Derrière le Laboratoire

Folie d'Esquisse
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Folie d'Esquisse
Mer 31 Oct - 18:03

Derrière le laboratoire



À l'arrière se trouve un bassin qui semble avoir été jadis plein d'un liquide épais et argenté dont il ne reste que quelques flaques dans son fond. Tout autour, prenant leurs racines dans cette terre aride, les troncs courbés, coupés ou arrachés d'arbres au bois turquoise attestent la présence de ce qui était sans doute une forêt luxuriante avant la Tempête.

Vous savez déjà que les restes de liquide semblent avoir une importance pour les cyantifiques, puisqu'ils vous ont eux-mêmes demandé d'en
récolter une partie la veille.

Cependant, en plus d'ignorer ce qui a vidé ce lac, vous ignorez également pourquoi, ce jour-ci, ils s'y sont retrouvés, au mépris de toutes les tâches plus importantes qui les attendraient pourtant dans le Laboratoire.


Cet endroit est le point de départ de la quête d'intrigue, que vous pouvez retrouver par ici. Vous pouvez toutefois vous promener dans le coin sans spécialement vous intéresser à la quête.


Alev
Allez râlez pas, racontez-moi plutôt vos complexes !
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Alev
Lun 21 Jan - 20:27


Kaoren partageait les mêmes inquiétudes qu'elle. Dans l'impasse à laquelle elle faisait face, c’était un soulagement. Les autres dessinateurs qui avaient été présents à la fontaine n'étaient hélas plus présents pour partager ces souvenirs communs… les cyantifiques restaient secrets même après que les dessinateurs les eurent aidés. Alev, en se confiant, avait trouvé un allié. Et si les autres dessinateurs faisaient aussi semblants de ne pas voir ? Et s'il y avait moyen de faire pression aux cyantifiques, ou même moyen de lutter contre eux ? Cela remontait le moral de la jeune femme. Il restait encore une lueur d'espoir, même dans l’obscurité la plus totale.

Le jeune homme lui suggéra d'aller voir de l'autre côté du laboratoire. C’était déjà une première piste, avant de se perdre dans les couloirs sombres de la bâtisse si jamais ils ne s'y trouvaient pas. Alev acquiesça :

-Commençons par là.

Elle emprunta le chemin la première, certaine que le rouquin la suivrait. Elle contournait ainsi l'un des murs du bâtiments, puis se stoppa aussitôt qu'elle aperçut la scène en face d'elle. La majorité des cyantifiques étaient réunis, et même s'il en manquait certains, le nombre de têtes pensantes suffisait pour comprendre qu’il y avait anguille sous roche. Un frisson de peur parcourut son corps. Que faisaient-ils ainsi unis, loin des dessinateurs ? Se cachaient-ils pour mieux comploter ?

Elle pivota sur ses talons et fit signe à son camarade de se taire et de rester caché. Ils étaient encore à l'ombre d'un mur, éloignés des soldats de la cyance, bien qu'ils se disaient rebelles parmi leurs congénères. Ils devaient en avoir le cœur net, et elle savait que s'ils se montraient, ils ne dévoileraient que la partie émergée de l'iceberg. À quel point étaient-ils perfides ? Maniaient-ils la langue de bois aussi bien que les sciences ? S'ils demeuraient sereins et tapis contre le mur, Kaoren et elle avaient une chance de saisir des vérités.

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Kaoren
Non, non, c'est bien plus beau lorsque c'est inutile !
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Kaoren
Mer 23 Jan - 19:27
Au signal d’Alev, Kaoren n’attend pas l’aboutissement de ses réflexions pour aller se tapir avec elle. Il ne s’offre même pas la chance de jeter un œil en direction de l’arrière du Laboratoire qu’il a déjà le dos plaqué contre le mur de cuivre, à tenter de rassembler assez d’éléments dans sa seule pensée pour comprendre ce qui a pu pousser sa compagnonne à une telle réaction. Elle ne semble pas inquiète, s’il en croit le regard qu’elle lui échange. Plutôt rattrapée par son éternelle méfiance. Kaoren n’a pas vraiment de doute : elle a vu les Cyantifiques, ça se lit dans ses sourcils froncés.

Il tourne les yeux de l’autre côté, pour s’assurer que ce comportement de sa part et de celle d’Alev ne soit connu de personne, du moins dans l’immédiat. Derrière, il entend crier une jeune fille, dans ce qui s’apparente plus à une exhortation qu’un hurlement de panique. Il met ça sur le compte de la vie quotidienne des Dessinateurs restés dans le camion – peut-être Latrodectus, il ne l’a pas aperçue ce matin – et gage que cela gardera leur attention loin de cette histoire dans laquelle il s’enfonce.

À la faveur de ce constat, les secondes s’écoulent plus lentement. Kaoren prend enfin le temps de considérer la chose à faire désormais, tout en s’efforçant d’entendre les voix des Cyantifiques étouffées par la distance. En y réfléchissant à deux fois, si ces intrigants ont un complot à élaborer, il est peu probable qu’ils le fassent dans un endroit où pourrait débarquer n’importe qui. Mais d’un autre côté, les pièces inconnues du Laboratoire peuvent également s’avérer trop dangereuses pour y établir une réunion, donc peut-être n’ont-ils simplement pas trouvé mieux. Si c’est le cas, il est à prévoir qu’ils se montrent prudents, et que la réaction d’Alev soit justifiée par le fait-même.

Kaoren établit ces bilans en espérant qu’elle entende mieux que lui ce que se disent les Cyantifiques dont il présume la présence, leur absence ailleurs le confortant une dernière fois dans son idée. Il ne se fait pas l’offense de demander à sa camarade ce qu’elle a vu ou ce qui lui a pris, ni même d’aller jeter cet œil discret qu’il a hésité il y a quelques instants. En lieu de cela, il murmure :

« Tu arrives à les entendre ? »

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Alev
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Alev
Jeu 24 Jan - 16:03


Tapie contre le mur, elle ne tarda pas à sentir la présence de Kaoren derrière elle. La jeune femme remercia intérieurement le dessinateur de lui faire confiance, même si elle savait qu'en associant son nom à celui du roux, ce dernier ne risquait pas d’être apprécié de la communauté de la cyance. Elle tendit tant bien que mal la tête pour essayer de voir les rebelles sans être repérée. Elle pouvait voir de loin leurs silhouettes, floues. D'ici, elle n'apercevait que des blouses cyans, comme si c’étaient elles qui avaient enfilé des corps humains et non l'inverse. Puis elle entendit derrière elle Kaoren, qui lui demanda si elle arrivait à les entendre.

Elle essayait de tendre l'oreille, mais elle n’entendait que le silence. Il y avait à peine une minute elle avait entendu un cri lointain, certainement celui d'une dessinatrice. Mais à part ça, impossible de savoir ce que disaient les cyantifiques. Elle fit non de la tête :

-Essayons de nous rapprocher d'eux.

Il fallait relever ce défi. Slalomer entre les arbres ? C’était une méthode envisageable. Mais il y aurait un moment durant lequel ils seraient à découvert. Elle se mordit la lèvre, tout en priant intérieurement pour qu’ils ne remarquent rien. Peut-être le grand cri avait conforté les cyantifiques dans le fait que les dessinateurs étaient trop occupés pour s’intéresser à leur réunion. Elle se tourna vers Kaoren et lui fit signe de la suivre.

Elle pressa le pas tout en s'empêchant de piétiner le sol, avançant dans le plus grand calme vers les arbres avoisinant le lieu de leur rendez-vous.

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Kaoren
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Kaoren
Sam 9 Fév - 20:15
Ainsi soit-il. L’heure est venue de jouer les fantômes de l’opéra, et sauter d’abri en abri dans un mouvement ostentatoire comme peu de danses humaines y parviennent, en espérant que la musique ambiante détournera l’audience de ce qu’il se passe vraiment dans les cordes. Une opération dans laquelle Kaoren place peu d’espoirs, mais de tous les décors, c’est sans doute dans ce désert rouge que ses cheveux flamboyants se fondent le plus discrètement. Et le plus harmonieusement. Cet extérieur vide de formes et chargé d’une unique couleur semble être à ce jour le seul opéra qui lui convienne, pour interpréter ce nouveau rôle qu’il se découvre progressivement. Celui d’un fantôme. Il lui faut le reconnaître, même pour un personnage qui surplombe la scène, celui-ci ne manque pas de le charmer.

Dans son éternel pourpoint blême, qui rend ses mouvements aussi précieusement volages et sinistrement luisants que son nouveau rôle se doit d’en afficher, Kaoren s’efforce de l’incarner jusqu’au bout en courant aussi vite que les spectres volent, de sa cachette aux arbres qui la narguent. La représentation qu’il affiche s’avère naturellement beaucoup plus prosaïque, ses petites jambes pèsent beaucoup plus lourd sur sa course que ne le feraient des lambeaux de toile, et le sable attrape ses pas beaucoup plus voracement que ne le pourrait une brise onirique. Sa démarche est plus traînarde qu’il n’aimerait la rendre, et la régularité des sons étouffés qu’elle émet à chaque enjambée est une signature trop humaine pour qu’elle puisse être confondue avec celle d’une apparition. Si le fantôme fait résonner son cri dans les vents que fait vibrer l’orchestre, Kaoren ne fait tanguer que le sable. Il ne peut qu’espérer que les instruments de son Esquisse résonnent à cette mélodie pittoresque.

Quelques pénibles foulées plus tard, il se plaque derrière un arbre à quelques mètres de celui d’Alev. Le nombre de Cyantifiques présents les force à régulièrement tourner la tête pour s’adresser les uns aux autres, si bien qu’il est difficile de déterminer s’ils portent leur attention vers un de leurs collègues ou un potentiel mouvement qu’ils auraient entendu au-delà. Pour plus de sûreté, Kaoren détourne ses yeux de sa camarade pour les braquer sur l’escouade en blouse et ne pas manquer un instant de leur inattention.

Celui qui d’aussi loin s’apparente à Hertz vient d’attirer les regards de ses collègues en prononçant une phrase, et le petit fantôme d’opérette saisit cette occasion prématurée sans attendre. Il se relance vers un arbre plus avant, dans ses mouvements à la grâce essoufflée, puis se jette finalement contre un troisième en voyant ce qui s’apparente à Watt se retourner vers une approximation aux petits angles de sa direction. Il s’affale contre le tronc, fait taire le hurlement du sable qui glisse sous ses pieds et celui de ses expirations saccadées, puis tente de retrouver des idées claires pour entendre ce qui se dit dans ce concile Cyantifique, et s’il s’y prononce quelque chose ressemblant à « Vous n’avez rien entendu ? »

C’est sûrement le vent, disait-on dans l’opéra.

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Folie d'Esquisse
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Folie d'Esquisse
Dim 10 Fév - 15:28
Vos pas vous rapprochent lentement du lac autour duquel semblent agglutinés les cyantifiques.

Leurs regards, parfois, semblent traverser la zone comme une onde, sans pour autant s'arrêter sur les quelques indices qui pourraient vous trahir. Surveillent-ils le Laboratoire, craignant qu'il ne lui arrive soudainement quelque chose, ou bien portent-ils leur attention vers quelque chose de plus vague et de plus lointain ? Quelle que soit la réponse à cette question, l'essentiel est que vous n'avez pas été repéré.

Les voix sont encore confuses, encore trop lointaines pour être audibles. Cependant, vous pouvez déjà apercevoir plus nettement ce qui se trame au-delà des arbres courbés.

Parmi les figures réunies au centre du lac, Hertz et Watt se tiennent côte à côte, dans une posture d'indifférence pour l'un, de préoccupation pour l'autre, leur temps partagé entre leur discussion et ce qui se trouve plus loin de vous, un tas d'objets que vous peinez à identifier précisément, quoi qu'il semble s'y trouver un arbrisseau très différent de la végétation qui vous entoure. Non loin des deux hommes de cyance, moins bavards, Marie Curie et Dalton semblent surveiller le lac. Enfin, plus en retrait, adossé à un arbre, Watson semble regarder intensivement quelque chose qu'il tient entre ses mains. Si vous avez mémorisé les noms et visages des sept cyantifiques rebelles, vous remarquez rapidement que deux d'entre eux manquent à l'appel.

Avant de pouvoir esquisser la moindre tentative de vous rapprocher encore plus, une autre onde vous frôle.

Mais cette fois, il s'agit d'une onde bien réelle. Celle d'une bourrasque qui bouleverse les feuilles et envoie valser les grains de sable qui trouvent refuge sur vos visages et vos vêtements. Les cyantifiques entament eux-mêmes un mouvement de recul, tout en s'adressant visiblement des signes pour confirmer que tout va bien.

Tant que le vent ne cesse pas, il sera plus facile d'être discret, mais plus difficile d'atteindre le lac... Si tant est que cela soit raisonnable.






(Merci à Ara' pour la super signature ♥)
Alev
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Alev
Lun 11 Fév - 22:08


Alev courait sur le sable. L’avantage de ce support, bien qu'il ralentissait nettement le pas, était qu'il assourdissait les pas de course. Kaoren courait aussi, et au bout d'une longue course qui parut être une éternité, elle se retrouva épousant tant bien que mal la forme d'un arbre incliné pour ne pas se trahir dans le paysage. Elle constatait en voyant un éclair écarlate courir un peu plus loin, contre un autre arbre, que son compagnon d’infortune était parvenu aussi à se dissimuler. Les cyantifiques les avaient-ils remarqué ? Dans le doute, la jeune femme demeura immobile, tendant l'oreille au moindre mouvement ou son suspect. Il allait leur être difficile de justifier leurs positions inconfortables si un cyantifique s'approchait d'eux.

Elle osa au bout d'une longue minute se pencher pour observer. Elle ne pouvait rien entendre, mais elle pouvait mieux réaliser ce qui se déroulait. Les cyantifiques étaient réunis autour d'un tas d'objets. Pour Alev, cela était incompréhensible, pourtant les gens en tenue cyan semblaient concentrés, savaient de quoi il en était. Et puis, entre quelques objets, la jeune femme reconnut cet objet, qui instinctivement lui fit serrer les dents.
L'arbrisseau.

Comme un coup de jus, un éclair, elle comprit que le sujet était des plus sérieux. S'ils étaient pris la main dans le sac, qu'en serait-il de Kaoren et elle ? Elle savait depuis ce jour passé dans une tempête qu'ils étaient capables du pire pour dissimuler leurs secrets. Un simple arbrisseau les avait déjà mis hors de leurs gants.. alors, tout cet amas d'objets… Elle désirait faire signe à l'adolescent de faire demi tour et partir, qu'elle assumerait pleinement seule les conséquences s'ils la repéraient. Mais peut-être avait-il fait son choix en la suivant, savait-il en vérité comment cela pourrait finir s'ils faisaient un faux pas.

Puis un vent s’éleva, soulevant avec elle poussière et sable. Alev se couvrit les yeux, ignorant du mieux que possible le sable écarlate qui l'ensanglantait de ses grains. Ses vêtements étaient perlés de sables, mais tant pis. Les cyantifiques ne devaient pas non plus le prendre bien, et peut-être cela pourrait-il tourner en leur avantage. Elle inspira un peu de courage et d'audace dans son for intérieur, puis fit signe à Kaoren qu'il fallait poursuivre. Elle s’élança à contre sens du sable rouge et s'approcha encore de l'ennemi, vers des arbres plus proches, mais si éloignés d'elle à ses yeux.

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Kaoren
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Kaoren
Mer 13 Fév - 19:12
Le souffle soudain qui émane du bassin assaille les vêtements de Kaoren, puis ses cheveux, sa peau et ses yeux. Les tissus blancs dont il s’habille s’envolent sous le poids du sable et rougissent de sa macule. Ce n’est que justice, Kaoren se faisant des cheveux blancs sous cette déflagration.

Pendant les premiers instants de panique, Kaoren essaie désespérément de mettre la main sur les raisons du phénomène. Son esprit à chaud se figure une éruption dont le cratère dans lequel se tiennent les Cyantifiques serait la cheminée, et l’explosion d’une sorte de force scriptothermique – entendre géothermique appliquée à l’Esquisse – qu’ils auraient réveillée en dessous. Ses réflexions ne se font pas dans le calme, et il accepte sans approfondir les nombreuses hypothèses qui lui viennent par le fait-même. Le Laboratoire aurait été planté à côté d’une source d’énergie, les reflets argentés qu’il aperçoit briller dans le bassin seraient des sortes de résidus cristallisés par les surpressions soudaines, et le tas d’objets laissés dessus par les Cyantifiques servirait à… provoquer la secousse d’une quelconque manière que seule l’Esquisse pourrait comprendre, sans doute.

Kaoren abandonne rapidement ces conjectures et ses interrogations sur ce qui a pu pousser les malades en blouse à déclencher une telle détonation juste à côté d’eux – en se réunissant tous autour pour l’occasion, tant qu’à faire – pour se concentrer vers Alev et s’assurer que son corps fragile ait tenu le choc. En la voyant tenter de communiquer par quelques signes, il se rassure dans un premier temps, même sans saisir ce qu’elle cherche à exprimer à travers cette cohue sableuse qui les sépare. Mais il se trouve beaucoup plus inquiet quand le sens de ces gestes lui est enfin révélé : il voit Alev poursuivre le mouvement vers les Cyantifiques, et surtout vers le cœur de la bourrasque.

Persuadé que c’est une très mauvaise idée que de tenter quoi que ce soit précipitamment alors que la tempête qui vient de surgir a probablement alerté du monde de l’autre côté du Laboratoire, et qu’ils sont donc en droit d’espérer que du renfort leur parvienne incessamment, Kaoren court vers Alev avec l’intention de s’exprimer sans voir son discours déchiqueté par les sables hurlants.

Pendant sa brève course qui lui paraît trop longue, il en vient à se demander s’il est intelligent de se cacher aux yeux des Cyantifiques alors qu’ils doivent s’attendre à rameuter la moitié de la communauté, et n’ont donc pas prévu d’être discrets de toute façon. Tenter de se tapir pourrait n’attiser que leur méfiance, en suggérant une fois de plus que la confiance mutuelle censée régner dans leurs partis respectifs n’est qu’un voile de fortune. Mais peut-être aussi que tout ne s’est pas déroulé comme ils l’avaient prévu, et que cette déflagration est accidentelle. Cela répondrait à bien des questions qui taraudent Kaoren, et lui donnerait une nouvelle raison de rester discret. De toute façon…

Quand il arrive à la hauteur d’Alev, Kaoren ne prend qu’un soin minimal à se cacher derrière son arbre. Le vacarme visuel et auditif de la tempête doit suffire à perdre l’attention de tous les Cyantifiques. Le garçon ne se retient même plus de tousser la poussière rouge qui vient le harceler au fond de sa gorge, devenue plus insupportable que l’idée d’être pris en délit d’espionnage. Le dos au vent, il lance enfin à grand renfort de syllepse :

« On doit vraiment avancer ? »

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Cyantifiques
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Cyantifiques
Jeu 14 Fév - 23:46
Malgré le vent qui fait rage, Alev parvient sans difficulté à se rapprocher des cyantifiques sans attirer leur attention, protégée par les arbres qui la guident jusqu'au centre de la tempête. Elle y perçoit cette fois les sons et les visages de ses ennemis, qui semblent avoir retrouvé leur calme en dépit du déluge.

« Cela devrait suffire. » déclare Hertz, dont l'expression faciale reste parfaitement indifférente malgré les conditions climatiques. Simple façade ou témoignage d'une habitude ? Il est difficile d'en avoir le cœur net.

Près de lui, Watt, protégeant ses yeux du vent, acquiesce silencieusement avant de se diriger prudemment vers l'ancien lac et le tas d'objets découvert plus tôt. Il est possible d'y apercevoir de plus près l'abrisseau, qu'Alev reconnaîtra sans problème. Autour de lui, pourtant, les objets semblent avoir quelque chose de différent, par rapport à ce qu'il vous a semblé apercevoir plus tôt...

Non, ils semblent différents tout court.

Watt se penche, déracinant puis saisissant l'arbrisseau, non sans une difficulté perceptible. C'est avec la plus grande précaution qu'il revient vers Hertz, sans remarquer la présence de Kaoren qui avance péniblement au loin pour rejoindre Alev.

« Pas d'Objets cette fois, remarque Watt.
- L'Esquisse n'a pas eu le temps de réagir, conformément à la théorie. »

Alors que le vent s'apaise progressivement, sans pour autant perdre subitement de sa rage, et que Kaoren arrive pour assister à la scène, les deux cyantifiques sont rejoints par les autres, à l'exception de Marie Curie qui est partie examiner et récupérer les objets.

« Déjà fini ? Le fun commençait pourtant tout juste, se plaint Dalton.
- Traîner pour que le vent ait le temps d'avertir les dessinateurs ? répond Watt, avec une pointe de mépris qu'il vous réserverait pourtant d'habitude.
- Pourquoi pas ? Tu as dit toi-même qu'en toute logique, ils devraient être de notre côté, le jour où ils comprendront, c'est le bon moment pour vérifier... »

Hertz s'avance, vraisemblablement pour interrompre le débat, mais il n'a pas le temps de le faire, puisque le retour de Curie attire l'attention du trio. Ses bras - et ceux de Watson qu'elle a recruté pour en attraper la moitié - sont chargés de matériaux et d'objets en tout genre que les cyantifiques rebelles semblent découvrir en même temps que vous.
La différence vous apparaît peut-être plus clair maintenant que vous les voyez de plus près : tout comme l'arbrisseau et ses feuilles parfaitement vertes, rien dans les bras de la cyantifique ne porte la moindre marque de particularité esquisséenne.

Profiterez-vous de cet instant de pause pour répondre à l'invitation que vous a lancé - sciemment ou non - Dalton ? Attendrez-vous cachés la fin de cet échange pour tenter d'éclaircir les mystères qui viennent à peine d'être lancés ? Vous en irez-vous avec le vent pour éviter d'être repérés ?



Je considère que Kaoren entend à peu près à partir du "Déjà fini ?", même s'il peut commencer à percevoir les sons avant. (oui, il a l'air de s'écouler un certain délai, mais la différence de scores fait que Kaoren galère comme un fou alors qu'Alev y est allée tranquillement et a pu entendre un peu plus de dialogue).
Voilà euh.. j'espère que ça vous donnera envie de creuser pour relier les morceaux et comprendre la situation *stresse*
Alev
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Alev
Sam 16 Fév - 18:13


Elle courrait aussi vite qu'elle le pouvait sur les petites dunes écarlates, se servant de son bras pour se protéger des grains projetés par le vent et qui pourraient la gêner dans sa course. Son cœur cognait dans sa poitrine, et une ancienne peur revenait en elle. Elle se souvenait de cette tempête dans la Ville, mais elle n'avait rien à voir à celle à laquelle elle faisait face. Pourtant, les cyantifiques ne semblaient pas perturbés, aussi calmes que Averroès quand ce dernier était allé dans la tempête, les laissant elle et les autres dessinateurs qui avaient été présents ce jour là livrés à des questions toujours sans réponse.
Et qu’à l'heure seule personne pouvait encore se poser.

Cette tempête semblait être préméditée. Les cyantifiques semblaient en avoir le contrôle. Alev se baissa en apercevant les branches d'un arbre tout proche des cyantifiques et s'y cacha avant la fin de leur expérience. Elle se pencha encore plus bas, avec la peur d’être repérée. Que s'était-il passé exactement ? Le vent se calmait tout de suite après, comme si ça n'avait été qu'un caprice d'une minute. Voilà qu'ils parlaient de théorie. Quelle théorie ? La jeune femme se sentait frustrée de ne rien comprendre alors qu'elle était persuadée de toucher quelque chose du bout du doigt.

Peu de temps après, Kaoren arrivait enfin près d'elle. Elle avait un souci de moins, puisqu'il était en un seul morceau, et les cyantifiques n'avaient pas l'air de l'avoir vu. Il lui demandait s'il était encore nécessaire d'avancer. Elle voulut répondre à haute voix, mais elle avait peur que quelqu'un ne reconnaisse sa voix, ou même qu’un mot de plus ne les dérange. Elle fit non de la tête, tant bien que mal, car la peur la faisait trembler, et elle avait l'impression que sa tête tremblait elle-même.

Elle se pencha discrètement pour suivre du regard les événements. Dalton et Watt parlaient, et en entendant la voix du second, elle ressentit un frisson. Que ferait-il s'il la renvoyait au mauvais endroit, au mauvais moment ? Sa curiosité la tuera bien un jour. Quant à Dalton, les avait-il vu ? Elle ne savait pas sur qui compter, elle ne savait pas quel dessinateur l’écouterait sérieusement, ni même si cela était pertinent d’entraîner d’autres personnes dans ses recherches. Les impliquer c’était les mettre en danger. Amener Kaoren, c’était déjà trop.

Maintenant qu'elle voyait Marie Curie et Watson revenir les bras chargés d'objets, elle fut étonnée de constater qu'ils étaient aussi ordinaires qu'un objet venu de la Terre. Quoi ?! Quelle était cette tempête ? Elle reconnaissait l'arbrisseau, qui était ordinaire à en être méconnaissable. Que s'etait-il passé ? Il y avait un moyen de redonner aux objets une nature humaine ? Et les dessinateurs qui souffraient de modifications ?

Et puis, comment avaient-ils faits pour déclencher une tempête ? Elle se souvenait que l'arbrisseau était le cœur d'une tempête… pouvait-on reproduire une tempête avec un cœur ? Mais alors, comment orienter une tempête pour qu'elle redonne un aspect terrien aux objets ?! Elle n'y comprenait plus rien, et ses suppositions semblaient sorties de l'imagination d'un enfant. Elle ne savait plus vers qui, ni vers quoi se tourner, et les cyantifiques n’étaient certainement pas le meilleur choix.

Elle ne pouvait pas se montrer. Il fallait laisser la scène aux cyantifiques, les laisser parler avec aise.

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Kaoren
Lun 18 Fév - 15:18
La tourmente calmit plus vite que l’épouvante qu’elle a portée. Le cœur de Kaoren continue de frapper sa cadence, aussi irrégulière qu’inaltérable, ses bras tremblent d’incertitude et sa nuque de fortitude. Ses sens vibrent, oscillent du mauvais sens au bon, tiraillant l’enfant Kaoren entre l’idée folle de rester et celle de partir avant d’en voir plus. S’il avait un mot à dire, il sortirait dévasté dans sa forme et déchiré dans son fond. L’Esquisse n’entendrait de lui qu’un souhait de s’enfuir plus près ou de courir immobile vers cet avertissement accueillant, des phrases qu’elle seule saurait parer de sens.

Entre les vents rageurs qui n’incitaient qu’à s’éloigner, les souffles des Cyantifiques n’ont invité qu’à s’approcher. Alors Kaoren, motivé d’autant plus par la réponse gestuelle d’Alev, en arrive à ne pas bouger. Il reste à couvert, en prévision d’une éventuelle seconde vague venteuse, mais surtout, d’une seconde vague verveuse. Caché aux yeux des Cyantifiques, caché à l’œil de l’ouragan, il fait le point sur ce qu’il a entendu, ce qu’il n’a pas entendu et ce qu’il aurait dû entendre.

Il a entendu qu’il n’a rien à faire ici. Que les Cyantifiques ne veulent pas de sa présence ou de celle de ses compatriotes à portée de leurs traficotages, et que cette tempête était censée – pour qui s’appelle Candide ou porte une blouse – être discrète. Ils montrent au Ciel d’Esquisse ce qu’ils cachent aux Dessinateurs, et la fortune a mené Kaoren à se trouver au bon endroit au mauvais moment. Le Ciel soit loué. Alev et lui sont peut-être en mesure de tirer des intentions, des protocoles, des opinions et de nouvelles interrogations dans ce tissu de vérités escobardées. En fin de compte, il a entendu qu’il a beaucoup à faire ici.

Mais il n’a pas entendu ce que les Cyantifiques font ici. Difficile de déterminer si le déclenchement de cette tempête constituait un essai, une répétition, l’énième étape d’un filage ou la première étape d’une création. Et difficile de deviner à laquelle des nombreuses opérations susceptibles d’être menées en coulisses rattacher cela. Kaoren n’a pas eu vent des scenarii rédigés par les Cyantifiques au préalable, il ne connaît pas le dénouement prévu à la pièce, et il ne sait pas quoi comprendre de ces machinistes interventions, figurant égaré loin de son acte qu’il est. En fin de compte, il n’a pas entendu ce qu’il fait ici.

Quant à ce qu’il aurait dû entendre…

Kaoren relève son regard vers celui d’Alev, pour y dénicher un reflet d’incrédulité. Il cherche dans ses traits quelque chose qui trahirait l’évidente question qu’elle doit partager à la dernière phrase du chapelé de paille : Comment cela, « de leur côté » ?

Il aurait dû entendre un doute, une remarque, une objection, une réfutation… Il aurait dû voir le sourcil de Watt se lever avant de se froncer, et ressentir le soupir de Hertz même entre les dernières bourrasques. Ça aurait dû ressembler à une mauvaise plaisanterie.

Toujours plus interdit par les derniers relents de la tourmente qu’intrigué par le comportement des Cyantifiques, l’esprit de Kaoren tournoie avec autant de panique que de panache pour effleurer les hypothèses qui lui viennent. Mais il ne parvient pas à s’arrêter sur celles qui lui reviennent le plus, celles qui osent lui donner tort en offrant le beau rôle aux manipulateurs en blouse. C’est une idée qui lui a été suggérée depuis longtemps, bien sûr – du moins, il lui semble – mais il n’a jamais été aussi peu enclin à se pencher dessus. Il tourne la tête et se résigner à un processus de réflexion digne d’un figurant : arrêté sur des idées qui lui ont été présentées au début de la pièce.

Alors il reste à couvert, conforté dans ses idées par leur remise en cause. Et il écoute le vent se calmer, dans l’espoir insensé d’entendre ce qu’il aurait dû entendre.

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Cyantifiques
Mer 20 Fév - 20:40
« "En toute logique", il est bien là, le problème. »

Pour la plupart dos à vous, les cyantifiques continuent leur discussion, tandis que le vent s'estompe entre quelques murmures. Vos chances d'attirer l'attention des hommes en blouse augmente, mais vous n'avez pas pris le risque sans espérer quelque chose en retour, n'est-ce pas ? Reste à savoir si vous l'obtiendrez.

« Depuis le début, leurs actions sont au mieux stupides, au pire dangereuses, pour nous comme pour eux, assène Watt, visiblement décidé à poursuivre le débat. Tu ne t'en rends peut-être pas compte, puisque tu étais absent la dernière fois, mais ils ont failli blesser mortellement Averroès, et plus tard provoquer une Tempête de par leur ignorance, en dépit des avertissements explicites. Moins nous en dirons, plus nous éviterons les catastrophes, et tu sais très bien ce à quoi je fais allusion. »

L'ambiance semble crouler sous son propre poids, taisant les mots qui l'alourdiraient encore. Pour un instant, Dalton, dont le sourire n'a pas cillé, paraît hésiter à dire quelque chose, mais il laisse bien volontiers son collègue aux cheveux gris l'en empêcher.

« Quoi qu'il en soit, nous avons déjà tranché cette question. L'état de nos connaissances, de notre matériel et de notre avancement ne justifient en rien une prise de risque quelconque. »

Une autre façon de dire que les cyantifiques préfèrent garder quelques cartes en réserve, et qu'ils ne les poseront sur le plateau que s'ils ont quelque chose de suffisant à y gagner - ou rien à y perdre. Mais tout cela, vous le saviez déjà ; tout au plus aurez-vous constaté qu'il y a plus d'une seule voix derrière une même décision, et des mésententes au sein même d'un groupe qui se réclame uni.

« Le vent s'est arrêté, constate abruptement Marie Curie, peu soucieuse d'interrompre quelque chose. Inutile pour moi de rester là plus longtemps. Je ramène le tas au camion.»

Elle s'en va ainsi nonchalamment, suivie par Watson, puis par Dalton, qui lance avant de quitter la scène un dernier regard à Watt. Ils ne sont plus que deux avec l'arbrisseau, à attendre en silence. Ils n'ont vraisemblablement pas l'intention de rentrer au camion maintenant, ou pas la possibilité - quelle qu'en soit la raison.

Profiterez-vous de cette séparation pour entamer une discussion ou tenter quelque chose ? Suivrez-vous les cyantifiques partis au camion pour tenter d'en approcher un ? Continuez-vous d'écouter silencieusement ? Ou alors opterez-vous pour un repli ?


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Alev
Sam 23 Fév - 15:19


Elle avait froid tout en ayant chaud. Des sueurs froides ? Était-ce de l'angoisse ? Les cyantifiques poursuivaient leur conversation, et à leurs yeux il semblait que les dessinateurs n’étaient qu’une main d'œuvre sans cervelle. Tout du moins aux yeux de Watt, celui qu'elle redoutait le plus. Impossible de connaître l'avis du reste du groupe, mais ce silence en disait long sur des avis et points de vues qui divergeaient. Etait-ce réellement un groupe solide ? S'étaient-ils alliés par défaut, simplement parce qu'ils avaient un but commun ? Et que gagneraient-ils à provoquer des tempêtes, une action plus dangereuse encore que le comportement de certains dessinateurs ? Plus elle en apprenait sur eux et plus elle doutait de l'avenir. Plus elle en savait et moins elle leur faisait confiance.

Marie, Watson et Dalton ne s’étaient pas plus prononcés sur la question des dessinateurs. Les prétendus alliés s’éloignaient de Watt et Hertz pour se diriger vers le camion. L'arbre… etait-il toujours un cœur de tempête même après avoir retrouvé un aspect ordinaire ? Aucun cyantifique ne semblait manier les objets avec précaution, et Alev en conclut qu'ils étaient redevenus des objets sans propriétés esquisséennes. Elle se mordit la lèvre, plongée dans des réflexions. Que faire ? Rester ici ? Suivre le trio parti ? Fuir ces lieux sombres ? Elle prenait le risque d'être repérée, dans tous les cas. Avec Kaoren, ils n'étaient que deux à les avoir vu opérer. Il leur serait si simple de se débarrasser d'eux pour noyer le poisson…

Elle ne pouvait pas se montrer aussi facilement. Elle ne voulait pas risquer sa vie sitôt. Elle devait prévenir les autres et rester en un seul morceau. La jeune femme jeta un coup d'œil à Kaoren, tentait de le consulter silencieusement pour ne pas être entendue des derniers restants. La peur lui tordait l'estomac et resserrait sa poitrine. La peur l'empêchait de faire un mouvement.

