[Magasin "boulanger"] Il ne faut pas cuisiner ici non plus

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Ven 18 Juil - 21:33
« Tiens ! Je vois l'enseigne d'un Boulanger – c'est un magasin de multimédia, si je ne me trompe pas (mais j'ai raison, forcément). Peut-être qu'ils vendent des marteaux aussi ? Allons voir ! »

Nicolas l'avait ainsi emmené vers cette "enseigne" des plus douteuses. Allons, inutile de se leurrer, ce serait trop facile que les magasins de bricolage portent le même nom qu'auparavant ; ils avaient plus de chance d'arriver dans une marre aux canards que ce trouver un marteau. Et pourquoi un marteau, d'ailleurs, ne parlait-on pas d'un tournevis ? C'était l'autre qui avait un vis dans la tête, pourtant Thalès se sentit tout comme s'il avait manqué quelque chose. Ce mec le démangeait, mais il n'avait d'autre choix que de le suivre.

Ils entrèrent ainsi dans ce qu'il restait d'un bâtiment davantage semblable à une maison de campagne qu'à un magasin de multimédia. À peine eut-il posé un pied à l'intérieur qu'un sac à dos lui sauta au visage, manquant de le renverser en arrière. Il jura, donna un coup de poing sec à l'objet et l'expédia à l'autre bout de la pièce qui se trouva être d'une étrange petitesse. Ils n'étaient nulle part ; ni dans un magasin, ni dans une foutue baraque. Juste dans l'Esquisse, dans un concentré d'absurde et d'illogisme. Trouveraient-ils un quelconque outil de bricolage ? Il n'y avait aucune espèce de façon de le savoir.

Agacé, Thalès pénétra tout de même dans la pièce et regarda autour de lui. Des lierres s'enroulaient un peu partout, que ce soit autour des nombreuses montres qui s'entassaient (des montres d'ailleurs d'une taille impressionnante, mais qu'est-ce qui n'était pas disproportionné par ici ?) ou des dragons en peluche qui fourmillaient également. Il attrapa l'un de ses derniers et regarda s'il n'y avait pas quelque chose à l'intérieur, comme ce pouvait souvent être le cas dans le coin. Bien sûr, il n'avait pas entre les mains une chose remplir de coton, mais plutôt…

« Des framboises violettes, ça vous intéresse ? » demanda-t-il au "professeur F". Il ne savait pas vraiment ce que son camarade nouvellement rencontré pratiquait, en réalité, et il vallait mieux ne pas s'intéresser de trop près aux pratiques de certains cyantifiques, mais sa curiosité scientifique était là titillée. Peut-être que cet homme savait quelque chose d'intéressant, quoi que peu de choses soient réellement intéressantes par ici ; il se fichait de toutes les réactions chimiques qui pouvaient avoir lieu en ce monde et de tout ce que l'on pourrait en faire. Quelque part, il était encore trop attaché à son ancien modèle, celui qu'il avait peur de savoir perdu à jamais.

Dans cet étrange magasin boulanger, il n'y avait qu'une porte ; celle des toilettes des filles. Qui ne devait probablement pas conduire aux toilettes des filles, mais ça, il s'en fichait. Il la montra du doigt à son collègue et se pinça le nez de dégoût avant de pousser la porte. Ça ne pourrait pas être pire que les sacs à dos en manque de chaire fraîche, de toute façon.

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Sam 19 Juil - 0:25
Dès que les deux hommes entrèrent dans le magasin « Boulanger » - qui avait, soit dit en passant, davantage l'air d'une farfouille que d'un magasin de multimédia ou d'une boulangerie – Thalès manqua de se faire renverser par un sac à dos radioactif. Nicolas y avait déjà eu affaire : mieux valait s'éloigner.

Pendant que son collègue cyantifique examinait un dragon en peluche, Nicolas s'approcha d'un requin-marteau en scoubidou vert fluo, qui lui fit un clin d'œil. Soudain, il se souvint d'avoir prononcé le mot « marteau » au lieu de « tourne-vis », tout à l'heure. C'est lui qui devait être complètement marteau ! Voyons, les marteaux, c'était fait pour enfoncer les clous, pas pour retirer les vis. Pourtant, ce qu'il avait dans la tête n'était-il pas un clou ? Si c'était le cas, il faudrait non pas trouver un tourne-vis mais un tourne-clou... Décidément, son savoir le perdrait, un jour.

« Des framboises violettes, ça vous intéresse ? » lança Thalès depuis l'autre côté du magasin.

« Non, merci, je sais déjà quel goût ça a. »

Nicolas remarqua que du lierre recouvrait la quasi-totalité des murs de la pièce. Curieux, il décida de tirer sur l'un deux, juste à côté du requin-marteau rencontré précédemment. Peut-être que c'était comme au tir à la corde, lors des fêtes foraines : il gagnerait sans doute quelque chose.



Gagné !

Le lierre était accroché à la poignée d'une porte sur laquelle figurait le sigle « ♀ » orné d'un coeur rose bonbon – les toilettes des filles. Pour Nicolas, c'était une première, il n'y était jamais entré – c'était là l'occasion où jamais d'apprendre quelque chose de nouveau ! Sans la moindre gêne, il pénétra dans la pièce et chercha un tourne-clou du regard – car ce lieu était sûrement le plus approprié pour en trouver un.

