Épreuve 4 - Four Seasons et Damned Town [ ♥ ♣ ]

Folie d'Esquisse
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Date d'inscription : 24/06/2012
Folie d'Esquisse
Ven 22 Mar - 23:44

Épreuve n°4 - Arme à blanc


Par un coup du sort, une arme tombe entre vos mains. Elle est en bon état, mais vous apprenez, par la pratique, par un tiers ou par un autre moyen, que ses effets n'ont rien à voir avec ceux d'une arme classique. Couper la parole, effacer un personnage de l'univers ou encore transformer vos cibles en lapins, tout est envisageable, alors que fera la vôtre ?

Et surtout... qu'en ferez-vous ?


Rappel du fonctionnement:

Les deux membres du binôme doivent poster leur texte à la suite, sans souci d'ordre. Vous pouvez choisir d'en avoir un qui poste le samedi et un autre le dimanche (en introduisant un certain ordre), de tout poster le samedi ou le dimanche, comme vous le souhaitez.
N'oubliez pas que vous pouvez passer sur la shoutbox pour essayer d'attraper votre binôme.

Quelques petites consignes :

  • Vous n'avez pas besoin de rendre le lien que vous avez choisi entre vos deux textes explicite. Toutefois, si vous avez peur qu'il y ait ambiguïté, vous pouvez toujours l'ajouter en spoiler à la fin.
  • En début de post, nous vous invitons à présenter sommairement votre univers et votre personnage de manière à nous fournir assez d'éléments pour tout comprendre.
  • Les mises en page sont autorisées, mais nous comptons sur vous pour faire attention à la lisibilité en évitant les couleurs/polices illisibles et les tailles d'écriture en-dessous de celle par défaut. Si vous avez un doute, vous pouvez venir faire des tests sur ce sujet et demander des avis sur la shoutbox.
  • Si vous voulez avoir votre avatar qui s'affiche joliment à gauche, vous pouvez utiliser la balise de transformation :
    Code:
    <transformation invite perso="Nom de votre perso" avatar="Lien de l'image de votre avatar" forum="Nom de votre forum" lien="Lien de votre forum ou de votre fiche de perso" />


Anonymous
Alec Hamilton
Invité
Dim 24 Mar - 8:04


Présentation Alec et DT:


"Guten Abend, gute Nacht,
mit Rosen bedacht…”


Au bruit de la chansonnette, le démon pila net. Attila qui gambadait jusque là sentit également que le vent commençait à tourner, ses pupilles se dilatant tandis que de sa gueule s’échappait un grondement.

Des fourrées sortit une frêle masse noir, marchant en claudiquant.

Intimant d’un geste de la main à son propre cerbère de la mettre en sourdine, les yeux du suédois parcoururent l’arrière train de la bête. Ses postérieurs étaient maculés de sang cailloté, les os ressortant largement. De ce cadavre ambulant ne restait plus que la volonté de continuer à avancer : tête baissée, le corps tremblant allégrement et transpirant d’une faiblesse éhontée, le louveteau qu’ils contemplaient persévérait à ramper.

Contre lui, le vigoureux petit chiot ne demandait qu’à bondir pour tuer. Pourtant, son maître lui refusa ce privilège, de peur qu’il n’attrape le lycantrhope ou quelque autre conneries de ce genre. Non mais merde ! Il ne s’était pas cassé le fessier à le dresser des semaines et des semaines durant pour voir ainsi tous ses efforts réduits à néant.

Au vu de la nuit qui tombait, le blondinet abandonna toute idée de traque et choisit la facilité. Entre ses doigts se matérialisa une lame affutée qu’il projeta avec force en direction de l’animal. Se fichant dans son flanc, un maigre filet de sang s’écoula, giclant piteusement. Super… Une proie galeuse déjà saignée..

Sans manifester le moindre signe de lutte, le petit être à bout de force, vit ses jambes se dérober, sa tête heurtant lourdement le sol feuillu de la forêt. Il n’y eut pas un soubresaut, pas un gémissement. Rien que le souffle macabre de la mort qui l’emportait, s’emparant de l’âme souffrante qui avait jusque là brillamment survécu. Par prudence, et surtout par peur, les deux compères dont le sang pulsait encore vaillamment attendirent patiemment. Une, puis deux minutes s’écoulèrent avant que le chiot n’en puisse plus, se jetant à bras le corps en direction de son cousin.

