Il n'y aura pas de retrouvaille. [Al/Cydna]

Eelis
Qu'est-ce qui est jaune et qui traverse les murs ?
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Eelis
Ven 5 Aoû - 2:27
Dans la foulée de l'anniversaire, la joueuse de Cydna a eu envie d'écrire une dernière petite scène entre son personnage et le mien. Du coup, même si on a fait ça sur un Google doc, je le poste ici pour en garder la trace, parce qu'il est cool et parce qu'il aura de l'importance le jour où Al vivra ce songe, soit probablement à la fin du Jour 25... Peut-être tellement d'importance que ça changera beaucoup le perso. (et achèvera de faire d'Al un perso qui vit plus de trucs la nuit que le jour comme c'est déjà le cas depuis l'existence de l'interforum).

Quelques précisions avant de commencer (pour comprendre le contexte) :
■ Cydna, donc, est un personnage arrivé... quelque part avant le J1 (quelques jours avant, 'me semble). Pour résumer son personnage en quelques lignes, c'était une jeune femme de 21 ans à qui il manquait une main, et qui s'est retrouvée dans l'Esquisse avec... une aile de chauve-souris à la place de la main en question. Et pas n'importe quelle aile, puisque c'est elle qui fait la narration de Cydna et que sa personnalité est entrelacée à l'histoire de Cydna.
■ Dans l'Esquisse, Cydna a une personnalité assez discrète de base, mais se retrouve vite à être - malgré elle - l'une des principales combattantes, une guerrière terrassant ses ennemis avec l'aide de sa fidèle arme, une trompette lance-flamme trouvé dans la Base.
■ Quand ils se rencontrent, Al vient d'arriver, et en même temps qu'il commence à la connaître il s'implique beaucoup dans les affaires du groupe de l'époque, qui est en partie caractérisé (par rapport au notre) par le fait qu'il y a quasiment pas d'adulte vraiment "adulte", mais essentiellement des enfants, ados et jeunes adultes, donc Al est presque l'un des plus vieux, et il essaie d'être responsable. (aussi parce qu'il veut être utile par égo). Mais parce que dans les faits il a peur de l'Esquisse, il se retrouve souvent à compter sur elle, sinon à l'embarquer dans des épopées où c'est finalement elle qui devra le protéger. Je présenterai tout ça avec plus de détails dans le carnet de souvenirs d'Al... Quand je posterai la suite.
■ En parallèle, on shippe un peu nos persos à partir du Jour 13, même si c'est jamais strictement canon. On fait des songes où ils sont ensemble après l'Esquisse, et d'autres niaiseries du genre.
■ Et au jour 17, comme quasi tous les persos de l'époque, Cydna disparaît pendant l'attaque de la Ville, amenant Al à être.. qui il est aujourd'hui. C'est-à-dire un dépressif rongé par la solitude, la peur de l'attachement et la culpabilité.

Je sais pas si de toute façon quoi que ce soit sera compréhensible pour un extérieur.. Mais, bon, allez, c'est parti !


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Ven 5 Aoû - 2:29

Gé-nial.
Pourquoi tu as rouvert les yeux déjà ? Pourquoi diable n’es-tu pas restée juste disparue comme tu l’es depuis… Depuis… euh. 1 heure ? Deux jours ? 500 ans ?

Hey, ça fait combien de temps qu’on n’a pas mis les pieds ici ?
Qu-Qu’est-ce que j’en sais moi ? C’est toi qu’a disparue d’un coup !
Je te signale que toi aussi, en même temps que moi.
Tch.

Le ciel… ce ciel. Je me souviens que la première fois que je suis arrivée ici, il avait provoqué une première crise de panique… Vite oubliée par une seconde liée à une main en forme d’aile de chauve-souris. N’est-ce pas ?
Quoi ? Parle pas comme si c’était du passé, chui toujours là moi. Et d’abord, qu’est-ce qu’il te prend au juste, hein ? Comme si c’était un moment agréable que tu as passé ici ! J’dois t’rappeler que tu étais tout aussi inutile que tu l’as toujours été ? Aussi lâche, aussi ignorante, aussi peureuse ! Que des emmerdes cet endroit ! Absolument tout veut ta mort ! Alors n'ai pas cet air nostalgique ! Ça prend pas avec moi hein !

Pis d’abord, on est où là ? Tu pourrais au moins te poser cette question ! On est dans cet enfer, mais on est franchement sur le toit d’un bâtiment inconnu, entouré de désert, avec un ciel toujours aussi angoissant de rose dégueux. La dernière chose dont je me souviens c’est que t’étais en ville et que c’était la merde.
Après, est-ce que ça a déjà été la paix dans ce monde à la con ?

Et aller, d’un coup, tu repenses au rouquin… Mais vas-y, tu veux pas te préoccuper de ce qu’il se passe directement autour de toi ?
Justement.

« Bonjour, Al. »

Hein ? De quoi ? Il est là aussi cet énergumène inutile ?! D’où… Aaaah cette tignasse rousse. Elle m’avait pas manquée. Bordel, comment t’as fait pour le reconnaître de si loin et uniquement à sa tignasse ?! Me sort pas l’amour ou je vomis. Et si je vomis, tu vomis.
Non mais sérieux, vu là où on est par rapport à là où on était, il t’a oublié depuis belle lurette ton prince dégoûtant !


