[Entre deux bâtiments un peu éloignés] Discussion à quatre voix.

Anonymous
Invité
Invité
Sam 17 Oct - 19:13
Entre deux bâtiments en ruines, une silhouette s’accroupit. Un peu raide, elle plie ses genoux pour saisir prudemment un débris qu’elle retourne ensuite entre ses doigts. Soupir. Cela ne va pas. Elle le repose doucement sur un tas indistinct et continue sa recherche. Ses mains s’activent et son esprit part ailleurs. Il est tout le temps ailleurs, ces derniers temps.

De nouveau, Diablo soupire doucement. Il est fatigué. Si fatigué.  Ce n’est pas que physique. Ce n’est pas que mental. Ce n’est pas qu’une question de convictions malmenées et de sentiments écrabouillés. C’est un tout absolu, profond, et épuisant. Il y a trop de choses qui pèsent sur ses frêles épaules, trop de choses qui dépendent de ses mains maladroites, trop de choses, juste trop de choses. Pour lui. Pour eux. Pour tout le monde. Personne ne va bien. Rien ne va. Et alors que l’univers entier hurle sa détresse... Diablo ne peut que reculer. Parce qu’il ne peut pas. Il ne peut plus. Il y a juste Kahaüz. Il a Kahaüz. Il ne peut y avoir que Kahaüz. Il ne doit y avoir que Kahaüz.

Tant que l’homme lui permettra de se tenir à ses côtés, Diablo restera. Et se chargera d’une partie de leur fardeau. De ce qu’ils ont fait. De ce qu’ils feront. Ce n’est pas Kahaüz, pas juste Kahaüz. C’est Diablo aussi, maintenant. Il ne peut pas juste le laisser seul. Et oh, il n’en a probablement pas besoin. Il le sait bien. Mais il le fera quand même. Il prendra une partie de ce fardeau et il s’inquiètera. Parce c’est ce qu’il est.

Ses doigts abîmés laissent soudain tomber leur propre fardeau. Le morceau noirci et indistinct tombe par terre avec un petit poc. Et Diablo se prend la tête entre les mains avec un petit gémissement. Ses mains s’emmêlent dans ses cheveux et tirent. Puis tirent encore.

Lorsqu’il se rappelle pourquoi il est là. Pourquoi il est seul et « loin » de leur nouvel abri. Pourquoi il n’est pas avec Kahaüz.

Un nouveau gémissement s’échappe d’entre ses lèvres gercées tandis que son cerveau se noie sous des flashs confus. Souvenirs, avenir... Rêves.

Tomber amoureux n’aura jamais fait aussi mal.

Diablo avait aimé Kahaüz bien avant d’en rêver. Mais ce n’était pas comme ça. Ce n’était pas. Ce n’était pas comme... avant. Comme tout le reste. Kahaüz était Kahaüz. Diablo avait d’abord appris à connaître sa voix. Puis ses paroles. Le contact de son dos et de ses mains. Et enfin, son visage, ses yeux, ses cheveux. Tout. Et il avait aimé chacune de ces choses. Mais ce n’était pas juste... ça. C’était un amour plein et entier. Absolu.

Mais pas comme ça.
Non, pas comme ça.

Depuis les premiers pas, c’était différent de toutes les autres fois.
Diablo n’avait pas besoin de tomber amoureux de Kahaüz pour rester à ses côtés. Parce que c’était Kahaüz. Et c’était très bien comme ça.
Puis il avait rêvé.
Et quelque chose s’était brisé.

Parce que maintenant, Diablo est bien amoureux.
Mais ce n'est pas comme toutes les autres fois.
C’est Kahaüz.
Et cela fait mal au-delà de l’imaginable.

Diablo s’était empourpré, avait bégayé, seul et pourtant paniqué. Il avait rassemblé ses affaires en hâte et laissé un mot au rouge à lèvre orange sur le mur. Il allait chercher des débris. Du matériel. Des outils. Des  choses dont ils manquaient. Tout et rien. Tout pour sortir de là, le plus vite possible. Juste de la gêne et de l’embarras. Des réactions qu’il côtoyait tous les jours.

Mais comme tout le reste, depuis un moment, ce n’était plus si simple.
Et maintenant, le diablotin ne pouvait que se plier en deux, pris au piège, avec cette douleur supplémentaire, qui palpitait au milieu des centaines d’autres.
Il ne savait pas s’il pourrait le supporter.

Chérir tout ça aurait été si simple. Comme le doux rêve. Cela n’avait pas besoin d’être plus.
Mais il était fatigué. Si fatigué.

Diablo laisse ses mains retomber, son souffle lui revenir, peu à peu. Et ses mains glisser à nouveau vers les ruines qu’il fouillait. Bouger. S’occuper. Ne plus penser. Ou pas à ça. Juste continuer. C’est ce qu’il veut faire. Ce qu’il doit faire. Mais les choses ne veulent juste pas en rester là, encore une fois.

