A fleur de peau | ♥ et ♡

Rallumeuse d'Etoiles
Faire des erreurs c'est progresser, se prendre au sérieux c'est régresser
Personnages : Carmen
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Rallumeuse d'Etoiles
Sam 7 Déc - 16:23

« Mais vous avez déjà une chambre ! avait objecté la tenancière des lieux.
- Moi oui mais pas Nil ! j’avais argué en retour.
- Vous êtes ensembles c’est pareil ! »

Bah non. C’est pas pareil. Puis on était pas… Bon d’accord on était peut-être ensembles, faudrait qu’on en discute quand même au lieu de faire comme si tout était normal. Enfin, pas que ce soit anormal… Mais si quand même, ça fait bizarre de tenir sa main dans la mienne, et d’me dire qu’on est peut-être un nous ?

Je ne fais pas partie de ces jeunes générations qui sont habituées à ce genre de passions. Pour moi, ce que nous faisons est un péché, et pourtant l’aube et le crépuscule liaient encore nos doigts quand j’ai rétorqué à cette femme peu commode que ce n’était pas la question. Qu’il fallait une chambre pour Nil parce qu’il venait d’arriver. Ce à quoi elle a répondu, un sourire aux lèvres « Nous manquons de vêtements chauds pour les nouveaux arrivants, si vous allez m’en chercher quelques-uns… Disons deux grands sacs remplis à raz-bord, j’envisagerais de répondre favorablement à votre demande… En attendant vous partagerez la même chambre ! »

C’est pas que l’idée me dérangeait, mais dans ma chambre, il y avait ma table de nuit. Ancienne table de nuit, et elle n’était pas la plus grande fan du monde de mon nouvel am...i.. En parlant de lui, je lui ai jeté un regard et demandé : « Tu es d’accord ? »

C’est comme ça que nous nous sommes retrouvés ici. Oh, ici ? Je veux dire à courir pour notre vie dans un champ en espérant semer l’armée de poulets sans têtes qui dodeline derrière nous.



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Anciennement j'étais PiuPinu
Lhûn
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Lhûn
Dim 8 Déc - 6:50
Paume contre paume.
Peau contre peau.
Le reste n'a pas d'importance.

Elle m'a expliqué.
L'importance d'un espace à moi.
Où je puisse me retrouver.
Même si je reste avec elle.

Je ne peux pas expliquer.
Un jour où je frapperai à sa porte.
Où je serai un étranger.
Je veux rester avec elle.

Je la laisse parler.
Elle parle pour moi.
Puisque je ne peux pas parler.
J'aime l'entendre.

Cette idée la rassure.
La tranquillise.
Ma chambre.

La sentence tombe.
Longue.
Lourde.
Presque une angoisse.
Je serre sa main.

Des vêtements.
Pour une chambre.

Elle me regarde.
Elle me questionne.

J'ai entendu.
La même chambre.
Tant que la condition n'est pas remplie.
Est-ce si long ?
Est-ce si difficile ?

La même chambre.
Je la regarde.
J'aime partager la sienne.
Elle veut me donner la mienne.
Ma chambre.

Léger mouvement vers le haut.
Puis vers le bas.
Je regrette un peu.
J'accepte.
Cette requête.
Cette aventure.
Pour elle.

Nous serons ensemble pour la réaliser.
Ensemble pour courir.
Ensemble pour fuir.

Ensemble mais pas seuls.

Noir étoilé.
Noir.
Blanc.

J'existe.
Palette monochrome.

Courir vers quoi ?
Fuir quoi ?

Elle rit presque.
J'ai cette impression.
Alors qu'elle court.
Alors que je cours.
Alors qu'il court.
Alors qu'il court.

Une question tourne en boucle depuis que je cours.
Où est passée leur tête ?
Sonakhiin
Sans caractère
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Sonakhiin
Dim 8 Déc - 18:05

Page blanche, une aventure commence. Il n’est plus le temps de vivre la vie des autres ! Ils prennent toute la place, réduisent en miette chaque caractère. Sans caractère, il ne peut plus rien écrire. Le peu qui lui reste est entremêlé, incompréhensible, flou. Il faut plus d’espace. Il doit détacher pour mieux comprendre. Se détacher pour mieux se comprendre ! Alors Craboutcha est parti. Il a quitté la case dans laquelle il logeait pour s’hasarder dans l’inconnu, pour trouver quelque chose d’autre. Pour se trouver lui.

Ses pas l’ont mené bien loin de la Ville, loin des gens qui se regardent sans se voir et se parlent sans s’écouter. Il y avait trop de pensées qui assombrissaient le ciel et il fut ravi de retrouver des nuages vides de toute crainte une fois en dehors de ces murs. Sans savoir ce dont il avait vraiment envie, il continua d’avancer attendant que ce soit plutôt l’histoire vienne à lui. Cette dernière se manifesta au loin : l’horizon, d’ordinaire droit comme les rayures d’un carnet, s’était octroyé le luxe d’une envolée vers les cieux. Quelle note pouvait-il inscrire sur ce genre de portée ? L'impromptu mena alors la danse, guidant les pas de Craboutcha là-bas.

La montagne… A son pied, une botte ! Levant les yeux vers le sommet, le personnage découvrit un enchevêtrement de teintes et de textures de textiles qui lui promettaient un texte particulièrement doux : alors qu’il posait une main sur le flanc de la montagne, une pulsion vint le titiller. Avec délicatesse, il se glissa au sein des tissus tirant un large poncho brunâtre sur lui en guise de couverture et faisant un coussin avec une pile de pull épais. Il somnolait dans son cocon de soie, prenant une petit peluche duveteuse jaune canari au creux de ses bras pour s’endormir.

