[Fin du J14][Quelque part] On s'amuse bien.

Anonymous
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Mer 15 Fév - 1:18
Note : Ce RP fait suite à celui de l'entrée (Al et Cydna partant ensemble au secours de ce pauvre Imogen), mais avec une petite ellipse sur ledit sauvetage en question.
(PS : Amelia, je ne t'ai pas oubliée. ♥ dès que le J16 ouvre, je poste notre RP)


- Fichue flotte...

Ou comment exprimer en deux mots seulement qu'Al ne s'était toujours pas remis de ses péripéties de la journée. Certes, il avait agi en héros en manquant de mourir pour éteindre une alarme, qui finalement aurait juste été vaincue de la même façon s'il avait juste déclamé des poèmes sur le toit. Encore une superbe journée. Qui se finissait par une considération des plus joyeuses. À savoir : pour la "nuit" qui pouvait tomber d'une seconde à l'autre, lui et sa charmante camarade blonde étaient SDF.

Contraints de choisir entre l'humidité et les hasards d'une Ville en ruines qu'ils avaient peu visité, ils avaient pris la seconde option pour le meilleur et pour le pire. Devant eux s'étalait donc la Ville, ramassis de Pompéi après un carnaval déjanté, mais rien de bien nouveau pour quelqu'un qui avait déjà râlé devant les excentricités de la Base. Enfin, à quelques détails près.

- Quoi de mieux que de finir la journée dans un coin potentiellement dangereux...
maugréa Al, transpirant de bonne humeur et d'optimisme.

Il avait déjà raconté sa journée à Cydna. Ou plutôt, la partie qu'elle aurait le droit de savoir : la réunion foirée du matin, l'état des lieux, l'alarme à la con, les sous-sols de malheur. Non, il n'avait pas discuté avec Imogen. Il n'avait pas non plus été grillé par son sosie cyantifique. Et il n'avait pas rêvé cette nuit (de toute façon, qui s'en souciait ?). Le bilan de sa journée était assez dramatique, quand il repensait, mais moins pire que celui de la veille qui se résumait à "J'ai voyagé dans une plaine poursuivi par un piège à loup et une plante géant pour aller écouter un groupe de gens qui font des expériences sur une porte, le tout en risquant ma vie, et je n'ai rien appris à part que la fille à côté de moi est suicidaire". Enfin, ce ramassis d'anecdotes n'avait été là que pour amorcer le sujet suivant, à savoir :

- Et toi, "bien passée" ta journée ?

Cette fois, il avait pris la peine de mimer les guillements. Pour s'assurer que le second degré était plus qu'évident. Parce qu'avec une telle humeur, il n'avait même pas les tripes d'intimer un simple "Et toi, qu'est-ce qui ne va pas ? Il a l'air de s'être passé des choses car tu es mal en point, ce qui génère chez moi de l'inquiétude".

Ça ne lui allait pas. Et ce n'était peut-être pas ce que Cydna voulait entendre.


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Anonymous
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Lun 20 Fév - 12:24
Le côté pratique de cet homme dans le corps d'une poupée de papier, c'est qu'il est plutôt léger. Bon, il y a toujours le poids de son encre mais je pense que n'importe qui ici serait plus lourd que lui. Et alors que vous l'aviez sauvé d'une mort certaine, il indiqua un quartier où vous pouviez potentiellement résider à la place de la base. Et entre nous, il est hors de question de dormir dans un coin aussi pourri par l'eau. Alors, suivant son conseil, tu pars chercher un toit dans la ville. Avec le rouquin. Encore. Il peut pas te lâcher un peu ? Ça y est, il te retrouve et paf, il te colle !

Alors oui, admettons qu'il ait fait quelques trucs plus ou moins utiles dans la base. En fait, il a surtout éteins l'alarme, c'est surtout ça. Non parce que le reste, il a rien foutu. Ou il a foiré, comme il le fait chaque fois. Ce type a deux mains gauches, comment tu veux qu'il réussisse quoi que ce soit correctement ? Et il se plaint, encore et toujours… Comment fais-tu pour le supporter ?
Oh. C'est vrai. Pour la première fois depuis… Bah depuis que tu le connais, tu ne l'écoutes que d'une oreille, sans faire réellement attention. Tu avances, regardant droit devant toi, en silence, rassemblant le peu d'attention que tu peux avoir sur ce qu'il se passe autour de vous.