SHHHHHHHHHHHHHH.
Ce soudain sifflement lui déchire l’oreille. Avec douleur, Diablo porte une main prudente à son extrémité pointue, et en revient avec les doigts légèrement ensanglantés. Qu’est-ce que c’est que ça ? Autour, rien n’a bougé. Personne n’est là. Mais ses tympans vrillent encore. Et son crâne tambourine, comme son cœur, et tout fait si mal...

Le diablotin secoue la tête et retourne à ses recherches. Affairé, il fouille, et fouille encore. Le sifflement continue. Jusqu’au moment où il entend des bruits de pas, et comme une télé qui se règle, le sifflement évolue alors en autre chose.

— ...Quelqu’un. Abruti.

C’est confus, lointain, et saccadé. Mais il l’entend. Diablo se retourne d’un bloc et balaie l’horizon du regard. Ce n’est pas dégagé. Mais il y a bien des pas qui se rapprochent. Et finalement, il la voie. La jeune fille aux longs cheveux de miel.

Et le sifflement craque et disparaît. Ce qui s’élève cette fois est haut et clair. Parfaitement compréhensible. Comme du cristal.

— Azi, ça c’est de la belle poupée !

Et Diablo devient aussi blanc qu’un linge.
Parce que quelqu’un parle dans sa tête.


Spoiler:
Anonymous
Invité
Invité
Mar 20 Oct - 18:03
Et donc ? Qu'est-ce que tu comptes faire comme ça, toute seule, dans cette ville que tu as à peine connue ? Oh remarque, ça ne change pas grand-chose que tu sois déjà passée entre ses rues puisqu'aujourd'hui, ce n'est plus qu'un tas de ruine.

Mais quoi ? Après m'avoir fait vomir des paillettes roses à cause de ce rêve, tu as juste décidé de te barrer ? Ou plutôt, après la réunion, tu as préféré visiter la ville plutôt que de retourner au chaud dans la base. Je ne sais pas si je dois t'insulter ou te remercier pour cette décision. Après tout, pas de chieurs, pas de gosses, pas de roux, nous sommes juste tous les deux.

Nous et quelques objets qui pourraient potentiellement se pointer. Mais ça, la grande Cydna peut bien s'en dépatouiller après tout, non ? Tu es une guerrière maintenant, non ? Petite sotte. Tu n'aurais pas pu juste te la fermer et te laisser couler comme tu savais si bien le faire autrefois ? Maintenant tu es condamnée à combattre sans cesse pour ces débiles, ces crétins qui ne comprennent même pas à quel point vous êtes en danger. C'est vraiment ça, ce que tu veux ? Sauver les miches d'abrutis qui ne te lâcheront jamais un « merci » ? As-tu entendu une seule fois ton prince charmant te marmonner un « merci » pour lui avoir évité une mort certaine plus d'une fois ? Non ! Parce qu'ils en ont rien à foutre du moment qu'ils ont la vie sauve !

Et toi dans tout ça ? Qu'est-ce que tu en retires ? Un corps plus que fatigué, avec des côtes fêlées qui te donnent un mal de chien, la peau bleutée par les chocs reçus lors de ton suicide de la veille, les doigts encore violets à force de serrer cette trompette qui, au final, n'est que ta seule alliée avec moi.

Tu es si fatiguée, tu traînes déjà les pieds. L'euphorie causée par ce rêve dégueulasse t'as déjà quittée. Après tout, ton fantasme t'as royalement ignorée. Il a rougit tu dis ? Tu es certaine que ce n'est pas parce qu'il a fait plus d'effort que d'habitude à courir après les autres "logisticiens" ? Maintenant qu'il a ce petit groupe, tu crois réellement qu'il va venir te voir pour discuter avec toi ? Non. Maintenant, il a d'autres personnes qui l'écouteront sans doute tout autant tout en lui donnant des réponses constructives, eux au moins. Il n'aura plus besoin ni de toi, ni de Roxie.

Parce que tu penses encore que cette calculette a une quelconque signification ? Cette chose encore gardée précieusement dans la poche de ton nouveau pantalon ne vaut plus rien. Une preuve de sa confiance ? Laisse-moi rire. Maintenant qu'il a des camarades, il n'a même plus besoin de ce truc. Tu es comme cette chose : un déchet jeté pour non utilité.

"TAIS-TO--AAAH"

Débile. ça ne sert à rien de me frapper, seule toi ressentiras la violente douleur causée par le choc de ta trompette sur ma tronche. Tu en as lâché ton arme et tombée à genoux. Sérieusement, tu fais quoi si un objet se pointe, alerté par tes hurlements disgracieux ? Quoi c'est ma faute ? Ce n'est pas ma faute si tu est incapable de te contrôler.

Allons, cesse de pleurer, tu sais bien que ça ne changera rien à te situation. Est-ce qu'autrefois ça t'avais servis à quoi que ce soit ? Non. Alors c'est la même chose ici. Aucune faiblesse. Aucune compassion. Rien du tout. Relèves-toi, personne ne viendra te relever. Avance, personne ne te fera avancer. Trouves-toi un soin et oublie, oublie tout. Disparait. Personne ne te cherchera. Personne ne te sauvera. Ce n'est que toi et toi seule qui peut te protéger. Eloignes-toi, fuis ces gens qui ne t'apporteront que la mort. Marches, boites, mais avance.