NOIR

Tout endormi qu’il était une bulle cotonneuse s’échappa de son esprit : un être sans yeux peut-il avoir un regard menaçant ? Lorsqu’une demi-douzaine de créatures ailées au grand cou fixèrent le Dessin alors même qu’ils n’avaient pas de tête, ce dernier eu la réponse à cette question existentielle pour toute personne sans visage ! Ça n’était pas la première fois que ses cauchemars lui renvoyaient son manque d’identité en pleine face mais cela l’effrayait toujours autant.

Il serra son doudou improvisé dans ses bras pour se rassurer.

Le piaillement qui jailli ensuite eu l’effet inverse. Contre lui, la boulette pelucheuse remuait frénétiquement, agitant de minuscules ailes et ses deux toutes petites pattes dans tous les sens. Le petit nounours n’avait pas plus de tête que les poulets et cela le rendait absolument terrifiant aux yeux du dessin qui le lâcha brusquement en se redressant. Le petit poussin culbuta pour atterrir dans un nid de chemises à carreaux mais sa chute attisa le courroux des volailles sans-tête qui devinrent plus menaçantes encore. Quelques secondes plus tard, la basse-cour acéphale entière était à la poursuite de Craboutcha qui fuyait ce qu’il aurait préféré être un énième cauchemar.


Dernière édition par Sonakhiin le Lun 16 Déc - 13:38, édité 2 fois
Rallumeuse d'Etoiles
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Rallumeuse d'Etoiles
Lun 9 Déc - 22:01

Inspirer. Expirer. Courir. Nous ne sommes pas deux à courir mais trois. Il. Lui ? Peut-être ? Autant avec Nil je savais que c’était un garçon, et j’ai compris qu’c’était un homme plus tard, autant avec lui c’est moins évident. A vrai dire le fait que Nil se soit mis à poil moins de trois minutes après qu’on se soit rencontrés avait aidé à cette prise de conscience. D’ailleurs, Nil avait pas l’air très chaud pour cette aventure, tout juste tiède… Et j’crois qu’il l’est encore moins depuis qu’on cours pour éviter de se faire manger par ses piafs sans dents.

Sérieusement, c’est un peu drôle quand même. Nil est blanc, je suis nuit, et lui est… bizarre ? C’est un peu idiot de dire qu’il est bizarre puisqu’au final aucun de nous ne semble tout à fait normal. Bon, il est quoi ? Changeant ? Noir ? C’est raciste de dire qu’il est noir ? C’est p’t’être pas la question. Ou du moins pas la question utile. Maintenant ce qu’il faut se demander ça serait plus : comment on s’en sort ?

« L’un de vous sait voler ? »


Bah quoi c’est pas parce qu’ils ont des ailes qu’ils savent voler ! Regardez ils ont pas de têtes et ils nous suivent à vu.. Attendez, ILS N’ONT PAS DE TÊTES ! C’EST EVIDENT MON CHER WATSON.

« Faut qu’un arrête de faire du bruit une idée ? »

Et je peux vous jurer que parler tout en courant ça n’a jamais été la meilleure idée de ma vie. J’ai l’impression que je vais cracher mes poumons. J’en peux plus ! J’en peux plus ! Pourtant je continue à courir.


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Lhûn
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Lhûn
Mer 11 Déc - 7:17
Un pas, puis l'autre.
Je cours.

Pourquoi courir ?

De simples oiseaux.
D'inoffensifs volatiles.
Ils sont grands.
Ils n'ont pas de tête.

Carmen a peur.
Cela suffit.

Une question saccadée.
Rompt la monotonie de la course effrénée.
Essoufflée.

Du duvet sous ses doigts.
Des plumes sous ses caresses.

Si je sais voler.
Je crois...

...

Je crois que je sais voler autant que je sais parler.

Du bruit.
Je ne fais pas de bruit.
Seul le silence m'entoure.
Mes lèvres muettes.
Mes pas légers.
Aucun bruit.
Même le vent à mes oreilles se fait silence.

Silence.
Seuls les mots de la nuit l'ont brisé.
Aucun n'est sorti du crayonné.
Jour. Nuit. Obscurité.
Les premiers.

Je tends la main vers elle.
Vers la nuit.
Pour qu'elle comprenne.

Je marque le pas.
Sans vraiment ralentir.
Je marque le pas.

Chaque pas.
Une information.
Cadence.
Synchronisation.
Prudence.
Union.
Défense.
Agression.

Je regarde le graphite incertain.
J'ignore si elle comprendra.
J'ignore s'il comprendra.

Un pas puis l'autre.
Mon pas.
Son pas.
Son pas.
Un même pas.

Fruit de ma réflexion.
J'ignore si cela fonctionnera.
Je ne veux pas songer à la seconde solution.
Je ne veux pas d'une séparation.

Elle peut le sentir.
A défaut de l'entendre.
Dans le silence.
J'ai le souffle court.
Sonakhiin
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Sonakhiin
Lun 16 Déc - 15:37

Fuyant ses rêves en plein jour, le dessin apeuré manqua de se jeter dans la nuit sans s’en rendre compte. Il évita le contact brusque et manque de trébucher au pied de ce ciel étoilé. C’était étrange, partout autour, l’on aurait dit que ce voile nocturne se détachait du reste de la voûte céleste, elle toujours bien claire. Plus étrange encore, alors qu’il la regardait plus attentivement, Craboutcha distingua des traits humains entre les lueurs nocturnes. Un visage dessiné dans la nuit qui semblait exprimé un certain ressentiment envers les poulets qui tentaient de rattraper le fuyard.

La course reprit alors, désormais ils courraient à travers champs, fuyant tous deux le danger de ces poulets aux intentions peu aimables. Une pensée quitta l’esprit de Craboutcha pour s’écraser par terre : « Comment peuvent-ils nous attaquer sans bec ? ». Il n’eut néanmoins pas le temps de s’attarder à l’attaquer plus longuement, trop occuper à vouloir distancer ces fichus oiseaux.

