[Jour 3] Est-ce du pain que vous découpez là? [PV:Artémis]

Anonymous
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Sam 27 Déc - 2:08

Ambiance Theme I - Baccano! OST XIII
Quelle ambiance choisirez-vous pour lire ce RP?
Ambiance Theme II - Baccano! OST I




« Allez, pousse! Plus que ça!!

- Mais je pousse qu'est-ce que tu crois que je fais?!

- Au cas où tu ne l'aurais pas remarqué cette armoire se remplit-

- De sucs gastriques! Oui, je sais! »

Sans que le monde n'offre une quelconque explication à cela, Syma et Ryma s'étaient retrouvés à tenter d'enfoncer les portes d'une armoire, de l'intérieur. Une armoire qui, sans raison valable, se remplissait lentement de sucs gastriques peu concentrés. Une situation à la fois agaçante et peu pratique pour les deux cyantifiques qui avaient évidemment bien envie d'échapper à la digestion de ce monstre en bois vorace. Ils poussaient autant qu'ils le pouvaient à l'aide de leurs épaules, et même si les portes semblaient par moment faiblir elles ne se laissaient pas ouvrir... Tentant de garder leur calme commun, les Walter continuaient de forcer tout en pensant à autre chose dans l'immédiat. Il fallait se concentrer sur autre chose, comme, par exemple, le corps ensanglanté qui se tenait entre eux deux, sans vie. Enfin, presque sans vie.

« - Et puis, qu'est-ce qu'on va faire de lui? Les sucs vont modifier tout les résultats de la dissection!

- C'est le premier qu'on arrive à disséquer sans le tuer et le transformer en gelée, on ne peux pas perdre un tel spécimen... On va devoir faire avec! »

Syma leva les yeux au ciel un bref instant en soupirant, donnant en prime un coup de coude dans l'armoire avant de s'exprimer.

« Au moins on pourra étudier les effets de ces sucs sur la chair vive... Pas vrai Roger? »

Le "Roger" -ce qui n'était pas vraiment son nom, mais un nom donné parce qu'il en fallait un- était celui qui se tenait entre eux deux. Avec le sac rose qui lui entourait la tête, il ne pouvait plus parler, ni même respirer. Depuis quand il avait ce sac sur la tête d'ailleurs Roger?! Puis il n'émettait aucun bruit, cela devenait inquiétant...

« Oh nonononononon...

- Quoi? Ça rentre dans tes chaussures aussi?

- Je crois que Roger est en train de nous quitter...

- QUOI?! »

Assénant une frappe finale contre la porte de l'armoire, Syma arriva enfin à l'enfoncer pour tomber sur le carrelage avec Ryma -et Roger-, recouvert du liquide violet et visqueux. Aussitôt qu'il s'écrasa au sol, Ryma se traîna rapidement jusqu'au corps de Roger pour tenter de lui retirer le sac rose, sans réussite; le sac avait vraiment voulu sa mort et tenait à l'achever de ses propres... Euh... Il tenait vraiment à l'achever. Et comme Ryma ne suffisait pas, Syma s'y mit aussi, toujours sans réussite.

« Allez, Roger, ne nous lâchez pas comme ça!

- La cyance a besoin de vous Roger, vous nous entendez? »

Remarquant bien qu'il n'y avait plus aucun signe de vie chez le pauvre Roger, Les Walter émirent de faibles râles avant de retourner le cadavre et de se concentrer sur toute les entailles réalisées par eux-même qui parcouraient son torse. En vue de la taille des ouvertures, les organes auraient dus s'écrouler au sol, mais il n'en était rien, les sucs avaient tout colmatés et plus une goutte de sang ne coulait. Encore heureux, cela évitait une immense flaque de sang sur le carrelage en plus de celle se trouvant sur le comptoir. Du moins, pour le moment, car l'armoire qui voulait définitivement sa part s'écroula en avant, mangeant Roger en laissant à peine le temps aux Walter de s'écarter et de se relever.

