Anonymous
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Dim 1 Mai - 14:36
Qu'on se le dise clairement : nous n'avions pas grand-chose à faire ici, en vérité. C'est simplement une lubie, une lubie d'un homme de 45 ans coincé dans le corps d'une petite fille sans expressions. Nous aurions pu esquiver, partir autre part, faire autre chose, rester dans la base qui est de toute façon bien assez grande pour qu'on ne le recroise pas tout en vacant à nos propres préoccupations chacun de notre côté. Alors que faisons-nous dans cette tour à l'extérieure de la base, assez loin pour ne pas être dérangés par des personnes tournant autour, assez près pour l'avoir en visuel depuis la fenêtre ? Enfin, en visuel façon petit lego, au vu de la distance qui nous en sépare.

L'homme avait prétendu que lors de ses nombreux jours passés en ce monde avant la Grande Tempête, il avait élu domicile dans cette tour parce qu'elle lui donnait une vue imprenable sur toute la partie ouest de la ville, tout en lui conférant un calme réconfortant. Il nous avait alors demandé d'aller chercher les quelques produits de nécessité qu'il avait amassé par le passé et placé ici. Avec le chamboulement de la tempête et les agressions des objets, il n'avait pas pu passer par ici avant d'aller vers la base, nous avait-il dit. Ces produits ne concernait presque que lui, puisqu'il s'agissait d'éléments pouvant le soigner ou lui permettre de réparer sa peau. Il avait peur, avec les récents événements et ceux qui seraient à venir, que son papier ne se déchire plus et le rende au mieux méconnaissable, au pire très fragile. Et au vu de sa constitution, il ne pouvait pas y aller seul.

Alors pourquoi envoyer deux personnes pour une tâche aussi simple ? C'est de là que vient sa lubie. J'ignore le contenu des conversations qu'ils ont pu avoir ensemble pendant que j'étais en ville, mais il semblerait que cela l'ai motivé à nous obligé à y aller ensemble.

« Comprenez, vous allez chercher du papier et une colle spéciale que j'ai conçu. Si Cydna se fait attaquer alors qu'elle y va seule, elle va devoir se défendre. Avec sa trompette. Qui crache du feu. Et même si le matériel est dans une besace, si cela tourne mal, il y a un fort risque de dégradation. Si vous y allez à deux, l'un pourra prendre la besace pendant que l'autre attaque, minimisant les risques. »

Un argumentaire sensé, digne de l'un des membres de la logistique – compliment ou non – qui n'empêcha pas mon partenaire forcé de répliquer. De répliquer quoi, je n'en ai aucune idée, j'étais bien trop préoccupée. Préoccupée du chemin à parcourir, préoccupée des objets que l'on pourrait croiser, préoccupée de l'état de la tour et de la trousse de secours spéciale Imogen…

Préoccupée du fait que je vais devoir y aller avec Al.

Non pas que je m'inquiète de notre survie… N'en déplaise à ma main. Mais plutôt, qu'allons-nous pouvoir nous dire ? L'ambiance risque d'être tendue, et mon embarrassement face à lui va fortement participer à ça. Ça fait depuis le retour du phare que nous ne nous sommes pas vus. Et avec les événements qui s'y sont passés…


Non. Ce n'est pas ça.
C'est bien pire que ça.
Juste… Un rêve.
Un putain de rêve qui me donne encore envie de vomir.
Un rêve doux, joyeux, embarrassant mais euphorisant.
Un rêve qui confirme que tu n'as pas tous les neurones connectés entre eux.
Un rêve dont j'aurais aimé ne jamais me réveiller.

Oh bordel tes rougissements vont déjà commencer à me taper sur le système. Un rêve éternel ? Ma pauvre, tu aurais gâché ta vie avec ce type ! Je ne comprends décidément pas ce que tu lui trouves. Quand bien même ce prétendu rêve semble vouloir justifier ça, ce mec est dangereux. Il est dangereux parce qu'il est faible, geignard et crevard, pourquoi n'ouvres-tu pas les yeux ? Il t'a laissée te suicider sur l'entrée de la base et lui, que fait-il pour te remercier ? Te laisser dans ton coin. Et te donner une calculatrice. Wow. Cette preuve d'estime. J'en suis chamboulée.

Ce type causera ta perte, sûrement pas ta réussite, alors ôte-moi ce sourire de ton visage pendant qu'il en est encore temps.


Seulement là, côte à côte à la recherche de cette trousse de secours dans cette tour à moitié effondrée, je n'en ai rien à faire de ce que tu peux dire. Parce qu'il est mal à l'aise, je le vois.
Oui, mal à l'aise de se retrouver avec toi alors qu'il pensait être tranquillement sans toi à gérer ses petites affaires !
Il a rougit aussi.
De honte.

« Hm. Euh. Tu arrives à trouver quelque chose ? »

Tu verras. Tu comprendras que j'ai raison.

HRP:
Anonymous
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Dim 15 Mai - 1:38

Si Al avait pu recommencer le jour 14, il aurait annulé deux évènements majeurs.