« L’un d’entre vous sait voler ? »

Si cette phrase était un peu bizarre, elle n’était pas si étrange au sein de ce que Craboutcha avait compris de l’Esquisse. Non, le vrai détail qui avait surpris le personnage : à qui s’adressait-elle en mentionnant « vous » ? Il n’avait vu personne d’aut…
Depuis quand était-elle accompagnée par ce jeune homme si pâle ? Eclipsée par une nuit très présente, la discrète lueur blanche avait été occultée. C’était un jeune homme, qui n’avait pas prononcé le moindre mot pour répondre à son amie. Cette dernière d’ailleurs, enchaînait avec une seconde question, toujours aussi absurde aux yeux de Craboutcha : elle avait été la seule à faire du bruit jusqu’à présent ! Toutefois, il prit le soin de ne pas laisser traîner les bruits de ses pas derrière lui mais sans réelle conviction.

L’homme en blanc semblait avoir une meilleure idée, un plan peut-être ? Quelque chose en tout cas … Chacun de ses pas frappe le sol avec plus d’intensité. Ils ne font pas vraiment de bruit mais il semble y prendre attention et vouloir être imité. Alors le dessin limites et lorsque que ses pieds s’abattent sur le sol, ils dégagent un petit nuage de poussières noircies accompagnée de lourdes onomatopées : PAF PAF PAF.
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Rallumeuse d'Etoiles
Jeu 19 Déc - 18:27

Je crois que je comprends Nil, mais je ne suis pas certaine d’avoir envie de tenter l’expérience de m’arrêter pour ne plus leurs transmettre d’informations. En cet instant où je me sens en danger, j’aimerais qu’il disparaisse pour ne plus l’être. C’est absurde. Je ne lui en dirais rien.

Le dessiné est-il un dessinateur ? C’est étrange, il m’a semblé voir… J’ai du rêver. Peut-être pas, l’Esquisse est souvent absurde… Non des onomatopées ? Il ne fait pas de bruit mais il fait des mots. Un écrivain plutôt qu’un dessinateur finalement. Ce n’est clairement pas la questions, je ne comprends pas ce qu’ils font synchronisant leurs pas en cadence.

Est-ce que j’ai réellement compris Nil ? Je doute. Est-ce qu’un étranger a mieux compris Nil que moi ? Je souffre. Je continue à courir, essayant d’accorder mon pas sur le leur, n’y arrivant qu’à moitié, je rentre dans leur rythme et en sors, je ne suis pas habile. Pas dans leur rythme, et si dans leurs danses d’autres dansent des heures, moi je manque de me ramasser.

Bientôt, sans doute pas assez cependant je vous apparaître un arbre à vêtements, non ! UNE FORET ENTIERE ! Est-ce que le tissus sur le sol calfeutrera nos pas, ou est-ce que la technique de Nil finira par fonctionner ? Je n’en sais rien, ce que je sais c’est que je suis à bout de souffle, que j’ai un point de côté et que les zoziaux gagnent du terrain.


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Dim 22 Déc - 14:11
Malaise.
Je la regarde.
A-t-elle compris ?
Elle essaie.

Je tends la main vers elle.
Je prends sa main pour la ramener vers moi.
Mon cœur s'emballe.
Son souffle s'affaiblit.

Devant, un espoir.
Elle l'a vu.
Je l'ai vu.
Notre destination.
Je regarde l'homme noir.
L'a-t-il vu ?

Un échange.
Avec la nuit.
Avec le noir.

Un bref instant je m'arrête.
Pour la nuit.
Épuisée.

Je la prends sur mon dos.
Je la cale contre mon corps.
Est-ce confortable ?
J'espère.

Je ne suis pas fort.
Elle est légère.
J'expire.
J'inspire.
Je fonce.

Sais-je voler ?
Et eux, savent-il voler ?

L'orée de la forêt.
Mon pied foule un sol plus meuble. Plus doux.
Le sol est couvert d'étoffes.
Je m'enfonce dans la forêt.

Sais-je voler ?
Cette question sonne comme un souvenir refoulé.
Je cours.

Mon souffle s'amenuise.
Je trébuche.
Je m'arrête.
Au pied d'un arbre duveteux.

Le noir a suivi.
La nuit a peur.
Je ne pense qu'à elle.
Je la pousse un peu.
Je l'encourage.
A grimper.
Haut.
Plus haut.
Je l'aide.
Il l'aide.

Sais-je voler ?
J'ai essayé.
J'essaie de monter.
Je glisse.
Je tombe.

Je suis à bout de forces.
Comme elle avant moi.
Épuisé.

Je ne veux pas regarder en arrière.
Je tends la main.
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Ven 10 Jan - 23:37





La femme nuit semblait avoir des difficultés à courir alors l’autre garçon l’avait portée sur son dos. Les oiseaux se rapprochaient dangereusement : s’ils avaient une tête, elle serait déjà dans le champ. Heureusement qu’ils n’en ont pas… Le problème, c’est qu'avec un poids sur le dos, l'homme aux cheveux blancs était devenu moins rapide, moins efficace. Moins stable aussi et lorsqu’ à l'orée de la clairière une racine en jeans fourbe se glissa entre ses pattes blanches, cela marqua la fin de la course-poursuite. C’était le bord de la page. Il fallait à présent s’échapper en hauteur. Alors Craboutcha grimpa. Il s’accrocha aux mailles et aux chaînons de cet arbre de Noël qui se dressait devant eux. Des point de croix en guise d’aiguilles, une farandole d'écharpes mimant autant de guirlandes, des pompons pour les boules et tout un tas d’autres décorations kitsch couvraient ce sapin. Cela fit naître une certaine ironie dans les pensées nuageuses de Craboutcha. N’était-ce normalement pas eux qui devraient poursuivre des dindes afin de les farcir et dévorer au pied de cet arbre ? Et qu’en serait-il si les volailles les attrapaient… Comment allaient-elles pouvoir manger sans bouche ?