Après avoir englouti Roger entre ses portes, l'armoire se redressa comme si de rien n'était, laissant là où elle s'était écrasée une marque violette, épaisse et visqueuse, très ragoûtante. Ou pas du tout. Observant cela avec intérêt, les Walter se murmurèrent aux oreilles.

« Bien, maintenant que notre sujet s'est fait dévorer...

- Nous ferions mieux de nous en aller... »

Mais c'était sans compter sur de petits bruits qui attirèrent leur attention sur le comptoir de la boulangerie. La caisse, vieille et encore tâchée du sang de leur méfait, commençait à taper d'elle-même sur ses touches multicolores, sans que rien ne semble y appuyer... Composait-elle un code? Les Walter ne pouvaient résister à l'envie de savoir, et à pas de velours, il s'en approchaient... Lentement... Lentement... En espérant que rien de nouveau ne tente de les tuer!

Résumé:
Anonymous
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Dim 28 Déc - 13:30
Trois jours que j'marche, depuis l'cauchemar. J'ai pas fière allure et j'le sais parfaitement, entre la fatigue qui me pèse sous les yeux et sur les épaules et les blessures que j'ai pas l'temps ou les moyens de soigner. Mais haut les cœurs, comme on dit, faut tenir, garder la tête haute, et serrer les dents, sinon y a zéro chances de s'en sortir vivant.
Trois jours, donc, et pas âme qui vive. J'ai trouvé hier de quoi m'armer, une batte de baseball grosse à faire pâlir les boîtes aux lettres de vioques. Espérons qu'ça s'retourne pas contre moi, c'te saloperie. T'façon ça risque pas d'faire mal à grand monde, c'est pas plus lourd qu'un ballon de baudruche. Mais ça peut intimider, surtout quand ça pousse des cris de gonzesse agressée et qu'ça s'agite dans tous les sens. Jusque là ma poigne a suffit à contenir les crises de spasmes de c'te saleté mais l'est pas exclu qu'ça dure pas.
Trois jours et pas une construction. Des pans de murs déchiquetés, j'en ai vu à travers le putain d'vide rocailleux, des morceaux de meuble aussi, un vrai carnage, ça rappelait les dégâts qu'un chiot en mal de jeu ferait sur une feuille de papier ou un tissus fin - sauf que là, le chiot avait la taille et les crocs d'foutre en l'air des portes en chêne et des murs en béton.
Et puis soudain j'ai levé les yeux - avec un « putain!... » machinal - et j'ai vu une silhouette sombre se détacher du ciel vieux rose. J'me suis redressée, j'me suis approchée en pressant le pas. C'était c'te saloperie de boulangerie, mais bien sûr! Pour sûr que j'm'en souvenais, pour avoir vainement essayé d'foutre un peu d'ordre dans cette saloperie, m'être plantée bien comme il faut, avoir manqué d'y perdre un membre, et pour finir avoir copieusement engueulé ceux qui s'en approchaient d'trop près. D'une certaine manière j'étais contente de retrouver ce lieu du diable, ce trou à objets dangereux, un peu déglingué, j'vous l'accorde, mais c'était tout de même bien lui. J'ai même eu l'impression qu'en tournant la tête, j'verrais se profiler la ville, avec son clocher, ses cris de môme, et qu'en marchant un peu j'retrouverais tout, même les gens, eux qu'je traitais de tous les noms à longueur de temps. Mais j'ai tourné la tête et j'ai bien vu que non. Y avait plus rien. Que dalle. Et surtout, y avait plus personne.
J'ai posé ma main libre sur mon ventre, j'ai planté mes doigts dans ma chair. Pour essayer d'virer c'te saleté de boule qui s'y formait. Pas l'moment de se lamenter sur ton sort, Artémis, t'es pas en sécurité.
Du coup j'ai encore regardé la boulangerie, et j'me suis encore approchée. La porte était entrouverte, y avait une voix à l'intérieur - j'aurais pas su dire si c'était deux voix identiques ou une seule voix -, en tout cas les pas qu'j'ai perçus c'était pas l'œuvre d'une seule personne. Dans tous les cas j'm'en foutais: y avait des gens. Et j'allais devenir dingue, moi, trois jours sans personne, putain! Du coup j'ai pas réfléchi comme j'aurais réfléchi normalement, ça aussi, j'vous l'accorde, mais au moins j'ai fermement empoigné ma batte de baseball, quand d'un coup d'épaule j'ai ouvert grand la porte en débarquant dans c'te bonne vieille boulangerie dont j'aurais jamais cru qu'ça me ferait autant plaisir de la revoir.
Y avait deux types, deux types exactement pareils, qui m'avaient tout l'air de s'approcher de la caisse, avant que j'les interrompe furtivement. Si c'étaient des sous qu'y voulaient ce serait certainement pas pas là qu'ils en trouveraient. Mais sur le coup j'ai juste pensé que ces gars, j'les avais jamais vus, enfin, ils me rappelaient un peu quelqu'un, mais c'tait sans doute pas lui. Et du coup, j'me suis dit: merde. Parce que, j'l'aurais jamais admis oralement si ça avait été le cas, mais j'aurais tellement voulu revoir l'une des anciennes personnes que j'côtoyais. Enfin, dans tous les cas, c'était des gens, et c'était toujours mieux que rien. En plus, ils avaient pas l'air armé, c'tait mon jour de chance. Du coup j'ai pointé ma batte de baseball vers chacun des deux jumeaux tour à tour, en tentant d'l'empêcher de prendre la poudre d'escampette, et j'leur ai dit:
« Qui va là? Déclinez-moi vos noms, messieurs, et que ça saute. »

