Infirmerie

Messages : 1007 Date d'inscription : 24/06/2012

Infirmerie

Une fois passée la porte, le constat le plus évident est que l'on distingue plus nettement le fond de la pièce que ses propres pieds. L'éclairage n'est pas plus vif ici que dans le couloir, mais il se trouve contre le mur d'en face une structure beaucoup plus brillante que les tuyaux pourtant prévus à cet effet qui serpentent au plafond. Quel est donc ce nouvel engin ?

En apparence, il s'agit d'un lit de patient autour duquel descendent en spirales d'autres tubes lumineux, formant une sorte de cage. La dite cage semble pouvoir être remontée grâce à un treuil situé juste à côté, et montant manifestement jusqu'au plafond. Au flanc du lit, dans le coin droit du fond de la salle, se trouve un grand bac contenant une demi-douzaine de mannequins d’anatomie ayant subi diverses mutilations, lésions et mutations.

Quant aux environs de la porte, ils sont la partie la plus rassurante du lieu. À gauche se trouvent des étagères de fonte, ainsi qu'une armoire de pharmacie. Juste à droite, en entrant, une table d'opérations, totalement immaculée, et sur laquelle ne traînent que de vieux chiffons. Enfin, collé contre le coin avant-droit de la pièce, un bureau sur lequel sont entassés quelques fragments de l'éternelle paperasse qui fait le propre d'un bon laboratoire, ainsi qu'un petit sachet duquel s'est déversé un peu de ce qui s'apparente à un engrais sous forme d'une poudre aux reflets turquoises.

À travers ces premières observations, difficile de déterminer le genre de médecine auquel les précédents occupants des lieux se sont adonnés. Mais vous pouvez toujours vous rassurer en vous disant que les scientifiques capables des pires moyens sont souvent ceux se destinant aux plus grandes découvertes…

État de la fouille : Terminée
Objets découverts : Sachet d'engrais, Boussole meunière, Verre grossissant, Plaquettes de cachets PNRS, Trousse de secours

Précédemment :

__–L’infirmerie. Glauque à souhait.
__–« Suuuper, vraiment top le cadre accueillant et tout, c’est mort je m’allonge pas là-dessus… Dalton, ça sert à quoi toute votre, ouuuhhhh… Toute votre merde, là, au-dessus du plumard… »
__–Agate fut assise sur le lit par Langouste, mais elle ne s’allongea pas :
__–« T’es sourde, la… euuuh… Bon bref, on va faire ça à la verticale, ok ? Tu vas gérer ? »
__–Adressé à Effie.

__–À la verticale ? Ah ouais ok, vraiment à l’ancienne quoi. Nan mais, si elle veut, il paraît que c’est mieux en plus. Bon ben du coup, t’as plus rien à glander ici ma fille, chaude de te rendre utile ? Effie t’a demandé de retrouver Lulu la bleusaille à la déchetterie, tu sais où c’est ? Oui parce que t’as bien retenu le plan ? Hé ben, je sais que j’ai élevé une nerd, mais tout de même. Bon bah dis au revoir et on décale alors.
__–« Bon courage madame Agate, j’y vais ! »

Résumé :

Je hoche vaguement la tête à l'attention d'André et ferme la porte derrière Langouste. Bon, moi j'ai déjà vu cette pièce donc c'est pas pour rien que je lui ai dit de s'asseoir, hein, le lit m'inspire pas confiance non plus. N'est-ce pas, je suis sûre que ça rend les soins beaucoup plus rares... Juste pour ne pas revenir. Manière d'atténuer un peu la tension.

Et oui, on va gérer à la verticale. Mais désolée de te dire, c'est toi qui va faire le plus gros du travail, hein.

Moi je commence par me laver les mains, avant de me démonter le cou pour essayer de voir comment ça se présente. Déjà si la tête apparait c'est bien. Bon, et on va éviter de lui dire que je ne sais pas EXACTEMENT comment s'y prendre si y a un soucis, et que c'est pour ça qu'avoir Vesa serait pas mal.

Et elle fait quoi, Vesa, elle construit un berceau ou quoi ?

Et je commence à avoir soif...