Cette lourde question le fit retomber à la triste réalité : comment lui allait-il pouvoir manger sans bouche ? Il trouverait une réponse lorsque tout serait plus calme. En bas, les deux autres semblaient avoir du mal. Le blanc aidait la nuit à monter et avec beaucoup d’effort, le trio parvint à la hisser sur la manche sur laquelle le Dessinateur s’était perché. Il ne restai plus qu’une personne en bas. Les longs doigts noirs de Craboutcha vinrent alors tâcher la main immaculée de celui dont il ne connaissait pas le nom. Ils échangèrent un regard un bref instant. En était-ce vraiment un ? Il ne s’en souvient plus vraiment de toutes façons...
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Sam 11 Jan - 23:12

La main de Nil se saisit de la mienne en un encouragement silencieux, je ne vais pas assez vite j’en ai conscience. Si les animaux gagnent du terrain je la lâcherais. Je me croyais endurante, mais je me leurrais. Je ne tiens pas le rythme, il le sent et sans même que je n’ai eu le temps de réagir me voilà sur son dos. En d’autres situations je profiterais de ce contact, mais je n’en ai pas le temps. Je veux qu’il me relâche. C’est dangereux et je ne suis pas célestement légère.

« Nil lâches-moi ! »
j’implore alors qu’il me recale contre son dos dans un message des plus clairs. Mon cœur s’emballe. Je jette un coup d’oeil au crayonné.

Sous les encouragements de l’homme sélénite je me hisse sur les premières branches, parfois je vois tomber une pensées du dessiné. Je crois ? A moins que ce ne soient des mots, je n’ai pas le temps de les lire de toute façon. Sitôt calée je me retourne et je tends mes bras pour aider le noiraud à hisser l’homme qui désaccorde mon cœur.

Les volatiles courent toujours dans notre direction mais la première griffe posée sur le tissu les voilà qui ralentissent. Je crois qu’il est trop fin pour qu’ils ne s’enfoncent pas dedans. Leurs griffes le déchire les points de croix qui constellent le sol. J’en vois une chuter sur une autre. BIEN FAIT. Je tire de toute mes forces pour aider le griffonné à porter Nil.


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Dim 19 Jan - 16:10
Un liquide suinte entre mes omoplates.
S'infiltre entre mes vexilles.
Coule dans mon dos.
Je sens ma chemise coller à ma peau.
Limiter mes mouvements.

J'ai essayé.

Le graphite contre ma peau, je m'agrippe.
Ma main se tâche d'encre.
Mon bras s'éclaire d'aube.
Je grimpe.
Plus haut.

Leurs mains m'amènent entre eux.
Sur la branche.
Sur la manche.

Un vide entre deux ombres.
Une blanche entre deux noires.
Muette.

Je suis sauf.
Hors de portée.
Grâce à eux.

Mes doigts joints se placent devant mes lèvres.
Puis s'écartent.
Vers chacun d'entre eux.

Bruit étouffé.
Esprit occupé.
J'ai à peine entendu.

Bruit étoffé.
Sens affûtés.
Je cherche à voir.

Un oiseau est tombé pendant mon ascension.
Devenu tremplin indélicat.
Butte involontaire pour ses semblables.

Courant trop vite.
Pour freiner.
Pour anticiper.
Pour ralentir.
Pour infléchir.
Ils chutent.

Je capte le regard de Carmen.
Je crois que j'ai vu la nuit sourire.
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Dim 26 Jan - 17:32

L’escalade sur tissu était une discipline pour laquelle ces poulets semblaient peu talentueux. Petit à petit, ils se lassèrent de tourner autour de l’arbre de Noël et cessèrent leur vaine tentative pour grimper rejoindre le trio de fuyards. Comment ces créatures avaient-elles pu survivre à proximité d’un biome qui en semblait pourtant fait uniquement de soie ? Encore une interrogation qui s’évapora aussi vite qu’elle avait été écrite pour laisser sa place à une autre, plus marquée, chez le gribouillis : qui étaient donc les deux illustres inconnus avec qui il avait partagé cette course-poursuite improbable ? Il les regarda l’un et l’autre avec plus d’attention et des points d’interrogation à la place des yeux.

L’on aurait dit que deux pupilles noires se formaient sur sa face et qu’elles se surmontaient de traits courbes, à peine plus léger. Ces « yeux » passèrent rapidement sur l’homme de blanc vêtu pour s’attarder sur la dame qui l’accompagnait. Cette dernière était nettement plus hypnotisante. Elle ne semblait rien porter, ou alors une combinaison au motif nocturne qui la recouvrait entièrement et collait à sa peau mais cela n’était pas la sensation qu’il avait eu en la touchant. Il songea alors qu’en l’aidant à grimper, il avait probablement du la couvrir de poussière grise. Il regretta un instant d’avoir sali une si belle robe et voulu gommer cette erreur, sans savoir s’il en était réellement capable. Toutefois, même en concentrant le plan sur le poignet qu’il avait agrippé chez la femme, il n’y avait, pour la première fois, pas une seule marque de crayon.