Résumer:
Anonymous
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Dim 28 Déc - 16:02
Les tapotements n'en finissaient pas. La caisse continuait de s'activer par sa propre volonté, et plus les Walter s'approchaient, plus ils se doutaient que quelque chose ne tournait pas rond avec cet objet. Le bruit des touches se faisait de plus en plus régulier, étrange, intriguant... Tic, tac, tic, tac... Mais quelques sons parasites intervenaient, et ils sentaient bien qu'il ne s'agissait pas de ceux créés par leurs mouvements parfaitement synchronisés. Encore plus intrigués que par la caisse, les Walter se regardèrent avant de se retourner, posant leurs yeux sur ce qu'ils auraient pensé être un objet meurtrier: un nouvelle venue, humaine, accompagnée d'une splendide batte de baseball. A priori, une personne à ne pas embêter si l'on tient à sa survie... Cette théorie fut validée lorsqu'elle pointa la batte vers eux en menaçant presque de les mettre au sol s'ils tentaient de bouger. Il ne fallait pas l'embêter...

« Qui va là? Déclinez-moi vos noms, messieurs, et que ça saute. »

N'ayant pas vraiment envie de mourir ce jour-ci, Syma et Ryma répondirent en cœur dans les secondes suivant l'interrogation:

« Walter! »

Très pratique.

« Syma...

- Ryma... »

Ils avaient rallongés les dernières syllabes de leurs noms, visiblement concentrés sur autre chose. Leur regard se plissait, visant le visage de celle qui se tenait face à eux en ignorant presque la présence de la batte. Leur expression en devenait sérieuse, chose bien inquiétante... En temps normal, ils se seraient contentés de sourire dans un bonjour, même avec l'arme que tenait la femme ils auraient orchestré un petit show, mais quelque chose les en retenait. Quelque chose, en elle, là, avec sa batte...

Tic, tac, tic, tac...

Leurs yeux s'écarquillèrent. Ils venaient de tiquer sur le bruit. Et ce tic fut suffisamment puissant pour les tirer hors de leur réflexion. Un sourire s'afficha sur leur lèvres, et ce fut dans une expression des plus calmes qu'ils levèrent chacun une main comme pour marquer un temps de pause.

« Excusez-nous...