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Mer 6 Mar - 19:54
Du long calvaire de contempler et subir les railleries empreintes de mépris qui se veulent adressées dans son dos pendant ses heures les plus sombres à la délivrance d’enfin scander l’explosion de toute l’impétuosité que l’on a férocement rassemblée contre leurs auteurs pendant des jours à ne pester que dans son ombre, il n’y a qu’un pas. Une foulée d’un mètre à franchir dans le sable pour quitter son abri et se laisser porter par le vent. Sitôt les masques tombés et tous les acteurs révélés, rien n’empêchera plus la vérité de redessiner les traits de leurs visages. Ni rien l’apathie le timbre de leurs phrases. L’action ne sera soudain plus aux escamotages et aux traficotages d’une comédie d’artistes, Kaoren Arlequin et les Trivelins en blouse n’auront plus que leurs âmes nues pour désormais interpréter les affres d’une comédie divine. Car c’est ce qu’est l’Esquisse, une pièce dans laquelle on ne se déguise jamais qu’en se voilant la face.

Le volet précédent s’est clos en quelques dires, et Kaoren concentre son attention sur la lumière qui n’en émane déjà plus, ces rayons de lucidité qui lui chatouillent encore le nez après l’évanescence. Il laisse résonner dans son crâne tous ces propos sur la base desquels Molière aurait écrit un Tartuffe, Jarry un Ubu et Kafka un Procès. Dans le discours manifestement collégial de Watt, il se trouve cité comme un personnage illogique, stupide, dangereux, ignorant et catastrophique. Lui comme tous les autres, tous ceux qui l’ont accompagné jusqu’ici, et même tous ceux qui n’en ont pas eu la chance et ne l’auront plus jamais. Ce Machiavel de comptoir qui parle dans le dos des morts n’a même pas tremblé de l’œil en les insultant.

Kaoren s’efforce de ressasser ses propres torts pour échapper à la furie qui le cerne, comme une plaidoirie devant son propre aréopage, mais rien n’y fait vraiment. Les visages qui vivent ou meurent dans sa tête ne s’encombrent pas de l’avis de la sagesse qui préside ce tribunal, ils sont unanimes et proclament la loi des premiers-nés. Kaoren se répète des regrets par dizaines, de ce qu’il n’a pas fait pour aider les siens, il s’implore de ne pas sombrer dans son enfer personnel ; la seule réponse adressée à ses prières est celle de la fatalité. Accepter qu’il fût coupable de ne pas affronter l’Esquisse ni défendre ses compagnons contre ses traits, cela lui paraît aussi fou que de reconnaître l’impuissance comme un crime. Kaoren, procureur épique et démentiel, s’accuse de n’avoir pas repeint le Ciel avec un simple pinceau, ni repoussé les Tempêtes à la seule force de son souffle saccadé. Mais quel jury croit-il tromper ? Les vivants n’ont que faire de ses folies, et les morts ne savent plus les reconnaître. Non, pour endosser une telle responsabilité, il faut posséder le pouvoir dont elle découle. Et s’il en faut croire la scène redoutable qui vient de s’offrir aux yeux de Kaoren, il n’est qu’un groupe de coupables à maîtriser la force des Tempêtes. Un constat qui suffit à la furie pour déferler crocs et griffes sur son esprit tourmenté. Elle ne l’aura épargné que le temps de séparer les têtes pensantes des suiveurs.

Sans demander son avis à Alev qui se tient silencieusement derrière, sans même aller chercher un peu de son regard violacé pour illuminer le sien devant l’impétueuse échéance, Kaoren se laisse enfin porter par le pas de trop. En piétinant le sable, il se sent renaître la force d’en faire un second. Puis un troisième. Il écrase furieusement les mètres qui le séparent des Cyantifiques, dans une démarche aussi rude qu’une amble cavalière. Ses jambes fendent l’air aussi médiocrement que l’air les caresse, son cœur grésille plus qu’il ne bat, comme tiraillé en trois sens contraires, et sa gorge jadis si prompte à parler clair tousse déjà le râle d’agonie de son dernier personnage. Les yeux démasqués d’Hertz et de Watt sont braqués sur lui, et n’attendent plus que la chute de son propre masque. Il lui suffit de lever la tête pour le faire glisser sur le froncement de ses sourcils. Plus une trace de cet air stoïque et abnégateur qui peignait Arlequin sur les traits de Kaoren. Désormais sévère, insurgé, presque cruel et toujours aussi noir, son regard n’inspire plus que l’enfer personnel sur lequel il ne règne qu’en portrait d’Hellequin.

Les voici, les versants de l’humain contre l’homme. Ils s’observent sans crainte, leurs craintes confirmées. Hertz demeure aussi tacite que son rôle de simulacre lui somme de le rester, tandis que Watt s’apprête à s’en faire la pythie, et soumettre un énième énoncé dont il affirmera que son instigateur et lui sont les seuls à pouvoir le comprendre. Mais Kaoren ne laisse pas le temps à ses mots de serpenter jusqu’à sa langue fourchue, il consulte ses démons d’un ultime tour de sang et crache ses mots avec la rancœur haineuse d’une Euménide :

« Au nom de tous les ignorants que vous traitez de fous plutôt que de leur ouvrir la porte de votre savoir… »

Le sentiment d’affronter une bête tapie dans le noir tandis qu’une troupe de nyctalopes en possession d’une lampe vous la refuse et vous somme de mener la lutte dans cette ambiance où eux-seuls y voient clair, ce combat désespéré où vous ne parvenez pas plus à vous figurer la position de votre ennemi que son identité, cet enfer mental dans lequel vous errez en ignorant même si votre bête noire ne porte pas les traits de votre ange gardien, impossible pour Kaoren d’envisager et a fortiori de supporter qu’on puisse l’ignorer jusqu’au mépris.

« Au nom de tous les impuissants desquels vous exigiez de voir naître en moins de dix jours autant de héros… »

Voici Kaoren lancé dans une tirade en prose libertaire d’Éluard, à défendre les belles intentions que les hommes trop faibles pour défaire les juggernauts du destin transcrivent dans les quelques mots de leur quotidien, les quelques idéaux oniriques qui portent les espoirs les plus affaiblis par les horizons de grisaille et les empêchent de mourir totalement, les seules bribes de consolation dont sont capables des hommes, des femmes et des enfants qui se sont retrouvés catapultés du jour au lendemain d’un quotidien en paix à la tourmente absolue.

« Au nom de tous les idéalistes qui ont accepté d’accueillir dans leurs rangs sept de leurs ennemis manifestes et n’ont eu pour unique remerciement que vos apitoiements sur votre propre sort… »

Kaoren n’entend même plus la voix de son objectivité tant celle des Cyantifiques lui semble hypocrite et passagère, il n’a que faire de toute l’aide qu’ils lui ont apportée quand elle ne paraît motivée que par le besoin d’une entente mutuelle, à laquelle ils n’adressent d’efforts que ceux nécessaires à sa survie sous forme de cadavre agonisant et suppliant qu’on l’achève aux oreilles de chacun.

« Au nom de tous les endeuillés qui croulent sous le poids d’un sentiment qu’ils vous ont bien gardés de découvrir… »

Personne n’a pu se vanter à ce jour de voir des Cyantifiques porter le deuil ou trouver des raisons de seulement l’envisager, c’est à peine si le concept de sentiment leur apparaît familier, tant ils semblent aux yeux de Kaoren n’user de leurs expressions que comme de leurs mains, à visée purement utilitaire et quand ils n’ont pas l’option d’envoyer se salir celles des autres.

« Au nom de tous les morts que vous vous permettez d’insulter dans leur dos, du haut de vos grands sabots de survivants… »

Comme dans toutes les formes de l’enfer, ce sont les mânes des défunts qui habitent celui de Kaoren Hellequin, qui déposent leurs lettres mortes à la porte de son palais mental, qui animent le Styx et l’Achéron qui l’entourent de vagues à l’âme tourmentée, et qui classent les péchés de ceux qu’elles aimeraient voir brûler à leurs côtés sous sept noms de Cyantifiques.