« Quoi de mieux que de finir la journée dans un coin potentiellement dangereux... »

Et c'est justement pour ça, qu'elle ne t'écoute pas vraiment, crétin.
Tu as bien pris conscience, tout à l'heure, que ce lieu restait dangereux. Lorsque vous vous êtes précipité vers la base avec le diablotin, tu avais remarqué les quelques mouvements étranges du coin, mais tu n'étais pas tellement en état de réagir plus que ça. D'autant qu'au final, vous avez pu rejoindre votre destination sans trop d'encombres.
Alors tu avances, attentive à tout, sauf au rouquin. Limite, s'il ne suivait pas, tu ne le remarquerait même pas.

« Et toi, "bien passée" ta journée ? »

Enfin, tu te retournes vers lui. Même si j'aurais préféré que tu reste concentrée sur autre chose que cet inutile. Tu avais bien entendu le ton ironique, le second degré dans sa voix. Mais tu ne savais pas spécialement quoi lui répondre. Alors pendant quelques instants, tu restes silencieuse, ton regard fatigué posé sur le matheux.

« … Comme un lendemain de course vers le suicide. Comme une journée où j'ai bien cru que la base allait être détruite sans que je puisse y faire quoi que ce soit puisque j'étais loin de celle-ci. Comme une journée de retrouvailles à la fois heureuse et malvenue. Comme un mal de crâne immonde qui me fracasse les sens depuis hier. »

… Un mal de crâne ? Mais. Tu n'as pas de mal de crâ…
Oh. Je suis le mal de crâne ? C'est une jolie manière de m'appeler pour éviter de passer pour une folle… Mais tu sais bien que je ne suis là que pour ton bien, non ?
Si, tu le sais au fond.
Tu le sais car toute seule, tu ne sais rien faire du tout.

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Mar 21 Fév - 0:19

Pendant que la blonde répondait, le rouquin maugréait, du moins par l'affichage d'une moue qui n'avait rien d'un sourire. Oh, il avait déjà prouvé que Cydna était une foutue pessimiste (suicidaire), sans doute encore plus qu'elle, alors il n'était pas étonné de la voir rappeler une énième fois ce qui n'allait pas. C'était scientifique : la joie était un gaz volatile et introuvable, peut-être même un combustible de sa trompette pyromane.

« Un mal de crâne ? »

Son regard parcourut Cydna de haut en bas. Puis remonta, s'attardant sur les vêtements qui ne suivaient aucune mode, sur ces jambes qui paraissaient sur le point de tomber. Sur un visage qui avait certainement été plus beau, quelques jours auparavant, mais qui avait toujours été en guerre. Deux yeux à la fois distants et concentrés. Il ne savait rien de Cydna, sinon son prénom, et ce que n'importe quel abruti aurait pu deviner au premier coup d'oeil. Et pourtant, il comptait sur cette fille, presque autant que sur lui-même. Super.

Est-ce qu'ils pouvaient ignorer qu'ils étaient crevés, gavés, essouflés, pour se concentrer sur ce qu'ils avaient à faire ? C'est probablement ce qu'il fallait faire, plus que d'une possibilité. Mais alors, il n'auraient plus de conversation et marcheraient comme des fantômes, aux aguêts du moindre objet - et surtout dénués d'attention l'un pour l'autre. Puis peut-être que l'un tomberait, sans que l'autre s'en aperçoive.

« Et donc ? Tu peux préciser ? »

Il demandait aléatoirement, conscient que c'était plus une requête amicale qu'une nécessité "pour la survie de l'Esquisse". Inconscient, par contre, qu'il montrait son attention de façon encore une fois maladroite, mais aussi sincère qu'il pouvait l'être. Il se retourna dès lors, continuant à marcher.

Imogen, comment je fais pour appliquer tes "conseils", moi ?