À vu de nez, il n'y en avait pas, mais ce que Nicolas découvrit n'en était pas moins intéressant : posters des x-men (dont un gros plan des abdos de Magneto)(mais la concurrence était rude avec le « I ♥ Wolverine » d'en face), figurine XXL de Captain America en string carotte, kryptonite en polystyrène pour faire fuir Superman (sûrement parce qu'il était déjà amoureux de Lois) et autres babioles pour fangirl de super-héros. Dans un coin, des BDs Marvel Comics se dessinaient toutes seules et une Batmobile géante roulait sur un circuit miniature.

Voilà donc ce que les demoiselles faisaient en prétendant se rendre aux toilettes ! Comme le disait l'un des nombreux proverbes qu'ils connaissait, il ne fallait pas se fier aux apparences. La gent féminine préférait assouvir ses vils fantasmes plutôt que ses besoins naturels.

Nicolas se perdit alors dans la contemplation d'un miroir où il crut reconnaître son idole.

« J'ai toujours préféré le professeur X – Charles Xavier pour les intimes – car c'est le plus savant du lot. Vous savez, Thalès, j'ai vu tous les x-men. Il est seulement regrettable que ce rustre d'Erik soit passé du mauvais côté de la force, car il aurait fait un intéressant sujet d'expérience. Et puis Mystique, ah, quel spécimen ! Vous savez, dans ma jeunesse je lisais beaucoup de livres ludiques, comme par exemples les bandes dessinées […] blablabla […] blablabla blabla blablabla […] et c'est pourquoi j'ai monté un élevage de scarabées. Dites, Thalès, vous m'écoutez au moins ? »

C'était bien beau, tout ça, mais Nicolas n'avait même pas fait attention à ce que le jeune homme le suive. Peut-être sa pudeur l'empêchait-elle de pénétrer dans ce lieu interdit ? Il ne fallait pas avoir honte. Au contraire : pour vaincre la cyance, il fallait être prêt à tout.

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Dernière édition par Nicolas Flamel le Sam 19 Juil - 19:52, édité 2 fois
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Sam 19 Juil - 0:52
Cette nouvelle pièce était répugnante, d'autant plus qu'elle n'avait absolument rien à voir avec l'objet de leur visite. Des posters. Qu'est-ce qu'ils en avaient un foutre ? Si son acolyte ne s'était pas précipité sur les babioles, il aurait sans doute fermé la porte pour quitter cet endroit au plus vite. Il avait abandonné Pythagore si facilement, qu'est-ce qu'il l'empêchait alors de s'en aller sans prévenir à nouveau ? Tout laisser derrière lui, s'asseoir entre deux ruines et ruminer devant ses précieux médicaments. Flamel ouvrit la bouche pour se lancer dans un interminable discours sur sa vie personnelle. Il connaissait certes les X-men sans pour autant s'y être intéressé de près ; il avait dédié sa vie aux manuels de podologie. À la médecine. Les films et les divertissements étaient totalement passés à la trappe, reniés comme s'ils avaient été mauvais. Nocifs à la science.

Aujourd'hui, pourtant, il paraissait plus utile de connaître X-men que d'être bon en médecine. Risible. Complètement risible à s'en manger les mains.

« Dites, Thalès, vous m'écoutez au moins ? »

Ciel, il avait cessé de parler. Accoudé à l'entrée, Thalès n'avait pas retenu un traître mot de toutes ces paroles. Enfin, il avait parlé d'un élevage de scarabées, c'était plutôt intéressant en soit.

« Votre domaine... professeur, c'est les insectes ? J'ai… tout récemment.. pu observer une abeille.. une assez grande abeille. Capable de cracher des pilules…. utiles pour soigner il faut le dire. » déclara le cyantifique. Oh bordel, il ne savait même pas pourquoi il disait ça. Ça. Crier haut et fort la vérité absurde de l'Esquisse comme s'il s'agissait d'une chose tout à fait naturelle. Il porta son pouce à ses lèvres et ne put s'empêcher de le mordre vivement. Angoisse. Stress. Haine. Il ne savait pas quel était cet étrange mélange d'émotions qui le submergeait à chaque fois qu'il racontait n'importe quoi.

Aussitôt, s'engouffra davantage dans le refuge de la secte du fangirlisme pour y mener plus ample investigation. Il donna un virulent coup de pied à la statue du.. type avec un bouclier étoilé, il avait oublié son nom. La figurine s'écrasa contre le sol dans une douce mélodie enfantine. Il n'en. Pouvait. Plus. Il se surprit en train d'arracher un poster, puis deux, puis trois. Ce qu'il aurait donné pour être seul, là, au lieu de causer avec cet énurgumène qui se contredisait et qui.. Et qui était juste lui, quoi. Sans compter cet ignoble clou, ou vis, qu'il avait dans la tête.

« Il n'y a pas de tournevis, ici…. d'accord ? »

La question était purement rhétorique. Il cogna un coup contre les murs, pour voir s'il pouvait trouver un passage. Une porte. N'importe quoi qui pourrait les faire changer de pièce sans rebrousser chemin. Finalement, il s'aperçut en marchant sur le sol que celui-ci était relativement bancal par endroits. Il le pointa du doigt à Nicolas Flamel.

