blessé, c'était bien la dernière chose que l'on pouvait souhaiter. Ledit petit garçon était d'ailleurs tombé dans les bras de Ji-Sung, évanoui. Saloperie d'Esquisse.

Lorsque la base se décida enfin à s'arrêter, le jeune homme au corps de femme porta Play jusqu'au dortoir puis regarda au dehors, l’œil alerte et méfiant. Où avaient-ils bien pu atterrir, maintenant ? Il pouvait percevoir une sorte de décor post-apocalyptique, avec un tas de gens plus ou moins inconnus à l'extérieur. Ils avaient l'air plutôt perdus et agités. Ji-Sung se dit alors qu'ils devaient avoir faim. Ils avaient l'air stupide, surtout, mais cela venait peut-être du fait qu'ils n'avaient pas ingurgité quelque chose de décent depuis belle lurette. Il était évidemment impossible de réfléchir correctement si on n'avait pas l'estomac rempli de mets dignes de ce nom.

Ainsi, chaque être rôdant près de la base put sentir au bout d'un moment un appétissant fumet. Bientôt, le cuisinier sortit de la base, une table pliante sous chaque bras. Après les avoir dépliées sur le sol, il refit le même chemin, cette fois les bras chargés de bols de bibimbap. Un sourire satisfait se profila sur ses lèvres, mais disparut bien vite quand il constata que l'on semblait bouder son œuvre. La moue furibonde, Ji-Sung tonna alors à l'assemblée entière, les poings sur les hanches, de son habituel ton aimable :

« À table, bande de nazes ! »

HRP : un bibimbap, c'est ça:
Résumé:
Anonymous
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Sam 27 Juin - 20:08
Et si je te disais que ce n'est pas l'odeur qui m'a fait accourir jusqu'à cet endroit, tu me croirais ? J'ai d'abord aperçu une chevelure rouge, en partie rendue rose par les reflets de ce ciel. Une femme seule devant ce gigantesque bâtiment que je n'ai jamais vu, celui dont l'arrivée a semblé en surprendre plus d'un, seule avec cette odeur de bon repas et des tables qui n'attendaient qu'à se remplir.

Quand je t'ai quitté un instant, j'ai senti que j'avais envie de voir ces nouvelles personnes. Ce monde m'intrigue plus que tous les paysages que nous avons vu ensemble ; trouverai-je ici ceux qui apparaissent sans cesse à l'intérieur de ma tête ? Aurai-je la preuve que toutes ces images ne sont pas des illusions ? Sans doute ne me comprends-tu pas, puisque j'ai l'espoir de retrouver une partie du passé ici, tandis que ton présent en cet univers est fait de perte. Pour autant, mon souhait est aussi d'empêcher l'inéluctable qui nous attend ; la fin de cette guerre silencieuse que tu mènes et que tu perdras nécessairement.

En regardant ce qu'ils ont tous nommé « la Base », c'est le sentiment qui m'est venu à l'esprit. Quel que soit la raison qui m'y emmène, j'y trouverai quelque chose, puisqu'il s'agit du seul bâtiment qui ne s'effondre pas. Je m'approche tranquillement de cette femme dont je t'ai parlé, celle dont les cheveux rouges me paraissent être le fil qui m'entraîne ici - ne suis-je pas superstitieuse ? -, et de tout le décor installé autour d'elle.

« Bonjour,  excusez-moi de vous déranger.. »

Je m'empresse d'en venir au but de ma venue. Les sourcils légèrement froncés pour effacer la gêne de mon premier message ; ce monde commence à m'apprendre que je dois mettre de la conviction dans mes actes, car le temps d'hésiter nous sera fatal.

« J'aimerais vous poser des questions sur cet endroit derrière vous. »

Je t'avoue que je ne suis pas sans loucher légèrement sur tous ces bols de nourriture qui n'attendent que d'être dévorés. Sont-ils pour tous ses camarades qui vont arriver ? Ma gourmandise n'égalera jamais ma curiosité.

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Mer 1 Juil - 13:53
S'il y avait bien une seule chose qui pouvait sublimer pendant quelques instants l'amertume du regard rougeoyant de Ji-Sung, s'il y avait bien quelque chose pour renforcer les rides contrariées de son front diaphane, s'il y avait bien quelque chose pour blanchir encore plus ses phalanges contractées par l'irritation, c'était bien les femmes. La simple vue d'un être de sexe féminin - adulte de surcroît - était comme un rayon brûlant effaçant de son visage toute trace positive, y faisant éclore une moue renfrognée. Ji-Sung n'aimait déjà pas les adultes, alors si c'était des femmes, c'était encore pire. Il ne se souvenait plus très bien de la raison pour laquelle il les détestait, mais il les détestait, pour sûr - on pourrait facilement suggérer sa stupidité naturelle. Étrangement, les fillettes destinées à devenir des femmes - oh misère - ne le dérangeaient pas.

Alors quand une donzelle se pointa comme une fleur devant lui, son humeur déjà exécrable se rapprocha dangereusement de l'insupportable. Bon. Ce n'était pas le moment de piquer une crise, sinon personne n'allait vouloir de ses merveilleux plats à l'odeur alléchante et au goût subtilement épicé. Arquant un sourcil hautain, Ji-Sung l'écouta attentivement.

