[Facultatif] Quartiers de la Ville

Folie d'Esquisse
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Date d'inscription : 24/06/2012
Folie d'Esquisse
Jeu 15 Fév - 0:36
Avant de lire ce sujet, nous vous conseillons d'avoir lu le sujet de présentation de la Ville !


Quartiers de la Ville
Plus de détails que vous n'en avez besoin !



Ce sujet présente en détails tous les quartiers de la Ville, en détaillant pour chacun ce à quoi il ressemble (type d'habitation, style d'architecture…), qui y vit (y a-t-il beaucoup de monde ? quelle population y trouve-t-on surtout ?), comment il s'organise (est-ce qu'un groupe gère ce quartier et si oui comment ?), quels lieux notables s'y trouvent, quels Objets particuliers on y croise et quelles interactions ce quartier est susceptible d'avoir avec la Ville. Il s'agit donc d'un sujet très détaillé qui donne de quoi jouer un personnage qui vit dans le quartier, ou qui s'intéresse vraiment à la Ville. Si ce n'est pas le cas de votre personnage, il ne connaîtra probablement que ce qu'on peut lire dans la Vue d'ensemble, ou moins de choses encore.
Pour rappel, si vous voulez un résumé des quartiers en quelques lignes, vous le trouverez vers la fin du sujet sur la Ville.

Voici un sommaire pour vous y retrouver (également disponible à gauche de votre écran sur PC) :
Quartier du Centre : Le centre-ville, connu pour ses rues et ses poubelles superposées. Vue d'ensemble, Infrastructures, Vivre dans le quartier, Lieux notables, Interactions avec la ville.
Quartier du Palais : Le quartier des tissus, de l'art et des débats politiques inutiles. Vue d'ensemble, Lieux notables, Faune et flore, Vivre dans le quartier, Interactions avec la ville.
Quartier du Fort : Le coeur d'influence des Magendarmes, où ils n'en ont presque aucune. Sous-parties : Vue d'ensemble, Lieux notables,  Vivre dans le quartier,  Interactions avec la ville,  Images.
Quartier du Kleos : Le quartier privé des Hussards, destiné à la rare élite qui supporte d'y vivre. Sous-parties : Vue d'ensemble, Les Jardies (lieu notable),  Vivre dans le quartier,  Images.
Quartier Vert : Le fief Vert-veine, où l'on trouve les HLM les mieux gardés de la Ville. Vue d'ensemble, Lieux notables,  Faune et flore, Vivre dans le quartier, Infrastructures,  Interactions avec la ville,  Images.
Forêt du Conteur : La partie de la forêt où on ne se perd pas trop. Vue d'ensemble, Exploitation du milieu, Faune et flore. Lieux notables.



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Quartier du Centre : Le centre-ville, connu pour ses rues et ses poubelles superposées. Vue d'ensemble, Infrastructures, Vivre dans le quartier, Lieux notables, Interactions avec la ville.
Quartier du Palais : Le quartier des tissus, de l'art et des débats politiques inutiles. Vue d'ensemble, Lieux notables, Faune et flore, Vivre dans le quartier, Interactions avec la ville.
Quartier du Fort : Le coeur d'influence des Magendarmes, où ils n'en ont presque aucune. Sous-parties : Vue d'ensemble, Lieux notables,  Vivre dans le quartier,  Interactions avec la ville,  Images.
Quartier du Kleos : Le quartier privé des Hussards, destiné à la rare élite qui supporte d'y vivre. Sous-parties : Vue d'ensemble, Les Jardies (lieu notable),  Vivre dans le quartier,  Images.
Quartier Vert : Le fief Vert-veine, où l'on trouve les HLM les mieux gardés de la Ville. Vue d'ensemble, Lieux notables,  Faune et flore, Vivre dans le quartier, Infrastructures,  Interactions avec la ville,  Images.
Forêt du Conteur : La partie de la forêt où on ne se perd pas trop. Vue d'ensemble, Exploitation du milieu, Faune et flore. Lieux notables.
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Rappel de la carte des quartiers



(Si cette carte est moche, c'est qu'elle est temporaire et sera refaite au propre quand les quartiers auront été créés)(Vous pouvez cliquer dessus pour l'ouvrir en grand dans un nouvel onglet)




Dernière édition par Folie d'Esquisse le Jeu 15 Fév - 0:56, édité 5 fois
Folie d'Esquisse
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Quartier du Centre





Vue d'ensemble



Siège du Marché, de l'Hôtel et du Clocher, le quartier du Centre est, sans aucun doute, le cœur de la Ville. En plus d'être un point de passage incontournable et marquant pour tout nouvel arrivant, c'est l'endroit où commencent les aventures et se font les rencontres, que ce soit autour d'un verre, du comptoir d'une boutique ou d'une classique dispute entre voisins. Par son emplacement, par sa grande rue Centrale qui connecte les principales artères de la Ville et par ses nombreux commerces, le quartier voit également se croiser les habitants d'à peu près tous les autres, y compris le lointain et reclus Quartier Vert.

En termes de démographie, le Quartier du Centre est sans surprise le plus peuplé de la Ville (~3 600 personnes pour une capacité de 4 000) et pour l'instant le seul qui puisse se targuer d'avoir rempli presque tous ses logements, y compris certaines chambres de bonnes, appartements sans fenêtre et garçonnières où l'on ne rentre que par le toit, bien qu'il subsiste encore quelques petits logements vacants en cherchant bien. Pour se loger, mieux vaut donc être attentif aux « départs » de tout ordre (voire les provoquer…) ou se renseigner sur les résidences qui sont gérées par un groupe (fût-ce les Hussards ou un petit syndic d'immeuble indépendant).


Nombre d'habitants du quartier sont des commerçants et artisans divers du Marché, qui vivent au-dessus, à côté ou à l'intérieur de leur boutique. Ils représentent au plus un tiers des effectifs, car le quartier est assez attractif pour que n'importe qui puisse vouloir y habiter. (Vouloir y rester, c'est une autre paire de manches, comme la suite aura l'occasion de le montrer…)

En termes de structure, le quartier est traversé par la rue Centrale. Autour se trouvent un certain nombre de rues parallèles (dont une des plus proches s'appelle simplement Rue Parallèle bien qu'on ne sache jamais clairement de laquelle il s'agit) et de petits chemins plus ou moins étroits, voire de tunnels pas toujours naturels ni volontaires, qui permettent de passer de l'une à l'autre. Enfin, particularité notable du quartier, plusieurs rues (en particulier la Centrale) se trouvent être sur deux, voire plus rarement trois étages, dont les rives sont ralliées par quelques ponts. On accède à ces étages supérieurs par divers petits escaliers, échelles, murs d'escalade et infractions de propriétés privées. La plupart de ces étages n'ont guère de nom (on se contentera de dire « rue parallèle, premier étage »), à l'exception de la rue Centrale qui possède sa rue Supérieure et sa rue Éminente – les débats étant nombreux pour savoir si elles sont au même étage ou si la rue Éminente n'est pas légèrement au-dessus de la Supérieure. De telles discussions sont vouées à l'impasse (assez littéralement, puisqu'on hésite aussi à les qualifier d'impasses), puisque ces petites rues, uniquement piétonnes, ont tendance à serpenter autour et au-dessus des habitations, donc à changer de hauteur.

À côté de ces noms relativement simples, certaines rues en ont des plus insolites, à l'instar de la fameuse impasse de la Vessie. Ces noms résultent pour certains de simples blagues locales, mais sont pour d'autres repris d'un ouvrage cyantifique qui a eu un succès modéré en Ville, bien que ce succès soit moins dû à l'accessibilité ou à la pertinence de l'ouvrage qu'à son humour parfaitement involontaire : Anatomie de la Ville. Moustacchi, son auteur, y fait une description méthodique et fantasque de plusieurs quartiers (dont le centre qu'il nomme le « Ventre-Ville »), en y mêlant mathématiques, chimie et biologie, dans le but de trouver une logique – celle d'un être vivant qui a besoin de différents organes – aux différents agencements de rues.

En termes d'architecture, le quartier est décrit comme un mélange entre un centre-ville médiéval européen coloré et un centre commercial moderne avec quelques extras. L'aspect médiéval est certainement celui qui paraît le plus évident au regard, puisque l'essentiel des immeubles sont des maisons à colombages, aux teintes et motifs de poutres bien plus osés que leurs équivalents terriens, sans compter le fait que les étages supérieurs semblent fréquemment très différents de leur étage inférieur en termes de surface et d'aspect. On a ainsi l'impression de voir des étages empruntés à différents bâtiments, empilés les uns sur les autres, chacun ayant généralement sa petite porte vers la rue au niveau de laquelle il se trouve.

Concernant l'aspect plus moderne, on le retrouve d'abord dans la structure même, puisqu'il n'existe de magasins sur étages que dans les centres commerciaux. On trouve aussi quelques boutons à l'aspect étrangement moderne ou hors de propos, ainsi que des détails d'environnement tels que des escalators (non fonctionnels), des ascenseurs (non fonctionnels) et des bancs d'intérieur (étrangement non fonctionnels). Les sols des rues, quant à eux, empruntent assez aléatoirement au béton et aux pavés.

Les intérieurs, eux, sont dans l'ensemble assez variés quoique plutôt modernes, laissant toujours cette impression que celui qui les a meublés n'avait aucune idée d'à quoi ils seraient connectés, d'où le fait qu'il soit fréquent de trouver chez quelqu'un un escalier ne menant nulle part et ayant été réaménagé en étagère, une fenêtre qui donne sur les toilettes ou une porte ouvrant vers le toit. Il faut cependant noter que beaucoup de logements au rez-de-chaussée possèdent une cave, parfois disposée sur deux étages entre lesquels il n'y a pas toujours d'escalier.

L'existence de caves revêt une importance notable lorsqu'il s'agit d'expliquer pourquoi le quartier du Centre est devenu le principal lieu d'affaire, là où bien d'autres quartiers auraient pu tout aussi bien pu jouer ce rôle, voire où tout quartier l'aurait mieux joué, puisque le Centre n'est proche d'aucun des lieux dont il dépend en matière de ressources. Le Marché a, en un sens, précédé ses marchands : en offrant une rue entière de boutiques et des caves pour y entreposer des marchandises, le tout donnant sur une rue large et praticable, il a rendu l'installation de cette population particulièrement pratique. Et, bien sûr, il était joli.



Infrastructures



Il est difficile de parler du centre-ville sans parler des commerces, qui investissent une part importante du rez-de-chaussée et une part notable des premiers étages. À cet égard, on trouve vraiment de tout : magasins de nourriture, boutiques d'objets utiles ou de meubles, friperies ou laveries, enseignes très spécialisées ou au contraire très généralistes, stands éphémères à même la rue, bureaux… et parfois même un mélange de tout ça, puisqu'il est parfois plus rentable pour deux petits magasins de s'associer pour mutualiser l'espace et s'accorder des heures de repos. En effet, puisqu'il n'y a pas de nuit régulière et que les clients arpentent les rues en permanence, l'enjeu est de garder son magasin ouvert le plus souvent possible !

En contrepartie de cette effervescence marchande, le quartier du centre ne produit presque rien lui-même. On trouve bien quelques petits potagers de toit ou d'intérieur, mais les habitants n'ont pas d'autre choix que d'acheter tout ce qu'ils consomment, ou de sortir du centre pour aller le cueillir soi-même. Cela dit, pour peu d'avoir les moyens de se le payer, on peut trouver de tout ce que la cité produit dans ce quartier.

Concernant l'eau, bien que l'Aspiration ne soit pas la plus proche, relier convenablement le Centre a évidemment été l'une des priorités. Certaines caves ont rapidement été reconverties en bains publics ou en magasins d'eau, tandis que des petits réservoirs et fontaines ont été installés ici et là. Chacun ayant voulu amener l'eau à son logement, incluant les habitants des quartiers plus éloignés, le réseau est particulièrement anarchique. Cette effervescence provoque régulièrement des inondations ici et là qui, comme toutes les questions d'infrastructures au centre-ville, peut déclencher une mini-guerre civile. (cf partie suivante)



Vivre dans le quartier



Le Centre étant un quartier presque complètement occupé, il est plus encore que ses voisins sujet à des guerres de territoire et des conflits de voisinage. Les solutions à ces problèmes sont relativement peu homogènes : certains bâtiments ou bouts de rue ont formé un petit collectif, d'autres sont gérés par un groupe qui en assure l'entretien et la protection, d'autres encore font appel au Syndicat des marchands… Et bien sûr, il y a ceux qui essaient de se débrouiller tout seuls, que ce soit en barricadant leur maison quand ils la quittent, en payant quelqu'un ou en posant des pièges autour de leur territoire.

Le problème est exactement le même pour les véhicules. Avec peu de places pour beaucoup de volontaires et une notion relativement floue de la propriété privée chez nombre de Dessinateurs, les habitants savent qu'il vaut mieux aller cacher sa calèche dans un quartier voisin si on espère la retrouver après lui avoir tourné le dos pendant plus de cinq minutes… ou ne pas en posséder une, comme c'est souvent le cas, puisque beaucoup de choses sont accessibles à pied.