« Merde. »

Il ne lui vient qu’après coup de revenir sur ses dires, mais il n’en regrette pas encore une syllabe. Kaoren n’a pas l’esprit clair, il perd ses pensées dans ses songes, ses arguments dans ses symboles et ses avis dans ses sentiments. Pour un peu, il se croirait en compagnie d’Arlequin et de Trivelin, de Dante et de Virgile, de Tartuffe et d’Ubu, de Kafka et de Machiavel, des Érinyes et d’Athéna, de la Pythie et du Python, de Paul et de Nusch, et d’Alastor au bout du chemin. Il oscille entre les dires et les non-dits des grands diseurs, à s’y perdre l’esprit en tête, le corps ensuite, le nom enfin.

Quoi que les Cyantifiques viennent finalement à lui répondre, Kaoren n’a même plus la certitude d’à qui leurs propos seront adressés. En l’espace de quelques instants, il s’est retrouvé dans le rôle d’une demi-douzaine de personnages dont pas un n’était secondaire à son histoire. Il s’est vu s’opposer aux acteurs les plus prestigieux de cette scène, et même de cet acte, et endosser soudainement le rôle et l’habit de verve d’un apôtre des martyrs. Plus négligeable jusqu’à cet instant qu’une carmélite, il s’est paré de cette voix que l’on écoute au nom d’un monde entier, en se plaçant sous la guillotine de la raison. Il a retrouvé ce quelque chose, cette valeur qui pousse les impuissants à défaire le fatalisme et les puissants à provoquer le destin, ce sceau qui illustre le cachet des lettres de marque que l’on signe au nom d’amnistie, cet impétueux écueil qui mène de l’obscurantisme à la sagesse et de la sagesse à la passion… ce panache sans lequel on ne meurt pas si on l’a côtoyé.

Subitement, un figurant a changé de rôle.

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Alev
Sam 9 Mar - 21:14


Mais bon sang, que faisait-il ?! Son sang ne fit qu'un tour et son cœur se serra en voyant son camarade commencer à se lever. Elle tenta de lui faire signe pour le retenir, lui dire de rester en sécurité, de ne pas prendre le risque de se voir blessé par l'un de ces cyantifiques. Elle craignait Watt, le plus perfide des deux, qui avait une arme discrète qui pouvait immobiliser facilement… mais il était trop tard. Kaoren se levait et partait en direction des ennemis. C’était de sa faute, elle aurait dû le prévenir qu'ils étaient armés. Et qu'allaient-ils faire ? Comment allaient-ils réagir ? Elle tremblait presque, frissonnait alors que le froid n’était pas au rendez-vous.

Il avançait vers eux en débutant un discours. Dans un mouvement, Alev se pencha pour le voir marcher depuis sa cachette. Impossible de savoir quelle était la réaction des cyantifiques, mais Kaoren se rapprochait dangereusement d’eux. Et dans son discours, rien ne transportait la sympathie à leur égard. Alev posa une main sur le fourreau de son cimeterre. Maintenant, elle se rappelait qu'elle avait une arme alors que l'adolescent aux cheveux écarlates était désarmé. Et qu'allait-elle faire s'il lui arrivait du mal ? Elle s'en voudrait sûrement, comme elle s'en voulait de n'avoir rien pu faire lorsque la base avait été détruite. Elle devait agir, même si elle avait peur, même si elle craignait le pire.

Ils n’étaient que deux. Ils pouvaient encore leur faire face. Il y avait peut-être une autre solution que la violence, même s'ils étaient déjà bien hostiles envers les dessinateurs. Alev inspira, puis se leva, se redressant pour se tenir debout. Elle était maintenant à découvert de ceux dont elle se méfiait, de ceux qu'elle craignait. De ceux qui ne leur faisaient pas confiance. De ceux qui leur cachaient clairement leurs intentions. La peur se tordait dans son ventre. Était-ce visible sur son visage ? Elle ne pouvait plus faire marche arrière, mais de toute façon elle s’était promis de ne faire que des pas en avant. Et puis, elle n'allait pas rester en arrière et laisser Kaoren subir Watt et Hertz. Elle s’empressa de le rejoindre en décrivant de grands pas, pour parcourir cette distance de quelques mètres qui la séparait des cyantifiques.

Maintenant qu'elle s'approchait d'eux, elle était droite et cachait tant bien que mal sa crainte. Elle sortit de son fourreau sa lame, toutefois de manière défensive, pour se protéger d'un éventuel assaut de Hertz ou Watt. D'un autre côté, elle essayait de les dissuader de leur faire du mal, à Kaoren et elle.

-Nous en avons assez d’être laissés pour compte ! Nous nous sommes alliés il y a de cela une dizaine de jours. Il est temps de consolider cette alliance en nous faisons confiance.

Joignant le geste à la parole, elle abaissa légèrement son cimeterre, laissant une ouverture dans sa garde, mais gardant un œil sur le duo pour les jauger. Elle poursuivit, en les posant successivement ses yeux sur l'un et sur l'autre :

-Si vous voulez que nous collaborons ensemble, pour de vrai cette fois, il faudra bien nous traiter en égal. Nous expliquer exactement ce qu'il se passe. Peut-être que nous serions plus coopératifs si nous savions quelle direction nous prenons. Peut-être que nous y mettrons plus du notre si nous avions une bonne raison de travailler avec vous, à part la crainte de mourir ou la volonté de vivre.

Elle regardait avec sérieux les deux cyantifiques, espérant qu'ils prenaient la perche qu'elle leur avait tendu, plutôt que de s'effacer ou de parler en charabia. Elle était persuadée que s'ils avaient pris les dessinateurs survivants avec eux, c’était parce qu'ils avaient besoin d'aide même s'ils ne voulaient pas l'admettre. Tout comme elle savait malgré sa colère que sans eux, aucun des dessinateurs n'aurait duré longtemps dans ce monde. Mais maintenant, ils étaient ensemble, dans le même bateau. Et qu'ils le désiraient ou non, il fallait vivre ou mourir ensemble.

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Dim 10 Mar - 17:23
Avant même que les deux cyantifiques n'aient le temps d'entamer un nouvel échange, ils sont brutalement interrompus par une arrivée imprévue - la votre. Si Hertz vous écoute sans sembler ni ciller ni vous interrompre, son collègue esquisse un recul à l'apparition de Kaoren, mouvement qu'il affirme lorsqu'Alev entre à son tour sur scène.

Surprise et colère colorent le visage de Watt, qui ne semble pas accueillir avec plaisir un tel dénouement. Pour autant, aucun d'entre eux n'a sorti la moindre arme, et nul assaut ne vient vous empêcher de vous tenir face à ceux que vous semblez tant redouter. Seul vous agresse un suspens où les uns jaugent les autres et où les souffles se retiennent, attendant comme leurs hôtes de rassembler leurs mots pour s'exprimer à nouveau.

« Vous parlez de confiance et d'égalité, fustige soudainement Watt, mais vous proposez d'engager le dialogue avec une arme. »

Quelle que soit votre réaction, vous n'aurez pas le temps de lui répondre. Hertz, après avoir fait quelques pas lents en votre direction, prend aussitôt la parole sur un ton parfaitement posé.

« Vous n'en aurez pas besoin. Nous n'allons rien faire, sinon vous répondre. »

Ce faisant, il écarte légèrement les bras, pour prouver qu'il ne tient rien. Derrière lui, Watt utilise ses deux mains pour tenir fermement l'arbrisseau, ce qui suggère qu'il ne pourrait pas instantanément dégainer une arme. S'il leur serait malgré tout possible de sortir quelque chose de leurs blouses, ou, pour l'un des deux, de combattre directement à mains nues maintenant qu'il est à portée, aucune agressivité particulière ne semble émaner de vos interlocuteurs.

« Afin de clarifier notre position... reprend Hertz sans trahir son calme. Nous n'attendons de vous ni héroïsme, ni savoir, ni confiance, ni quoi que ce soit qui relèverait d'une quelconque alliance au sens que vous semblez donner à ce terme. Si nos chemins se croisent pour l'instant, cela relève d'une succession d'évènements plus que d'une volonté de notre part. En particulier, cette attaque en Ville a précipité notre départ et nous a fait proposer à ceux d'entre vous qui le souhaitaient de nous suivre, sans autre motivation que celle de vous porter secours. Par ailleurs, s'il est vrai que vos deuils ne nous affectent pas, puisque nous y sommes étrangers, cela ne signifie pas pour autant que nous apprécions la misère d'autrui. »

L'indifférence est-elle incompréhension, cruauté ou mépris ? Sur cette question, les cyantifiques semblent rejeter les trois options proposées, et déclarer qu'il ne s'agit ni plus ni moins que d'une distance infranchissable. Ou bien une forme d'abandon de l'idée de comprendre et de compatir, par choix et par nécessité.

