Le prophète de ces dames, Absolem le sage, presque plus fort qu'une image

Description

Même si son étrange apparence vous aura vite conduit à lui parler, votre patience elle, vous intimera de le quitter encore plus rapidement. Dans un monde ou tous va trop vite, on se demande ce qu' Absolem fait la. Oui, car cet homme n'est que lenteur. Si tenté que l'on puisse parler d'homme. Sa voix traînante et léthargique est tous bonnement insupportable aux âmes qui n'y sont pas habitués. Il parle par énigmes, entre deux bouffées d'une chicha à l'odeur nauséabonde. Déconnecté, oui il semble l'être en permanence. Ce monde, il ne semble pas y prendre part. Il ne semble pas s'en préoccuper. Jusqu'au moment ou enfin, il vous adresse la parole. Comme si il avait conscience qu'esquisse est dangereuse. Comme si il n'était pas constamment entouré de cette fumée abrutissante.   

Il est pourtant terre à terre, la folie ne semble pas l'avoir atteint. Le nez dans un document, sur le dos de son énorme champignon baladeur, il est un point d'ancrage dans ce monde hystérique, prodiguant de bons conseil aux âmes qu'il juge égarées. Appelé « le sage » par ceux à qui il a montré la voit, il aime ce surnom et semble un peu plus enclin à répondre quand on lui affuble ce sobriquet. Toujours assit sur son piédestal, quand il n'est pas en train d'écrire ou fumer, le jeune homme semble contempler le reste du monde. Comme s'il n'avait pas changer de place depuis son arrivée, donnant l'illusion d'une intemporalité qui lui sied étrangement. Rien ne le surprend. Paroles, actes, ont dirait qu'il a tous vus, tous vécu. Agaçant, oui il l'est. Car c'est sa nature, sa façon d'être. C'est ce qui le rend si étrange, si attirant. 

Il est arrivé comme ça, un beau jour. Personne ne sais quand, personne ne sais comment. Lui même ne vous le dira pas, préférant rester mystérieux. Cela fait pourtant trente huit jours. Trente huit jours qu' il a commencé à étudier le ciel. C'est un peu beaucoup, même pour lui, mais on ne commande pas la lumière. Aussi, même si cela ne fait même pas une semaine en réalité, c'est trente huit jour, point final. Ce qu'il ne dit pas, ce qu'il n'avouera jamais à personne, c'est que la folie, il a faillit y succomber en arrivant ici. Il avait cru à un songe, mais l'on ne rêve pas d'odeurs. On ne rêve pas de la texture d'un sol, ou même de la douleur engendrée par les monstres de ce monde. Non, tous était bien trop vrai. Alors, rapidement, il avait comprit. Le fait de ne pouvoir trouver une sortie le conduisit vers le suicide.

Du haut d'une falaise, il se précipita dans une tempête. Il avait cru qu'elle prendrait sa vie, mais fut déçu de constater qu'il était toujours le même. Errant ici et la, sans volonté, sans ambition, il trouva un énorme champignon. Affalé dessus, il décida d'attendre. Attendre quoi ? La fin ? Oui, surement.  Trouvant une chicha, il décida de s'en servir pour tenter de se déstresser. Mettant à l'intérieur tous ce qui arrivait à passer dans son mixeur pot pourri à la rose. Cela marcha tellement bien que rapidement, il n'arriva plus à s'en passer. Les effets produits sur son organisme étaient incroyables, ce qu'il fumait – de la poudre esquissènne à partir d'objets du même monde – était un euphorisant, un anabolisant et un anti douleur incroyablement puissant. Une vraie drogue de camé.

Ce ne fut que quelques jours plus tard qu'il remarqua les séquelles. Il sautait, comme le font les vieux téléviseurs. Passait de la couleur au noir et blanc, des lignes barraient son corps par intermittences, ce qu'il disait n'était pas toujours compréhensible. Quelques fois même, il changeait d'apparence. Abruti par la fumée, il trouva ça drôle un long moment, avant de se rendre compte de son problème. Aussi étrange que cela puisse paraître, cela lui donna un coup de fouet. Prenant carnet et crayons, il écrivit ce d'on il était témoin. Étudier, comprendre ce monde. Tel était sa raison de vivre.  

Encore aujourd'hui, ce qu'il y trouve, Absolem le consigne dans des manuscrits. Non, le jeune homme ne fait pas que fumer. C'est une véritable secrétaire. Une énorme plume verte et violette à la main, il écrit, presque aussi rapidement qu'il parle. Et range tous cela dans un compartiment secret de son destrier. Les objets aussi, il a décidé de les observer. Mais de loin, pour éviter de se faire croquer. Son avis, et ses premières réactions quand à son arrivée, restent secrètes. Le fait est que maintenant, il reste assit sur son champignon à longueur de temps. Et se mure dans le plus éloquent des silences quand on y fait référence. Quiconque le verrait ainsi perché serait interloqué. Ce serait comme si il avait toujours vécu dans l'esquisse. Comme si ce monde n'était pour lui pas une surprise. Absolem le sage, Absolem le réaliste. Il vous réserve pourtant tant de surprises 

De son passé, on ne sais rien. Et de toute façon, quiconque oserait lui demander s'en mordrait rapidement les doigts. Il vaut mieux parler à son frère, celui ci est légèrement plus réactif. Bien qu'aussi spécial dans son genre.