Rencontre avec soi-même.. [Friedrich & SamSock]

Anonymous
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Mer 27 Fév - 23:46
Le délire continuait.
Si SamSock n'avait jamais vu de livres d'histoires, il n'aurait jamais prit cette mine étonnée face au paysage insolite qui se présentait à lui. C'était un véritable carnage. Un champ de bataille psychique. Sur un sol ravagé gisaient cadavres d'objets, restes éventrés de ce qui aurait pu être assimilé à des squelettes d'animaux, et enfin des vestiges qui n'avaient d'humains que la silhouette. Les tréfonds de la vie biologique se mêlaient sans gêne avec ces ustensiles essentiels qui composaient le quotidien. Plus fou encore, une flore absurde était elle-aussi présente pour venir compléter ce tableau rocambolesque. Des bosquets entiers s'agitaient pour on-ne-sait quelle raison, d'énormes troncs se tordaient dans tous les sens, cherchant à écraser quelque chose avec leur cîme. Des cris affreux et désarticulés semblaient s'échapper de dessous leur écorce, comme si cela les faisait souffrir. Mêmes les fleurs semblaient altérées. Elles dansaient bizarrement, se débattaient dans le vide, tournaient dans tous les sens. Encore une vision d'horreur que Samuel épinglerait sur sa carte mentale des caractéristiques de l'Esquisse à haïr. Des objets qui vivaient. Bien sûr. Sans coeur pour vivre, parlant sans corde vocale et bougeant sans muscle. Maaaaaaaaaais oui !

Le fleuriste haussa les épaules avec fatalité. Quoiqu'il en pense, cela ne changerait comme toujours rien à la donne. Il devait se contenter de subir ces évènements improbables en tentant de tenir le coup. Il ne le remarquait pas, mais en fait, seule Friedrich l'aidait à tenir. Sans elle, il se serait écroulé. Il aurait perdu la tête. Il se serait donné la mort, serait devenu agressif, aurait tué. Pire encore, il se serait mis à cautionner les actes de la Folie. Et c'était là sa plus grande peur: se mettre à ramper devant les agissement de ce qu'il détestait le plus au monde. Sa pauvre condition de simple mortel ne cessait de lui rappeler son impossibilité de changer les choses. C'était terrible. Pourtant, il devait bien exister une justice, quelque part, qui allait faire tout rentrer dans l'ordre ! Si seulement ! Cela faisait bien longtemps que SamSock avait détourné le regard de cette idée. Il était seul, sans force, sans personne pour arrêter le maître de ce fichu pays. Il n'y avait que lui et quelques-uns qui partageaient son avis. C'était tout. Et dans tout cela, ils leurs fallait tenter de grappiller un peu de bonheur, par-ci, par-là, pour se donner le sentiment d'exister. Pathétique. Minable. Inutile. Pourquoi donc ? Pourquoi lutter en vain quand on pouvait tout arrêter si facilement ? Pourquoi se battre quand on pouvait mettre un terme à ses souffrances ? Pourq...

-Ça ne va pas, Sam' ?

Sa jeune amie avait posé la main sur son épaule. Son regard était des plus compatissants. Le fleuriste se sentit alors transpercé de toute parts. Transpercé par cette sollicitude. Transpercé par l'attention qu'on se permettait de lui porter. C'est vrai. Elle était dans le même bateau que lui. Ses pulsions inconscientes reculèrent sensiblement. Il fut absorbé par les yeux de la petite. Il sombra littéralement dans ses pupilles, y tombant comme dans un gouffre. Ce fut le noir. Une main hargneuse tirait de toutes ses forces les bribes de courage qui lui restaient au fond de l'épave qu'était devenu son esprit. Il n'y avait plus de doute. L'instabilité mentale le guettait. Mais pour Friedrich, il attendrait encore un peu. Il fallait qu'il trouve un lieu où être en sécurité. Une fois ce but atteint, il pourra laisser toute sa fureur prendre le dessus, quand il sera certain qu'elle ne sera pas là pour le voir se décomposer vivant. Il sentit quelque chose couler le long de ses joues, qu'il essuya d'un revers de main.

C'était par là que continuait leur route. Il se dit que ce serait une bonne chose que de trouver de nouvelles chaussures en chemin. Les petits cailloux qui jonchaient le sol commençaient à lui faire mal aux pieds.