Avance.

Un humain.
Qu'ai-je dis ? Ne pas s'approcher de ces faibles créatures.
Non.
Cherches-tu à me défier ? Saches que seule toi en paieras les conséquences.

"Diablo ?"

En plus c'est cet enfoiré qui t'a abandonnée en premier lieu ! Que crois-tu ? Laisses-le en paix, tu ne seras qu'une fois de plus laissée de côté. Demander des nouvelles à un ami ? AHAHAHAHAHAH. Un ami ? Sais-tu au moins ce que c'est ? C'est ça, fermes les yeux avec forces, comme si ça allait m'arrêter !

"Je. suis rassurée de te voir en vie..."

En vie, oui. Saint et sauf, pas forcément, vu comment il est devenu cachet d'aspirine en 3 secondes. Et tu veux réellement lui parler ? Tu crois pas que c'est à cause de toi s'il est dans cet état ? Qu'il veut pas te voir ? Quoi, le bénéfice du doute... Oh et puis, vu ta tronche, s'il s'enfuit pas en courant, je comprends pas.

Résumé :
Anonymous
Invité
Invité
Sam 12 Déc - 0:33
L'air ne circule plus.
Péniblement, lentement, douloureusement, Diablo force son torse à se mouvoir de nouveau, et respire. Avec une lenteur presque irréelle.

Cydna est devant lui.
Elle n’est pas très droite, pas très propre, des bleus mordent sa peau et ses doigts. La brise éparpille ses mèches fatiguées, fouette son visage. Ses yeux sont douloureusement rouges. Et ce n’est là probablement que le sommet de l’iceberg.

Mais elle n’a jamais été aussi jolie.

Un instant, c’est comme si son cœur battait de nouveau comme avant. Diablo ne peut que contempler la beauté qui lui fait face, et s’en émouvoir. Puis l’étau se resserre et les larmes manquent de lui monter aux yeux. Et ce n’est pas juste à cause de cette bise glacée et de la poussière qu’elle transporte, jette sur les deux dessinateurs à chaque nouveau souffle.

Elle n’est pas bien.
Il n’est pas bien.
Personne n’est bien.
Et il ne peut... il ne peut juste pas.

Parce que sinon, il va juste se craquer. Comme une feuille morte, un petit vase trop éprouvé. C’est déjà difficile de tenir les morceaux ensembles, alors il ne peut pas juste s’y risquer. Il doit tenir. Pour. Pour Kahaüz. Il doit tenir pour tous les deux. Il doit survivre. Ils doivent survivre.

Il... il ne peut pas.

Mais un moment. Juste un moment. Il veut. Il veut pouvoir la regarder. Couver avec tendresse cette esquisse du passé. Ce fantôme d’être autrefois aimé.

Diablo respire. Et se relève tout à fait, s’éloigne du tas qu’il fouillait et d’un peu tout, juste le temps d’un souffle. Ou de deux. Il ramène ses mains devant lui, serre ses doigts ensembles, et la regarde. Puis, la douceur même, laisse échapper ces deux petits mots :

— Moi aussi.

Et il est sincère. Absolument et totalement sincère.

—  T’m’étonnes ! T’as vu comment elle est roulée ? Ça serait just’trop dommage, quoi.

Juste l’espace d’un instant. Un tout petit... tout petit instant. Il poursuit, essaye de l’ignorer, de tout ignorer.

— Je suis désolé.

C’est confus et embrouillé, et Cydna ne sait peut-être même pas pourquoi, mais ce n’est pas grave. Elle n’en veut peut-être pas non plus. Elle va peut-être les rejeter et les lui cracher au visage. Mais ce n’est pas grave.

— Oh, bah, pour ta - notre - défense, Kahaüz il est vachement bien roulé aussi. Même si on a pas vraiment pu le voir tout de suite... Sérieux, avec une voix pareille, c’était juste obligé.

Et Diablo sait qu’il aurait dû continuer, préciser, s’excuser encore. Mettre des mots sur l’impardonnable et l’abandon. Mais il ne peut pas. C’est comme décider de fouiller à nouveau ouvertement dans une plaie tout juste refermée. Il ne peut pas se le permettre. Il a déjà du mal avec celles qui saignent encore... qui saignent tout de suite, là, maintenant.

À deux doigts de sombrer, Diablo se force encore à respirer, ferme les yeux quelques secondes. Puis fouille dans la sacoche velue qui repose sur ses flancs. En retire ce qui ressemble à un Rubik's Cube Steampunk, et qui aurait essuyé deux ou trois ouragans, incendies et tours dans le sèche-linge. En fait, ça ne ressemble à rien de vraiment connu et son utilité semble particulièrement mystérieuse.

Mais le diablotin semble savoir ce qu’il fait. Ou en tout cas, ses doigts semblent savoir, et s’agitent sur l’objet sans même qu’il ne regarde. S’occuper les mains garde son esprit sur les rails. Bricoler le maintient un peu à flot. C’est... une manière de gérer ça comme une autre. Et certainement un joli petit toc. Mais dans ce monde, personne ne lui en jettera probablement la pierre.