Un tel climat est assez symptomatique de comment le quartier s'organise en général, ou plutôt de comment il ne s'organise pas. Au centre-ville, il n'y a pas de service public et, puisqu'il n'y a guère d'autonomie possible en termes de ressources, il faut être capable de gagner chaque jour de quoi acheter ses repas, ses meubles, ses vêtements, son abonnement au bain public… Et comme on a potentiellement travaillé à la sueur de son front pour les avoir, on a tendance à lancer un regard noir à quiconque s'en approche d’un peu trop près.

Pour les commerçants, les guerres de voisinage s'étendent évidemment à leur boutique, où l'on craint tant les vols de marchandises que ceux de clients. Il faut aussi y ajouter tous les problèmes inhérents à une économie qui repose sur le troc, source d'autant d'inquiétudes que d'arnaques.

Puisque tout problème est aussi une opportunité, ces conflits latents, ou bien réels mais en manque d'arbitre, engendrent tout un marché de la sécurité et de la médiation. Le Syndicat essaie évidemment d'y tenir un rôle important en s'appuyant sur les Magendarmes (qui ont cependant bien du travail avec leur propre quartier…) et sur des médiateurs, avec pour principal concurrent les Hussards, qui proposent bien souvent de résoudre tous les problèmes de la manière forte. On peut également y trouver des avocats autoproclamés, des associations d'hygiène créées sur le pouce ou encore des groupes de défense du consommateur aux intérêts douteux.

Si la multiplicité des acteurs (c'est-à-dire le gros bordel ambulant) et les décalages de rythme de sommeil suffisent à éviter une guerre civile, il y a un sujet en particulier sur lequel la situation s'est largement envenimée et commence à donner à un quartier autrement vu comme prestigieux une réputation plus nuancée : la gestion des déchets. Puisque les espaces sont petits, que la population est concentrée et qu'on y échange des denrées périssables, les ordures tendent à rapidement s'agglutiner… Or, non seulement personne n'a envie de dépenser son temps ou son argent pour s'en occuper, sachant que cela demande d'apprêter tout un convoi pour transporter des sacs hors de la Ville, mais aucun groupe organisé ne s'est pressé au portillon pour le faire. C'est pourquoi on retrouve régulièrement des poubelles sauvages dans le quartier, au rez-de-chaussée ou sur des toits, où l'on ne sait même pas comment elles sont arrivées.

À moins d'être entassées dans les rares endroits où personne ne peut les voir ni les sentir, ces ordures font évidemment l'objet de nouvelles disputes, sinon d'accusations en tout genre, puis de vengeances plus ou moins méritées, et enfin de vengeances face à ces vengeances. La « Guerre des poubelles », comme on l'appelle parfois, amuse autant l'extérieur du Centre qu'elle en écoeure l'intérieur, puisqu'il n'est désormais pas rare pour les habitants (en particulier les commerçants) de se réveiller avec une mauvaise surprise, qu'ils vont plus souvent renvoyer chez l'expéditeur présumé qu'aller jeter eux-mêmes. Pour peu que l'un de participants à ces échanges indésirables fasse partie d'une quelconque organisation, c'est rapidement toutes les autres qui se retrouvent impliquées par jeu d’alliance ou de rivalité. Parfois même, les poubelles abandonnées sont ramassées par un groupe pour être jetées en masse devant le quartier général de l'ennemi, au grand malheur des petites mains qui sont chargées du nettoyage.

N'allez pas penser cependant que cette situation fait le malheur de tout le monde. Outre les quelques vagabonds et sans-le-sou qui rôdent près des commerces de nourriture dans l'espoir d'y trouver leur déjeuner, c'est toute une faune et flore qui commence à se développer dans cet écosystème. On croise par exemple de plus en plus, au Marché et aux alentours, des créatures appelées des Goulent-tout (ou parfois juste des Goules), des petits gorets à la bouche d'aspirateur qui semblent pouvoir avaler à peu près tout et s'en délecter. Bien que les Goulent-tout ne soient mignons que pour une minorité d'individus et qu'ils puissent aussi dévorer les effets personnels et les petits Objets, certains habitants leur refilent volontiers leurs détritus, quand ils ne se mettent pas à les adopter, à les promener en laisse comme des petits animaux de compagnie, ou même à en faire commerce. De rares voix prédisent en conséquence l'avènement d'un scandale sanitaire, éthique et écologique autour de leur domestication – mais elles ne vivent pas au Centre.



Lieux notables



■ Le Clocher : Assez grand pour être visible depuis le Marché et le premier étage de certaines rues parallèles, c'est le premier monument de la cité, et son premier repère temporel. Plus de détails ici.
■ L'Hôtel et sa taverne : Un premier logement pour les nouveaux arrivants. Plus de détails ici.
■ La permanence du Syndicat : En face du Clocher, un bâtiment plutôt banal (donc aussi bariolé que les autres) où un système de queue permet de gérer les afflux massifs de mécontents (et de boire un verre en attendant, pas gratuitement évidemment).
■ Le Marché. Plus de détails ici.
■ L'Esquirol : un bar miteux du Marché qui ne doit sa fréquentation qu'à son emplacement. Plus de détails ici.



Interactions avec la Ville



Le Centre est évidemment un quartier incontournable en Ville. Il jouit encore d'une assez bonne réputation, malgré les histoires qui viennent la ternir, bien qu'il soit en définitive moins prisé que certains quartiers adjacents (en particulier le quartier du Palais). Entre les habitants du quartier et ceux des quartiers les plus excentrés, il se dessine parfois les contours d'une rivalité Paris/banlieue (Pour les Québécois et Belges, demandez ce qu’il pense de Paris à un Francilien, vous verrez où on veut en venir.). Les habitants du Centre ont tendance à voir les autres lieux comme hostiles, voire inhabitables (bien que leur quartier tende à devenir inhabitable et qu'on y soit en permanence en train de parler sécurité), tandis que ceux des alentours se moquent de leurs habitudes tout en étant bien obligés de s'y rendre pour profiter de ce que le Centre est encore le seul à offrir.

Comme évoqué également, bien que le centre-ville ne soit affilié à aucune organisation en particulier, tout le monde y a ses entrées, et toutes les guéguerres de groupes s'y rejouent. Cela dit, toutes les organisations n'ont pas les mêmes ambitions au regard du quartier. Si les Verts-veines et les Hussards y voient surtout un espace promotionnel pour inviter de nouvelles personnes à vivre dans leurs quartiers, le Syndicat en ferait très volontiers son fief, si tant est qu'il parvienne à se généraliser au-delà de son objectif premier très centré sur le commerce. Les Magendarmes, quant à eux, essayent d'y étendre leur influence et y sont certainement plus respectés et connus qu'ailleurs, mais ils se font rapidement rattraper par leur manque d'effectifs et les problèmes qu'ils ont déjà du mal à gérer dans le quartier du Fort.


Dernière édition par Folie d'Esquisse le Jeu 15 Fév - 1:15, édité 6 fois




(Merci à Ara' pour la super signature ♥)
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Jeu 15 Fév - 0:49



Quartier du Palais





Vue d’ensemble



Le Quartier du Palais couvre, comme son nom l’indique, toute la zone située devant la façade du Palais ; il s’étend de l’Allée des Tentures, ou Allée du Palais, qui relie le Palais au centre-ville, jusqu’aux rives de la Citerne, un lac artificiel destiné à accueillir l’eau de l’Aspiration. La plupart des voies urbaines sont situées du côté du centre-ville, de même que les zones habitées ; les plus significatives sont presque toutes des bifurcations parallèles à l’Allée des Tentures, qui se rejoignent les unes après les autres jusqu’au Palais.

Cette partie du quartier, de loin la plus peuplée, regroupe de grands bâtiments au style architectural simpliste et répétitif, principalement de béton blanc, bordant des routes de pierre finement taillée. Là où l’esthétique du lieu se démarque toutefois, c’est par la présence de nombreuses décorations à base de tissus – tentures, banderoles, marquises, fanions, tapis… – aux couleurs riches et variées qui parsèment les murs. Le cas le plus notoire est l’Allée des Tentures, baptisée en conséquence, où la chose a pris une telle envergure qu’on ne distingue presque plus la pierre ou le béton sous les épaisseurs de toiles qu’on y a tendues, et la voie elle-même est bordée de rideaux et surplombée de larges rubans aux motifs exotiques. À l’origine, le phénomène vient d’une tradition selon laquelle les habitants du quartier allaient se procurer des bandes de tissu au Palais – puis plus tardivement par les approvisionnements en provenance des Vêtus, quand la demande est devenue trop forte – pour les arborer à leur fenêtre comme symbole de leur propriété, et qui a dérivé en des concours d’ego et de publicité à mesure que l’endroit s’est vu convoité par les commerçants et les grandes personnalités de la Ville. Une société de héraldique, la SATRAPE – Société d’Attribution des Tentures Représentées dans l’Allée du Palais et ses Environs – a même été fondée pour aider les gens à savoir ce qui appartenait à qui dans tout ce bazar. Elle n’a jamais compté que deux membres, mais son autorité est remarquablement respectée en la matière.

De l’autre côté du quartier, l’ambiance est en revanche assez différente. Les habitations s’y font plus disparates à mesure que l’on s’approche de la Citerne, et surtout plus délabrées ; par endroits, on est même sur des ruines pures et dures, à moitié ensevelies sous la terre, façon site archéologique antique, mais en plus bétonné. Mais entre ces décombres, on trouve quelques bâtiments qui détonnent complètement par leur propreté et leur état de conservation, des immeubles dans le même style que ceux de l’Allée des Tentures, eux aussi avec leurs petites bannières, mais isolés en plein milieu des ruines. Cette partie du quartier est surnommée les Fiefs, ou plus rarement le Quartier des Fiefs, par allusion sarcastique aux gens qui s’y installent pour disposer de grands domaines vierges – qu’ils risquent cependant de devoir partager avec les autres locataires de leur immeuble. En effet, notamment en raison de la forte végétation esquisséenne qu’on peut y trouver – voir section Faune et flore – et de la présence de la Citerne à proximité, l’ambiance n’y est pas aussi morose qu’on pourrait le croire, et un certain nombre d’habitants s’y installent en quête de tranquillité ou d’un sentiment de grandeur.



Lieux notables



Le Palais


Une somptueuse construction qui sert autant de centre culturel que de salle de conférence pour les organisations de la Ville. Plus de détails ici.

Le Parc


Grand rival du jardin du Palais et de l’Hôtel particulier des Jardies en termes de taille et d’esthétique, le Parc est l’une des plus riches illustrations de la biodiversité florale de l’Esquisse, mêlant des plantes venues des quatre coins de la Terre aux curiosités locales de la nature esquisséenne. D’une allée à l’autre, on navigue entre les lys papillons du Montana et les cotodendrons des Monts Vêtus, sous un ombrage mêlé d’arbres à caramel nippons et de leur pendant plus littéral venu du Labyrinthe. Si la collection botanique y a été enrichie par les amateurs en la matière à travers le temps, il est généralement admis que le Parc est une création de l’Esquisse et que la majorité des espèces qui s’y trouvent y sont naturellement apparues, y compris les essences terriennes. L’idée que ce jardin ait jadis pu appartenir aux Cyantifiques est toutefois beaucoup moins populaire, notamment en raison de la contre-propagande des cy-antis qui y organisent régulièrement des meetings et ont installé le siège officiel de leur parti à proximité.

En effet, outre son intérêt biologique, le Parc est avant tout un lieu public, de promenade, de détente et de rendez-vous. Situé en marge de la partie la plus habitée du quartier, il attire quotidiennement de nombreux flâneurs et constitue aux yeux de beaucoup l’argument de vente principal des logements aux alentours. Depuis les travaux relatifs à l’Aspiration, en raison de ses grands espaces disponibles, le Parc accueille également un certain nombre des canaux transportant l’eau vers les quartiers supérieurs, dont les friselis ne manquent pas d’égayer encore son ambiance tranquille.

Le Centre d'accueil des Sorteurs


Couvert de vieux drapeaux violets qui rendent hommage à une gloire passée, le quartier général des Sorteurs est un de leur dernier lieu d'activité. C'est, avec le Dernier Bar avant la Sortie de l'Esquisse qui se trouve non loin, l'enseigne la plus triste du quartier, derrière même les pompes funèbres qui se cachent discrètement entre deux ateliers d’artisans. Malgré son nom, c'est sans doute aussi l'endroit où vous serez le moins convenablement accueilli, si vous l'êtes tout court, le groupe n'ayant pas les effectifs d'assurer un roulement permanent. Vous y trouverez quelques bureaux vides, une bibliothèque qui recense tous les échecs des Sorteurs entre deux connaissances utiles sur l'Esquisse (vous y découvrirez même des théories cyantifiques introuvables à la Bibliothèque) et quelques archivistes endormis. De temps en temps, vous surprendrez peut-être un sursaut de vie, lorsqu'Eizens (autoproclamé responsable du pôle R&D) et sa clique déboulent soudainement avec leur dernière idée en date pour sortir de l'Esquisse.