« Attila non !! Viens ici !! »

Tu parles ! L’autorité du suédois ne put avoir raison de la curiosité grandissante qui étreignant le petit animal. Pourtant, ce dernier s’arrêta à quelque pas de la carcasse, se mettant à aboyer violemment. Le long de ses tempes battaient ses petites oreilles qui s’agitaient, sa queue frétillante contrastant avec les gémissements craintifs qu’Attila formulait.

« Mais vieux, tu nous fais quoi ? Allez, pousse toi de là ! »

Plus téméraire que son compagnon, Alec s’agenouilla auprès du mutilé, appréciant la beauté de sa gueule entre-ouverte. Malgré son allure de lépreux, l’animal arborait de vigoureuses canines aussi volumineuses que l’avant bras du suédois. De ce fait, le chasseur choisit de ne pas faillir à son rituel, se décidant à rapporter un trophée. Depuis le début de ses promenades quotidiennes, aucun loup n’avait croisé son chemin, ni celui de son chien. S’emparant de la lame plantée, le démon s’attaqua barbarement à la gencive de la bête, faisant l’exérèse de la dent.

Un brin orgueilleux, mais pas con pour un sou, le démon essaya jusqu’au bout de ne pas se salir les mains, se protégeant comme il pouvait de l’afflux sanguin. Mais quand la canine tomba, il n’eut d’autres choix que de venir l’enserrer de ses doigts.

Les aboiements perçants d’Attila se muèrent aussitôt en hurlement. Une bourrasque de haine s’empara de l’âme du suédois, le malaxant violemment. Sans plus d’indulgence, ses pensées furent projetées en direction de l’objectif qui s’insinuait lentement mais âprement. Un cri de douleur franchit les lèvres pincées d’Alec qui s’effondra à terre, la dent fermement maintenue dans le creux de sa paume. Pris de convulsions, ses souvenirs se mêlèrent avec celui du loup meurtrier, se délectant de l’âme qu’il était en train de voler. Les crocs enfouis dans l’échine de son pire ennemi, il sentit le pic de jouissance atteindre son paroxysme alors que sa victime asphyxiait, se noyant à petit feu. Paniqué de ce qui lui arrivait, le démon fut en proie à la pire détresse respiratoire qu’il n’ait jamais eu. Ses poumons se vidaient de l’air qu’il inspirait goûlument, son esprit paraissait le brûler. A l’image d’un mauvais sort qui vient vous heurter, la mort de son concurrent ne fut pas suffisant. Dans les veines du démon se déversèrent encore plus d’animosité, des abcès de rancœur lui bouffant le cœur. Il voulait TOUS les tuer. Un par un pour avoir tué les siens et tous les autres pour ce satané privilège que de vivre.

Le rictus qui signa la renaissance du démon fit détaler Attila que cette expérience ne rassurait guère. Se redressant posément, les yeux glacés du blondinet vinrent se poser sur le corps émanant de chaleur de ce qui autrefois avait été son animal adoré. Désirant violemment le voir se soumettre à ses pieds, il put apprécier le fruit de sa requête, Attila s’applatissant mollement, comme mu par une force supérieure.

Contre sa peau pulsait la puissance de la dent, entaillant l’épiderme qui le couvrait. Mais que nenni, la bienfaisance de l’énergie qu’elle lui transmettait était bien plus conséquente. Dans les méandres de son cortex se détacha une voix posée, lui communiquant en allemand. Bien qu’il n’ait jamais connu cette langue, le suédois comprit que la magie de l’arme qu’il détenait lui venait d’un vieux loup ancestral. Père de Wald, la petite louve décédée, et meurtrier de Stein, ce dernier possédait la capacité d’exaucer les souhaits. Durant la nuit, 5 volontés respectant les lois sacrées pouvaient être réalisée.

D’une voix ferme et posée, le suédois murmura, prenant conscience du potentiel qui l’imbibait.

« Violences nocturnes… »

« « Nachtgewalt !» hurla t-il ensuite en se pliant vers l’avant. L’ombre était prête à se déployer, dévorant et consumant avidement.