Dernière édition par Eelis le Ven 5 Aoû - 3:15, édité 4 fois



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Eelis
Ven 5 Aoû - 2:31
Le toit : un endroit idéal pour prendre le monde de haut.

Au jour 16, alors qu’il était encore au sommet de son sentiment d’utilité et du mépris duquel il tartinait toutes ses paroles pour se conforter dedans, Al n’aurait sans doute pas eu d’autre raison de s’y rendre. Lui qui ne tolérait de montrer que sa plus belle productivité, il aurait pris soin de signifier sa ferme intention de surveiller les alentours, pour se défendre de ne pas aller lui-même sur le terrain.

Dix jours plus tard, il pouvait au mieux s’en donner brièvement l’illusion. Avant de la laisser s’évaporer dans un long soupir. Avant d‘admettre, dans l’intimité de sa solitude, qu’il voulait juste faire une pause dans le supplice que lui imposait celui qu’il était devenu : un être nu et vide, dégoûté par sa propre laideur et terrifié à l’idée d’être blessé.

Quand il entendit sa voix résonner dans ses ténèbres, il ne douta pas un instant qu’il s’agissât de la sienne.
Ce dont il douta en revanche, c’est qu’elle fût réelle, et non pas un mirage que l’Esquisse - ou son esprit qu’elle avait corrompu - lui avait donné à voir.

Il ne pouvait pas croire à son retour, parce qu’il l’aurait rendu trop heureux pour ne pas en devenir fou, si jamais la réalité le cassait en deux. Pour se protéger, il avait même songé à l’ignorer, à repartir, à rejoindre se groupe.
Mais sitôt la pensée surgie, il lui en vint une évidence : personne ne l’attendait là-bas. Puis il était au moins curieux de voir quel tour on essayait de lui jouer. Peut-être aussi de la voir une dernière fois, alors qu’elle paraissait plus réelle que jamais, et qu’à travers elle, il se sentait un peu plus vivant, lui aussi… Même s’il n’osait pas se l’avouer.

« Bonjour, Cydna. »

Il regarda ses vêtements. Ses bras. Ses mains. Ses longs cheveux. Son visage.
Ses yeux.
Il n’avait pas de photo d’elle. Mais il s’était assez accroché à son image pour savoir qu’elle lui ressemblait. Après tout, il la trouvait…

Il détourna d’un coup le regard.
Il ne devait pas raviver ce genre de sentiment.

« Ahahah, ça fait bizarre, tout d’un coup, de te voir ici… »
De te voir sur le chemin que j’ai emprunté, après t’avoir laissée derrière.

Il commença à marcher lentement, comme pour l’entraîner dans une visite guidée du toit.

« On appelle cet endroit le Laboratoire. Comme la Base, il a été créé par les cyantifiques. Et contrairement à la Base, il ressemble à un laboratoire. Pour peu que ça nous soit utile, dans cette situation. »
Il avait besoin de lui parler comme à un souvenir.
Ou de lui parler tout court, en fait, sauf qu’il ne savait pas trop par où commencer.



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Ven 5 Aoû - 2:33
Cesse ce grand sourire niais et mielleux. Immédiatement. C’est pas parce qu’il t’a appelée par ton prénom que t’es obligée de te transformer en un marshmallow aussi dégoûtant que le ciel.

Et regarde-le ! Il est tout honteux cet abruti ! Il n’est même pas foutu de te regarder en face. Moi j’te dis qu’il t’a remplacée aussi facilement que ça !

« Ahahah, ça fait bizarre, tout d’un coup, de te voir ici… »

Arrête. De. Sourire. J’suis sûre il a trouvé une autre cruche avec qui faire ami-ami, qu’il entaîne partout dans la merde comme il t’as traînée dans la boue, dans le sang et les larmes ! Dois-je te rappeler le phare ?!
Et ne le suis pas ! Laisse-le dans sa honte !

« On appelle cet endroit le Laboratoire. Comme la Base, il a été créé par les cyantifiques. Et contrairement à la Base, il ressemble à un laboratoire. Pour peu que ça nous soit utile, dans cette situation. »

Tu regardes autour de toi. M’ouais. Encore un lieu dangereux qui peut leur exploser à la gueule à tout moment cette merde. Donc le choix a été fait de les suivre huh. Cette bande de joyeux lurons capables de faire bien des choses… Incompréhensibles. Tout autant que ce monde. Après, quand on y réfléchit, au vu du bordel de tes derniers souvenirs, je crois que personne n’a eu le choix.

Tu t’approches. Encore. Tu me tiens dans ton dos avec ta main valide. Comme si ça allait m’arrêter de faire quoi que ce soit. Tu le dépasses légèrement et tentes de regarder son visage.

Oh wow. Il n’a jamais été très beau ton prince, mais là franchement il fait vraiment peine à voir ! Avec les traits tous tirés on dirait un dépressif !

« Et ça n’a pas l’air plus reposant que la base apparemment. »

Tu le devances un peu puis te retourne d’un coup faisant virevolter tes longs cheveux blonds. Qui ont l’air… Étrangement… propres ? Bon, tu viens pas de sortir de la douche, ça se voit, faut pas déconner, mais au vu de la guerre des derniers évènements… Connus, dirons-nous, ça peut surprendre.

« Tu devrais songer à te poser un peu, tes cernes se voient d’ici. »

Et tu te rapproches. De là, il pouvait constater que tu n’avais presque plus de… blessures. Juste des cicatrices, ou des éraflures ou entailles en cours de guérison…
Encore que ces éléments me sont inconnus. Quand t’es-tu fait ça ?

