[Quai n°3] Muet dans le silence. (/!\ Solo)

Anonymous
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Sam 23 Jan - 22:36
Et il s'était retrouvé seul, perdu dans le noir de cette gare disparue sous la poussière et la surface. Il regardait tout autour. Rien. Ou plutôt, plus rien. Il marche, silencieusement, et, de toute façon, il n'y a pas un bruit. Il se met assis sur le bord du quai, devant les rails. [...] Reprenons depuis le début. Il vient de perdre la parole dans cette maison qu'il avait exploré, avec Alev et toi. Ils avaient décidé de partir, un peu précipitamment. Ils avaient raflé plusieurs objets, et il avait choisi de prendre une paire de lunettes, une épée, une longue robe, et un crayon, et il ne sait pas ce qu'Alev et toi avez pris — il ne regardait déjà plus. Il souhaitait cacher. Se cacher. Il enfila cette longue robe, venant probablement d'une secte à présent disparue, et son rouge le rassura. Personne ne verrait les blessures. Personne ne verrait les fissures. Personne ne verrait. Personne. Il essayait de fuir sa tristesse, fuir son mutisme, fuir son désespoir. « Fuyons », avait-il dit un jour brumeux. Il n'arrivait plus vraiment à bien marcher. Il n'arrivait plus vraiment. Il n'osait plus te regarder. Il n'osait plus. Il était muet, avait du mal à respirer et à avancer. Il ne voulait plus que se coucher et attendre. C'est comme si le monstre lui avait pris toute son énergie. C'est comme si. Mais ce n'est pas comme si. Sa maladie recommençait à le ronger. Cette partie, cet instant peut-être, ne semblait qu'être un rêve. Un rêve bleu, mais gris, où il avait pu tranquillement vagabonder, voir, découvrir, ressentir, vivre. Mais c'est fini. Il n'y a pas, non, plus de place pour le bonheur dans ce monde. C'est fini. Et que faire, maintenant que plus rien n'est à vivre ? Il n'a plus la force, de toute façon. Il avait prétexté une envie de retourner voir quelque chose, et avec un bout de papier, t'avais dit qu'il allait revenir. Bientôt. Bientôt ? Tu lui avait souri, certainement, il ne s'en rappelle plus vraiment, et il était parti de son côté, seul, portant quelque chose comme de la douleur, ou de la mort, sur le dos, avec une expression de tristesse sur son visage, comme si le temps venait de s'arrêter, comme si tout s'était arrêté et que c'était trop, qu'il ne pourrait jamais s'en remettre. [...] Un trou se dressait face à lui, et il entrait dedans, tirant cette délicate robe écarlate par-dessus les gravats. [...] Et le voilà dans ce lieu sourd, triste, abandonné. Il se disait que peut-être il irait faire un tour de ce lieu. Mais il n'y a personne. Tant mieux, d'un côté, parce qu'il pourrait goûter au calme, mais, d'un autre côté ... Non. Il ne faut pas que quelqu'un le trouve. Sa respiration est saccadée. Il manque de tomber une, deux, peut-être trois fois, mais il arrive à tenir debout. Finalement, il s'allonge sur le dos, s'étends à terre, ferme les yeux, pense, oublie.

Résumé:


Dernière édition par Titus le Mar 16 Fév - 14:00, édité 1 fois
Anonymous
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Mar 16 Fév - 13:59
Les fissures grandissaient, s'étendaient dans le silence obscur. Il s'était abandonné comme ce lieu était perdu dans les tréfonds de ce monde. Plus aucun son. Plus personne. Il croyait entendre des choses, mais non. Des larmes coulaient. C'est ce qu'il pensait, en tout cas. Il n'était pas sûr. Plus sûr. Des petits filaments de son existence s'envolaient et disparaissaient. Qui était-il, déjà ? Il se rappelait avoir eu une existence, avant ce drame, cette tragédie. Mais bon, elle a disparu, comme tout le reste. Il se souvenait avoir attrapé ce nom — Titus — dans les méandres de son esprit, car c'était une des pièces qu'il préférait. Il était couché sur le sol, serrant fort, fort, fort, cette robe sombre et déjà un peu tâchée de sang. Il souffrait. Peut-être. Qu'est-ce que ça pouvait faire, maintenant ? De toute façon, il était voué à mourir. Dès le premier jour. Dès que la fissure avait commencé. Il ouvrait les yeux, délicatement, car ça faisait longtemps qu'ils étaient fermés. Il essayait de prendre quelque chose avec sa main. Mais il n'avait plus de main gauche. La fissure s'était déjà accélérée. Elle l'engloutissait. Elle le prenait, et il n'allait jamais pouvoir remonter, revivre. Pourtant, il le sentait, il le voulait. Cette flamme. Mais comment faire ? Il n'avait déjà plus qu'une main, il ne pouvais plus parler. Il se releva, lentement, une éternité eut le temps de passer deux fois qu'il réussit à se mettre debout. Il chancela, manqua de tomber, mais resta debout. Il observait les alentours. Des ruines ... comme son existence. Mais soit. Il se faisait du mal, mais soit. Il fallait revivre. Il ne pouvais pas abandonner. Ça criait à l'intérieur de lui-même. Ça se souvenait de quelque chose, au fond. « T...ca, je crois q.. j'ai ..vie d'explorer ce monde, a.... de dis.....tre. » Les mots étaient flous. Il s'était toujours caché derrière les mots, et voilà qu'il ne pouvait même plus leur faire confiance : c'était bien le moment d'éprouver du soupçon. Il marchait, mis ces lunettes qui firent apparaître devant lui un monde coloré. Il ne devait pas te décevoir. Il ne le voulait pas. Il voulait revivre, pour toi. Il se souvenait d'une nuit, où il s'était adressé à toi alors que tu dormais, et qu'il t'avait dit. « Je crois que je t'aime. »

Résumé:
Anonymous
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Sam 20 Fév - 0:00
Pourquoi tout est à l'arrêt ? C'est ce qu'il essayait de comprendre. Des salles vides, des valises laissées là, des couvertures sur les bancs, ... Plus une âme qui vive. Il essayait de voir aussi loin que possible avec ses lunettes colorées, mais pas de wagons, pas de passagers, personne. Il hésitait à avancer : ne risquait-il pas de se perdre ? Il vit une petite pièce, à l'écart, près des escaliers censés remonter. Il entra et vit des écrans noirs disposés sur un mur. Sur les neuf, quatre grésillaient. Un bureau avec des boutons se trouvait juste devant. Il s'assit sur un des sièges et tourna un peu. Il avait mal à la tête. Probablement le son que faisaient ces écrans ? Il vit un bouton rouge « on/off » et appuya dessus. La lumière vint. Un des écrans s'alluma et on pouvait voir le quai où il était juste avant. Il pouvait enfin y voir plus clair. Une grille des horaires se trouvait sur une des tables de la pièce. Il s'approcha, et souffla dessus pour éparpiller cette pesante poussière. Titus se pencha dessus.

    En direction de :
    Manoir — Lever du jour / ○○○○○○○ / •••
    Phare — Lever du jour / ○○○○○○○ / ○○○○ / •••
    Boulangerie — ○○○○○○○○○ / ○○○○○○○
    ○○○○○○○○○○○○○○ — Sur réservation
    ○○○○○○○○○○○○○○○○○○○○○ — Sur réservation
    ○○○○ — Sur réservation
    ○○○○○○○○○○○○ — Sur réservation


La plupart des horaires et des lieux étaient illisibles. Il connaissait le Manoir et le Phare, mais jamais n'avait-il entendu parler d'une Boulangerie, où de ces quatre autres lieux. Peut-être l'un d'eux menaient à la Base ? Y-avait-il des lieux que les dessinateurs ne connaissaient pas encore ? Il enroula la grille, en pensant à la ramener à la Base pour, peut-être, qu'on se mette à explorer cette gare, et qu'on trouve de nouvelles choses. Il décida qu'il n'allait pas repartir les mains vides, et se mit à chercher des objets qui sembleraient utiles, en mettant le tout dans une valise : un paquet de mouchoirs, un porte-monnaie rempli de petites pièces, une carte et un paquet de bonbons. Il prit ensuite la valise et se décida à revenir plus tard. Pour l'instant, son devoir était de ramener tout ça — avec ses trouvailles de la Maison — à la Base. Il entendit alors un éclair et court vers le quai. Un wagon sacrément vieux semblait l'attendre. Il restait sur ses gardes et décida de monter dedans. Les sièges étaient d'un rouge écarlate. Il s'assis sur l'un d'eux et celui-ci se mit en route aussitôt, vers le lointain.