Se prenant la tête entre les mains, le flot de ses propres pensées reprit le dessus. Son envie de dominer à DT, son souhait le plus profond de prendre la place de ce maudit Dragon. De pouvoir enfin mener une guerre sans merci à ces petits merdeux d’électricien, eux qui voulaient instiller la lumière en répandant le bien. Eclatant d’un rire triomphant, le feu follet qu’il était pris la direction de la ville. Dans ses pas marchèrent les loups qu’il venait d’invoquer, ses guerriers des ténèbres avançant silencieusement, prêt à donner de leur vie pour leur nouveau suzerain.


De cette nuit sans merci, le démon n’en conserva qu’un souvenir exquis. Assis bien droit dans le bureau du Dragon, les pieds posés sur le bureau, il observait le maître des lieux au milieu de sa cage mouvante. Autour de lui tournaient ses soldats aux poils argentés. Lui, gisait pitoyablement, baignant dans son sang le visage tuméfié et les membres lacérés. Alec avait bien voulu l’achever, mais de poignantes céphalées l’avaient contraint à l’inaction. En son for intérieur, Nachtgewalt s’était manifesté, grondant le pauvre disciple qu’il était.

°Je te l’avais bien dit abruti ! Nous ne pouvons PAS tuer. Laisse le dépérir. Mais ne l’achève pas. °

Que bien leur en fasse, il laisserait Atropos seule en finir avec son destin. Mais en attendant… une nouvelle surprise de sa conception les attendait. Face à lui s’ouvrit la porte de l’antichambre, la seconde du Dragon entrant modestement. Les épaules voutées dans un signe de respect, elle indiqua au nouveau régent l’arrivée de son invitée. Dans son sillage se découpa l’ombre de ce qui avait anciennement été sa nymphe des bois. La jolie poupée qu’elle était ne lui adressa qu’un sourire polaire, ses yeux furibonds tentant de le harponner. Un instant, la fragrance de son parfum lui revint, enivrant vainement son odorat. Mais le solitaire qu’il était devenu ne s’en émut pas. Elle qu’il avait tant aimée allait devoir payer. Pour avoir passé la nuit avec Dragon, elle brûlerait avec lui. Ou alors, elle le servirait à vie. Oh oui ! Deux poulets aux ailes coupées, qui ne pourraient jamais plus s’envoler. Et au pire, ils pourraient toujours leur servir de dîner si jamais une famine en venait à être déclarée.

Hannathème, Vipère et nouvelle Dame, vint intimer d’un coup de genou la mise à pied. S’arc-boutant vers l’avant, Alice rejoignit la salamandre qui croupissait au milieu de la pièce.

« Merci ma douce. Vous pouvez retourner à vos activités, la situation est sous contrôle ».

Ses yeux glissèrent sur la gracieuse silhouette qui s’éclipsait avant de venir se porter sur la fenêtre à ses côtés. Par delà les carreaux, de longues flammes s’élevaient, égayant le ciel de leurs teintes rougeâtres.

Klinton avait été mise au tapis, et avec ça toutes les règles barbantes qui entravaient sa liberté.

Bon nombre d’humains avaient été capturés, jetés dans les sous-sols du palais.

Demain avait été déclarée journée d’allégeance pour tous les démons de la ville. Officiellement, Hamilton serait couronné.

Et dès lors, plus rien ne l’empêcherait de monter. Main droite de la faucheuse, le couperet n’avait plus qu’à tomber, la tête de la reine des anges à rouler.

Et du roi des démons il deviendrait souverain de DT.

Hors RP:
Anonymous
Nachtgewalt [FS]
Invité
Dim 24 Mar - 12:52


Four Seasons et Nachtgewalt:

La nuit était le domaine de Nachtgewalt, elle l'avait toujours été. Aussi loin qu'il s'en souvienne, l'obscurité avait porté ses pas, et la lune avait soutenu son regard.

Cette nuit-là ne faisait pas exception, et tandis que la disgracieuse silhouette de l'Exauceur de Souhait vagabondait entre les grands arbres, les ombres de ces derniers semblaient se tordre pour mieux observer celui qui arpentait les ténèbres avec autant d'impériosité. Pourtant, l'esprit de Nacht était troublé, las même. Depuis qu'il avait échoué à mener sa vengeance à bien, à détruire ceux qui étaient responsables de l'annihilation de sa famille, son cœur était amer, et ses manigances bien moins jouissives. Oh, bien sûr, Nacht avait adoré porter la Reine du Printemps aux portes de la mort, puis mener son royaume au bord de la guerre. Mais le goût de la défaite ne quittait pas sa gorge, comme un rappel acide de son inefficacité.