« Mouais. C'pas moi qui vais t'aider beaucoup sur ce point. J'pensais bien que c'était le seul endroit à peu près sécurisé dans ce monde de merde, mais c'est pas le cas. »

L'irritation plaquée sur le visage, Ji-Sung toisa son interlocutrice avec méfiance. Qui savait ce qu'elle dissimulait sous son air maladif et perdu ? Enfin bon. Puisqu'elle était là, elle pouvait servir de cobaye. Toute personne n'ayant pas l'estomac résistant n'allait pas faire long feu par ici, le cuisinier en était certain. Sans plus attendre, il prit un bol et le tendit à la femme :

« T'as vraiment une tronche de cadavre desséché. Si tu manges pas un bout, tu risques d'être aussi utile qu'une tong en Antarctique plus tard. Tu piges ? »

Ji-Sung posa sa main libre sur sa hanche, fusillant du regard la nouvelle venue. Déjà que ça le tuait de rendre service à une gourde, elle n'avait pas intérêt à refuser.

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Jeu 2 Juil - 0:57
Je pense que je parais étrange, ou inconvenable. Peut-être les gens en ce monde pensent-ils différemment au point d’avoir leurs propres mœurs ; cela n’était-il pas déjà en partie le cas avec les deux premiers êtres que nous avons rencontré, Al et Cydna ? Une sorte d’aigreur dans leurs mots, alors que notre rencontre a été si douce.

« Mouais. C'pas moi qui vais t'aider beaucoup sur ce point. J'pensais bien que c'était le seul endroit à peu près sécurisé dans ce monde de merde, mais c'est pas le cas. »

Il y a pourtant dans cette phrase tant de choses que j’aimerais demander. Tant d’informations nébuleuses se succèdent, mais il semble de plus en plus que je n’aurai pas l’autorisation de poser la moindre question. Pourquoi cette femme semble-t-elle aussi hostile que « l’Esquisse », comme semble se nommer ce monde qu’elle déteste ? J’ai parfois l’impression que nous sommes tous deux sur un champ de bataille inconnus, sur lequel nous nous contentons de marcher en essayant d’éviter les obus.
Tandis que je me résigne à cette idée que la Base que j’aimerais tant connaître est un lieu dont l’accès m’est interdit, la jeune femme aux cheveux rouges me tend l’un des bols que je regardais plus tôt.

« T'as vraiment une tronche de cadavre desséché. Si tu manges pas un bout, tu risques d'être aussi utile qu'une tong en Antarctique plus tard. Tu piges ? »

Légèrement surprise, je fixe d’autant plus mon interlocutrice. Il reste encore beaucoup de choses que je ne comprends pas, apparemment, puisqu’il me faut encore quelques secondes de perplexité pour en venir à la réplique suivante :

« Merci.. Je n’avais en effet pas beaucoup mangé. »

Je ne fais pas de remarque sur la façon dont elle s’exprime, qui suis-je après tout pour en juger, malgré la dureté des qualificatifs employés ? Je ne me fais en réalité pas davantage prier pour m’installer non loin avec une fourchette en bois. Pour une raison qui m’échappe, j’ai saisi cet objet en premier, sans doute est-ce là une autre façon pour tous ces souvenirs de se manifester sans forcément employer d’image, qu’en penses-tu ? En revanche, je ne me souviens pas du plat que je vais avaler, ce qui ne m’empêche pas d’en porter un premier échantillon à ma bouche.

Titus, me permets-tu de m’étendre sur la dégustation, alors même que tu n’es pas en ma compagnie pour y goûter ? Cela fait du bien, d’autant plus que les goûts sont nombreux à se succéder sur ma langue. Je ferme un peu les yeux, comme j’en ai l’habitude lorsque j’essaie de mieux visualiser un souvenir, à ceci que je le fais maintenant pour apprécier le présent à sa valeur. Un présent où le simple fait de manger est un réconfort, où l’on se rend compte à quel point cela nous manquait avant de commencer. Où je me rends compte aussi à quel point je voudrais que tu sois là également, et regrette déjà que tu ne m’aies pas accompagnée pour vivre ce moment.

« C’est vraiment bon, merci à vous.. » répétai-je une fois, tout en continuant à manger tranquillement mais assurément. Peut-être aurai-je après cela plus de force et de facilités pour poser les questions qui me taraudent ?


Résumé : D'abord un peu surprise par l'hostilité de Kim, Trenca l'est encore plus lorsqu'il lui propose de manger, mais elle finit par accepter et déguster tranquillement en remerciant deux fois Kim.
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Lun 20 Juil - 21:02
Ji-Sung croisa les bras en toisant d'un œil mauvais la femme qui venait de s'asseoir. "C'est vraiment bon", qu'elle avait dit. Bah tiens, encore heureux. Il ne manquerait plus qu'elle repousse son plat préparé avec amour en arborant une moue de dégoût. Ce serait vraiment l'une des pires choses qui pourraient arriver au cuisinier officiel de la Base. Et puis, de toute manière, par les temps qui couraient faire la fine bouche n'était pas vraiment une bonne idée. D'autant plus que Ji-Sung avait trimé pour se procurer les ingrédients - il valait mieux ne pas savoir comment. Il se gratta la tête et regarda ailleurs. Maintenant qu'il avait fait à manger et ramené tout ce qu'il fallait, il ne savait plus trop quoi faire. Il se contenta de regarder les bonhommes en blouses cyan s'affairer à leur tour autour de la tablée, méfiant. Bizarrement, ils ne lui donnaient pas la même impression que ceux qui avaient enlevé l'étrange type aux cheveux blancs quelques temps plus tôt. Ceux-là avaient juste l'air... un peu perturbés. Et distinguer autre chose qu'une effrayante neutralité sur leurs faciès était plutôt rassurant, finalement.

Sans plus attendre, Ji-Sung s'assit sur la table sans ménagement et prit un bol de bibimbap, empoignant de son autre main des baguettes de métal - l'Esquisse n'avait pas intérêt à changer ses bonnes habitudes. Il jeta un regard discret sur la femme au courts cheveux noirs. Elle l'avait remercié deux fois. C'était trop, beaucoup trop. Un seul merci suffisait, sinon il perdait de sa valeur, passant de marque de politesse exigée à formalité surfaite. C'était ridicule. Ça faisait perdre de la salive pour rien, en plus, alors qu'elle pourrait être utilisée pour savourer le plat gracieusement offert par l'homme aux formes féminines. Au moins, elle ne l'avait pas appelé "Madame" - et c'était plutôt un bon point même si Ji-Sung le sentait arriver.

Il mélangea consciencieusement sa préparation avant d'enfourner une bouchée, se délectant de sa cuisine. C'était satisfaisant. Un peu trop épicé, peut-être, mais il avait du mal à vérifier les dosages avec les produits bizarres que lui fournissait l'Esquisse. L'alliance du riz moelleux avec les légumes croquants finement découpés en lamelles était, elle, parfaite. Ji-Sung n'en était que de meilleure humeur - même s'il était toujours assez négatif.

« Bon, au pire, pose tes questions, lâcha-t-il d'un ton désinvolte. Au pire t'as des gens là-bas qui pourraient peut-être te répondre, mais il m'inspirent pas confiance, perso. »

Résumé:
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Mer 29 Juil - 4:02
Le temps s'écoule quelque peu. Après l'avoir remercié, je me contente de savourer tranquillement, mais surtout de regarder autour de moi pour mieux prendre conscience du paysage dans lequel je me situe. Au-dessus, le ciel rose enivré ne cesse d'étaler ses fresques désordonnées. Au loin, il y a cette gigantesque cité décadente. Plus proche, ce bâtiment aux allures imposantes et aux nombreuses fenêtres. Est-ce vraiment à cela que ressemble une base militaire ? Il n'y a pourtant rien autour, comme si tout était condensé sur la hauteur.

« Bon, au pire, pose tes questions. Au pire t'as des gens là-bas qui pourraient peut-être te répondre, mais il m'inspirent pas confiance, perso. »

Je me retourne vers la femme aux longs cheveux rouges à côté de moi. Qu'est-ce qui l'a poussée à soudainement vouloir me répondre ? La simple attente ? Puisqu'on m'offre l'occasion d'obtenir les réponses dont j'ai tant besoin, je saisis le fil qui m'est tendu sans me faire prier. Prendre ce que je peux est devenu une habitude.

Mon regard se détourne un instant vers le groupe de personnes qu'elle désigne ; je crois me souvenir qu'ils étaient présents dans le yacht lorsque nous sommes partis du Phare. Puisqu'elle ne semble pas les connaître, je suppose qu'elle est restée dans la Base.. Ne souhaitant pas que la conversation dérive sur ce que nous observons, je pose sans prélude ma première question.

« Où cet endroit était-il, avant ? »

Résumé/HRP:
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Sam 1 Aoû - 17:03
D’un œil méfiant, le cuisinier officiel autoproclamé toisa son interlocutrice. Comme à son habitude, il lui avait déjà trouvé plusieurs défauts de taille : déjà, appartenir à la gente féminine rendait les choses difficiles ; de plus, elle était trop polie – trop louche ; et enfin, elle venait de poser une question étrange. Pourquoi s’embêter à vouloir connaître une information aussi futile que l’endroit où cette foutue base était avant ? Comme si cela allait changer quelque chose à sa vie. Pour Ji-Sung, cette nénette n’avait pas les idées en place. Elle ne commençait pas par le bon endroit. Cette question tombait comme un cheveu sur la soupe miso. Et c’était quand même embêtant – en plus d’être peu hygiénique.

Ji-Sung, suspicieux – comme s’il ne l’était pas déjà naturellement, prit une profonde inspiration puis répondit en ces termes :

« Loin. »

Loin. C’était toutes les précisions qu’il pouvait apporter.

« Dans un trou tellement paumé que même la campagne profonde aurait l’air civilisée à côté. »

Autant utiliser de belles images – belles du point de vue du locuteur, s’entend – pour qu’elle visualise.

Résumé:
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