- Juste une petite seconde... »

Toujours souriants, il se postèrent face à la caisse ensanglantée et la prirent chacun d'un côté avant de la jeter en dehors du bâtiment au travers d'un mur cassé avec le plus de force possible. Ils se tapotèrent ensuite les mains, revenant face à la dame et sa batte comme si rien de tout cela ne s'était vraiment passé.

« Nous sommes désolés pour ce petit inconvénient!

- Nous avons pensé que si cette chose comptait exploser, il serait plus agréable pour nous qu'elle le fasse dehors...

- Mais posez donc votre arme, nous n'avons aucune raison de vous faire quoi que ce soit!

- Enfin, ne la posez pas, ici vous allez en avoir besoin... »

Les Walter remontèrent leur lunettes en même temps, portant leur regard vers le sol et s'appuyant contre le comptoir. Quelque chose n'allait pas chez elle, ils le savaient, pas qu'elle soit perturbée ou quoi que ce soit de ce genre, non, quelque chose n'allait pas chez elle pour eux. Est-ce qu'ils la connaissait? Les visages étaient si nombreux en ville fut un temps, se rappeler de tous alors que la mémoire doit déjà retenir moult chose est presque impossible. Mais ni Syma ni Ryma n'aiment oublier. Alors, ainsi postés contre le comptoir, têtes vers le sol et doigts tapotant leur front, les Walter cherchaient encore et encore. Ils en ignoraient presque la personne qui se tenait face à eux, perdant leur sourire. Lorsqu'il en vient à la mémoire, à remonter le passé pour retrouver une idée perdue dans un filament de plus ou moins bonnes pensées, Walter peut en arriver à...

« Tout a colmaté si vite, ce n'est pas logique... » se murmura Syma.

... Non, en fait il n'en était rien de tout ce délire de mémoire ou on ne sait quoi! Les Walter étaient toujours concentrés sur leur dissection et le résultat obtenu suite au contact avec les sucs, n'en discutant pour une fois pas entre eux en vue de la présence d'une dame plutôt menaçante. Ryma amena la main à son menton, ses yeux se focalisaient sur la tache violette encore au sol. Syma, quand à lui, regardait dans la direction de la caisse qui se trouvait maintenant loin dehors, attendant en vain qu'elle explose tout en pensant au colmatage des sucs sur les organes de Roger.

Mais tout de même, cette dame qui se trouvait en face d'eux titillait leur esprit... Ils ne pouvaient s'empêcher de penser qu'ils l'avaient déjà croisé par le passé, en ville.

Attendez, il ne fallait pas lui demander son nom?