Un bruit dans les buissons lui fit tourner la tête. D'abord, il crut qu'il s'agissait d'un animal, mais une forme massive apparut dans les ombres qu'il aimait tant. Plissant les morceaux de lune qui lui servaient d'yeux, le Corbeau observa la créature approcher. Il n'avait pas peur, il abordait même son habituel rictus narquois sur sa bouche beaucoup trop grande pour son visage. Pourtant, son arrogance se retrouva fortement entamée par la surprise quand le monstre entra dans son champs de vision, alors que Nachtgewalt s'avançait vers lui.

On aurait pu le prendre pour un loup, si un loup avait été aussi gigantesque, pourvu d'écailles sombres et d'ailes aussi noires que la mort elle-même. Tout en griffes et en crocs, seuls ses yeux perçaient dans cette masse de muscles meurtriers, semblables à deux éclats de miroirs reflétant une de ces tempêtes dont l'océan a le secret. Ce bleu sombre et miroitant n'était pas dirigé vers Nacht, toute son attention était portée sur la proie que la créature dévorait goulûment, arrachant des morceaux de chair ensanglanté avec une facilité déconcertante. Fasciné, le Corbeau resta silencieux, mais sa présence fut remarquée. Le monstre tourna la tête vers lui, et ses yeux reflétèrent l'apparence déformée de Nachtgewalt.

-Guten Abend...murmura Nacht de son habituel ton mielleux.

La créature le regarda et commença à grogner avant de s'approcher d'un pas lourd, ses griffes raclant le sol tandis que son regard se faisait menaçant. Nacht gloussa.

-Pas de ça entre nous, mein Freund...

Il fit un geste nonchalant en direction de l'animal, et ce dernier se retrouva projeté par une force invisible contre les arbres, qu'il fracassa dans un tonnerre de bois brisé. Le monstre grogna de douleur et se releva d'un bond. Son regard était empli d'une férocité sans nom, pourtant il s'envola dans un bruissement d'ailes et se perdit dans le ciel nocturne en quelques secondes. Nachtgewalt pencha la tête sur le côté, faussement déçu.

-Eh bien quoi ? railla-t-il. Je suis si...

Son regard se perdit sur la proie que la créature avait dévoré.

-...Monstrueux ?

Là, dans la chair déchiquetée, trônait un croc énorme, de la taille de l'avant bras de Nacht. Il était si affuté que le Corbeau le prit tout d'abord pour une dague. Intrigué, il s'en approcha, peu dérangé par l'amas sanglant qui l'entourait. C'était une magnifique relique de la puissance de la créature, élégamment sculptée dans l'ivoire et dans le sang. Nacht tendit la main, et s'en saisit.

Alors seulement sa tête sembla brûler.

Des souvenirs qui n'étaient pas les siens germèrent dans son esprit. Du sang, des viscères, des corps déchiquetés et des supplications interrompues. Une femme, une amante, une trainée qui meurt sous les poings rougis d'un Nachtgewalt qui n'est pas vraiment lui. Un nom, répété encore et encore et encore et encore :

"Alec"

Nacht serra si fort le croc que ce dernier lacéra sa main et y laissa une trainée sanglante. Ses yeux étaient écarquillés, sa respiration sifflante. Le goût de la mort était sur sa langue, et son odeur putride le prenait à la gorge comme un parfum lancinant. Une rage bestiale, rampante, faisait bouillir son sang et ployer son échine, le soumettant à sa volonté sans même qu'il ne tente de résister. Nachtgewalt était pourtant un être de Haine, pas de Colère ; jamais dans sa longue existence il n'avait ressenti un tel besoin viscéral de tuer et de massacrer. Désormais, sa défaite prenait un tout autre sens : le Corbeau ne devait pas juste s'en venger, il devait détruire, annihiler, réduire à l'état de cendre ceux qui lui avaient causé du tort.

"Tue-les, Nachtgewalt..."

