Shynagi
Une frite qui a du piquant
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Shynagi
Mer 27 Déc - 22:04


« Haha bien dit champion, tu sais, c’que les femmes ont dans la tête c’est parfois creux, parfois des écailles frémissantes au contact de délicieuses turgescences, rarement grand-chose d’autre, ça c’est par-delà les cultures, des cyantifiques l’ont même prouvé ! ». Suivant du regard son petit saurien s’asticotant dans tous les sens, il éclata de rire à sa réplique, « Haha ça je suis sûr que t’y connais un rayon en yaoi, je te laisse faire l’expert ! ».

Timothée se tâta de jeter un petit coup d’œil hors de la pièce mais avant ça, il ne pouvait s’empêcher d’ajouter sa petite patte à l’affaire. Alors il relâcha certains de ses pouvoirs, la lumière changea soudainement de couleur pour reprendre sa teinte initiale et les jouets reprirent leur forme initiale, il ne laissa que son odeur. De ses quelques forces retrouvées, il trafiqua une photo dans un coin que Dylan n’avait pas encore fouillé. D’une photo familiale de Jennie et ses deux frères en maillot de bain à la plage de pâte à modeler, les uns rapprochés des autres dans un câlin innocent, Timothée s’inséra à la place du frère du milieu. Il n’en fit pas beaucoup plus, son Dessein c’est pas Photoshop non plus, et ça suffirait bien à questionner Dylan.

Rester silencieux trop longtemps, ce serait suspicieux. Alors il clama encore quelques encouragements à Dylan parsemés de rires, le tout en ouvrant discrètement la porte. Aussitôt entrouverte une vague de chaleur parcourut la salle, Timothée la referma immédiatement. Il poussa un rire de plus, nerveux cette fois-ci. Il avait bien sûr tout compris, Jennie qui pousse un som’ après y avoir été accompagnée en amont, la chaudière qui n’est pas régulée et certainement pas aux normes, le sol plus que conducteur à cause de sa matière. Vu son rôle actif dans cette malencontreuse suite d'événements, il n’était bien sûr pas surpris. Mais, cette fois-ci, il avait peut-être fait un peu trop de zèle pour accommoder la réalité à ses désirs. Que faire ? Espérer une intervention divine ? Non, ça c’est que pour jouer de son aura auprès de qui le veut bien. Laisser les choses se faire et apprécier ses derniers instants ? Tentant mais du gâchis, il y a de biens meilleurs moyens de se séparer de Dylan et surtout, Timothée estimait bien trop sa vie pour offrir de la sorte ses derniers instants. Manipuler Dylan pour qu’il sauve la situation ? Après tout, il a mis tous ses points de caractéristiques dans le Dessein, il doit bien servir à quelque chose. Alors pourquoi pas, il va juste falloir amener tout ça pour que Timothée ne soit pas mis en cause, voire qu’il y gagne.

Timothée inspira calmement. D’abord, attendre que Dylan réagisse à la photo, même en urgence, Timothée ne gâche jamais ses efforts donc il doit voir le petit spectacle avant de passer à la suite. Dans un deuxième temps, si le bestiau ne remarque pas de lui-même que la situation s'est embrasée, il le mènera sur la piste. Tout est prêt. Quoi de plus ardent que de faire tapis pour échapper de peu à la douce et funeste caresse des flammes.


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Eelis
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Eelis
Ven 29 Déc - 19:58

’Tain mais elle porte que des trucs de vieille Jennie j’aurais pas cru.
T’es con ou tu le fais exprès ? Tu te rappelles pas que la meuf elle a dit que c’était chez sa tante ?
Ouais mais j’sé pas ça peut être sa chambre chez sa tante. ‘Fin ce serait logique pour…
Logique p’têtre, mais bon là c’est même pas à sa taille.
Ben au pire la tante elle a p’têtre des trucs aussi.
Faire sa première fois sur le porno de la tante de sa go, c’est… ce sera marrant à raconter dans quelques années. (Si y’a que ça à raconter...)
Je dirai que j’ai commencé sur des trucs matures directs !

Dylan juge donc un ou deux sous-vêtement de plus, s’impatiente vite parce qu’il est toujours sous l’effet du bonbec, fait tomber un cadre quand la lumière change, feuillette un livre sur la méditation et, en arrivant au bout de la l’étagère, découvre que Timothée est allé à la plage avec Jennie et un autre gars.

Le mec il en est pas à son coup d’essai, j’crois son truc c’est de s’incruster dans les couples en fait. ‘Fin ça s’trouve il fait le frère qui t’arrange les coups, mais il reste tout le temps dans les pattes de Jennie parce qu’il est pas cap de la lâcher et à la fin l’autre gars en a tellement marre qu’il se barre et il la garde pour elle.
Fine analyse hein.
Ben attends j’tiens ptêtre un truc.

Hélas, il n’a pas le temps de creuser la piste — sinon par quelques regards en coin pas discrets — que l’air se réchauffe… et pour une fois pas parce que Timothée tente un nouveau truc pour ramener Dylan dans son lit.

« Euh elle était pas censée baisser le chauffage ? »

Là, son 95 au jet d’intelligence se montre enfin utile, parce qu’il arrive à pas passer par 40 étapes avant de lâcher un « Putain Jennie je crois qu’il lui est arrivé une couille en fait. » et de passer en mode action. Il remet viteuf ses fringues et se jette sur la porte, qu’il ouvre d’un coup. (J’suis pas mécontent qu’il se barre de là putain)

« J’re vite fait, j’vais la chercher. »

L’avantage de faire n’importe quoi depuis quelques temps dans l’Esquisse, c’est qu’il en est pas à son premier incendie, même si c’est un des premiers qu’il a pas provoqué. Donc il panique pas trop, ou pas assez pour que ça se voie trop, et p’tet pas assez pour bien piger la situation (ou ça c’est les bonbecs).

Puis bon, le Dessein c’est bien pratique dans ces cas-là, surtout quand on est deux.

Du coup… J’peux te mettre les pattes et la peau en acier pour que tu crames pas tout de suite, par contre pour les yeux et la bouche tu feras gaffe.
Ouais t’inquiète.
Il se retourne, attrape sa bouteille de cocktail et prend trente secondes pour s’en faire des espèces de lunettes qui s’enroulent autour de sa tête. Un peu comme un truc de chimiste genre, avec le verre le plus clair qu’il arrive à faire. Ça va toujours être chiant pour respirer, mais en allant assez vite, ça devrait le faire. Il prend un gros bol d’air, change la matière du mur en un truc qui crame moins pendant que Titi l’attend, puis se casse en claquant la porte en métal derrière lui.

Là seulement, il réalise que ça crame bien vénère et qu’il entend pas Jennie gueuler.

Putain j’aurais dû aller avec elle.

L’escalier crame, alors va falloir y aller à l’arrache. Il se baisse et coupe une planche dans le sol, qui vient s’écraser à l’étage du dessous. Ça crame, mais faut aller encore en-dessous.

Putain c’est sûr elle est dedans.

Je m’assure que ses jambes sont bien métalliques comme il faudrait et qu’il y a pas un centimètre de peau de lézard qui dépasse, puis il se jette à l’étage du dessous et court comme un dératé vers la cave. Ça va être la mort s’il ouvre trop la bouche, donc il évite de crier son nom et essaie plutôt de repérer la chaudière, ce qui… Bon bah, là, toute la cave est une putain de chaudière, donc c’est dur. J’dirais bien d’appeler les pompiers, mais déjà qu’y’en a pas vraiment, on est pas au centre-ville donc va crever le temps que quelqu’un arrive.