« Ici, peut-être. »

Et maintenant, montrez-moi pourquoi vous êtes un cyantifique, monsieur, semblait-il crier tout à la suite. Il ne possédait aucun médicament pour les parquets dans sa sacoche, aussi était-il forcé d'attendre quelque chose de la part de son complice.

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Sam 19 Juil - 18:53
« Votre domaine... professeur, c'est les insectes ? J'ai… tout récemment.. pu observer une abeille.. une assez grande abeille. Capable de cracher des pilules…. utiles pour soigner il faut le dire. »

Pardon, les insectes ? Était-ce là tout ce que Thalès avait retenu de ses sages paroles ? Pour un médecin, il aurait au moins pu tendre l'oreille. Il était l'élève et Nicolas, le professeur ; or on devait retenir ce que les disaient professeurs, afin de mettre ces connaissances à profit dans l'avenir.

Nicolas pensa que le cerveau de Thalès n'était pas assez grand pour tout retenir ; c'était normal, on forgeait cela avec l'âge.

« Fascinant ! » répondit-il. « J'ai entendu parler de ces spécimens – malheureusement, je n'ai jamais eu l'occasion d'en rencontrer un. Vous êtes vraiment chanceux, Thalès ! »

Cela non plus, Thalès ne parut pas l'entendre, car il dit tout de suite après :

« Il n'y a pas de tournevis, ici…. D'accord ? Ici, peut-être. »

Thalès désigna le sol, inégal, gondolé, recouvert de lattes de plancher. Le médecin avait raison : selon les pronostics de Nicolas, il y avait beaucoup de chance pour qu'une boîte à outils soit enterrée là-dessous. L'alchimiste leva les yeux vers son interlocuteur ; son intuition – qui ne le trompait jamais, naturellement – lui soufflait qu'il attendait quelque chose de lui. … Bon, en même temps, Thalès n'avait rien en sa possession qui puisse aider, c'était donc à Nicolas que revenait ce rôle.

Pendant que son cerveau cherchait une solution, sa voix tenta de gagner du temps.

« Pour vous répondre, ma spécialité est la cyance, le savoir en général – et je suis plutôt expert dans mon domaine, ahah. Cela dit, je suis peut-être un peu plus branché transmutation, alchimie, tout ça. Tenez, ça me rappelle là fois où, quand j'ai essayé d'avaler des spaghettis par le nez, des tortellinis géants sont venus m'agresser parce qu'ils voulaient aussi que je les... » Soudain, Nicolas se souvint que la mémoire de Thalès n'était pas assez grande pour retenir toutes ces savantes choses. « Heu, pardon, cela n'a aucune importance. »

Nicolas mit ses mains dans les poches de sa blouse. Il avisa la Batmobile qui roulait toujours dans son circuit trop petit. Non, s'il s'en servait, cela risquait d'écraser la boîte à outils présumée. Le bouclier de Captain America ? Trop épais pour se glisser entre deux lattes de plancher. La kryptonite ? Pfff, même pas de la vraie.

« Bon... »

Nicolas se demanda si le clou/vis ne lui ralentissait pas un peu l'esprit ; il n'arrivait plus à penser clair. Il fit tournoyer ses mains dans ses poches, réfléchissant, quand soudain...

… Ses doigts rencontrèrent la fiole de Thalès, qu'il avait récupérée tout à l'heure avant qu'elle ne s'écrase au sol. Miracle ! Ils avaient encore une chance. Elle contenait un liquide cyan, empreint de cyance, dont les grosses bulles explosaient dangereusement à la surface.

« Par le théorème de Pythagore, voilà ce qu'il nous fallait ! Thalès, savez-vous quel est le liquide que contient cette fiole ? Si ça se trouve, il s'agit d'un acide qui dissout les lattes de plancher.  Essayons pour voir ! »

Nicolas tendit la fiole à Thalès : si jamais ça explosait, il préférait ne pas se tenir trop près.

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Dim 20 Juil - 1:30
« Pour vous répondre, ma spécialité est la cyance, le savoir en général – et je suis plutôt expert dans mon domaine, ahah. Cela dit, je suis peut-être un peu plus branché transmutation, alchimie, tout ça. »
L'alchimie. La transmutation. Quand Flamel répondit, Thalès se dit que son collègue avait lui bien choisi son nom. On ne pouvait pas dire que le médecin était fan de maths, pour sa part, bien qu'il n'ait jamais été très mauvais dans cette discipline. Disons qu'il l'utilisait plutôt comme un outil efficace et agréable sans entretenir de relation particulière avec elle. Le nom du mathématicien était tout simplement la première chose qu'il avait attrapé dans la confusion de ses souvenirs, dans l'urgence de trouver un mot pour se nommer. Avant, il avait probablement été Paul, Jean, Michel ou Robert, et son nom lui manquait de plus en plus souvent.

« Heu, pardon, cela n'a aucune importance. » conclut l'autre cyantifique après un début de discours toujours aussi peu raccord avec le sujet. Pourquoi inonder l'Esquisse de tous ces mots ? Le calvaire n'était-il déjà pas assez important pour ne pas vouloir épargner les oreilles ? Après une brève hésitation, Nicolas exhiba la fiole qu'il avait piqué à Thalès ; ce dernier craignait très fortement qu'il l'utilise. Il pouvait abattre la guillotine lui-même, mais il n'avait jamais vu personne s'auto infliger un traitement.