« Je ne veux pas que tu t’effondres. »

Ben voyons, regardez qui parle.
… Enfin. Dans l’état actuel des choses, tu as l’air à la fois bien trop en forme et en même temps on pouvait voir que tu avais subi beaucoup, beaucoup de choses.
Beaucoup trop.
Principalement à cause de ce roux de pacotilles.
… Je crois.



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Ven 5 Aoû - 2:34
Elle souriait.

Même s’il n’osait pas l’affronter pleinement, il l’avait entrevu avant de fuir. Et de redoubler d’effort pour ne pas lui montrer que cette simple idée lui donnait envie de sauter dans ses bras pour y trouver le réconfort qu’il avait tant cherché.

Plus loin il s’en tenait, moins elle pourrait appuyer sur ses faib…

Elle s’était rapprochée.
Par un réflexe maladroit, il avait reculé.

De près, elle était plus belle que dans ses souvenirs. Et surtout plus belle que les dernières fois qu’ils s’étaient tenus si prêts l’un de l’autre, dans ce phare où elle avait planté un bus, puis dans ces ruines où elle s’était montrée plus fatiguée que jamais.
Lui, par contre, il était encore plus moche qu’avant. Elle n'avait eu besoin que d’un coup d’oeil pour le cerner.

Et pour cause.

« C'est trop tard. »
Il avait essayé de paraître comme avant, mais puisqu’il n’y arrivait pas, autant tout lui raconter.

Qui elle avait connu.

« Je me suis effondré là-bas, en même temps que la Ville. En même temps que je vous ai perdus de vus et que j’ai appelé vos noms, entre deux attaques d’Objets. »

Qui il avait laissé.

« Une part de moi est restée là-bas, sans doute. Quand j’ai fui dans le camion, je n’ai rien amené d’autre avec moi que des souvenirs trop douloureux à porter. Et beaucoup de culpabilité. »

Qui elle devait haïr.

« Je n’ai même pas de cernes parce que je travaille trop. Juste parce que je n’en dors plus la nuit, parce que je ne sais pas quoi faire, parce que… »

Qui il était devenu.

« Parce que je tenais à peine debout, et que j’ai aucune idée de comment me relever. »

La résolution de garder ses distances n’avait pas tenu une minute. Il regardait déjà le sol, crispé de la tête aux pieds pour ne pas laisser les larmes lui monter aux yeux.

Regarde, Cydna. C’est lui le misérable, lui qui t’a menée à ta perte. Tu n'as aucune raison de lui sourire.



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Ven 5 Aoû - 2:37
Tu souriais toujours, mais tu avais fermé les yeux, comme pour te concentrer sur ce qu’il avait à dire. Et d’un sens, quel scoop !
Il était enfin en train d’admettre son inutilité et sa lâcheté ! Pire que toi !
Pas vraiment, du coup, s’il l’admet.
Quoi, faute avouée à moitié pardonnée ? Tu te fiches de moi ?! Jamais ô grand jamais quand tu admettais quoi que ce soit, tu étais à moitié pardonnée, tu étais tout autant battue !
Peut-être.
Ah ! Moi j’en suis sûre !

Tu me lâche enfin. Tout ça pour que ta main se pose sur sa joue.
Au.
Secours.

« Ça n’a pas dû être facile... »

Mon cul oui ! Cesse de lui sourire immédiatement ! Il a juste pris ses jambes à son cou, pensé encore une fois à sa petite survie avant tout le reste ! Tu croyais vraiment que tu avais une place spéciale dans son cœur ?! Tu croyais vraiment qu’il n’allait pas t’abandonner ? Qu’il allait partir à ta recherche ?!

Ma pauvre… Tu es bien naïve !
Le suis-je vraiment… ?

« Si tu te dis que tu as été lâche de m’abandonner ainsi... »

Alors tu as bien raison.

« Si tu te dis que tu aurais dû partir à ma recherche... »

Alors pourquoi ne l’as-tu pas fait ?

« Si tu te dis que tu ne mérites même pas que je te regarde maintenant... »

Alors cesse de rêver de moi.

La main sur la joue bouge pour se glisser dans le dos du rouquin. L’autre vint la rejoindre. Cydna posa sa tête sur l’épaule d’Al, et lui tapota le dos doucement, tendrement, amoureusement, de sa main valide.

Pat pat pat

« Alors c’est qu’au fond, j’avais une place bien assez importante dans ton cœur pour qu’aujourd’hui tu te laisse simplement mourir à petit feu, en attendant que quelqu’un ou quelque chose t’achève. »

pat, pat, pat

« Mais je ne veux pas qu’on t’achève. »

pat, pat, pat

« Tout comme je veux continuer d’exister quelque part »

pat, pat, pat

« Si tu n’es plus là, je ne suis plus non plus »

pat, pat, pat

« Tu es bien la seule personne… Qui s’autodétruit à l’idée que je ne sois plus. »

pat, pat, pat

« Mais… Devrais-je t’encourager à continuer de te battre ? »

Tout comme tu l’as toujours fait ?

« Ou préfères-tu peut-être que je sois celle qui t’achève ? »



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Ven 5 Aoû - 2:39
Ça n’avait pas été facile, non.

Mais à ce stade, je mérite pas vraiment de compassion.