Le Plancher


Si les Arthystes n’ont généralement aucune difficulté à monter une estrade à l’improviste pour leurs représentations à ciel ouvert, leurs spectacles les plus ambitieux leur demandent souvent des scènes plus vastes et mieux équipées, que ce soit pour la machinerie, la sonorisation, ou simplement les gradins destinés au public. En temps normal, l’opéra du Palais fait largement l’affaire, mais la disponibilité des lieux est assez irrégulière, et surtout, les gens ne déambulent pas devant par centaines. C’est pourquoi ils ont installé, au tournant d’une rue assez huppée du quartier, une large esplanade de bois destinée à accueillir leurs plus grands concerts en plein air ou représentations de théâtre de rue. On l’appelait originellement la Scène, mais suite à un article de journal railleur intitulé « Les marionnettistes installent leur plancher dans la rue », les Arthystes l’ont sarcastiquement rebaptisée le Plancher. Ses grands échafaudages sont agrémentés de treuils, de rideaux roulants, de systèmes d’ombrage interactifs, et de nombreux autres artifices dont ils ont le secret pour créer des spectacles toujours plus grandioses – et ponctuellement quelques accidents. Une zone est également aménagée pour le public, avec deux à trois cent places assises selon la morphologie des spectateurs.

L’immeuble situé juste derrière le Plancher est également utilisé par les Arthystes, bien qu’il ne leur appartienne pas totalement. Entre deux logements occupés par d’honnêtes citoyens, on y trouvera des ateliers, des studios, ou même une salle d’exposition au rez-de-chaussée. En général, les gens qui acceptent de vivre là-dedans sont soit des Arthystes, soit des sympathisants suffisamment à l’aise avec l’idée de voir régulièrement de nouvelles peintures bizarres dans les couloirs et d’écouter des concerts de tuba jusqu’au milieu de la nuit.

Le Bar Masqué


Voir sujet dédié dans l’annexe des bars.

La Mairie


Une mairie dans la Ville ? Ah, non, c’est juste cet appartement que possède le Conseil de la Vie Civique dans l’Allée des Tentures, et qui leur sert plus ou moins de quartier général – bien que leurs réunions se fassent surtout à l’opéra quand ils peuvent le réserver. On peut le distinguer aux étendards qui pendent à ses fenêtres, pour peu d’arriver à les discerner entre les couleurs de Sin’Esquanone et de Radio Esquisse, qui se partagent le reste du bâtiment.



Faune et flore



Entre les jardins du Palais, le Parc et les vastes étendues des Fiefs abandonnées à la nature, la faune et la flore du Quartier du Palais sont réputées d’une grande richesse parmi les amateurs de la chose. Il serait vain de tenter de compter une par une toutes les espèces qui y figurent, notamment dans le Parc, mais on peut retenir plusieurs espèces et biotopes intéressants.

Dans les Fiefs, le paysage est principalement recouvert d’une herbe bleutée, qui tend légèrement vers le cyan quand le sol s’humidifie ; certains botanistes pensent pouvoir obtenir une herbe verte en composant des sols encore plus humides, mais toutes les tentatives se sont jusqu’ici soldées par des échecs, laissant les Vert-Veines seuls fournisseurs de cette denrée rare. Pour le reste, la végétation basse est relativement discrète, principalement dominée par des sortes de lierres appelés vapevignes, dont les lianes sont constamment entourées d’une couche de fumée colorée tant qu’elles ne sont pas coupées – la couleur de la fumée semblant varier en fonction de la distance par rapport à la racine. La végétation haute, quant à elle, présente de nombreuses espèces d’arbres : on peut citer notamment le chêne à Pan, un arbre sans feuilles, poussant toujours sous forme de plusieurs troncs successifs et de hauteur croissante, ou encore le vil pin, qui ressemble plutôt à un carinalia dominiquais qu’à un véritable pin, et dont les feuilles noires surplombées de fleurs rouges lui valent une réputation assez anxiogène.

En ce qui concerne la faune, on a toujours pu y trouver des Objets de diverses espèces venues de l’extérieur, flânant entre les zones les moins habitées, mais il en est une qui est devenue particulièrement présente depuis l’arrivée des canalisations massives de l’Aspiration : l’Éviathan, une sorte de crocodile de céramique avec deux bouches d’évier pour mâchoires. Bien qu’impressionnant, il se nourrit exclusivement d’insectes – en particulier l’Abeillémoth, une bestiole entre l’abeille et la mite – en les enfermant dans sa gueule et en laissant couler de l’eau dedans pour les attirer dans le trou d’échappement qui mène à son gosier. Là où sa présence est plus problématique, outre ses comportements potentiellement dangereux en situation de panique, c’est dans le fait qu’il soit lui-même un grand consommateur d’eau – d’où sa migration à proximité des canaux –, et les mesures à adopter face à sa prolifération ne font pas encore l’unanimité.

Du côté du Parc, la faune et la flore sont extrêmement variées, mais existent principalement sous forme de microcosmes. On peut même y trouver de l’herbe verte, mais sous forme d’un petit carré d’un mètre par deux dans une allée spécifique – sur lequel est d’ailleurs posé un panneau interdisant de marcher dessus. Pour le reste, l’herbe adopte de nombreuses formes et couleurs selon les endroits, de même que les fougères, les buissons, les arbres, ou même les petits Objets qui y vivent.

Enfin, du côté des jardins du Palais, on trouve toute une flore textile similaire à celle des Monts Vêtus. Il est généralement admis par les couturiers que celle du Palais est moins robuste et confortable à porter que celle des Monts, mais qu’elle propose des motifs plus beaux et réguliers. La chose est en grande partie une légende venue du fait que les tailleurs tendent à plutôt s’approvisionner dans les Monts – où ils peuvent se procurer rapidement de grandes quantités de grande variété – tandis que les artistes tapissiers locaux fréquentent plutôt l’ambiance poétique du Palais.



Vivre dans le quartier



Sur le papier, le Quartier du Palais, du moins sa partie la plus urbaine, a presque tout ce qui peut attirer de potentiels locataires. L’endroit est proche du centre-ville, et par conséquent de la plupart des commerces et lieux de travail – l’Allée des Tentures abrite d’ailleurs les sièges de nombreuses compagnies et petites organisations –, tandis que le Parc et le jardin du Palais offrent des opportunités d’évasion dans des espaces plus tranquilles. Les bâtiments y sont pour la plupart bien tenus, l’approvisionnement en eau dépasse toute concurrence du fait de la proximité de la Citerne, les rues sont dégagées et les appartements bien organisés, et comble de la fortune, le quartier est relativement écarté des zones de tensions entre les grandes organisations rivales de la Ville – bien que les récents travaux de l’Aspiration risquent de bientôt changer la donne.

Toutefois, cette forte attractivité n’est pas sans conséquences, surtout dans une société où la notion de propriété immobilière n’existe qu’à l’état de vœu pieux ; les logements du quartier sont particulièrement disputés et la seule autorité qui puisse garantir le vôtre est celle du consensus. Cela implique que si vous avez le malheur de ne pas trop plaire à vos voisins, parce que vous tenez des propos un peu trop pro-cyantifiques, parce que votre véhicule fait un peu trop de bruit, ou simplement parce que vous faites de l’œil à un peu trop de filles du coin, vous pourriez bien finir par déménager contre votre gré. D’ailleurs, les gens du quartier sont réputés assez aigris sur ce genre de questions, et il y est généralement admis que vivre là-bas, ça se mérite ; aucune forme de richesse ou de statut social n’est requise pour s’y intégrer, mais si vous n’êtes pas un citoyen respectable exerçant avec assiduité une profession reconnue d’utilité publique, il y a des chances qu’on vous regarde d’un mauvais œil et que vos jours dans le quartier soient comptés. Il est à noter que l’art peut être considéré comme une activité respectable du moment qu’il est pratiqué par les Arthystes, qui sont protégés par quelques mécènes influents – d’où leur présence importante.

Du côté des Fiefs, bien que les logements n’y soient pas aussi disputés, l’ambiance est réputée encore plus tendue. Le cadre plus isolé tend à créer des bulles communautaires autour de chaque immeuble, où les relations entre voisins peuvent devenir encore plus oppressantes. La chose est certes loin d’être une généralité, et les rumeurs qui circulent sur le sujet sont surtout alimentées par quelques cas extrêmes – notamment une histoire de secte ancrée dans l’un d’entre eux –, mais il reste que tout le monde n’y trouve pas toujours son compte.



Interactions avec la Ville



Le rayonnement du Quartier du Palais sur le reste de la Ville est assez évident ; beaucoup de compagnies locales et d’organisations mineures, comme les Sorteurs ou le CVC, y ont établi leur siège social, ou au moins une succursale administrative. Cela en fait l’un des principaux pôles d’opportunités d’emploi de la cité, du moins dans le secteur tertiaire, et un lieu par lequel beaucoup de citoyens risquent de devoir passer à un moment ou un autre. A contrario, les habitants du quartier doivent reposer sur les quartiers avoisinants, notamment du côté du Marché, pour ce qui est de leurs courses quotidiennes, les commerces étant peu nombreux dans le coin.

Du fait de sa localisation sur les bords de la Citerne, mais aussi des grands espaces vierges dont il dispose via les Fiefs et le Parc, le Quartier du Palais est également le passage privilégié des canaux d’approvisionnement en eau de la Ville. Il revêt donc une importance croissante dans la politique locale, car en l’absence d’une autorité suprême pour régler la question, les habitants auront toujours leur mot à dire sur où on peut creuser et où on ne peut pas. Par conséquent, si vous voulez retarder la canalisation d’un quartier en particulier – à tout hasard, le cœur d’influence d’une organisation rivale –, il peut vous suffire de convaincre quelques habitants sur le chemin que « non, quand même, ce petit terrain vague que personne n’utilise, on tient beaucoup à préserver son intégrité ». De plus, en attendant l’accomplissement du réseau hydrographique, le Quartier du Palais a établi une compagnie de porteurs d’eau chargés d’approvisionner les zones les moins bien desservies, sobrement baptisée l’AQUA – Aide aux Quartiers en Urgence d’Approvisionnement, qui malgré son nom est moins une aide qu’une entreprise à but lucratif.


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Quartier du Fort





Vue d’ensemble



Le Quartier du Fort, ou Quartier Rouge, est principalement agencé autour du Boulevard des Charitables, une longue artère contournant la Motte – un large amas rocheux au sommet duquel est installé le Fort – qui fait la connexion entre le centre-ville d’un côté, la Route de la Soie et celle menant au Quartier Vert de l’autre. Plusieurs grandes avenues partent du boulevard, en direction opposée à celle de la Motte : elles constituent ensemble les seuls véritables axes urbains du quartier.

En effet, autour des grandes routes, les bâtiments sont agencés en une cohue de blocs empilés et encastrés les uns dans les autres, où des réseaux d’escaliers et de promenades sur les toits tiennent lieu de rues et de ruelles. Si le repérage dans les grandes artères du quartier est trivial, se rendre d’une avenue à l’autre sans passer par le boulevard relève du labyrinthe en trois dimensions ; d’une manière générale, seuls les habitants de longue date s’y risquent – les autres se contentant généralement de retenir le chemin de leur maison à l’axe le plus proche.

La plupart des commerces sont d’ailleurs situés au plus près des grandes routes, pour des raisons évidentes. La seule à faire véritablement exception est l’Avenue des Liciers, qui a servi historiquement de centre de soins et de rééducation, et dans laquelle la plupart des habitations les plus accessibles ont été mises à disposition des personnes en convalescence ou à mobilité réduite. Il convient toutefois de noter que cet élan de charité s’est vu facilité par la forte disponibilité des logements, du fait de la faible attractivité de cette avenue ; elle est la plus mal entretenue du quartier, la plus éloignée du centre-ville, et aux dires de beaucoup la plus mal famée.

Depuis un certain temps, le quartier est principalement connu pour accueillir la Caserne et la plupart des institutions magendarmes. Certaines des associations qui l’ont formé à l’origine opéraient déjà dans l’Avenue des Liciers ou son voisinage, de telle sorte que lorsque l’Ordre s’est formé, son influence s’est rapidement concentrée sur ces lieux. La proximité du Fort, déjà propriété du maître de l’ordre à l’époque de son institution, a également contribué à y centraliser ses activités.

Architecturalement parlant, outre la structure chaotique des habitations, le style tend vers celui d’une vieille ville méditerranéenne – voir illustration en fin de description. L’agencement particulier des bâtiments, qui peuvent littéralement se chevaucher les uns sur les autres, est soutenu par un important jeu de colonnades et de viaducs. Dans les artères les plus profondes, où ces particularités sont les plus prononcées, le tout peut prendre la forme d’une véritable canopée de colonnes et de voûtes, à donner le vertige aux âmes les plus sensibles. Beaucoup redoutent toutefois l’éventualité d’un effondrement majeur ; la complexité de ces structures et leur accès difficile posent en effet de grandes difficultés aux architectes essayant de s’en faire une vue d’ensemble, et par endroits, il est difficile de déterminer si elles sont véritablement stables, et de savoir où l’entretien et les rénovations pressent le plus.

Le quartier n’est pas connu pour sa végétation, qui demeure relativement rare, y compris sur la Motte. Dans l’ensemble, on trouve surtout des couleurs allant des ocres automnaux aux tons rosés des cerisiers d’orient ; mais dans les zones les plus excentrées, des traces plus marquées de verdure commencent à reprendre leur droits sur les lieux, à renfort de lierre et de mauvaises herbes – qui ajoutent encore à l’inquiétude des architectes locaux. On trouve aussi quelques jardins et potagers, aménagés un peu comme les gens l’ont pu sur les plus hautes terrasses, dont la plupart sont gérés par les Magendarmes ou leurs auxiliaires. Les espèces cultivées y sont le plus souvent sélectionnées pour leurs vertus nutritives ou médicinales, à destination des cliniques et soupes populaires de l’Ordre.