Résumé:
Anonymous
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Jeu 1 Jan - 3:43
Et là ils m'ont répondu, synchro comme des enfants de chœur, « Walter! ». J'ai froncé les sourcils en les dévisageant, ils m'avaient l'air bien suspects ces deux-là. « Walter! ». C'était quoi, ça? Leur nom de famille? Ou encore une invention barge, au goût de l'Esquisse, comme les glandus d'ce monde en ont le secret?
Ils se sont vite rattrapés, finalement, en disant chacun un nom, et j'en suis restée à l'hypothèse du nom de famille. Syma et Ryma. La belle affaire. Même leurs noms étaient quasi-pareils - et encore, y avait plus de différence avec leurs. Ça devait pas s'avérer trop difficile de retenir, tant qu'ils bougeaient pas trop. Et pour l'instant, on s'regardait en chiens de faïence.
Puis Syma a commencé une phrase pour eux deux, Ryma 'a terminée, puis ils ont bougé jusqu'à la caisse et l'on balancée par la fenêtre. Et v'là que j'pouvais plus faire de différence. Tant pis pour eux, j'les appellerais les Walter, et puis merde. T'façon, c'était pas le plus important, pour l'instant. Batte sur l'épaule, regard froncé (voyez c'que j'veux dire?), j'les ai regardés revenir, tout sourire, sans bouger - 'fin, c'est eux qui souriaient, et moi qu'était droite comme un panneau d'signalisation -, pendant qu'ils parlaient, qu'ils bougeaient, toujours aussi synchros, des ballerines aux airs de prof de physique ou d'assistant bibliothécaire, dans leur monde à eux. Ce monde-là, sans doute. Ils étaient vraiment louches. Courtois, et tout, mais louches. Courtoisement louches, en fait. Au moins autant que la plupart des gens qu'j'ai croisés par ici, et Dieu sait que j'en ai vu, des perles de bizarrerie. Même si face à ce que j'ai vu, il y a trois jours, ils sont souvent mignons comme des sales mioches.
Enfin. Faut savoir ça, à propos d'moi, j'trouve tout le monde suspect dès l'départ. L'en faut pas beaucoup pour me hérisser les dreads sur la nuque, et Dieu sait qu'les dreads, c'est pourtant chaud à hérisser. Parce que j'ai bien souvent l'impression d'être, à deux trois personnes près, la seule en état de m'servir de ma cervelle et d'œuvrer pour le bien commun. Faut bien s'rendre à l'évidence, hein. Du coup, pour le bien commun, encore une fois, ma méfiance naturelle et justifiée par l'expérience a pris le dessus. Bref.
Bref. J'en étais donc là - j'regardais les messieurs réfléchir entre eux, pis un truc a attiré mon regard. Un truc sur le comptoir. Un truc rouge. J'ai encore plus froncé les sourcils et j'me suis approchée, reprenant fermement ma batte entre mes mains. Putain d'bordel de merde.
J'ai relevé les yeux vers les Walter, et dans ma tête y avait un putain de silence, même si la batte gloussait en se tortillant, même si les meubles dans la boulangerie grinçaient et menaçaient d'attaquer à tout moment, même si mon cœur battait dans mes tempes et même s'il me semblait aussi entendre ceux des deux autres, dans ce putain de silence. Et j'ai articulé, la voix basse et tonnante:
« Hé, les Walter. Vous êtes là d'puis un bout de temps, non? Du coup, vous avez dû r'marquer ça? », et j'ai pointé d'la batte cette énorme flaque rouge sang - une flaque de sang, merde, 'l'en fallait pas des tonnes pour reconnaître l'hémoglobine quand on la croisait. Ils étaient définitivement louches. Et p't'être bien dangereux, j'en savais encore rien, mais deux barges, une boulangerie des horreurs et une flaque de sang, ça attire pas spécialement la confiance, et encore moins ma confiance. Alors ma batte est retournée se fixer droit vers les jumeaux, et j'ai repris, plus menaçante que jamais: « des explications à donner? »

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Anonymous
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Jeu 1 Jan - 14:36
Le menaçant morceau de bois s'était approché avec la dame peut-être bien plus dangereuse qui l'accompagnait. Syma et Ryma en arrivèrent à porter par moment leur regard vers elle dans le silence le plus total, laissant leur imagination faire le travail concernant les questions de la dissection et de la femme supposée inconnue. Femme qui, d'ailleurs, allait vite reprendre les menaces...

« Hé, les Walter. Vous êtes là d'puis un bout de temps, non? Du coup, vous avez dû r'marquer ça? »

Cette fois-ci, la tache de sang était pointée à bout de batte, cela était au moins toujours mieux que de se faire pointer par elle. Mais ça n'en restait cependant pas un bon signe pour autant, car cela signifiait sans aucun doute qu'Artémis avait remarqué la présence du sang. Enfin, il aurait fallu être aveugle pour ne pas le voir, ou daltonien, ou idiot... Ou peut-être que le fluide aurait pu passer pour du ketchup, ils se trouvaient dans une boulangerie après tout. Ils vendent du ketchup en boulangerie...? Tentant de ne pas se disperser dans leurs esprits, les doubles regardèrent à leur tour la tache en suivant la direction pointée par la batte, se rappelant alors qu'ils étaient appuyés contre du sang encore frais. Génies qu'ils étaient.

« Des explications à donner? »

La batte retournait vers eux, et il n'était plus temps d'en avoir peur. Walter se redressa en essuyant ses postérieurs pour tacher ses mains de sang sur ses deux doubles. Puis, ensuite, il pensa, souriant. Une tête en deux, qui devaient penser la même chose pour ne pas s'embrouiller.

Walter, le Walter, pense, son unicité de cyantifique et sa situation rend sa pensée sujette à la première personne du pluriel. Allez savoir pourquoi...


Nous n'avons pas tué Roger, les objets l'ont fait, c'est ce que nous devions penser et dire. Après tout, nous n'avions pas tué Roger, n'est-ce pas? Un sac l'a agressé, mais nous ne pouvions rien faire. Devrions-nous vraiment parler du sac? Nous regardions nos mains. le sang les souillait maintenant que nous avions dus essuyer nos pantalon de ce fluide rouge qui s'y était collé. Et encore, nous n'avions fait que plus l'étaler sur nos habits, nous passerions certainement pour de bien dangereuses personnes face à nos prochaines rencontres... Ne laissons pas le temps s'écouler, nous devions parler, de la manière la plus spontanée qui soit. Syma devait commencer, comme à son habitude.

« Ce sang appartient à Roger, malheureusement nous n'avons rien pu faire...

- Tout ce qu'il reste de lui ici est cette flaque visqueuse sur le sol, et son corps se décompose lentement...

- ... Dans cette armoire, après que je ne sais quoi l'ai éviscérée, elle a tenté de nous avaler mais lui n'a pas pu en réchapper... »

Nos regards se faisaient sérieux. Syma pointait l'armoire tout en dévoilant le liquide qui souillait nos corps, Ryma avait tendu la main vers la flaque déposée au dernier endroit où Roger fut encore vu plus ou moins vivant. Lorsqu'il s'agit de mentir, Syma et Ryma font toujours du bon travail. Nous ne pouvions pas nous permettre de faire de cette femme une ennemie. Certainement aurait-elle tentée de nous tuer à notre tour à coup de batte et même de pieds s'il le fallait, sa commodité semblait bien faible. Alors nous sourions légèrement, mais pas trop, tentant de faire comme si nous cherchions à oublier l'évènement encore proche tout en s'en rappelant légèrement et en le regrettant. Mais nous savions tous que nous ne pouvions pas jouer les tristes bien longtemps, jouer contre-nature n'est pas logique.

Sa batte nous menaçait, que faire? ... Mauvaise option... Mauvaise option... Mauvaise option... Bien, parler encore. Ryma prit la parole le premier, un léger sourire aux lèvres et sa main encore souillée de fluide rouge désignait l'armoire.


« Vous pourriez tenter d'ouvrir l'armoire pour assurer nos dire!

- Nous vous aiderions avec plaisir;

- Mais, nous espérons que la chair qui fond sous l'acide ne soit pas nocive pour vos narines,

- Car nous vous assurons pour y avoir été enfermés que ce n'est pas comme une brise marine...

Nous tapions dans nos mains, comme si cela était une invitation à aider, un appel similaire à "bon, on l'ouvre ou pas?". Nous ne pouvions nous mentir, même si l'odeur et la vision risquait de nous laisser une légère marque d'horreur, bien que nous y étions déjà habitués, voir le fin mot de cette expérience aurait été des plus intéressant pour nous.

Mais nous entendions un bruit, quelque chose se fermait en grinçant, lentement... Était-ce la porte d'entrée?


