Salle de repos

Messages : 997 Date d'inscription : 24/06/2012

Accessible depuis le couloir principal.

En opposition au réfectoire austère, cette pièce qui a tout d'un salon - ou à défaut d'une salle repos - paraît directement plus relaxée. Si quelques fantaisies paraissent ici ou là, dans le motif d'un fauteuil ou la forme d'un verre, l'endroit est finalement bien loin d'être aussi absurde que ce que l'idée d'une salle habitée par des cyantifiques pourrait suggérer. Pour un observateur situé à l'entrée, la partie gauche de la pièce est principalement occupée par un comptoir et quelques placards un peu désorganisés mais bien remplis, tandis que la partie droite, qui occupe à vrai dire 70% de la pièce, regroupe des fauteuils organisés en ilôts autour de petites tables basses. Le tout est relativement hétérogène, mais plus soigné, voire marqué par une volonté d'y créer une ambiance.

Quant aux murs aux ardoises, s'ils sont par endroits encore recouverts de notes illisibles, il est difficile de ne pas remarquer la gigantesque fresque qui occupe la quasi-totalité de l'espace sur le mur qui se trouve sur la droite depuis l'entrée. Il s'agit essentiellement de dessins - certes détéroriés par le temps - d'hommes, de femmes et d'objets que vous ne connaissez pas. Certes, il est possible que ce chapeau de paille vous évoque quelque chose, mais tout le reste ne pourra que vous rappeler votre ignorance, vis-à-vis d'instants que vous n'avez pas vécu, et de ceux qui vraisemblablement vivaient dans l'Esquisse bien avec que vous y ouvriez les yeux. Vous en connaissez certes sept, mais où sont passés les autres ?

État de la fouille : Terminée.
Objets trouvés : Drapeau blanc, Bilboquet, Cannette, Parfum de brume, Machine à sorbets, Pistolets à eau, Haltères, Pile de livres.

     Sitôt après être entrée, Crevette ferma la porte, et posa son sac, ainsi que son arbalète, dans un coin. Tout ce fatras était assez lourd, surtout maintenant qu’elle y avait fourré une bonne partie des provisions du bâtiment. Si quelqu’un avait faim, il n’avait qu’à aller lui demander, ce n’est pas non plus comme si on était dans un endroit très grand et qu’il était aisé de s’y perdre.
     Bien que la pièce dégageât un certain charme cossu, et attirait le voyageur sur ses cuirs confortables, Crevette était totalement insensible à ces attraits du confort. Jusqu’à preuve du contraire, elle était toujours dans un territoire hostile.
     Elle remarqua la fresque, au mur. Elle ne reconnut aucun des personnages représentés, à l’exception d’un grand Noir aux poils blancs, dont l’auteur avait relativement bien retransmis la force physique, et dont le temps n’avait pas trop altéré son expression de dureté et de puissance. Ce devait être celui qu’elle avait croisé plus tôt, et qui avait remis une arme à feu à une jeune femme muette. Pour avoir été représenté ici, aux côtés de tant d’autres personnages, c’est qu’il devait être familier avec eux, et avec ce lieu. Crevette observa avec attention les autres visages. Si on comparait cette bande d’hurluberlus avec les autres personnes déjà rencontrées par Crevette, ils ne faisaient pas si tâche que ça dans le paysage, malgré leur physique parfois franchement excentrique. Mais enfin, il n’y avait semblait-il pas assez de monde dans ce laboratoire pour qu’ils puissent se dissimuler dans une foule.
     Ce qu’elle trouvait étrange, c’était que ces compères avaient semblait-il lâché le groupe de survivants dans un bâtiment qui leur appartenait selon toute vraisemblance, et le laissait le piller à leur guise.

     Hé bien, si c’était autorisé. S’intéressant moins aux raisons de cette permission qu’à ses effets, Crevette commença à fouiller la pièce, à la recherche de quelque objet utile. Elle commença par les placards à gauche de la pièce.