Le premier était sa réunion avec les logisticiens. Un vrai massacre qui lui avait coûté du temps, des nerfs, des cheveux, et les quelques espoirs qu'il avait eu après le discours des cyantifiques rebelles. Bon, il aurait fallu mettre sa fierté en plus, mais elle avait déjà disparu la veille, de fait.
Le second n'était ni plus ni moins que la suite directe. Une discussion avec un certain adulte coincé dans le corps d'une gamine, et probablement la source de la...

« Si vous y allez à deux, l'un pourra prendre la besace pendant que l'autre attaque, minimisant les risques. »

Situation présente.

« Je suppose que je suis celui qui s'enfuit comme un couard avec la "besace" ? Je vois que tu as discerné quelle était ma capacité spéciale... »

Merci d'avoir pensé à moi ainsi, Imogen. Je suis ravi de t'avoir laissé une telle impression, tout ça tout ça.

Après un long regard de travers adressé à son camarade logisticien, le matheux inspira une nouvelle fois - dans l'air de ce coup fourré qu'il avait flairé à trois kilomètres. Même si la raison pouvait être réelle, Imogen aurait tout aussi bien pu le remplacer ; cela aurait été beaucoup plus pratique pour ramener ce qu'il leur demandait si gentiment d'aller chercher contre vents et marées. Ou même venir avec eux, plutôt que de les regarder s'éloigner avec ce petit air impassible qui devait largement cacher un grand sourire...

Le club des étoiles de mer aurait sa perte, pff.


Et maintenant, qu'est-ce que je lui dis ?

Alors qu'ils se rendaient vers cette fameuse Tour vers laquelle Imogen les avait dirigés, le silence se faisait légèrement pesant. Du côté de Cydna, ce n'était pas vraiment étrange, puisqu'elle rentrait facilement dans la catégorie des auditeurs capables de passer des heures sans piper mot. Ce qui créait le silence, outre le fait qu'ils étaient occupés (l'expérience prouvait que cela n'était en aucun cas un frein), c'était bien le silence d'Al. Il n'avait même pas balancé un seul commentaire depuis le départ. Ou du moins pas depuis qu'il avait exprimé son désaccord à Imogen. Et pas de théorie foireuse, ni de complot irréaliste pour désistuer les gamins de la Base de leur autorité qu'il était le seul à voir et à considérer en menace. Comme s'il voulait éviter un certain sujet, hinhin...

« Hm. Euh. Tu arrives à trouver quelque chose ?
- Non, mais rien d'étonnant s'il avait un tant soit peu caché ses affaires. »

Il aurait certainement pu rajouter un "Pourquoi est-ce qu'on fait le sale boulot à sa place ?" ou encore se demander une énième fois pourquoi Blaire n'était pas fichu de les accompagner. Mais il savait bien mieux que Cydna pourquoi... et n'avait que peu envie d'être questionné à ce sujet. De fait, il explorait minutieusement la tour où ils étaient désormais grimpés. Seuls. Au coeur de la Ville, mais avec une vue largement dégagée sur celle-ci et la Base. À l'intérieur, c'était par contre suffisamment le bordel pour se demander comment un être en papier avait un jour pu y vivre. Les ravages de la Tempête, l'ironie de ce monde, blablabla...

Il regarda Cydna quelques instants. S'était-il passé quelque chose de particulier au cours de la journée ? Il n'était probablement pas le seul à être préoccupé par quelque chose. Imogen avait-il décidé de lui dire quelque chose ? Il aurait été stupide qu'elle aussi ait été victime de songes en guimauves, d'autant que ça ne lui ressemblait pas.

« Bon, rien à cet étage. » lâcha-t-il avant d'emprunter les escaliers fins et légèrement alambiqués qui menaient au-dessus.

Les probabilités étaient proches du néant. Mais tourner autour du pot ne lui ressemblait pas, aussi profita-t-il allègrement de marcher devant pour donner un coup de pied dans la glace. Dans l'espoir de la briser.

« Dis, Cydna. Contrairement au plan initial... »

Nouvelle inspiration. Il tentait de donner à sa voix le rythme le plus calme possible. Ce qui ne l'empêchait pas de rougir bêtement par derrière.

« Si quelque chose nous attaque. Enfin, non, disons-le plutôt ; quand quelque chose nous attaquera... »

L'air était si calme qu'il était bien difficile d'imaginer que quoi que ce soit pourrait se produire, mais la Plaine lui avait fait admettre cette certitude. Impossible de savoir quand, il fallait simplement s'attendre à revoir les objets très vite. Pourtant...

« Je ne fuirai pas. »

Quelque part, une flammèche s'allumait...

Il se figea et se pinça légèrement l'arrête du nez. Qu'est-ce qu'il était en train de raconter, lui ?

« Pour ce qui est de la viabilité stratégique d'une telle démarche, à vrai dire... Aux dernières nouvelles, les logisticiens crachent sur la stratégie. »

Puis un feu naissait...

Alors qu'il venait de parler, il fit un rapide tour d'inspection. Cette fois, un sac était bien là, largement amoché. Il l'ouvrit et examina avec dépit ce qu'il en restait. Soit ils s'étaient bien faits rouler, soit ils allaient avoir une assez mauvaise nouvelle à lui annoncer. Enfin, au moins, cette nouvelle serait récompensée par certains potins croustillants, n'est-ce pas ? Même s'il oublierait volontiers tout ce qu'il venait de dire.