Il l’avait laissée s’approcher, laissée l’étreindre comme il avait eu si peur de le faire lui-même. Incapable de savoir si Cydna était douce ou terriblement cruelle, sachant qu’elle allait sûrement le laisser seul au moment où il aurait le plus envie de la retenir. Mais aussi qu’avant de le laisser seul, il avait cette dernière occasion de l’entendre. De la toucher. Avant de sentir son souvenir, et celui de tous leurs futurs impossibles, se fondre dans les sables du temps.

Aussi douloureux que ce serait plus tard, il voulait essayer de le retenir un peu. Alors il lui rendit, un peu gêné. Son sourire, son étreinte, la main dans son dos.
Et il l’écouta, les yeux fermés.

Pouvait-il croire à cette Cydna, qui lui disait qu’elle voulait exister ? Qui le priait de les amener tous les deux jusqu’à la fin du voyage ? Pouvait-il laisser ses mots donner un sens à ses pas ?
Elle aussi semblait se poser la question. Lui poser la question.

« J’en ai pas la moindre idée… »
La tête elle aussi posée sur son épaule, il continua.
« Où que j’aille, tu n’y seras pas. Les autres non plus. Où que je vous amène, vous ne bougerez plus, vous ne parlerez plus, vous serez sourds et aveugles. Où que votre nom résonne, vous serez des cauchemars et des anecdotes, même pas des ombres de vous-mêmes. »
Ce serait un voyage sans retrouvaille. Au bout duquel ils ne pourraient jamais être ensemble.
« Et en même temps, je n’ai pas le courage qu’il faut pour vraiment partir seul. Ni celui de partir tout court, parce qu’à ce moment-là… »
Il réalisait en même temps qu’il parlait.
« À ce moment-là, j’aurais vraiment l’impression de vous tuer avec moi. Une seconde fois. D’effacer moi-même les seules traces de ce que vous avez été. Tout ça pour rien, parce que je ne pourrai même pas vous rejoindre. »
Ces traces-là qui lui faisaient si mal avaient peut-être, malgré tout, plus de sens que la mort.

Il se désengagea doucement, juste assez pour voir son visage. Juste assez pour lui faire face.

« Alors dis-moi, Cydna…

Toi qui incarne tous ces visages disparus. Toi à qui j’ai plus de comptes à rendre quiconque.

« Qu’est-ce que tu préférerais ? »

Est-ce que je dois souffrir en survivant ? Est-ce que je peux y trouver autre chose que la solitude ?

C’était la pire chose à demander à un fantôme. Et l’ultime preuve de sa lâcheté.


Dernière édition par Eelis le Ven 5 Aoû - 3:12, édité 1 fois



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Ven 5 Aoû - 2:42
« C’est vrai… Malheureusement, je ne pourrai plus te suivre, je ne pourrai plus t’épauler directement. Mais… »

Ta main se dégagea de son dos pour retourner sur sa joue.
J’y ai cru. J’y ai vraiment cru que tu allais enfin le mettre plus bas que terre comme il le mérite. Mais il semblerait que tu ais pris une toute autre décision à l’écoute de ses conneries. Comme ce jour-là. Grand bien t’en a fallu d’ailleurs de ne pas m’écouter.
Désolée.

« Tu me regardes enfin. »

Sa question était lâche. Ô bien plus lâche que toutes les autres qu’il aurait pu poser.
C’est vrai.
Il s’appuie encore sur toi.
Oui.
Et c’est ce qui te faisais le plus plaisir.

Un sourire plus doux encore se dessine.

« Les traces de toutes ces personnes qui ont disparues ce jour-là… N’existent qu’aux travers des personnes qui sont encore là aujourd’hui, ou des objets qui ont pu leur appartenir. Comme des légendes. »

A nouveau. Pat pat pat

Tu veux être une légende débilus ?
Pas vraiment.
Alors quoi ? Tu veux juste qu’il se souvienne ? Alors que sans lui tu aurais très certainement pu survivre ? Tu ne veux vraiment rien de plus ?
J’étais de toute façon condamnée. Dans l’autre monde, j’étais à l’hôpital, seule. Alors…

« Je ne pense pas que j’aurais pu… Sortir sans problèmes d’ici. Et de toute façon rien ne m’attendait vraiment là-bas. »

Tu baisses les yeux quelques secondes avant de regarder à nouveau avec force le rouquin désemparé. Je ne te comprends pas. C’est pas comme si t’étais non plus à l’article de la mort.
Pas physiquement, non.

« Tu sais… Quitte à choisir, je préfèrerai que tu me survives. Que tu leur survives. »

Tu n’as jamais eu un impact énorme sur la vie des autres après tout. Et maintenant que t’en as un, tu ne veux pas en profiter ?
Bien au contraire.

« J’ai… Toujours été quelqu’un de très solitaire. A penser à ma propre survie avant tout. Et ne… Proteste pas tout de suite. »

Tu vas encore jouer aux chevalières servantes ? Tu vas juste…
Je ne souffre plus, Andy. C’est fini, maintenant. Pour toi aussi.

« Je n’ai jamais été cette preuse chevalière qui vole au secours des princes à lunettes en détresse. » petit rire « Dans l’autre monde, je suis plus… Morne, froide. A passer mes journées à jalouser les autres plutôt que de prendre ma vie en main. Je m’étais même inventée une amie, qui s’est avérée être un véritable poison, arrivée ici. »

Un poison ? UN POISON ?
J’étais bien la seule à me préoccuper de toi, blondasse ingrate ! Pendant que lui se barrait, je suis la seule à être restée auprès de toi ! Personne d’autre ! Il n’y a que moi qui te comprenne si bien ! Qui sais tous tes défauts ! Qui connait le moindre recoin de ton existence et de tes pens---
Oui.