« Quoi qu'il en soit, pour "collaborer" avec nous à la récupération de ressources, vous ne devriez pas avoir besoin d'une autre motivation que celle de survivre, et actuellement, nous n'attendons rien de plus de votre part. Si notre existence vous est insupportable, rien ne vous empêche de partir par vos propres moyens, mais sachez qu'en dehors de nous, peu de cyantifiques auraient pris la peine de vous aider, et moins d'Objets encore vous auraient laissé en vie. Telle est la situation depuis la Tempête. »

Alors que ces mots évoqueront sans doute en vous des horizons couverts de sable et de sang, ils vous sont - une fois de plus - débités sur un ton dénué de menace et d'ironie, dépourvu de nuances autres que celles qui semblent se mélanger sur le visage de Watt. Pendant quelques instants, ce dernier semble hésiter à rajouter quelque chose, mais pas un souffle ne se décide à articuler le fond de sa pensée.

« Sachez enfin que si vous n'êtes pas nos alliés, vous n'êtes pas non plus nos ennemis. Tant que vous ne menacerez pas l'une de nos vies, ou l'un de nos objectifs, nous n'avons jamais eu, et n'avons toujours pas, l'intention de vous nuire. C'est pour cela que nous considérons que vous n'avez pas besoin de savoir ce que nous faisons, puisque cela ne vous concerne pas. »

Ainsi paraît se finir la réponse d'Hertz. Ou plutôt, celle des cyantifiques rebelles, et de leur « nous » qui vit indépendamment de ce « vous » dont tous ceux qui ne sont pas eux semblent faire indifféremment partie. Puisqu'un tel mur existe et vous repousse irrémédiablement de l'autre côté, la conclusion est que vous devez continuer à marcher à côté sans jamais essayer de regarder au-delà.

Mais ce n'est pas pour cette conclusion, qui n'est autre qu'une réaffirmation de ce que vous saviez déjà, que vous êtes venus jusque là. Et ce n'est pas celle-là qui vous contentera.

« Toutefois... »

Sans vous céder la parole, Hertz reprend son discours.

« J'entends qu'il n'est pas agréable d'être systématiquement tenu à l'écart et que tout cela ne fait qu'entretenir votre méfiance envers nous. Vous n'avez aucune raison d'être convaincus que nous ne faisons rien qui pourrait vous nuire, et aucun intérêt à ne pas vous poser des questions qui dépassent le cadre de la nécessité immédiate.»

Si vous prêtez la moindre attention au visage du cyantifique, vous pourrez y apercevoir la lueur d'une expression. Des traits moins tirés et une inclinaison quelque peu différente vous suggèrent une once de sympathie. Ou peut-être d'intérêt.

« Si cela permet d'apaiser la situation, posez vos questions. Je répondrai dans la mesure de mes connaissances. »

Réponse sincère face à vos mots ou artifice destiné à vous tromper ? Marque d'égalité naissante ou maquillage d'une condescendance figée ? Les mots viennent avec leur bagage d'incertitude et d'ambiguïté, ne vous laissant pour en percer la vérité que le filtre de l'interprétation personnelle. Ainsi, aux indices dans les voix et les traits se substitueront bien vite les tableaux préconstruits auxquels vous essaierez de les greffer pour qu'ils s'harmonisent avec. Ces fresques vous mèneront-elles quelque part ? Ou faudra-t-il que chaque interlocuteur en efface une partie pour essayer, malgré les jours et les aventures qui y ont coulé, d'y inscrire encore quelque chose de nouveau ?



(Voilou, j'espère que j'ai pas laissé de coquille. J'ai laissé quelques zones de flou plus ou moins subtiles, sur lesquelles vous pourrez rebondir ou pas, tout comme ce que j'ai décrit en termes de narration extérieure peut être vu ou pas par vos personnages)
Alev
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Alev
Lun 11 Mar - 22:41


Alors, ils n’étaient qu'un dommage collatéral ? Un groupe de bras cassés que l'on ramassait pour avoir bonne conscience ? Une main d'œuvre ramassée pour chercher des ressources, mais surtout ne pas interférer dans leurs travaux ? C’était bien ce qu'elle entendait.  Voyons cependant que les deux cyantifiques n’étaient pas armés, elle rangea à son tour son arme, restant toutefois méfiante envers eux. Il y avait encore, toujours cette barrière qui les séparait, et aucun d'eux n’était prêt à changer la situation. Bien. Alors en dehors de la survie, c’était chacun pour soi. Alev éprouvait de la colère, de l’incompréhension envers ce groupe insondable. Elle suivait du regard Watt en écoutant Hertz, comme si l'un parlait neutre et l’autre donnait le ton. Elle tentait de suivre ces deux interlocuteurs, mais tout n’était que confusion dans son esprit.

Pourquoi les avoir suivi ? Pourquoi avoir écouter leurs directives ? Pourquoi ? Par pur instinct. Elle les détestait mais ils avaient les connaissances permettant de vivre un minimum décents ici. Même si elle avait l'impression de ne faire que du surplace dans la compréhension de ce monde et du moyen d'en sortir, autre que le trépas. Elle l’écoutait parler. Dire qu'il les laissait poser leurs questions, presque comme à deux enfants. À part ces blouses cyans, ils ne savaient rien, strictement rien d'eux. Quelques traits de caractère ressortaient tout au plus, cela les rendait à peine moins distants que les autres cyantifiques rencontrés au Phare. Mais quand même, ils avaient l’honneur de leur parler en face à face, pour une fois. Alev soupira :

-Bien.

Elle était persuadée d'une nouvelle fois se confronter au même mur infranchissable qu’à la Fontaine. De n'avoir que la vue du ciel comme un enfant trop petit qui tentait de voir par la fenêtre, alors que plus loin, avec plus de recul et de hauteur, c’était tout un monde qui était visible. Les cyantifiques étaient ces enfants qui avaient trouvé la ruse de monter sur une chaise pour mieux voir, mais qui bousculaient les autres enfants qui recherchaient un peu de lumière. Mais en ce jour, Alev allait tenter de faire une percée.

-J'ai besoin de comprendre. Pourquoi déclencher une tempête si près de ce qui est notre refuge ? C'est prendre un grand risque. Et d'ailleurs, comment avez-vous fait ça ?! Sans qu'il n'y ait même des effets secondaires ?

Elle avait essayé de poser les questions d'une voix calme, mais sûrement ses paroles devaient trahir sa confusion, son incompréhension et sa frustration. Elle avait l'impression d’être une aveugle qui avançait avec peine, tandis qu'un groupe de valides, ou du moins de borgnes, se contentaient de la regarder marcher vers des obstacles. Elle devait sûrement se fatiguer à force d’essayer de leur parler pour ne brasser que du vent. Au fond, ils ne se distinguaient pas tellement de leur camarades qu'ils avaient « trahis » au Phare, si toutefois trahison il y avait. Peut-être tous n’étaient que des groupes ou des solitaires qui travaillaient dans leurs coins.

-Et quelles conclusions en tireriez-vous ? En quoi cela vous avancera-t-il ? Cela mènerait-il au moins à une issue ? Ce monde n’est pas le nôtre. Nous n'avons pas choisi d’être ici, et nous devons partir.

Même sans repères, même sans la vue, la jeune femme ne perdait pas son premier but, son objectif premier, qu'elle avait émis dés lors qu’elle était arrivée. Ce qu'elle désirait, c’était quitter cette prison de couleurs, et retrouver ceux qu'elle aimait. À cet instant, elle sentit combien sa famille lui manquait.

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Kaoren
Non, non, c'est bien plus beau lorsque c'est inutile !
Personnages : Kaoren, Penrose
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Date d'inscription : 22/09/2015
Kaoren
Dim 10 Nov - 19:13
« Et ne vous avisez pas de trouver stupide une seule de ces questions. »

Kaoren, ou qui qu’il soit devenu à force de se renier, bout désormais d’un feu presque aussi noble que mauvais. Un feu qu’il serait prêt à regarder dévaster le Laboratoire en jouant de la harpe sur la colline d’en face. Qu’il soit en train de redevenir fou ne lui chaut que peu, tant lui prend le désir de faire ravaler à Hertz ses propos les plus sales comme ses plus sensés. N’eût-ce été la présence d’Alev, pertinente dans ses questions, sage dans ses accusations et humaine dans sa démarche, Kaoren aurait certainement perdu sa dernière bribe de raison à la faveur de cette ambiance. Dressée entre les regards glaciaux des Cyantifiques et l’ardeur brûlante du dramaturge, elle seule semble encore assez tempérée pour adoucir le choc de ces deux univers.