Les sourcils interrogatifs se froncèrent. Comment ? Était-ce l’obscurité qui l’empêchait d’apercevoir les traits qu’il avait laissé ou était-ce là l’œuvre de sa peau céleste ? Cette rencontre était vouée à l’étrange… En relevant les yeux vers le visage de l'inconnue, il constata que les siens n'étaient pas dirigés vers lui mais vers un personnage qui avait été occultés par des bulles vaporeuses pleines de question ; perdu dans ses pensées nocturnes, Craboutcha avait perdu l’immaculé de vue et d’esprit. Il l’observa un instant, perplexe. Presque surpris de le voir assis à ses côtés sur la manche alors même que c’était lui qui l’avait aider à monter quelques instants plus tôt.
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Sam 1 Fév - 14:41

Je crois qu’on est saufs… Mais je n’en suis pas certaine car les oiseaux patauds renversés à l’entrée de la forêt se sont redressés pour tourner autour de l’arbre qui accueille notre volée et se sont mis à roder autour. J’inspire. Leurs pattes crochues s’enfoncent dans le tissu le lésine et n’en laissent que des chiffons, ils y trébuchent et se redressent, tels de vautours peu aériens ils tournent en cercles ridicules autour de notre perchoir. J’aurais presque envie de leur tirer la langue pour les narguer. Je n’en mène pas encore assez large, mon cœur battant une silencieuse cavalcade dans ma poitrine. Nil est sauf. J’expire.

Je reporte mon attention comme il le fait sur nous sur mon ami crayonné. Des interrogations plein les yeux, c’est le moins que l’on puisse dire. Qui est-il ? Qui sommes nous ? C’est peut-être un bon début que de se présenter ?

« Enchantée je suis Carmen et voici Nil ! »


Alors oui, j’aurais pu dire « mon ami Nil » on y met ce qu’on veut dans le mot ami mais est-ce que j’ai envie de donner un sens à ce qui n’en a que trop et parfois trop peu ? Les mots c’est compliqué. Je lorgne d’un regard suspicieux les oiseaux qui commencent à s’éloigner pour regagner les plaines effilées qui les abritaient jusque lors.

« On venait chercher des vêtements pour les Dessinateurs de la ville, tu veux nous y accompagner ? »
autant lui dire pourquoi nous sommes-là, vu qu’il devait y être pour similaire raison. Si j’ai appris quelque-chose dans l’Esquisse c’est que plus on est de fous plus il y a des chances que l’un d’entre nous trouve une manière de s’en sortir.

Je m’assoies à califourchon sur la branche pour être la plus confortable possible en attendant que les oiseaux soient assez lointains. Je pose ma main contre le bras de Nil, me rassurant de sa présence.

« Si ça vous va je descendrais la première et on verra s’ils reviennent, je pense que je serais la plus facile à hisser à nouveau en sécurité s’ils essaient de nous feinter. »


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Dim 2 Fév - 16:19
Indéfini.
Mouvant.
Instable.

Les coups de crayon se succèdent.
Le redéfinissent.
Indécis.
Volatils.
Brouillons.

Les questions restent.
Marquent ses pensées.
Son corps.
Ses yeux.

Les mots de Carmen répondent.
Si telle était la question.

Mes doigts repliés sur ma gorge s'ouvrent.
Geste futile.
Effort inutile.

Elle prononce son nom.
Puis mon nom.
Il n'a d'yeux que pour elle.

Elle a de présence ce que j'ai d'absence.
Elle intrigue et je m'efface.
Nuit éternelle.
Clarté éphémère.

Suis-je encore là ?
Je ferme les yeux.
Suis-je toujours là ?

Un instant d'existence.
Qui passe...

Le brouillon et la merveille se font face.
Laissant entre eux une place.
Un espace.
Vide.

Sa main sur mon bras.
Son crépuscule contre mon aube.
Elle me regarde.
Je n'ai pas cessé d'exister.
Pour elle.

Ma main sur ses doigts.
Mon aube croise son crépuscule.
Je la regarde.
Mes cheveux glissent.
Sur elle.

Un instant d'éternité.
Qui dure...

Je relève le visage.
Elle poursuit sa pensée.

Je suis une page blanche.
Il est le graphite. Le fusain.
Elle est l'auteur. L'écrivain.
La narratrice. L'inspiration.
Ma muse.

Je tends le bras.
Je tiens sa main.
Je regarde en bas.
La menace est loin.
La nuit est proche.

Lentement.
Que l'aube s'élève.
En douceur.
Que le crépuscule ne chute.
Je l'aide à descendre.
Sonakhiin
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Sonakhiin
Lun 20 Juil - 17:32

Carmen et Nil. C’était joli pensait le dessin … Ces deux personnages se complétaient bien : Carmen était sombre mais étincelante, Nil lui, d’un blanc immaculé restait pourtant dans l’ombre. Craboutcha nota leur nom dans un coin de sa tête alors qu’il observait le silence autant que les dessinateurs. L’image du Crépuscule et de l’Aube qui s’étendaient sur leur corps l’intriguait. Il semblait trouver un écho des changements constants de son propre corps en observant les tâches colorées gagner du terrain sur la peau immaculée de Nil. Quels autres points communs pouvaient-ils bien avoir ? Sa question resta en suspens.

Lorsque le temps fut venu de redescendre, il prêta son aide pour aider la femme qui s’était courageusement proposée à le faire en premier. Elle avait choisi d’affronter leur ennemi, voilà qui était héroïque de sa part. Une fois qu’elle fut bien arrivée en bas et que le danger paraissait réellement éloigné, il la rejoignit sur le sol doux et laineux. Sans réellement pouvoir le leur faire comprendre autrement qu’en continuant à les suivre, il décida qu’il allait aider le duo à trouver les vêtements qu’ils étaient venus chercher. Lui n’en portait pas mais ça n’était pas une raison pour refuser de donner un coup de main. D’autant qu’il se sentait un peu coupable d’avoir attiré les oiseaux sans tête sur eux : s’ils n’avaient pas croisé le chemin de Craboutcha, ils auraient peut-être pu faire leur expédition sans encombre.

