[Event 1] C'était pas ma guerre

Folie d'Esquisse
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Folie d'Esquisse
Ven 6 Jan - 0:09

Dans tout bar de fiction qui se respecte, il existe au moins une table au fond qui permet aux discussions les plus discrètes de se tenir.

« Vous pouvez prendre ce que vous voulez, c’est moi qui paie. »

Vous ne savez pas quel pourboire votre hôte a donné à l’Esquirol, mais le service est royal, par rapport à l’expérience moyenne du client de ce bar connu pour être dans le bas du panier. On vous a accompagnés jusqu’au fond, tiré une chaise un peu moins cassée que la normale, et même tendu une carte dans un état raisonnable. En plus, la table est relativement grande, stable et sans poil d'écureuil coincée entre deux planches.

« Le temps que tout ça vienne, je vais vous faire le topo. Comme vous comprenez pas trop la Ville je crois, ça risque d’être un peu long. »

Oui, parce que, vous ne savez pas vraiment pourquoi vous êtes là. C’est la Brise qui vous a trouvé, sous la forme d’une quête évasive ou d’un marchand égaré, et vous a donné quelques grandes lignes : un problème à la fête, et besoin de personnes assez discrète contre rémunération. Vous avez rencontré une première personne, qui vous a demandé votre nom et quelques généralités, puis vous a posé un autre rendez-vous, « au fond de l’Esquirol », où votre interlocuteur du moment - un ours polaire en imper à la voix de cancéreux et la pipe bien enfumée - vous a reconnu sans que vous ne l’ayez un jour croisé. Et vous voilà là, assis à côté d’une autre inconnue qui semble avoir été recrutée de la même façon que vous.

« En gros. La fiesta actuelle, là, qui vient de commencer, elle a été organisée par le Syndicat et le sanctuaire terrestre, mais comme ça a fini en grand truc, y’a tous les groupes qui se sont ramenés et qui ont commencé à tirer la couette vers eux pour le moindre truc… Le syndicat, les hussards, les magend’, ça vous parle ou bof ? Si vous voulez j’vous explique un peu rapidement. ‘Fin d’abord je finis et après je vous explique sinon je vais m’y perdre... »

Comme s’il s’était déjà perdu, il marque une pause, et prends une grande inspiration dans sa pipe électronique. Après avoir empesté l’air d’une fumée blanche à la composition chimique inconnue, il reprend.

« Euh… Où j’en étais déjà… »

Rectification : il s’est déjà perdu.

« Ah ouais, le truc là ! Donc. »

Du sac à côté de lui, il sort ce qui s’avère être un espèce de tupperware bien garni, et l’ouvre devant vous.

« Parmi les sujets qui ont occupé les chefs à plume, la bouffe. Ça a l’air trivial dit comme ça, et franchement ça l’est, mais bon, entre les parades, les visites touristiques, les stands et autres machins, ils ont jugé que c’était pratique d’avoir des livraisons de bouffe en continu partout, genre les buffets que vous voyez ici et là. Forcément, comme c’est un gros business, l’autre vieux crapaud de hussard - l’entreprise de mercenaires de la Ville quoi, leur chef je peux pas me le piffer ce salopard de mes… j’en étais où ? ah oui, il voulait absolument que ce soit son bar à lui qui fasse tout. Pour l’emmerder ils ont choisi un bar au pif, qui appartient à personne, et voici le résultat… Je crois qu’ils appellent ça le «Z du chef». »

Il pousse le plat vers vous puis, d’un coup, le retire de votre champ de vision.

« J’vous aime bien alors je vous propose pas de goûter, j’ai essayé parce que je voulais pas y croire mais j’ai failli caner tellement c’était atroce. Y’a beaucoup de cochonneries qui circulent par ici, mais là… Même ce bar ne va pas aussi loin dans l’horreur… »

S’il n’avait pas eu la tête d’un prédateur, vous auriez peut-être pu y lire l’effroi.