Un feu. Oui, c'était ça...
Un large et intense brasier.




La petite pièce était éclairée par une étrange lueur qui venait de loin...
Anonymous
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Sam 18 Juin - 18:17
« Bon, rien à cet étage. »

Outre ses railleries habituelle, il n'y avait rien à signaler.
Toujours aussi inutile.
Le silence s'était quelque peu effacé mais semblait toujours recouvrir une part de non-dit. Cependant, je le suis, incapable de briser ce qu'il reste de malaise.

« Dis, Cydna. Contrairement au plan initial... »

Ô Dieu que je n'aime pas ça.
Et j'en dégluti bien malgré moi.

« Si quelque chose nous attaque. Enfin, non, disons-le plutôt ; quand quelque chose nous attaquera... »

Accouche.

« Je ne fuirai pas. »


Pardon ?!
Je. Jusqu'ici, j'arrivai à comprendre le fil de ses pensées. Plus ou moins. A comprendre un tant soit peu la logique qui pouvait se cacher derrière chacune de ses paroles ou ses plans.
Parce qu'il y en avait ?

« Pour ce qui est de la viabilité stratégique d'une telle démarche, à vrai dire... Aux dernières nouvelles, les logisticiens crachent sur la stratégie. »

Les logisti… Sur la straté… Pffrt
ça me fait pas rire personnellement. Cesse de rire immédiatement. Ce type vient de nous dire qu'il crache sur une stratégie logique et viable. Qu'il fuit pendant que tu te bats. Sérieusement ! Tu t'en sortiras bien mieux s'il est pas dans tes pattes !
Je ne comprenais décidément pas ce qui lui passait par la tête. Mais, peut-être cherche-t-il à être plus… Présent ?
Utile?
Oui. Quelque chose comme ça.
Il serait beaucoup plus utile au fond de cette satané sale de réunion ! Ou du moins, il te gênerait beaucoup moins.

« Malheureusement, il vaut mieux éviter de cracher sur la stratégie. Je n'ai pas envie de revoir le cadavre de quelqu'un… »

Au non, ne pense même pas à dire ce que tu pen---

« Surtout quelqu'un qui me tient à... »

Cette luminosité. Elle n'est pas normale.
… Quelque chose d'anormal ? On est en Esquisse voyons, ce doit être rien de gra…
Oh. Flûte alors.
Quel magnifique brasier.


« Par là c'est… La base ? »

WOWOWOWO D'où tu crois faire un tel demi-tour toi ? Qu'est-ce que tu crois faire, hein ? A ce que je sache, cette base a une sécurité anti-incendie, elle se débrouillera parfaitement sans toi!

« Mais… La base… ! Al ! Il. Il faut qu'on y retourne! »

Oh oui, le feu, ton meilleur ami le feu. Qui décidément consumera tout ce qui te sers de socle.
Tout sauf moi.
Alors va, constate.
Puis remets-en toi à moi.
Anonymous
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Dim 19 Juin - 1:47
« Malheureusement, il vaut mieux éviter de cracher sur la stratégie. Je n'ai pas envie de revoir le cadavre de quelqu'un…
- Non plus...
- Surtout quelqu'un qui me tient à... »

Bon, c'était de sa faute, mais toute cette conversation commençait à avoir un léger accent niais. Et. Hm. Légèrement gênant, hein ? Pendant cette phrase en suspend, Al sentait comme une lumière chaude autour d'eux. Si la naiserie pouvait troubler la vue, déjà qu'il faisait sombre à l'intérieur de cette tour...

Le feu brûlait-il plus fort que jamais ?
Et puis Cydna s'était précipitée à la fenêtre.
Oubliant sa phrase...
Oubliant l'ambiance candide et rosée qui faisait naître quelques flammèches ici et là, dans les coeurs...
Un brasier enflammait quelque chose, mais c'était bien loin d'ici.

Il se précipita lui aussi vers cette minuscule fenêtre qui leur montrait un lointain teinté de fumée. Un horizon proche de la Ville, quelques minutes seulement...

« C'est... fort probable... »

Lui aussi, il soufflait sur ces pauvres des flammèches comme si elles n'avaient jamais été que des bougies d'anniversaire. Un autre vent - celui de la panique - grimpait alors en crescendo de ses orteils jusqu'à ses yeux ecarquillés...

« Allons-y ! »
Alors il ne faisait que répêter l'évidence, avant de se précipiter à nouveau dans les escaliers emmêlés.

Un spectacle éblouissant.
Ils coururent à toute vitesse dans les rues de la Ville.
Celui des vagues orangées qui s'élèvent...
À un moment, il avait pris la main de Cydna pour ne pas la perdre.
Celui des corps qui s'écrient...
Il ne se souvenait plus de quand exactement.
Celui du calme qui s'éteint...
Ils étaient arrivés devant la Base en pleine agitation.
Face à ces monstres écrasants.
Les objets étaient de retour.
L'étreinte de l'angoisse...