Lieux notables



La Motte et le Fort


Surplombant tout le quartier, la Motte est un large pic aux parois raides et rocheuses, auquel on ne peut accéder que par le Sentier du Fort, qui part du Boulevard des Charitables, ou par la Montée des Fous, un chemin abrupt et caillouteux donnant sur l’autre versant. La zone est principalement inhabitée, et à vrai dire quasiment inconstructible ; il n’y a que le Fort, au sommet du rocher, qui ait été investi, par nul autre que le maître de l’ordre des Magendarmes, Lissandre Jénie Dupuis-Delamarche. Il y vit avec quelques compagnons et officiers gradés de l’Ordre, ainsi que quelques enfants recueillis dont il ne manque jamais de parler devant les gazettes pour dorer son image de grand humaniste. Pour autant qu’on le sache, il y a toujours vécu, même avant d’intégrer les Magendarmes, mais la façon dont il se l’est approprié à l’origine compte parmi les zones d’ombre de son passé.

Le bâtiment est un petit fortin de pierre rouge, d’architecture moyen-orientale, mais dont l’état de conservation ne rend pas honneur à la somptueuse tradition artistique des grands sultanats. Des travaux de rénovation sont en cours, commandés par Lissandre lui-même, mais ils sont partis pour durer un certain temps, les autres responsables magendarmes rechignant à dépenser les moyens de l’Ordre dans ce genre de fantaisies.

Plus bas, sur le sentier, on peut également trouver un petit corps de garde, lui aussi installé sur demande de Lissandre, dont l’architecture en vieilles pierres et en tuiles d’ardoise jure parfaitement avec celle du Fort. Une garnison de quelques miliciens y monte la garde à plein temps, et personne, sinon les résidents du lieu et les officiers les mieux gradés, n’est autorisé à s’aventurer au-delà sans invitation préalable du maître de l’ordre. Cela dit, si vous tenez à visiter l’endroit, vous pouvez toujours compter sur les nombreuses réceptions qu’il aime à y donner – ou tenter votre chance par la Montée des Fous, qui n’est généralement gardée que par une sentinelle ou deux.

La Caserne


Les Magendarmes ont installé leur quartier général en bordure du Boulevard des Charitables, dans un ensemble d’habitations somme toute assez quelconque, mais redécorées aux couleurs de leur ordre : de grandes bannières sont pendues çà et là pour bien marquer leur appartenance, les tuiles des toits ont été repeintes en magenta, et toutes celles des toits proches qui affichaient une couleur trop similaire – donc la majorité, puisque le rouge est la couleur la plus fréquente dans le quartier – ont quant à elles été repeintes en noir ou en gris, pour bien distinguer les bâtiments investis par les Magendarmes.
En raison de la structure chaotique des bâtiments du quartier, la Caserne se retrouve encastrée dans un certain nombre d’autres domiciles, et de nombreux accès permettent par conséquent d’y accéder. Cela pose un certain nombre de problèmes stratégiques, dûs au fait que ce quartier général a été fondé avant la militarisation de l’ordre, à une époque où il n’était pas encore question de conflit d’organisations. C’est pourquoi un périmètre de sécurité, à base de herses, d’accès emmurés et d’escaliers détournés, a dû être mis en place autour de la propriété magendarme – exceptée l’entrée principale qui donne sur le boulevard, destinée à être plus accueillante.

La Caserne contient un bâtiment d’accueil, un centre de formation pour les recrues, quelques quartiers pour les membres, ainsi qu’une clinique et une cantine ouvertes à la fois aux membres et aux plus démunis – bien que ces dernières perdent peu à peu en popularité à mesure que l’Ordre s’arme, au profit de celles de l’Avenue des Liciers, tenues par des auxiliaires moins fanatisés de l’ordre.

L’Arche


C’est le passage obligé pour les touristes en quête de sensationnel : au bout de l’une des grandes avenues, les bâtiments encastrés forment des structures pareilles à celles d’un récif de corail, avec de grands stalagmites surplombés d’une arche majestueuse. Seuls les cœurs les plus courageux acceptent d’en vivre au sommet – dont la stabilité inquiète encore plus que celle des autres habitations du quartier –, mais nombreux sont ceux qui ont décidé de s’installer dans les environs, attirés par le cachet de cet endroit rappelant de quelles merveilles les fantaisies de l’Esquisse sont parfois capables.

Le Méandre


À proximité de l’Avenue des Liciers, ce réseau d’artères tortueuses, sombres et principalement inhabitées, est devenu un repaire idéal pour ceux qui voudraient cacher leurs activités au reste de la communauté. On y entreprend bien sûr des trafics en tout genre, mais aussi des réunions secrètes entre cy-antis fanatiques ou membres de sectes sibyllines, et plus généralement, toute forme de complot contre une organisation qui aurait un peu trop d’informateurs dans la Ville. L’existence du Méandre est la principale raison de la mauvaise réputation de l’Avenue des Liciers et, pour beaucoup, le symbole d’une résistance à l’autorité des Magendarmes – qui peinent à maintenir une surveillance efficace dans cet endroit pourtant localisé en plein cœur de leur zone d’influence.



Vivre dans le quartier



Le premier et principal problème auquel sont confrontés les habitants du Quartier du Fort est la délimitation de leur propriété – ou du moins ce qu’ils peuvent considérer comme leur propriété, les lois immobilières de la Ville étant ce qu’elles sont. En effet, dans cet amalgame de bâtiments qui s'insèrent les uns dans les autres et dont les murs intérieurs sont parfois mal définis, il n’est pas rare de voir éclater des litiges sur la question de ce qui est à qui. On a vu de nombreuses façons dont les gens ont tenté de clarifier la chose : parfois en traçant simplement des lignes de peinture autour de ce qu’ils considèrent leur, parfois en installant des barrières, et parfois en s’adonnant carrément à des actes de vandalisme sur les bâtiments autour – on y pratique régulièrement la politique du « si mon étage n’a plus d’escalier qui mène à ton rez-de-chaussée, il est à moi ». Depuis quelques temps, les Magendarmes ont tenté de ramener un semblant de discipline dans tout cela, en établissant des formes rudimentaires de titres de propriété – à faire enregistrer chez eux contre une modique contribution à la trésorerie de l’Ordre –, mais la légitimité de ces concessions est encore disputée.

L’accès à l’eau courante est également une source de préoccupation quotidienne pour les habitants. Si les avenues principales commencent à se voir équipées en canalisations, l’agencement des maisons permet difficilement d’y envisager des projets individuels, et les locaux doivent généralement compter sur les fontaines en bas de chez eux. Par ailleurs, il est rare que les gens disposent de moyens de transports individuels, puisque la plupart sont inutilisables dans les artères étroites et tortueuses du quartier. Posséder un véhicule ou une monture implique donc de l’abandonner au bord de son avenue, à possiblement plusieurs ruelles de chez soi, et sans garage ou box sécurisé pour l’accueillir, ce qui peut en dissuader plus d’un. Des solutions sont envisagées pour régler la question, mais elles n’existent encore qu’à l’état d’ébauches.

En dehors de ça, la proximité du centre-ville, l’accès à de nombreux commerces et, bien sûr, un certain cachet esthétique, rendent l’endroit plutôt prisé par les habitants de la Ville. On y retrouve toutes les strates de la population, de l’indigent vivant au crochet du secours populaire local jusqu’au puissant dignitaire en affaires dans les prestigieuses enseignes du Boulevard des Charitables, en passant par les centaines de citoyens moyens attirés par la situation avantageuse du quartier.

Par ailleurs, bien que l’endroit constitue le centre névralgique de l’activité magendarme, l’opinion de ses habitants ne leur est pas beaucoup plus favorable qu’ailleurs, et de nombreuses allégeances différentes peuvent se retrouver d’un domicile à l’autre. En effet, après les réformes de Lissandre, beaucoup de membres déçus de la nouvelle direction de l’ordre sont restés vivre dans le quartier, où ils avaient pour la plupart encore leurs établissements. On y trouve donc une cohabitation constante entre partisans et détracteurs des Magendarmes, là aussi parsemée d’autres communautés plus neutres, simplement attirées par les avantages de l’endroit.

Les habitants des différentes avenues se livrent aussi à une rivalité, généralement amicale, sur des questions sociales ou culturelles – qui a le meilleur salon de café, qui a eu les personnalités les plus illustres, qui a vraiment inventé la recette du Roc-Fort… On la voit notamment émerger à travers un événement sportif local, le Chaplathon, où des équipes de trois représentants de chaque avenue – ou du boulevard central - concourent dans un jeu consistant à jeter un chapeau à plume sur un piquet en évitant les adversaires. L’ambiance y reste bon enfant sur le papier, bien qu’il arrive toujours ce moment où les questions de fierté prennent le pas sur l’entente cordiale – surtout quand un membre d’une équipe semble « un peu trop bien doté physiquement par l’Esquisse ».



Interactions avec la Ville



Le Quartier du Fort est avant tout un quartier résidentiel et commerçant, et dépend donc principalement des approvisionnements extérieurs dans son fonctionnement. Sa position n’est pas très avantageuse pour attirer les clients du reste de la Ville, en raison de la proximité du Marché d’un côté et de la faible accessibilité aux rues de l’autre, ce qui a poussé beaucoup de commerçants à miser sur un artisanat de qualité pour attirer le chaland. On peut par exemple y trouver des restaurants huppés – côtoyant orgueilleusement les soupes populaires –, ou encore la célèbre enseigne de cordonnerie et maroquinerie des sœurs Corwin, fournisseuse officielle des Magendarmes. Beaucoup peuvent d’ailleurs profiter de la position du Boulevard des Charitables sur l’embouchure de la Route de la Soie, pour obtenir un accès privilégié aux ressources importées des Monts Vêtus.

Le quartier est réputé comme étant la zone de contrôle des Magendarmes, mais du fait de sa localisation vers le cœur de la Ville et de sa population d’une grande diversité, on peut librement s’y promener sans distinction de classe ou d’opinion politique. Ce n’est pas toujours pour plaire aux membres les plus radicaux de l’ordre, mais ils n’hésitent pas à s’en servir comme d’un argument pour dorer leur image, par contraste avec les communautés plus fermées du Quartier Vert ou du Quartier Hussard.



Images


[Facultatif] Quartiers de la Ville Quarti10


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Quartier hussard : le Kleos





Vue d'ensemble



[Facultatif] Quartiers de la Ville X0ba
Un panneau sous lequel passent tous ceux qui entrent dans le quartier.

Le Kleos, nommé d’après Mün Kleos, grand patron des Hussards Azur, est un quartier pavillonnaire, qui vous fera tout de suite penser à une banlieue typiquement nord-américaine ou d’Europe occidentale. Des petites rues serpentent entre des maisons quasiment toutes identiques, à un ou deux étages, assez grandes, entourées de jardins. Les toits sont d’ardoise, les murs couleur pastel. Chaque maison a son garage, sa pelouse – magnifiquement bien entretenue et si possible avec un wallon vert (l’inverse d’un flamand rose) en plastique, un gnome de jardin ou autre décoration.

La densité est donc assez faible et la population ne pourrait pas dépasser les 500 habitants. Le lotissement étant en vérité sous-occupé, on est assez en deçà de ce nombre, vers les 130. L’occupation des maisons se fait en tache d’huile depuis l’entrée : les nouveaux arrivants font toujours en sorte d’avoir au moins un voisin, personne ne prend de maisons au hasard ou isolée.

Ce genre de quartier est typiquement adapté pour des ménages véhiculés avec enfants, étant donné que c’est un quartier-dortoir où on ne trouve rien à part des logements. Cela dit, il ne fait jamais qu’1 km², ce qui rend possible de le parcourir à pied. La plupart des habitants préfèrent cependant employer leur véhicule personnel (qui peut aller d’un engin sommairement motorisé à une calèche, une monture ou autres), pour faire étalage de son statut social. Certains préfèrent recourir au covoiturage ou payer des taxis.

Si on regarde la carte de la Ville, on constate que le Kleos y occupe une position assez centrale. Il est pourtant loin d’être un carrefour : toutes les routes qui y mènent sauf une ont été démolies et le Kleos tout entier a été entouré d’une tranchée, d’une palissade rehaussée de barbelés et de quelques tours de garde. Les Hussards Azur ne rigolent pas trop sur la sécurité.

L’Avenue Kleos (au cas où vous ignoriez encore chez qui vous mettez les pieds), la seule qui permet d’entrer dans le quartier, mène directement au centre ville et est fermée par une barricade : il faut montrer patte blanche pour la passer. En somme, le quartier est réservé à certains Hussards et il n’est pas si facile que cela de s’y infiltrer, mais vous pouvez vous faire inviter, ou assister à des visites guidées qui sont régulièrement organisées et dont il est fait mention plus bas.

En somme, il n’est pas facile d’accéder au Kleos. Si vous n’êtes pas un membre honorable de la Compagnie, vous pouvez trouver le moyen de vous faire inviter par un de vos amis qui l’est, trouver un boulot en son sein, assister à une visite guidée, mais votre séjour sera étroitement surveillé. Bien sûr, si vous arrivez à passer outre le mur d’enceinte et les patrouilles de gardes, il est toujours possible d’y accéder. Après tout, de si belles et grandes maisons, elles sont forcément pleines de richesses…



L’hôtel particulier des Jardies :



Situé juste derrière la barricade qui contrôle les entrées et les sorties, les Jardies sont le premier bâtiment du quartier que vous verrez et de loin le plus impressionnant. C’est la résidence urbaine de Mün Kleos lui-même. Si vous entrez et sortez du quartier, ou même si vous passez à côté, il est impossible de le rater, ce qui est un symbole politique assez clair.