« Et c’est là qu’on entre en jeu. J’ai une amie… Plusieurs amis même… qui regrettent un peu certains choix qui ont été faits… Mais peuvent pas trop regretter publiquement, m’voyez, faudrait pas donner un argument à l’autre pour se vanter que son bar aurait fait mieux. Du coup c’est les petites mains… enfin mes grosses papattes et surtout vos petites mimines, qui doivent faire le boulot. J’peux pas vous dire qui exactement nous paie, mais j’ai déjà bossé avec eux, et y m’ont déjà donné une partie des pépettes, donc c’est un boulot sûr… Mais discret. Surtout discret. C’est pour ça que j’aime bien l’idée d’avoir des anonymes qui font l’taf, surtout que vous avez pas une gueule de terroriste qu…

L’ours s’interrompt, pour jeter un regard intense à la frite masquée et au crâne flottant.

« Ouais bon si un peu, mais on vous connaît pas, alors vous avez le bénéfice du doute, pas comme les gens à qui j’demande d’habitude. »

Son intérêt se reporte sur sa pipe, qu’il inspire à nouveau.

« Du coup, faut qu’on se débarrasse de ce truc qui a infiltré la Ville, sans que qui que ce soit sache que quelqu’un essaie de s’en débarrasser. Et si possible qu’on trouve un moyen de met’ le blâme sur quelqu’un d’autre que mes amis. Si en plus c’est sur les hussards ou nous permet de gâcher leur soirée à la con, vous aurez p’têtre un petit bonus. »

Il sort de ses affaires un sac, qu’il agite devant vous avant de le reposer.

« Niveau pognon, j’ai une avance aussi. Y’a peut-être aussi dans le tas des objets qui pourront vous être utiles pour la mission. Je vous donne tout le reste à la fin. J'vous demande pas si vous avez des questions, mais plutôt... Laquelle vous voulez poser en premier ? »


Désolée j'ai fait BEAUCOUP trop long. Je voulais être sûre de donner un peu tous les éléments de la quête à vos persos sans avoir à traîner sur plusieurs posts. Du coup là vous pouvez poser des questions au PNJ, qui répondra à tout jusqu'à ce que vous soyez ready pour partir du bar !


Dernière édition par Folie d'Esquisse le Sam 28 Jan - 14:04, édité 1 fois




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Shynagi
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Shynagi
Sam 7 Jan - 15:39


La dernière fois qu’Ekithée dut participer à un plan impliquant des aliments et des cibles à accuser fut certes un succès, mais un succès coûteux pour elle. Pourtant, ni une ni deux, Ekithée accepta d’être engagée dans cette nouvelle aventure, et puis il lui fallait bien quelques deniers, alors autant mettre son expérience dans les plans qui "arrangent tout le monde" à profit.

Il ne fallut que peu de temps à Ekithée pour devoir à nouveau affronter l’adversité. Tandis que son interlocuteur lui exposait la situation, la voilà à devoir lutter contre son infirmité pour boire un verre sans main et en évitant d’utiliser ses pattes arrières pour paraître civilisée. Elle cessa de lutter lorsqu’elle comprit que cette mission ne serait pas qu’un gagne-pain mais un moyen d’accéder à la fête dont tout le monde parle. C’est un risque à prendre mais, foutue pour foutue, Ekithée ne reculerait pas devant cette opportunité.

« Mon bon monsieur, je suis votre cochonne pour cette mission, j’ai un taux de réussite de 100 % auprès de mes précédents commanditaires ! Pour les considérations financières, je ne suis pas regardante sur l’origine des fonds, tant qu’ils sont dans mes poches et proportionnés aux risques encourus.

Quelques idées de plan commencent à germer dans mon esprit, mais avant toute chose, permettez-moi de reformuler votre demande. S’agit-il bien de nous recruter pour qu’un certain plat ne cause pas de victime mais, surtout, que le chef des Hussards ne tire pas de bénéfice à ce que tout le monde s’aperçoive que ce choix de restaurateur était malheureux ? Et même, dans la mesure du possible, il s’agirait que la faute retombe sur le chef des Hussards ? Autrement dit, le fameux plat pourrait faire des victimes du moment qu’on ne le relie pas à la fête et que ça ne bénéficie pas au chef des Hussards ?