« Par le théorème de Pythagore, voilà ce qu'il nous fallait ! Thalès, savez-vous quel est le liquide que contient cette fiole ? Si ça se trouve, il s'agit d'un acide qui dissout les lattes de plancher. Essayons pour voir ! »

ll.. Ce type. Chacune de ses répliques trouvait une nouvelle idée pour l'énerver. Après la lassitude, l'exaspération, voilà qu'il ressortait - probablement sans s'en rendre compte - le dossier qui fâchait. Le dossier qui était soigneusement enfoui. Tout au fond. "Pythagore", que faisait-il en ce moment même ? Il pouvait bien être tout près, puisqu'une ville était le genre d'endroit où les gens adoraient se retrouver après un déluge. Après avoir jeté un regard noir à son interlocuteur, le médecin répondit ainsi :

« Je connais .. ça. Si cela avait été utile, j'y aurais pensé moi-même, professeur F…. Je vous aurais fait les poches et découpé pour la récupérer, si cela avait pu nous éloigner d'ici, d'accord ? »

Il saturait. Pas tant à cause de ce type - il en avait vu des pires, et au moins son camarade avait-il un peu de jugeote pour examiner toutes les issues possibles - que de ce qu'il disait. Que de ce qu'il évoquait. Que de ce mélange qu'il créait entre Pythagore, les X-men, les spaghettis, les scarabées, les toilettes des filles, la cyance…

« Par contre. »

Il regarda sa sacoche et fouilla à l'intérieur. La petite fiole en forme de coeur - il n'avait rien trouvé d'autre - qu'il en sortit paraissait de prime abord parfaitement inoffensive. C'était juste un prototype, un médicament qu'il n'avait eu l'occasion d'appliquer à aucune pathologie.

« Vous n'avez pas l'air de craindre la douleur…. » justifia-t-il en jetant un bref regard vers le clou - duquel il se détourna ensuite très rapidement. Ce truc était toujours là, oui.

Il ouvrit le petit coeur et le plaça dans la main de l'aîné, reprenant par la même son précieux petit mélange cyan. Il culpabilisait un peu à l'idée de lui faire boire ce mélange ; étrangement, il tuait seulement quand il avait la volonté de soigner. Il blessait avec des baumes. C'était la première fois qu'il demandait à quelqu'un d'utiliser un produit pour casser un plancher avec les effets ainsi générés.

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Dim 20 Juil - 2:23
Sans que l'alchimiste en comprenne la raison, Thalès le foudroya du regard, de ces yeux tellement durs qu'ils semblaient lâcher tout d'un coup ce qu'ils retenaient depuis trop longtemps.

« Je connais .. ça. Si cela avait été utile, j'y aurais pensé moi-même, professeur F…. Je vous aurais fait les poches et découpé pour la récupérer, si cela avait pu nous éloigner d'ici, d'accord ? »

D'accord. D'accord. Toujours « d'accord ». Depuis le début, Thalès n'avait que ce mot en bouche, il l'employait presque à chaque phrase comme pour s'assurer que Nicolas ait bien tout compris, c'est de cette manière que l'on s'adressait aux petits enfants, aux attardés mentaux, aux adolescents en pleine crise, ne veille pas trop tard, d'accord ? Je te donne deux euros pour acheter le pain, d'accord ? Ferme la porte derrière toi, d'accord ? C'était une question purement rhétorique, et pour cela elle n'avait pas lieu d'être.

Nicolas n'était pas un enfant et encore moins un attardé mental. Il en avait assez que Thalès le prenne pour ce savant fou, cet énergumène qui vous raconte sa formidable vie en radotant toutes les dix minutes. Non. Il avait joué un moment mais c'était fini. Ce que Nicolas racontait, c'était sa cyance, tout son savoir : il ne voulait pas qu'on le congratule pour connaître tant de choses, mais juste qu'on l'écoute, qu'on éprouve autant de passion que lui à l'évocation de ses expériences.

Ce n'était pas à Thalès de faire la leçon ; ce n'était pas lui, le professeur ; ce n'était pas lui, l'aîné. Pourtant...

« Par contre. » Le médecin sortit de sa sacoche une fiole en forme de coeur.  « Vous n'avez pas l'air de craindre la douleur…. »

La douleur, cela faisait bien longtemps que Nicolas ne la ressentait plus. À force d'expériences, d'explosions, d'acides, on était entraîné à l'ignorer. Certes, il la ressentait encore, mais il suffisait de ne pas y faire attention.

Thalès subtilisa la fiole cyan et remit à Nicolas celle en forme de coeur, après l'avoir débouchée.

« Vous voulez que je mette ça sur le clou, n'est-ce pas ? Pour le faire fondre. Eh bien je ne le ferai pas, d'accord ? L'envie me démange de savoir ce qu'il se passera si je le fais, mais je vais me retenir. Tenez, je vais plutôt faire cela. »

Déterminé à remettre cet avorton à sa place, Nicolas décida de le provoquer de manière très intelligente : en se renversant le contenu de la fiole dessus. La réaction fut immédiate. Ses cheveux se dressèrent sur sa tête, électriques. Il sentit un picotement traverser son corps, puis soudain des vibrations lui parvinrent de loin.