« Ici, en faisant de moi la guerrière que je n’étais pas là-bas, tu m’as donné un rôle. Un sens à mon existence ici, aux interactions dont j’avais enfin le droit d’avoir. »

Et ça t’a précipitée dans le mur.
Peut-être.
Tu aurais juste pu rester avec moi comme tu l’as toujours fait. Je ne te suffis pas ? Même ici ? Tu veux à ce point te séparer de moi ?

« Pour une fois, je n’étais pas juste seule avec moi-même, j’existais au travers les yeux de quelqu’un d’autre. Même si c’était peut-être sur un piédestal légèrement trop haut par rapport à qui j’étais. Alors… »

Pause. Pause qui à nouveau brisa l’échange de regard soutenu jusque-là. Avant que celui-ci ne se refasse pour la conclusion.

« Alors même si cela te fera souffrir… Je ne veux pas que tu lâches prise… Pas devant quelqu’un ou quelque chose d’autre que moi. »

Egoïste.
Oui.
Et en plus tu achèves cette tirade par un baiser sur la joue. Quitte à faire ça, t’aurait pu carrément l’embrasser sur les lèvres, ça aurait été plus efficace pour le casser.

« Je suis désolée de te laisser seul face à ça. »

L’étreinte se resserre.



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Ven 5 Aoû - 2:44
Maintenant qu’il la fixait de si près, après avoir posé l’une des questions les plus embarrassantes de sa vie, son anxiété était à son pic. Quelle distance qu’il ait voulu prendre juste là, elle avait volé en éclat. Il laisserait ses mots l’écraser et le redéfinir, quel qu’en soit le résultat.

C’était la pire chose à faire, mais aussi ce qui lui semblait le plus légitime.
Alors il écouta intensément ses mots. Sans cesser de laisser ses yeux plonger dans les siens pour y chambouler les profondeurs de son coeur en ébullition.

Elle voulait qu’il se souvienne. Elle qui n’avait, contrairement à lui, jamais eu de quotidien à regretter. Elle qui était seule, morne et froide. Elle qui avait fui sa jalousie et son inertie dans l’imaginaire, puis dans un rôle qui l’avait étouffée sous le poids d’attente qu’elle ne se savait pas à même se satisfaire, mais qui lui avait permis d’exister.
Elle qui finissait par être égoïste. Par le laisser se débrouiller avec une demande qui lui pèserait plus que toutes les autres.

« On se ressemble beaucoup trop. » réalisa-t-il.

Est-ce qu’il l’aimait moins maintenant qu’elle tombait les masques ?
C’était sans doute l’inverse.

En cet instant, alors qu’ils étaient plus séparés qu’ils ne l’avaient jamais été, il se sentait pour une fois son égal. Ou peut-être au moins quelqu’un qui pouvait la comprendre. Et qu’elle pouvait comprendre. Comme ils ne s’étaient jamais vraiment compris jusque là.
« Tu es cruelle, Cydna. »
Tu ne veux pas seulement être une ombre dans mes cauchemars. Tu veux aussi t’assurer que personne ne m’en libèrera.
« Mais tu sais, je crois que je ne me pardonnerais pas de survivre à une héroïne. Ni d’accepter un sort moins cruel que les vôtres. Je me déteste trop pour ça. »
Si c’est ce que tu veux, alors ce sera mon salut.

Il fit glisser une de ses mains dans son dos, jusqu’à attraper celle que Cydna cherchait à cacher. Une aile de chauve-souris qu’il avait toujours trouvé laide. Désagréable. Un défaut qu’il avait essayé d’ignorer. Comme tout ce qui ne collait pas au portrait parfait qu’il cherchait à faire d’elle.
« C’était ça, cette voix ? Elle a sans doute mieux veillé sur toi que je ne l’ai jamais fait. J’espère qu’elle continuera, où que vous soyez. »
Parce que moi, je pourrai pas.
Son autre main alla se glisser contre la joue de Cydna.
« C’est moi qui devrais être désolé. De t’avoir laissée sauver ma vie en plus de la tienne, de t’avoir laissée avec mes inquiétudes en plus des tiennes… Tu peux en faire au moins autant, maintenant. »
Si ça peut allourdir ma peine, j'écouterai tous tes reproches et j’exaucerai toutes tes demandes.
Et puis, ça me permettra de t’entendre un peu plus longtemps.


Maintenant qu’ils étaient plus proches que jamais, qu’il tenait dans sa main son visage plus beau qu’il ne l’avait jamais été, il hésita.
Il n’y avait qu’une envie à laquelle il n’avait pas encore cédé. Une seule chose qu’il ne lui avait pas encore dite, sinon dans des fantaisies qu’il assumait trop peu. Une incertitude, aussi, bien plus triviale que toutes celles qui lui pesaient depuis tous ces jours. Une dernière trace de sa vie d’adolescent, sur le point de disparaître en même temps qu’elle. S’il n’avait qu’une dernière chose à lui dire…
« Malgré tout, je me demandais… si…. éventuellement… tu sais…. nous deux… »
Al était assez rouge pour qu’on confonde sa peau avec ses cheveux, et bégayait encore plus qu’une jeune fille en fleur. Son regard s’enfuit un moment, puis revint, quand il se résolut à faire un pas en avant.
« On se connaissait pas vraiment… et sans doute que je suis d’abord tombé amoureux de ce que j’ai vu en toi… donc c’était très superficiel…. mais…. enfin… tu sais… même maintenant…. c’est t-t—toujours le cas…. Enfin je voulais te le dire…. mais t’as pas besoin de répondre… puisque de tout façon voilà…. mais…. au moins… je devais dire ça…. »
En fait, désolé, je vais peut-être mourir de honte avant de t’avoir amenée où que ce soit.