-T'inquiète pas, Friedrich, ça va super bien.
Anonymous
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Jeu 28 Fév - 18:48
Des rires. Partout. Trop, beaucoup trop. De qui se moquent-ils ? De lui bien-sûr. Son incapacité à retrouver son corps, à être pris au sérieux par ses comparses.
Il est là d’ailleurs. Enfin ils. Car oui, il y en a plusieurs. Des tas. Sont-ils réels ? En tout cas ils s’amusent bien. Trop bien. Sans lui. C’était inacceptable.
« Allez Friedrich, attrape-moi. Rien qu’un seul, ça n’est pas bien compliqué. Et après tu pourras lui faire payer à ce monde de fous. À cette créature à la voix dissonante, à cette gamine qui a échangé sa frêle enveloppe contre moi. Montre que tu as un homme Fried’ ! »
Stop ! Trop de rires, trop de paroles ! Mais arrêtez donc démons ! Etait-ce impossible d’avoir la paix ? Rien que quelques instants de repos… Il était tellement… Fatigué…
« Viens jouer Frieddynounet, on a plein de jolies poupées, et de belles robes ! Et du thé aussi, c’est important pour une noble demoiselle. Après on jouera à la marelle. Mais d’abord tu dois jouer à chat. C’est notre jeu préféré ! Et toi aussi tu l’aimes, hein ? Parce qu’en vrai, tu as un cœur de fillette. »
Maintenant les corps de gamines se rajoutaient au lot. De mieux-en-mieux… Il fallait vraiment lutter pour garder sa santé mentale ici ! Un vrai champ de bataille…
Puis il se rappela qu’il était avec son camarade ! Que pouvait-il bien voir ? Il ne fallait pas qu’il craque, il devait se montrer fort pour aider SamSock.
« Ça ne va pas Sam’ ? »
Pourquoi poser la question, bien-sûr qu’il n’allait pas bien. Si ses visions le torturaient comme le faisaient les tiennes il y avait de quoi griller plus d’un fusible en un temps record. Surtout que le jeune homme avait peut-être des fantômes bien plus imposants qui le hantaient…
Oui, son regard planté dans le sien reflétait bien des choses… Trop, sa tête risquait d’exploser si ça continuait.
« T'inquiète pas, Friedrich, ça va super bien. »
Mouais… Pas sûr, mais il avait déjà moins l’air de pouvoir tomber dans les pommes à tout moment. Un progrès. Il ne se prenait plus la tête à pleines mains en regardant affolé dans toutes les directions. De plus il fixait ses pieds. Au moins arrivait-il à se concentrer sur un point durant un temps.
D’ailleurs il lui fallait des chaussures ! Bah, tu avais entendu parler du mystérieux pouvoir de l’Esquisse : fournir des vêtements. Ce fichu monde lui devait bien ça !
« Des chaussures siouplaît ! Mon camarade ne va pas marcher pieds-nus indéfiniment ! »
Sur le chemin apparurent des sandales roses bonbon… Bah, c’était mieux que rien ! Une paire de chausses est une paire de chausses. Il y avait plus décent certes, mais ça ferait l’affaire en attendant. L’ex-soldat se pencha pour les ramasser.
« Haha, tu vas t’abaisser à ramasser ces immondices ? Oui, décidément ce corps te va très bien, tu n’as plus besoin de moi. Je ne veux pas que tu me récupères en tout cas. »
Ce n’étaient que des hallucinations, un champ de bataille pour les nerfs... Ne pas y faire attention, aider SamSock et se tirer d’ici avant de devenir cinglé…
« Tiens, avec ça tu seras soulagé. Ce n’est pas le luxe mais c’est confortable. »
Plongeant de nouveau son regard dans le sien il comprit. Pour échapper à ses démons il fallait se raccrocher au monde réel. Or quoi de plus réel que la personne avec qui on a fait tant de chemin ?
Friedrich prit son camarade par un bras, qu’il passa sur son épaule.
« Traversons cette épreuve ensemble Sam. On ne va pas se laisser faire par des hallucinations de bas-étage. L’Esquisse regrettera bientôt d’avoir voulu nous torturer. »

Spoiler:
Anonymous
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Dim 3 Mar - 12:02
Elle lui tendit ces chaussons roses. Face à cela, la première réaction normale qui serait venue à l'esprit de SamSock aurait été de refuser. Sans doute par pur orgueil, à cause de cette fierté masculine qui animait toutes les autres personnes de son sexe. Lui qui avait déjà tant perdu, il n'allait pas non plus y laisser la face ! C'est vrai, quoi, il n'allait pas mettre ça, c'était ridicule. Et si jamais ils rencontraient quelqu'un, hein ? Bonjour la crédibilité ! Oui mais non. Ici, ce n'était pas un monde normal, et Samuel n'était pas non plus dans son état habituel. Si un joueur de foot à la perruque afro volant sur des arc-en-ciel était plus puissant que le Styx, alors pourquoi un fleuriste en pantoufles ne pouvait-il pas faire ses preuves, lui aussi ? Et ici encore, le geste importait plus que tout le reste. Maintenant, il en était assuré. Friedrich était vraiment une alliée de poids. Il eut un sourire ironique en enfilant ces nouvelles chaussures, et resta un instant surprit face à leur étonnant confort. C'était déjà ça de prit. Ils se remirent en marche.

Ses pensées revinrent sur le comportement de la petite. Il en était resté bouche bée. Quelle force dans un si petit corps ! Quel courage ! Et ce dévouement ! Jamais elle ne s'était dégonflée devant lui. Toujours elle tenait bon. Quelle leçon pour lui. Elle avait raison. On ne le répétait jamais assez, mais pour survivre ici, il fallait se battre, le faire, et répéter qu'on allait le faire. Il fallait sans cesse se marteler cette idée comme quoi ce combat n'était pas perdu d'avance, de peur qu'elle file au loin, et avec elle, tous ses espoirs de réussite. Il fallait être fort. C'était dur mais nécessaire. Et lui dans tout cela, il trouvait le moyen de se morfondre. Quel piètre égoïste il faisait. Lui aussi devait être fort. Il avait au moins deux fois l'âge et la taille de son amie. Il ne devait pas faiblir.