Admirez notre magnificence ! ♥ Messages : 323 Date d'inscription : 08/06/2013

Avec tout ce qui se passait en même temps dans la pièce et les couloirs, même Dalton commençait visiblement à perdre le fil. Ça ne lui ôtait pas son éternel sourire de fierté, surtout pas après l’interrogation d’Agate qui semblait à nouveau avoir besoin de son expertise, mais il commençait à regarder autour de lui encore plus que d’habitude. Ou il avait du mal à suivre, ou il ne savait absolument pas quoi répondre au sujet de tout l’attirail qui surplombait le lit. C’était sans doute la deuxième option, car il se contenta de lâcher une réponse floue à base de « Ne vous en préoccupez pas » et de « Nous ne devrions pas en avoir besoin ».

Cela dit, la disposition de l’ensemble semblait lui donner raison : la cage lumineuse était remontée au sommet de son treuil, et ne constituait en l’état qu’une décoration de mauvais goût au plafond. La seule chose que l’on pût en craindre était que Dalton la fît tomber par inadvertance – ce dont il s’était montré capable dans la buanderie un moment plus tôt –, mais il se tenait pour le moment trop loin des manettes du treuil pour constituer un véritable danger.

Agate assise sur le lit, Dalton récupéra la chaise du bureau pour s’installer à côté d’elle, les coudes sur les genoux, le corps penché en avant, et un sourire un peu niais qui essayait de dire « Ne vous inquiétez pas, nous sommes là, tout va bien se passer ».

__–Philosophe, Agate réagit à l’absence de Vesa par un soupir :
__–« Je pense que je pourrai me passer d’elle. Il y a largement assez de tarés ici. »
__–En revanche…
__–« Merci pour rien Dalton, par contre c’est pas un cinéma, si t’as rien à faire là, tu peux aller emmerder quelqu’un d’autr— ouh, ouh sa mère ça fait mal… Nan mais merde là, ok mais je suis censée faire quoi, en fait ? »
__–Agate regardait Effie avec un air mi-perdu, mi paniqué. Elle connaissait la théorie de l’accouchement vertical pour avoir à demi-lu un article sur une peuplade d’Amérique du Sud qui le pratiquait un moment où elle s’ennuyait, mais là s’arrêtaient ses connaissance sur le sujet. Et comme toute personne qui n’y connaît rien en un domaine, elle se figurait que celle qui le maîtrisait un tout petit peu devait tout savoir dessus.

Ben déjà tu vas pouvoir jarter ton jean. Dalton, vous pourriez lui déposer des vêtements propres devant l'infirmerie, vous seriez un amour.
Est-ce que je le pense ? Non. Mais je sais que s'il a l'impression d'être utile, un homme se laisse plus facilement manoeuvrer. Surtout dans ce genre de cas. Bon, à première vue le bébé est pas encore là. Bien.
Prochaine contraction, tu pousse, on t'a appris comment faire et comment respirer ?
J'essaie d'imiter la respiration nécessaire, mais j'ai à peine repris l'habitude de respirer, moi!

Sans les instructions expresses d’Effie, il n’était pas à exclure que Dalton rebondît au pied de la lettre sur cette histoire de cinéma – pour aider Agate à penser à autre chose, se serait-il justifié – ; mais il ne sembla pas plus déçu que ça de n’avoir pas pu aborder ce sujet absolument capital. Il se leva sans attendre, lâchant dans son mouvement un « Vous auriez dû me le demander tant que nous étions dans la buanderie » qui sonnait plus comme une plaisanterie qu’un véritable reproche, puis se dirigea vers la porte d’un pas on ne peut moins pressé. Juste avant de sortir, il se permit d’ajouter : « Bon courage, toutes les deux » en souriant comme l’exigeait son habitude, puis se dirigea vers les couloirs en quête du linge requis.

Suite dans les couloirs

__–« Jarter mon jean. Ok, ça je sais faire. »
__–Elle se reprit. Le sous-entendu était très clair.
__–« Enfin… oh et puis merde, t’as pas vraiment dix piges, si ? »
__–Qu’on ne s’y trompe pas : la douleur était très intense, mais Agate avait tendance à faire des petites blagues, dans ces moments là. Elle s’exécuta, quoi qu’il en soit, et laissa son pantalon, ses chaussettes et sa culotte dans un coin. La suite des instructions alla… un peu trop vite.
__–« Euh, non ? Enfin, je sais pas ? Attends, je me mets dans quelle position ? Il faut pas une bassine en-dessous, ou… je sais pas ? Ta gueule Dalton. Merci Dalton. »
__–Pour sa remarque, puis les vêtements.