Face à la destruction subite, immédiate, de tout ce qu'il essayait de préserver, Al recula de quelques pas. Un feu tel qu'il n'en avait jamais vu à la télé lui faisait face ; avec lui, tant d'objets qui auraient dû être inanimés. Un tracteur animé avait détruit le mur et s'engouffrait dans le bâtiment sur un bruit tonitruant tandis que des oiseaux géants se précipitaient là où certaines silhouettes criaient - des silhouettes que la fumée... rendait... Invisibles...

Qui était là ?
Et pourquoi... y avait-il...
Du... s-ss..


Muet, il perdit son équilibre alors que Cydna était partie plus en avant, dans le feu de l'action.
Sa main tendue comme pour la rejoindre.
Je... ne...
Il souffla plusieurs fois. Bien sûr, il se souvenait de ce qu'il avait dit lui-même, et ce n'était pas le moment de. Faire ce à quoi il avait d'abord songé.
f...
Et puis maintenant, désignant un point vague vers la gauche.

« Je vais de ce côté-là. »

Il se releva et lui aussi, s'avança vers la fournaise, où il savait qu'il pouvait à tout moment retrouver quelqu'un... Et Imogen, à qui ils devaient reprérer de quoi rendre sa vie d'homme-papier moins infernale ? Les f.... flammmes... l'avaient sûrement... Et les autres ?

Une dernière fois, il manqua de reculer, puis il avança, tentant de se faufiler en marge des objets.
Anonymous
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Dim 19 Juin - 2:19
A nouveau des flammes.
Me poursuivent-elles ?
Ou est-ce toi qui les poursuit?

Te souviens-tu dans ce vaisseau au nom imprononçable ?
Te souviens-tu de ces flammes qui dévoraient le sol, les murs…
Et tes compagnons de fortune?

Devant moi, un énorme brasier.
Je me devais de faire quelque chose.
Et que vas-tu tenter hein?
Je ne suis plus la même qu'à l'époque.
Je sais me battre. Je sais me défendre.
Et j'ai une arme.
Une arme qui crache elle-même des flammes, rappelons-le. Utilité.
Alors je m'avancerai, et je trouverai des personnes vivantes.
Il le faut. Absolument. Que ça ne recommence pas.

Tu en as même complètement oublié ton amoureux.
Oh attends. Tu en as même oublié mon existence.
Folie.

Alors tu te bats.
Tu décimes les rares objets qui ne sont pas encore calcinés par ce brasier.
D'abord droit devant toi.
Tu ne trouves que des formes vaguement humaines.
Tu vomis. Une première fois.
Tu en as déjà vu, c'est vrai. Mais jamais autant. Et l'un n'était même plus humain ! Alors ça ne t'avait jamais autant affectée.
Et cette odeur. Une odeur de sang, de corps bien trop chaud pour être vivants.
Tu vomis. Une multitude de fois encore.
Mais tu continuais.
Ah elle est belle, la guerrière, les mèches ainsi calcinées, le visage brûlé, et la main qui ressemblait plus à ces tas de cendres qu'autre chose.

Mais il arrive un moment, où tu plies.
Tu n'as plus de souffle. Tu n'as plus de force.


« Ah-Al... »

Tu te retournes, comme une prise de conscience.
Bien trop tard, ma pauvre…
Tu te précipites, tu fais au plus vite, le plus vite que ton adrénaline te pousse.


« AL ! »

Bonjour toi. M'entends-tu à nouveau ?
Tu voulais sauver des vies mais…
La seule que tu aurais pu…
Anonymous
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Lun 20 Juin - 0:36
La fumée lui écorchait les yeux.
Ces yeux qui ne voyaient presque rien.
Ces yeux qui regardaient au loin...
Ces yeux qui cherchaient la vie au milieu de quelques gravats.
La vie. N'importe quoi. Un signe. Un mouvement qu'il reconnaîtrait.
Ou peut-être juste un endroit où se mettre à l'abri.

Il avait commencé par marcher ; maintenant c'était une course interminable dans les débris.
Il avait l'impression d'aller au bout du monde alors qu'il accomplissait quelques pas.. Il n'y avait que...
Ces yeux qui désespéraient.
Ces jambes qui s'alourdissaient.
Cette respiration beaucoup trop forte.
Ces mains indifférenciées qui dépassaient parfois.
Une qui tenta de le saisir ; la sienne qui se teintait de rouge.
Le silence
Puis ces cris que l'air étouffait en même temps que le reste.

Et soudain



Il se retourna.
Une cape écarlate dévalait le long de son dos.
Là où quelque chose de contendant, non identifié, venait de s'abattre.
Drapé d'une si belle couleur qui l'étourdissait..
Ces bras qui se repliaient vainement contre la douleur.
Ces yeux, encore, qui croyaient discerner.
Discerner quoi ? Un objet sombre qui l'attaquait ?
Cydna qui le rejoignait ? Le feu qui l'entourait ?
Cette douleur qui le gagnait, tout comme
Ses yeux
Qui se broullaient

Le tout
Irrémédiablement








« Cydna ?! Tu..... vu.... »

Il sentait sa main tâter maladroitement. Il n'aurait même pas su dire si c'était bien Cydna à côté de lui, ou s'il était simplement en train de pleurnicher à côté d'un inconnu. Les "probabilités" se cassaient la gueule à tout point de vue. Et lui aussi, au passage. Ahah. Il avait la joie de disparaître petit à petit plutôt que de simplement s'être fait la tête... Dire qu'il avait mal était un putain
D'euphémisme

« Je.... pas fui... mais... résultat... un peu... décevant... » bégaya-t-il, comme si le résultat avait une quelconque foutue importance maintenant.