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Déçue par la première trouvaille, Crevette tenta un autre placard. Elle en sortit un étrange objet, dont l’utilité lui échappait. Ne sachant pas ce qu’est un bilboquet, et ayant une idée vague du concept de « jouet » (autrement que comme terme dérisoire pour indiquer un objet à l’utilité très relative), son esprit tenta de trouver une autre utilité à cet objet étrange. Son manche faisait une poignée tout à fait acceptable, sa corde était d’une longueur respectable, et sa boule semblait assez lourde, mais pas assez pour qu’elle ne puisse pas la lancer.
Ça ferait sûrement une bonne arme. Voulant l’essayer, Crevette tenta de donner un coup sur une des armoires.

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'Salle de repos' : 1

La boule heurta un côté de l’armoire, provoquant un grand bruit. Le panneau de bois fut défoncé, et avec le choc, un des tiroirs se déboîta et tomba. Hé bien, au moins, c’était efficace. Constatant qu’il y avait un petit trou sur la boule, Crevette l’emboîta avec la poignée de son fléau d’arme, et enroula le fil autour, puis elle le rangea dans son sac. Il commençait à devenir lourd… Il faudrait qu’elle se débarrasse de quelques trucs en faisant des distributions aux autres survivants qu’elle croiserait.
Crevette inspecta les restes de l’armoire fendue, à la recherche de quelque chose d’intéressant. Elle trouva ce qui ressemblait à un emballage alimentaire, dans un métal assez peu solide, et léger. Elle le secoua : il y avait quelque chose à l’intérieur. Curieuse, elle versa un peu de son contenu dans sa main.

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'Salle de repos' : 2

Messages : 997 Date d'inscription : 24/06/2012

Nul liquide n'atteint la main de Crevette lorsque celle-ci retourne la cannette pour voir ce qui en sort. Et pour cause, puisqu'en regardant à l'intérieur de l'emballage métallique, elle remarque aussitôt qu'il ne s'y trouve aucun liquide, mais plutôt.. une sorte de mécanisme dans lequel elle peut clairement distinguer un petit microphone, ainsi qu'une sorte d'antenne repliée qui devrait probablement pouvoir sortir par le trou de la cannette. Et ce n'est clairement pas une paille.

Intriguée par le mécanisme, Crevette inspecta la cannette plus longuement. Elle tira l’antenne. Ce devait être une radio, ou quelque chose de ce genre. Probablement un bricolage un peu idiot ; il devait manquer une coque au micro, et celui qui avait assemblé cet objet avait fait avec les moyens du bord. Elle chercha un bouton d’allumage, et à tout hasard, approcha sa bouche du trou, et dit :
« Allô ? »

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Messages : 997 Date d'inscription : 24/06/2012

Contre toute attente, l'appel de Crevette reçut une réponse.

« Allô allô ? »

Assurément une voix masculine. Mais à qui appartenait-elle ? À un dessinateur, à un cyantifique.. ou à la cannette ? En tout cas, elle n'évoquait rien à la jeune femme.

     Crevette eut un sursaut d’étonnement. Comment se pouvait-il qu’il y ait quelqu’un au bout du fil ? Ce bâtiment avait été présenté comme abandonné, et en avait toutes les apparences. Et pourtant, il y avait quelqu’un, qui en plus d’avoir tout le temps à portée de main l’appareil de communication relié à celui qu’elle tenait dans sa paume, escomptait qu’on lui réponde à tout moment, et ce alors que personne ne devait se trouver dans ce laboratoire.
     De deux choses l’une. Soit on avait prévenu la personne au bout du fil que des gens allaient arriver à ce laboratoire, et qu’on allait entrer en contact avec lui, ce qui posait une quantité astronomique de questions (Qui l’avait prévenu ? Dans quel but ? Où se terre l’inconnu au bout du fil ? Ceux qui l’avaient prévenu devaient disposer pour se faire d’un autre moyen de communication ; pourquoi avoir risqué d’utiliser ensuite un autre accessible uniquement en tombant par hasard sur cette cannette ? Pourquoi est-ce que ceux qui l’avaient prévenus n’étaient pas venus chercher la cannette tout de suite, plutôt que de prendre le risque qu’elle tombe dans des mains qui n’étaient pas destinées à l’avoir ? À moins que ce fût exactement le but de la personne ayant prévenu l’inconnu au bout du fil ? Et si personne n’avait trouvé cette cannette, que ce serait-il passé ? Rien, sûrement, mais pourquoi prendre le risque que rien ne ce passe ? Et ainsi de suite.), ou alors, cette cannette était un Objet parlant.
     « Bonjour. Qui est au bout du fil ? »

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Messages : 997 Date d'inscription : 24/06/2012

La réponse ne tarda pas à arriver.
« Un fil ? Quel fil ? C'est un ancien modèle ? » répondit le mystérieux interlocuteur, ses mots ponctués par une surprise qui paraissait réelle.