Et puis, à côté des changements de personnalités et des invités surprises dans la caboche...

Diablo humecte légèrement ses lèvres gercées, et se force à continuer.

— Tu... cherches quelque chose ?

Ne pas écarquiller les yeux. Ne pas tourner les talons et détaler comme un lapin. Ne pas. Ne pas... Mais, le peut-il seulement ? C’est compliqué. Et il n’a même pas encore eu le temps de penser à...

— Moi, un dîner raffiné et un p’tit film, peut-être ? Si tu vois ce que je veux dire, ma jolie.

...ça.


Spoiler:


Dernière édition par Diablo le Sam 12 Mar - 23:22, édité 1 fois
Anonymous
Invité
Invité
Lun 18 Jan - 22:16
Désolé ? Il est désolé ?! Il est juste désolé ?! Hé conna**, tu l'as abandonnée dans ce couloir alors qu'il y avait une attaque, tu l'as laissée toute seule dans ce nuage de poussière sans savoir si elle était en danger ou pas, et toi, tout ce que tu as trouvé à dire sont des excuses ? Oh. Non. Ce n'est même pas ça le problème. Le problème est que elle, elle t'a cherché, elle, elle a voulu savoir si tu allais bien, mais toi ! Oh ! Toi ! Tu t'es juste trouvé une autre béquille ! Une béquille qui avait l'air bien plus robuste, je te l'accorde, mais elle, elle devient quoi ? Rien ? Juste une fille que tu as trimballé, une fille avec qui tu as combattu, puis juste jetée, comme ça ? A la place elle a dû se trouver un type encore plus répugnant et inutile ! A croire qu'elle les cherche. C'était elle qui avait besoin d'une béquille robuste, pas toi !

Ah mais. C'est à cause du rouquin qu'elle est dans cet état. Mais c'est à cause de toi, si elle s'est approchée du rouquin ! C'est à cause de toi si elle a exploré la base, trouvé des armes pour se battre ! C'est à cause de toi, qu'elle est devenue guerrière ! Ce sera à cause de toi, si elle va mourir. Et tout ce que tu trouves à dire c'est « Je suis désolé. » ?! Sans rien rajouter de plus ?! Je sais pas, un complément, un truc qui expliquerait, fait semblant un peu !

Et toi, blondasse, tu ne dis rien ? Je le sais que tu fulmines, parce que je suis toi. Je le sais, alors fais tout sortir. Il est là, penaud, où clairement il voudrait être autre part, à fuir, oh oui, à te fuir. Et très certainement se précipiter dans les bras de ce type !

« Non. »

C'était quoi ce truc tout mou et tout gentillet ? Comme un « non, c'est pas grave ♥ » Urgh. Tu veux dire que tout ça, pour toi, c'est rien ?! Quoi, tu as trouvé une utilité ? Une utilité qui va te tuer ! C'est quoi ce sourire ?! Qu-- et tu es fière en plus. Fière d'être de la chair à canon !

Oh et puis que l'autre se taise, nous sommes en discussion ! Tout ça pour demander si tu cherches quelque chose. Ah ! Du calme ! Du vide ! Du néant ! Et tu gènes, gamin ! Tu déranges, toi et ta lunaticité ! Quoi ?! Ce type réagit alors que t'as pas fait un mouvement ou un mot ! A ce train là c'est carrément de la paranoïa !

« J'ai. Un truc dans la tête qui fait mal. J'ai préféré m'éloigner de la foule. Et faire le point… En quelque sorte. »

C'est ça, et dis-lui pour moi tant que t'y es. Et j'ai bon dos tiens ! Dis plutôt que tu as voulu fuir dès que tu as pris la décision de faire partis des guerrières !

« Et... toi ? Hm. De quoi bricoler ? »

Oh, merci, Sherlock. Certainement pour bidouiller un truc pour son nouveau cher et tendre ! Non, sérieusement, dégages de là, pourquoi tu restes ?

Résumé :
Anonymous
Invité
Invité
Jeu 17 Mar - 20:31
Non.
Non, bien sûr.

À l’entente de ce mot, tout le corps de Diablo se crispe, ses doigts se figent un instant sur la structure métallique, son souffle se bloque dans sa gorge. Et il manque de se briser. Non, bien sûr. Non.

Ta faute, Diablo. Uniquement ta faute.

Il l’attendait ce non, mais l’impact n’en est pas moins grand. Diablo se lacère intérieurement, souhaiterait se recroqueviller et implorer son pardon dans une infinie litanie. Mais il n’en fait rien. Il voudrait pleurer. Mais ses yeux restent secs. Il voudrait continuer de bricoler, apaiser son esprit torturé. Mais il se force à regarder. Et il voudrait fuir.

Oh, comme il voudrait fuir.
Mais il ne fait pas.