Agate se désape et panique sur quoi faire.

Non, pourquoi ?
Non, j'ai pas dix piges. Par contre le sous entendu il m'est passé tellement au dessus qu'il est entré par la fenêtre cassée de l'observatoire. Et elle ne sait rien. Bon, je soupire, mais j'essaie de ne pas l'inquiéter. De toutes façons, va falloir qu'on se débrouille, alors...
Respire, j't'ai dit. Merci Dalton. Bon, déjà on va t'installer en position...
Ouais, non ici y a pas de chaise d'accouchement ou quoi donc...
Viens par là on va s'accroupir par terre. Contre le mur pour te caler. Et oui, tu as raison, on sera pas plus mal avec une bassine. Maintenant, à la prochaine contraction, tu inspire le plus possible et tu pousse en soufflant, trois fois. Et tu fais une pause jusqu'à la suivante.
Et j'essaie de trouver un miroir pour m'aider à voir l'avancée du bébé pendant qu'elle sera accroupie...

Le sort en est jeté ! Messages : 549 Date d'inscription : 21/01/2018

Le membre 'Arathéa Sar'Flyel' a effectué l'action suivante : Lancer de dés

'Infirmerie' : 1

__–Agate respira. Se dit qu’il lui était bien étrange de suivre des ordres d’une gamine, même si elle n’en était peut-être pas une. Qu’elle aurait vraiment aimé que James soit là, aussi. Ils s’étaient engueulés pour de faux à plusieurs reprises, pour savoir s’il devait être là ou pas dans la salle. Toutes les raisons qu’elle avait pu avancer pour qu’il attendît derrière la porte lui semblaient bien fragiles, à présent.
__–Très docilement, elle suivit les conseils d’Effie et se cala contre le mur. (Dans sa douleur, son angoisse et son stresse, elle pensa tout de même à prendre deux oreillers à mettre entre ses jambes et le sol.)
__–Contraction. Inspirer. Pousser. Elle répéta les instructions comme un mantra et, bien sûr, quand ladite contraction arriva, elle ne sut absolument pas quoi faire et paniqua un petit instant, avant de s’en souvenir et de commencer son travail. C’était… moins douloureux que ce à quoi elle s’attendait. C’était… étonnant.

Agate commence à pousser.

Bon, elle suit les instructions. C'est quoi déjà la suite ? Ah oui, vérifier ce qui sort. Je me met à plat ventre devant elle, non sans râler Ils auraient pas pu avoir une chaise d'accouchement, non, au lieu de ce fatras ? Bon, ok, qu'est-ce qu'ils auraient fait d'une telle chaise, il doit pas y avoir des accouchements tous les 4 matins dans l'Esquisse mais bon, je râle si je veux. Bref, je disais quoi, moi ? Ah oui, et je regarde entre les jambes d'Agate. Pour l'instant on voit vaguement un trou avec un truc chair dedans. Ouais bon, y a la tête aux abords du vagin, quoi. Bon, ben.

Tu t'en sors bien, continue comme ça !

De toutes façons c'est pas comme si je servais à quelque chose. Et je me relève et je vais chercher des draps propres dans la pièce.

résumé:

__–C’était plutôt son bébé, qui sortait bien. Quand la prochaine contraction arriva, Agate avait un peu plus pris le coup. Elle inspira longuement et répéta ce qu’elle avait déjà fait, mais en étant plus prête. Au bout de quelques minutes, elle pouvait sentir que, effectivement, quelque chose était en train de sortir et allait devoir être réceptionné bien vite.
__–« Euh, je sens que ça vient, là, il en est où ? »

Je fronce les sourcils. Déjà ?

Tu es sûre d'être primipare ?

Ca veut dire que c'est son premier. Je me tors le cou pour vérifier, et ah ouais, la tête est bien sortie.

Allez, encore une fois, pousse un bon coup... Je l'ai. Ne te relâche pas, t'as encore le placenta à évacuer.

J'ai le petit machin dans mes mains en coupe, je lui tend et m'affaire aussitôt à faire des noeuds pour couper le cordon. Une fois les noeuds faits (c'est gluant c'est dégueu) je vais chercher une serviette pour le bébé, et des ciseaux. Et j'ai le ventre qui gargouille, moi.