Résumé:
Folie d'Esquisse
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Folie d'Esquisse
Ven 25 Mar - 22:33

Titus est à peine averti par un maigre tremblement. Quelques poussières en mouvement sur les beaux sièges écarlates aux accents usés. Une vague impression de bouger, dans le silence le plus total - dans ce vacarme qui n'accompagne pas les mouvements des roues, ni celui du seul train au départ.

C'est seulement lorsque les poussières s'accumulent et que le mouvement se prolonge que les premiers grincements apparaissent. Stridents, aigus, perçants.
Le son se réveille nonchalamment de son long sommeil, alors même qu'il est impossible de discerner ce qui se trouve à l'extérieur. Des galeries ? Des tunnels ? Où cela va-t-il ? Cela va-t-il quelque part ?

Aucune information sur les écrans censés les donner.
Aucun billet pour les remplacer.
Aucun contrôleur pour tout indiquer...

Alors où vas-tu, Titus ?

Sans doute l'ignores-tu un moment qui peut te paraître long - mais que dit-on de la notion de temps, ici ? -, jusqu'à ce que les vibrations des sièges s'arrêtent de nouveau. Les grincements sont toujours là, mais ils murmurent au lieu de parler et s'amenuisent pour marquer ce qui semble être désormais une évidence.

Le wagon s'est arrêté. En sortant, tu verras cet étrange chemin dessiné sur le sol, grâce à l'éclairage sommaire fourni par les lucioles mécaniques qui tourbillonnent autour de toi.

Et tu le verras, lui aussi...
Le grand mur qui te barre la route, et dans lequel ton véhicule semble s'être heurté, créant une fissure à l'intérieur.

Vas-tu cesser ton voyage pour découvrir ce qu'il y a de l'autre côté ? Ou bien explorer la galerie sinistre, questionner le chemin de fer et tenter de faire dériver le chemin pour continuer ce voyage sans destination ?

Voilà qu'Elle semble te le souffler... Profite-en, c'est peut-être ta seule halte.





(Merci à Ara' pour la super signature ♥)
Anonymous
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Sam 26 Mar - 15:51
Qu'est-ce qu'il allait faire ? Titus s'était relevé, avait contemplé la trace dans le mur, les lucioles autour de lui, le chemin de fer qui semblait s'étendre à l'infini, et il pensait à des choses bien anciennes, qui venaient de si loin, si loin, que tout cela était flou. Il ne savait pas vraiment quel choix était le meilleur. Chaque chose aurait une conséquence. Faut-il choisir ce qui est le meilleur maintenant ou le meilleur après ? Doutes et hésitations. Il avait toujours rêvé d'explorer ce monde ... mais il ne voulait pas être en danger. Et il n'avait pas vraiment envie de choisir au hasard, car les choix faits aux hasards témoignent d'un degré de liberté très bas, dixit un de ses philosophes « favoris ». Ceci dit, il trouvait l'atmosphère pesante, mais ces petites lucioles qui virevoltaient librement lui réchauffaient un peu son cœur meurtri. Il se prenait à rêver d'une existence « libre » où il pourrait voler sans contraintes, sans qui et quoi que ce soit pour l'en empêcher, le retenir, le rendre prisonnier d'un abysse noir et sans fond, celui de la vie humaine. Titus commençait ainsi à se perdre dans des réflexions poétiques et philosophiques. Il considéra pendant un long moment le chemin à prendre. Et finalement, il décida d'entrer dans la fissure, comme il s'était échappé de la surface, souhaitant continuer à rêver et vivre, ne serait-ce qu'un court instant.

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