Ses doigts courent sur la surface du cube, lui octroient un dernier petit tour, enfoncent un ongle par-ci et par-là, laissent un petit « clic » retentir dans l’air, et rangent le tout dans la sacoche peu engageante. Il a baissé les yeux, juste le temps de refermer son sac correctement, de vérifier que ses dernières trouvailles sont bien calées. Puis il a relevé la tête, fixé la jeune fille de son regard fatigué. Fatigué, mais qui ne cille pas. Ne cille plus.

Il ne fuira pas.

« J'ai. Un truc dans la tête qui fait mal. »

Et puis, le crash.

Les pupilles de Diablo s’écarquillent et sa bouche s’entrouvre, tandis que la voix siffle de nouveau à son oreille, mais qu’il ne l’écoute pas. Tout comme il perçoit à peine les paroles suivantes de Cydna.

Encore une fois, tout son petit corps se raidit, et plus rien ne semble vouloir bouger. Cerveau compris. Si on peut appeler l’éparpillement affolé de ses pensées, une quelconque cessation d’activité. D’activité utile, disons. Et c’est presque un miracle si Diablo arrive finalement à tout relancer. Un miracle, ou une habitude douloureuse forgée par la nécessité.

Diablo se force à respirer de nouveau. Et ses doigts se nouent durement entre eux, à défaut de courir sur un cube. Il force ses yeux à rester sur le visage préoccupé. Préoccupé, mais toujours aussi beau.

Diablo respire, et se lance.

— M-moi aussi.

Il s’humecte les lèvres, secoue la tête. Non, pas comme ça. Il n’y arrivera pas. Stupide, incapable petit Diablo. Il prend une autre goulée d’air, tapote son oreille droite, ramène un index légèrement ensanglanté. Et qui goutte un peu, au milieu d’eux.

— Quelque chose a sifflé dans mon oreille. Et maintenant, j’ai une voix dans la tête. Elle me parle. Commente tout. Absolument tout. Elle parle maintenant, mais je l’ignore.

Diablo grimace, tandis que le volume semble augmenter. C’est comme ignorer une télévision poussée à fond. Cela donne sacrément mal au crâne, et ce n’est jamais vraiment une réussite.

— J’essaye.

Il secoue la tête, comme pour la chasser. Mais, bien sûr, ça ne marche pas.

Alors il s’accroupit avec quelques difficultés au sol, retourne une pierre et sélectionne un débris tordu, qu’il retourne ensuite entre ses doigts. Ne relève pas la tête, mais ressent entièrement la présence de Cydna. Y focalise toute son attention.

— J’arpente la ville pour trouver de quoi réparer.

Il tente un sourire hésitant, l’espace d’un instant. Montre une assurance tremblotante, aussi fragile que la flamme d’une frêle bougie.

— Pour bricoler.

Il reprend ses mots, baisse un peu plus la tête. Bricoler est un grand mot. Il essaye juste de faire de son mieux.

— Remettre à plomb une radio. Entretenir une moto. Assembler quelques... trucs utiles.

Il se mord les lèvres, hésite à relever la tête, remonte juste un peu ses yeux et regarde la jeune fille en biais.

— Des armes.

Son regard jaune se baisse à nouveau, fixe le sol sans aucun but, si ce n’est celui d’éviter le jugement de Cydna. Il ne sait pas. Comment elle prendra ses mots, ce qui l’empêche de tourner les talons, si... trop de si, trop d’hésitations, trop d’incertitude. Sa queue de diablotin se déroule de sa jambe et balaie nerveusement le sol. Diablo ne sait pas, ne sait plus, alors il se contente de rester de là, de parler, d’essayer de réparer, un peu.

De réparer un début de relation dont il n’avait même pas conscience.
Mais qu’il voit, désormais.



Spoiler:


Dernière édition par Diablo le Sam 19 Mar - 2:51, édité 2 fois
Anonymous
Invité
Invité
Jeu 17 Mar - 21:21
Qu'est-ce qu'il a encore ?! Ah bordel, ne cherchons pas à comprendre le moindre de ses mouvements, c'est saoulant à force ! Sérieux, il est incapable de rester constant dans ses réactions ! C'est si difficile que ça d'admettre qu'il est venu pour chercher de quoi bricoler ?! C'est un secret, il fait ça en douce genre son petit ami n'est pas sensé être au courant et donc toi, pas le deviner ? Mais c'est n'importe quoi cette réaction ! Tu vas pas me dire le contraire ?!
Comment ça tu penses pas que ce soit à propos de ça ? Oh. Oui, il doit te prendre pour une folle maintenant que tu lui as dit pour moi, hein. C'ta faute après tout ! M'enfin en faire tout un fromage à ce point… On peut pas compter sur ce type, barres-toi ! Quoi 'tu peux pas' ? C'est pourtant pas compliqué d---

« M-moi aussi. »

Figée.
Que vient-il de dire… ?

« Quelque chose a sifflé dans mon oreille. Et maintenant, j’ai une voix dans la tête. Elle me parle. Commente tout. Absolument tout. Elle parle maintenant, mais je l’ignore. »

Il… a ça aussi ?
Il… l'ignore ?
Comment… Comment arrive-t-il ?

