Récits de vie fissurées.

Anonymous
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Mer 25 Fév - 20:52
Titus ▬ Drapeaux Blancs
La sonnerie retentit dans l'établissement neuf. Les étudiants commencent à se lever, parler, se raconter leurs impressions sur le cours qui venait de se finir, ranger leurs cahiers dans leur sac. Titus se lève lui aussi. Il mêle ses doigts dans ses longs cheveux bruns qui lui gênent toujours autant la vue. Silencieux, il procède au même rituel que ses camarades et soupire. Quel brouhaha dans l'amphithéâtre ... Titus aurait aimé voir cette heure continuer plus longtemps, le cours concernant les personnages de romans, c'était quelque chose qu'il aimait étudier. Il avait de vagues souvenirs de lycée où il avait dû créer un personnage en cours.

Pour ce faire, il s'était inspiré de sa propre vie. Il avait imaginé un être fissuré, craintif, triste, mais toujours de bonne humeur. Même si cet être de papier était destiné à mourir à cause d'une maladie dont il connaissait l'existence, il essayait de continuer le reste de sa vie simplement avec son corps qui se désagrégeait. Titus repensait à ce moment où il avait dû expliquer tout l'attrait de ce personnage à sa classe de première littéraire. Quatre ans plus tard, il se rappelle de ces années encore joyeuses ...

Il sort de la salle sans plus attendre. Il allait se diriger vers la cafétéria, son ventre gargouillant à loisir. Il allait mettre ses écouteurs quand il entendit une voix l'appeler.

« Hé, Nicolas, attends !
- Hm ? »

Titus, ou Nicolas comme il se nommait à l'époque, se retourna pour observer ses deux uniques amis de la classe arriver en courant. Il souriait légèrement en voyant le premier, Ethan, souffler. Le deuxième, Henri, attendait derrière lui.

« On va manger ensemble ? J'ai ramené des gnocchis à la carbonara ! J'ai fait un gros plat pour qu'on ait assez pour trois avec des assiettes ! Oh et puis, je suis si fatigué et ... »

Il commença à parler, parler, parler. Titus lui fit signe de marcher rapidement pour ne pas se faire voler le micro-onde. Il l'écoutait en souriant, riait de ses blagues et de ses anecdotes.

Plus tard, Ethan et Henri n'étaient plus jamais revenus à l'école. Toujours souriants, les deux amis d'enfance avaient quitté ce monde, et d'eux subsistaient uniquement une photographie prise avec un appareil noir et blanc. Incapable de se souvenir de ses jours, Titus tient la photographie dans ses mains, ignorant qui sont les deux garçons avec un énorme sourire aux lèvres, main dans la main.
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