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Anonymous
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Jeu 9 Mar - 11:22
« Un mal de crâne ? »

Un mal de crâne qui te dépasserai.
Un mal de crâne dont tu ne voudrais surtout pas en savoir plus.
Je t'assure, gamin, tu ne voudrais pas savoir. Et elle ne veut pas que tu saches, pas vrai, Cydna ?
Après tout, que restera-t-il de toi si la seule personne qui t'estime, qui te sur-estime sur tes capacités, malgré tes tendances suicidaires, se rendait compte que tu étais seulement folle ?
Oui, folle. Car tu n'arrives tellement pas à décider par toi-même que tu es obligée d'avoir une voix dans la tête.

Il te regarde. Il te sonde. Il cherche quelque chose.
Mais tu n'en as cure sur le moment, tu es trop fatiguée, tu veux juste aller dormir.

« Et donc ? Tu peux préciser ? »

Et puis, il se montre curieux.
Depuis quand pose-t-il des questions sur toi ?
Depuis quand s'intéresse-t-il à toi pour autre chose que pour le défendre ?
Mais il recommence à avancer, comme s'il s'intéressait juste pour la forme.
Juste pour faire la conversation.

Mais. Toi, tu veux croire que c'est pour autre chose, n'est-ce pas ?
Tu penses que c'est parce qu'il ne veut pas te charger, te forcer, te prendre en pitié ?
Au final, ce type est peut-être celui qui sait le mieux te parler.

Mais tu sais bien qu'il n'y aura qu'une finalité.
Celle qu'il te laisse tomber parce que tu n'es pas la fille forte et raisonnée que tu laisses croire.
Alors toi, tu n'avances pas. Tu laisses la distance s'installer. Parce que tu as peur. Tu ne sais pas quoi répondre. S'il se retourne, il verra une petite fille timide, ayant simplement peur de se faire abandonner. S'il est capable de lire les signes corporels.

« Je... J'ai peur que tu me prennes pour une folle. »

Ta voix est plus faible, beaucoup moins morte. Elle n'est pas pour autant larmoyante, mais si on prête l'oreille, on peut entendre la faille que tu as au fond, que tu tentes de te débarrasser.

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Lun 20 Mar - 2:17
La voix de Cydna se faisait encore plus basse, plus misérable. Sentant qu'elle ne suivait pas, Al s'arrêta lui aussi, mais il hésitait largement à tourner les talons. Fallait-il qu'il y aille en parfait connard, comme cela avait si bien fonctionné avec Ziza, en la laissant pleurer si elle voulait sans jamais lui octroyer un regard ? Fallait-il qu'il utilise enfin cette fascinante compétence que l'on nomme parfois douceur ou tact ?

« Je ne suis plus à ça près, semble-t-il. J'ai croisé une gamine qui prétend être en réalité un mec de 40 ans, une femme qui prétend être un homme des plus virils, un type avec des cornes, un ciel rose... »

Et une fille qui a une main chauve-souris. Franchement, Cydna, tu penses pouvoir me surprendre encore plus ?

Il ravala la fin de sa phrase, sachant bien que ressortir les évènements de la veille ou autre n'était guère une excellente idée. À la place, il prit un air un peu plus sarcastique, si tant est que la phrase précédente ne l'était pas déjà, et précisa :
« Et puis, on m'a toujours pris pour un fou parce que je m'entretenais avec ma calculatrice, alors... On va dire que je peux parler. »

Même si Al passait son temps à se plaindre et possédait un seuil de tolérance plutôt proche du néant sur bon nombre de critères, il devait avouer qu'il était très mal placé pour juger de ce qui était raisonnable ou logique, parfois.

Enfin, au moins, grâce à ce trait d'humour, Cydna pouvait se rassurer : son interlocuteur n'allait pas se retourner. Il avait choisi de garder de la distance, d'oublier le culot qu'il aurait pu avoir pour regarder la blonde droit dans les yeux au moment où elle s'exprimerait. Il avait rétrogradé la folie au stade de rigolade, alors..

Il ne trouverait pas Cydna folle, ou du moins ferait comme si ce n'était qu'une banalité. Comme s'ils allaient se remettre à marcher et changer de discussion, quelques secondes après, une fois le "mal de crâne" explicité. Mais était-ce vraiment le bon choix ?