Un pied devant l'autre.
Un genou à terre.
Les yeux grands ouverts rivés sur le jeune homme.
Plus aucun son ne sort.


« J’arpente la ville pour trouver de quoi réparer. »

Changement de sujet.
Oy.
Pourquoi ?
BORDEL DU M'ECOUTE ?!
Merde.

Oh, ça y est, je sens que j'ai à nouveau ton attention. Tu croyais réellement pouvoir te débarrasser de moi comme ça hein ? Rêve ma pauvre blonde. Parce que maintenant, tu vas m'écouter calmement. Ignore ce qu'il est en train de te dire sur son hobby qu'il doit de toute façon foirer, on s'en fiche de ça.

Penses-tu réellement que Diablo est comme toi ? Rêve ma pauvre petite, tu es la seule folle ici. Lui, il est juste indécis mais c'est cette indécision qui le rend plus sain que toi. Plus sain que toi qui fonce tête baissée dans des combats ou saute sur la moindre conclusion qui t'arrange. S'il arrive aussi facilement à l'ignorer c'est qu'il n'a pas la même chose que toi.

« U-Une voix... »

Non, ne tente même pas de vérifier. Tu sais que j'ai raison, tu sais que ça ne te blessera que plus. Allons. Sèches cette larme…

« D-dans la tête... »

Ma pauvre…

« C-c'est ce que j'ai... »

Ne serre pas aussi fort cette trompette… Tu redoutes sa réponse, pourquoi t'obstines-tu ?

« C-comment tu fais… ? »

Te voilà complètement à terre. Regardes dans quel état tu te mets ? Pourquoi fondre en larme autant ? Ce n'est pas comme s'il allait te comprendre. Tu es juste en train de réduire en cendre la magnifique image qu'il devait avoir de toi. Es-tu contente de cela ?

« Je. Je n'en peux plus, moi. »

C'est ça, écrases-toi plus bas que terre, comme tu sais si bien le faire. Le retour du bâton n'en sera que plus violent et tu comprendras. Tu comprendras que j'ai raison et que je suis ta seule alliée fiable.

Résumé :
Anonymous
Invité
Invité
Dim 10 Juil - 13:28
Il ne ferme pas les yeux.
Diablo contemple Cydna s’écrouler juste devant lui.

Ses yeux jaune délavé qui ne peuvent que regarder, tandis que son propre cœur se réduit en lambeaux dans la plus grande indifférence. Il est fatigué. Si fatigué. Et quelque part, tout semble anesthésié. Il y a pourtant ce petit cœur, recroquevillé dans sa cage thoracique, qui bat et souffre encore. Souffre pour un autre. Un autre que lui.

Diablo ne tient plus.
Il ferme les yeux.
Fort, si fort.

Il ne tremble pas, non. Mais quelque part à l’intérieur, dans l’ignorance la plus totale, quelque chose s’écroule. Et tremble, tremble. Tremble pour Cydna. Tremble pour leur improbable douleur commune. Il n’aurait jamais pensé la retrouver. Jamais se (re)connecter à cette âme si éloignée. Jam... Ils ne reviennent pas, d’habitude. Et encore moins comme toi.

Que faire ?
Que faire ?
Que faire.

Diablo rouvre les yeux et fixe Cydna sans ciller. Oh, comme il aimerait lui parler d’espoir. De lumière et d’amour. Lui sourire tendrement et lui promettre que tout irait bien, tel un noble chevalier. Mais il n’a jamais été un noble chevalier. Juste un amoureux incapable de faire plus qu’offrir une fleur et. D’aimer. Maintenant, il ne peut plus aimer. Pas eux, non, pas eux.  Ce n’est plus. Plus comme ça.
Qu’est-ce qui lui reste maintenant ?
(Qu’est-ce qu’il est... ?)

Diablo respire lentement. Et pose son front dégagé contre les mèches affolées de Cydna. Ses yeux la regardent à nouveau, pleinement, complètement, sans se détourner.

Sans briller.

« Je n’y arrive pas. »

Voilà ce qui voulait franchir ses lèvres. Voilà ce que voulait délivrer ce... nouveau lui. Tout ce qu’il reste.
Mais qui ne sort pas.
Parce qu’il y a pire.

Et pour Cydna, il est prêt à creuser dans cette voie si douloureuse. Ce petit fait qui l’écartèle de l’intérieur et lui donne envie de tout abandonner. Ce sentiment qui n’aurait jamais dû s’enraciner aussi profondément.

— ...pour la personne aimée.

Il manque probablement des mots, mais cette phrase presque avalée par le vent lui a tout coûté. Et malgré tout, son petit corps tremble. Malgré sa voix qui ne flanche pas, ses yeux qui ne dévient pas, il tremble.

— Pour ne pas le laisser dans le noir.

Il respire. Difficilement.
Et tremble. Encore.

— Pas seul. (Pause.) Pas ici.

Il s’est un peu perdu en chemin, a troqué des mots contre d’autres, définitivement pas utilisé le bon pronom, mais c’est là.
C’est là.

Et Diablo expire. Ferme les yeux.