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Ven 5 Aoû - 2:46
« On se ressemble beaucoup trop. »

C’est pour ça que je te déteste. Parce que j’aurais préféré que personne d’autre ne soit à même de la comprendre.

Ton sourire commence à être un peu plus désolé. Tu te vois descendre du piédestal qu’il t’a créé. Et tu as peur. Peur qu’il te rejette. Peur qu’il ne te comprenne pas… Sauf que non… Maintenant. Il peut comprendre. Ou au moins réellement tenter.

« Tu es cruelle, Cydna. »
Je sais.
« Mais tu sais, je crois que je ne me pardonnerais pas de survivre à une héroïne. Ni d’accepter un sort moins cruel que les vôtres. Je me déteste trop pour ça. »

Tu allais protester mais d’un coup tu t’es figée. Et je t’avoue que moi avec. Qu’est-ce qu’il me veut ce con ? Pourquoi est-ce qu’il me tient ainsi d’un coup ?! Qu’il me lâ--

« C’était ça, cette voix ? Elle a sans doute mieux veillé sur toi que je ne l’ai jamais fait. J’espère qu’elle continuera, où que vous soyez. »

J’allais me débattre. J’allais m’enlever de sa main. Sans doute l’a-t-il senti aussi.
Oui. Je suis la seule qui veille sur toi et qui continuera. A partir de maintenant, plus personne d’autre ne le pourra.
Veiller d’une bien cruelle manière…
Regardez qui parle… Je te signale que c’est toi qui m’a créée ainsi. Et on vient de voir clairement que je ne suis pas forcément ton opposé.

Tu fermes les yeux à l’approche de sa main vers ta joue. Tu te crispes. Une crainte lointaine. Illogique. Même moi je sais que ce mollusque ne te fera aucun mal dans l’état actuel des choses. Tu les ré-ouvre, doucement, alors que tu l’entendais reprendre une respiration pour parler.

« C’est moi qui devrais être désolé. De t’avoir laissée sauver ma vie en plus de la tienne, de t’avoir laissée avec mes inquiétudes en plus des tiennes… Tu peux en faire au moins autant, maintenant. »

Sauf que tes seules inquiétudes ne vont que vers lui et son avenir.
Tu ne veux pas qu’il meurt.
Ni qu’il abandonne.
Et pour cela, tu utiliseras tous les moyens qui te sont à portée.

« Malgré tout, je me demandais… si…. éventuellement… tu sais…. nous deux… »

Hein ?
De quoi ?
Attends.
Il n’est pas en train de faire ce que je pense ?!
J’veux dire. C’est effectivement l’occasion ou jamais mais.
Mais.
D’OÙ IL A LES COUILLES DE LE FAIRE ?!

Et toi tu clignes des yeux, rapidement, à le regarder avec un léger amusement rougir au fur et à mesure de sa phrase… Non mais. Mais. Mais. Oh ! Lâche-moi déjà avant de faire ce genre de tir---

« On se connaissait pas vraiment… et sans doute que je suis d’abord tombé amoureux de ce que j’ai vu en toi… donc c’était très superficiel…. mais…. enfin… tu sais… même maintenant…. c’est t-t—toujours le cas…. Enfin je voulais te le dire…. mais t’as pas besoin de répondre… puisque de tout façon voilà…. mais…. au moins… je devais dire ça…. »

Une larme coule.
Puis deux.
Puis trois.

Et puis merde. Parce que de toute façon, tu bougeras pas ton cul, hein, alors autant subir ça de plein grès.
Je sais très bien que c’est l’une des réactions que tu as en tête actuellement, alors yolo.
Sans même nous faire prier, nous l’embrassons.
Brr. Plus jamais tu me forces à t’aider à faire ce genre de merde.

Quelques instants d’après, tu avais planqué ton visage dans son cou. Tu pleurais toujours, et tu ne t’en cachais même plus. A vomir.

« Je t’aime Al.
Et.
Je sais que je pourrai pas être là.
Alors.
Je veux pas que tu disparaisses toi aussi.
Si non, il ne restera rien.
Rien de ce que nous étions,
de ce que nous aurions pu être.
»

Tu resserres tes bras autour de lui.

« Je suis désolée Al... Je t’aime. »

Tu lui dis ça, comme la plus douce et cruelle des malédictions.
Une malédiction qui le poursuivra jusqu’au bout.
Sans doute même jusque dans l’autre monde si un jour il y retourne.
Je suis en quelque sorte… Assez fière de toi.




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Eelis
Qu'est-ce qui est jaune et qui traverse les murs ?
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Eelis
Ven 5 Aoû - 2:48
La première réaction de Cydna avait été de pleurer. Nouveau pic d’anxiété.
Quoi ?! J’ai dit quelque chose d’horrible ? J’ai tout gâché ?!