Avant même que Crevette ne puisse éventuellement répondre, une autre voix résonna depuis la cannette. Féminine et grave, elle semblait aussi plus grésillante. À moins qu'il ne s'agisse d'un léger bruit de fond.

« Non. Les deux cannaux sont différents.
- Ah, oui.
- Bref, ramène-le à l'atelier du labo, adressa-t-elle à l'attention de Crevette (sans aucune forme de politesse), et tu auras la réponse à ta question. »

Occasion de découvrir une nouvelle partie du laboratoire, piège pour récupérer un objet important... Restait à savoir comment Crevette allait interpréter la situation.

     Quelle espèce d’imbécile profond fallait-il être pour prendre au pied de la lettre une expression ? Troublée par cette réponse, Crevette ne pipa mot, laissant le dialogue entre l’homme et la femme se dérouler.
     Après que cette dernière donna ses instructions, Crevette répondit :
     « Très bien. Je suis pas mal occupée, là, ne vous étonnez pas si je n’arrive pas tout de suite. Au pire, rappelez-moi si besoin. »
     Et elle replia l’antenne et glissa la cannette dans une poche. Une réponse vague, qui avait le mérite d’excuser le fait qu’elle n’avait aucune idée d’où il fallait se rendre, et qu’elle prendrait sans doute du temps à trouver ladite pièce.
     Répondre à sa question. Il y avait donc bien quelqu’un au bout du fil, et qui l’attendait. N’étant pas de nature à se poser des questions, plutôt à trouver des réponses, Crevette sortit son arbalète, y encocha un carreau, et la posa contre un fauteuil, à portée de main. Sitôt qu’elle entrerait dans cet atelier, l’illusion qu’elle avait tant bien que mal essayé de maintenir, comme quoi elle savait parfaitement bien de quoi ces deux hurluberlus parlaient, se briserait dès qu’elle passerait la porte. Il faudrait donc avoir un argument de plus avec elle. Sans parler du fait que ça pouvait très bien être un piège.
     Crevette continua de fouiller. Elle n’aimait pas laisser une pièce contenant encore des surprises derrière elle.
     Et elle trouva un fumigène senteur fruits exotiques. Enfin quelque chose qui avait de la valeur ! Contente, elle rangea l’objet dans une autre poche, afin de pouvoir s’en servir à tout moment.

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Le sort en est jeté ! Messages : 531 Date d'inscription : 21/01/2018

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Enthousiasmée par sa découverte, Crevette voulut voir s'il y avait quelque chose d’autre d'utile dans cette pièce.
Elle fut passablement déçue. Une grosse machine à l’utilité discutable, et à laquelle il manquait plusieurs éléments si on voulait la faire fonctionner correctement. Elle semblait alimentée par une espèce de carburant. C'est ce que suggéraient les pictogrammes et le réservoir, clairement étudié pour accueillir du liquide. Peut-être y en avait-il dans le coin ?

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     Des pistolets ! Mais vides. Et qui ne pouvaient tirer que du liquide. Enfin, une arme est une arme. Et puis, comme Crevette ne pouvait pas manier d'arme à poudre efficacement, à cause du recul, une à air comprimé était une alternative correcte. Restait à trouver un liquide pouvant causer quelque dégât à mettre dedans...
     Se souvenant de ses précédentes trouvailles, Crevette sortit son parfumigène. Il y avait quelque chose à faire. Afin de vérifier la portée de ces trois pistolets, elle y versa un peu d'eau venant de sa gourde, et fit quelques tirs. Elle pouvait atteindre cinq mètres, avec un tir courbé. Après avoir vidé l'arme, elle ouvrit le flacon de parfumigène, et versa délicatement son contenu dans le réservoir, puis fourra le pistolet dans sa poche.
     Encore une fois, il lui aurait manqué un liquide. Si seulement elle pouvait en trouver un irritant, dissolvant, voire même inflammable...