Dans la pièce. Les objets bougeaient. Non, pas les objets, juste les clous, et les vis. Ceux qui avaient servi à fixer les posters aux murs. Ceux qui tenaient la figurine de Captain America droite sur son socle. Ceux du parquet. Et tous les autres, petits, moyens, grands, qui traînaient un peu partout.

Ils tremblaient, prêts à se décrocher de l'endroit où ils étaient enfoncés, tous, d'un accord tacite, semblaient converger vers...

Nicolas ferma les yeux et attendit le choc. Paf. Bim. Boum. Des dizaines de clous vinrent se planter sur lui, ou juste se coller, cela dépendait de la partie du corps. Imitant celui présent dans sa tête, ils s'accrochaient, tenace, refusant de quitter leur hôte. Mais Nicolas, pour autant, ne les força pas à partir ; il les couvait d'un regard émerveillé, presque hystérique.

« Cyance toute puissante ! Je suis aimanté ! Je suis aimanté aux clous ! Ahahah ! Quelle découverte extraordinaire ! »

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Dernière édition par Nicolas Flamel le Ven 8 Aoû - 18:04, édité 1 fois
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Dim 20 Juil - 2:52
« Vous voulez que je mette ça sur le clou, n'est-ce pas ? Pour le faire fondre. Eh bien je ne le ferai pas, d'accord ? L'envie me démange de savoir ce qu'il se passera si je le fais, mais je vais me retenir. Tenez, je vais plutôt faire cela. »

Oh. Pu. Rée. Putain de saloperie, si l'on voulait coller à perfection au personnage de Thalès au moment précis où il reçut une nouvelle réponse de la part de Flamel qui, décidément, possédait quelque chose comme un don. Un don pour le faire sortir de ses gonds chaque fois qu'il croyait en être déjà loin. Non seulement il se fichait de lui, cet énergumène, mais en plus il ne comprenait pas. Il. Il. Ce n'était pas nécessaire de décrire. Le jeune adulte abattit son poing contre un mur et l'y enfonça sans ménagement. Craquage nerveux imminent.

Et en plus. Non. Il faisait plus ou moins ce qui était prévu à la base en pensant désobéir. C'était. N'importe quoi. Thalès se plaqua la main au visage, écartant les doigts pour pouvoir regarder l'homme s'enduire du prototype. Les cheveux hérissés, la nouvelle attirance des métaux pour le cyantifique furent quelque chose de très rassurant. Venez, clous, jetez-vous sur cet homme. Titillez-lui la peau comme un armada de seringues. Faites-le saigner, faites-le souffrir, qu'il quémande un soin à son bourreau.

« Cyance toute puissante ! Je suis aimanté ! Je suis aimanté aux clous ! Ahahah ! Quelle découverte extraordinaire !
- Ce n'est pas vraiment une découverte puisque l'effet était.. anticipé. Maintenant,... professeur… si vous vouliez regarder ce foutu parquet. »

Il n'avait pas pu s'empêcher de vouloir lui rabrouer le caquet. Non mais. Il était fier de ses créations malgré leur tendance au désastre, il n'allait pas laisser autrui en parler plus que lui. Il n'allait pas laisser la folie de la cyance leur monter à la tête. C'était certes quelques chose d'étonnant, mais ils ne devaient s'en servir que pour une chose.

Récupérer une saloperie de tournevis s'il y en avait sous ce parquet. Et tout ce qui suivrait. Thalès se baissa et tata des mains le sol pour voir si quelque chose vibrait ou cogner. Là, juste devant lui. Le médecin se releva rapidement et attrapa Flamel par le bras pour qu'il attire encore plus le métal qui paraissait se trouver juste là. Devant eux. La proximité de l'aimant ambulant permit à la cible de leur convoitise de creuser une faille, puis un trou, pour parvenir à la surface.

Une fourchette de premier choix entama son ascension vertigineuse, éraflant au passage la joue de Thalès qui eut tout juste le temps de s'écarter en jurant. Ce truc lui avait laissé trois petites marques rougies au visage. Heu. Reu. Se. Ment. Qu'il ne les voyait pas. Qu'il n'avait pas envie d'y toucher, trop occupé à trimballer dès à présent monsieur le détecteur de métaux dans toute la pièce. Sans écouter ses protestations, bien sûr.

« Allez, allez… » grinça-t-il tandis qu'un nouvel objet cognait contre le sol pour venir rejoindre Nicolas de l'autre côté. « Viens, viens….. »

Cette fois, une saucisse en acier. Super. Cette abomination avait au moins eu le mérite de créer un ouverture suffisamment importante pour que l'on puisse y passer un bras. Le cyantifique aux fioles y aventura une main, puis s'enfonça jusqu'à l'épaule dans ce qui paraissait être une pièce sous-terraine relativement grande.

Puis, sa main rencontra quelque chose de très visqueux. Dégoûtant. Quelque chose qui le noyait progressivement. Par réflexe, il se retira complètement et recula jusqu'à la porte des toilettes des filles. Il examina et goûta ce qui s'avéra être une simple purée à la viande. Ce truc qui montait n'était pas bon signe du tout.