Ils avancèrent, tous deux l'un contre l'autre, se soutenant physiquement et moralement. L'énorme pression mentale des lieux les faisait tituber. Mais ils l'enduraient. Ils continuaient de progresser, de faire un pas devant l'autre, en tentant d'ignorer au mieux les folies absurdes qui dansaient tout autour d'eux. Leurs rires étaient affreux, insoutenables. Le fleuriste évitait de croiser le regard de ces visions de cauchemars. Ils étaient fous. Que voulaient-elle encore, bon sang, elles qui leur avaient déjà presque tout prit ! Plus le temps passait, plus il lui devenait urgent de faire quelque chose pour briser cette symphonie atroce qui résonnait dans ses oreilles. Il devait briser ce fond sonore qui voulait le mettre à genoux. Alors, il prit la parole, en faisant tous les efforts du monde pour articuler correctement, c'est-à-dire sans trembler.

-Dis-moi, Friedrich... Comment c'était, toi, quand tu as... Enfin, comment tu es arrivée ici ?
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Dim 3 Mar - 18:19
Ils avançaient, la stratégie semblait porter ses fruits : aucune hallucination ne vint les perturber pendant un moment. SamSock avait l’air dans la lune, mais du moment que ça n’était pas dans la folie ça allait. Oui, il fallait que ça aille. Ils devaient prouver à cet univers qu’ils n’étaient pas ses jouets, qu’ils n’allaient pas sombrer dans la démence juste parce qu’il en a envie.
« Dis-moi, Friedrich... Comment c'était, toi, quand tu as... Enfin, comment tu es arrivée ici ? »
Danger… Danger… Dangeeeeeeeer !
« Alors Frieddy, tu ne veux pas dire à tom gentil camarade que tu es en vrai un homme ? Pourquoi ? Peut-être qu’il saura accepter la vérité non ? Ah mais c’est vrai… C’est un homme… Et tu sais comme les hommes ont peur de la vérité ! Hahahahahaha ! »
Ces rires… Arrêtez ! Pourquoi s’acharner ?! Il a déjà tout perdu. Son corps, sa dignité, ses amis… Saleté d’Esquisse tiens ! Elle s’acharnait à lui voler ses amis les uns après les autres. Il pensait être tranquille mais non. Car le destin vous rattrape toujours, et dans son cas, il le voulait seul. Diviser pour mieux régner comme dit le proverbe.
« Le destin oui Frieddy, qui te dit d’ailleurs que celui que le destin a rendu ton compagnon n’est pas lui-même issu de ce monde de dégénérés ? Qui te dit que ce n’est pas pour cela qu’il te le demande, pour pouvoir te faire du mal en t’abandonnant ensuite ? Ce n’est peut-être pas le destin qui gouverne ici mais la Folie… Et tout comme lui, vous n’êtes que ses pions ! »
Et vous alors… Qu’êtes-vous sinon des illusions éphémères, ne servant à rien d’autre que de tenter d’abuser les honnêtes gens ? D’immondes fantômes issus de son esprit. Oui, vous venez de sa tête… Et vous pouvez devenir ses pions à lui aussi ! Mais il faut faire attention, se bercer dans les illusions peut être dangereux.
Friedrich en avait assez. Tant-pis si cela devait gâter leurs relations, il ne pouvait vivre indéfiniment dans le mensonge. Il allait dire la vérité et se libérer de l’un des poids qui l’enlaçaient. Oui, cet endroit peut être à double-tranchant pour sa créatrice : elle peut défaire un homme par ses craintes ou au contraire le renforcer s’il réussit à s’en libérer. Et notre ex-soldat était de ceux-là. Les forts. Ceux qui n’ont peur de rien et que la souffrance rend plus forts.
Il planta son regard dans celui de SamSock, histoire de dire je te regarde dans les yeux donc je te dis la vérité. Puis il se lança dans son explication.
« En réalité SamSock, cela peut paraître choquant mais avant d’arriver ici j’étais un homme. Un soir où j’avais un peu trop bu avec des amis, je me suis endormi et en me réveillant j’étais arrivé ici. Tu te rappelles cette tempête sur la place de la ville ? Eh-bien il m’en est tombé une dessus en arrivant. Elle m’a changé en fillette. Oh je n’étais pas encore comme cela non, c’est la dernière qui m’a changé de nouveau en une fille plus grande, aux cheveux blancs et doté d’ailes. Je recherche mon corps depuis, et je ne me vois pas le faire seul… Par pitié ne m’en veux pas de t’avoir caché la vérité. De nombreuses personnes ont ri de moi quand je leur ai raconté. »
Plus qu’à attendre le verdict. La peur était intense. Trop.
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Lun 4 Mar - 16:46
La terre s'arrêta de tourner.
Les mots de Friedrich martelaient sa tête dans un écho déchirant.
Autour d'eux, tout s'était tu. Comme si, en même temps que ce en quoi il croyait, l'Esquisse était morte. Un silence de plomb accueillit le bruit de ses pas chancelant. L'espèce d'étreinte amicale que le duo faisait pour se soutenir n'était plus. Alors qu'il reculait de trois bons mètres, SamSock dévisageait sa camarade comme s'il avait eu affaire à un monstre. Ce qu'elle venait de dire avait de quoi en secouer plus d'un, certes, mais là c'était presque le dégoût qui tordait ses traits. Sur le coup de l'émotion, le fleuriste trouva même cela aberrant. Mais quand il croisa le regard de celle qu'il avait prise pour une gamine, la peine qu'il lut dans ses yeux fut si grande qu'il se sentit aussitôt prit d'un atroce sentiment de culpabilité. Mais en même temps, comment pouvait-il réagir, lui qui était déjà si secoué par le quotidien assassin de ce monde de fous ? Avec le choc de la nouvelle vint les visions insupportables qui sévissaient depuis le début de son voyage. Des vrilles d'aciers et de pensées absurdes tentaient de percer son crâner pour y semer le trouble et la panique. Il mit la main à son front, qui était en sueur. Ses jambes le tenaient à peine. Il lui semblait que le soleil frappait vraiment très fort. La masse informe du ciel cherchait à l'écraser.