Il aurait bien voulu leur expliquer en retour ce qu’il était venu chercher dans les Monts Vêtus mais la réalité était qu’il s’y était simplement perdu car il voulait s’éloigner de la Ville et de l’agitation qui y régnait. Il était d’ailleurs surpris lui-même de rester avec d’autres gens maintenant qu’il n’y était plus obligé. Était-ce là la marque de l’intérêt qu’il portait aux deux protagonistes de ce chapitre ? Il n’osait pas se l’avouer mais devait bien reconnaître que l’intrigue était née en les rencontrant. En en apprenant plus sur eux, il espérait en apprendre plus sur lui-même…  

Il se mit donc en quête de vêtements, sans réellement savoir ce dont ses nouveaux compagnons avaient besoin. Il songea un instant avec amusement qu’il était ridicule de passer du temps à ramasser quelques morceaux de tissu alors qu’il ne portait lui-même aucun habit. Carmen non plus n’était pas vêtue alors pourquoi diable avait-elle pris des risque pour venir ? Il regarda vers elle à nouveau, imaginant ce qu’elle aurait bien pu vouloir porter et aperçu… Nil. Lui, il portait des habits mais Craboutcha l’avait déjà presque oublié. Il prit un instant pour regarder à nouveau ce dessinateur de haut en bas, cherchant à encrer un peu plus les traits de son visage dans sa mémoire.
Rallumeuse d'Etoiles
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Ven 24 Juil - 10:23


Je crois que ce sont nos prénoms qui s’écrivent rapidement sur la tempe du dessin, mais à peine ai-je eu l’impression de les lire qu’ils sont sont déjà recouverts. La page et le fusain m’aident à descendre. Tel un insecte ne voulant être pris au piège je m’avance lentement sur la toile de textile. Nulle branche ne vient craquer sous mes pas, et les tissus déchiquetés les assourdissent. J’ai l’impression de marcher sur de la laine.

Mes compagnons me rejoignent et notre groupe reprend sa route. Son épopée. Ma main se glisse à nouveau dans celle de Nil, je n’aime pas quand il s’estompe, alors j’ai besoin de le garder près de moi.

Le silence quand il est partagé avec des inconnus à tôt fait de devenir pesant. Alors que sous nos pieds ne raisonnent que des pas amortis, je me sens mal à l’aise. Il a décidé de nous suivre sans un mot, et en tant qu’ombre j’ai du mal à avoir une ombre.

« Et toi, tu venais faire quoi aux monts habillés ? »


Il ne semble pas vêtu, au contraire de nous. Cela pourrait expliquer sa présence ici, mais à vrai dire je me demande s’il ne lui suffirait pas de se dessiner un… je ne sais pas ce qui lui irait le mieux. Une queue de pie peut-être ? Aussi incongru que puisse être ce vêtement, je le trouverais adapté au cocasse de notre rencontre.


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Lhûn
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Lhûn
Ven 1 Jan - 18:02
Mains emmêlées.
Doigts enlacés.

Je marche.
Je reste.
Contre elle.

J'ai presque oublié.
Pourquoi nous sommes venus.
A quoi nous sommes tenus.

Dans une main, la sienne.
Dans une main, un sac.
Qui peu à peu se garnit.

Carmen aime les couleurs.
Moi aussi.
Devant mes yeux, devant ma main. Tout est blanc.
Elle choisit, je remplis.

Je porte. Elle me transporte.
Mon fardeau se fait bariolé.
Un arc-en-ciel au goût de la nuit.

Nous sommes deux.
Nous sommes trois.

Un autre sac.
Rempli de matières.
Rempli de couleurs.
Il aide.

Couleurs.
Au milieu du noir.
Au milieu du blanc.
Et elle...

La nuit vogue.
Entre les ombres.
Entre le jour et la nuit.
Au milieu du silence.

Main dans la sienne.
Main dans la mienne.
Couleurs pastels.
Au creux des paumes.
Au bout des doigts.
Je ne l'ai pas lâchée.

Le silence se brise.
Comme un éclat.
De rire.
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Folie d'Esquisse
Sam 13 Mar - 16:44


Alors que le paysage semblait apaisé et que les trois Dessinateurs erraient dans la forêt textile, un brusque mouvement au loin vint troubler leur sérénité, puis leur silence.

Les oiseaux étaient revenus. En nuée, il se précipitèrent à toute vitesse dans la forêt qu’ils avaient pourtant semblé quitter, accompagnés d’une horde de volatiles et autres créatures volantes connues des lieux, à commencer par les fameux chapeaux à plume qui faisaient la réputation des Monts Vêtus. Comme paniqués, ils filèrent vers les aventuriers, puis les dépassèrent.

Il devenait clair que quelle que soit la raison qui les avait poussés à fuir, celle-ci était plus importante que vous. Derrière eux, plusieurs créatures, qu’elles fussent communes aux lieux ou simplement communes à l’Esquisse, eurent le même comportement. Un cheval de Troie manqua de bousculer Nil en le frôlant, alors qu’il galopait, comme les autres, à l’opposé de là où vous vous dirigiez.

Ce n’est qu’après ce court vacarme qu’une silhouette humaine apparut devant vous. Une vieille femme vêtue comme un alpiniste, le sac à dos débordant d’outils en tout genre et les pieds équipés de rollers. Pressée, elle stoppa tout de même sa course pour vous adresser quelques paroles.