C’est un grand et somptueux bâtiment, de style colonial : il fait penser à un palais de gouverneur, avec une pierre très blanche, des grandes fenêtres, deux étages hauts de plafond, des colonnes et autres éléments néoclassiques et un grand jardin qui l’entoure, protégé derrière des grillages en fer forgé tout à fait splendides. Apparu comme tel dans l’Esquisse, il a été savamment réaménagé et meublé par son propriétaire, au prix d’efforts très importants – qui ont considérablement entravé le bon développement de la Compagnie, vu que la priorité était sur l’aménagement du palais plutôt que sur son bon fonctionnement… Derrière les grilles, on trouve des plantes esquisséennes rares et magnifiques, agencées dans un jardin à la française.

Outre Mün Kleos lui-même, il y habite ses domestiques, mais aussi des invités de marque. Il y a bien assez de chambres d’ami pour y faire venir tout le gratin de la Ville et une immense salle de réception. Et, bien sûr, une partie dédiée à la Compagnie, qui vous fera plus penser à un mélange entre un QG militaire, un arsenal, une salle de guerre de cabinet à la Louis XIV et un open space d’entreprise. Cela dit, des deux ailes du palais, une est encore totalement inhabitée et même, dit-on, pas tout à fait nettoyée de quelques Objets parasites…

Si vous êtes un client important, un représentant d’une organisation et que voulez contacter la Compagnie, c’est un lieu privilégié ; on pourra vous mettre à disposition une salle de réunion où rencontrer Blake Arvandos, voire Mün Kleos lui-même. Si vous êtes un client moins important, n’hésitez pas à vous rendre plutôt à l’Huis de la Salle, le bar des Hussards, où vous pourrez recruter les nombreux mercenaires qui le peuplent.



Vivre dans le quartier



Description des maisons :


Elles sont comme dit toutes quasiment identiques : il doit y avoir trois modèles différents et encore ne sont-ils que des réarrangements des mêmes pièces. Toutes ont un garage, un grand salon, trois ou quatre chambres, une cuisine, une salle de bain, des toilettes.

L’extérieur est aussi identique pour toutes : devant la façade, une pelouse bien verte, qui doit être rigoureusement entretenue, sans palissade, qui est donc directement visible et accessible depuis le trottoir. Elle est là pour l’apparat et la conformité ; pour montrer son identité et appartenance commune aux Hussards, ce qui passe par adopter le même style de jardin. Il ne s’agit pas de faire état de son identité – ou plus inconvenant encore, de son originalité –, mais tout au contraire de prouver qu’on est capable de s’intégrer à la communauté en entretenant son carré de gazon comme tout le monde.

À l’arrière, dans une partie au contraire masquée par des palissades et où vous pourrez jouir de quelque intimité, se trouve la partie beaucoup plus utilitaire du jardin. On y trouve généralement un potager et les équipements imposants, comme votre barbecue, votre trampoline pour les enfants, votre batterie de missiles sol-air « au cas où », la barque que vous sortez pour aller à la pêche sur vos jours de repos, etc.

Cela dit, si les maisons sont toutes des copies, ce sont aussi des copies de copies de copies, dont le sens des objets et des pièces a été perdu il y a fort longtemps. Celles qui n’ont pas été aménagées et sont encore inoccupées ont une architecture intérieure très étrange. Tout y est : les toilettes, la cuisine toute équipée, le salon-salle à manger avec ses meubles, sa grosse télévision, symbole en lui-même du succès du couple euro-américain, le lit double pour les parents et à étages pour les enfants… Mais les pièces ne sont pas au bon endroit, les meubles collés au mur ou au plafond, un évier peut être dans une chambre, un tableau au sol, une chaise être attachée au lustre… Cela demande un certain effort d’aménagement préalable à toute occupation pour les nouveaux résidents. Et surtout, dégager les florissants et riches écosystèmes qui se sont développés dans les jardins, pour les remplacer par de la monoculture aseptisée de gazon bien taillé.

Autre problème, l’électricité et l’eau courante n’existent pas. Si, grâce à la mémoire de ceux qui se souviennent de la Terre, les habitants du quartier ont vite compris que la réussite sociale se mesurait à la taille de sa télévision, sans rien pour l’alimenter, la question de que faire de cette imposante dalle reste un mystère. Chez les Hussards, leur monolithe noir trône donc dans leur salon comme le ferait un objet d’art qu’on admire, sur un meuble aussi raffiné que possible. Là où, sur Terre, les canapés et sièges auraient été tournés vers cet objet, ils sont ici plus naturellement en cercle autour d’une table basse et la télé est dans un coin, pour ne pas gêner. Pour ce qui est de l’eau, les habitants obtiennent généralement une citerne, qui se remplit autant par les précipitations naturelles (ce qui implique de filtrer l’eau des autres fluides plus ou moins buvables) que par l’apport d’eau de l’Aspiration, récoltée par des canaux et camions-citernes du Syndicazur (dont il est fait mention ci-dessous). Quant aux cuisinières, four, micro-onde et radiateurs, il faut pour tout nouvel arrivant les bazarder et installer une cheminée à bois (ou tout autre combustible).
   

S’installer au Kleos :


Tous les employés de la Compagnie ne vivent pas au Kleos : pour commencer, on n’y accepte pas les nouvelles recrues. Entrer dans cette communauté un peu fermée est considéré comme une récompense pour les employées fidèles. Il faut en outre un certain capital pour se permettre d’acheter une maison, de l’aménager pour la rendre habitable et, surtout, acceptable aux normes du Syndicazur, puis de l’entretenir. Cela demande généralement d’être en couple, ou en colocation, à tout le moins. (Cela dit, il suffit qu’un seul des occupants de la maison soit un Hussard pour être accepté.)

Si l’installation est compliquée, coûteuse, fastidieuse et l’obtention d’une autorisation tout à fait arbitraire, les bénéfices sont assez conséquents pour que la file d’attente soit longue. On peut citer comme principal avantage décrit par les occupants le sentiment de sécurité et de doux entre-soi ; de vivre avec pour seuls voisins des collègues qui sont autant des gens de bien (comprenez, des gens qui ont du bien) que soi-même. Si les naissances étaient autre chose qu’anecdotiques dans l’Esquisse, le Kleos serait présenté comme le quartier rêvé pour élever ses enfants et éviter qu’ils ne se mêlent trop à des petites racailles de cité. Une fois aménagées, ces grandes maisons avec jardin offrent un confort sans commune mesure avec le reste de la Ville : potager privatif, approvisionnement en eau et combustible assuré, un grand espace à soi, un quartier très calme et reposant…

Si le Kleos est une communauté fermée, ses habitants dépendent considérablement du reste de la Ville : les migrations pendulaires (en début et fin de journée, mais bien de sa journée, vu que personne, à compris l’Esquisse, n’a tout à fait la même) sont très importantes, vu qu’il n’y a rien d’autre à faire dans le Kleos qu’entretenir sa pelouse, dormir et persifler sur ses voisins. Les Hussards partent travailler, faire leurs courses et se divertir au Centre, puis rentrent chez eux le soir.

Syndicat Azur des Propriétaires du Kleos (ou Syndicazur) :


Au départ un organisme indépendant créé par des habitants, il s’est montré tellement indispensable à la vie du Kleos qu’il est devenu une branche à part entière de la Compagnie. Cela dit, ses membres sont tous des bénévoles, qui ne sont parfois même pas des Hussards, mais sont leurs conjoints et colocataires. Des hommes et femmes au foyer qui s’occupent des affaires des autres pour tromper l’ennui dans un quartier où il n’y a rien d’autre à faire.

La principale fonction du Syndicazur est d’entretenir le quartier et d’assurer son approvisionnement en eau et combustible. Pour cela, il entretient un petit parc à véhicules qui fait des aller-retours quotidiens vers l’Aspiration et la Forêt. Il dispose d’employés pour l’entretien des routes et du système de défense. Ceux qui effectuent ce travail d’intérêt général ne sont certainement pas des habitants, mais des sous-traitants recrutés dans le reste de la ville, ou alors des Hussards de plus bas rang dans la Compagnie. De temps en temps, un véhicule part, généralement en pleine nuit, vers le Quartier Vert, pour récupérer de l’herbe, afin d’assurer la verdeur des pelouses.

Il est aussi un organe indispensable aux nouveaux arrivants : ceux-ci doivent s’enregistrer auprès du Syndicazur, qui leur prête des outils, du matériel et des conseils techniques pour aménager leur maison. Bien vite cependant, ils découvrent la face plus sombre du syndicat, qui édicte et veille à la bonne application de normes esthétiques très strictes. Tout est réglementé : la taille et la santé des brins d’herbe, la couleur des murs, la quantité acceptable de décorations d’extérieur et le type de plantes d’agrément autorisées, l’opacité des rideaux (assez pour qu’on ne soit pas obligé de vous voir, mais pas trop, sinon ce serait louche)… Des inspecteurs et inspectrices arpentent régulièrement le quartier, en quête d’imperfections et déposent des mots sous les portes, recommandant d’« agir rapidement », sous peine de recevoir un blâme, avec toujours ce rappel à mots très peu voilés que bien des personnes aimeraient prendre la place du contrevenant.

Enfin, le Syndicazur organise de nombreux événements. Chaque nouvel arrivant a le devoir impératif d’organiser un barbecue sur sa pelouse fraîchement taillée, avec l’aide du Syndicazur qui se chargera de lui fournir le nécessaire et de distribuer les invitations. Le syndicat essaye d’organiser régulièrement des fêtes des voisins sur différents thèmes. Certaines sont des récupérations plus ou moins malhabiles d’événements terriens, comme Halloween, d’autres sont bien plus esquisséens. Quoi qu’il en soit, autant que d’agréables divertissements, ces moments sont surtout des occasions pour les employés de tisser leur réseau professionnel et de se faire bien voir de leurs supérieurs.

Un de ces événements les plus importants est l’organisation de visites guidées du quartier à des étrangers. Très mises en scène, ces visites servent à faire la publicité de la Compagnie aux clients et recrues potentielles des Hussards Azur et servent leur propagande, en montrant à quel point une société gérée par eux est sûre et convenable. Si certains saluent la propreté et le calme du quartier, d’autres le trouvent tout à fait invivable et stérilisé.

Un autre, très prisé par les habitants (et source de stress considérable pour certains) est le concours des maisons. Le Syndicazur envoie à cette occasion des inspecteurs visiter aussi bien l’extérieur que l’intérieur des domiciles et juger la respectabilité, la conformité et la propreté des domiciles autant que de ses habitants. Ceux qui se retrouvent dans le top dix reçoivent de belles récompenses, comme un nouveau véhicule, des vacances payées par la Compagnie, quelque objet ou arme précieuse, des mets raffinés… C’est aussi une occasion pour la Compagnie de mener de véritables enquêtes de moralité auprès de ses employés.



Images



[Facultatif] Quartiers de la Ville Viys
L’Hôtel particulier des Jardies (source : carte postale du Palais du Gouverneur de Saïgon, 1873)

[Facultatif] Quartiers de la Ville Yk4r
Une vue des maisons du quartier (source : Tim Burton, Edward aux Mains d’Argent, 1990)



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Folie d'Esquisse
Jeu 15 Fév - 1:02



Quartier Vert - Vert-Veines





Vue d'ensemble



Le Quartier Vert (souvent abrégé QV, ce qui a provoqué la naissance de quelques autoproclamés géographes qui estiment qu'on devrait créer un système d'arrondissement et faire de ce quartier le cinquième) est un quartier que tout le monde connaît mais dans lequel peu s'aventurent. Cet évitement tient d'abord à sa position particulièrement excentrée : étant situé à presque une heure de marche du Clocher (soit une bonne dizaine de minutes avec un véhicule décemment rapide) et plus loin encore du Palais, on peut difficilement y finir en errant au hasard dans la Ville. Cela est d'autant plus vrai qu' il est séparé des quartiers voisins par une large bande de végétation envahissante et quelques barricades qui informent tout visiteur qu'il pénètre bien en territoire Vert-Veine et ferait bien de s'identifier promptement ou de rebrousser chemin.

Cet isolement relatif, plutôt que de faire tomber le Quartier Vert dans l'oubli, en fait en réalité l'objet de rumeurs en tout genre : on raconte aux nouveaux arrivants qu'il ne s'y trouverait que des drogués et des hippies, qui s'entretuent puis se lavent dans le sang de leurs victimes et qui préparent une armée pour s'emparer de la Ville… ou quelque chose comme ça. Plus rares sont les rumeurs qui les dépeignent sous un jour positif, bien qu'il en existe : on en parle ainsi parfois comme d'un beau quartier, avec beaucoup d'espaces verts et une organisation exemplaire.

En dépit des barricades et des rumeurs, ce n'est pas comme si entrer dans le Quartier Vert était chose impossible, même pour qui n'est pas Vert-Veine. Si vous connaissez un VV, commercez avec eux de quelque façon que ce soit, souhaitez produire un spectacle dans le quartier, ou même juste le visiter, il ne sera pas particulièrement difficile d'y entrer, tant que vous n'y entrez ni armé, ni accompagné d'une troupe de Magendarmes, ni avec n'importe quelle réputation ou équipement qui pourrait être perçu comme un danger potentiel par les quelques personnes qui se chargent d'en surveiller l'entrée principale. Celle-ci se fait par la grande Avenue Vert-Veine qui part du Quartier du Fort. Une fois entré, vous aurez alors le loisir de vous faire une idée un peu plus juste des lieux.

En termes d'aspect général, le Quartier Vert est souvent décrit comme un village soviétique abandonné dans lequel la nature aurait repris ses droits. Ses bâtiments, tous identiques sans compter les fissures et les touches de couleurs qui les recouvrent, sont des Krouchtchevkas, soit des immeubles de trois à cinq étages d'un style (intérieur comme extérieur) qui sent bon les années soixante et la construction de masse. Fait plus surprenant, ils semblent avoir poussé aléatoirement un peu partout, parfois en s'assemblant en lots de deux ou trois pour former des sortes de U étrangement droits relativement à leur disposition aléatoire. Entre eux s'étirent quelques rues très courbes, tracées par les Vert-Veines eux-mêmes pour se repérer dans ce qui est autrement un endroit où il est facile de se perdre entre les bâtiments similaires et l'absence de direction précise à suivre.

Enfin, et c'est ce qui donne son nom aux QV, le sol et les bâtiments sont en grande partie recouverts d'une herbe si verte qu'elle semble très terrienne, à cela près qu'elle est parfaitement esquisséenne, puisqu'elle pousse à même le béton qu'elle semble lentement dévorer, expliquant en partie la dégradation parfois très avancée dans laquelle se trouvent les bâtiments.  

Le tout donnerait, au naturel, une impression assez dérangeante d'être dans une zone hostile bien éloignée des conforts de la Ville, belle à peindre ou à visiter, mais où l'on n'envisagerait guère de se loger. C'était sans doute vrai avant que les Verts-veines ne s'y installent en nombre et ne lui redonnent vie, quoiqu’une telle affirmation oublierait que le quartier a toujours eu une faune active qui lui confère son propre écosystème. Aujourd'hui, si certaines parties du quartier (les plus éloignées de l'entrée) restent encore inhabitées, dû au décalage encore très présent entre la quantité d'espace disponible et les effectifs de population, le Quartier Vert est grouillant d'une vie qui s'exprime par ses rues aménagées, ses tuyaux en tout genre, ses travaux à droite à gauche, ses tags qui donnent à chaque bâtiment une identité, ses véhicules garés un peu partout, ses champs, ses petits commerces en extérieur et sa vie sociale florissante.



Lieux notables


L'un des lieux les plus importants dans la vie locale est la maison de quartier, qui officiellement s'appelle le Centre-Vert (en miroir du centre ville), mais est souvent appelé « le centre », « le squat » ou « le lieu » pour les moins inspirés. Il s'agit d'un bâtiment originairement identique à tous les autres, dans lequel nombre de réaménagements ont été opérés pour créer de grands espaces communs dans lesquels les Verts-Veines peuvent se retrouver. Le rez-de-chaussée abrite une petite salle de spectacle et des petites boutiques (parfois tenues par des extérieurs aux Verts-veines jugés dignes de confiance), tandis qu'au-dessus, le premier étage rassemble une clinique rudimentaire et une sorte de guichet administratif où l'on peut toujours aller en cas de problème. Enfin, les deux étages restants sont tapis par une sorte de bibliothèque et des salles plus petites en libre accès.


L'extérieur du Centre-Vert est également notable, déjà parce qu'il a été abondamment décoré et peint, mais aussi parce que ses alentours font office de place centrale. On y trouve toutes sortes d'activités extérieures (particulièrement un terrain qui mélange basket, foot, pétanque et jeu de pomme), mais surtout des bancs et des tables pour s'installer. Quand on passe devant, on est donc quasiment assuré d'y trouver au moins un petit groupe de personnes qui discutent ou s'envoient un quelconque objet.

Un autre bâtiment a été fortement réaménagé en lieu public, le QG, comme tout le monde l'appelle car il n'a guère d'autre nom. Cœur administratif, il est plutôt excentré et inaccessible (surtout relativement au Centre-Vert qui a été choisi pour sa position), de sorte qu'on tombe plus difficilement dessus par hasard, bien que tous les VV sachent où il se trouve puisqu'ils y vont fréquemment. Il s'agissait originellement – et s'agit toujours – de la maison de Lasya, la meneuse malgré elle des Verts, avant que ne viennent s'y loger toutes sortes de comités, d'archives et d'ateliers, ayant pour but de gérer le quartier et le groupe, en particulier sur le plan des infrastructures (eau, logements…), bien qu'on y trouve aussi des réunions de la milice et ce qui fait office de tribunal.

Le rez-de-chaussée a été entièrement réaménagé pour y accueillir les habitants du quartier, qui peuvent tant venir consulter les projets en cours que s'y greffer, lancer les leurs ou venir demander un service spécifique. Le premier et le deuxième étage sont des salles de travail, le troisième et le quatrième encore en travaux mais officieusement squattés pour des échanges plus informels et le cinquième plus ou moins réservé à Lasya, qui aime son groupe mais aime aussi beaucoup la tranquillité. À l'extérieur, on trouve moins de fantaisie qu'on n'en voit au Centre-Vert, ou même dans les bâtiments les plus résidentiels, mais il est malgré tout reconnaissable par ses affiches accrochées un peu partout, ses représentants de comités qui cherchent à appâter le chaland (cf partie Vivre dans le quartier) et ses gardes, qui sont là moins parce qu'il existe un risque d'attaque avéré (on a le temps de voir venir les ennemis) que pour montrer qu'on ne rigole pas avec les Vert-Veines, et parce que la milice locale a son état-major au premier.

Il existe également deux autres endroits relativement notables qui ne sont pas des bâtiments. Le premier est un petit lac qui arrive par le côté opposé à la Ville, alimenté par un fin ruisseau qui a été creusé à la main pour alimenter le quartier (très éloigné de l'Aspiration, cf partie Infrastructures et ressources) depuis un lac plus grand qui se trouve dans la forêt. Il offre une réserve d'eau à proximité pour se baigner, laver le linge et amener l'eau jusqu'aux bâtiments par d'épais tuyaux qui en sortent. Si le ruisseau qui sort de la forêt est appelé la Veine, le lac lui-même a été nommé par un poète local le Bain de sang pour le jeu de mot et parce que l'eau y est en effet légèrement carmin. Cette appellation a fait l'objet de tellement de malentendus auprès du reste de la Ville et de rumeurs de sacrifices humains, que les habitants se contentent désormais de dire "le lac", puisqu'il n'y en a de toute façon qu'un – ou éventuellement "le Bain". L'entretien et le contrôle du plan d'eau sont essentiellement assurés par un bâtiment riverain (en accord avec le comité dédié à l'eau), qui anime aussi quelques activités de loisir nautique (soit nage et water-polo, vu la faible dimension du lac). C'est donc un autre lieu de sociabilité et de divertissement, voire de culture, puisqu'outre le poète qui a nommé le Bain, le paysage a aussi inspiré quelques peintres.

Le deuxième endroit est la bordure du quartier, qui contrairement à son cœur est un peu plus hétéroclite en termes d'architecture. On trouve en effet, non loin de l'entrée principale et plus ouverts au reste de la ville, un petit ensemble d'une dizaine de bâtiments plus petits, qui semblent comme avoir été arrachés à une autre partie de la Ville ou à une partie différente de la même ville soviétique. C'est là qu'on trouve l'Assommoir – l'un de ses bars – et d'autres petits commerces. Bien qu'il soit relativement animé, on s'y rassemble un peu moins que le Centre-Vert, en partie parce que les gardes sont un peu plus coulants sur qui peut circuler, et donc que les Verts-veines s'y sentent moins chez eux. C’est pourtant bel et bien un morceau du quartier Vert (ou du moins, il est considéré comme tel par les Verts et relativement reconnu comme leur appartenant). La zone est parfois nommée ironiquement "le sas", littérairement le faubourg, parfois le Nuage, du nom de l'Impasse du Nuage qui le traverse. Ce dernier nom fait tant référence à sa forme qu'aux fumées qui s'échappent en permanence des alambics de l'Assommoir et qui font aux heures de pointe croire à une sorte de brouillard épais embaumant les alentours. Si les tenanciers de l'Assommoir assurent que ces fumées ne sont aucunement toxiques, ils ne font pas grand-chose pour ôter au faubourg sa réputation de coin mal famé.    

Quant à la pension Takenaka (décrite ici), elle se trouve dans un entre-deux entre l'Impasse du Nuage et les Khrouchtchevkas, relativement proche du Centre-Vert et de toute son activité.



Faune et flore


Le Quartier Vert est connu des botanistes, cuisiniers et cyantifiques comme un endroit à la faune et la flore très variée, et qui lui est en partie spécifique.

En termes de flore, on y trouve évidemment son herbe verte, qui s'exporte très bien chez tous les Dessinateurs qui voudraient disposer d'un jardin aux airs terriens, incluant les Hussards qui en recouvrent les pelouses de leur quartier. Elle cohabite avec

toutes sortes de plantes, qui sont pour certaines servies en tisane ou fumées à l'Assommoir : la vers-veine (amie des poètes), la fleur bleue (émotionnellement chargée), la salsepareille (qui vous fera schtroumpfer)... mais aussi des plantes plus décoratives, qui pour certaines ont assez l'air terriennes ou belles pour être cultivées en masse et vendues au Marché de la Ville.
Il pousse également quelques arbres, dont le plus connu est le pin d'épice, capable lui aussi de pousser sur le béton et en hauteur, qui est très friable et bien plus souvent mangé qu'utilisé dans des constructions.

Enfin, comme les Verts-veines profitent d'avoir de grands espaces pour y entretenir des champs, ils cultivent toutes sortes d'espèces qui pour certaines se plaisent tellement qu'elles commencent à y pousser à l'état sauvage. Cumulé au fait qu'on ait tout sauf fini de recenser les espèces qui habitent le quartier, il est difficile de distinguer ce qui y a toujours été de ce qui a été amené.

Concernant la faune, elle est aussi diverse, les lieux plaisant particulièrement à des créatures qui apprécient de pouvoir grimper un peu partout tout en profitant d'un vaste territoire, ou qui apprécient la décoration vieillotte des bâtiments. En intérieur, on trouve principalement des meubles vivants, mais aussi des guêpes d'intérieur, qui sont la principale raison pour laquelle il est imprudent d'explorer seul un bâtiment qui n'a pas été complètement sécurisé. Elles se montrent en effet particulièrement agressives, dangereuses et difficiles à déloger.

En extérieur, on trouve notamment le lycoati, qui est un coati connu pour pouvoir prédire le passage de la Fromalune en changeant brusquement de comportement à son approche (par des hurlements en particulier), ainsi que la souris verte, une petite souris qui s'est particulièrement adaptée au gazon local et s'y faufile facilement. On la prépare typiquement en la trempant dans l'huile, puis dans l'eau. Contrairement aux rumeurs, elle ne se transforme pas en escargot, mais elle a bon goût en brochette.



Vivre dans le quartier


Il y a à peu près autant d'habitants que de membres des Verts-Veines (soit quelque chose comme 800). Ce nombre est nettement inférieur à la capacité réelle du quartier, qui pourrait loger plus du double de personnes. La population est concentrée dans une dizaine de logements réhabilités. Les autres sont ou explorés, mais totalement vides (de résidents, mais aussi de meubles qu'on a piqués pour aménager autre part), ou totalement sauvages.


Les habitants ont des rôles et des degrés d'implication variés. Une minorité de VV (moins de 100) participe activement à l'organisation et à la production de ressources et à la défense, tandis qu'une plus large partie fait sa part, mais travaille et vit une majeure partie du temps en Ville, avec évidemment tout un gradient de situations entre deux. Plus généralement cependant, vivre dans le quartier et être un Vert-Veine implique d'y participer, bien que l'on n'attende pas la même chose d'un enfant ou d'un infirme que d'un adulte en pleine possession de ses moyens physiques et intellectuels.


Il y a, globalement, deux façons de s'impliquer, qui ne s'excluent pas mutuellement : participer à la vie de son immeuble ou intégrer un Comité.

Si les logements sont individuels pour ceux qui le souhaitent, la vie d'immeuble est centrale pour les habitants du Quartier Vert et il faut penser chaque bâtiment comme une gigantesque colocation où l'on mange ensemble, lave son linge ensemble, jette ses déchets ensemble, élève les pins d’épice ensemble, se prête toutes sortes d'objets et se connaît au moins tous de nom. Ce sens du collectif très développé (plus encore que dans le reste de la Ville) contribue à ce sentiment de faire partie d'une grande famille soudée que recherchent nombre de ceux qui rejoignent les Verts-Veines. Chaque immeuble (ou parfois duo d'immeubles) dispose de son propre syndic, de ses réunions régulières et de son nom souvent choisi à partir de celui d'une plante ou d'un animal.