Par professionnalisme, je veux vous proposer une solution personnalisée, pas une magouille à la va-vite, quelque chose qui fasse plaisir. Pour cela, auriez-vous des gadgets à nous confier, des contacts chez les Hussards ou dans les bars à joindre, un timing particulier, des petits plus à ajouter à notre prestation ? Je suis toute ouïe et je ne doute pas un instant qu’il en soit de même pour ma chère partenaire ! »


Sa tirade commerciale terminée et toujours aussi intentionnellement excessive, elle se tourna légèrement vers sa camarade silencieuse. Chaque seconde d'attente faisait monter un frisson en Ekithée, pas celui d'être démasquée par une détective silencieuse qui soudainement sort son jeu, mais de rentrer dans une nouvelle spirale, de créer toujours plus de confusion par la réaction chimique entre une frite-cochon qui n'a pas froid à l’œil et une chimère aviaire dans les nuages.
Serindë
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Serindë
Dim 8 Jan - 14:46


Un courant d'air avait caressé les bras de Serindë qui, sans trop savoir pourquoi ni comment, s'était retrouvée dans un bar face à un homme qui expliquait qu'il avait un travail à leur confier. Serindë n'avait pas tout bien compris, hormis que le plat servi semblait être immonde et qu'il fallait sauver des gens d'une probable intoxication alimentaire. Ou simplement de son mauvais goût, Serindë n'avait pas pu s'approcher pour examiner le plat que le commanditaire avait déjà rabattu le couvercle, causant l'incompréhension de la femme-oiseau.

Elle se tenait aux côtés d'une... personne probablement. Elle ressemblait vaguement à un aliment et, si Serindë avait tenu un peu plus du corbeau, elle aurait été tentée de la picorer. Le nombre de mots qui sortait d'elle était impressionnant et, une fois son laïus terminé, Serindë se contenta de pencher la tête sur le côté. On ne lui avait jamais proposé de contrat pour travailler et elle n'était pas certaine d'accepter une mission dont elle ne comprenait qu'à moitié les tenants et aboutissants. Pourtant, lorsqu'elle mélangea son jeu de carte, et que la première carte tirée fut celle de la justice, La femme-oiseau passa son doigt délicat sur le dessin.

Elle tira quatre autre carte, une au nord, au sud, à l'est et à l'ouest de la justice. La mort, le pendu, le soleil, le chariot. Une notion de mouvement enthousiaste, mais dont il faut correctement cibler les différentes phases afin que le projet réussisse. Une notion d'attente avant sa réalisation, donc une phase préparatoire. Une notion également d'enthousiasme et de générosité, si vraiment son tarot était bien interprété, l'idée était que ce changement était la voie de la justice, de l'équitité, du bonheur et de la générosité présentée à autrui. Serindë rangea ses cartes et prit son tarot de Belline pour effectuer un nouveau tirage. Le feu. Au nord les ennemis, au sud le despotisme, à l'est et l'ouest, la famille et l'union.

Le tirage était sans appel, l'ardeur et la spontanéité seraient leurs meilleures alliées dans cette quête de l'étrange. Cependant, les agressions seraient à prévoir lors de leur quête, seulement la présence du despotisme semblait indiqué que Serindë se trompait et serait victime de la force majeure de la carte. Qu'elle devrait probablement se sacrifier en partie. Mais comment ? Dans quel but ? Permettre à son étrange compagne de route de s'échapper ? Possible... Cependant les cartes de la famille et de l'union indiquait clairement que ce moment étrange les lierait de manière indéfectible ou presque.

Rassurée par ce tirage bien qu'il puisse se montrer u peu sombre la concernant, la femme-oiseau hocha la tête et, rejetant le crâne en arrière, se mit à claquer du bec afin de céler et célébrer son destin.