« Eh, vous deux, vous devriez vite aller vous mettre à l’abri. Un eaurage a foutu le bordel dans la montagne, il arrive jusqu’ici et vous voulez vraiment pas être dans les Monts Vêtus quand ça flotte de partout. »

À peine eut-elle le temps de finir sa phrase que le ciel s’assombrit d’un coup. L’inconnue ôta ses épaisses lunettes de ski, cracha par terre, et poursuivit d’une voix rauque :

« .... Vous voulez encore moins être dans les Monts Vêtus quand il fait nuit. Bon, v’nez, j’vous amène au refuge de chasseurs pas loin. »

Autour de vous, la brume faisait son chemin entre les arbres, effaçant toute trace de leur silhouette. De vagues lueurs au loin indiquaient la présence d’une vie nocturne, ou de repères placés par les Dessinateurs pour guider les voyageurs.
Sonakhiin
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Sonakhiin
Jeu 15 Avr - 23:14

Carmen s’intéressait au personnage qui ne savait pas vraiment comment interagir avec elle en retour : il avait heureusement rapidement fait main basse sur un drap blanc et y avait dessiné quelques pictogrammes. S’il n’avait pas de grands talents oratoires, il parvenait en revanche à transmettre ce qu’il voulait sur cette toile : il avait dessiné, du bout du doigt, une ville et un personnage qui marchait depuis cet endroit vers des montagnes. Il l’a ensuite dessiné à nouveau, couché et avec les lettres « Z Z Z » par-dessus le visage. C’était comme cela qu’il avait fini par arriver ici…

À peine avait-il eu l’occasion de montrer son œuvre que le poussin qui avait causé tout le raffut avec les poulets sans tête revenait piailler entre les jambes du dessin. Ce dernier s’était naturellement penché pour le prendre entre ses paumes, laissant des marques grises sur son doux duvet. Bizarrement, il y eu comme un « déjà-vu » : l’entièreté de la basse-cour était arrivée peu de temps après dans un boucan qui n’était pas sans rappeler de mauvais souvenir au gribouillis. À la différence de la première fois, les poulets acéphales étaient accompagnés d’une foule d’autres créatures étranges et ne prêtèrent pas la moindre attention au petit groupe, préférant continuer tout droit en laissant leur progéniture derrière eux. Au milieu des animaux et des objets, une drôle de silhouette se détachait, la seule à vraiment ressortir dans ce chaos.

Les paroles avaient quitté sa bouche pour les avertir que non loin, les ennuis avaient repris : les Monts-Vêtus n’étaient décidément pas l’endroit idéal pour une retraite calme et une longue introspection… La nuit et l’eaurage… C’était la première tempête et la première nuit du personnage dans l’Esquisse et c’était quelque chose qui lui paraissait étrange. Dans l’ombre de la nuit, il se sentait presque aussi difficile à percevoir que le garçon qui accompagnait Carmen et quant à l’eaurage, il craignait que ce dernier ne l’éparpille sur le sol… Il avait enfilé un large poncho en vitesse en espérant que cela protège son corps carboné et emballé le pauvre poussin dans un pull en laine : la petite peluche allait prendre froid sinon.

Heureusement, l’exploratrice se proposait pour les guider hors du danger et il fallait admettre que cela était nécessaire : après s’être perdu en venant, perdu en fuyant les poulets puis perdu en amassant les vêtements, il avait trois fois besoin d’aide pour retrouver son chemin. Traversant les vallées sans pouvoir reconnaître les habits dont ils étaient faits, le groupe pouvait au moins se repérer grâce aux gilets fluorescents qui menaient vers le repaire dont leur avaient parlé la patineuse.

Pas après pas, en tenant son nouvel ami contre son cœur, Craboutcha se dit que cette escapade n’avait pas été vaine : s’il finissait par rentrer un jour à la Ville, il saurait comment occuper quelques journées…
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Ven 16 Avr - 22:50


En gros il s’est perdu. C’est pas le premier, c’est pas le dernier… Il a de la chance de s’être réveillé près des monts vêtus. S’il s’était réveillé dans le labyrinthe ça n’aurait pas été la même histoire. Avec tout ça on s’est arrêté de marcher. C’est dommage, il est mono…tache. Hm. Alors qu’on envisagerait presque de se remettre en route plutôt que de lézarder, les poulets reviennent au triple galop… Et ils sont suivis de chevaux en bois. Etrange.

La réponse à nos questions informulées débarque montée sur roulettes, avec la tête d’une quadragénaire ne manquant pas de vitamine D. Elle nous trouve une solution en même temps qu’un problème. Un eaurage, c’est moins ennuyeux qu’une tempête mais c’est quand même sacrément emmerdant. Suivons mamie !

Elle nous entraine pas monts et chaussettes. Elle s’arrête vaguement quand elle ne nous voit plus, on est en train de perdre notre souffle derrière ! Je ne pensais pas que cette aventure soit si éreintante. Je serre les doigts translucides dans ma main. La brume s’infiltre entre nous et se fait de plus en plus épaisse. Des valises lumineuses marquent le chemin que semble suivre Mamie Nova dans la pénombre. Cette ambiance est oppressante !

Si faut cette femme c’est une sorcière à la Hansel et Gretel et on fonce tout droit dans on piège. Peut-être qu’on devrait s’arrêter et la semer ? Cela ne me semble pas une idée vivable, mais de toute manière j’ai de moins en moins d’aisance à aligner mes pensées quand ma sueurs me mouille plus que ne le ferait l’eaurage et que mes poumons tentent de se détacher de mon corps.

Heureusement, on voit enfin apparaître des lueurs plus intenses, un peu comme un regroupement de valises. C’est là ; le refuge des chasseurs ?


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Lhûn
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Lhûn
Dim 25 Avr - 20:22
Effleurement léger.
Coup de crayon mesuré.
Du bout des doigts.
Du bout du fusain.

Le noir nous suit.
Le noir nous parle.

Je comprends.
Je suis comme lui.
Perdu.

Dans ma paume.
La main de Carmen.
Je la serre.

Peut-être.
Peut-être pas.
Peut-être pas... complètement.