Alors qu’il allait bafouiller ses plus pitoyables excuses et trouver un subterfuge pour déplacer le conversation, elle fit le dernier pas qui lui manquait. Qui leur manquait.
Ses lèvres étaient amères. Si amères.

Et c’est avec lui que toute la tristesse de la séparation lui tombait dessus. Leur tombait dessus.
Ça aurait dû être le début.
Et là, c’était la fin.
Ils n’allaient plus jamais se voir. Plus jamais s’entendre. Plus jamais s’enlacer. Plus jamais se faire mal. Plus jamais se réconcilier. Plus jamais se voir fatigués, tremblants, gênés et faibles.

C’était trop court, merde.
Un c… Enfin, tu sais, pour être nous, il faut qu’on soit deux. Si t’es pas là, il reste déjà plus rien… Même si je le raconte, ce sera pas comme la vraie chose… Même si je l’imagine, ce futur s’écrira pas…


En même temps qu’elle, il resserra son étreinte.

Il essaya de trouver un truc cool pour la rassurer.
Pour réaffirmer le courage qu’elle lui avait donné.
Pour lui montrer qu’il pouvait porter la malédiction qu’elle lui avait confié.
Qu’il était… Devant elle…

Nah.
Ça, c’est ce que je montrerai aux autres quand je serai rentré.

Devant elle, je peux, pour la dernière fois avant de partir…
Lâcher prise.
Être misérable.
Fatigué, tremblant, gêné et faible. Pleurer encore plus qu’elle.

« Ce sera la dernière fois… p-romis. »
Il ne savait pas combien de temps sa vie durerait.
Peut-être qu’il aurait le temps de devenir vieux. Peut-être qu’il mourrait demain. Peut-être qu’il sortirait de l’Esquisse, si c’était seulement possible. Peut-être qu’il y errerait sans jamais trouver de réponse. Peut-être qu’il aurait une fin glorieuse. Peut-être qu’il disparaîtrait d’un seul coup. Peut-être qu’il donnerait un sens à sa survie. Peut-être pas.
Aucune possibilité n’était aussi belle que celles qu’il avait imaginé avec elle.
Alors cette promesse, elle était lourde. Trop pour lui.

Mais il avait un futur. Elle n’en avait pas. Pas dans ce monde. Ni dans l’autre, sans doute.
Et jusque là, c’était elle qui l’avait poussée en avant. Il devait au moins une fois, sans cacher sa faiblesse, sans trouver de formules toutes faites…
L’aider à partir avec le sourire. Lui prouver, même si c’était une seule fois, cet amour qu’il venait de lui avouer.

Il renifla un coup. Cligna des yeux pour d’essayer d’y voir plus clair. Puis se désengagea un peu, juste assez pour pouvoir de nouveau la regarder en face.
« Je t’aime aussi, Cydna. »
Il prit une inspiration.
« Et… et… tu verras, ça va aller. »
Il n’avait sans doute pas l’air très convainquant, alors qu’il était sur le point de craquer à nouveau.
« Enfin pas tout de suite… parce que là… euh… je dois m’en remettre… tu sais… mais après… »
Il expira.
« Le groupe où je suis. Il y a… pas mal de glandeurs… comme à la bonne époque… Et j’en suis probablement un moi-même maintenant… et, bon, je me sentirai un peu seul, des fois… souvent même… mais, peut-être… d’autres fois, je pourrai leur raconter ce qu’on a vécu… et vivre de nouvelles choses avec eux… affronter des Objets, trouver le secret de l’Esquisse, devenir moins inutile, tout ça… »

Il se tourna juste assez pour qu’ils soient face au paysage de sable et de cendre qui s’étendait à perte de vue. Juste assez pour que, l’enlaçant toujours, il puisse ramener sa tête contre la sienne.

« Tu me laisses à un sort cruel, mais même là-dedans, il peut y avoir des moments cools. J’avais un peu de mal à les voir… parce que j’arrête pas de penser au fait que je suis vraiment nul et qu’on n’a plus besoin de moi… mais… bon… maintenant que j’ai un poids en moins… »
… et quelqu’un qui m’aime même en ayant vu à quel point je suis laid…
« …j’arriverai peut-être à résoudre ça aussi. Et à les apprécier. Même s’ils vaudront pas les moments qu’on aurait dû passer ensemble… »

Il la regarda à nouveau de face.

« Enfin tout ça pour dire.. Je serai heureux un jour. Donc…. euh…. sois-le aussi. Même si c'est un peu dur. »


Dernière édition par Eelis le Ven 5 Aoû - 3:20, édité 2 fois



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Eelis
Ven 5 Aoû - 2:50
Enfin une promesse qu’il sera capable de tenir.
Ou du moins, que tu ne pourras pas voir s’il la tient ou non.

Et il te parle de son avenir. De ce qu’il compte faire de la malédiction que tu lui as jetée.
Tu le regardes bafouiller, hésiter. Te montrer à quel point il est vulnérable, mais prêt à faire avec.
Toutes les parties de lui que tu n’avais pu qu’entrevoir, que deviner.
Que je tentais par tous les moyens de te montrer pour que tu te détournes de lui.
Et au final…

Tu l’écoutes, tu n’as plus de sanglots ou de soubresauts. Tu lui souris toujours, un sourire un peu crispé. Tu ne pleures plus, mais tu ne pouvais pas empêcher quelques larmes de couler toutes les deux ou trois phrases.
Des larmes silencieuses.
Des larmes rassurées.
Des larmes frustrées de ne pas pouvoir vivre tout ce qu’il te raconte avec lui.