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Anonymous
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Mar 21 Mar - 13:31
« Je ne suis plus à ça près, semble-t-il. J'ai croisé une gamine qui prétend être en réalité un mec de 40 ans, une femme qui prétend être un homme des plus virils, un type avec des cornes, un ciel rose... »

Et une folle avec une main hideuse. Je t'assure que j'ai tout de même conscience de moi-même. T'as beau ne pas être un prix de beauté, je gâche tout. Mais je ne vais pas m'en excuser pour autant. Parce que si ça peut permettre à des connards de ne pas s'approcher de toi, je prends.

« Et puis, on m'a toujours pris pour un fou parce que je m'entretenais avec ma calculatrice, alors... On va dire que je peux parler. »

… Ce n'est pas le même niveau de folie, si tu veux mon avis, débile.
Mais ça t'a suffit pour pouffer très légèrement de rire. Non mais, tu es complètement à la ramasse, tu vas avouer quelque chose qui va juste briser votre relation et toi, tu rigoles juste avant ?
Non parce que n'espère même pas qu'il comprenne. On parle d'Al.
Al qui reste le dos tourné. Il s'est arrêté, mais il est prêt à s'enfuir à tout moment. Il ne te regarde pas alors qu'il a remarqué que tu n'avançais pas. Il s'en fiche. Il souhaite juste que tu craches le morceau, histoire de continuer à avancer pour aller se pieuter. Il s'en fiche, en réalité. Regarde-le, il veut juste que ça se termine pour aller dormir. Tu l'emmerdes avec tes craintes, tes angoisses et tes fragilités. Parce que pour lui, tu n'es pas fragile. Il a vraiment une image beaucoup trop belle de toi, et toi, tu vas la briser comme ça ? D'un sens, cela m'arrangerai. Plus vite tu te débarrasses de cet inutile, mieux je me porterai. Parce qu'il n'est que nuisance.

« Depuis le phare... Depuis mon acte suicidaire avec le bus... »

Au moins, tu admets toi-même que c'était du pur suicide.

Puis tu te mets à respirer pour reprendre des forces.
Tu devrais t'arrêter là.
Dire "non, rien".
Il ne mérite pas cette pseudo-confiance que tu as en lui.
Envoie-le chier.
Parce qu'il va te briser encore plus.

« J'entends... Une voix. Dans la tête. Qui commente sans cesse ce que je fais. »

Tu serres les poings, comme pour récupérer un peu de force.
Ta voix est bien faible, es-tu sûre qu'il va t'entendre ?

« Et je la supporte déjà plus. »

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Anonymous
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Sam 25 Mar - 1:21
Cydna, blonde suicidaire armée d'une trompette pyromane, à la main tordue, et qui maintenant entendait une voix lui parler - histoire de faire la total. Nul doute à avoir ; dans le référentiel de la Terre, tout comme celui du connu et du "normal", elle était tarée. Folle à lier, bonne à sombrer chaque jour un peu plus et à enchaîner les hôpitaux, voire à y rester. Et bien sûr, comme origine à ce merdier, elle avait mentionné le phare, leur glorieuse escapade. Ça faisait d'autant plus mal que c'était dit à haute voix, et pas par n'importe qui.

Qu'en aurait-il été, si la phrase était été "Et je te supporte déjà plus" ? Pourquoi avait-elle la voix tremblante, alors qu'elle aurait pu lui cracher au visage que tout était de sa faute ? Pourquoi, au lieu de s'inquiéter de passer pour une folle, ne lui disait-elle pas d'aller se faire foutre, avec ses idées à la con, son caractère de merde et son courage d'oisillon ?

Si Cydna avait dit les choses comme ça, dut-il s'avouer, ça aurait rendu les choses plus simples. Al aurait eu la suite de la scène écrite dans la tête et n'aurait eu qu'à jouer successivement le déni, puis les réconciliations larmoyantes qui auraient suivi. Et on aurait achevé le tableau sur un message d'espoir teinté de soleil couchant (enfin, on aurait trouvé une image ressemblant vaguement à un soleil pour faire le job).