C’est sorti.
C’est là.
Et c’est maintenant indélogeable.

Doucement, Diablo se dégage et se relève. Un instant, il ne peut déloger ses yeux du ciel en plein chaos. Puis il contemple à nouveau Cydna. Et lui tend fermement la main. Diablo n’a rien d’un roc. N’aura jamais rien d’un roc. N’a jamais été comme ça. Et ne sera jamais plus comme avant. Il peut à peine supporter son propre poids. Mais il ne retirera pas sa main.

Ce n’est qu’un bout de chemin.
Mais il le fera avec elle.

Parce que, quelque part, il comprend.


Spoiler:
Anonymous
Invité
Invité
Dim 9 Oct - 15:28
Tu pleures encore et encore… Tu ignorais toi-même que ton corps recelait encore tant de larmes. Tu ignorais même qu'il en contenait, toi qui n'a plus pleuré depuis si longtemps. Mais n'espère pas être consolée.

Et puis, un poids sur ton front se fait sentir.
Tu ouvres à nouveau les yeux, pour tomber directement sur les siens.
Il s'est mit à ta hauteur.
Toi, tu oscilles.
Ton état ne te permet pas de maintenir ce contact visuel.
Alors tu baisses les yeux, laissant ruisseler tes larmes le long des sillons creusés par les précédentes.
Et tu attends, simplement, ta sentence.

« ...pour la personne aimée. »

Tu sens ce front autre que le tiens trembler. Alors tu lèves les yeux vers les siens. Inchangés. Imbougés. Toujours dépourvus de vie. Pourtant, ces tremblements existent.

« Pour ne pas le laisser dans le noir. »

Tes larmes se sont calmées, tu attendais simplement la fin de ses paroles. Tu attendais la suite. Ce qu'il voulait te transmettre par ces mots, par ce regard qui te toisait.

« Pas seul. »

Seule...
Tu ne l'es pas.

« Pas ici. »

Ici, tu ne l'es pas.
Parce que moi, je serais toujours là, ici.

Il se relève. Tu manques de perdre ton équilibre, toi qui t'étais presque habituée à t'appuyer légèrement dessus. Tu le regardes se relever, comme s'il avait fait quelque chose d'impensable pour toi… Puis sa main t'apparaît bien plus proche.

Et ce gamin…
Qui pourtant tremblait et semblait aussi faible que toi…
Te semblais, à ce moment là, incroyablement fort.

Oh ne te trompe pas, il semble pouvoir s'effondrer d'une minute à l'autre.
Mais cette main… Cette main semblait pouvoir porter n'importe quoi. N'importe qui.
Et cela te donna encore plus envie de pleurer.

Tu baisses la tête. Après tout, à quoi bon te relever ? Si tu restes là, si tu restes dans ton coin, il n'y aura plus de combat, il n'y aura plus de spectacle morbide, il n'y aura plus de souffrance.
Pourquoi vouloir saisir cette main qui va à nouveau te mener à ta perte ?
Pourquoi chercher à te relever alors que ce monde ne cessera de te traîner plus bas que terre ?
Pourquoi vouloir revenir alors que personne ne t'attend ?
Le rouquin ? Laisse-moi rire, il ne t'a pas adressé le moindre regard, et il a trouvé un groupe avec qui discuter, pourquoi t'attendrait-il ?
Trouve-toi un endroit où rester, trouves-toi un endroit sécurisé qui ne t'obligera pas à devoir sans cesse te battre. Regarde l'état dans lequel tu es, veux-tu réellement continuer comme ça ? Le prix à payer n'est-il pas trop fort pour un semblant de sécurité, un semblant d'acceptation ? Seraient-ils toujours si sympathiques avec toi s'ils te voyaient dans cet état ?

« Mais... »

Diablo l'est. Certes.
Mais regarde-le mieux. Regarde-le plus en détail. Lève ces yeux fatigués vers lui et constate. Il n'est guère dans un meilleur état que toi. Il ne fait qu'appeler la Cydna guerrière et courageuse que tu n'es pas. Cela ne sert à rien. Tu n'es pas en état.

Et puis, un hurlement. Ou un son strident, tu ne sais pas trop. Mais ça provient de la base.
Tes yeux s'ouvrent, tes muscles se figent. Un dangers. Il se passe quelque chose.
Tu n'es pas obligée d'y aller. Ils sont plusieurs, et il y a les cyantifiques, ils pourront s'en sortir. Ils pourront se défendre. Tu n'es pas obligée de te précipiter à nouveau vers le suicide.

Mais, ça t'es impossible, hein ?
Même cassée, même blessée, il faut que tu y ailles.
Il faut que tu fasses quelque chose pour eux.
Tu ne veux plus te retrouver inactive.
Tu ne veux plus te retrouver sans aucune place.

Eh bien soit. Relève-toi à la seule force de tes jambes, essuie ces larmes du mieux que tu peux. Camoufle-les bien car arrivée là bas, tu ne pourras plus te montrer faible. Si tu veux conserver cette place, tu ne pourras plus te plaindre, plus te dire que tu n'y arriveras pas, plus te dire que ce n'est pas toi. Là bas, tu renonceras à ce que tu es. Ils ne doivent pas connaître la vraie Cydna.