Est-ce que tu as été heureuse un jour ?
Peut-être. Ça a dû t’arriver.
Quand la dernière fois ? Dans tes rêves sans doute.
Et… Quelque part… En ce moment même tu l’étais.

Tu étais autant heureuse que déchirée par la détresse de le laisser seul.

Tu rigoles. Légèrement.
Vous savez, ce genre de rire couplé à des larmes.
Lorsque la tristesse et la joie se mêlent.

Silencieuse, tu lui caresses la joue doucement.
Puis tu colles ton front contre le sien.

« Ne t’inquiète pas pour moi… Je pense… qu’actuellement, je le suis. »

Tu restas quelques instants dans cette position.
Comme pour profiter des derniers instants.

Puis, te rappelant de quelque chose, tu te décolles un peu, comme dans un sursaut, que ce soit de son front comme du reste de son corps.
Tu t’éloignes de deux ou trois pas, te retourne et te penche comme pour ramasser quelque chose. Tu te relèves, hésites un peu alors tu frottais légèrement l’objet ramassé comme pour lui enlever les quelques saletés qui résidaient.

Tu reviens vers lui et lui tends l’objet.

« Je pense que tu en auras plus d’utilité que moi maintenant. »

Ta fidèle trompette. Qui ne semble pas forcément avoir subit plus d’attaque que la dernière fois que je l’ai vue. Que le rouquin l’a vue. Cela n’aura sans doute aucun sens. Car nous sommes dans un espace-temps à part. Ce moment n’existera que dans l’esprit d’Al. Sauf si l’Esquisse en décide autrement. Mais tu voulais quand même la lui donner.

Quant à moi, j'ai fouillé dans tes poches pour en sortir une calculette.
Un objet bien inutile mais qui semblait être ultra important pour ce nerd.

« Ah… Par contre… Je me permets de la garder avec moi. Que je ne sois pas seule. »

Toi qui n’avais pas réussis à trouver un but à toi, qui t’es propre
Tu vas disparaître en ayant réussi ta toute dernière mission.
Celle d’éviter qu’il ne te suive sans avoir essayé de vivre.

Et moi… Tu m’abandonneras ici.




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Eelis
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Eelis
Ven 5 Aoû - 2:55
Actuellement, je le suis.
Le premier mot était déchirant. Mais les autres le rassuraient. Un peu. Même si cette Cydna était déjà là où elle ne pouvait plus ressentir grand chose, il avait au moins pu faire sourire son fantôme.

Et maintenant, il allait devoir le laisser partir. Il le savait au fond de lui. Elle avait l’air de le savoir aussi. C’est pour ça qu’ils restaient là, front contre front, à essayer de se montrer leurs plus beaux visages avant de ne plus jamais pouvoir les admirer.

Et… il y avait une dernière chose, en fait.
Un échange à finaliser.
Une trompette qui semblait si légère dans ses mains. Et qui avait pourtant plus d’une fois bravé l’Esquisse à sa place.
« Elle a due être lourde à porter. »
Je sais toujours pas si c’est un cadeau empoisonné, ou le meilleur présent que tu pouvais me faire.
« Mais j’en prendrai soin… A—Après tout… »
C’est probablement ce que j’ai de plus précieux, maintenant.
Lui-même ne savait pas sous quelle forme il la retrouverait, après cette fantaisie. Mais quelle que soit son apparence, il l’avait bien reçue. Et il l’emmènerait avec lui jusqu’au bout de l’Esquisse. Tout comme elle emmènerait..

« Tu gardes encore cette vieillerie… »
Il adressa un certain regard nostalgique. À ce condensé de son passé.
Un regard triste, aussi, parce qu’il se souvenait lui avoir donné un jour où c’était lui, qui avait peur qu’elle disparaisse. Un jour où il lui avait fait un discours pseudo-héroïque à la con, et lui avait sorti qu’il reviendrait la chercher. Brr.
Elle en aurait sans doute plus d'utilité que lui, maintenant.
« Après, tu sais, je l’ai utilisée pendant des années… Et c’était une peu mon amie imaginaire aussi, donc… Il est possible que si tu arrives à la faire marcher… et que tu fouilles bien dans les programmes… Tu tombes sur une mine d’or. »
Une mine d’or de trucs très cringes que j’ai envie d’oublier.
« Ça.. vaudra pas le futur que tu aurais dû avoir, mais ça devrait te faire rire un moment. Et puis, il y a des jeux. Dont certains que j’ai fait moi-même… même si c’est pas les meilleurs… Alors tu vas pas t’ennuyer non plus… et tu pourras les modifier s’ils te plaisent pas… »
Même si je pourrai pas en voir le résultat.

Il n’y aurait pas de retrouvaille. Le rideau tombait déjà.
Sur leur toute dernière scène..

Il n’avait plus droit qu’à quelques mots. Ceux qui seraient sans doute les plus déchirants. Mais qu’il devait saisir, puisqu’on les lui accordait. Puisqu’il n’avait même pas pu les dire, dans le chaos de cette ville décharnée.

Il s’approcha d’elle. Lui rendit - un peu maladroitement - leur premier baiser.

« Adieu, Cydna. »
Repose en paix.




Spoiler:



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