Là, elle lui posait une colle.
Devait-il laisser son coeur fondre comme un marshmallow face à des quelques mots tirés d'un coeur fendu ? Devait-il au contraire respecter à tout prix son désir de maintenir la face et de garder ses distances avec le problème, quitte à passer pour le connard insensible qu'il était certainement ?

Faute de particulièrement savoir à quel extrême s'abandonner, il tenta de marcher au milieu, sur la maigre ligne blanche qui le séparait de chaque option. Autant courir sur des oeufs, ce serait plus facile.
Se retournant sans rapidité, les yeux un peu fuyants, il tenta d'avoir l'air à peu près sérieux sans en laisser échapper trop. Un demi-mur duquel il laissait dépasser la tête pour engager une discussion sérieuse.

« Donc.. hmm... est-ce que tu l'entends, là, maintenant ? »

La question à un dix mille livres.

« Et qu'est-ce qu'elle te dit ? »



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Sam 25 Mar - 13:07
« Donc.. hmm... est-ce que tu l'entends, là, maintenant ? »

Non, je suis silencieuse devant tant d'imbécilité.
Tu crois quoi ? Elle est presque en larme devant toi, et toi tu te demande si elle m'entend encore ?
Elle dit qu'elle ne me supporte plus, tu crois que c'est parce que je ne lui parle qu'un coup de temps en temps ? Contrairement à toi, moi je lui parle réellement. Je m'adresse à elle. Je ne lance pas seulement des monologues qui n'attendent aucune réponses.

« Et qu'est-ce qu'elle te dit ? »

Il est sérieux là ?
ELLE LUI DIT QUE TU ES UN CONNARD INSENSIBLE !
ELLE LUI QUE TU NE MERITE PAS SA CONFIANCE !
ELLE LUI DIT QU'ELLE NE DEVRAIT PAS CONTINUER A TE PARLER !
Parce que tout ça… tout ça, c'est juste ta faute.
Ou peut-être devrais-je te remercier ? Parce qu'après tout… Grâce çà toi, je peux lui parler, justement.

« Je… Ne suis pas certaine que tu aimerais le savoir. »

Mais si, dis-lui ! Dis-lui tout l'amour que je lui porte !
Après tout, toi aussi, tu te demande ce que c'est que cette réaction moisie.
Cesse ce blanc, ne fais pas durer le suspense.

« Elle te remercie… De lui avoir permis de me parler. »

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Anonymous
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Sam 25 Mar - 15:19
«Je… Ne suis pas certaine que tu aimerais le savoir. »

Le temps que le sous-entendu de cette phrase monte au cerveau et se dévoile sous ses plus cruelles possibilités, Al eut une sorte de mouvement de sourcils. Si je te demande, en théorie, c'est que j'aimerais savoir. Même s'il s'agit de "secrets de fille", vu mon humeur et le taux d'absurdité dans l'air, je ne suis plus à ça près.

Mais il y aurait potentiellement une raison bien différente, une raison qui le piquait bien plus à vif. La seconde phrase arriva comme un coup de hâche à ce moment-là, comme pour définitivement trancher le débat.

« Elle te remercie… De lui avoir permis de me parler. »

Bam.
Plein de questions de clarification lui vinrent naturellement à l'esprit, comme "Qu'est-ce que tu entends par, « permis » ?", "Tu pourrais donner d'autres exemples de paroles ?", mais il sentait que Cydna n'était pas là pou un examen scientifique de son problème. Enfin, disons plutôt qu'Al réservait cette discussion à plus tard, lorsqu'ils seraient tous les deux moins à côté de leurs pompes. En attendant, plutôt que de secouer le vase fragile dans tous les sens, il devait réussir à le poser délicatement sur une table glissante - sans le faire tomber. Alors que lui-même avait des rollers aux pieds et les mains moites.

« Supposons que cette voix, là.. te déblatère un tas de trucs, probablement sur moi tant qu'à faire, depuis hier, et que c'est pour une raison ou une autre de ma faute... »

Qu'est-ce que je ferais à sa place ?

...
Je vais encore passer pour un connard.