« Vous transmutez la nourriture..., professeur ? » ironisa-t-il avant de lui désigner le trou. Et sa main couverte du truc violet.

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Dim 20 Juil - 3:28
« Ce n'est pas vraiment une découverte puisque l'effet était.. anticipé. Maintenant,... professeur… si vous vouliez regarder ce foutu parquet. »

Si, c'en était une ! Nicolas avait découvert comment devenir aimanté – même si c'était  grâce à la mixture d'un autre. Mais c'était sa découverte. Son extraordinaire découverte, à lui. Décidément, les jeunes de nos jours...

Nicolas regarda ce foutu parquet. Pas pour obéir à Thalès, seulement parce qu'il était intrigué. Il entendait les lattes produire des craquements ; les métaux cachés là-dessous devaient vouloir sortir, attirés par Nicolas.

Or, dès qu'il eut baissé les yeux, Thalès le saisit par la blouse et le plaqua au sol, ce pour une raison des plus obscures. Nicolas aurait pu se débrouiller tout seul, enfin ! Il était vieux, mais pas infirme.

Le médecin lui fit effectuer une série d'acrobaties des plus complexes, visant certainement à récupérer le tournevis tant recherché. Sauf que, bien sûr, si le tournevis en question n'était pas en métal, ils ne risquaient pas de le trouver. Nicolas reçut une fourchette dans la bouche, puis une saucisse en métal vint lui frapper le front.

Là, Thalès relâcha un peu sa prise sur lui et enfonça son bras dans un trou du sol, causé par la sortie de la saucisse. Quelques secondes plus tard, il recula vivement jusqu'au fond de la pièce, apparemment effrayé, et... lécha ses doigts.

« Vous transmutez la nourriture..., professeur ? »

Nicolas ne comprenait pas trop où il voulait en venir, mais ce n'était pas grave, Thalès se ficherait de toute façon de la réponse.

« Absolument, tout comme je transmute bien des choses encore. Si cela ne vous ennuie pas, je vais les énumérer pour vous : le plastique, le mouchoir en papier, la pince à cheveu, le béton, le béton armé, l'agenda 2010-2011, le dictionnaire des synonymes, la pièce de 20 centimes, les Doc Martens, la purée violette, tout ça tout ça. »

Il savait que cela agacerait Thalès, lui qui éprouvait si peu de passion pour la cyance. Mais l'alchimiste n'entendait pas se laisser faire par un jeune qui avait le tiers de son âge, non : il fallait lui rendre la monnaie de sa pièce (le contenu de sa fiole, comme on disait chez les cyantifiques).

Et, alors qu'il savourait sa douce vengeance, il comprit. Une masse violette à l'apparence visqueuse s'élevait du trou dans le plancher.

Non.

Il connaissait cela ; il venait même d'y faire allusion. De la purée violette ! Son esprit chercha ce qu'il connaissait là-dessus : réputée pour être de couleur violette (on ne s'en doutait pas), pour être difficilement comestible et pour se répandre rapidement dans les 50 lieues à la ronde.

« Ne bougez pas, Thalès, je maîtrise la situation. Comme d'habitude... »

Nicolas arracha son bouclier à Captain America et se cacha derrière, aussi loin que possible du machin violet qui commençait à s'approcher dangereusement.

« Thalès, c'est le moment de montrer que vous êtes un vrai docteur ! Soignez ce machin de sa bougeotte ! Avec ce truc dans la tête qui me ralentit le cerveau, je ne peux rien faire. Mais je suis juste là, au besoin. »

Il s'enfonça un peu plus sous son bouclier.

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Dernière édition par Nicolas Flamel le Dim 20 Juil - 18:45, édité 1 fois
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Dim 20 Juil - 3:58
« Absolument, tout comme je transmute bien des choses encore. Si cela ne vous ennuie pas, je vais les énumérer pour vous : le plastique, le mouchoir en papier, la pince à cheveu, le béton, le béton armé, l'agenda 2010-2011, le dictionnaire des synonymes, la pièce de 20 centimes, les Doc Martens, la purée violette, tout ça tout ça. »

Décidément, peut-être que Flamel allait pouvoir être utile cette fois. Autrement que comme testeur d'une mixture tout à fait expérimentale. Thalès s'attendit alors à le voir sortir un outil, un instrument, quelque chose de saugrenu, ou même une craie pour tracer quelque chose à même le sol. La purée remontait, les envahissait, c'était le moment idéal pour une démonstration. Oh oui, faites de la magie professeur, faites un truc totalement improbable pour me foutre en rogne, au point où on en est. Sortez votre pierre philosophale et convertissez cette immondice en pierre ou en tournevis. Thalès se dégoûtait lui-même à attendre ainsi l'absurde.

"Heureusement" pour lui, l'alchimiste se planqua derrière le bouclier étoilé. Que c'était bon signe pour la suite des opérations.