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Anonymous
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Jeu 1 Jan - 23:54
Toujours ce sourire scotché sur la trogne, ils ont essuyé leurs mains sur leurs frocs. Pleins de sang, leurs frocs. Et pleines de sang, leurs mains. J'avais les sourcils qui se haussaient consternation. Puis ils l'ont ouvert pour m'donner les tant attendues explications. Okay. Roger, crevé, dans l'armoire. Qui était Roger, sans doute un autre dessinateur paumé. Paix à son âme, et tout. En tout cas, s'il était crevé, et dans l'armoire, ça voulait dire qu'une chose: la boulangerie était tout aussi malsaine qu'à la belle époque. Ça m'avait pas tant manqué qu'ça, finalement.
Ils ont repris la parole, pour m'proposer de défier l'armoire. Avec une mise en garde, tout de même. Mais en tapant dans leurs mains. Et en faisant des rimes. Louche. J'ai grimacé et répondu:
« Hé, ho, du calme. J'vais vous croire. Pas la peine de vérifier, ce s'rait prendre des risques inu... »
J'ai entendu grincé derrière moi et j'me suis retournée, prête à taper sur un rouleau à pâtisserie hargneux, ou une saloperie de cette espèce. Mais non. Que dalle. Du coup, j'ai refait face aux Walter.
« Qu'est-ce que vous foutez-là, au fait? Pour avoir tâté d'l'intérieur de cette armoire, vous... »
Encore ce grincement. Et quand j'me suis retournée, y avait toujours que dalle. J'ai balancé par dessus mon épaule la fin de ma phrase:
« ... Vous d'vez savoir que c'est pas sécurisé, ici. Non qu'l'extérieur vaille mieux, mais un grand espace, c't'autre chose qu'une cellule comme c'te... Boulangerie. »
Anonymous
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Mar 6 Jan - 20:21

Oh que nous savions à quel point l'intérieur était dangereux... Ce n'était pour citer cette fichue caisse ainsi que l'armoire gobeuse qui tentèrent certainement de nous éliminer, et nombreuses furent les perturbations lors de notre dissection! Mais nous ne pouvions abandonnez, pensez-vous, quels fous laisseraient ainsi leur travail aux mains du premier venu pour la simple raison qu'il furent "attaqué par des objets peu dociles"? Aucun! Si ce n'étaient les fous, mais nous n'en faisions pas partie. Pas encore du moins. Enfin, ce grincement pouvait très bien être une hallucination de notre part, il fallait bien commencer à un certain niveau avant de partir dans la folie pure et dure! Mais la batte-girl sembla rejoindre nos oreilles: il y avait bel et bien un grincement. Étrangement, cela nous excitait, il suffisait d'en lire notre manière de penser! Des sourires se dessinaient sur nos visages, minimes, seul l'amusement à venir les provoquait. Quel autre surprise nous réservait cet endroit? Nous espérions mieux que ce couteau à pain qui nous dérangea plus tôt pour terminer à son tour dans la gueule de l'armoire... Syma pointa le mur brisé, Ryma posta son doigt face à Artémis.

« Il semblerait que l'entrée se soit fermée, juste derrière vous...
- Et nous ne pourrions pas sortir par ici, l'explosion n'attends que nous...
- Peut-être avons-nous encore une porte de sortie...
- Courte échelle! »

Aussitôt les deux mots prononcés, nous nous mettions en place pour opérer. Par opérer, nous entendions bien sûr mettre en œuvre une action dynamique, il n'était ici en rien question de découpage, notre pauvre Roger nous ayant quittés. Ryma joignit les doigts, paumes vers le haut et baissant les bras. Syma posa le pied sur le socle que lui offrant ainsi Ryma, sautant par dessus le comptoir ensanglanté dans l'impulsion que créa Ryma. Avec toute la prestance d'un acrobate du dimanche, il atterrit de l'autre côté en se tapant les mains.

« Que diriez-vous d'explorer l'arrière-boutique?
- Peut-être y trouverions-nous de quoi mettre fin à notre captivité! »

Que nous adorions dramatiser! Après tout, peut-être la porte ne s'était-elle pas fermée, peut-être notre caisse adorée n'allait-elle pas exploser, mais c'étaient là tant de suggestions qui rendaient notre appétence pour le moment présent parfois si grande! Ce moment où les seules questions sont "vais-je m'en sortir?", "comment m'en sortir?", où le cerveau est le plus productif pour trouver des réponses, le plus productif pour trouver des questions. Déjà nos cœurs battaient la chamade! Nous nous emballions pour bien peu de choses, en vue de notre état presque sérieux quelque temps plus tôt...