Pas le choix, donc, on va devoir enlever le feu. Je regrette v’là de pas m’être intéressé à la radiance, on aurait plié ça en deux secondes en étouffant tout. Là dans le feu de l’action (c’est le cas de le dire…) on trouve pas mieux que d’essayer de tout changer en métal, du sol au plafond, pour qu’il y ait plus rien à cramer. On avait pensé à la glace aussi, moins chiant au niveau des molécules et tout (oué la Novation ça fait taffer la chimie un peu), mais y fait méga chaud et mauvais plan le plafond liquide.

Du coup on manque de s’étouffer, mais on finit par bien couper le feu, trouver la chaudière et…

P’tain évidemment.





Mec, faut y aller. Y’a la saucisse à l’étage, et même si je peux pas me le saquer, je préfère lui casser la gueule moi-même plutôt que de la laisser griller.



Si la maison s’effondre je donne pas cher de ta peau, même en métal.



Bon.
Tu pourras pas dire que tu m’as laissé le choix.

Du coup je laisse… ça là, pour l’instant. Et j’me fais des jambes en ressort pour remonter jusqu’au 1er, où je me prépare à chopper la saucisse et à me barrer d’ici avec, si elle est encore là. J’ai pas trop eu le temps de me refaire une beauté, donc tant pis s’il me confond avec le p’tit pour cette fois.



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Shynagi
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Shynagi
Ven 29 Déc - 20:54


Plus réactif que prévu, Timothée ne s’attendait pas à ce que Dylan réagisse si vite et avec une telle maîtrise, mais tout de même content du petit effet de surprise commis sur lui avec la photo. Aussi et mystérieusement, l’effet somnolent qui suit l’effet euphorisant du petit facilitateur de Timothée ne semblait pas opérer jusqu’au bout chez Dylan, peut-être verrait-il l’effet plus tard, peut-être avait-il des raisons d’y être immune.

Enfin dans tous les cas, Timothée avait toujours de quoi rebondir. Il préférait attendre là-haut, descendre ce serait risquer de finir en mergez grillée. Deux hypothèses vinrent à l’esprit de Timothée. La première, Dylan, sauvé par son Dessein, mettrait fin à l’incendie, parfait, il doit y avoir moyen de récupérer l’affaire. La deuxième, Dylan a définitivement rejoint Jennie, au moins les corps seront dissimulés, même si, dans ce cas, Timothée aurait à craindre pour sa propre survie. Dans tous les cas, un problème se poserait, sortir de ce huis-clos. Avec ou sans incendie, il n’était pas ignorant du mécanisme de serrure du logement et de l’absence d’autre sortie. La clé de sève a certainement dû fondre dans l’incendie, le Dessein de Dylan et la connaissance de la situation par Timothée suffiraient-ils ? Peut-être bien.

En attendant la résolution ou le sacrifice de son compagnon d’aventure, Timothée retira les effets du Dessein appliqués dans sa pièce, y compris son odeur, de toutes façons avec la chaleur, l'odeur de Timothée se retrouvait déjà excessivement amoindrie. Cela poursuivait parfaitement son but : se faire discret si des gens venaient inspecter l’affaire d’incendie criminel. Déjà, il avait rejoint les mages-en-armes lui-même il y a quelques temps de cela. Une très belle escroquerie puisqu’il n’enquêta jamais vraiment que sur les affaires pouvant l’impliquer. Dylan avait laissé tellement de traces de son passage en fouillant partout, en jetant un vêtement au sol, en se jetant sur le lit, que son implication criminelle est simple à prouver. Il a même certainement dû altérer d’autres choses sur son passage pour tenter de résoudre l’incendie. A contrario, par sa forme physique, Timothée ne laissait que peu de traces, il se contenta d’effacer les plis que sa présence avait laissé sur le lit, de régler quelques détails ci-et-là et d’ouvrir la porte pour que les cendres ou autres matières dans l’air se répandent pour mieux conserver la scène de crime.

Entendant un bruit se dirigeant vers lui, il se positionna au pas de la porte et s’exclama « Didi dieu merci tu es des nôtres ! Mon héros ! ». Il prévoyait d’en faire plus, de faire croire à Dylan que Jennie s’était consumée d’elle-même, débordante d’ardeur envers lui, mais … ce n’était peut-être pas le meilleur moment et, Dylan se rendrait peut-être trop compte que Timothée le prend pour un idiot. Ainsi il attendit son sauveur, réprouvant ses envies de pousser quelques rires, et se préparant à jouer les grands blessés pour être transporté sans faire le moindre effort.


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Eelis
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Sam 30 Déc - 14:56

J’aimerais être content qu’il ait pas fini en barbeuc, mais le premier truc auquel je pense en entendant sa voix insupportable de gros hypocrite, c’est qu’elle est pire en vrai… ‘Fin, quand le monde m’apparaît pas juste comme un écran de télé.

Et du coup, bon, bah, y’a des choses qui sortent toutes seules.

« Franchement ta gueule. »

Je vais nous sortir de là quand même, hein. Mais j’ai pas besoin d’être sympa avec lui non plus.

Bref, si je dois lui balancer ses quatre vérités je le ferai plus tard, là je dois déjà trouver comment on va se barrer d’ici. Même si je pourrais courir dans les flammes quelques secondes, la saucisse aura grillé avant, donc faut qu’on sorte par la fenêtre, sauf qu’il y en a pas.

Dylan ?


Et que Dylan est pas dispo, donc faut laisser tomber l’idée d’en créer une. Parce que ouais, faire un trou dans un mur à coup de Dessein, c’est con, mais c’est déjà trop pour moi, ou du moins ça me prendrait un temps fou qu’on a pas.

Par contre, faire un trou avec une tronçonneuse qui aurait soudainement remplacé mon bras, ça se tente.

Et c’est donc ce que je fais, en profitant du fait que j’avais déjà du métal sur m…


Ou pas.
Je crois que j’me suis p’têtre surestimé, parce que j’ai un méga coup de barre et que j’arrive pas à faire plus qu’une grosse spatule.

Bon… si j’y arrive pas, je pourrais p’têtre… Euh… Me transforme en extincteur.. Chépa…

Merde, j’ai presque rien fait... Et les cocktails de Dylan me font pas cet effet d’habitude…

Ça me troue le cul mais j’crois que j’ai pas le choix...
« Bon, tu saurais pas nous ouvrir le mur… Ou un truc du genre, j’men fous… Fais pas genre t’y connais rien en Dessein… »

Il a modifié des objets dans la pièce, changé la lumière et diffusé des trucs… Même s’il a un niveau de merde, il pourra p’têtre faire un truc….

Faut qu’on s’barre avant que je dorme.