Il ne voyait toujours pas assez et n'entendait qu'à moitié, alors...
Tout ce qu'il pouvait dire...

« P...ar...don... »
Anonymous
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Mar 21 Juin - 5:02
Cet endroit était-il si silencieux ? Ces flammes ne faisaient-elles si peu de bruit ?

« Bonjour toi. M'entends-tu à nouveau ?
Tu voulais sauver des vies mais…
La seule que tu aurais pu…
 »

… est en train de s'effondrer devant moi.
Je ne sais pas où sont mes jambes, je ne sens plus mes mains, ma vision est refermée sur Al tombant lourdement sur le sol et sur cet objet criminel juste derrière lui. Je ne saurais dire si c'est par rage ou par détresse, mais ce truc ne nuira plus, il a été projeté loin dans le brasier par le souffle que je n'aurais jamais cru avoir.
Bien trop tard.
Beaucoup trop tard.
Qu'ai-je fais ?
Pourquoi… ?
Quand… ?
Je. Je l'ai…
Tu l'as complètement oublié.
Tu n'as pas fait attention qu'il te suivait.
Tu n'avais pas vu qu'il essayait.
Tu n'avais pas vu que tu devais le protéger.


Je lâche ma trompette qui tombe aussi lourdement que moi sur le sol.
J'approche ma main. Ma main crasseuse. Ma main brûlée. Ma main calcinée par des flammes qui n'étaient même pas là pour te protéger.
Et qu'aurais-tu fais alors ? Battre le feu par le feu n'est pas une straté—

« Ne me parle pas de stratégie ! »

Il me regarde.
Mais ne te vois déjà plus.
Il a dit mon nom.
Mais n'est même plus certain que ce soit toi.

« Je.... pas fui... mais... résultat... un peu... décevant...
- Tu aurais dû fuir… ! »

Il ne l'aurais jamais fait.
Parce qu'il te l'a dit.
Il ne fuirait pas.

Pourquoi… ?
Qu'est-ce que j'en sais, moi ?

« Pourquoi ? »

Il m'écoute.
Mais ne t'entends plus.

« P...ar...don... »

Et il ne te parlera plus.

« Non... »

Poser ta main sur son visage ne le guérira pas.

« Non... »

Front contre front, je ressentais sa respiration devenir de plus en plus faible.

« Non, non, non ! »

C'est finis.

« Non ! Je ! »

Cesse de torturer ce corps en le secouant !

« Je ne… Je ne veux pas ! Il… On… On avait quelque chose ! On. On avait un avenir ! On— »

Ce n'était qu'un rêve.
Un phantasme de ton esprit qui souhaitait fuir la réalité.
Il n'a pas fuit.
Il a assisté à la loi qui règne ici.
Si tu es faible...


« TAIS-TOI ! »

On discutait.
Il monologuait.
On commençait à prévoir. A. A parler !
Il. Il commençait à me demander…
Ton avis ? Etais-tu seulement capable de lui répondre ?
Je…
Allons. Lèves-toi. Ne reste pas là.

« Non… Il faut... Je dois l'emmener trouver un endroit où— »

Et crever à ton tour comme une idiote ?! Si ce typ— Si Al était si génial, s'il tenait teeeeellement à toi comme tu me le prétendait depuis des plombes, tu crois vraiment qu'il serait ravis d'être un boulet même mort ?

« Un bou— »

Oh excuse-moi, avant que tu ne te mettes en colère, mais être incapable de comprendre que pour sa survie et pour sa sécurité, rester en arrière est le meilleur plan, oui, c'est être un boulet ! Être incapable de comprendre que tous les risques que tu as pris jusque là était principalement pour sa pomme, oui, c'est être un boulet ! Être incapable d'accepter les risques qu'il encourrait et ceux qu'il te faisait encourir avec son crachat sur la stratégie, oui, c'est être un boulet !

« C'est... parce qu'il me faisait confiance… C'est... parce qu'il pensait que quoi qu'il arrive, je serai capable de le protéger…. C'est parce qu'il m'a poussée… C'est parce qu'il m'a montré que j'étais capable que je suis devenue guerrière… Et moi… Je l'ai juste oublié. Je l'ai juste… Occulté.  »

Trop pressée de prendre ma revanche sur ce qu'il s'est passé auparavant. Trop pressée de prouver que tu as changé… Mais en vérité, rien ne change. Tu reste le faible Cydna incapable de faire quoi que ce soit. Maintenant lève-toi, on en reparlera au calme. Au pire tu reviendras après. Magne ton cul, les objets ont finis par comprendre que toi, tu n'es pas morte. Grouille-toi, je t'ass-- DERRIERE TOI !

x – x – x

« Malheureusement, il vaut mieux éviter de cracher sur la stratégie. Je n'ai pas envie de revoir le cadavre de quelqu'un… »

Que… Je suis morte que je revois ce que j'ai dis plus tôt… ?
Souvent c'est plutôt un kaléidoscope rapide, pas un flashback d'à peine une heure avant.
Mais je… J'ai déjà dis ça… Et la prochaine phrase va être laissée en suspend parce que...

« Surtout quelqu'un qui me tient à... »

J'ai vu la lueur du brasier de la base.
Exactement le même, devant cette fenêtre où j'ai paniqué et dit à Al qu'on devrait y aller.
Une belle connerie quand on voit le réssultat.
Attend… Je ne panique pas là… ? Je ne bouge pas…
Comme une grosse idiote.
Ah… J'ai le contrôle de mon corps.
Pardon ?!

« Oh mon... »
Anonymous
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Ven 24 Juin - 12:50
Une teinte écarlate recouvrait son visage. Un peu plus et il entendrait ses propres battements de coeur s'accélérer dans le tumulte, consumés par l'incendie...




« Malheureusement, il vaut mieux éviter de cracher sur la stratégie. Je n'ai pas envie de revoir le cadavre de quelqu'un…
- Non plus...
- Surtout quelqu'un qui me tient à... »

Non vraiment, c'était une conversation embarrassante... hein ?
Et pourtant Cydna n'avait pas fini sa phrase alors que la lumière envahissait la pièce, sa lueur aussi belle qu'un timide coucher de soleil dont les rayons traverseraient doucement le rideau de leur intimité...
Et pourtant Cydna était terrorisée. Figée en face de lui.

« Ça va ? » tenta-t-il en fronçant les sourcils, alors qu'il était bien incapable de comprendre l'expression qu'affichait le visage de la jeune femme. Un regard rapide autour de lui lui avait permis de déduire qu'il n'y avait pas d'objet dans le coin. Ne restait comme indice que cette lumière inhabituelle.

Il se pencha à la fenêtre.
Un abondant nuage de fumée s'élevait déjà des hauteurs de la Base...
Ce bâtiment dévoré par les flammes.

« Je crois que l'on va... devoir écourter notre voyage ici... »

Énoncer une évidence pour ne pas avoir à citer le pire.
Je le fais trop souvent.

Il était impossible de jauger la situation, si ce n'était envisager le pire - avait-il seulement le sang-froid pour faire autre chose ? Montrant un air désespéré, et surtout paniqué, à Cydna, dont il n'avait pas attendu le signal pour s'élancer dans les escaliers les plus proches.




Un spectacle éblouissant.
Celui des vagues orangées qui s'élèvent...
Celui d'une tragédie qui renaît de ses cendres chaudes pour se consumer à nouveau...




À un moment, il avait pris la main de Cydna pour ne pas la perdre.
Il ne se souvenait plus de quand exactement...
Anonymous
Invité
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Mar 23 Aoû - 14:32
Non, ne va pas voir.
Non, n'écourtons pas ce voyage.
Non, ne te précipite pas vers la base.

Reste ici. Reste ici !
Tu sais qu'il va pas t'écouter ? D'autant plus si tu ne le fais que le penser… Idiote.

Et vas-y qu'il t'attrape la main que tu lui tendais pour essayer de l'arrêter. Sauf qu'il continue d'avancer. C'est con hein ?

Sauf qu'il est hors de question que je fasse un pas de plus vers sa mort. Alors je freine, lui tenant fermement la main pour qu'il s'arrête aussi.
Et tu vas lui dire quoi exactement?

« ça ne sert à rien… Vu les flammes, ils sont… Ils doivent être déjà… S'il te plaît… S'il te plaît... »

Et ça t'es pas possible d'être plus claire ? Non parce que là…
Anonymous
Invité
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Mar 23 Aoû - 15:35
Sa main était cripsée sur la sienne.
Cette main qu'il avait entraînée au phare, ou dont il avait ressenti la chaleur dans d'autres rêves.
Cette main-là le retenait fermement et le sommait de ne pas y aller en larmoyant.
Alors pour cette main-là il s'arrêta, jaugeant la situation quelques instants.
Pour cette main il reprit ses esprits, voyant qu'elle avait encore moins les siens.

« Ça ne te ressemble pas. » déclara-t-il, yeux baissés.

Cette main-là, il la recouvrit de la sienne, sans réaliser qu'un tel acte aurait suffi à le faire rougir.

« Même si tu as peut-être raison, ce feu vient peut-être d'éclater... Est-ce que tu veux vraiment rester et regarder les flammes réduire la Base en cendres ? Est-ce que tu veux vraiment... oublier tout espoir ? Et te regarder en face après ? »

Il tenta de lui afficher une expression déterminée. La meilleure qu'une telle situation pouvait lui permettre.

« Moi, Cydna, j'en suis incapable... Même si tu ne me suis pas, j'y vais. »

Alors désolé...
Il se délogea de l'emprise de Cydna avec toute la force de ses propres mains.
Ce jusqu'à pouvoir s'engouffrer dans l'escalier, première étape du chemin qui répéterait tout...
Anonymous
Invité
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Ven 26 Aoû - 15:56
Attention, ce RP est violent et gore, ne lire qu'en étant pas sensible à ce genre de chose.

« Ça ne te ressemble pas. »

Un sursaut.
ça ne te ressemble pas ? Il se fout de la gueule du monde lui ! T'as jamais eu un comportement aussi fidèle à toi-même depuis la Grande Tempête ! Quand je te dis qu'il t'idéalise ! Ce n'est pas Cydna du Lac qu'il apprécie, c'est la grande guerrière Cydna ! Toi, tu peux toujours aller voir ailleurs s'il y est !
J'ai juste envie de fuir, loin de ce brasier, loin d'Al, loin de toi, pourriture.
Oulà. J'ai rien fait moi, eh oh ! C'est lui qui---

« Même si tu as peut-être raison, ce feu vient peut-être d'éclater... Est-ce que tu veux vraiment rester et regarder les flammes réduire la Base en cendres ? Est-ce que tu veux vraiment... oublier tout espoir ? Et te regarder en face après ? »

Elle l'a déjà fait, ducon. Et elle arrive encore à dormir, tu sais ?
Non… C'est d'ailleurs pour ça que j'ai voulu être guerrière. Que ça ne recommence jamais.
Oui, enfin, jusque là, tout ce que tu as réussis à faire c'est manquer de mourir.
Mais, pendant tout le trajet, j'ai pu les défendre, leur permettre d'aller jusqu'à leur but !
Et à quel prix, tu m'expliques ?
Au prix de devoir t'entendre.

« Moi, Cydna, j'en suis incapable... Même si tu ne me suis pas, j'y vais. »

Qu- Non ! Attends !
Et il t'a lâchée. Laisse-le mourir seul, ça lui apprendra.
Jamais !
Et tu te précipites à sa poursuite… Bah voyons. Tu veux un quatrième traumatisme ?
Non. Parce que je ne le laisserai plus jamais mourir.

« Je viens. Ne t'inquiète pas. Juste eu… Un passage à vide. Pardon. »

Nous avançons alors vers l'enfer qu'est cette base. Je savais à quoi m'en tenir. Je savais dans quel état elle était. Je savais dans quel état se trouverait les habitants. Je savais tout cela.
Mais ça ne t'as pas empêché d'avoir à nouveau la nausée en arrivant devant le brasier. Le mélange de sucrerie brûlée et de corps calcinés parvenait à tes narines te donnait envie de vomir. La dernière fois, tu n'avais pas fait attention à cela, trop obnubilée à faire ton héroïne et à défoncer de l'objet. Tu ne recommence pas ? Ça t'avait réussis la dernière fois, puisque tu n'étais pas encore morte avant le retour en arrière.

« Restons ensemble. Il vaut mieux surveiller les arrières l'un l'autre pour augmenter nos chances de survie. »

Je montre alors une direction vers laquelle je me dirige. Après avoir vérifié qu'Al soit juste derrière, je me mis à regarder autour de moi. Que des corps calcinés, tout comme cette nuit-là. Décidément, le feu me collera pour toujours…
On dit que les opposés s'attirent. Tu es loin d'être ardente, loin d'être courageuse, loin d'être dévastatrice. Tu ressembles plus à de la glace qu'à du feu. Serait-ce plutôt toi qui te rapproche sans cesse des flammes ? Pour récupérer tout ce que tu n'as pas. Alors fatalement, le feu se trouvera toujours là où tu es, mais ce n'est pas lui qui te poursuit. C'est toi qui l'appelle.
Tu insinues que ce serait de ma faute ?
Tu comprends ce que tu veux, ma grande. Toujours est-il que derrière Al, y'a un machin.

Le piège à loup, encore et toujours. Ce truc que j'ai pu effrayer sur la route par mon feu, et qu'on a pu fuir grâce au bus. Ici, il était juste en face de nous, les yeux injectés de sang, n'ayant plus peur de la moindre flamme. Ni une, ni deux, je pousse Al de la trajectoire de l'objet en lui hurlant un « cours ! » désespéré, et tente de contrer sa morsure par mon bras droit. Si la manœuvre m'a permis de ne pas me faire dévorée en entier, j'en ai tout de même perdu tout un muscle désormais piégé dans la gueule du piège. La douleur m'assiège et je ne suis désormais plus capable de tenir quoi que ce soit, faisant tomber ma seule arme au sol. La vision floue, je regarde l'objet balancer le morceau de ma chair juste à côté d'Al.

Il est hors de question que tu y restes ! Pas pour ce connard ! Utilises-moi, fais quelque chose ! Ta trompette. Ta trompette ! Je t'entraîne vers elle pour tenter de la ramasser… Mais la douleur t'empêche de garder ton équilibre et tu tombes. Simplement, comme un tas de chiffon. Tu tentes de te relever, l'arme dans mes griffes, mais le piège t'emprisonna la jambe gauche. Alors dans une tentative désespérée, tu soufflas dans ta trompette, et une large flamme puissante en sortis, englobant tes jambes et le piège. Celui-ci, rendu presque aveugle par ces flammes, se retira et alla dans une direction hasardeuse… Heureusement pas vers toi. Mais… Il était déjà trop tard. Ton sang s'échappait déjà bien trop de ton bras, et tes jambes complètement calcinées te causaient une douleur effroyable.