« Je crois apercevoir une fenêtre...
- Une fenêtre? Tu attires mon attention! »

Ryma releva le battant qui permettait d’accéder à l'autre côté du comptoir et y alla, tout sourire. Mais, plutôt que de rejoindre Syma dans sa découverte, il s'arrêta, se retourna, puis s'accroupit face au battant qu'il venait d'ouvrir, le fixant des yeux avec perplexité.

« Syma, tu avais remarqué qu'il y avait une porte horizontale ici?
- Une porte horizontale? Tu attires mon attention! »

Syma recula, enlevant sa tête de l'encadrure de la porte qui menait à l'arrière-boutique pour rejoindre Ryma cependant sans s'accroupir. Apportant les doigts à son menton, il porta à son tour son attention sur la porte battante qui s'ouvrait effectivement vers le haut, telle une trappe, une trappe qui ne permettait pas d’accéder à un sous-sol mais qui permettait de passer d'un endroit à un autre dans un axe horizontal...

« C'est une idée assez judicieuse...
- Nous devrions la démonter... »

Le battant claqua de lui-même, nous faisant sursauter. Quel fou!

Résumé:
Anonymous
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Dim 22 Fév - 12:09
Enthousiastes comme des mômes, les deux bougres! Chacun ses centres d'intérêt, si eux, leur délire, c'était la captivité, comme ils disaient...
Mais moi j'me laisse pas aller aux enfantillages. J'suis pragmatique. Alors j'me suis approchée de la porte, l'air confiant – un peu trop sans doute.
« Ah, elle se ferme, mais c'est rien, c'est juste pour foutre des coups de flippe. Y a pas de verrou, à cette porte... »
Et en parlant, j'm'en étais approchée et j'avais tenté d'l'ouvrir. Elle s'ouvrait pas. Alors pour moi-même, j'ai dit, nerveusement, en forçant plus fort, avec mon épaule – en vain:
« Je répète, y a pas de verrou, à cette porte... »
Je me suis agenouillée et j'ai r'gardé la fente entre le battant et l'encadrement, au niveau d'la poignée, et ouais, y avait effectivement pas de verrou.
« Putain! » j'ai lâché en donnant un coup de pied dans le vieux bois et en m'écartant de l'entrée. Ma batte ricanait sous cape.
« Bon, messieurs, Madame d'Entrée est d'mauvais poil, vous... »
J'ai regardé par dessus le comptoir, en prenant soin de pas foutre le sang de feu Roger sur ma chemise, et j'les ai vus accroupis au sol, complètement fascinés par une... trappe.
Complètement barges.
Mais au fond, leur curiosité... J'la comprenais parfaitement. Y m'arrivait – avant – d'observer. De chercher à comprendre. Y m'arrivait de rentrer dans la boulangerie, pas pour ranger, comme j'le prétendais, mais pour comprendre. Et ranger, accessoirement, mais c'était comme un puzzle, fallait savoir où foutre les pièces, sinon cas s'emboîtait pas. L'Esquisse c'était un énorme puzzle et les pièces correspondantes étaient balancées de part et d'autre du bled de façon à c'que ce soit un putain de bordel.
Alors j'me suis approchée en tenant ma batte à deux mains. En regardant régulièrement derrière moi. Juste pour comprendre. Pas la trappe, eux.
« C'est une idée assez judicieuse...
— Nous devrions la démonter... »
J'ai haussé un sourcil, et le battant s'est refermé brusquement, et ma batte s'est mise à hurler tellement fort que ça rentrait dans les ultrasons à ce stade – j'l'ai violemment abattue contre un mur, pour la calmer, c'te saloperie. Puis j'ai regardé alentours, pour voir si rien n'avait été réveillé. A priori, non. J'ai espère que ça dure un peu quand même. Et comme si de rien n'était, j'ai lancé aux Walter:
« Par ici les objets sont pas très coopératifs, comme vous d'vez vous en douter. »

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