Seule moi saurait. Seule moi te comprendra, et ce, à jamais.
Car même si Diablo est au courant, ce n'est pas toi qu'il regarde. Ce qu'il voit, c'est cette jeune femme ayant assez de force pour aider à repousser une attaque ennemie. C'est cette image que tu te devras de conserver devant eux.

Alors de cette main encore tremblante, saisit cette trompette.
De ces jambes encore faiblardes, relève-toi.
De cette voix encore cassée, fais part de ta résolution à ce jeune garçon.

« La base… Il le faut. »

Non.

« Ma place est là bas. Je dois donc voir et aider. »

Et si tu flanche, je prendrais le relais.
Alors avance.

Résumé :
Anonymous
Invité
Invité
Dim 16 Oct - 7:15
Diablo n’est pas devin.
Mais il regarde les gens. Il les a toujours regardés.
Toujours.
Alors il sait.

Ses mots n’atteignent pas Cydna. Pas vraiment.

Il... n’est pas la bonne personne.

— Ton skill pour pecho craint, mec.

Ses dents pointues viennent se planter dans sa lèvre inférieure.

Il n’est pas ce qu’il faut à Cydna.

Mais il ne se détournera pas. Il ne retirera pas sa main. Il ne peut rien promettre d’éternel – ou même de réellement utile. Mais il ne la laissera pas. Pas maintenant. Pas ici.

Alors Diablo reste là, et laisse sa paume offerte, même si Cydna ne le regarde pas. Même si c’est dangereux. Même si Kahaüz l’attend peut-être. C’est... il s’en mord déjà les doigts – elle ne le regarde pas, ne l’entend pas vraiment, chaque mot glisse et s’échoue, il n’a jamais été fort et ne l’est pas plus maintenant – mais il ne reculera pas. Pas cette fois.

Mais...
Le hurlement de la Base résonne et brise leurs résolutions sans même un battement de cils.

La main de Diablo se retire et dans un réflexe longuement éprouvé, tout son corps pivote dans la direction du potentiel danger. Ses oreilles taillées en pointe frémissent. Il n’a pas une ouïe particulièrement extraordinaire, ou même meilleure qu’un être normalement constitué, mais ses petites extrémités ont tendance à vibrer à la moindre onde sonore. Et celle-ci ne fait pas vraiment dans la dentelle. Et le corps tout entier de Diablo aurait tendance à vouloir suivre ses oreilles.

C’est... comme une agression.
Un coup qu’il n’a pas vu venir.
(Et pourtant, il en a guetté. Tellement.)

Le rappel que rien n’est jamais facile. Que rien ne le sera jamais, ici. Et qu’Esquisse n’en a cure, de ses efforts ou de ses envies d’avancer. De réparer. De faire quelque chose bien. Juste une fois.

ELLE l’écrase et passe à autre chose.

Ne lui laissant que...
Ce qui le gagne de plus en plus et qu’il voudrait pouvoir repousser.

Lorsque Cydna se tient de nouveau à ses côtés, Diablo tressaille à peine, et l’espace d’un instant, la couve d’un regard déchiré.

Il a échoué. Et il le sait.

— Ma place est là bas. Je dois donc voir et aider.

Il n’est pas la bonne personne.
Pas ce qu’il faut à Cydna.
Il... y est habitué. Mais cela ne casse pas moins quelque chose à l’intérieur. Mais pas pour lui.

Non.
Pour elle.

Il voulait... Diablo voulait l’aider. Juste l'aider. Être utile, pour une fois.

Mais. Il ne reculera pas.

Après une respiration décidée, Diablo s’approche de sa camarade et un fol instant, l’enserre dans ses bras.

— Ouah, le gars, comment il ose !
— Ça va aller.

Mensonge, persifle la voix même du monde. Idiotie. Comment pourrait-il promettre ça ? Comment pourrait-il le garantir ? Mais Diablo ne se détourne pas. Car il sait.

Il ne peut pas.

Mais il peut conduire Cydna à une personne qui le pourra. Ou. Juste à la bonne personne.

L’espoir ne brille plus dans son cœur, mais il peut au moins en donner un petit morceau à quelqu’un.

Doucement, Diablo relâche Cydna et glisse sa main dans celle non transformée de sa camarade. Un sourire tremblant s’épanouit sur ses lèvres, comme pour s’excuser de son audace.

— Va vraiment falloir qu’on revoie tes techniques de drague. Mais grave.
— Je connais bien le chemin.

Parce qu’il ne fallait pas recroiser les hommes en blouse. Que certains objets rôdent encore dans les coins les plus noirs. Parce qu’il a toujours su se glisser le long des murs... et parce qu’il ne laissera pas Cydna seule. Pas tout de suite.

Alors sans lâcher sa main, il réajuste sa besace et pointe une direction entre les gravats.

Ils vont devoir courir.

(Encore une fois.)

Spoiler:
Voir le sujet précédentRevenir en hautVoir le sujet suivant
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum