[Dortoir] Un réveil brutal [LIBRE]

Anonymous
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Lun 10 Mar - 12:31
Courte description du dortoir:

Dur réveil pour Ziza. Dans tous les sens du termes. Parce qu'elle fut sorti du sommeil par le bruit causé par une immense boulette de viande s'écrasant à côté de la base, par les cris des objets farouches... Et parce qu'elle dut enfin admettre qu'Esquisse n'était pas un monde tout rose. Peut-importe s'il y avait des étoiles de mer ou non. Elle avait essayer de l'ignorer cette nuit-là, mais elle n'avait plus le choix aujourd'hui.

Ziza avait toujours joué à la petite fille mignonne, naïve et insouciante qui arrivait dans un monde magique, coloré et pétillant. Elle s'était bâti une armure contre la réalité faite de rêves. Elle s'était forcée de faire de sa vie un conte de fée, "la petite fille et les étoiles de mer" n'était-il pas un bon titre ? Aujourd'hui elle retirait son masque. Du haut de ses douze ans, elle faisait face à la vie. Les rideaux se sont déchirés, la scène s'est brisée. Il ne reste plus que les acteurs aux costumes délabrés et à la mine lugubre. Pour la première fois depuis longtemps, Ziza pleura. Vraiment. De vrais sanglots, pas des larmes de fillette capricieuse. Elle criait contre l'Esquisse, elle hurlait contre la vie. Elle en avait assez.

Elle se roula en boule sous la couverture, la respiration haletante et les yeux rouges. Pourquoi tout rêve devait-il finir par se transformer en cauchemar ? Elle voulait juste une pause, un répit, le temps de reprendre son souffle. Elle voulait se rendormir pour tout effacer. Elle voulait rentrer chez elle.

Résumé:
Anonymous
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Jeu 27 Mar - 12:17
Syren acheva de démêler un nœud avec une fourchette. Drôle de brosse à cheveux, mais tant que cela marchait…. Elle pencha la tête sur le côté, passa une main dans sa chevelure noire, et observa son reflet dans le couvert. Bien. Elle était de nouveau présentable. Plus de sang vert. Plus de poussière. Cela lui avait pris une bonne partie de la nuit, mais elle avait pu tout nettoyer. Trous reprisés, cheveux lavés, et écorchures bandées. À défaut de pansements, elle avait utilisé de simples bouts de tissu. Mais cela faisait l’affaire. Et ce n’était pas une première. Syren glissa la fourchette dans la poche destinée à son couteau (dans son dos, à l’intérieur de ce qui ressemblait à la ceinture de sa robe, cachette inventée il y a bien longtemps, puisqu’exhiber une lame en pleine rue semblait mettre les gens mal à l’aise), et se remit en route.

Elle arpentait les couloirs sans trop se soucier de la destination. Un bruit relativement cataclysmique avait mis fin à son sommeil, et comme bon nombre de personnes, probablement, elle avait décidé d’aller voir. Encore fallait-il sortir pour ça. Mais la sortie viendrait à elle bien assez tôt. Syren marchait donc tranquillement dans la Base, aussi calme que l’on pouvait humainement l’être. Jusqu’à percevoir un son particulièrement désagréable.

Celui des pleurs désespérés d’un enfant.

Syren se figea, les pupilles écarquillées l’espace d’un instant, avant que son corps ne se remette en marche, et ne rejoigne la source du bruit.

La jeune femme s’arrêta au pied du lit, ses yeux verts fixés sans un mot sur le corps tremblant dans les couvertures. Elle tira d’un geste assuré sur le morceau de tissu, l’envoyant rejoindre le sol sans autre forme de procès. Son regard se posa sur la forme découverte. Sur la petite en pleurs.

▬ Pleurer ne sert à rien.

Dans sa voix habituellement neutre et douce s’était glissé un éclat de dureté. Et ses yeux sans reflet s’étaient brièvement illuminés.

Oui. Pleurer ne servait à rien.

Jamais.


Spoiler:
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Jeu 27 Mar - 21:34
Il faisait chaud ici. La tiédeur de la couette était réconfortante, comme un cocon douillet. Ziza avait l'impression d'être à l'abri. Elle allait bientôt se réveiller de se long rêve et elle irait au collège, comme d'habitude. Ses parents seraient là et elle leur raconterait son cauchemar. Puis ils en riraient tous ensemble...
Pourtant, le flot de larmes ne s'arrêtait pas. Comme si toute la douleur que Ziza avait gardé en elle jusqu'à maintenant avait décidé de se transformer en eau et de jaillir. Une triste fontaine.

Le grincement de la porte se fit entendre. Ziza s’enfonça encore plus au fond du lit. Elle ne voulait pas être surprise en cet instant de faiblesse. Elle ne voulait pas que quelqu'un vienne la déranger. Elle ne voulait pas être consolée. Elle voulait juste rester seule. Pleurer.
La personne qui venait d'entrer ne partageait pas son avis apparemment. La petite fille entendait ses pas, elle s'approchait.

Lumière.

Elle avait tiré la couverture d'un grand geste. Ziza se sentait aussi vulnérable que si on l'avait mise à nue. Elle dévisagea timidement la jeune femme qui venait d'entrer. Alizée ne l'avait jamais vue auparavant. Peut-être était-ce une ancienne ? Ou au contraire une nouvelle arrivante ? Elle était plutôt jolie, avec ses longs cheveux noires et sa peau claire. Elle portait une robe, apparemment reprisée et était couverte de légères écorchures. Mais ce détail n'était pas surprenant ici.
Elle lui lança un regard dur. Un regard brut qu'on adresse généralement pas aux enfants. Ziza n'était plus une enfant.

- Pleurer ne sert à rien.

Juste ces mots. Et les larmes s’arrêtèrent soudainement de couler, comme un robinet qu'on aurait brusquement fermé. Ziza avait les yeux rouges, le nez bouché et la respiration haletante. Il n'y a que dans les films que les larmes vous rendent beaux. La petite fille devenue grande se redressa. Elle sécha ses larmes.

- Que puis-je faire de plus ? Les faux sourires ne changent rien non plus.

Elle soupira.

- Strictement rien.

Résumé:


Dernière édition par Ziza le Mar 19 Aoû - 0:41, édité 1 fois
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Ven 28 Mar - 0:04
Ah… Mal à la tête… C’est ça, de ne dormir que très peu, dans une position inconfortable en plus. Et d’être réveillé par un fracas douteux. Assis contre la porte. Il fallait bien que quelqu’un prouve qu’il n’y avait pas que des bras cassés, ici, non ? Enfin, jusqu’à ce que je m’endorme… Hem. J’espérais que personne ne m’avait vu. J’étais suffisamment risible comme ça, dans cette apparence… Je ne ressemblais définitivement à rien. Je levai le regard au plafond. Cet endroit filait la chair de poule, quand même. Tout était si froid… Visiblement, c’était quand même plus sécurisé que dehors mais…
Des pleurs.
Des pleurs enfantins.
Alerte ! Aleeerte !
Je me relevai d’un bond et entre en trombe dans le dortoir. Là. Oh, c’était la gamine de l’opéra, celle qui était si joyeuse… Et l’une de ces hideuses créatures, erk. Qui lui avait retiré sa couverture, soit dit en passant. Rien que pour ça, j’avais envie de la frapper. Et elle d’ajouter :

« Pleurer ne sert à rien. »

Hn. Remarquable spécimen. Et dire que certains pensaient que les femmes étaient plus aptes à élever des enfants ! Je vous jure… La petite se releva, séchant ses larmes. La pauvre…  Je m’avançai  lentement, en faisant bien attention de ne pas toucher l’hideuse créature aux cheveux noirs, puis m’assis à côté de l’enfant. Passant un bras qui se voulait réconfortant autour de ses épaules, je dis :

« Tu peux pleurer, si tu le souhaite. Personne n’a le droit de juger ça – je toisai l’espèce de corbeau un instant avant de reprendre – Et ceux qui se le permettent sont des incapables. Autant se lâcher, ça ira mieux après. Non ? »

Qui sait, peut-être que la chose allait comprendre qu’elle n’était qu’un parasite ici ? Enfin. J’en demandais sans doute trop, vu le mode de pensée de l’individu. Je me contentai de sourire à la gamine.

Résumé:
Folie d'Esquisse
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Mer 2 Avr - 13:22


Soudain, au beau milieu de la conversation, une sonnerie retentit.. Elle était semblable à l'alarme de la veille, mais plus douce, plus apaisée, et surtout moins puissante. Ne proviendrait-elle pas par hasard du carnet que Ziza garde sur elle ?







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Mer 2 Avr - 19:19
Tout au loin, Syren entendit comme un déclic. Et, pour la première fois depuis longtemps, elle balaya le vouvoiement, et laissa quelques sentiments affleurer à la surface.

▬ Mais tu peux te battre. Et avancer.

Puis tout se brise, un intrus se présente, et intérieurement, la jeune fille recule.

Aussitôt, la lueur dans ses yeux verts disparait, et le masque se remet en place, sans que nul n’ait conscience des remous qui avaient agité son cœur. Plus neutre que jamais, Syren contempla la nouvelle arrivée, et la petite forme qu’elle tenait dans ses grands bras. Ses mots étaient désagréables, comme une série de fausses notes, qui perturbaient sa calme mélodie. Elle se détourna de l’adulte, pour revenir fixer l’enfant. Elle s’approcha, fouilla dans sa poche, et sans effleurer une seule fois l’autre personne, glissa entre les doigts de la petite la fourchette qu’elle avait utilisée pour ses cheveux. Elle pointa son index vers sa chevelure un peu ébouriffée.

▬ C’est emmêlé. Il faudrait les brosser.

Et de nouveau, elle s’éloigne, fait un pas sur le côté, se penche à l’oreille de celle qui se prétend grande personne.

▬ Vous ne devriez pas la materner ainsi, souffla-t-elle à Kim de sa voix froide. Le Monde ne le fera pas, lui.

Elle ferma les yeux un instant, plongée dans de désagréables souvenirs, puis sur un bref signe de tête, quitta la pièce. Syren n’avait pas entendu l’alarme, son attention toute accaparée par un tentacule noir qui s’ébrouait dans le couloir. Elle porta la main à son dos, et poursuivit cette nouvelle petite noirceur, sans un regard en arrière.

Spoiler:
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Lun 21 Avr - 21:53
Ziza était toujours assise sur le lit. La jeune femme était toujours près d'elle.

- Mais tu peux te battre. Et avancer.

Avancer. Ce mot lui parut bien ridicule face aux horreurs de la vie. L'image d'un oiseau se débattant dans une flaque de pétrole lui vint à l'esprit. Dépense futile d'énergie. Résultat identique. Une fois qu'on est pris au piège, il est inutile de vouloir se battre. On ne fait que s'enfoncer.

- Avancer ? Se battre ? Futile. J'ai déjà essayé d'avancer ! J'ai joué l'aveugle qui avance tout droit ! Celle qui sent les choses mais ne préfère pas les voir ! J-je... C'en est trop.

Alors qu'aucune personne ne s'y attendait, une nouvelle personne entra dans la pièce. C'était la jeune femme malpolie aux cheveux roses de la dernière fois, celle qui était dans l'Opéra hier. Elle s'assit à côté d'Alizée et passa un bras autour de ses épaules. Ziza appréciait le geste. Cela faisait si longtemps qu'elle n'avait pas eu ce genre de contact. Sa mère lui manquait. Leur relation s'était dégradée depuis qu'elle vouait ce culte aux étoiles de mer. Elle aurait voulut la voir et s'excuser. Le temps s'écoulait-il de la même manière ici que là-bas ? Peut-être qu'ici le temps passait au ralenti... Ou en accéléré... Enfin, pour s'en rendre compte il aurait fallu pouvoir sortir de l'Esquisse. Ce n'était pas gagné.

- Tu peux pleurer, si tu le souhaite. Personne n’a le droit de juger ça. Et ceux qui se le permettent sont des incapables. Autant se lâcher, ça ira mieux après. Non ?

Les mots étaient réconfortants. Ceux de la jeune femme en vert était durs, mais vrais. Ceux-ci l'étaient également, mais sonnait plus doux. Ziza posa sa tête sur l'épaule de la jeune femme en rose. Elle venait de se réveiller mais avait sommeil. Pleurer fatigue.

La femme en vert, elle, n'appréciait pas ses paroles. Elle sortit une fourchette de sa poche -pour une raison inconnue- et s'adressa à la nouvelle arrivée, désignant sa chevelure.

- C’est emmêlé. Il faudrait les brosser.

Puis soudainement, elle se leva, murmura quelque chose à l'oreille de la femme sans que Ziza ne puisse l'entendre, puis quitta la pièce.
Ziza était étonnée, mais ne protesta pas. Ne jamais se mêler des embrouilles entre filles.

- ... Vous pensez qu'on pourra sortir d'ici un jour ? Que je pourrai les revoir ? ... Revoir ceux qui comptent pour moi...

Elle avait murmuré la dernière phrase, elle craignait la réponse de la femme. Elle ne savait pas si elle était là depuis plus longtemps qu'elle ou non. Elle en avait vu des gens, pourtant. Mais elle ne les avait pas tous revu. Le garçon avec qui elle avait combattu le donut géant et bien d'autres... Où étaient-ils désormais ? Étaient-ils en vie ? Ziza préféra cesser de se tourmenter l'esprit, et continua la discussion avec la jeune femme.