« Ne bougez pas, Thalès, je maîtrise la situation. Comme d'habitude...
- Je n'en doute pas, professeur… »

La main gauche sur la hanche, il se pinça pour être sûr qu'il ne rêvait pas. Il était allergique à la purée, ce type ou quoi ? Attrapant un paquet de smarties qui gisait dans sa sacoche, Thalès récupéra un petit échantillon de ce qui n'était pour lui qu'un simple ingrédient. Ignoble, certes, mais tout à fait ingurgitable sur le moment, c'est-à-dire sans compter les effets secondaires. Toujours était-il que l'on pouvait parfaitement se déplacer dans la mixture, puisque sa main n'avait pas fondu, explosé ou changé de teinte lorsqu'il était entré en contact avec le produit. Situation ne présentant aucun autre danger que celui de faire une indigestion ou de crever d'asphyxie parce qu'on serait resté là comme des ahuris à regarder la chose envahir la pièce. Flamel était très bien placé pour l'option n°2.

« Thalès, c'est le moment de montrer que vous êtes un vrai docteur ! Soignez ce machin de sa bougeotte ! Avec ce truc dans ma tête qui me ralentit le cerveau, je ne peux rien faire. Mais je suis juste là, au besoin. »

Que c'était rassurant, d'avoir un alchimiste à priori capable de transmuter la purée violette mais qui se planquait quand même derrière un foutu bouclier de pacotille. Allons, Thalès, la situation est particulière, ne blâme pas ce type, garde ton calme et inspire. Voilà c'est ça. Tout doux. Tandis que la purée glissait entre ses jambes, le jeune homme toisa son mentor.

« Je ne soigne que l'humain… vous savez… ou vous ne savez pas… Juste. Puisque c'est vous le.. spécialiste. Pourquoi. Vous cacher ? Il y a un truc ? »

Il n'aimait pas les trouillards, mais souhaitait quand même savoir juste au cas où pourquoi son compatriote paraissait totalement impuissant. L'odeur n'avait rien ne particulier, bien qu'il existât des gaz inodores et mortels. Le goût le laissait perplexe, mais rien d'anormal. La texture ne présentait pas d'ébullition… La prudence et le dégoût obligèrent le médecin à finalement venir se caler à l'extrémité de la pièce, juste à côté de Nicolas et non devant lui. Il l'écouterait, mais après, ok, c'était pas son problème. Il.. il ne voulait pas savoir pourquoi cette purée était là, pourquoi elle était violette ou quoi. C'était juste un évènement improbable comme il y en avait tant d'autres. Le tournevis, penser au tournevis pour se débarrasser du clou avant de reprendre une vie parfaite. Une vie de solitude où il n'y avait pas tous ces mots pour vous faire péter les plombs. Et ces réactions, surtout, ces réactions totalement disproportionnées.

Il jeta un coup de pied inutile dans la masse violette qui, mine de, progressait rapidement. Des tas paraissaient même se former, ici et là. Pourquoi ne se barrait-il pas, au juste ? Il y avait peut-être un tournevis plus loin, cela irait tant qu'il aurait l'aimant sur pattes à disposition.

Spoiler:
Anonymous
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Dim 20 Juil - 14:38
« Je ne soigne que l'humain… vous savez… ou vous ne savez pas… Juste. Puisque c'est vous le.. spécialiste. Pourquoi. Vous cacher ? Il y a un truc ? »

Alors que Nicolas fermait les yeux pour résister à sa migraine, il sentit une présence se coller à lui. Thalès. Thalès était venu se protéger derrière le bouclier, lui aussi. Non. Il ne pouvait pas. Il devait repousser la purée. Soigner cette chose. Mais. Il y avait toujours un « mais »...

Mais il ne soignait que l'humain, il venait de le dire. Nicolas n'était pas d'accord : il fallait un début à tout, et Thalès devait agir, vite, avant que tous deux ne se fassent engloutir par la masse visqueuse. Tout s'apprenait. Il ne fallait pas rester borné à une seule spécialité, il fallait s'ouvrir à toutes.

« Pourquoi... je me cache ? Ahah ! Ahahah ! »

Nicolas partit dans un rire nerveux qui monta rapidement dans les aigus. C'en était trop. Thalès le prenait pour un vieillard sénile, il lui faisait la leçon, il lui demandait des explications. NON. Nicolas se redressa un peu et plaça le bouclier de manière à les protéger tous les deux de la masse violette qui gagnait de plus en plus de terrain. Son esprit, ralenti par le clou, réfléchit aussi vite qu'il pouvait afin de répondre. D'aligner des mots, des lettres, des phrases. De faire en sorte que ces paroles aient un sens.

« Cette fois, Thalès, écoutez attentivement ce que je vais vous dire. Vous savez, cette purée n'est pas plus difficile à transmuter que le reste des objets de ce monde. Ici, tout est mis sur un pied d'égalité, tout se transforme à volonté – et parfois, on arrive à forcer cette transformation. Comme je le fais. » Il marqua une pause, se massa le crâne. « Pour ce faire, il suffit de provoquer la réaction chimique de deux  « objets de départ » ayant pour produit « l'objet final » désiré, vous comprenez ? Par exemple, tenez : avant l'Esquisse, le carbone réagissait avec le dioxygène pour donner du dioxyde de carbone – mais c'était si peu original ! Ici, le processus est le même, à quelques effets secondaires près. Je vous l'assure, cela n'a rien de compliqué. »

Évidemment, les objets pouvaient aussi se transformer tout seuls, auquel cas tout ce procédé devenait inutile. Nicolas venait de lui expliquer sa propre méthode, sa technique d'alchimiste qu'il pratiquait depuis son arrivée ici. C'était son bébé, sa propriété, qui lui permettait de toujours savoir plus de choses.