Tout se mit alors à tourner autour de lui. Il ne savait plus quoi penser. Friedrich ? Un homme ? C'était absurde ! Impossible ! C'était inconcevable ! Son caractère, son attitude étaient bien trop... Ou bien non, c'était autre chose. C'est ça. C'était encore un coup de l'Esquisse. Encore ! Cette saleté d'Esquisse, cette immonde entité perverse et vile qui ne voulait jamais le lâcher ! Petit-à-petit, elle lui prenait tout. Sa vie, ses amis, son monde, et même ses chaussures ! Rien ne semblait pouvoir un jour ternir l'appétit affreux qui animait cette chose à la volonté aussi grande qu'enfantine. Toujours, il fallait qu'elle soit là, à réclamer son dû. Toujours ! Mais que penser ? Que dire ? Que faire ? Tout cela n'était-il donc qu'une farce ? Friedrich était-elle aussi humaine que lui était autrefois brun ? Mais était-elle aussi honnête qu'elle semblait l'affirmer ? Après tout, il ne fallait pas se fier aux apparences, et SamSock le savait. Tout basculait si vite ici...

Non. C'était impossible. Ça ne pouvait pas être un piège ou un quelconque tour de la Folie. Friedrich était à ses côtés depuis bien trop longtemps. Elle avait subit les mêmes attaques que lui. Ensembles, ils avaient traversé trop d'épreuves. Leur coalition était devenu trop forte pour qu'il accepte qu'un détail pareil ne la brise. Et même si tout cela n'était que de la poudre aux yeux, même si c'était encore un coup monté, malgré tout, il ne pouvait pas s'y résoudre. C'était sa seule sortie, sa seule aide et sa seule issue. Il s'accrocherait à cette idée pour maintenir la tête hors de l'eau, comme un naufragé qui ne veut pas sombrer dans les tréfonds de la folie. Le fleuriste ne pouvait pas accepter le fait de perdre ainsi celle qui était sa seule véritable amie. Il avait tout misé sur elle, allant jusqu'à planifier sa vie selon sa sécurité. Mais maintenant ? Lui qui se pensait presque comme un grand frère en la voyant, comment devait-il réagir à l'avenir, s'il s'avérait qu'elle était -si ça se trouve-, bien plus âgée que lui ?

Prenant sur lui, il souffla un grand coup pour tenter de dissiper au maximum la tension qui l'envahissait. La chaleur du zénith lui fouetta le dos. Il l'ignora, et fit face. Il fit face à Friedrich. Face à ses révélations et ses douleurs. Face à ce qu'elle -ou plutôt il- était vraiment. Il plongea son regard dans le sien, et il lui dit alors, du ton le plus ferme et le plus déterminé qu'il put:

-Je n'ai aucune preuve pour confirmer ce que tu viens de me dire.

Un éclair de désespoir passa dans les yeux de son amie, mais le fleuriste continua rapidement avant que la situation ne s'envenime et que les mots qu'il avait laissé en suspens ne le trahissent:

-Mais je m'en moque.

Un sourire rayonnant lui servit alors de réponse, qu'il approuva d'un mouvement de tête. Peu importait qui elle était vraiment. Rien que pour sa bravoure et sa ténacité, il ne pouvait pas refuser chez elle ce dont elle n'était pas responsable. La vérité était dure, mais nécessaire. Samuel se dit alors que cette information ne changeait finalement pas grand-chose à la donne, avant de réaliser qu'il avait tout faux. Bien au contraire, cela changeait tout. Tout. Maintenant, un lien encore plus fort s'était tissé entre eux de par cette confidence. Partageant son secret, il était devenu -qu'il le veuille ou non- un intime. Et surtout, en plus de cela, le petit groupe qu'ils étaient avait maintenant un véritable but. Plus que de vouloir simplement sortir d'ici, il fallait maintenant rendre à Friedrich son apparence originelle, ce qui n'allait pas s'avérer de tout repos. Mais au diable les obstacles. L'essentiel était que ce désir leur serve de phare. Il allait tout faire pour l'aider à accomplir sa mission, pour elle, mais aussi pour lui. Ainsi, en agissant de cette façon, il se sentait exister. C'était bon, il était complètement remit et même prêt à en découdre. La marche pouvait reprendre.