- Au fait, je m'appelle Ziza. Je crois que j'ai douze ans et que je suis née... en France ? A vrai dire, je ne suis plus sûre de rien.

Une sonnerie retentit soudain. Une sonnerie comme un téléphone, si bien qu'elle aurait presque attrapé la première banane fuchsia qui trainait par là et demandé "Allo ?". Mais il n'y avait pas de bananes (et c'était bien dommage). En fait, ça venait de son carnet. Du carnet vert pomme qu'elle avait trouvé hier. Ziza le prit dans ses mains et l'ouvrit. Elle avait oublié qu'il était fermé auparavant. Mais cela importait peu désormais vu qu'il semblait ouvert. Logique esquisséenne me direz-vous.

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Folie d'Esquisse
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Lun 21 Avr - 23:27


La sonnerie cessa à l'instant même où Ziza s'empara de son emetteur. À l'intérieur du carnet, une nouvelle page semblait avoir été rajoutée juste après la seconde.

Carnet a écrit:Cher Mr G.,

En raison des récents évènements, nous sommes contraints de vous contacter via Carnélium - vous ne pouvez pas l'avoir égaré, n'est-ce pas ?
Le dîner d'hier était succulent et il convient en préambule de vous féliciter pour votre erreur astronomique qui a failli causer votre perte - la tartine sur la confiture, vraiment. Heureusement que rien ne semble avoir inquiété nos chers invités, et qu'ils ont d'autres mammouths à fouetter pour l'heure.
C'est justement tout l'ennui ; nous allons devoir salir nos chaussons à dentelles pour sauver nos vies et notre garde-manger.. En conséquence, je vous somme de traîner vos phallanges et les mains qui vont avec jusqu'au jardin où vous arroserez les fleurs fushias, ferez trois tours sur vous-même et presserez la rose cyan. Quelqu'un est déjà en train d'appliquer l'étape 1, il ne vous reste plus qu'à actionner la seconde afin de nous débarrasser de tous ces objets gênants.

Bien entendu, le tout sans vous faire repérer.

Mr P.
NB : Je ne m'appelle toujours pas Pépito, mais s'il vous en reste je suis preneur.
NB2 : Au passage, vous devriez utiliser la fonction Carnédex au lieu de chercher les tunnels secrets à la main. (vous êtes ridicule sur les écrans de surveillance)






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Mar 22 Avr - 18:14
La créature aux cheveux noirs se penche vers moi, me soufflant qu’il est inutile de materner la gamine. Je me contente de l’ignorer. Non mais, de quoi je me mêle ? Un peu de douceur dans ce monde de fous, c’était trop demander peut-être ? Sale truie. Enfin bon, la voilà qui part maintenant. Bon débarras ! Désormais, je peux consoler la petite tranquillement, sans qu’une mégère à la mentalité douteuse ne vienne me déranger. Ah, elle a posé sa tête sur mon épaule… Trop mignonne. Pourvu qu’elle ne grandisse jamais ! Enfin, elle parle :

« ... Vous pensez qu'on pourra sortir d'ici un jour ? Que je pourrai les revoir ? ... Revoir ceux qui comptent pour moi... »
« J’en suis persuadé. On trouvera une solution. »

Évidemment qu’on allait sortir ! Il est hors de question qu’on reste ici plus longtemps, à pourrir dans ce trou à rat. Ce n’est pas un monde pour elle, encore moins pour moi. Il faut absolument qu’on rentre à la maison. Moi… Tout ce que je demande, c’est de retrouver mon corps d’origine. Je n’ai pas d’amis. Je n’ai jamais eu l’intention d’en avoir. Que les autres en aient si ça leur chante ! Moi, je n’en veux pas, point barre. Mais si ça pouvait aider cette gosse, alors je lui souhaitais de les retrouver.

« Au fait, je m'appelle Ziza. Je crois que j'ai douze ans et que je suis née... en France ? A vrai dire, je ne suis plus sûre de rien. »
« Je te comprends, je pense qu’on est tous un peu paumés par ici… Moi c’est Kim Ji-Sung. J’ai vingt ans et je suis né en Corée du Sud, en tout cas, c’est la seule chose dont je suis sûr. Ah, et l’autre chose dont je suis sûr aussi, c’est que j’étais un garçon, avant. Je sais que c’est difficile à croire mais… Voilà, j’ai dû changer de corps en arrivant. »

Je lui fais un sourire gêné. Elle va sûrement me prendre pour un dingue, c’est sûr… Enfin. Il y a tellement de gens bizarres ici (du moins, pour le peu que j’ai vu) que ça ne doit pas l’étonner plus que ça, non ?