« Mais. »

Il y avait toujours un « mais ».

« C'est ce clou. Je vous l'ai dit, il m'empêche de penser clairement. »

Nicolas effleura le bout de métal qu'il avait dans la tête. Ce n'était pas une douleur physique. Ce n'était pas une douleur du tout. Il avait juste mal à la tête, de cette même façon que vous avez mal lorsque vous restez trop longtemps au soleil, ou que vous effectuez trop de mathématiques d'un seul coup. C'était interne. Subtil. Secondaire.

« Alors, si vous voulez que j'agisse, ne restez pas planté là, et trouvez-moi un tournevis ! »
Oui, c'était sans doute la seule façon de remédier à ce problème. Nicolas décala le bouclier de manière à laisser Thalès à la merci de la purée.

Ce dernier se disait médecin, mais était incapable de soulager la migraine et l'étourdissement de Nicolas. S'il voulait remonter dans son estime, c'était le bon moment.

Résumé:
Anonymous
Invité
Invité
Lun 21 Juil - 3:28
« Pourquoi... je me cache ? Ahah ! Ahahah ! »

Dans la bouche de cet homme, le rire sonnait démoniaque. Non, par pitié, pas. Pas un autre discours de trois kilomètres de long dont la plupart du contenu n'a aucun rapport avec la conversation. Ce n'était absolument pas le moment. La main de Thalès trembla, prête à étrangler le prochain cou que l'homme aurait dans son champ de vision.

« Cette fois, Thalès, écoutez attentivement ce que je vais vous dire. Vous savez, cette purée n'est pas plus difficile à transmuter que le reste des objets de ce monde. »

Ce n'était pas si facile que cela puisque l'alchimiste se cachait derrière un bouclier, mais bon. Il n'osa pas interrompre ce discours et se concentra plutôt sur les mots, les yeux rivés sur le métal qui continuait à répondre à l'appel de l'aimant. Les pieds et la main dégoulinant de purée à en écœurer même les plus grands amateurs. L'explication qui vint en suite évoqua le principe de toute bonne réaction chimique : deux réactifs qui se rentrent dedans et, paf, un produit qui apparait. La fameuse transmutation n'était rien d'autre qu'un vulgaire travail de chimiste, raconté sous cet angle.

« Mais. C'est ce clou. Je vous l'ai dit, il m'empêche de penser clairement. »

C'était quelque chose de logique. Combien de neurones cette chose avait-elle détruit ? Quelle douleur son cobaye et patient pouvait-il ressentir ? Maintenant que le clou était évoqué, il fascinait autant qu'il donnait envie d'être arraché. Cette dernière option était malheureusement devenue d'autant plus impossible avec cette histoire d'aimant, puisque Flamel devait lui-même exercer une attraction considérable sur ce qui lui déchirait la cervelle. Charmant.

« Alors, si vous voulez que j'agisse, ne restez pas planté là, et trouvez-moi un tournevis !
- C'est à moi de vous le dire… »

Ce type avait-il au moins compris pourquoi il s'était recouvert du prototype ? S'il voulait se faire soigner, il devait y mettre un peu du sien et courir partout jusqu'à entrer en possession de l'objet convoité. Pas laisser le jeune homme se débattre avec la purée qui devenait SÉRIEUSEMENT envahissante pour le coup. Mu par son sens de la logique, Thalès se précipita de nouveau sur le bras du professeur et le traîna à l'extérieur de la pièce. C'en était trop, ils avaient probablement déjà ratissé dans le coin, et s'ils devaient se battre ce serait dehors. Loin de ce monstre violet. Loin des X-men. Le mieux serait encore de se retrouver seul, mais il avait malheureusement besoin de l'autre, ne serait-ce que pour étudier les éventuels effets secondaires de sa mixture. Ne serait-ce que pour ôter ce fichu clou. Soigner. Soigner. Et encore soigner. Même s'il perdait le patient en route ou attisait toute sa haine.

« Attention... à la marche. » commenta-t-il en évitant une rasade de petites perles métalliques ou autres objets métallique qui se jetait, dans l'entrée, dangereusement sur leur âme sœur.

Il quitta bien plus rapidement qu'il était entré cette fameuse enseigne Boulanger qui, décidément, ne ressemblait à rien et n'avait fait que les ralentir. Voilà pourquoi il détestait l'Esquisse et tout le bordel sans nom qui y régnait. Armé de son nouveau détecteur de métaux, le cyantifique avança en piétinant les débris. Furax. En temps normal, ses traitements ne duraient pas très longtemps, il ne pouvait pas aller jusqu'à s'énerver contre ce paradoxe qui le faisait désirer la solitude comme la compagnie d'un patient.

Thalès décide d'aller chercher le tournevis ailleurs puisque c'est pas le bon endroit pour se taper dessus et traîne Nico à sa suite (comme tous mes persos, ne jamais demander)(on va où tu veuuux)
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