Tu utilisas le reste de ton énergie à regarder vers Al afin de t'assurer qu'il va bien. Du moins physiquement. Tu savais que ce que tu avais fait n'allait pas lui être insensible, mais tu étais satisfaite. Ton expression montrait à la fois toute la douleur que tu ressentais et un sourire de soulagement de le voir ainsi en vie. Mais tu n'avais plus la force de dire quoi que ce soit… Mais moi… Je ne lui pardonnerai pas. Alors je profitai de ton manque de conscience pour lui adresser un message. Un message clair.


« Toi… Elle t'aimait. Mais moi… Moi je te hais. Toujours… Toujours à avoir besoin d'aide… Inca… Incapable de voir qui elle… Qui Cydna était réel… réellement. De ta faute. Ta faute. »

Et la mienne. Pour t'avoir dit... Qu'il y avait un objet.
Mais ton cœur s'arrêta de battre et avec lui… Moi.
Anonymous
Invité
Invité
Ven 26 Aoû - 17:47
Ce n'était que des mensonges. Il le savait bien, quelque part.
Il avait dit à Cydna ce qu'il voulait être, en occultant ce qui se trouvait en-dessous. Passé l'escalier, il n'avait déjà plus aucune idée. Sa pseudo-bravoure se dégonflait comme un pauvre ballon qu'on avait gonflé précipitamment et oublié de fermer. Mais désirait-il être de nouveau le lâche qui laissait les commandes et restait en arrière, comme cela avait été le cas dans le bus ? Se pardonnerait-il seulement de montrer une énième fois sa faiblesse à celle qui lui avait certainement sauvé la vie ?

Sans répondre à la jeune femme, il avait été soulagé de savoir qu'elle le suivait. Soulagé qu'elle propose de rester groupés. Soulagé, en tout lâche qu'il était au fond, de savoir qu'il pourrait encore faillir au pire moment, malgré toutes ses tentatives pour se persuader du contraire. Tout en veillant à ne pas la quitter des yeux, il observait lui-même les alentours. Une envie de vomir lui câlinait la gorge tandis qu'il n'osait pas identifier ceux qu'il voyait se prélasser - sans vie - dans les flammes.
Il ne disait rien. Seulement pour ne pas tousser, si la fumée esquisséenne avait les mêmes effets que la réelle.

Réelle ?
Non. Tout était bien réel ici aussi.
La Base cramait sous leurs yeux.
Des gens de chair et d'os étaient morts.
Cydna venait de le jeter sur le côté pour affronter un objet gigantesque.
De lui sauver les miches. Encore. Au péril des siennes.
Et lui, comme un crétin, il restait pétrifié de peur.
Tombant au sol comme le déchet qu'il était sans doute.

Le temps qu'il réagisse, Cydna avait encore une fois vaincu.
Mais...

Il se ressaisit, par réflexe, et se précipita sur la blonde agonisante.
Elle ne s'était pas sauvée elle-même.
Parce que c'était à lui de le faire.


Et qu'il avait échoué comme prévu. Quel con.
Même elle arrivait à glaner quelques forces pour le lui cracher à la figure. Presque comme si elle avait lu ses pensées pour y puiser l'ensemble de reproches qui commençait à y germer.

« Je.. »

Le regard de Cydna s'était déjà éteint.
Tout un tas de nièvrerie défilait dans sa tête. Ces faux futurs. Cette discussion après le retour du Phare. Ses paroles avant de descendre l'escalier.

« Je crois que je me hais aussi, Cydna.. Peut-être autant que je t'aime.»

Est-ce qu'il aurait dû l'écouter, quitte à haïr sa lâcheté plutôt que sa fausse assurance ? En y réfléchissant, s'il était à chaque fois resté un planqué, peut-être que...
Non, ce n'était pas la question.
Cydna était morte.
Ce n'était pas une équation dont on pouvait modifier une partie pour altérer l'autre.
Tout était figé.

Je ne fuirai pas.
Regarde le résultat !









« Si quelque chose nous attaque. Enfin, non, disons-le plutôt ; quand quelque chose nous atta...que... »

Il stoppa net en plein milieu de la phrase. Les yeux écarquillés comme s'il venait de se réveiller. Qu'est-ce qui...
Paniqué, il jeta un coup d'oeil autour de lui. Puis à Cydna qui se trouvait là, face à lui. Les bras entiers. Les jambes bien droites. Vivante. Nageait-il actuellement en plein délire ? Ou tout ce qui s'était passé auparavant n'était-il qu'un songe ? S'agissait-il...

Et s'il s'agissait bien d'une équation ?
Et si l'autre côté pouvait être altéré ?


Une seule façon de le savoir. Il se précipita vers la fenêtre. Le feu commençait à déjà ravager la Base militaire au loin.

Cette partie-là ne pouvait pas changer.
Il n'y avait qu'une chose...


« Dis, Cydna. »

Pour masquer l'aspect tragique de son discours, il employa un ton presque sarcastique.
« J'allais sûrement te raconter une connerie comme quoi si le pire arrivait, je ne prendrais pas la fuite et tenteras de me rendre utile. J'allais sûrement partir en courant sans réfléchir vers la Base en feu... Et tu serais sûrement... venue.... »

Comment pouvait-il seulement évoquer la suite à la légère ?
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