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Shynagi
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Sam 30 Déc - 22:58


« Haha je savais pas que t’étais dans le dirty talk mon loulou ... Ou p’têtre vener que ton crush est parti en fumée ? Vraiment instable jusqu’au bout cette gosse, tu sais quoi, t’as bien fait de pas lui donner ce qu’elle voulait. Mais bros before hoes mon ptit pote, on va se sortir de là entre mecs, son petit suicide égocentrique ne nous emportera pas dans la cheminée jte le dis ! »

Timothée était ravi de voir Dylan de retour, surtout dans cet état. Il n’aurait pas rechigné à le voir en larmes implorant l’aide de Timothée. Mais voir son côté bad boy en furie était en réalité tout aussi satisfaisant. Enfin, il avait peut-être l’air un peu trop différent de d’habitude. Traumatisé par la vue de son premier corps calciné ? Des troubles psy qui remontent ? En attendant que Dylan ne l’évoque de lui-même, Timothée était prêt à sortir sa vulgate antipsychiatrique de surface, d’acceptation de soi malgré la différence et de, surtout, vivre en ne se fiant qu’à ses impulsions.

Ceci dit, Dylan agacé c’est une chose. Dylan qui se rend compte des petits tours de Timothée, ça en est une autre. Enquêter ce serait risquer de se trahir et, point positif, si Dylan demande de l’aide, c’est peut-être bien qu’il n’est pas en position de force. Rapidement, Timothée se décida entre faire l’innocent jusqu’à ce que la petite sucrerie fasse son effet pour espérer faire disparaître le corps, et se sortir au plus vite de la situation. Ce n’était pas la première fois qu’une proie se débattait aussi bien face à ses petits tours, Timothée aime jouer avec le feu mais à condition que le feu ne reste qu’une flammèche qu’il pourrait étendre subitement d’un simple souffle. Pour ne pas risquer de devenir la proie, Timothée se montra coopératif, non sans espièglerie, « Haha que de modestie mon cher Dylan. Tu es bien meilleur que moi au Dessein, je ne sais faire que de petites choses du quotidien ... Mais j’ai bien ma petite idée pour nous sortir de là ! Par contre ... Dylan ... Je vais avoir besoin de ta coopération ».

Timothée se retint de pousser un rire de plus, heureusement il avait un peu travaillé l’autonomie et comblait son inaptitude magique par sa ruse. Son bois devint liège isolant et la partie inférieure de son pic devint un métal prêt à fendre par à-coups le cuivre boisé de la maison, non-motorisé mais propulsé par un système trouvé sur le coup de ressort. « C’est là que je vais avoir besoin de toi Didi, seul je ne serai qu’un pauuuvre marteau piqueur perdu, mais avec toi, oui toi, on peut s’en sortir. Prend-moi fermement, accroche-toi et dirige mes mouvements pour nous creuser un passage. Mais je te préviens ... C’est ma première fois ainsi et ça risque de beaucoup secouer ... Aussi ... Je suis sensible, ne fais pas attention si ma chair s’attendrit et que je pousse quelques bruits ». Splendide, que son plan marche ou échoue lamentablement, Timothée explosait de rire intérieurement, quitte à mettre sa vie en jeu vu que la situation est déjà hors de contrôle, autant le faire avec panache.


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Sam 30 Déc - 23:40
Ne pas. Lui casser la gueule.
Ou si, carrément lui casser la gueule, mais dès qu’on est sortis de là.

Je soupire à sa première question et lui lâche un « Putain mais accouche. » lassé, puis je le regarde se transformer. Je vois à quoi il joue et y’a que la fatigue et cette situation de merde qui m’empêchent d’être violent.

‘Fin physiquement.

« Tu sais, je peux me barrer sans toi. »
Je m’approche et je mets une main sur ce qui lui sert d’épaule, puis je tapote.
« Je suis sûr qu’avec un peu d’effort tu peux te la fermer. »

Il aurait pas parlé comme un enfoiré de Jennie, ce serait de la menace en l’air, mais là, j’y pense sérieusement. Au moins le jeter dans le feu et attendre qu’il chiale.

Bref. Allez, on va lui laisser une chance. J’essaie d’empoigner le marteau-piqueur avec la force qui me reste…

Et j’y arrive pas. J’ai la putain de tête qui tourne… Merde.

« ‘Tends deux secondes. »

Au pire, je reprends un des bonbecs, ça excite de fou.

Peut-être que ça met du temps à agir, mais je me sens encore plus défoncé…

Je me pose vite fait, juste le temps que ça revienne…

Quand j’y pense, comment ça s’fait que Jennie ait pas…




Y s’passe quoi ?

Mec, tu fais quoi ?



T’aurais pu me prévenir qu’on allait changer là j’suis pas trop…Fin j’ai des trucs à penser…



T’es pas mort, hein ?



Wesh tu dors en fait ? Hého ?



’Tain c’est grave pas le moment. Y’a le feu partout. Faut qu’on se barre avec…

« Elle est où Jennie ?! »



HRP:



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Shynagi
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Shynagi
Dim 31 Déc - 18:06


Tout s’enchaîna si vite, Timothée avait plusieurs petites lignes piquantes et répugnantes comme il les adore, mais tout ceci était trop d’un coup. Et mine de rien, il se convainc de gérer la situation mais en réalité, il cache sa panique en recréant des situations de contrôle, en se jouant de sa proie. Alors, à part un petit bruit simulé lors du début de contact de Dylan avec Timothée, il essaya lui-même de cogner les murs en diagonale, sans le moindre effet. Cette bicoque était bien plus résistante que ce qu’elle en avait l’air.

La question de Dylan rassura Timothée. Encore un élément inattendu mais, foutu pour foutu, autant s’y accrocher. Timothée éclata de rires devant Dylan, un long rire incompréhensible en n’étant pas dans la tête de Timothée. Il n’a désormais rien de mieux à faire alors, the show must go se dit-il.

« Ô Dylan, ô Dylan que je suis heureux de te revoir. Tu es amnésique c’est ça ? Il s’est passé des trucs vraiiiment chelous depuis tout à l’heure haha. Alors qu’on s’apprêtait à faire du yaoi pour faire baver Jennie, on s’inquiétait de la chaleur et du fait qu’elle n’était toujours pas remontée. Vaillant, tu as voulu sortir et je t’ai vite accompagné. La chaleur t’est tellement montée à la tête que tu es tombé, quand tu t’es relevé tu peinais à marcher donc je t’ai laissé t’enlacer à ma saucisse. Je lévitais difficilement le long du chemin, ressentant tes va-et-vients tout le long, tu étais assez bizarre. Je sais pas. Haha moins viril que d’habitude, énervé et en même temps t’arrêtais pas de tripoter le bout de mes pics, bizarre tout ça, en fait t’étais chelou depuis que t’es tombé je crois. On a retrouvé Jennie dans la chaudière. Elle a voulu nous tuer cette salope, elle était trop jalouse de notre amitié. J’étais prêt à m’effacer pour que vous vous amusiez et qu’elle redescende, mais tu es resté accroché à moi et tu m’as dit que jamais tu n'abandonnerais un pote pour une garce comme ça. C’était vraiment très brave de toi j’avoue haha, et dans un excès de colère, elle a lancé un cocktail molotov. Car oui, cette barjo a la bibine facile, pas surprenant de ce qu’on a vu avant, et donc là, avec la chaudière à proximité, elle a voulu nous tuer mais elle s’est enflammée haha. On est remonté car c’est fermé en bas. Et accessoirement, toute la maison crame et avant que tu reprennes consciences tu me chevauchais pour que je troue le mur, mais là j’ai l’impression que tu es enfin revenu à toi. Et j’ai besoin de toi Dylan. Seul toi peut nous sortir de là, alors je t’en prie, casse ce mur, mon Dessein n’est pas assez puissant, tu es notre dernier espoir ! »

Peut-être Dylan bluffait-il ? Timothée n’en n’avait rien à faire, si Dylan bluffait, ce mensonge serait tellement évident qu’il se régalerait de l’air énervé de son partenaire. Par contre et pour une fois, il y avait un bout de sincérité là-dedans. Timothée accompagnait sa chute de mensonges pour ne pas penser à ce qui les attendait mais son appel à l’aide était réel. Réel mais certainement vain.


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Eelis
Lun 1 Jan - 23:50

Vas’y tu veux pas juste me dire un mot pour confirmer qu’t’es là ? Ou un bruit de nez genre ?



Putain c’est vraiment pas le moment…

Je l’ai déjà dit je crois.

Bon tsais quoi je vais continuer à causer car ça fait bizarre et à force de faire du bruit ça va bien finir par te casser les oreilles…

Fin j’sais pas si je fais vraiment du bruit là… puis t’as pas d’oreille là du coup…

Ça se trouve c’est comme avant, ‘fin comme toi quand tu essayais de me parler tout le temps mais moi je t’entendais pas parce qu’on avait pas le Dessein.

Bon vas’y j’suis crevé je réfléchirai plus tard.

Je continue à parler quand même parce que sinon j’arrive pas à me concentrer sur ce qu’il dit l’autre. Il a commencé à me raconter un truc genre… Je crois que c’est du gros mytho. ‘Fin ptet pas tout genre le début c’est vrai et y’a des bouts au milieu j’sais pas… Mais j’sais qu’on est descendu tous les deux, enfin toi et moi. On a marché dans le feu et tout. On a trouvé la chaudière, on l’a éteinte, puis c’est là que…



J’arrive plus à me souvenir de ce que tu as foutu quand on l’a trouvée, j’étais vraiment pas bien. J’sais pas ce qui s’est passé, en fait. C’est juste… Y’a dû avoir une couille quand elle est descendue, ou ptet y’avait déjà l’incendie et elle a été prise dedans… Mais on saura p’têtre jamais.

En tout cas lui il était pas là, et y’avait pas tout ce qu’il a raconté.

Plus je l’écoute parler moins je pige.

Pourquoi il mytho alors qu’il était même pas là ce fils de pute ? Ça le fait bander de raconter de la merde sur une meuf qui vient de mourir, en faisant genre qu’il était là et que c’est de sa faute à elle si elle est morte ?

Je pige vraiment pas ses bails.

Je pensais que le mec il était juste jaloux ou un truc du genre, mais il en a vraiment rien à battre d’elle. En plus il arrête pas de me sucer depuis tout à l’heure même quand y’a plus Jennie pour m’arranger le coup.



Ouais en fait si j’arrête deux secondes de penser avec ma queue c’est évident qu’il est juste pédé. Mais je pige toujours pas pourquoi il mytho. C’est juste pour faire le mec ?

Vas’y ça me saoule j’pige rien et on a plus le temps là. Tim a à peine fini de causer que le sol a commencé à cramer, j’ai changé le sol un peu en métal mais je suis défoncé alors j’ai pas réussi à finir et ça revient, faut vraiment qu’on s’barre dans les deux secondes.

Du coup pour l’instant j’lui ai répondu un “Haha ouais, j’vois… Sacrée histoire…“ genre pour pas trop en ajouter, puis j’ai regardé son espèce de pic du bas là, mais je me suis dit que ce serait moins chiant de juste ouvrir le mur du coup j’ai fait “Tkt j’me débrouille”.

J’espère que tu t’es pas juste barré pour que j’utilise mon Dessein sinon quand tu reviens j’te jure je prends ta guitare et j’en fais... chépa, une épée qui parle, ou une grosse saucisse vu que tu le kiffes.

T’es là ?

Putain toujours pas.

Bah on est en bas en tout cas. T’as loupé un spectacle de ouf, j’ai pris le mur et j’ai fait un toboggan et tout et on a glissé entre les flammes comme des rockstars.



Bon ok c’était un demi-toboggan et on est tombés après mais c’est bon là t’as plus besoin de faire le mort.

J’suis crevé ce serait cool que tu me remplaces en plus.



J’te paie si tu veux.




Allleeeeeez là. En plus pour une fois j’ai besoin de ton côté parano là. J’arrive toujours pas à piger ce qui se passe. Et en même temps j’sais pas si je dois le laisser filer sans demander d’explication genre donc je me retrouve à faire la conversation super bizarre là.


Chaud ce qui s’est passé hein… Hahaha… Mais genre tu la connais depuis longtemps Jennie nah ? T’as pas été en vacs avec son frère et tout ?

J'devrais peut-être juste me barrer avant de m'endormir comme un con à côté du feu...



(Merci à Ara' pour la super signature ♥)

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Shynagi
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Shynagi
Mar 2 Jan - 17:25


Sauvés ? Aussi facilement ? La nuit noire tombée dissimulait à merveille la surprise de Timothée. Aussi soulagé bien sûr. Il avait bien fait d’être joueur jusqu’au bout finalement. Oui. Tout était sous contrôle. Maintenant que ce petit contretemps est réglé, retour aux affaires sérieuses.

Avec le choc, le minot devait être moins prêt à tout gober qu’avant, alors changeons de cartes et mettons le paquet. « Fiouu tu nous as sauvés Dylan, t’es un vrai bro ! Jennie tu dis ? Je vais tout t’expliquer mais jte préviens, ça va prendre un petit moment hein ». Prenant un air sérieux, il incita Dylan à le suivre sur quelques pas autour de la maison, il lui montra un mur des plus quelconques en prenant un air ému.

« Tout remonte à il y a bien longtemps. Comme je t’ai déjà dit, j’étais un sacré dragueur, ah ça, y en a des filles qui ont voulu goûter ma chair 100 % pur Tim. À cette époque, dans la fougue de ma jeunesse, on avait un petit club dans le bar du coin. Entre hommes c’était la belle vie, on jouait au billard, on se faisait des parties de poker et on notait les filles du coin. De vrais gentlemen jte dis. En tant que gentlemen, on était réglos entre nous, un peu comme toi d’ailleurs et tu me rappelles la fougue de ma jeunesse haha. Oui, jamais on volait la conquête d’un bro, et surtout, on s’entraidait pour que chacun trouve chaussure à son pied. » avant d’en venir au sujet, Timothée essayait de garder l’attention de Dylan, « Le mur, j’y viens j’y viens haha ».

Il reprend sa narration, « Alors un jour, le frère de Jennie a rejoint notre petit club de gentilshommes. Franchement c’était une crème. Il était très timide donc je l’ai pris sous mon pic pour lui apprendre les techniques pour séduire à coup sûr. Car tu l’auras remarqué, je suis une saucisse cérébrale, j’ai étudié la psyché des femelles pour aider mes potos à conclure. Bref. Ce cher Walter, car il s’appelle ainsi, était timide comme je te disais. Cette timidité était un mauvais point, quelle femme voudrait d’une petite frappe qui sait pas s’imposer et diriger, hein ? Mais moi, j’en ai fait sa force. Tel David Copperfield, j’ai transformé un petit puceau prometteur en beau brun mystérieux.

Mais Dylan, tu dois certainement bien le savoir. Le succès a sa face sombre. Pour chaque orgasme qu’il offrait généreusement à ses coups d’un soir, la jalousie montait. Car oui, tu l’auras deviné, Walter avait une sœur, Jennie. Et cette sœur était très protectrice. Oh ça oui, elle méprisait que notre petit club aidait Walter à serrer toutes ses amies. Elle ne voulait pas que son frère ait du succès, ce qui est habituel, la nature castratrice des femmes, elles nous limitent car elles veulent qu’on soit leur propriété. Et là on en vient enfin à ce mur. Pourquoi ce mur dois-tu te dire depuis si longtemps Dylan haha ? Et bien figure-toi que l’élève a presque dépassé le maître. Un peu comme tous les deux ce soir, je l’ai aidé à coucher avec une femme inaccessible de prime abord, du style petite intello à lunettes dans ses livres. Je prenais mes airs les moins masculins possibles pour qu’elle réussisse à s’imaginer que Walter et moi sommes gays, haha imagine la folie, ça s’est aussi déroulé dans la chambre de tout à l’heure. Puis là, une fois jalouse, je me retirais et là vlan vlan vlan, ça y allait fort. Cette petite intello dévergondée est allée jusqu’à vouloir serrer Walter ici même, contre un mur extérieur de la maison de sa tante, tu te rends compte ? Pas très éduquée mais Walter, avec un grand cœur comme le sien, n’a pas refusé, il voulait faire plaisir à cette fille, quel grand romantique tu vois. Sauf que voilà, Jennie les a grillés, tu m’étonnes, ils se sont trimballés de la chambre jusque dehors, et elle était remontée, furieuse même.

Là on en vient à la photo que tu as dû voir j’imagine vue ta question Dylan. Notre club est très altruiste, on se fait plaisir c’est sûr, mais on est là avant tout pour partager le plaisir à ces gentes dames, pour nous la séduction c’est tout un art romantique. Et on a voulu faire une petite sortie du club en plage, le lieu parfait de moult fantasmes cochons et enfouis de ces mesdames. Jennie, toujours verte de rage, et de jalousie si tu veux mon avis, a insisté pour nous accompagner. On a pris cette photo à la plage.

Tu te diras, « Mais Timothée, elle avait l’air contente Jennie sur la photo, et t’es sûr qu’elle pensait pas que son frère en pinçait pour toi ? », haha quelle imagination Dylan, ne change pas. Il se fait tard donc suit moi, on va sur le chemin du retour pendant que je t’explique le doss »
. Évidemment, Timothée connaissait parfaitement les alentours et profitait de la nuit noir pour perdre Dylan, prendre divers virages pour qu’il ne puisse plus se repérer.

« Tu tiens le coup poto ? Alors le truc, c’est que Jennie a commencé à avoir des sentiments ambigus. Oui elle croyait que Walter était en kif sur moi. C’est normal, dans notre club on est de vrais hommes, et les filles savent pas faire la différence entre de la vraie solidarité masculine et des pédales. En même temps, elle voyait lors du séjour que j’étais un sacré gentleman, je raccompagnais mes conquêtes dans leur hutte, j’aidais Walter sur ses plans et à la maison, j’aidais aux tâches ménagères. J’ai même cuisiné. Du coup, l’inévitable arriva, elle commença à fantasmer sur moi, à mon avis c’était à moitié car elle voulait se venger du succès de son frère et à moitié car elle voyait mes qualités. Mais moi je ne mange pas de cette sauce-là. Jte l’ai déjà dit, mais les potos avant les gows, jamais je ne coucherai avec la sœur de Walter, puis quel est le plaisir si la femme veut coucher avec moi directement ?

Puis un jour, un événement funeste arriva. Je sais pas si t’as entendu parler d’elles ... Des féministes ont fait surface, certainement le résultat d’une Tempête. Tu sais, ces meufs poilues pas contentes ? Oui, elles se plaignent des hommes. Pour elles, on est tous des goujats. Pour elles, les filles ne devraient jamais coucher avec des garçons et devraient rester moches. Plein de filles sont pas d’accord avec ça heureusement. Mais voilà. Les féministes ont emporté Walter. Elles s’en sont prises à mon ami. J’ai tout fait pour les secourir mais elles lançaient des javelots avec une forme de Dessein bizarre, elles parlaient d’enchantements clitoridiens, de la sorte, aucun homme ne parvenait à voir les javelots avant eux-mêmes de se faire transpercer. Leur reine, Proto Vulvis a accepté Walter en sacrifice, elle n’en n’a fait qu’une bouchée. J’ai essayé de m’interposer, mais le résultat tu l’as devant toi. J’ai fini crucifié sur la plage. Heureusement je m’en suis sorti, mais à quel prix ...

Alors oui, quand Jennie a intégré l’Univerre-Cité, je devais agir. En l’honneur de son frère disparu, je devais l’aider dans ces premiers pas là-bas. Et la suite tu la connais Dylan ... Elle a voulu me séduire, je m’y refusais catégoriquement, je voyais que tu étais sous son charme. Je ne savais pas quoi faire ... À la fois je veux ton plaisir Dylan, mais en même temps, je me méfiais de Jennie, et si elle était une de ces féministes ? Heureusement cette fois-ci on s’en est sortis tous les deux, et ta survie Dylan, Dieu soit loué, ta survie me réconforte profondément Dylan. Je vois quelques airs de Walter en toi haha, merci de porter la mémoire de mon ami disparu à jamais ... Et surtout, ne laisse jamais les féministes te manipuler Dylan ... Si tu ne le fais pas pour moi car je te parais un peu zarb, je peux comprendre. Mais je t'en prie, fais-le pour Walter. »
. Dommage que Timothée n’avait qu’un reptile mi-endormi pour public, cette tirade, il aurait bien espéré en tirer une standing ovation, des larmes, une nomination comme meilleur espoir masculin. Timothée a mis le paquet, les fausses larmes, l’air affligé puis rassuré, le regard sincère en direction de Dylan. Aussi sincère que le regard de celui qui a sous-traité l'élimination de Walter à des mages-en-armes peu futés, avant que celui-ci ne révèle à Jennie ce qu'il avait fait avec sa tante.


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Eelis
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Eelis
Dim 7 Jan - 22:01
Oh putain j’regrette tellement d’avoir demandé.



T’es toujours pas là ?



Tu loupes un truc de fou en plus.

‘Fin je sais pas trop en fait, je pige une phrase sur deux, mais si t’étais là j’suis sûr tu ferais plein de remarques de merde.

— Le mur, ouais…

Je parie qu’il mytho de ouf mais j’sais pas où… En fait Jennie je la connaissais pas trop. Je l’ai croisée au château puis j’la trouvais mimi quoi… Elle est nulle mais elle travaille grave en Dessein, alors j’ai voulu lui montrer plein de trucs, qu’on s’rapproche comme ça… Toutes ces histoires avec son frère ou chépa quoi là, elle m’en a jamais parlé…

J’l’ai jamais vu jalouse, moi, mais ptet on parlait pas assez…

Ptin c’est qui déjà Walter ?

J’ai l’impression que ça fait des heures qu’il parle et que ça va jamais finir…

— Ah…

J’suis perdu dans ses histoires…

J’devrais l’interrompre… t’façon j’écoute plus rien depuis vingt minutes là…

— Haha…

On est pas djà passé par là ? J’suis défoncé je reconnais plus rien…

J’parie si j’cligne des yeux trop forts je m’endors sur place là…

— Ouais…

T’es toujours pas là ?

….

T’façon t’sais quoi, y m’fait chier, donc dès que je trouve le chemin…

— Attends deux secondes…

Maintenant que j’y pense, t’as pas dit ça juste avant de…



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Shynagi
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Mer 10 Jan - 19:31


« Deux secondes ... Haha, bien bien Dylan. Un ... Deux ... »

Timothée se retrouvait enfin seul avec sa proie à terre, c’est qu’il aura bien tenu le bougre. Deux secondes, c’est le temps qu’il restait avant que la saucisse ne frétille de tout son corps, que sa respiration cesse de s’intensifier, qu’une intense sensation de plaisir et de soulagement la traverse.

La représentation de ce soir n’aura pas été de tout repos et, il faut bien l’admettre, son grand classique bien huilé a dû tourner au théâtre d’improvisation. Mais cet acte ajouté était de toute beauté. Frôler de si près la mort, être sauvé par sa proie qui ne tarderait pas à sombrer dans les limbes. Un savoureux frisson macabre qui tire toute sa saveur de l’imprévu.

En cette flamboyante soirée, le public ne demanda pas de rappel. Quel dommage n’est-ce pas ? Faut dire que Timothée c’est un chic type. Oui il aime bien le feu des projecteurs et expliquer dans les moindres détails ses plans. Mais en toute modestie, il ne se contente pas de jouer et réaliser la pièce, c’est aussi ce type modeste derrière les rideaux qui oriente la lumière et accorde la scène.

La représentation terminée, il fallait donc bien faire le ménage. Une parfaite scène sans le moindre accroc. C’est précisément ce que devront se dire les quelques curieux dans quelques jours ou semaines, au fond ce n’est qu’un petit théâtre intimiste à l’écart de tout. Heureusement, il a juste fait tourner en rond Dylan dans le noir, pour au final rester  à proximité de la maison. Quelle histoire attend son public ? De jeunes amants fougueux, excités comme la braise et dont la ferveur a levé toute inhibition. Soudainement, le frère de la donzelle débarqua en toute innocence. Que diable, que vont faire nos amants d’un soir ? L’une courra en direction de la chaudière, paniquée elle amorça un incendie et ne put le contrôler. L’autre, moins preux chevalier que pubère en émoi, sauva sa propre peau en se barrant à toute vitesse, direction la chambre, pas de fenêtre, le toboggan serait son issue. Quid de ce frérot inquiet ? Évidemment il se dirigea vers la chaudière mais, triste coup du sort, le départ de flamme était tel qu’en ouvrant la porte le souffle l’embrasa. Nulle autre solution que courir et quitter la maison, mais le temps d’ouvrir la porte, toute vie le quitta.

Écrire une belle fable est une chose, faire advenir le rêve en est une autre. Alors en élaborant sa petite histoire, Timothée prépara ses petits artifices : ouvrir à distance la branche porte du manoir, pleinement déshabiller l’acteur qui incarnerait le frère, jeter le corps de toutes ses forces dans le brasier. Amusé, Timothée était ravi de chauffer Dylan à ce point. Rationnel, Timothée savait que le cadavre deviendrait rapidement non-identifiable le temps qu’il soit trouvé, à griller dans cet incendie ardent confiné en intérieur. Il restait une dernière chose, l’amant en fuite, rongé par ce rancard infernal. Pour qu’un nom soit posé sur l’amant, les vêtements de Dylan allaient enfin jouer leur rôle. Timothée savait que Dylan ne serait pas suspecté pour un incendie criminel, personne ne lui prêterait le génie diabolique pour le faire. Et puis, Timothée a été aperçu au bar avec Dylan et Jennie, alors mettre Dylan au cœur de l’affaire permettrait de s’effacer. Timothée aurait de bonnes défenses : pas la moindre trace de lui, et occupé comme il est à s’occuper de sa grande famille qu’est l’Univerre-Cité, il était d’usage de le voir trainer avec un peu tout le monde. Ainsi, Timothée fit une petite trotte jusqu’à trouver un semblant de lac, il accrocha les vêtements de Dylan à une branche : son corps plein de suie et de culpabilité, il aurait forcément voulu se laver de tout soupçon, et abandonner ses vêtements si caractéristiques, eux aussi imprégnés, derrière lui.

C’est un peu ça la petite touche de Timothée. Ne pas accuser Dylan aurait peut-être mieux protégé Timothée, d’autant plus que le cadavre de Jennie sera tout aussi difficile à identifier. Mais cette touche si exquise pour notre saucisse, c’est de retourner la vérité sur le gril, de s’amuser une dernière fois du public d’enquêteurs dépités devant la dernière idiotie de Dylan. Si on y réfléchit bien, c’est là toute la grandeur d’âme de Timothée, honorer Dylan une dernière fois en livrant au public de ses funérailles judiciaires ce qui caractérisait si bien Dylan dans toute son œuvre. Enfin, des funérailles, il s’agirait en réalité bien plus du début d’un avis de recherche, qui sait, quelques agents seront peut-être affectés sur cette recherche vaine, quelques agents de moins pour gêner Timothée.

Pour parachever le miracle de ce soir, Timothée aurait pu léviter au-dessus du lac pour s’enfuir, mais tout bien considéré, ne serait-ce pas risquer d’être vu s’il revenait par ce chemin ? Pour éviter tout risque inutile, il rebroussa chemin et sélectionna un tout autre itinéraire.

Deux de perdus, vingt de retrouvés. C’est avec optimisme que dès le lendemain le rire de Timothée égaya de plus belle l’Univerre-Cité, après tout, ce ne sont pas quelques petits secrets qui briseront la si belle harmonie de cette grande famille, n’est-ce pas ?


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Eelis
Sam 13 Jan - 20:04
(Ceci est un épilogue qui est totalement facultatif et qui est juste moi me tapant un délire pour rien du tout)

Ce que je fous là ?

Hélas, mon boulot.

Faut dire qu’au vu du nombre d’incidents à traiter et du nombre de personnes pour le faire, vous vous doutez bien qu’on envoie pas les mages-en-armes pour enquêter sur un pauvre incendie dans une forêt dont tout le monde se fout. Nan, à la place, on fouille dans les fonds de placard, on prend la première chose qui ressemble vaguement et puis on la caresse un peu dans le sens du poil en lui susurrant que c’est le moment de prendre des responsabilités.

Me voilà donc en charge de l’affaire, armé d’un lot de tupperwares et de sacs pour récolter des indices pour faire genre, d’un carnet pour décrire — ou dessiner — mes observations et, le plus important, d’un emblème Magendarme pour m’aider à expliquer aux passants que je ne suis pas un cambrioleur qui profite du décès de pauvres gens pour faire son beurre.
Puis j’ai pu chopper deux trois panneaux à poser devant la “scène de crime” histoire de, parce que ça faisait un bail que j’en voulais.

Enfin bref. Un auto-proclamé garde-forestier qui vit dans le coin a éteint le feu avant de le signaler, donc moi, je suis juste là pour faire mon petit rapport — c’est de toute façon tout ce que j’aurais pu faire vu que j’ai pas de Dessein. J’ai pas de talent de détective non plus, d’ailleurs, donc je vais faire le tour, noter ce que je trouve, et puis on verra si ça arrive à se frayer un chemin jusqu’au bureau de quelqu’un qui voudra approfondir l’enquête ou si ça finira sur la pile des “accidents et trucs qu’on a recasé comme tel parce qu’on sait pas”.

Du coup. Pour commencer, on a un chalet qui a cramé jusqu’au dernier degré, exception faite de ses grosses poutres en cuivre et d’un mur en acier alentour. À la louche, on dirait que la forêt a cramé équitablement de tous les côtés et y’a pas l’air d’y avoir de camping sauvage, donc on va supposer que c’est un feu de forêt qui s’est déplacé. De là, par contre, ça va être galère de déterminer la source, dans un monde où on peut allumer un feu n’importe où à coup de Dessein, donc je repousse la question à plus tard et je me prépare à écrire “accident de magie” si j’ai pas mieux. Par exemple, comme on a un espèce de toboggan en acier, c’est pas difficile d’imaginer que le responsable était plutôt calé en Novation, mais expérimentait encore avec la Radiance, et a juste eu le temps de fuir, voire de se baigner dans le lac du coin à en croire les fringues qui trainent... D'ailleurs, je vois pas trop l’intérêt de se barrer en laissant ses vêtements, mais avec la Novation, j’imagine que tu peux prendre une branche par terre et te faire un nouveau t-shirt, alors pourquoi pas tout laisser traîner par terre, après tout. C’est vrai que c’est pas comme si on allait prendre des empreintes digitales ou relever de l’ADN de toute façon…

Cela dit, je note un truc intéressant avec ces fringues : je pourrais pas les porter. Non pas que je me sape avec des scènes de crime, hein, mais je veux dire, c’est probablement un truc qui a été cousu pour quelqu’un de non humain. Si le porteur a pas changé d’apparence, on pourra faire une… c’est quoi déjà l’histoire où une femme s’enfuit d’un bal et se fait retrouver grâce à la pompe qu’elle a laissé ? Je suis sûre que ma coloc me l'avait racontée... Peu importe.

Comme je remarque pas grand chose d’autre à l’extérieur, je me décide à faire l’intérieur. C’est là que je trouve les premiers cadavres, au milieu de la cave puante.

Passé le moment où je gerbe, celui où je pleure et celui où je cherche vainement à comprendre pourquoi, j’essaie de noter quelques trucs et je me barre fumer un truc dehors.

Je suis certain que dans un autre monde, on aurait des gens qui pourraient récupérer les corps, d’autres qui pourraient les identifier, certains même qui pourraient les enterrer ou les brûler un peu proprement. Là, soit la proprio du chalet — si y’en a une — ou un proche des défunts met les mains à la pâte ou au portefeuille, soit ils vont rester là un moment.

Je suis même pas sûr de savoir pourquoi ça m’énerve autant, d’un coup. C’est pas les premiers cadavres que je vois et même si ceux-là sont vraiment dégueus, ça devrait passer.

Je tente de démêler le truc encore un moment, puis quand j’arrive à me convaincre que je suis surtout en train de me trouver des excuses pour pas bosser, j’y retourne. J’ouvre chaque porte (ou ce qu’il en reste) avec la flippe d’y croiser autre chose, mais il n’y a que deux victimes, ce qui me confirme que personne n’en aura rien à faire si ce sont des anonymes, parce que deux morts du pif dans un journal ça se vend pas.

Avisant une dernière fois la chaudière et la scène macabre sur laquelle elle est la seule à trôner, je soupire et j’écris enfin les derniers mots de mon rapport.

Simple accident domestique.


*

— Voici ses affaires.

La vieille tante lève à peine la tête et esquisse un sourire malade. En la voyant m’attendre dans cet état dans la salle d’attente, je perds l’envie de me plaindre des conditions de trajet que je me suis tapé pour une pauvre valise à moitié vide et une carte de condoléances de quelques camarades de classe.

— Si vous remarquez qu’il manque quelque chose, prévenez-nous, on apportera le reste.

Je peux pas non plus lui dire qu’elle a de la chance, que les Magendarmes et l’Univerre-Cité soient proches au point qu’on défraie parfois les premiers pour régler les problèmes des seconds. (Et bien sûr, j’évite aussi de dire que le problème en question ici est moins la mort d’une élève que la tension sur les places à l’internat.)

En fait, ce que je hais avec ce genre de situation, c’est que je n’arrive qu’à imaginer des réponses cyniques, et qu’on est qu’une poignée de tordus dans ce monde à aimer ça au point d’en boire jusqu’à l’ivresse.

— Eh bien, sur ce, passez une…
Pour tous les autres, le moindre mot qu’on ajoute semble être de trop.

Je fais tourner cinq fois ma langue dans ma bouche en me grattant la nuque, et je rectifie :
— Bon courage.

*

Il manquait bien un objet à la valise.

— C’est horrible, ce qui est arrivé à Jennie…

Et à ma classification, il manquait une catégorie.
Quand quelqu’un crève, y’a les gens qui pleurent en silence, ceux qui essaient de blaguer pour ne pas le faire et, apparemment, ceux qui essaient de faire le plus de bruit possible à la moindre larmichette qu’ils arrivent à se tirer. La CPE de l’Univerre-cité en est la championne en titre.

— Vraiment, la pauvre petite… Je n’en reviens toujours pas…
Puisqu’elle me fixe, j’abonde vaguement dans son sens :  
— Oui, c’est horrible…
— La semaine dernière, encore, je lui faisais signer un papier… Vous savez, on se voyait régulièrement… Je peux même dire que j’avais une petite affection pour elle… Elle était si brillante, cette petite…
C’est pas ce que dit son dossier, mais je sais qu’elle va me pourrir si je relève, alors j’acquiesce encore :
— Oui, une vraie perte…

Quand elle trouve enfin la fameuse boîte confisquée que la parente a réclamé, la CPE abat sur moi un nouveau regard empli de la plus hypocrite des pitiés, puis s’exclame en portant le dos de sa main à son front :
— Oh, inutile de me dire ! Je sais que vous en voyez tellement, chez les Magendarmes ! C’est votre métier, de trouver de pauvres gens carbonisés, alors à force, votre coeur se mue en pierre…
Puis, voyant que le compliment qu’elle attend sur la difficulté de son propre métier peine à venir, elle choisit de plutôt chercher à me tirer de la sympathie :
— …Mais moi, vous savez, je n’en dors plus du tout la nuit… Je revois cette pauvre enfant, qui hurle de peur devant les flammes, et qui se met à courir, courir, et qui a tellement peur ! De toutes les morts, brûlée vive, vous imaginez ?
— Oui, c’est sûr…
Je ne l’imagine pas, je l’ai v...

*

— T’en fais du zèle, pour une cuisinière qui a pété.
— C’était une chaudière.
— Oui, m’enfin, c’est la même. Une chaudière qui a pété, la fille et l’autre qu’on a pas identifié se sont précipités pour essayer d’arrêter le truc, et puis ils ont pas réussi.
— C’est ce que je pensais, mais y’a deux… p’tet trois trucs qui vont pas.
— Comme toutes les affaires, j’ai envie de dire…

Ma collègue de placard — et coloc d’appart — se gratte la tête, hausse les épaules et finit par me lâcher :
— Bon, je sais que tu veux monologuer. Vas’y pendant qu’on coupe les légumes.

J’attrape les poiroses et je me décale sur le plan de travail.

— Déjà, j’ai tiqué l’autre jour, mais leur pose est pas normale. Normalement, quand tu commences à cramer, tu paniques et tu cherches à te barrer, surtout quand t’es nul en Dessein.
— Hmhm.
— Ou à minima, t’essaies de te défendre, de protéger ton visage…
— Coupe-les plus fins steuplait.
D’accord.Sauf que là, ils avaient l’air… Un peu trop détendus, tu vois ?
— Mieux comme ça.
— Puis le second truc, c’est qu’on a retrouvé des fringues, pas loin, tu sais.
— Et alors ?
— Et alors, même si les corps ont bien cramé, c’était pas encore totalement des tas de cendre. Avec les os et tout, on pouvait avoir une idée de la forme générale et de certaines particularités… La fille, Jennie là, c’est une humaine normale, mais l’autre, c’est certain que non. Il a l’air d’avoir brûlé moins vite parce qu’il avait une peau différente, ou quelque chose dans son corps, et… Bref, je pense que les fringues sont les siens.
— Peut-être qu’il les a laissés là avant de venir.
— C’est ce que je me suis dit, mais les fringues étaient couverts de suie. Donc ils ont côtoyé l’incendie. Sauf que c’est pas logique, il se serait barré pour revenir et mourir ?
— Qui sait. Il était peut-être amoureux. Il aurait juste pu laisser ses fringues derrière pour s’en faire d’autres plus solides avant d’y retourner.
J’avise la dernière poirose. Mon couteau glisse le long de sa chair couleur barbapapa et je soupire.
— C’est pas faux mais…
— Et puis c’est pas parce que la morphologie pourrait coller que c’est forcément ses fringues. Il y avait peut-être une troisième personne qui a réussi à s’enfuir. En Ville on doit pouvoir trouver facile quinze personnes qui matchent, sans tenir compte du fait que les gens peuvent changer de corps à volonté…
En plantant mon couteau plus vigoureusement, je tente une dernière défense.
— S’il y avait une troisième personne vivante, elle aurait prévenu pour le feu, non ? La Ville n’est pas si éloignée que ça, elle avait donc large le temps de le faire.
— Tu vas pas me dire que t’as pas l’habitude que les témoins ne signalent pas ce qu’ils ont vu.
— Certes.

Alors que je commence à bouder, elle me tend un bol. Je coupe mes dernières rondelles et je mets tout dedans. D’un coup de magie, elle allume un feu.
— Tu peux me raconter le troisième truc pendant que ça cuit.

*

— Si vous saviez comme c’est un honneur pour moi… Depuis que je travaille à l’Univerre-Cité, je n’ai eu en tête que le succès des élèves et la transmission des valeurs de notre établissement…

Revoilà la CPE, qui fait un énième discours touchant devant une assemblée d’élèves et de membres de personnel. Par manque de bras et parce que depuis le dernier attentat l’école est frileuse, je fais la police dans un coin, pendant que le gradé qui nous représente remet les décorations magendarmes à la poignée de “méritants” qui ont été identifiés pour les recevoir. Ça sert à rien, mais ça fait plaisir à ceux qui reçoivent et ça inspire ceux qui y assistent, donc c’est pour ça qu’on les distribue toujours en public et jamais à un seul à la fois.

Quand les applaudissements envers cette femme courageuse et forte qui à l’entendre porte le sort de l’Esquisse sur ses épaules cessent, mon collègue s’approche d’un… d’une saucisse géante, à qui il adresse le même genre de discours à propos de son investissement exemplaire, tant auprès des élèves que des mages-en-armes sur son temps libre, avant que la CPE n’en rajoute une couche et surtout ne fasse savoir à tout le monde qu’elle collabore avec lui au quotidien, a constaté maintes fois ses mérites et en serait à demi-mot responsable.

Il en reste trois à passer après eux et je baille déjà.  

— J’ai demandé à mon amie de faire des recherches.
Ma coloc a discrètement quitté sa position pour se glisser à côté de moi. Son air est inhabituellement sérieux.
— Et alors ?
— Et alors, c’est triste pour cette dame et dommage pour ta théorie du complot, mais il ne semble avoir aucun lien entre les deux affaires, pour ce qu’on en sait. Son neveu a disparu d’un coup, sa nièce est morte, c’est pas de chance, mais ça peut arriver.
J’attends silencieusement la chute.
— Cependant, il y a un truc qui me fait tiquer. C’était… curieusement difficile de trouver des infos là-dessus.
— C’était un quidam, le neveu, non ? On fait encore moins d’effort pour les disparitions que pour les accidents… Le mec qui s’en est chargé a dû faire ça à l’arrache, et puis le rapport s’est perdu au milieu des autres.
— Probablement. Mais le mec en question, c’est pas n’importe qui. De ce qu’on m’en a dit, une espèce d’enquête interne est en cours sur lui, à propos de plusieurs rapports qu’il aurait falsifié, voire de trucs louches dans lesquels il aurait trempé. Donc si j’étais toi, je ne ferais pas confiance à ce qu’il a écrit, et je me méfierais de tout ce qui est lié de près ou de loin à ce qu’il a touché… au moins le temps que ça s’éclaircisse.

Je soupire et je regarde l’assemblée. Les applaudissements ont recommencé et les tables se mettent en place pour un buffet de chips et de gourmandises.

— T’es en train de me faire le coup classique du “une petite histoire prend des proportions absurdes et là-dedans tout le monde est potentiellement ton ennemi”, hein ?
Ma collègue sourit.
— T’aimerais, hein ?
— Pas vraiment…

Mais quitte à être dans ce monde et à n’avoir que ça à y foutre, ça m’occupera, j’avoue.

— Bon, et sinon, t’as avancé sur ta recherche du deuxième carbonisé ?
— Non…  Dès qu’on a fini avec ça, je rentre en ville et je vais tenter de discuter avec les Vert-Veines, des fois que les sapes leur disent quelque chose. Si oui, je les emmènerai voir le corps.
La tante de la première victime a payé pour enterrer le corps, même s’il y a trop peu de chances que ce soit son neveu. C’est un luxe qu’on a pas tout le temps.
— Bon courage, alors. Ou bonne chance, selon ce dont t’as le plus besoin.
— Il faut forcément choisir entre les deux ?
— Il vaut mieux.

Je réfléchis un instant à ce que c’est supposé vouloir signifier de plus profond. Le temps que je me rende compte qu’elle se paie ma tête, elle s’en est allée retrouver son poste, et le grand buffet a commencé. Je les regarde de loin en me disant que dans un film, le coupable serait parmi eux, en train de conspirer, contre une nouvelle victime, contre ceux qui se mêlent un peu trop ses affaires, ou peut-être contre ceux qui pourraient le trahir.

L’idée me fait rire un temps, puis je redescends. Ce n’est peut-être bien qu’un simple accident domestique sur lequel je m’acharne pour les pires raisons. Dans un mois, quand ça ramera, je me trouverai probablement un autre jeu. Ce monde… ‘fin, l’Esquisse ne manque pas d’affaires tordues après tout.





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