Dernière édition par Serindë le Dim 8 Jan - 18:24, édité 1 fois
Folie d'Esquisse
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Folie d'Esquisse
Dim 8 Jan - 18:06
Alors qu’il passe en position d’écoute, l’ours - dont vous avez peut-être remarqué en arrivant qu’il occupe deux chaises en raison de sa largeur - s’affale en arrière, et commence à fumer sa pipe en dévisageant les deux spécimens qu’il a recruté. D’un côté, la frite au masque de cochon aurait un bel avenir en tant que marchande ou représentante du SOC, ce qu’il retiendra bien précieusement pour en reparler si la mission se passe bien. Pendant qu’elle cause, sa collègue au crâne quelque peu dégarni a sorti ses cartes pour se livrer à une séance de spiritisme. Difficile de trouver des profils plus contrastés, mais c’est pas plus mal.

À défaut d’avoir la moindre idée de ce que la seconde partie du duo est en train de faire (quand il pose des bouts de papier minutieusement sur une table, c’est pour plutôt compter ses billets), notre PNJ répond à la première :

« Pour dire que vous débarquez, vous avez la confiance. Enfin tant mieux. »

Il se redresse à nouveau.

« Pour votre résumé, ouais, c’est à peu près ça. La priorité, c’est qu’il faut pas que l’histoire retienne que les organisateurs ont fait une erreur, après tout ce que vous citez est un bonus, et on peut être flexible sur la méthode. Chourez les plats, crevez les pneus des livreurs, faites croire qu’ils sont dégueus parce qu’un hussard les a trafiqués en amont, faites croire qu’ils sont délicieux et qu’il y a eu une campagne de diffamation… soyez créatifs j’ai envie de dire. Et discrets. Bon, on est pas des connards non plus, alors on va éviter d’assassiner les patrons du bar ou ce genre de bail. »

Des tueurs, non. Des capitalistes avec un honneur à sauver et une certaine ouverture à des méthodes moralement discutables, oui. Certains diraient que ça revient quand même à être un connard.

« Ce que je peux vous donner, là, outre ma participation et une bagnole, c’est des complices dans certains groupes. J’ai quelques potes au SOC, évidemment, dont des gérants de bars, mais si pour une raison quelconque vous voulez impliquer les Verts-veines ou les cy-antis, j’peux me débrouiller aussi. Pour l’essentiel, c’est des gens qui ont une dette avec le Syndicat, donc ils seront sympas tant que ça les met pas dans la merde. J’peux même payer un hussard… mais que pour un truc qui lui permettrait pas de savoir qu’il marque contre son camp ; comprenez que sinon, y sait bien son chef lui donnerait un beau bonus pour qu’il dénonce l’esbrouffe, et j’ai pas le budget pour acheter son silence… »

En même temps, pas grand monde n’a le budget pour battre le patron des hussards dans un concours de pot-de-vin.

« Enfin, pour les gadgets, demandez, je vous dirai ce que j’ai. J’ai des fringues de toutes les couleurs, de quoi cuisiner si vous voulez trafiquer la bouffe, quelques accessoires de cambrioleur... Bon, je vous garantis pas que c’est adapté aux frites sans bras. Par contre vous (il regarde la femme-oiseau) ça devrait passer sans souci. J'sais pas si vous causez d'ailleurs, bon au pire on fera du shopping chez moi et vous me pointerez du bec ce qui vous botte. »


Dernière édition par Folie d'Esquisse le Sam 28 Jan - 14:03, édité 1 fois




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Shynagi
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Dim 8 Jan - 21:27


Ces tirages de Serindë et la voie ouverte par son commanditaire faisaient frire de l’intérieur la fécule d’Ekithée en imaginant tous les possibles à sa portée. Elle reprit la parole l’œil souriant « Et bien je ne peux que me réjouir de faire affaire avec un vrai professionnel ! Comme vous le savez, je ne suis qu’une honnête travailleuse et il ne me viendrait pas à l’esprit de mettre à mort le chef des hussards, une telle prestation exigerait de toutes façons un assassin professionnel, ce que je ne suis pas.