Lorsqu'un nouveau VV rejoint le Quartier Vert, il a généralement droit à une visite guidée complète de tous les immeubles habités et lieux notables, suivie d'un repas d'accueil. Après ça, on lui propose de visiter plusieurs logements disponibles. Il aura alors potentiellement quelques travaux à faire pour combler les trous dans les murs (surtout s'il est le premier à loger ici, ou si le précédent locataire n'a pas fait d'effort, les cautions n'existant évidemment pas…) surtout si la décoration vieillotte naturelle n'est pas à son goût.… Le déménagement est également possible à tout moment, même si on ne vous aidera pas trop à déménager hors du Quartier, si on ne vous jette pas dehors avec votre sac à dos.

Une partie importante de la gestion du quartier est effectuée au QG, par des groupuscules que l'on nomme Comités, qui sont moins une entité figée qu'un amas de petits groupes qui se créent et se dissolvent très régulièrement. La variété des noms de ces comités est plutôt révélatrice de l'hétérogénéité des Verts-Veines : il pourra s'agir tant de projets artistiques aux noms empruntés à la littérature, de grandes Assemblées Générales Populaires Démocratiques, de noms très terres à terre trouvés en cinq minutes, ou de blagues obscures issues d'un délire entre quatre ados.

Il existe quelques grands comités, créés peu après la naissance des VV et relativement fixes, dédiés à la défense, l'eau, la nourriture et les travaux publics. Cependant, n'importe qui peut créer un comité pour tout sujet qu'il estime d'importance, qu'il s'agisse du sport, de l'hygiène, d'un concert de rock, de la lutte contre les guêpes d'intérieur, de la régulation des tags, de la coopération avec les cy-antis ou encore de la création d'une école locale. La création de comités est libre tant qu'elle ne s'oppose pas aux principes du groupe et l'on peut être membre d'autant de comités que l'on veut. Cependant, c'est à la charge des initiateurs de faire vivre leur projet et de convaincre les habitants d'y participer, ce qui les oblige à passer l'essentiel de leur temps à faire de la publicité dans le quartier, démarcher les habitants, organiser des réunions de présentation et trouver des moyens de remotiver ceux qui se sont engagés, parfois potentiellement plus qu'à accomplir le projet pour lequel le comité a été créé. Il s'avère ainsi que les projets qui marchent le mieux ne sont pas forcément ceux dont l'utilité est objectivement la plus élevée,

Les comités et les quartiers sont souvent amenés à interagir de diverses façons. Il n'est pas rare qu'un petit comité soit porté par les membres d'un même immeuble qui cherchent à généraliser leurs actions, qu'au contraire des comités aillent voir des syndics d'immeubles pour essayer de les motiver à appliquer et soutenir leurs propositions, ou les y contraindre s'ils ont suffisamment d'autorité. Ils sont également complémentaires : là où les Comités ont tendance à s'occuper surtout des sujets pour lesquels les VV sont motivés, les immeubles s'occupent de ce qui est nécessaire pour la vie en commun. Cela permet de ne pas délaisser des sujets comme les déchets qui sont cruciaux mais peu séduisants. Inversement, les Comités permettent de mener à bien des projets qui ne concernent pas un immeuble en particulier, de réaliser des aménagements publics ou de mener des réflexions plus générales et plus abstraites que celles qui occupent les syndics (comme le fait par exemple le Comité de la Veine Citoyenne, à ne pas confondre avec le Conseil de la Vie Civique de la Ville bien qu'ils fassent à peu près la même chose).  

En cas de conflit entre comités et / ou entre syndics, le sujet remonte dans la hiérarchie. On sollicite l’avis des chefs, ou des comités ad hoc sont créés pour réunir tout le monde autour d’une table et trancher. Comme la plupart des gens se connaissent et préfèrent régler leurs problèmes autour d'une clope au troisième étage du Centre-Vert, le système ne sombre pas dans la bureaucratie laborieuse (pour l'instant).

Enfin, pour ceux qui se demandent quels sont les rôles (et l'autorité) de Lasya, l'actuelle chef des Vert-Veines... Outre l'arbitrage et quelques rares apparitions diplomatiques très rapidement expédiées, Lasya est fortement active dans les comités dédiés aux travaux publics et à l'eau, où elle apporte à la fois une expertise technique avérée et une certaine capacité à faire avancer rapidement les choses. Elle donne également des avis sur la plupart des sujets qui concernent le quartier pour peu qu'on le lui demande et assiste à beaucoup de présentations, de sorte qu'elle connaît à peu près tout ce qui se fait dans le quartier.



Infrastructures et ressources


En lien avec son organisation sociale, le quartier est relativement développé en termes d'infrastructures, lesquelles sont toutes gratuites pour les membres du quartier, ce qui fait du Quartier Vert l'un des quartiers aux services publics les plus développés. À peu près tout y est en effet gratuit, bien qu’à l’inverse, les résidents aient à faire certaines choses eux-mêmes sans toucher de salaire en retour.

Eau : Le QV dispose d'un acheminement d'eau via la Veine (voir dans les lieux notables), le lac qu'elle alimente et quelques tuyaux qui permettent de l'amener au pied de la plupart des bâtiments. L'eau n'est généralement pas amenée jusqu'en haut des logements, aussi se trouve-t-il généralement une salle d'éviers et un bain public au rez-de-chaussée de chaque immeuble, le syndic étant chargé d'organiser les passages (pour ne pas que 80 personnes aillent se laver en même temps). C'est généralement à côté que se trouvent les cuisines communes à l'immeuble.

Cela dit, la situation des Vert-Veines à l'égard de l'eau est plus compliquée que celle des quartiers qui ont accès à l'Aspiration. L'eau de la Veine est en effet plus limitée en quantité  (et on n'est pas trop sûr de ses éventuels effets sur la santé). Les VV vont donc chercher de l'eau en ville, en attendant un jour probable où l'on réussira à tirer un canal entre l'Aspiration et le Quartier Vert… ce qui pose de nombreuses questions, d'autonomie en particulier, puisqu'un canal si long pourrait facilement être détourné par des groupes rivaux.

Nourriture : Le QV est relativement autonome sur ce plan et peut même se permettre d'exporter au reste de la Ville, puisqu'il profite tant d'une proximité avec la forêt qui borde la ville (où l'on peut chasser et cueillir) que d'espaces sur lesquels il est possible d'installer quelques cultures. Chaque immeuble a un potager sur son toit et/ou dans sa cour, la gestion de celui-ci étant collective.

Sécurité : Si la plupart des habitants du quartier ne sauraient ou ne voudraient se servir vraiment d'une arme, la sécurité est un sujet sérieux, et les Vert-veines disposent de leur propre milice interne, dont le principal but est de sécuriser le quartier vis-à-vis de l'extérieur. Dotée d'effectifs de l'ordre d'une cinquantaine de personnes, elle mélange quelques combattants avérés à de simples volontaires et des avides de conflit à des pacifistes convaincus. Outre les quelques personnes qui se relaient pour surveiller l'entrée (certains dans un style très détendu, d'autres avec une franche hostilité), certains d'entre eux patrouillent (en véhicule ou non) autour du territoire, voire à l'intérieur en cas de suspicion d'intrusion, ou surveillent depuis les hauteurs des immeubles les plus proches des frontières. Comme suggéré dans la vue d'ensemble, l'entrée n'est pas forcément interdite à tout le monde, mais les passages sont recensés et l'intérêt de ces dispositifs est parfois moins leur utilité effective que la démonstration de force qu'ils offrent, tant auprès de l'extérieur qu'auprès des habitants du quartier, qui apprécient la sécurité offerte.

Il arrive que la sécurité sorte du QV, principalement pour aider à chasser ou pour retrouver quelqu'un qui aurait des ennuis quelconques avec les Vert-Veines…

Concernant le rapport avec la population, comme cette milice ne fait pas vraiment la police et qu'il n'y a de toute façon pas de lois nettes à faire appliquer, elle n'intervient guère que pour arbitrer des affrontements physiques et laisse aux comités et syndics le soin de gérer tout le reste. Certains sous-groupes ou étages d'immeubles sont connus pour se faire passer des armes et contribuer activement à la mauvaise réputation des Vert-veines, mais le groupe ne prend pas toujours ses responsabilités à ce sujet.  

Les manques : si le Quartier est bien doté en ce qui concerne les besoins essentiels, et qu'il dispose bien de comités et de lieux dédiés à la culture (le Centre-Vert, l'impasse du Nuage…), il ne faut pas pour autant croire qu’on n’y manque de rien, et que les Vert-Veines ne vont pas régulièrement s'amuser en Ville (ou du moins, dans les autres quartiers, car malgré ce qu'ils en disent le QV fait partie de la Ville), y acheter toutes sortes d'objets dont ils ont besoin, profiter de divers services et, évidemment, y travailler, car tous les métiers ne peuvent pas forcément être exercés à temps plein dans le Quartier. Comme le centre-ville est relativement éloigné, les Vert-veines font souvent du covoiturage, si certains d'entre eux ne sont pas tout simplement taxis (ou plutôt cochers, vu le faible nombre de voitures en Ville).

Interactions avec la Ville


(Certains éléments pourront être modifiés assez fortement selon ce qui se met dans les quartiers voisins). Si le quartier est excentré, dispose d'une sécurité relativement présente et jouit d'une réputation pour le moins ambigüe, il n'est pas pour autant complètement isolé du reste de la Ville. Déjà, comme évoqué, nombre de Vert-Veines sortent régulièrement en Ville pour aller s'y divertir, travailler, voir leurs amis ou piquer les concepts qui marchent ailleurs pour les ramener chez eux. Inversement, le Quartier peut être visité, que ce soit en se limitant à sa bordure (et à son bar réputé pour ses scandales sanitaires) ou en l'explorant plus profondément et peut-être vous laisser tenter par une adhésion au gang. Outre les personnes, ce sont aussi les biens qui entrent et sortent du Quartier, qu'il s'agisse de l'herbe dont la cité raffole, de nourriture locale qu'on échange contre d'autres objets ou de l'eau, mais aussi de services en tout genre.



Images


Pour l'architecture : (Images de villes russes abandonnées type Vorkuta)

[Facultatif] Quartiers de la Ville 95wj


Pour la végétation : (il y a de l'eau sur les images, mais pas dans le quartier)





Dernière édition par Folie d'Esquisse le Jeu 15 Fév - 1:35, édité 1 fois




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Jeu 15 Fév - 1:04



Forêt du Conteur



Attention : la description qui suit a été écrite avant tout pour la Forêt du Conteur, plus spécifiquement sa partie aménagée, directement mitoyenne de la Ville. C’est la seule forêt esquisséenne à connaître une telle occupation des Dessinateurs. Par ailleurs, si les autres massifs forestiers présents sur la carte présentent de nombreux points communs avec celle–ci, n’oubliez pas qu’ils ont tous leurs spécificités, brièvement mentionnées dans le sujet Description de l’univers. Cela mis à part, l’ambiance générale, la dangerosité du milieu, la faune et la flore sont, assez largement, des éléments communs à toutes les forêts.



Vue d’ensemble



Vue depuis sa lisière, la Forêt du Conteur est un bois semi-aménagé très agréable. Avec le champ d’éoliennes au monts (nord) et les nombreux potagers et élevages urbains, c’est la source principale de nourriture des habitants de la Ville. Les habitants des quartiers qui la bordent ont tracé entre les épais feuillages, les arbres morts, les arbustes et les buissons des petits chemins, parfois ex nihilo, parfois en agrandissant des pistes d’animaux. Ils permettent de s’y déplacer, s’y livrer à la cueillette, placer des pièges, ou partir dans une expédition de chasse plus en profondeur. Notez bien que c’est la seule forêt esquisséenne à n’être ainsi pas totalement sauvage. et encore n’est-elle aménagée qu’à sa bordure craie (est).

Les premiers deux cents mètres sont ainsi assez praticables, peu dangereux, voire agréables : vous y trouverez souvent d’autres personnes comme vous, qui cherchent leur déjeuner, du bois de chauffage, ou simplement à se promener. Quelques habitations sont construites sur le côté, qui accueillent environ deux cents personnes. Elles se massent autour de la Route du Sanctuaire, qui contient aussi les bâtiments les plus impressionnants, comme la Bibliothèque et le Sanctuaire terrestre. Le long de cette route, on trouve un certain nombre d’habitats auto-construits, en briques crues, tôle, chaume, bois et parfois des murs de pierres dégagées pour faire des petits champs, pour un résultat à mi-chemin entre le village-rue agricole médiéval et les bidonvilles. On peut aussi trouver des cabanes dans les bois, où vivent des ermites, qui semblent vénérer cette forêt et seraient prêts à tout pour la défendre…

Dans cette partie relativement civilisée, les chasseurs tiennent les Objets les plus féroces à l’écart et il n’y a que peu de phénomènes étranges à signaler… Et puis, à mesure que vous vous enfoncez dans les bois, que la progression devient difficile, la proximité de la végétation de plus en plus oppressante, vous sentez que quelque chose devient différent. Il faut vous tenir sur vos gardes, dans ce sous-bois obscur : des bêtes y rôdent, les plantes elles-mêmes peuvent être mortelles, mais s’il n’y avait que cela… Les menaces qui pèsent sur vous se font plus intangibles, plus difficiles à saisir. Vous voyez des choses que vous ne devriez pas voir, qui semblent impossibles, même dans l’Esquisse. Des clairières où dansent des feux follets, la végétation autour de vous vieillir à une vitesse surnaturelle, des arbres qui deviennent tous identiques, ou s’agencent en haies denses et droites de labyrinthe, des chemins qui sont très différents dans un sens ou dans l’autre, comme s’ils se reconfiguraient, des traces de pas immenses, des voix qui susurrent à vos oreilles…

Et quand vous ressortez, si vous ressortez, vous vous rendez compte que lors de votre promenade de quelques quintes (heures esquisséennes), des jours se sont écoulés. Ou bien, alors que vous marchiez depuis ce qui vous a semblé être une demi-journée vers le cœur de la forêt, vous en ressortez et on vous apprend que vous ne vous êtes éloigné que quelques minutes à peine. Certains disent ne s’être aventurés que le temps d’une courte promenade, mais être arrivé proche du cratère de la fromalune au monts (nord), ou même au pied des Monts vêtus. D’autres racontent des expéditions de plusieurs jours, qui les ont menés de la Ville à l’Inspiration, une distance qu’on ne parcourrait qu’en une journée…

Certains, qui ont réussi à braver les dangers et illusions de la Forêt rapportent avoir vu, au plus profond des bois, des arbres étranges, immenses, émanant une hypnotisante lueur orangée. Et à la base de leurs gigantesques racines, un creux. Un creux qui semblait les attirer, dont les dimensions semblaient faites pour accueillir quelqu’un, ou plus exactement, celui qui l’aperçut lui-même.

Mais enfin, vous n’allez pas croire ces racontars, si ? Sûrement des légendes inventées par les habitants des quartiers riverains de la Forêt, ou par les quelques personnes qui y habitent, pour dissuader les autres de venir empiéter sur leurs plate-bandes. Oh, il est bien vrai que plusieurs personnes disparaissent régulièrement dans les bois, qu’il n’est pas si rare de tomber sur des ossements humains (ou autres) au détour d’un glanage, que les quelques ermites qui habitent ses profondeurs ont tous l’air un peu fou et que, si vous y êtes déjà allé, vous avez déjà entendu comme des chants éloignés vous appeler, ou des ombres immenses passer très proche de vous sans qu’il n’y ait la moindre créature, mais enfin, ce ne devait être que le vent ou un nuage. Quoi, il n’y a pas de vent dans la Forêt ou de nuages dans l’Esquisse ? (Ou plutôt, ils n’obscurcissent aucun soleil) ? Allons. Ne soyez pas ridicules. C’est une forêt, c’est tout. Rien qu’une forêt.



Exploitation du milieu



En lisière de la Forêt et le long de la grande allée pénétrante qui va jusqu’à la Bibliothèque, on trouve des formes de proto-agriculture, développées avec les moyens du bord et les connaissances très limitées et aléatoires dont disposent les Dessinateurs. Entre le fait qu’il n’existait déjà plus qu’une minorité d’agriculteurs à l’échelle mondiale en 2012, que nombreux sont les Dessinateurs à avoir perdu la mémoire ou subi des altérations et que le milieu esquisséen a des règles écologiques qui lui sont propres, reconstruire un agrosystème complexe ne sera pas à la portée des habitants de la Ville avant au moins de nombreuses années. Si la Forêt se laisse faire….

Quoi qu’il en soit, se contenter de cueillir et chasser, en plus de ne pas pouvoir nourrir tout le monde, aurait épuisé totalement la Forêt de ses ressources en très peu de temps. Aux entrées de la forêt ont donc été plantés des panneaux donnant des instructions pour entretenir ce bien commun. Tous ceux qui veulent s’y aventurer se voient généralement remettre quelques explications de savoir-vivre, pour ne pas détruire le milieu.

Toutes les plantes utiles aux Dessinateurs sont favorisées et entretenues. Il y a de nombreux arbres fruitiers, dans l’orée de la forêt, qui sont apparus naturellement et sont protégés. Certaines plantes, des équivalents de céréales sauvages et tubercules, doivent aussi être systématiquement replantées et entretenues quand on passe à proximité : on s’assure qu’elles ont de bons nutriments, ne sont pas envahies par les parasites et que les autres plantes ne leur font pas de concurrence. Ces petits travaux d’entretien ne demandent que peu de compétences et sont indispensables au bien commun, ils sont donc faits assez volontiers par les Dessinateurs.

À cette proto-agriculture, qui rappellera aux plus paléontologues d’entre vous la phase de transition entre paléolithique et néolithique, on peut ajouter le long des routes des petits champs et de la culture sur brûlis. Si on additionne ces sources de nourriture à toutes les cultures vivrières en potagers urbains au sein de la Ville, à la chasse dans les étendues de l’Esquisse, la pêche dans l’Inspiration et l’exploitation d’autres espaces comme le champ d’éoliennes, on obtient une fragile, mais existante autonomie en nourriture.



Faunes et flores remarquables



Les espèces qui occupent la Forêt peuvent être rangées en trois grandes catégories, qui concernent des parties assez inégales de l’objèmasse (par analogie à la biomasse) totale. Les exemples qui vont être donnés ici ne sont qu’une petite partie des Objets qu’on peut y rencontrer : laissez libre cours à votre créativité !



1 : Les utilitaires


La plus importante – subjectivement, pas quantitativement – est celle qui est directement ou non utile comme matériaux.

Pour la filière bois, il faut déjà se figurer une grande variété d’arbres en termes de couleurs et de qualité du bois : certains sont presque mous, d’autres durs comme la pierre, d’autres pourrissent extrêmement vite, d’autres sont de la couleur la plus atroce qui vous ait jamais été donné de voir… Cela veut souvent dire que dès qu’il s’agit de faire un parquet, il est rare que deux planches soient strictement identiques.

Un cas particulier, les alliarbres : de beaux spécimens composés de métaux variés. Généralement, ils sont composés d’un métal principal, qui compose la majeure partie de sa structure et de co-produits. Les cyantifiques et les dessinateurs ont la fâcheuse tendance à ne pas baptiser ces métaux de la même façon : les premiers leur trouvent des noms très esquisséens, les seconds fonctionnent plus volontiers par analogie avec les métaux terriens. (Par simplicité, seuls les noms dessinateurs seront donnés ici, mais gardez à l’idée que si les propriétés sont comparables, elles ne sont pas totalement identiques aux métaux terriens.) Par exemple, un alliarbre de cuivre contient aussi dans ses branches et racines du sélénium, du tellure et du molybdène, qui sont tous indispensables à la bonne vie de l’arbre. Ce que cela veut dire, c’est que pour obtenir du métal utilisable, il faut non seulement couper, mais aussi fondre ces arbres pour purifier leur bois. Et comme la nature est bien faite, de nombreux autres arbres peuvent servir de combustible, ainsi on trouve un certain nombre de fours artisanaux en bordure de la Forêt.

Autre espèce connue et très exploitée, l’imprimérable, un arbre aux feuilles noires, dont la sève constitue une bonne encre. (Et par là, je ne veux pas dire un bon carburant, pour les Sablés.)

Du côté des animaux, il faut citer la necte d’haute, une sorte de paresseux qu’on retrouve au sommet des arbres. Sa peau suinte de l’huile en permanence pour qu’on ne puisse pas le saisir, qui a de nombreux usages, mais sert surtout pour l’éclairage d’intérieur.



2 : Les alimentaires


La Forêt est une des principales sources de nourriture de la Ville. Pour donner quelques exemples d’espèces comestibles :

Le tarabiscottier, un arbre très tortueux, aux branches qui font des courbes voire des nœuds et portent des biscottes comme fruits.

Le porc-épice, un animal qui serait le croisement entre un sanglier et un kangourou. Il a en effet des poches, où il transporte ses petits, qu’on peut traire pour en extraire des épices – s’il est apprivoisé. Son rôle écologique est capital : bien que très destructeur, il remue la terre pour trouver sa pitance et ainsi aère les sous-bois, détruit des herbes pour permettre aux générations suivantes de s’épanouir, crée des déchets organiques qui seront dévorés par d’autres… Il est aussi chassé pour sa viande, au fort goût de cumin, de paprika ou de clou de girofle, selon les sous-espèces.

Un des arbres les plus respectés et entretenus de la Forêt, l’arbre à pain. Les débats entre cyantifiques pour savoir si c’est un cousin du tarabiscottier et du pin d’épice font rage. Pour les Dessinateurs, si l’arbre à pain est réservé au déjeuner avec du beurre et du jambon, le tarabiscottier est préféré au petit-déjeuner avec un bon café, tiré d’une coffenille (un insecte placide non-volant, de trois mètres de long, qui excrète ladite boisson plutôt que du miellat). Là s'arrêtent leurs considérations.

Un autre élément incontournable du bol alimentaire de la Ville, les verreries, soit des vers verts de verre de la taille de grains de riz, qui ont peu ou prou le même goût – en plus croquants. Ils forment des colonies de centaines de milliers d’individus, qui se rassemblent près des arbres morts, qu’ils favorisent à décomposer.

Un dernier tout aussi crucial, le pommeau de terre, qui se mange et pousse dans des buissons d’épées. Attention à ne pas se couper quand vous les récoltez.

Et pour citer autre chose que des produits de base, mentionnons la fée verte, un insecte de la taille d’un poing, comparable à la luciole. Son hémolymphe est très alcoolisée, d’où l’expression « chasser la fée verte », qui signifie aller se pinter.



3 : Les lisibles


La Forêt du Conteur ne mériterait pas son nom si elle ne disposait pas de pages entre ses feuilles.

Parmi les Objets sur ce thème, il faut citer tout d’abord le plus insupportable de tous: le rhumeur, une puce qui fait un bruit caractéristique de grillon et se transmet comme des poux… Ce qui veut dire que son crissement sera directement sur votre boîte crânienne. Tous ceux qui l’entendront seront susceptibles de récupérer ce parasite. Outre cet embêtement, il empêche de dormir à cause de son bruit et fait éternuer.

Très appréciés pour leur beauté, leur caractère symbolique et les histoires qu’on raconte sur leur ingéniosité, les livrenards sont des petits livres nocturnes carnivores. Leur pelage est composé de petites feuilles. Très craintifs, ils sont chassés pour en faire des livres pour enfants. (Du fait du peu de naissances, l’espèce est encore loin d’être en danger.)

Très recherchés des Arthystes pour qui ils constituent des sources d’inspiration mystique, les citromans ont des feuilles blanches, couvertes d’encre invisible (faite donc d’acide citrique), qui forme des caractères complexes et cabalistiques, pour des textes incompréhensibles. Nombreux tentent d’y découvrir des messages cachés de l’Esquisse elle-même…



4 : Divers


La Forêt du Conteur recèle d’innombrables espèces, dont beaucoup sont encore à découvrir ! Voici quelques derniers exemples notables, pour stimuler votre créativité.

Particulièrement ennuyeuses, bien qu’elles apportent une touche de féérie à la forêt, les ronces d’or : elles brillent d’un éclat magnifique, mais sont très envahissantes. Ses épines sont d’or, quoique très impur, ce qui a poussé de nombreux Dessinateurs, quand elle fut découverte, à en ramener chez eux, pour se constituer un magot… ils ont vite été envahis et ont dû désherber toute leur maison. Les cyantifiques se rappellent de cette affaire avec perplexité – et un peu de dédain – pour l’attirance des Dessinateurs envers un métal jaune aussi inutile…

Une plante que les Dessinateurs évitent par dessus tout est la croque-soie. Carnivore, immense, cette dionée se nourrit exclusivement d’animanteaux, des sortes de petits bisons en trench-coats qui migrent des Monts Vêtus et qu’on trouve en abondance au Bois de la Douairière et dans la Forêt des Stylistes. Si elle n’est pas dangereuse pour les autres, elle s’attaque aussi aux habits des dessinateurs. Habilement dissimulée dans le feuillage épais, elle fait s’abattre ses mâchoires biologiques sur ses proies, les enduit d’un acide qui dissout les tissus et se repaît du liquide riche en fibres ainsi formé. Les personnes dans les habits s’en sortent indemnes, bien qu’humiliés.

Enfin, citons parmi toutes les autres espèces possibles les anatomimosas. Ce sont bien des arbustes, mais qui ont des organes, des vaisseaux sanguins, des branches recouvertes de cuir animal sombre, des longs poils plutôt que des aiguilles de pin et des ongles au bout de leurs branches.



Lieux notables



La majorité de la population forestière se masse autour de la Route du Sanctuaire, qui mène au Sanctuaire terrestre (décrit plus amplement ici) et à la Bibliothèque (décrite ici).

À l’orée de la forêt, plus isolé, on trouve aussi le Château Kleos, domaine des Hussards azur. À l’origine un simple pavillon de chasse dans un style classique, apparu spontanément (comme la Ville) et considérablement réaménagé, il a été transformé par les Hussards en une véritable petite forteresse. Les alentours ont été déboisés, une palissade doublée d’un fossé a été construite et la place est constamment gardée par une demi-douzaine de gardes. Il est assez rare que Kleos lui-même y séjourne, mais cela lui arrive, quand il veut rassurer son égo par quelque vénerie. Sinon, c’est le lieu de départ des expéditions hussardes de fourragement dans la Forêt. La raison de ce dispositif défensif est que depuis que les expéditions azures se sont multipliées, les attaques d’Objets sauvages sont devenues plus nombreuses. Et plus les hussards déboisent les alentours, pour former un périmètre de sécurité, plus les plantes regagnent vite du terrain…




(Merci à Ara' pour la super signature ♥)
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