Depuis qu’elle s’est approchée, une lame à la main et sa garde levée, Alev a énoncé tout ce que Kaoren s’est retenu de hurler. Elle-même chambranle, éprouve, subit à sa façon. Toutes les pages gravées dans le cœur ardent du juvénile délateur qui soutient désormais le regard des Cyantifiques à ses côtés, elle les aurait toutes écrites, mais de sa propre plume. Une plume dressée à écrire d’autres noms, préférant ceux de ses proches à ceux de ses portraits. Et de voir quelqu’un parler au nom de ceux qui n’ont plus d’autre voix que la poussière et le sang qu’ils toussent, accuser les porteurs de lumière de recouvrir leurs lumignons d’un tissu impérieux pour n’en laisser que quelques lueurs à ceux qui la requièrent, et tenter de fracasser les murs aux pieds desquels guides et errants se tournent le dos à force de ne plus savoir se regarder à travers, Kaoren s’est senti moins seul que jamais. Lui, pourtant si enclin à vivre sa vie seul et mourir sa mort de même, s’est flexiblement laissé vibrer au mot "ensemble".

Alors il n’a pu que s’efforcer de soutenir la tentative de réconciliation esquissée par Alev, et brûler de rancœur en voyant celle-ci piétinée par les grands sabots des Cyantifiques. Hertz a le culot de s’octroyer le beau rôle, une fois encore, avec la verve d’un hobereau des temps modernes. Il dit ce qu’il ne montre pas et montre ce qu’il ne dit pas, le fait étant qu’il ne dit pas grand-chose. Plusieurs minutes d’un discours sans interruption, et Kaoren n’en retient que ces semblants de justifications qu’il a entendus maintes fois déjà, et une concession qu’il n’a pas encore la certitude de pouvoir considérer en tant que telle. Mais cette fois, il est hors de question d’achever le dialogue sur un défi du regard entre un aveugle avide de voir et un voyant fermant les yeux.

Voilà tout ce que Kaoren cherche à exprimer à travers le commentaire qu’il vient de formuler à la suite des questions d’Alev. Ce n’est pas une demande, ni même un ordre ; c’est un blâme. Peut-être même ne cherche-t-il plus à comprendre, et n’est-il qu’en train de redevenir fou. Fou de bien des choses, et de bien des personnages. Mais cela ne lui chaut que peu, tant qu’il n’est pas celui de l’Esquisse.

« Parce que ça commence à bien faire. »

Résumé:


Dernière édition par Kaoren le Mar 24 Déc - 15:31, édité 4 fois


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Cyantifiques
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Cyantifiques
Ven 22 Nov - 15:35


« Aucune question n'est stupide. »

Maigre tentative pour tenter de calmer la colère qui s'embrase. Toujours calme et sans un sourire, Hertz continue de parler face aux deux voix qui tentent de l'acculer.

« Mais quoi que nous disions, la réponse ne vous conviendra pas forcément. »

La scène a l'odeur du procès et le goût amer d'un jugement sans arbitre. La discussion ne fait que prouver l'existence d'un fossé, d'une méconnaissance, d'une incompréhension, et cette dernière tirade souligne une sorte de fatigue chez les cyantifiques. Comme s'ils savaient d'avance. Comme s'ils avaient déjà échangé les mêmes paroles des dizaines de fois. Comme si le résultat avait toujours été le même. Comme s'ils ne croyaient plus en rien face à cette évidence. Pourtant, vous êtes bien les premiers, non ?

« Commençons par la fin. Vous dites que ce monde n'est pas le vôtre, mais il est le nôtre, et nous n'avons aucune raison de prêter plus d'intérêt à une sortie qui n'existe peut-être pas qu'à la compréhension de l'Esquisse - et à son avenir. »

Le ton est las, peu asséné, alors que les paroles sont crues et directes. Il est facile d'imaginer que pour les cyantifiques, le discours d'Alev au sujet de la nécessité de sortir paraît au mieux étrange, au pire sorti de la bouche d'un fou. À défaut de le souligner directement, Hertz se contente de marquer une distance, ou plutôt d'amplifier celle qu'il met déjà, peut-être en mentionnant succinctement tout cet autre monde que vous ne connaissez pas : celui des préoccupations de ceux qui savent qu'ils seront encore là dans une semaine, un mois, un an, toute une vie, dans ce monde dont ils connaissent le passé et construisent l'avenir, loin de votre égarement et de votre empressement.

« Quant au risque encouru, poursuit-il, il y a vraisemblablement méprise. Ce Laboratoire a résisté à une Tempête gigantesque, ce n'est pas une brise qui le fera tomber. Nous maîtrisons le processus et, comme vous pouvez le constater, nous allons tous très bien. »

À ces mots, Hertz se retourne vers Watt, ou plus vraisemblablement vers l'arbrisseau qu'il tient toujours dans les bras. Ils échangent vaguement un regard qui remplace les mots qu'ils pourraient prononcer. Ni trait tiré, ni seconde de doute ; les syllabes de ce dialogue muet contiennent assurément plus d'assurance que de peur.

Lorsque les yeux se taisent, l'homme aux cheveux gris se retourne vers vous, en désignant légèrement le laboratoire de la tête. Son comparse, lui, amorce déjà un mouvement.

« Je vous invite à poursuivre cette discussion dans la salle de réunion, ce sera plus sécurisé et plus confortable. Si d'autres personnes ont des questions, elles pourront se joindre à nous également. »

Au loin, dans les plaines désertiques qui s'étendent à n'en plus finir, aucun danger ne semble poindre, mais vous ne savez rien sur ce qui se trouve au-delà de ce minuscule bout du monde.

À son tour, votre interlocuteur commence à bouger, non sans cesser de vous écouter. Il est probablement possible de le retenir. De rester. De partir. De le suivre. De poser répondre en chemin. De laisser parler le silence, le temps que les têtes moulinent.

Quoi que vous fassiez à présent, cela aura une influence. Sur vous en tant qu'individus. Sur vous en tant que groupe. Sur eux. Sur le résultat de cette escale. Et sur les autres étapes du voyage, peut-être.



Kaoren
Non, non, c'est bien plus beau lorsque c'est inutile !
Personnages : Kaoren, Penrose
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Date d'inscription : 22/09/2015
Kaoren
Lun 23 Déc - 20:43
Alors c’est décidé. C’est entre quatre murs que sera mené le débat, d’où il ne pourra plus s’enfuir avant que sa fin ne soit convenue. Une cellule dans laquelle seront confinés les échos de toutes les voix sans que l’immensité de l’Esquisse ne puisse les dissiper. Pas la place de regarder ailleurs, pas assez de lumière pour justifier de baisser le regard, pas assez du vacarme des vents pour laisser croire qu’on ne s’est pas entendu. Et à l’ombre d’un toit, pas une intervention du Ciel dont la seule couleur sait donner raison aux propos les plus iniques des Cyantifiques. Bien loin la pensée que l’affrontement puisse être équitable, l’idée qu’il soit décisif suffit à conquérir l’approbation de Kaoren.

Sans prononcer un mot, de peur d’en laisser la connotation trahir le fond de ses pensées ardentes, il se contente de hocher la tête et laisser vaciller ses cheveux rouges sous le regard de Hertz comme on agiterait un foulard devant un animal. De fait, le ton de son silence est rapidement partagé par tous les personnages, et la marche vers le Laboratoire s’entame dans une ambiance prête à craquer.

Ces songes d’une vêture nouvelle, revenus habiter l’esprit de Kaoren depuis quelques longs instants, n’ont de cesse de venir raviver en lui les voix de ses idoles comme celles de ses démons lorsqu’il appréhende l’épisode à venir. Il ne tâche plus de se figurer quelle forme prendra le cours des événements, et face à quelles inconnues lui et sa compagnonne devront incessamment se confronter. En lieu de cela, il continue de se répéter toutes ces phrases et tous ces sentiments qu’il crève d’envie de relâcher, quelle que soit la noblesse de leur source. Bien entendu, les dernières justifications de Hertz n’ont pas suffi à l’apaiser, pas plus que nulle autre, et c’est avant tout à celles-ci que se veulent adressés les ressentiments prisonniers de son masque de tempérance. Mais il y a toujours plus à dire, comme si la tirade précédente de Kaoren implorait une suite. Une très, très longue suite. Comme s’il lui fallait déclamer une strophe pour chaque seconde d’attention dont un Cyantifique aurait privé les siens.

Et comme tout le monde se tait, comme la tempête de derrière le Laboratoire a cessé, comme le sable glisse sous les pas des personnages en étouffant leur claquement, et comme l’Esquisse elle-même semble se retenir de faire intervenir ses marionnettes myrionymes pour troubler le silence de cette scène, Kaoren ne peut s’empêcher d’entendre toutes ces voix qui lui viennent en songe. Elles disent "Pardonne !" comme elles disent "Blâme !", mais toutes s’accordent à porter ses pas dans la même direction pour le moment…

~ Suite à venir devant le Laboratoire ~

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