Description
Je pense sincèrement qu’il est une très mauvaise idée de mettre de l’ananas dans une pizza.
Je vois déjà les gens venir me crier : “Mais voyons, %PCname, tu aimes les endives, ton système digestif doit être capable d’ingérer n’importe quoi, n’est-ce pas ?”; Eh bien, mes amis, je vous réponds que oui, je le peux. Dans les limites du raisonnable. Et de l’ananas sur une pizza n’est pas raisonnable. Je vous l’assure. C’est un peu comme si on voulait cuisiner des pâtes sans eau, ou du pain dans sel. En quelques mots : Ce n’est pas viable.
Où je veux en venir avec mes histoires d’ananas et de pizzas, me direz vous ? C’est assez simple. Un jour -j’avais cinq, six ans ?- ma mère a acheté une pizza. J’ai toujours aimé les pizzas, et je me préparais à lancer un raid éclair sur les olives lorsque mon père les a consciencieusement enlevées, les a posé sur le côté de la boite et les a remplacé par...des tranches d’ananas froid. Depuis, voir une pizza à l’ananas me répugne au plus haut point.
“Mais, %PCName, on s’en fout, de ça ! On veut ton histoire ! Ton texte ! Ça n’a aucun sens, ce que tu nous dis là !”. En effet. Ceci n’avait aucun sens, n’est absolument pas véridique -sauf pour les endives- et n’avait comme seul but de me faire gagner du temps afin me préparer et trouver des idées. Astucieux, non ?
Ne me lynchez pas tout de suite. Laissez moi raconter mon histoire avant.
Mon histoire commence il n’y a pas très longtemps, dix ans, quarante ans tout au plus, dans un coin perdu quelque part en Australie. On me souffle à l’oreille que ce n’est pas assez précis. Eh bien, sachez que c’est mon histoire, et que j’y écris ce que je veux. Je reprends, et ne me coupez plus. Je vais même rajouter des détails, rien que pour vous. Voyez comme je suis magnanime.
Donc. Dans une petite bourgade d’Australie comptant sans doute moins de deux cent habitants, et dont le nom n’a strictement aucune importance dans la continuité de notre histoire, il y avait une femme. Cette femme, appellons la Paule. On revient pour me dire que Paule n’est pas un nom Australien. C’est mon histoire, oui ou non ? Ne m'interrompez plus, vous voulez bien ?
Où en étais-je...ah, voilà. Une femme du nom de Paule -non, je ne changerai pas ce nom, taisez vous.-, âgée de trente-deux ans, peut-être trente-quatre.
Trop vieux pour faire une héroïne ? Trop tard, elle est déjà entrée dans le bar où elle a rendez vous. Vous avez remarqué ce maquillage réalisé avec un minimum de soin ? Ces habits dépoussiérés et repassés en hâte ? Nul doute que ce rendez vous ci va être important. L’endroit n’est pas le mieux choisi, mais c’est sans doute l’un des seuls bar-restaurants du coin qui n’est pas trop miteux. Les tables sont relativement bien essuyées et les ventilateurs fixés au plafond tournent tranquillement dans l’air saturé de chaleur. Notre amie va se placer au bar et commande une Foster’s. Pardon ? Trop cliché ? C’est mon histoire, j’écris ce que je veux.
Au bout de quelques minutes, quelqu’un vient s’asseoir près d’elle, commande la même boisson, et des amuse-gueule. Lui aussi s’est un peu préparé. Regardez, sa chemise est propre et il s’est rasé. Une petite discussion se met en branle, monsieur a l’air mal assuré face au flegme de madame. Mais la situation s’équilibre assez vite, au bout de quelques bières
On me demande le nom de monsieur ? Il n’en a pas, c’est un personnage secondaire. Et je pense ne pas avoir besoin de raconter la suite des évènements, vos esprits mal tournés auront sans doute déjà anticipé le plus gros du travail.
Je vais reprendre mon récit un peu plus tard, un an exactement. Le temps est toujours aussi chaud et la bourgade n’a pas changée. Qu’est-il arrivé à Paule, me dites vous ? A-t-elle trouvée l’amour, s’est-elle mariée avec le monsieur du premier chapitre ? Ont-ils eu des enfants ?
Eh bien non, non, et oui. Après cette soirée, ils sont restés quelques semaines ensemble avant que monsieur ne se fasse jeter hors de chez madame à coup de pantoufles au derrière. Mais tout ça n’est pas très grave, car nous voici devant l’incarnation de la suite de cette histoire : Un bébé.
Il faut bien l’avouer, ce n’est pas un bébé très folichon. Il a la tête de tous les bébés de son âge, un croisement entre un chiffon et une grand-mère. Quand à son nom...er…laissez moi réfléchir quelques temps.
Sortons notre petit manuel pour nommer les bébés. Voyons...notre poupon est né en...ah. Je n’ai pas écrit le mois. Disons Juillet. Il fait...entre trois et quinze kilos, oui...Il a quel âge ? Er...l’âge qu’à un bébé lorsqu’il pleure toutes les heures pour qu’on lui apporte son biberon. Et...dernière question...est-ce qu’il aime les endives. Disons que oui. Compulsons tout ceci dans notre générateur à prénoms et voyons ce qui en sort. Le processus risque de prendre un minimum de temps, donc vous avez l’autorisation de déguerpir loin de mon courroux pendant un temps. Je ne vous retiens pas. Pas du tout. Faites comme bon vous semble. Si vous voulez sortir, c’est par là…bon. J’ai compris, vous voulez la suite.
Reprenons.
Notre bébé va donc s’appeller…Amélia. On me souffle à l’oreille que ce prénom est trop classique. Je vous rappelle que c’est Toujours mon histoire. Amélia, donc, est un bébé. Mais un bébé n’est pas très pratique pour tout ce qui est aventures palpitantes, grandes histoires d’amour et repas raffinés. Je vais donc réaliser une petite ellipse et voir ce qu’elle va devenir.
...Nous revoici donc, disons...dix ans plus tard. Non, cinq. Restons sur dix. La petite Amélia est devenue une fille fière du haut de son mètre vingt, avec à peu près toutes ses dents de lait. C’est une véritable terreur dans la cour de récréation, et tous les petits garçons de son âge qui ont tenté de la considérer comme une jeune fille frêle qui joue à la dinette on vite fait les frais de ses puissantes gifles, technique transmise de génération en génération chez la gent féminine, et toujours aussi dangereuse. Cela lui attire malheureusement les foudres des professeurs, qui ont vite fait d’aller quérir la mère de la petite pour la prier, la supplier de contenir son monstre de fille.
Et revoici donc notre mère, Paule, sur scène. Elle a vieilli depuis la dernière fois, et elle s’est aigrie. La pauvre Amélia subit donc la colère maternelle sans piper mot, car la gifle a beau être sa spécialité, son art martial à elle, je pense que vous avez compris qui est le mentor qui lui a tout appris.
On m’interrompt une nouvelle fois pour m’indiquer que l’histoire que je raconte n’a aucun intérêt. Attendez un peu, ça va venir. Mais en attendant, je reste sur la jeunesse.
La pauvre se voit donc imposer toutes les privations possibles, allant du simple dessert supprimé au “reste dans ta chambre” tant redouté. Il en ressort que la petite, au lieu de se conformer aux attentes des Adultes Tout-Puissants qui dirigent son monde et veulent un peu de tranquillité, développe une personnalité pire encore que tout que qu’ils avaient connu jusqu’alors.
Déprimés, ceux-ci décident de l’envoyer le plus loin possible, de préférence autre part que dans le chapitre de l’histoire où ils apparaissent. Mais pour cela, il leur faudra subir une autre ellipse…
Nous retrouvons donc quelques années plus tard Amélia, maintenant âgée de treize ans, pire encore qu’à l’époque où elle écumait la cour de récréation et distribuant gifles et coups de genoux à qui se présentait. Sa mère, déprimée par l’enfant qu’elle voit tous les soirs au moment du dîner, a commencée lentement mais sûrement le voyage vers la contrée nommée communément alcool, et ne sert plus à grand chose dans notre histoire. Quand aux
professeurs, ils sont parvenus via moult stratagèmes a envoyer l’enfant dans l’école située à l’autre bout de la bourgade, histoire de ne pas être seuls à avoir souffert.
C’est vers cet âge que la jeune Amélia se lance dans un rêve un peu fou. Elle décide en effet qu’elle deviendra, “quand elle sera grande”, de…”Cosmonaute ! Propriétaire de cent poneys ! Vétérinaire !”, me hurle-t-on depuis les coulisses. Non, non et non ! Rien de tout cela. Elle décide simplement de se créer un monde de toutes pièces, un monde où les tortues côtoient les esquimaux géants, où les moutons volent et où le ciel vire souvent au rose; un monde où s’évader quand la terre devient trop ennuyeuse, quand elle ressent le besoin de solitude, toute cette sorte de choses. Ce monde, elle l’appelle...elle ne l’appelle pas, tiens, et décide qu’elle y vivra quand elle sera devenue trop vieille pour l’imaginer. Je vois d’ici les hordes de doigts levés pour poser des questions sur une quelconque ressemblance, sans doute fortuite, avec la suite des évènements. J’y répondrai plus tard, chaque chose en son temps.
Une ellipse plus tard, Amélia a seize ans. Oubliées, les gifles et les rêves d’enfant, elle prépare sa vie. Une vie ambitieuse, par ailleurs, d’où sortent un festival de grands noms, sans doute innateignables pour une fille de son âge et de son niveau intellectuel. Mais qu’importe, elle veut entrer en université, puis ce sera les diplômes à la chaîne, et elle deviendra chercheuse en physique nucléaire, ou quelque chose du même gabarit. Sautons un peu dans le futur pour voir ce que cela va donner…
Les masses de fans en colère me hurlent que je fais trop d’ellipses. Messieurs, surtout mesdames, je vous réponds que j’ai déjà assez de mal à trouver une suite sans qu’en plus vous veniez me crier dans les oreilles que ça va trop vite.
Vous savez quoi ? On va faire une expérience : Je vais raconter l’histoire sans aucune ellipse, et on verra si ça vous convient.
Amélia, donc, se trouvait en cours. Assommée par le discours du professeur de philosophie, elle s’avachit peu à peu sur son siège, comme pour tenter de voir si son postérieur pouvait s’y intégrer pour former un tout. Se sentant sombrer dans les affres du sommeil, elle sortir le plus discrètement possible son téléphone portable, et débuta…vous en avez déjà assez, avouez.
Continuons !
Après une énième ellipse, nous retrouvons -Une seconde, mesdames et messieurs, on m’indique que mes débuts de paragraphe sont trop répétitifs-, nous retrouvons Amélia, encore une fois, oui monsieur, non monsieur je ne changerai pas ce début de paragraphe, monsieur. Je disais, Amélia a encore grandi -c’est fou comme ça pousse vite ces machins-là…- et a désormais...voyons voir...vingt ans. Fini les histoires de diplômes, bonjour travail ! Et ce n’est pas le travail le plus passionnant qui soit, caissière de supérette. Ça a au moins le mérite d’apporter un peu d’argent dans le bocal à bonbon posé sur la commode, mais ce n’est pas ça qui fait vivre. Amélia vit donc de pâtes et d’eau tiède, dans son petit appartement au troisième étage d’un immeuble pas franchement salubre.
Après quelques années de dur labeur, il est inutile de dire qu’Amélia commence à en avoir un peu assez. Ni une ni deux, la voilà déjà dehors, toutes valises fermées, à faire du stop pour Sydney. Toujours trop classique, on me répète encore. ‘Toujours mon histoire.
Profitons du fait qu’elle est en train de dormir dans la voiture d’un parfait inconnu sur l’autoroute pour décrire un peu notre demoiselle. Que la horde de mauvaises langues qui sont déjà en train de dire que je n’écris cela que pour gagner du texte et que de toute façon, elle va changer dans la deuxième partie de l’histoire sorte de ma tête. Et pour vous faire plaisir, je vais me contenter de la décrire psychologiquement. Contents ?
De la petite fille turbulente d’antan, il n’est resté qu’une technique imparable dans la discipline de la gifle, et un caractère quelque peu enfantin. Jamais concentrée plus de dix minutes sur quelque chose, elle a par ailleurs déjà brisé le coeur de plus d’un étudiant en mal d’amour -Silence, j’écris ce que je veux- et par la même occasion fait sauter les nerfs de plusieurs d’entre eux. Le petit psychologue du collège l’a qualifiée, lors de sa première et unique visite, d’enfant turbulente, de folle, de graine de potence et de gibier de délinquante (Il a d’ailleurs disparu de la ville le lendemain, pour “raisons importantes”). Cette réputation de fauteuse de trouble est sans doute due non seulement à son degré de concentration bas, mais aussi à son incapacité à rester polie. J’imagine que j’ai suffisamment grappillé de lignes, je vais continuer.
La suite de ce chapitre consiste en une ficelle scénaristique grosse comme un baobab -je préviens, pour être sûr que l’on ne m’embête plus. Alors que notre délinquante nationale était occupée à dormir comme une bienheureuse, le conducteur de la voiture eu soudain la même idée. C’est sans doute pour cela qu’il ne vit pas le camion arriver dans l’autre sensainsi que le kangourou qui traversait la route étroite -Oui ? Baobab, j’ai écrit. Il en suivit un bruit horrible de tôle froissée, suivie d’un “bunk” puis de plusieurs petits “ping”. Et puisque vous êtes habitués, je refais une ellipse.
Notre protagoniste se réveilla un peu plus tard dans un hôpital, avec une jambe cassée, trois côtes dans le même état et un trauma crânien, ainsi que l’interdiction de quitter son lit jusqu’à nouvel ordre.
Et comme je n’ai absolument plus aucune idée de comment finir cette histoire, je change de narrateur.
Et je fais une ellipse.
“J’ai toujours pensé que manger de l’ananas avant d’aller dormir était une très mauvaise idée. Ça doit filer plein de trucs, ces machins-là. La nuit, le corps est pas préparé pour se défendre contre les attaques comme ça. On se mange sa tranche d’ananas et bim !, le lendemain, on se réveille avec une gueule de bois, au mieux. Au pire, on se réveille dans un coin paumé, à regarder un ciel rose vif.
Rose, c’est pas vraiment le bon mot. Plutôt, un assemblage de trucs, qui ensemble, on l’air roses. Genre, des machins qui bougent. C’est assez marrant au début, et puis on se rend compte qu’à force ça fait gerber. C’est parce que j’ai pas l’habitude des écrans, ça. Les images qui bougent, c’pas pour moi.
J’me souviens juste de m’être pieutée, et puis je me suis réveillée là. Ç’a des ressemblances avec le petit monde imaginaire, quand j’étais p’tite. ‘marrant. C’est une prairie, ‘parremment, et pas petite. Y a deux, trois machins qui broutent pas loin. On dirait des moutons, mais avec des gants à la place de la laine. J’les ai pas trop approché, z’ont pas l’air sympa. Plus loin, y a une rivière, et à gauche des genre de montagnes, mais j’suis pas sûr que c’en soit parce qu’elles sont vertes. Pas le vert herbe, hein. Vertes fluo. Ou, un truc du genre. ‘faudrait qu’j'attende la nuit, pour voir si elles brillent. C’serait trippant.
C’pas tout ça mais j’ai soif. Chuis pas sûre que l’eau d’la rivière soit potable, mais vu que j’m’en suis toujours sortie jusque là, y a pas d’raison.
L’eau est potable, maint’nant j’suis fixée. Mais j’sais pas c’qui s’est passé avec moi. J’avais pas fait gaffe en voyant mes mains. J’suis complètement changée par rapport à avant. Déjà, j’suis noire. C’pas normal, ça, j’suis pas resté assez longtemps sous l’soleil pour avoir un teint pareil. En plus, j’suis d’venue rousse. Mais alors, j’trimballe toute une tignasse, c’pas possible ! Et l’pire, c’est les machins sous mes yeux. On dirait des tatouages, mais ça sert à rien en fait. C’même pas beau. Et j’parle même pas des oreilles pointues…
A part ça, l’coin est pas moche, j’devrais voir pour faire un truc par ici, un genre d’abri ou quelqu’chose comme ça. Mais pour ça, m’faut du bois. Y a pas une forêt pas trop loin ?
…j’ai même pas eu à attendre de trouver une forêt, en fait. L’est v’nue toute seule. Flippant. Plein d’arbres avec des p’tits pieds, qui marchent, comme ça, on dirait...on dirait rien du tout, en fait. C’r’semble à rien. Z’ont même des yeux ! L’avantage, c’est qu’en partant, z’ont laissé assez de branches pour construire un chalet montagnard, comme sur les photos des cartes postales, en vacances. Le désavantage, c’qu’ils devraient vraiment aller voir un dermato’. Avec des pertes de ch’veux pareilles, dans deux mois z’ont plus rien. Un, même.
‘Jamais été douée en bricolage, et ça s’voit maint’nant. Le truc que j’ai fabriqué, ça a plus l’air de quatre bouts d’bois avec des feuilles dessus que quatre bous d’bois avec des feuilles dessus qui font un abri. Mais au moins, c’fait ! Faut que j’trouve à bouffer, maint’nant !
...Merde ! J’savais qu’essayer de piquer une portée de bébés abricots avec la mère à côté s’rait pas une bonne idée ! Et depuis quand les abricots, ça marche, hein ? Depuis quand ça a des dents, surtout ?! J’ai dû m’planquer dans un coin pour les s’mer. Heureus’ment, j’en ai eu trois, quand même. J’vais pas t’nir deux jours avec ces conn’ries, mais ça tiendra l’temps que. J’suis paumée. En plus c’te sal’té d’soleil veut pas s’pointer pour m’aider, hein ? Soleil, t’es où ? J’b’soin d’toi, là !
Bon, j’ai r’trouvé mon...abri. C’parti pour...j’voulais faire quoi, moi ? Sheeesh, encore oublié. Ah, oui ! M’faut du feu ! Euh...ça s’cuit, un abricot ? C’un fruit, nan ? Mhh...ç’a des dents, non ? Donc c’t’un bestiau. Donc ç’s’cuit. CQFD. Et pis c’s’ra jamais pire que cru. Z’ont essayé de m’bouffer la main trois fois, c’salauds !
...En fait c’tait pas une bonne idée d’les faire cuire. ‘sont dev’nus tout blancs, et y avait plus aucun goût ! Chuis dégoûtée, et en plus ça m’a d’nné soif ! Y a pas une bière quelqu’part ? Y a déjà des artichauds qui nagent dans c’te sal’té d’rivière, ‘peut bien y avoir des bières, non ?
Et pis comment chuis arrivée là, moi ? J’dormais, ça j’suis sûre. Et pouf, chuis là au réveil. C’pas un truc alien, au moins ? C’dangereux, l’trucs aliens. Ça vous pète à la gueule sans prév’nir. J’vais rester là, deux, trois jours, et pis j’boug’rai. J’vais moisir si j’reste ici.
En plus y a rien à bouffer.”