-Euh, par contre, je dois te parler au féminin ou au masculin ?
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Mar 5 Mar - 15:01
Durant quelques instants le monde s’était arrêté de tourner pour Friedrich. Son cœur avait aussi cessé de battre d’ailleurs.
SamSock avait eu l’air totalement choqué par la nouvelle. Angoissé, terrifié, et j’en passe. Tout le champ lexical de la terreur y était passé. Comme si une masse invisible s’était amusée à le compresser, à déformer son visage en une sorte de pathétique masque en caoutchouc fondu. Et ses yeux… Ses yeux révulsés reflétaient le trouble dans lequel baignait son esprit. Il y avait de quoi dirons-nous, mais l’ex-soldat se demanda si son camarade n’était pas un peu fragile émotionnellement. Enfin, ils étaient dans l’Esquisse, et il y avait en effet de quoi en traumatiser plus d’un.
Puis il joua la carte de l’incrédulité. Faire semblant de ne pas y croire. Se convaincre que tant qu’il n’y avait pas de preuves il y avait encore un espoir (ce qui énerva un tantinet notre ami, qui préférait tout-de-même qu’on le considère au masculin). Non, cela ne pouvait être vrai. Mais il se rendit vite compte que se voiler la face ne servirait à rien. Les choses étaient faites ainsi et on n’y pouvait rien.
Durant ce temps, Friedrich était pris dans le fleuve glacial de la peur. S’il n’arrivait pas à intégrer la nouvelle, son ami allait-il l’abandonner ? Que ferait-il ensuite ? Avait-il totalement détruit la relation de confiance qui s’était installée entre eux ? Se retrouverait-il encore une fois seul, face à ce monde qui l’avait privé de son corps ?
« Mais je m'en moque. »
Suivie d’un sourire radieux, cette phrase eut pour effet de le libérer de toutes ses angoisses. Il avait bien fait de lui dire. Désormais, ils allaient pouvoir partir sur des bases de confiance plus solides encore. Maintenant, ils se battraient l’un-l’autre contre les injustices de ce monde détraqué. Et pourquoi pas en sortir ?
« Euh, par contre, je dois te parler au féminin ou au masculin ? »
Cela acheva de le faire rire. Après toutes ces émotions, sa seule préoccupation était de rendre l’ambiance entre eux encore plus confortable en se souciant de préserver sa dignité. Intérieurement Friedrich le remercia du fond du cœur.
« Eh bien puisque tout est dit j’aimerais beaucoup que tu parles de moi au masculin. »
C’était fait. Il n’y avait rien d’autre à ajouter.
« Ah bon tu es sûr ? Tu as vu comme les apparences sont trompeuses mon chou ? Et si Sammy n’était pas celui que tu crois ? Et s’il avait lui aussi des choses à cacher ? Allez, c’est le moment des confidences. Lance-toi… »
Ces voix le faisaient vraiment flipper. Mais elles avaient raison en un sens… Ou pas ? Pouvait-on suivre leurs conseils? Bah, même les illusions maléfiques pouvaient aider sans le vouloir. après-tout elles reflétaient l'état de son subconscient. Une curiosité tout-à-fait normale.
« Puisqu’on en est rendus là, c’était comment avant pour toi ? Et comment tu as fini dans ce trou maudit ? »
Anonymous
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Jeu 7 Mar - 22:44
Comment il était venu là, hein ? SamSock n'aurait jamais cru qu'on puisse un jour lui poser la question, parce qu'il ne pensait pas avoir un jour à rencontrer des personnes qui partageaient le même fardeau que lui. Néanmoins, n'ayant rien à cacher à Friedrich (et ne pouvant se permettre de lui dissimuler quoique se soit, surtout après l'incroyable révélation qu'il venait de lui faire), il s'apprêta alors à lui faire son récit de ses aventures.

Il se tut, cherchant à organiser ses pensées, pendant qu'il sentait comme un pieu d'argent s'enfoncer jusqu'au centre de son cœur. Faire ressortir son ancienne vie de terre lui fut plus douloureux qu'il ne l'aurait cru. Toutes ses bribes du passé ressurgirent d'un coup, et, tel un essaim d'abeille, rappelaient le fleuriste à l'ordre en lui réinsérant tout ce à quoi il tenait, et qui, par conséquent, le faisait souffrir. Tout son combat, sa recherche persistante d'occupations servant à affairer son esprit, ces petits riens auquel il tenait tant pour conserver sa stabilité venaient d'être anéantis en quelques secondes. Ne pas montrer à quel point il fut touché en ressassant tout ce qu'il était lui demanda un effort surhumain, mais il tint bon, et proposa d'abord à son ami de reprendre leur marche, parce que l'idée de traîner ici, dans cet enfer chaotique où le monde entier s'entre-dévorait, ne lui plaisait vraiment pas. Ce-dernier accepta avec concession, le regard braqué sur Samuel pour l'entendre narrer ce qu'il avait à lui dire.

-Alors... Comment te dire... D'abord, sache que je suis fleuriste. Je ne pense pas que tu ais pu le remarquer à travers ce qu'on a traversé, mais bon, voila, comme ça, tu sais. Euh... Alors, en fait, tout à commencé quand...