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Fouillant un autre endroit, Crevette trouva des haltères. Si l’adage comme quoi un corps sain repose dans un esprit sain était vrai, et considérant l’agencement général du bâtiment ainsi que ce qu’on y trouvait, on pouvait en déduire qu’elles avaient été particulièrement inutilisées. Quoique, peut-être par le grand Noir, qui semblait avoir un peu de présence d’esprit. Comme elles étaient en un seul bloc, et faites pour être tenues à une main, elles ne pouvaient pas être démontées, et donc être converties en armes. Crevette les laissa donc là.

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     Des livres, maintenant. À les observer, Crevette en déduisit qu’ils ne parlaient pas de l’Esquisse. Un signe était clair : sur les couvertures montrant des paysages, le ciel était bleu. Ils devaient donc parler de la Terre. Bien que n’étant pas des livres scientifiques, des manuels de ce qu’était le monde d’où tous les humains ici présents venaient, des encyclopédies ou autres, ils devaient sûrement contenir de très précieuses informations à son sujet. Pour une amnésique, ces œuvres d’art étaient les plus puissants remèdes qu’on puisse trouver.
     Encore eût-il fallu que la malade en eût quelque chose à foutre. Elle lut rapidement les résumés. Comédie d’amour. Drame d’amour. Tragédie familiale. Un truc incompréhensible à propos de rhinocéros. Une histoire d’inceste. De valet perfide. D’un valeureux guerrier invincible à l’épée.
     Ah ?
     Cyrano de Bergerac, par un certain Edmond Rostand. C’était la première fois que Crevette croisait ce nom dans la pile, et ce fut la seule. Étant le seul livre qui parlait de baston, elle supposa qu’il pouvait contenir des informations théoriques sur l’art du combat. Aussi, elle l’embarqua avec elle, avec le dessein de le lire plus tard.

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     Après quelques minutes de recherche, Crevette ne trouva aucun autre objet pouvant l’aider de quelques manière que ce soit. Considérant qu’elle avait trouvé tout ce qui relevait un intérêt dans cette pièce, elle fit un récapitulatif de ses prises. Un drapeau blanc, qu’elle avait laissé sur un siège, bien en évidence. Un fléau d’arme d’une conception médiocre, qu’elle avait rangé dans son sac, et avec lequel elle avait endommagé une armoire. Une radio, rangée dans sa poche. Un fumigène liquide dans un vaporisateur, qu’elle avait transvasé dans un pistolet à eau. Il ne restait dans la pièce plus que le flacon vide. Une machine à sorbets, d’une bonne taille, qui n’avait pas bougé. Trois pistolets à eau ; celui avec le fumigène dans sa poche, les autres dans son sac. Des haltères, qu’elle avait laissé dans un coin. Des pièces de théâtre, dont elle n’avait embarqué qu’une seule d’entre elle – mais pas la moindre.
     Espérons que les autres pièces seraient plus rentables.
     Il était temps de se rendre à l’atelier. Crevette retourna dans les couloirs.

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'Salle de repos' : 2

     « J’me pose pas la question du si on doit rester ou pas. C’est farci d’Objets hostiles, aussi. Je pense que trouver de quoi faire démarrer le camion et retaper l’autre véhicule est une meilleure idée. On a pas mal de monde à faire survivre, des ressources limitées, des hostiles à l’intérieur, de potentiels traîtres qui connaissent les lieux bien mieux que nous… »
     À bien y réfléchir, tant qu’à faire, autant faire bande à part. Elles s’en sortiraient toutes seules, si elles arrivaient à réparer l’esquisséomobile.
     Crevette entra dans la pièce. Il y avait toujours le meuble qu’elle avait défoncé d’un coup de bilboquet.
     « Ah… Il me semblait pourtant en avoir vu un ici. »
     Elle posa le sien, et en sortit un bilboquet, assez léger pour être manié à une main, et assez solide pour faire une bonne arme contondante.
     « Tiens. Ça fait une bonne arme. J’ai vérifié. »
     Elle désigna de mobilier en ruine.
     « Du coup, tu veux qu’on monte ? »

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