[Couloir lambda] Si ce n'est de la parlotte, alors il y a un peu de jugeote?

Anonymous
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Dim 2 Aoû - 13:37
Que pouvait bien faire Monsieur le Maire, la plume dans une main, un vieux carnet de notes dans l'autre? Dessinait-il, notait-il, planifiait-il pour la survie de ses potentiels électeurs? Seul, il avait décidé de ne pas assister à la réunion, et avait laissé Charles se reposer dans un coin perdu de la base, où peu de monde pourrait le trouver afin d'en faire à nouveau son plat. Quels ignobles monstres pouvaient donc s'en prendre ainsi aux puddings, ses plus fidèles partisans des temps passés? La réponse, son esprit l'avait déjà trouvée, mais en temps de crise, il fallait savoir passer outre le détail.

Et alors que j'écrivais, adossé au mur de ce couloir, je tentais de me rappeler ma dernière entrevue, de noter les derniers détails, tout ce qui pouvait m'être utile. Monsieur le Maire se devait de prendre soin de son peuple, et ce carnet contenait maintenant tout ce que j'y avais ainsi écris sur les survivants croisés depuis peu, ce de manière à mieux m'y repérer, à distinguer ceux qui pouvaient se dévoiler utile à mon ascension, et ceux qui pouvaient me causer du tord. Je ne comptais pas me laisser écraser ainsi par une bande de "cyantifiques", par un nouveau culte blasphématoire qui avait su attirer la foule par des propos rationnels et une stratégie de survie aux semblants efficaces et organisés.

Mais plutôt que de noter la nature que je leur attribuais de suite dans mon carnet, je préférais attendre, car ma côte de popularité s'en trouverait bien rabaissée si de tels mots étaient trouvés... Les innombrables pages remplies sur ce culte ignoble de la Voix, sur ce peintre fou, ces foutues gelées, mes anciens projets des plus grandioses , et mes anciens partisans, tout cela pouvait être lu, mais pas des mots du présent qui rabaisseraient l'espoir auxquels ils s'accrochent, non, au contraire, mieux valait les suivre, pour mieux les faire chuter. Mais tout de même, personne ne devait lire ce carnet. Quel horrible pouvoir cela aurait-il pu donner, si ma recette du pudding fraise-chocolat tombait entre les mains d'un inconnu...

Clotaire remplissait alors son carnet d'une encre rougeoyante qu'il n'avait pu se résigner à laisser moisir dans sa cachette, et son but était de faire ressortir les qualités de chacun au sein de son œuvre. Ainsi, il pouvait, si ces notes tombaient entre de mauvaises mains, venir à en améliorer son image, prôner le fait qu'elles furent faites uniquement dans le but de privilégier les atouts de chacun dans de nombreuses stratégies. Cependant, par des signes et symboles dissimulés que seul lui pouvait discerner, il repérait les dangers potentiels, et leurs contraires. Dès lors que Monsieur le Maire souhaitait reprendre sa place, le souhait devenait ordre, et rien ne pouvait l'arrêter.

Après tout, il le faisait pour le peuple! Celui-ci pourra-t-il simplement se plaindre d'être à nouveau sous sa botte?

Mais tandis qu'il se gratifiait de telles pensées, d'autres l'envahissaient, lui faisait ainsi se poser encore une fois le problème qui le hantait depuis déjà quelques pages, le faisant retourner en arrière tandis qu'il frappait du talon contre le mur.


« Annabelle, deux "n", ou un seul "n"? »

C'était un prénom sur lequel il ne souhaitait pas se tromper... Chaque détail pouvait avoir son importance, lorsqu'il s'agissait de plaire en tant que Maire, surtout pour une tireuse aussi téméraire.

Ainsi, il laissa les deux "n" qu'il avait déjà marqué depuis quelques temps, se disant enfin que s'il y avait deux "l", pourquoi pas deux "n"?

Oui, Monsieur le Maire était un génie, et il le savait.



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Lun 3 Aoû - 22:50
Ses talons rouges claquent, il s'était déjà habitué à leur son. A la suite de la réunion, il avait directement filé, seul, pour réfléchir. Et pour s'éloigner du nombre impressionnant d'enfants qui habitent dans cet endroit. Il était partagé entre la compassion et… rien du tout.

Une bonne manière d'être utile… Il savait se battre. Ou plutôt, son corps était puissant. Mais pour lui, il ne le savait pas, alors sûrement pas dans les guerriers. Il n'avait pas spécialement envie d'explorer le monde, si c'est pour trouver des choses mignonnes mais dangereuse… C'est courir au suicide pour lui et donc pour le reste de son groupe. Donc explorateur est à proscrire aussi.

Puis un son similaire à son boucan résonne, un talon. Instinctivement, il assoupli ses pas pour faire un peu moins de bruit. Devant lui, un homme. Tout de rouge vêtu. Une obsession pour le rouge ? Était-ce là l'évolution de sa folie ? Après tout, il a les cheveux et les talonnettes rouges, donc à quand les habits rouges aussi ? Non, non. C'est stupide. Complètement. Cette couleur n'a rien à voir avec le reste. Pourtant il s'était arrêté à quelques mètres de cet homme. Le moins qu'on puisse dire est que s'il cherchait à être remarqué, cela fonctionnait.

Une question. Qui n'appelait aucune réponse. Aucune.

« Deux n… Si c'est un prénom Français, alors c'est deux n et deux l… »

Mais il l'avait tout de même fait…

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Lun 17 Aoû - 18:53
Un son parvenait aux oreilles de Monsieur le Maire, et il n'en était pas d'un simple bruitage mécanique du bâtiment qui libérait parfois quelques claquements ici et là en vue de son récent déplacement. Le son d'une voix était parvenu à ses oreilles dégagées de la longue chevelure qui recouvrait son crâne, et ses pupilles se tournant alors vers la source, l'image d'un jeune homme amusant se dessina sur la surface lisse de ses deux rétines. Mais plus marquant que tout cela, ce fut un frisson qui lui parcouru l'échine.

Était-ce un frisson empli d'une colère dévorante, ou d'une joie exaltée? J'hésitais en voyant ce personnage, sa couleur... Mes lunettes ne me trompaient pas. Ses cheveux, ses ongles, ses magnifiques chaussure de bon goût, rouges... Mon esprit ne pouvait que me laisser le choix divinatoire sur l'identité de cet être.

Monsieur le Maire avait ressenti à travers ces couleurs de deux choses l'une. Ou cet être était avec lui, ou il lui faisait face. Tout pouvait paraître précipité, mais ainsi été fait l'esprit de Clotaire, toujours sur ses gardes! Ces couleurs, étaient-elles celles d'un partisan qui suivait ses idéaux, ou d'un adversaire qui reprenait son exemple de beauté d'une grande réussite? Ces mots, étaient-ils une aide à ce cher Monsieur le Maire, ou une provocation d'opposant, une insulte à son intelligence?

Clotaire n'en savait rien, mais nul ne peux en douter: lorsqu'il s'agit de telles éventualités, Monsieur le Maire se met de suite à enquêter dans la plus grande finesse qui soit...


Conservant ce sublime -mais intimidant- sourire tranchant qu'était le mien, je tapais une dernière fois le mur de mon talon pour me redresser. Dans un geste classieux, je fermais mon carnet pour le ranger au sein d'une poche intérieure à mon manteau, et du dos de ma main gantée de noir qui tenait la plume recouverte d'encre rouge, je remontais mes lunettes, mon regard transperçant le verre pour parvenir jusqu'au visage de cet inconnu. Et ainsi, ma  splendide -mais parfois étrangement malsaine- voix s'éleva.

« Il me semble ne pas vous connaître, Monsieur...? »

Monsieur le Maire usait là d'un puissant arsenal: la phrase courtoise banale. Une telle phrase si souvent utilisée dans l'ancien Monde, mais qui ici pouvait avoir de nombreux effets, et qui face à l'état mental de certains pauvres êtres de ces lieux savait faire ses preuves. Clotaire l'utilisait souvent en toute première phrase pour juger ceux qui lui font face, mais bien vite, si ce n'était à la phrase suivante, des mots orchestrés de manière bien différente pouvaient sortir de ses lèvres...

Mais pour l'instant, il attendait une réponse, jouant de la plume entre ses doigts et se gardant une remarque en son fort intérieur.



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Lun 17 Aoû - 19:35
Le sourire de cet homme lui faisait froid dans le dos. Mais que pouvait-il en penser, lui qui possède un sourire faisant plus comprendre que l'autre va mourir que montrer sa joie ? Pas grand-chose. Son corps avait-il était modifié aussi ? Etait-il au courant que cette expression mettait plus mal à l'aise qu'autre chose ?

Et sa voix. Un poil plus aiguë que la sienne, mais dont le son lui semblait tout aussi malsaine. Quoi qu'il avait l'impression que cela l'était moins pour son vis-à-vis que pour lui. La subjectivité sans nul doute. Les mêmes questions tournaient dans la tête de Tzòker. Etait-il comme lui ? Ou était-ce naturel chez cet homme ? Toujours est-il qu'il devait répondre à cette question somme toute légitime.

« Tzòker, je suis ici depuis hier... Et vous êtes ? »

Non, il ne le connait pas. Il n'avait jamais entendu parler de cet homme, après tout, il n'est pas là depuis longtemps. Mais il voulait réellement savoir qui il était, quelle était son histoire et s'il était comme lui. Alors il essai de contrôler son expression, pour en afficher une neutre. Puisque n'importe quelle autre serait dangereuse pour son image ou pour l'interprétation de son caractère. Cependant, même neutre, elle était malsaine, avec ses petits yeux, ses sourcils arqués, en hauteur et sa bouche se voulant rectiligne mais formant un léger sourire.

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Mar 18 Aoû - 11:22
La réponse fut rassurante, et su réchauffer le tendre coeur de Monsieur de Maire d'une bien douce chaleur, celle de la victoire secrète. Ils étaient sur le même niveau, car tous deux n'étaient présents ici que depuis hier. Enfin, si cet homme se trouvait ici, en ce monde, depuis seulement hier, cela ne pouvait être que mieux, car il s'en trouvait là d'une opposition inexpérimenté (s'il en était d'une)

Tzòker, le nom ne pouvait pas pas mieux jouer avec l'accoutrement de cet homme, sans tomber dans la pâle copie... Geste un tant soit peu ingénieux, je me devais de le reconnaître. Mais il ne semblait pas me connaître, et définitivement, moi non plus. Jouait-il des mêmes cartes que moi?

Non, j'avais réussi à me débarrasser de certaines taches qui noircissaient ma société, il n'était pas temps d'en trouver une nouvelle proche de mon égale... Peut-être faut-il croire que j'aime trop le défi pour ne pas m'empêcher de me porter vers de telles pensées!

En effet, la palpitation qu'avaient offerts des groupuscules tels que le culte de la Voix, malgré les enragements et les rides cachées que tout cela lui avait procuré, lui redonnaient toujours l'envie du combat qu'est le sien, et l'empêchaient de se reposer sur ses lauriers. Mais, trop prit dans son élan, Monsieur le Maire se rappela alors qu'il avait déjà un ennemi, et qu'il n'était plus la peine d'en créer un nouveau qui, à mieux y regarder, semblait bien peu intéressé par de quelconques élections (bien qu'il ai toujours pu en être de l'inverse).

Ces cyantifiques, ces saletés... Face à eux, plutôt que de me créer des opposants, je ferais mieux de les prendre tous comme partisans, et de faire du mieux que je le peux pour rallier tout survivant à ma cause...

D'un geste rapide et, malheureusement, inévitable, Monsieur le Maire se glissa sur le côté de Tzòker, lui entourant les épaules d'un de ses bras drapés de rouge, laissant sa main gantée tomber sur le bas de l'omoplate de l'individu. Il se présenta alors comme s'il parlait à un vieil ami, ayant bien changé son ton et son sourire, qui se dévoilèrent de suite bien plu amicaux malgré le vouvoiement incessant.

« Je suis Clotaire Delange, Maire de la splendide ville qui se tient non loin et qui lutte sans cesse pour le peu qu'il lui reste! Cependant, veillez à toujours m'appeler Monsieur le Maire, je vous en serais reconnaissant... »

Son visage, trop proche de celui de son nouveau camarade improvisé, dévoilait sur ses deux lèvres fines une légère portion de cicatrice que la toilette hâtive de ce matin n'avait pas su cacher dans son entièreté, le maquillage s'était faiblement estompé à cet endroit précis.

Quelle trogne amusante... Mais bien moins ravissante que la mienne! se disait-il enfin, cachant toujours sa véritable pensée qui le dérangeait quant à la figure de Tzòker.

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Ven 28 Aoû - 15:41
Rapprochement physique… Depuis toujours, ce genre de chose ne présageait rien de bon. Surtout en ce monde, il faut le dire. Alors Tzòker ne put s'empêcher de se mettre sur ses gardes, prêt à repousser l'invasion. Quand bien même l'homme semblait plus amical qu'il y a quelques instants, il ne pouvait pas s'empêcher d'être mal à l'aise, l'expérience avec Play l'a vacciné et il ne tient pas à ce que cela recommence.

« He bien… Enchanté, monsieur le maire… »

La question était, était-il réellement un maire élu au suffrage ou juste une auto-proclamation ? Ce monde ne semble pas avoir assez d’organisation pour mettre en place un vote, la preuve est qu'un groupe d'individus, plus louches les uns que les autres, a du prendre les choses en main. Mais il préférait jouer la carte de la prudence, ne pas le froisser. S'il savait qu'il pouvait s'en sortir contre un gamin, il était bien incapable d'imaginer une quelconque confrontation avec un adulte.

« Hem. Pouvez-vous me lâcher, s'il vous plaît ? »

Définitivement, cela le mettait mal à l'aise. Quand bien même dans la « réalité », Tzòker était plutôt du genre tactile.

« Si je puis me permettre… Que faites-vous ici ? »

Après tout, s'il était le maire de la ville, sa place n'était-elle pas en ville, justement ?

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Dim 27 Sep - 11:41
Enfin reconnaissait-on mon titre avec bonté ! Le doute n’avait plus sa place, ce petit Tzòker n’était autre que l’un de mes partisans, empli de politesse ; voilà qui compensait les quelques défauts lui étant attribuables !

Offrir à voir une forme de loyauté quelconque à Clotaire, ou n’importe quel geste qu’il pouvait appréciait comme tel, c’en était bien là des meilleurs moyens pour s’attirer ses « faveurs », que cela ait pu se dévoiler positif ou non…

Mon bras s’éloigna alors de son corps, comme pour répondre à sa première demande que je lui fis l’honneur d’orchestrer. Mais, ah, dans sa cogitation, il en était venu à un minimum de raisonnement… Quelle était la raison de ma présence en ces lieux ?

Pensez-vous, Monsieur le Maire ne se trouvait pas hors de la ville pour rien, et ses attentions, à ceux qui connaissaient ses pensées, étaient plus limpides encore qu’un mur de gelée poli. Mais, si l’on ne peut véritablement contrôler ses opposant, les partisans sont bien plus manipulables, et de ce fait, ce sont le plus souvent les sujets d’innombrables mensonges de toutes sortes.

Me positionnant alors à nouveau face à ce cher Tzòker, j’appuyais le bout des doigts déployés de ma main droite contre mon torse, dévoilant en ce geste l’importance vitale de ma présence en ces lieux.

« En tant que Maire, je me dois de m’assurer de la sûreté de ma ville, mais aussi la tâche m’en est-elle incombée d’aider à mener toute opération la concernant ! Que serait Monsieur le Maire s’il ne s’impliquait pas pour ceux qui ont mis tous leurs espoirs en lui ? »

Monsieur le Maire ne pouvait laisser s’éteindre le sourire dessiné sur son visage, ce sourire qui avait tant contribué à son image, celui qui avait marqué son peuple tout ce temps lors de ses nombreux discours, et qui, légèrement déformé, avait pu hanter l’esprit de ceux qui furent sujets de certaines de ses colères, ce rictus impliquant alors pour eux le mauvais moment à venir…

« Je compte sur la coopération de cette organisation afin que tout revienne à l’ordre, que mes citoyens puissent à nouveau retrouver le calme qui emplissait mes splendides rues !

Mes rues. Mes citoyens. Pas les leurs.

« Et vous, Tzòker ? Quelles raisons vous amènent en ces murs ? »

S’intéresser au partisan. Soutirer des informations. Préparer, prévoir, en en apprenant plus sur tous et toutes. N’est-ce pas, après tout, en partie le travail des Logisticiens ?


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Dim 27 Sep - 17:01
Il l'avait enfin lâché. Tzòker souffla légèrement, rassuré d'être écouté. Le « maire » semblait avoir apprécié de ne pas être contrarié. Cela pouvait sembler logique, mais c'était une notion bien floue en ce monde. Un peu plus détendu, mais toujours prêt à partir au moindre pépin, il écouta ce que son vis à vis avait à dire. Visiblement, il prenait son rôle au sérieux et voulait réellement faire quelque chose pour ses citoyens. Même si cette idée le dérangeait un peu, quelque part.

« Cette organisation ? Vous voulez dire, les cyantifiques ? Ces hommes que l'on a vu tout à l'heure ? »

Se servir de ces hommes semblait être logique, au vu de son caractère. Mais reste que cette idée lui semblait mauvaise. Il n'avait pas confiance en ces personnes, comme il n'avait pas confiance en Clotaire. Vu l'organisation actuelle des choses, si les dessinateurs tentaient quelque chose contre eux, ils seraient vite mâtés...
La question lui revenu en pleine face tel un boomerang.

« Un abri. Et je réfléchissais. A ce que je vais faire par la suite. »

A son rôle, en quoi serait-il utile ? Est-ce qu'il a vraiment envie d'être utile pour eux ? Est-ce que cela vaut vraiment la peine de lutter ? D'un sens, heureusement qu'il a croisé cet homme dans ce couloir, où il serait partis dans une longue réflexion qui l'aurait rendu fou.

« Je suis assez bon de mes dix doigts. Du moins, c'était le cas avant que je n'arrive ici et que je n'ai cette apparence. »

Il n'en dira pas plus.

« Avez-vous une idée de votre prochaine marche à suivre ? »

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Anonymous
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Sam 24 Oct - 18:00
Cyantifiques, le mot prononcé à voix haute suffisait à raviver certaines pulsions propres à Clotaire… Mais, le terme d’organisation se rattachait bel et bien à ce groupuscule, et ainsi Monsieur le Maire répondit à l’affirmative d’un mouvement de tête face à la courte suite de questions de Tzòker, ayant croisé les bras au même moment.

« Un abri. Et je réfléchissais. A ce que je vais faire par la suite. »

Un abri ? Cette vilaine trogne ne faisait pas partie de leurs troupes, il s’était réfugié, certainement désorienté… Avait-t-il même pour but de rester ? Ah, s’il pouvait leur tourner le dos, j’en tirerais avantage bien assez vite !

Le rictus de Monsieur le Maire ne s’était tu que lors des infinies syllabes de ce mot débutant par cyan et se concluant par ique, et ainsi n’avait-on pu voir le nouveau qui aurait pu se dessiner sous sa pensée. Grâce à cette merveilleuse carte qui s’offrait à lui, les idées fusaient, et une dont la fraîcheur lui sembla acceptable arriva, se heurtant à ce génie qu’il se disait posséder. Foutaises, d’ailleurs…

« Avez-vous une idée de votre prochaine marche à suivre ? »

Il était trop tôt pour m’exalter et dévoiler mes véritables plans dans une prestation digne de ma personne… Et puis, que voulait-il ? Que je lui exhibe ma campagne, ou lui vienne en aide au sein de ses quelques problèmes existentiels par des pseudos-plans censés provenir de ma position d’une bassesse m’étant mal attribuée ?

Les pensées du Maire s’imprégnaient d’une plainte absurde, et ce même si elles n’en avaient aucune raison valable ; mais après tout, il en allait de sa nature. Tzòker, quant à lui, aurait peut-être mieux fait de fuir… Les bras de Monsieur le Maire commençaient à se déplier, et bien vite, ses mains tournoyèrent lorsqu’il décida enfin que répondre.

« Eh bien, j’ai pour devoir de connaître mieux que quiconque mes citoyens –et potentiels électeurs-, ainsi fais-je un compte rendu des personnes présentes ici et là afin d’avoir connaissance de vos capacités, que nous optimisions nos stratégies non sans user en elles de notre humanité ! Comprenez qu’il est inutile de tenter de défendre cet endroit si nous ne nous connaissons pas suffisamment entre nous… Qu’est-ce qui nous pousserait à nous aider les uns les autres, sinon ? »

Un discours court, touchant et humaniste, pensa-t-il. Pas dénué de vérité pour autant, cependant… Et ces mots dits, Monsieur le Maire sortit de sa poche interne son fameux carnet, s’emparant de la plume qu’il se rendit compte avoir fait glisser dans sa manche par réflexe lors de la conversation. Ses oreilles bourdonnaient. Avait-on parlé de lui, quelque part ? Bah, peu d’importance –si ce n’était pour lui-, la pointe de sa plume se heurtait déjà à la dernière page précédemment ouverte de son carnet, soit celle opposée aux derniers écrits sur cette Annabelle. Tout en continuant la discussion, il inscrivait quelques informations sur Tzòker –sans avoir connaissance de cet accent qui surplombe le o-, ce dans les normes de ses écrits précédents en vue de leur véritable but.

« Pour ce qui en est de la suite, tout dépendra de la coopération de chacun, en vous y comprenant, bien sûr, mais j’ai bien quelques planifications qui permettront de redonner du moral à tous une fois le plus dur de la tâche accompli. Ce qui est utile à la survie n’est pas que matériel. »

Et ce qui n’est pas matériel n’est pas utile qu’à la survie… Mon image en dépend ! Mon regard se redressait vers ce cher Tzòker, et j’appuyais du dos de mes phalanges sur la monture de mes lunettes, la plume se frottant contre ma merveilleuse chevelure.

« Certainement vous demanderais-je votre aide pour cela… Mais entre-temps, dîtes-moi : Qu’êtes-vous capable de faire de vos dix doigts ? »


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