Ça y est. Il était lancé. Il raconta tout, avec émotion et en faisant parfois de grands gestes. Plus rien n'existait autour de lui et son camarade. Seul comptait ce moment, magique, divin, où ils avançaient l'un à coté de l'autre pendant que lui s'ouvrait entièrement face à l'autre qui écoutait. Tout y passa. Sa vie une fois qu'il avait quitté les études, sa carrière qui commençait à prendre pied, sa rencontre avec Alexandra, ses amis, sa famille... Et enfin, cette soirée de printemps. La fin.

-C'était en mars, -enfin je crois-, on venait de terminer une soirée avec des amis... J'avais... J'avais pris le même chemin que d'habitude pour rentrer à mon appart' -on venait de voir un film-, et là, une fois m'être garé, j'ai traversé le reste du parking qui me séparait jusqu'à chez moi, quand je l'ai vu. C'était un ciel magnifique, brillant d'étoiles et suintant de beauté. Alors, là, je l'ai regardé, plusieurs minutes, sans bouger. J'étais... complètement absorbé.

Il mima l’éther incriminé en faisant comme s'il dépliait une grande carte sur un mur face à lui. Dans ses yeux brillaient les astres dont il décrivait avec forte poésie l'aspect.

-...j'avais eu envie de les toucher du doigt, de les attraper. C'est bizarre, parce que d'habitude, je ne réagis jamais comme ça, tu vois, c'est beau, mais c'est qu'un ciel après tout. Mais ce soir-là, et bien, c'était différent. Je ne sais pas comment l'expliquer autrement ! Donc, alors, je regardais ce ciel, imaginant mes mains se tendre vers ces lumières comme si je voulais les attraper.
Évidemment, j'étais conscient que c'était impossible. Mais d'un certains côté, c'était ça que j'aimais, cette sorte d'envie débile et irréalisable. Je trouvais ça beau et cruel. Bon... C'est alors que là, pendant que je restais immobile, plongé dans mon espèce de jeu... Là...

Il leva les yeux pour dévisager l'azur comme s'il avait devant la plus grande puissance de l'univers.

-J'ai vu une grande lumière. Je ne sais pas trop, mais c'était très fort. C'était grand, majestueux. Infiniment beau mais très effrayant, tu vois ? Et là, ben...

Il baissa les bras alors qu'une expression de grande déception passa sur son visage.

-Je ne sais plus... Je me souviens juste qu'après, j'étais dans une grande tornade... toute violette... C'est impossible, tu me diras, bien qu'il puisse y avoir des siphons qui paraissent bleu à cause de l'eau ou des tempête marrons à cause du sable... Et après, je me suis réveillé étendu sur le pavé de la grande-place... Je crois que c'est tout...

Il allait sans doute continuer, apporter quelques précisions ou juste en rajouter, quand, à ce moment-là, quelque chose d'affreux se produisit.

Dans un grondement sourd, la terre s'ouvrit, et de ses crevasses sortaient des silhouettes humaines à la pâleur excessive, dont la démarche hésitante leur donnait l'allure de zombies décérébrés.

SamSock se figea. Parmi ces étranges arrivants, il reconnut son Alex.
Anonymous
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Sam 9 Mar - 14:04
Hum… Ainsi SamSock était un fleuriste qui s’était fait piéger par l’Esquisse… La tristesse perçant dans sa voix faisait de la peine à Friedrich. Son désir de retrouver les siens et cette Alexandra semblait aussi fort que celui du soldat pour son corps. Oui, ils se soutiendraient afin de récupérer ce qui leur était cher ! Ils déjoueraient cet immense piège attrayant qu’était cet univers de barges.
Que la tempête ait été rose bonbon, verte ou rouge ne l’aurait pas surpris. C’est le monde de l’impossible. Une fois qu’on y a mis les pieds tout est vraisemblable. Et ça n’était pas son genre de créer de simples illusions d’optique. Plutôt des hallucinations atrocement douloureuses, comme celles qui les entouraient.
Tout à coup débarquèrent les zombies. Et Sam semblait les voir, ce qui était vraiment problématique. Soit ils partageaient la même folie, soit ces choses immondes étaient bien réelles. Autrefois ça l’aurait enchanté de pouvoir cogner du zombie, mais là ils interrompaient leur conversation, et ils n’étaient que des rebus d’Esquisse. Il accomplirait donc cette tâche, mais sans son entrain habituel. En plus son camarade semblait comme tétanisé.
Maintenant qu’il y pensait… Certaines des créatures ressemblaient fort à ses amis… Non, ils ne pouvaient pas être là ! Ce n’était qu’une nouvelle ruse. En tout cas SamSock ne semblait pas le comprendre, et craignait de devoir leur faire du mal.
« Vite Sam ! Ce ne sont pas vraiment nos amis qui sont là, en zombies ! Ça n’est qu’un nouveau tour de cet endroit maudit ! Allez viens, on va les punir, pour montrer au propriétaire des lieux qu’on ne se laissera plus abuser par ses ruses ! »
Sans réfléchir aux conséquences, il plongea dans le tas de créatures, le poignard d’émeraude dégainé. Tranchant quelques « potes » au passage, il acheva la fille qui semblait tant effrayer son compagnon.
« Aide moi sinon on ne va pas s’en sortir ! Ce ne sont que des illusions, des répliques de ceux que nous chérissons ! Ils s’en prennent à nous alors ne te laisse pas faire ! »
La frénésie du combat l’emportait. Ils arrivaient toujours, ceux qu’il tuait semblaient revenir à chaque fois. Rien que la fille en était déjà à cinq doubles morts. Cette fois c’était sûr, il ne s’agissait pas de leurs amis. C’étaient des copies vulgaires modifiées au loisir par l’Esquisse. Ni plus ni moins.
« Mais vous allez crever oui ?! »
Ils ne semblaient pas le vouloir en tout cas. Il devait pourtant y avoir un moyen…
La faille ! Oui, c’était de là qu’ils sortaient ! Il fallait la reboucher pour les empêcher de sortir !
« Fais comme moi Sam ! »
Continuant de se défendre, il commença à soulever des cadavres pour les jeter dans le trou. À force, ils allaient bien finir par le boucher. Enfin, il l’espérait.
Anonymous
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Dim 10 Mar - 10:21
Impossible d'agir pour SamSock, il avait trop mal.
Quand son regard rencontra celui de l'abomination qui avait prit les traits de son aimée, il fut tétanisé, de surprise comme de terreur, vidé de toute réaction face à cette chose qui semblait se plaire à le tirailler avec l'être qu'il chérissait plus que tout au monde. Et pendant ce temps-là, cette-dernière avançait, claudicante, trébuchante, dans sa direction, avec un gémissement plaintif et guttural, pire que celui d'une bête. Bien sûr que tout ceci n'était qu'une supercherie. Il avait été le seul à être emporté dans ce tourbillon coloré qu'il l'avait amené ici. Aucun convive, aucun ami de son entourage n'avait jamais subit le même sort que lui. Enfin, il l'espérait. Mais cette vision, cette vision de cauchemar, de celle dont la simple pensée suffisait à lui faire haïr le monde entier de l'avoir transporté ici, cette vision là, était bien trop forte pour lui, trop brutale. Surtout après la conversation qui venait d'avoir lieu. Tant d'émotions contradictoires s'étaient mélangées dans sa tête depuis que lui et Friedrich avaient entreprit de traverser ce champs de bataille, que cette simple tromperie avait de quoi le démembrer.
Que venait-elle faire là ? Pourquoi elle ? Pourquoi maintenant ? Pourquoi ici ? Cette terre souillée par la folie charrissait-elle les cadavres qui hantaient les pensées des gens ? Ou bien était-elle venue d'elle-même, pour lui reprocher ses fautes, pour lui reprocher son absence, sa fuite soudaine du monde réel ? Encore une fois, il se sentit faiblir. Vite, il mit ses mains à sa tête, pour tenter de contenir le flot confus de paroles qui se déchaînait dans son esprit.

"Arrête, Alexandra ! Je n'y suis pour rien ! Non ! Non, ce n'est pas ma faute ! Je n'ai aucun tort, je n'ai rien demandé ! Je ne suis pas ici de mon plein gré ! C'est cette chose, c'est cette Folie qui m'a enlevé ! Il faut me croire, Alexandra, jamais je ne partirais ainsi, je t'aime trop pour ça ! Alexandra... Je te jure que c'est vrai, je te le jure ! Pardonne-moi Alexandra, je ferais tout, tout, pour revenir le plus vite possible à tes côtés ! Je te le promet ! Tout, te dis-je, tout..."

C'est alors qu'un éclair s'abattit sur ses tourments. C'était le poignard de Friedrich, qui donna la mort pour la enième fois à l'un de ces pantins de ténèbres qui s'approchaient de lui. Immobile, le fleuriste le regarda, comme émerveillé, restant subjugué par cette ferveur guerrière qui l'animait, et ce, peu importe les évènements. Il était vraiment très fort, pour oser se défendre comme ça, en dépit de tout ce qu'il avait subit avec la perte de son corps, cette violation de son être que l'Esquisse lui avait adressé... Un profond sentiment d'admiration l'envahit. Friedrich était pour lui l'incarnation de la force et du courage. Continuer de remuer,  et de se battre, dans cet état. Avec ce corps. Avec cette jupe ! Et avec quelle fierté combattive ! Chacun des gestes de son ami se voyait infliger la mort. Plus qu'un affrontement, Samuel y voyait comme une danse. Une danse macabre, comme ses opposants, mais une danse malgré tout. Il virevoltait avec ses cheveux blancs, en faisant fi des visages et des souvenirs pour se concentrer sur sa survie. Et SamSock ne le vit pas tout de suite, mais il faisait également cela pour le protéger. Il empêchait leurs assaillants d'avancer, et se fendait de gauche à droite pour ne pas en laisser un seul approcher du fleuriste, qui lui, pendant tout ce temps, se laissait déborder par ses interrogations. Il en eut honte. Son regard se tourna vers la créature noire qui était la plus proche de lui. Son expression déformée par une pâleur cadavérique, et un état de décomposition fort avancé, lui retirait toute ressemblance avec le groupe de pairs qu'il avait eu l'habitude de cotoyer. Etait-ce seulement un homme, ce rejet de la nature qui se trainait dans sa direction ? La réponse éclata alors qu'il fronça les sourcils: "Non !"