Soudain, une sonnerie. C’est son espèce de carnet, là. Il s’est ouvert tout seul ? Sans plus attendre, je lis le message. Visiblement, il est adressé à l’abruti qui a gâché notre repas d’hier. Mais c’est Ziza qui l’a trouvé. Qu’est-ce que c’est que cette histoire de fleurs ? Je relis. Ah, d’accord. C’est censé nous protéger contre les objets qui nous attaquent. Comme le message vient d’apparaître, ça veut peut-être dire qu’on est pris d’assaut, en ce moment-même ? Je dis à Ziza :

« Tu as vu ce qui est écrit ? Il faudrait qu’on aille faire ce qu’il nous dit, non ? Je sais pas si c’est une blague, mais, on sait jamais… »

Peu importe si ce message est un canular ou non. Il faut que je protège cette gamine, même si je suis méfiant envers les types du même genre que celui d’hier… Je me lève et lui tend la main :

« On y va ? Ou tu préfères rester ici ? »

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Mer 23 Avr - 21:37
La femme en rose lui répondit.

- Je te comprends, je pense qu’on est tous un peu paumés par ici… Moi c’est Kim Ji-Sung. J’ai vingt ans et je suis né en Corée du Sud, en tout cas, c’est la seule chose dont je suis sûr. Ah, et l’autre chose dont je suis sûr aussi, c’est que j’étais un garçon, avant. Je sais que c’est difficile à croire mais… Voilà, j’ai dû changer de corps en arrivant.

La femme en rose s'appelait Kim et... était donc un homme ? Ziza avait entendu parler des gens victime des tempêtes, qui changeait apparence ou encore des personnes qui subissait des changements à leur arrivée. D'ailleurs, n'était-elle pas blonde aux yeux bleus il y a longtemps ? Elle avait complètement oublié ce détail... Elle hocha la tête, afin de montrait qu'elle le croyait.

- Ne t'inquiète pas, ça arrive souvent aux gens ici.

Après que le carnet ait sonné et que la fillette l'ait ouvert. Ziza lut avec attention la nouvelle page qui venait d'apparaitre. En temps normal, elle n'aurait absolument rien compris et ce serait contenté d'un "KAWAI !" puis d'oublier entièrement le contenu... Mais aujourd'hui, c'était différent. Elle avait le cerveau en ébullition, les idées se regroupaient et des connecteurs venaient relier toutes ses pensées... Le carnet vert pomme était un Carnélium, il appartenait au monsieur de l'opéra, mais il avait visiblement perdu cet objet dans le jardin intérieur. C'était apparemment un moyen de communication pour Mr G. et Mr P. (Pépito ?). Autre chose, la base était surveillée. Le repas d'hier n'était pas apparu par magie, c'était aussi leur œuvre. Ils les traient en "invités" et semblaient vouloir se défendre des objets. On pouvait en conclure qu'ils étaient des alliés ? En attendant, il fallait peut-être faire ce que Mr P. demandait... Ziza connaissait à peu près le chemin pour aller au jardin, il lui était facile d'y retourner. Peut-être que la jardinière pourrait l'éclairer par la même occasion, elle n'avait vu que des tulipes rouges, aucune cyan ou fuchsia. Ah, et à propos de cette fonction Canardex, elle permettait de trouver des tunnels secrets ? C'était peut-être comme ça que ces gens se déplaçaient sans être vus ! Et c'étaient sûrement d'un de ces tunnels que Mr G. était tombé hier ! Kim la sortit de sa rêverie...

- Tu as vu ce qui est écrit ? Il faudrait qu’on aille faire ce qu’il nous dit, non ? Je sais pas si c’est une blague, mais, on sait jamais…

- Oui, de toute façon, au point où on en est, on a plus rien à perdre...

L'homme-femme (il va falloir se décider... c'est il ou elle ?) se leva et lui adressa une main tendue. Ziza la saisit et se leva à son tour.

- On y va ? Ou tu préfères rester ici ?

- Allons y ! Avec un peu de chance, ça nous débarrassera de cette attaque ! Suis-moi, je connais le chemin.

Elle entraina Kim avec elle à travers le dédale de la base militaire, tournant à droite et à gauche selon ses souvenirs plus ou moins fiables... Ils auraient tout de même pu ajouter des pancartes, on n'arrive pas à se repérer ici !

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