A la Rage céda la Folie, une folie pure et cruelle, absolument dénuée de bon sens. Nacht gloussa, puis éclata d'un rire grinçant qui résonna dans l'obscurité nocturne. Sa propre voix lui sembla distante, ses sens étouffés ne vibraient que par une hargne sans nom.

"Tue-les."

-Je vais les décimer...

"Broie-les."

-Je vais les briser.

"Anéantis-les."

La nuit était le domaine de Nacht, mais même la Lune avait ses limites, et la toute-puissance de Nacht avait toujours été restreinte. Mais cette nuit était différente. Pour la première fois de sa vie entière, Nachtgewalt savait qu'il n'était plus soumis aux règles qui limitaient son pouvoir, ces principes inutiles qui l'empêchaient d'exercer sa justice presque divine.

Pour la première fois, Nacht pouvait tuer sans subir la sentence de la Lune.

Porté par la voix d'Alec et par la folie vengeresse qui dévorait son coeur, le Corbeau se sentit sourire devant la constatation de sa puissance nouvelle. Sa prise sur l'arme s'affirma.

Cette nuit était différente. Car cette nuit-là, Nachtgewalt, troisième fils de la Comtesse Warheit, Exauceur de Souhait, félon de Four Seasons, tua. Il tua encore et encore et encore et encore. Et nul ne put lui résister.

Il s'en prit tout d'abord à ceux qui avaient détruits sa vie, et se dévoila d'une imagination extrême dans l'art d'inventer des morts plus cruelles les unes que les autres.

Encore.

Ce n'était pas assez. Il tua tous ceux qui croisaient sa route la nuit, dormait le jour, puis tuait à nouveau dès que le soleil se couchait.
Un soldat lui arracha son bras. Nachtgewalt lui arracha le cœur.

Encore.

Pourquoi n'était-ce pas assez ? Il ne s'arrêtait pas tant que l'aube n'apparaissait pas, et s'écroulait dans quelques cachettes quand le soleil flamboyait.
Une guerrière lui brisa le genou. Nachtgewalt lui brisa la nuque.

Encore.

Jamais assez. Sa peau prit une teinte rouge, ses cheveux noirs devinrent poisseux de meurtre et de violence. Les plaies s'accumulaient sur sa peau, mais aucune n'attirait son attention.
La mort ne saigne pas.

Encore.

Les cris l'attendaient, le silence le suivait. La folie était son seul guide, et son nom était Alec.

Encore et encore.

La Rage et la Haine font des miracles lorsqu'elles sont bien manipulées.

Finalement, Nachtgewalt finit par s'écrouler, terrassé par le rythme qu'il s'imposait lui-même. Mais même au sol, rampant dans le sang séché qui entravait ses mouvements, les yeux exorbités dans une expression inhumaine et le corps réduit à l'état de plaie vivante, sa soif de sang ne s'arrêtait pas de croître.

"Tue-les."

-Ils sont déjà tous morts...

"Broie-les."

-Je les ai mis à genoux...

"Anéantis-les."

Nachtgewalt haleta, et se tourna pour observer le ciel. Les étoiles s'y confondaient en une voûte argentée. Unies et pourtant solitaires. La lune était voilée, son œil était clos.

-Ils sont tous morts...répéta-t-il en un murmure.

La dague, qu'il tenait dans sa main, lui échappa, et à la rage céda le vide. Un abîme immense emplit sa poitrine, d'une profondeur abyssale. Le regard du Corbeau se perdit dans le ciel étoilé.

Ils étaient tous morts.

Il revit leurs visages, leurs supplications, leurs corps lacérés et leurs tortures sans fin. Nacht ne les avait pas juste tué, il les avait brisé, il s'était délecté de leurs souffrances et de leurs sanglots.

Alors pourquoi ne se sentait-il pas encore vainqueur ?

D'elle-même, sa main vint se poser sur le croc, et en guise de réconfort, la Rage fit flamboyer son cœur.

"Tue-les."

Nacht leva mollement la lame affûtée devant ses yeux, si proche qu'il pouvait distinguer chaque morfil de sa surface.

"Tue-les."

Un gloussement secoua Nachtgewalt, aussi vide de joie que son cœur.

Et sans plus attendre, il planta le croc dans cet abîme.

...
...

Mit Näglein besteckt
Schlupf unter die Deck.



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