Il s'accroupit alors, et ramassa une pierre. Plutôt imposante, ce roc avait l'envergure d'un petit ballon et n'était donc pas bien difficile à porter. Il épousait plutôt correctement la forme de la main de Samuel, qui le prit bien en main, avant de cruellement dévisager la chose. Alors, là, il céda. Cela fit comme un petit bruit dans sa tête. Crac. De sa position raide et passive de piquet, il termina en pleine course, se jetant sur la monstruosité avec tant d'entrain qu'on aurait cru qu'il allait lui rentrer dedans. Et c'est ce qu'il fit. Renversant sa cible et la mettant à terre, il profita ensuite de son manque d'agilité et de réactivité pour aligner bien son coup, avant d'abattre de la façon la plus impitoyable qui soit, le rocher sur la tête de son ennemi, qui explosa dans une orgie de sang et de pétales de roses.

-"Et sa tête implosa, comme un fruit trop mûr..." Cita-t-il avec un ton grinçant des plus sinistres.

Mais ce n'était que le début de la fin. Maintenant possédé par sa soif de sang, SamSock continua son affreux petit manège, bousculant, cognant, écrasant son arme sur le crâne si frêle de ses victimes. Il y prenait un plaisir terrible, un plaisir sadique et fou. C'était cela. L'espace d'un instant, il avait abandonné son humanité et laissé loin derrière lui ses sentiments pour se concentrer uniquement sur sa puissance bestiale. Et c'était dingue à quel point cela lui faisait un bien fou ! Ses yeux avaient maintenant prit la même couleur que ses mains, et alors qu'il achevait le dernier cadavre, il ne put remarquer tant il était dans le feu de l'action, ce rouge vif qui s'était maintenant largement étalé sur ses habits. Ce n'est qu'en jetant le dernier zombie dans le vide (en hurlant bien fort: "Allez tous crever en enfer !") qu'il prit conscience de ses actes. Il éclata d'un rire, sardonique, railleur, tonitruant et mesquin, presque triomphant, alors que l'instant d'après, il tombait à genoux, sa vue fixée sur ses paumes, devenues tremblantes et carmins.

-Putain, Friedrich... Qu'est-ce-qu'il vient de se passer ?

Anonymous
Invité
Invité
Sam 16 Mar - 13:07
SamSock avait fait une rencontre avec lui-même, voilà ce qui s’était passé.
Laissant son instinct le guider, ne pensant plus à rien, il s’était jeté dans la bataille comme un homme. D’un simple caillou, il avait fait une arme redoutable. Ce n’était pas de la folie, c’était de l’art. L’art du combat, enfoui en chacun de nous lorsque sa vie est menacée. Il avait traité Friedrich comme un vrai camarade, livrant bataille à ses côtés en faisant fi de son apparence. L’un l’autre, ils s’étaient prouvé leur valeur.
Plus qu’une rencontre avec leur propre personne, ils avaient resserré leurs liens dans ce combat. Car oui, guerroyer peut permettre de mieux connaitre les personnes qui nous entourent. Chacun, dans son style a sa personnalité. Et c’est en les unissant sur un champ de bataille que l’on peut voir si deux hommes sont réellement des camarades.
Dans le fleuve de la violence, SamSock n’avait pas seulement tabassé des zombies. Il avait secouru Friedrich quand il en avait besoin et vice-versa. C’était un travail d’équipe. Digne d’une vraie unité de combat. Sils avaient été dans le monde réel, notre ex-soldat lui aurait proposé de devenir militaire. Enfin, si tel avait été le cas ils ne se seraient peut-être jamais rencontrés…
Oui, décidemment cet endroit offrait une vraie introspection. Le genre de choses qui plaisaient à Fried dans l’armée. Pouvoir se découvrir par le combat, savoir ce que l’on vaut.
« Bah, on a réussi à se débarrasser de ces saloperies. Une bonne chose de faite, tu as ça dans le sang Sam ! »
Mais c’est alors que les hallucinations revinrent. Elles étaient là, souriaient niaisement, silencieuses. Elles n’avaient pas abandonné, oh non ! C’était juste qu’un sourire bien vicieux sans aucune parole pouvait faire plus d’effet qu’un discours ressassé pas mal de fois.
Toutes des poupées, semblant dire « viens jouer avec nous », mais des poupées gothiques, laides et sans aucune chaleur. Non pas que les vraies poupées dégagent quelque expression chaleureuse d’ailleurs. Il n’avait jamais compris comment les gamines pouvaient jouer avec ça sans faire des cauchemars. Surtout en porcelaine, quelle horreur !
Et elles le savaient, c’est pour cela qu’elles se manifestaient. Elles voulaient le faire craquer, qu’il leur hurle d’aller se faire voir en enfer, ou d’autres choses aussi sympathiques.
Il le comprenait, et il n’était pas dupe. Rirait bien qui rirait le dernier.
« Allez viens Sam, il est temps de s’en aller d’ici. »
Le prenant par le bras, ils continuèrent ensemble leur avancée pour échapper à la folie. Ou bien sombrer plus encore...
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