Il existe.
Il existe.
J'existe.

Je la serre.

Un grondement.
De tonnerre.
D'orage.

Une pierre qui roule.
Un troupeau qui court.

Le bois galope.
L'étalon cavale.
Le cheval me frôle.
Sans me voir.
Je manque chuter.

J'ai lâché.
Le sac.
Les habits.
Au sol.
Eparpillés.
Blancs.

Je ne sais pas...
Je...
Nous...
Les mots me manquent.
Le temps me manque.
Le temps nous manque.

Eau rage.
Eau désespoir.
Eau quoi.

Vient une inconnue.
Bavarde.
Puis sa résolution.
Bravade.

Vient le vent.
Vient la brume.
Vient la pluie.
Vient la nuit.

Carmen m'entraîne.
La nuit m'enchaîne.
Je me sens lourd.
Je me sens gourd.

Je suis.
Je fuis.

Les valises.
Les gilets.
Sommes-nous arrivés ?

Je me sens... mal.
Sonakhiin
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Sonakhiin
Mar 4 Mai - 1:41


Le refuge des chasseurs était facile à repérer une fois que l’on suivait la drôle de guide ses valises lumineuses. Après une longue marche dans le silence à craindre l’arrivée d’une pluie qui terrifiait Craboutcha, les contours de leur abri commençaient à s’esquisser. La bâtisse était haute, bien plus que l’on aurait pu s’y attendre pour un simple refuge, les fenêtres placée à plusieurs mètres du sol et la porte semblait avoir été étirée sur toute sa longueur. Cela n’empêcha pas Craboutcha de suivre la guide à l’intérieur, les mots de cette dernière était restés gravés dans sa mémoire : il ne voulait pas rester sous l’eau rage.

En voyant les quelques personnes qui étaient déjà à l’intérieur, les anomalies architecturales devenaient bien plus facile à comprendre : il ne s’agissait pas du refuge des chasseurs mais bien d’un refuge d’échasseurs, des gens complètement perchés. Selon le temps depuis lequel ils s’étaient enrôlés, ils avaient une démarche raide, hésitante ou à l’inverse très bondissante pour les plus expérimentés.

Accueillants, ils invitèrent le groupe à les rejoindre pour la soirée. Tout là-bas était en hauteur, notamment la table et les tabourets autour de celle-ci. On leur avait servi un bol de soupe alphabet et Craboutcha, plutôt que de boire la sienne, préférait écrire des mots en remuant sa cuillère dans la nourriture. Il ne s’était d’ailleurs pas assis à table, préférant prendre un peu de recul pour ne pas rester avec ceux qu’il appellerait désormais « les grands ». Les grands l’intimidaient et certaines peur de son passé le forçait à rester méfiant, après tout, les grands faisaient souvent semblant d'être gentils avant de profiter de petits...
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Rallumeuse d'Etoiles
Sam 15 Mai - 15:20


La pluie aux trousses nous courons à perdre haleine, et quand nous arrivons enfin à l’abris du refuge des échassiers j’ai un point de côté. Une myriades d’étoiles y tournoient, et c’est une myriades de mots qui tournent dans mon bol. J’ai eu bien du mal à monter sur l’un des immenses tabourets qui entourent la table, mais un échassier roux m’y a aidé.

« Alors qu’est-ce que vous v’niez faire aux monts vêtus ? » qu’il nous demande, attirant par la même la curiosité de ses comparses.

Ses comparses sont ai nombre de trois, ils sont fins et gigantesques. La vieille femme une fois débarrassée de son sac à dos de randonnée semble se déplier et s’étendre. Les rollers échangés pour des échasses elle fait maintenant la taille des géants.

« On allait chercher des vêtements pour payer une chambre à l’hôtel… Et on s’est retrouvé coursés par des poulets sans tête…
- Ah, vous avez rencontré les poulets à la coque ? Drôles de bestioles vous ne trouvez pas ?
- Un peu terrifiantes quand même. »

Je n’ose pas reprendre la suite de mon récit car ils se mettent à parler de leurs chasses de poulets à la coque… C’est finalement peut-être de véritables chasseurs. Je jette des œillades à mes camarades pour voir s’ils s’en sortent mieux que moi. Les lettres quand elles sont avalées forment des sons, et c’est étrangement étrange.


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Lhûn
Mar 29 Juin - 18:25
Tout en longueur.
La porte.
Le refuge.
Les sièges.

Mise en appétit.
Sans faim.
Sans fin.
Sans histoire.

J'escalade.
Une chaise.
Un tabouret.

Carmen est assise avant moi.
On l'a aidée.
Carmen est montée avant moi.
Je n'ai pas été celui qui l'a aidée.

Main vide.
On m'a oublié.
Assiette vide.
J'avais presque oublié.

Je n'existe pas.

Un regard.
Me voit-elle ?
Un regard.
On me sert.

Cœur serré.
Cœur mouillé.
Comme l'eau rage auquel on a échappé.

J'ai froid.
Il a froid.

On ne me regarde pas.
On ne le regarde pas.
Elle ne le regarde pas.

Dans ma main, la cuillère tremble.

J'écoute.
Il n'entend pas.

Des lettres dans la soupe.
Des mots dans le potage.
Comme sur le visage de graphite.

Nuit.
Lui.
Luit.
Lit.
Vit.
Vite.
Vide.

Humide.
Mouillé.
Transparent.

L'eau coule de mes cheveux.
L'eau est transparente.
Mes cheveux sont transparents.

Pas un mot.
Pas un regard.

Je suis transparent.

Je suis.
Je ne suis pas.

Sans un regard.
Oubli.

『 』

Eclat de verre.
Eclat de fer.
Eclat de mousse.

Dans l'assiette, la cuillère tombe.
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