« Tu n'aurais pas envie de tout me cracher au visage ? demanda-t-il, le plus sérieusement du monde. De me dire clairement ce que je n'ai pas envie de savoir ? »

Sur le visage de Cydna, il n'arrivait pas à lire de réelle expression de haine. Et la guerrière n'avait témoigné aucune réelle hostilité depuis la veille, même à chaud. À ta place, j'aurais craqué depuis longtemps.
Mais même en supposant qu'elle était assez folle pour ne pas lui en vouloir à ce point, une autre raison évidente devrait l'empêcher d'hésiter à parler.

« Au moins pour ne pas être seule à en profiter.. »


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Anonymous
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Sam 25 Mar - 15:48
« Supposons que cette voix, là.. te déblatère un tas de trucs, probablement sur moi tant qu'à faire, depuis hier, et que c'est pour une raison ou une autre de ma faute... »

Oh, ne t'inquiète pas, mon chou, tu n'es pas le centre du monde.
N'ose même pas penser que tu es le centre de son monde.
N'ose même pas penser que tu es unique.
Tu n'es même pas le premier à qui elle en parle, pauvre tâche !

« Tu n'aurais pas envie de tout me cracher au visage ? De me dire clairement ce que je n'ai pas envie de savoir ? »

Pardon ? Je savais qu'il avait énormément de problèmes dans sa tête, mais je ne le pensais pas autant masochiste. Que vas-tu faire, Cydna ?

« Au moins pour ne pas être seule à en profiter…
- Ah. »

Ahah.

« Ahahahahahahahah ! »

Non, mais il est sérieux là ? Il est réellement masochiste ? Ahahahah ! Cydna, même toi, ça te fait rire ! Oh certes, pas de la même manière que moi mais tu trouves ça ridicule aussi.
Ridicule, comme tout ce que cet homme est.

« Il n'y a pas que toi… Tout le monde y passe. Même moi. Surtout moi.»

Oh, mais voyons, tu sais que c'est de l'amour !

« Et j'ai… L'habitude, quelque part. Je pensais juste… Qu'ici, j'en serais débarrassée. A croire que lorsque ce n'est pas ma famille… Il faut ce soit une voix dans ma tête. »

Tu lèves enfin le regard vers lui, plantant tes yeux fatiguée dans les siens.

« ça t'es déjà arrivé, à toi ? »

Non, tu penses bien…
C'est lui qui crache plus sur les autres, souviens-toi.

« Ou peut-être que toi aussi, tu feras comme elle. Après tout, c'est tellement facile… Puisque comme elle le dit, je ne suis qu'une lâche incapable. »

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Sam 25 Mar - 19:37
Cydna riait.
Cydna riait et c'était si jaune qu'on aurait pu repeindre les murs de la Base. La voir rire maintenant, dans une telle situation, collait à Al une sorte de malaise encore plus intense que le précédent. Un sentiment du type "Présentement, je ne sais plus où me mettre ni sous quel rocher me planquer".

N'osant alors pas l'interrompre, il l'avait laissée parler. Lui dire qu'il n'était qu'un gros égocentrique de première (ce que, contre toute attente, il savait déjà), qu'elle avait semble-t-il largement l'habitude de s'en prendre plein la figure. Et qu'il ne tarderait pas à faire pareil que cette fameuse "voix", ou tout ce qui a pu lui parler avant.

En quelque sorte, il avait déjà commencé. Que ce soit vis à vis d'elle, ou vis à vis de tout le monde. Il avait beau s'inclure dans le lot, c'était une auto-dérision qui ne menait à rien.
Mais ça, inutile de le préciser. Tu le sais déjà.

Son poing gauche était serré, le bout des ongles enfoncé dans la main. Ce n'était pas vraiment de la peur, ni même une sorte de panique muette qui le clouait sur place et le rendait incapable de parler. Il réalisait d'autant plus maintenant que l'Esquisse, ce n'était pas forcément les mains chauves souris ou le paysage burlesque. C'était un tas de situations, de dialogues et de phrases qui n'avaient pas leur place dans la réalité. Si un jour il sortait de ce merdier, il allait presque plaindre les personnages de séries ou de mangas. Encore qu'eux avaient l'assurance de la réconciliation finale.