__–« Je suis sûre de douiller sa mère depuis trois putain de jours déjà… Woh bordel. »
__–Et ce fut fait. Agate avait un petit bout de chair rose, encore relié à elle par le cordon, qui gigotait faiblement et commença à chouiner. Elle le prit dans ses bras, tendu par une Effie qui avait d’autres soucis en tête, comme s’assurer de la santé des deux.
__–L’instant… fut très irréel, pour Agate. Elle observa longuement ce petit machin. Ce tout petit être, qui était là, à l’intérieur d’elle, une espèce d’abstraction étrange, puis qui en était sorti. Elle avait fait sortit un être vivant entier de son corps, qui la regardait de ses yeux fermés, une toute petite chose, qui faisait d’elle une maman.
__–Le placenta tomba comme on tombe des nues.
__–« Oh wow, je pensais pas qu’ils étaient aussi petits. »
__–Cela dit, pour un bébé, il était de bonnes proportions. Un petit garçon, couverts de liquide gluant, en train d’être essuyé par Effie, avec trois poils déjà roux sur la tête. Il avait l’air… tout à fait normal, ma foi. Ce qui fit pousser à Agate un long sourire de soulagement intérieur. Vu l’endroit, elle avait craint de faire naître un chat, un cube ou un insecte. Mais non, il était là, son fils, parfait en tout points.
__–Son petit William. (Le grand-père de James.)
__–Agate le serra contre elle, se rendit compte que ses genoux la faisaient souffrir et que sa position, auparavant confortable, était à présent absolument insupportable, s’assit contre le mur, puis put enfin souffler.
__–« Merci, gamine. »
__–(C’était assez rare qu’elle en dît autant à qui que ce soit.)
__–« Ah bah, t’arrives après la guerre. »
__–Vesa venait d’entrer.

Agate met au monde le petit William.

Messages : 1007 Date d'inscription : 24/06/2012

Vesa débarqua en trombe dans l’infirmerie, le souffle légèrement haletant. Avant même de parvenir à décrypter l’état d’Agate, elle nota la présence de la petite vampire :

— Ah, Effie ! … ‘T’ai cherchée partout…

Puis elle reprit son souffle, son calme et la conscience de la situation. Une Agate avachie et épuisée, un nouveau-né qui respirait, un cordon déjà découpé et un placenta appétissant, le tout dans une salle où rien n’était stérilisé. Particulièrement le sol où il n’était pas certain que quiconque ait déjà fait le ménage.

— Vous avez surtout fait vite, commenta-t-elle, sans savoir qu’elle était aussi perplexe qu’Effie, alors qu’elle s’approchait doucement. Comment ça va ? Tu te sens prête à te lever si on te porte ? Tu seras mieux dans le lit, et faut qu’on évite les infections…

Elle fit signe à Effie de venir l’aider. Elle sembla également profiter d’être proche pour jeter un oeil au nourrisson. La coloration, ça avait l’air d’aller. Les efforts respiratoires aussi. Restait à jauger le pouls, le tonus et la réactivité.

Mouais, fin ça a été rapide quand même, ne lui en déplaise. Peut-être l'influence de l'esquisse. Par contre elle veut pas d'abord se laver un brin avant de s'asseoir par terre ? Ah, Vesa arrive, effectivement après la bataille. Ah, on est d'accord, c'est rapide !

Je crois qu'il y a de l'eau là dedans, on va pouvoir te raffraichir un peu, à défaut de trouver une salle de bain.

En parlant j'indique l'armoire à pharmacie, avec des bouteilles d'eau distillée, du savon et même, luxe, des lingettes pour absorber le sang qui reste. Qui, non, ne me donne pas faim, y a des limites, là c'est dégoutant.

__–« Ouais ouais, laisse-moi deux secondes… J’ai… on a carrément besoin d’une douche. Mais bon, un bain ça ira, hein. »
__–Enfin, elle arriva après quelques instants à retrouver assez de force pour se lever.
__–« Effie, j’peux te le prêter pendant que je me désape ? Vesa, tu peux, genre… m’aider à me laver ? Je suis trop dégueulasse là, c’est plus possible. »
__–Et Agate n’allait pas demander à une enfant de lui nettoyer les parties intimes. Déjà qu’elle lui avait demandé beaucoup de choses les concernant… Cela dit, William, petite créature rose et hurlante, n’était pas tout à fait un cadeau non plus, vu qu’il faudrait le laver et l’emmitoufler.