Cependant, ici, il n'y avait pas de bouton pause pour se donner le temps de réfléchir. Tout au mieux avait-il pu prendre quelques secondes, celles où Cydna parlaient, pour se remettre la tête en place. Il balança à la blonde une phrase des plus banales.

« Désolé, Cydna. Je n'avais pas réalisé. »

C'était court. C'était cliché. Peut-être pas faux, mais il s'en voulait de n'avoir pas mieux à lui dire en premier.

Enfin, s'arrêter là ne lui ressemblait pas. Un air un peu plus assuré, il fit quelque chose comme deux pas en direction de Cydna, une fausse façon de se dire qu'il rentrait dans le tas et qu'il ne se défilait pas face à la conversation.

« Je ne suis pas d'accord avec toi sur le dernier point. Si cette.... cette "voix" te dit que tu es lâche et incapable, elle a tort. »

En temps que lâche incapable pur souche, j'en sais quelque chose.

« Même si je ne te connais pas aussi bien "qu'elle", je le juge au regard de tout ce que tu as fait ces treize derniers jours. Et plus particulièrement hier.... Les voix peuvent aller se faire foutre, elles ne sont pas à ta place. »

Intérieurement, il grinçait des dents. Ce n'était pas bien dit. Ce n'était pas ce qui sauverait Cydna. Ce n'était pas en lui disant qu'elle était forte ou qu'elle devait tout envoyer bouler que ça marcherait.

Mais la vérité était telle ; il n'avait aucune idée de quels mots pourraient réellement tout changer. Ni de quelle méthode règlerait son problème.

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Sam 25 Mar - 21:14
« Désolé, Cydna. Je n'avais pas réalisé. »

Désolé, j'avais pas réalisé Blaihblahblaih. J'ai remarqué, ouais. On a remarqué !
Personne ne réalise ! Parce que tu fais parfaitement bien l'illusion ! Tu sais très bien ce que les autres attendent, alors tu fais comme si. Tu l'as toujours fais. C'est aussi pour ça que tu as un très bon sens de l'observation. Si tu ne dis rien, personne ne peux voir. Sauf quand tu es trop fatiguée. Comme « ce soir ».

« Je ne suis pas d'accord avec toi sur le dernier point. Si cette.... cette "voix" te dit que tu es lâche et incapable, elle a tort. »

Ah oui ? Et il se fit à quoi, cet idiot ? A l'illusion que tu es capable de faire ?

« Même si je ne te connais pas aussi bien "qu'elle", je le juge au regard de tout ce que tu as fait ces treize derniers jours. Et plus particulièrement hier.... Les voix peuvent aller se faire foutre, elles ne sont pas à ta place. »

Il serait bien surpris, mon pauvre.
Oh ne joues pas les ingénues, tu sais très bien ce que je veux dire. Tu m'as refoulée tellement loin dans l'autre monde que je suis apparue à la place de ta main manquante. C'est assez drôle, d'ailleurs, que je sois quelque chose qui te manque en temps normal. Cela ne t'avais jamais traversé l'esprit ?
C'est ça, baisse les yeux et recule un peu. Retiens cet hurlement si tu ne veux pas qu'il t'abandonne sur place. Retiens cette envie de m'arracher de toi. Mais ce n'est pas en me planquant derrière ta main valide que cette vérité va changer.

« Je… Non… J'imagine… »

Justement, tu l'imagines.
Et maintenant ? Maintenant, tu t'avances, comme t'étant rendu compte d'une seconde chose.

« Allons-y. Le… L'endroit où dormir ne se trouvera pas tout seul. »

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Anonymous
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Dim 26 Mar - 22:40
Esquive.
Cydna avait-elle jamais coupé court à une conversation de la sorte ? Avait-elle jamais fui comme si elle tentait de cacher quelque chose d'absolument important ?
Et pourquoi planque-t-elle ainsi sa main chauve-souris ?

Al avait devant lui deux possibilités. Deux portes placées telles que s'il en ouvrait une, il n'était pas sûr de pouvoir la refermer, et encore moins certain de parvenir à retrouver la seconde.

« C'est vrai. »

D'un côté, il pouvait tout oublier. Se dire que Cydna avait juste ses propres problèmes à régler, qu'un voix la dérangeait certes mais que cela ne l'empêcherait pas d'aller affronter l'Esquisse par la suite. Cela revenait aussi à considérer qu'il ne pouvait absolument rien faire pour elle, que toute cette histoire ne devrait pas le préoccuper. C'était peut-être l'option qui préserverait le mieux le status quo.

« Allons-y... »

D'un autre côté, il pouvait insister. Lui attraper la main, au moins virtuellement, pour l'empêcher de fuir. Considérer que ces quelques secondes d'hésitation avaient une réelle importance pour Cydna, et que la pauvre était probablement sur le point de se briser. Quel sens à laisser les choses telles qu'elles sont si c'est pour donner l'illusion un moment avant que la situation soit irréparable ? Derrière cette porte, la blonde pourrait tout aussi bien finir par le détester, ou devenir plus folle que s'il avait respecté sa volonté.

Alors qu'elle avait commencé à marcher, il la suivit un peu, cherchant les mots qui ne mettraient pas les pieds dans le plat.

« Tu veux vraiment en rester là ? »

Rectification : qui enfonceraient le moins possible les pieds dans le plat.

« Enfin, je suis prêt à parier qu'il y a au moins une chose que tu n'as pas dite, sans doute bien plus d'ailleurs.. »

Mais je suis lâche, Cydna.

« Mais je ne compte pas t'y obliger. Si c'est ce que tu souhaites. »

Et affreusement incapable.


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Anonymous
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Dim 26 Mar - 23:11
« C'est vrai. Allons-y...  »

Tu respires. Tu avais peur qu'il cherche un peu trop. Heureusement qu'il est benêt et qu'il cherche pas plus loin que son propre bout du nez. Tu vois ? Quand je te disais que ça ne servirait à rien. Tu lui en as trop dit. Et il en a trop dit. Au final, te voilà encore plus misérable qu'au début. En parler ici ne résous rien. Parler n'a jamais résolu quoi que ce soit, et tu le sais. Combien de fois t'es-tu pris un revers de bâton parce que tu avais osé te plaindre auprès d'une « amie » ? Combien de fois t'es-tu retrouvée seule, lorsque tu commençais à t'ouvrir ?

« Tu veux vraiment en rester là ? Enfin, je suis prêt à parier qu'il y a au moins une chose que tu n'as pas dite, sans doute bien plus d'ailleurs… Mais je ne compte pas t'y obliger. Si c'est ce que tu souhaites. »

Allons bon. Qu'y a-t-il de bon à s'acharner ? Toi aussi, tu es d'accord, n'est-ce pas ? Ça fait deux personnes à qui tu parles de moi… Regarde donc dans quel état tu es maintenant. Cela ne te réussis pas. Cela ne te va pas. A chaque confession, tu sombres un peu plus dans la détresse. Restons ensembles. Restons rien que toutes les deux, sans que personne ne puisse nous empêcher d'être ce que nous voulons être. Ne les laisse pas te faire espérer pour au final te faire chuter d'encore plus haut.

Non, ce n'est pas ma faute, c'est toi. C'est toi qui oublie sans cesse que l'autre ne t'est d'aucune aide. C'est toi qui oublie sans cesse d'où je viens. C'est pour ça, moi, que je ne veux pas que tu te mêles à ces abrutis incapables. Tout au mieux, ces cyantifiques ont l'air plus débrouillards, mais le reste, que des boulets inutiles qui ne font que t'attirer des ennuis. Après, à toi de voir, mais je t'ai prévenue.

Tu te retournes vers Al, sourire fatigué aux lèvres…
Oui. C'est la meilleure chose à faire.

« Je… Je suis juste fatiguée. J'ai encore quelques… séquelles d'hier… Avançons. »

Il n'a pas besoin de savoir que je suis toi.
Il n'a pas besoin de savoir que ce que je te fais vivre, soi-disant, est bien plus doux que ce que tu as connu.
Il n'a pas besoin de savoir que pour toi, ce lieu ressemble bien plus à un paradis qu'autre chose.
Il n'a pas besoin d'en savoir plus sur toi qu'il ne connaît déjà.
Parce qu'il ne comprendrait pas.
Parce qu'il ne peut rien pour toi.

Résumé :
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