Quant à tout ce que vous me proposez, je suis nouvelle dans la région et je ne connais pas très bien le tenancier du bar, donc je peux suggérer une approche en douceur, du propre et efficace. Vous voyez les cartes gentiment disposées par ma partenaire ? Elles confirment votre peur, que le feu ne ravage la ville à la suite de ce buffet qui apportera la mort, pour l’éviter, justice devra être faite, non pas en pendant le cuistot ou le chef des hussards, mais en travaillant sur le chariot de vivres, le repas même.

Si mon associée dans la maîtrise d’œuvre de votre commande est partante, j’aimerais que vous nous fournissiez des uniformes procéduriers du syndicat, quelque chose qui fait bien sérieux et formel. Avec ça, une petite carte pour assoir notre légitimité. Quant à la prestation, une visite d’inspection du syndicat pour assurer le contrôle qualité du buffet à venir, ça devrait nous permettre d’ordonner quelques modifications dans la recette et de créer des suspicions envers le chef des hussards. Si vous ne voulez pas que le syndicat soit impliqué, on pourra se faire passer pour une autre autorité, avec tout le raffut en ce moment, personne ne devrait être choqué qu’un énième groupe d’hurluberlus auto-proclamés ait vu le jour. On ne serait pas contre quelques outils en cas de petit imprévu, genre des menottes accessoirement, mais surtout quelque chose qui appartienne à un hussard, des gants pour mon acolyte et un sac-à-dos pour moi.

Prêt à rabattre les cartes ? »
Serindë
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Jeu 12 Jan - 14:58


Ce n'était pas du tout l'interprétation du tirade de carte, mais Serindë ne trouva pas immédiatement comment le signifier à sa partenaire, d'autant que cette dernière semblait parler beaucoup. Mais elle se présentait déjà avec un plan qui, vu l'oeil brillant de l'ursidé d'en face, semblait faire mouche. Serindë pencha la tête sur le côté quand on sous-entendit qu'elle avait son mot à dire quand à l'utilisation du matériel. Celui demandé lui convenait parfaitement, alors elle hocha simplement la tête. Cependant, elle pointa le tupperware fermé du doigt avec une furieuse envie d'examiner cette chose de plus près. Si elles devaient prendre des échantillons, elles pourraient se servir de ceux-là pour fausser les résultats au besoin non ? Ce n'était pas comme ça que ça fonctionnait ?

La femme-oiseau n'en savait rien, mais elle avait l'intime conviction que le contenu du récipient (et si possible, récipient lui-même pour une facilité de transport), devait venir avec elle. Elle tira les cartes une nouvelle fois, pour afin l'idée du plan, posant la simple question : "Le plan de ma comparse fonctionnera-t-il ?" Elle ne pouvait faire plus simple et tira. Le chariot, Le pape, Le jugement, l'étoile, la justice, La lune, le pendu. Un tirage globalement bénéfique, mais qui comportait son lot de complications. La lune venait narguer la devineresse et son besoin d'introspection, mais un vent bienfaiteur soufflait dans les voiles de leurs plans. Sa compagne en forme de frite avait donc raison de pousser l'homme à leur faire confiance et Serindë hocha de nouveau la tête. Il lui fallait trouver un meilleur moyen de communiquer, mais l'essentiel était là, Ekhitée n'interpêtait qu'en survolant, mais cela leur avait permis de communiquer malgré tout.

Alors Serindë rangea son jeu de carte. Elle croisa les jambes et posa ses mains sur ses genoux. Elle n'aurait rien de plus à faire, car Ekithée avait déjà tout compris de la situation et gérait parfaitement, leur association serait pleine de bonne fortune si les deux jeunes... êtres vivants ? Acceptaient leur destin sans sourciller. La femme-oiseau tourna légèrement la tête pour fixer l'ours de son oeil en réalité vide. Le silence intimidant était sans doute ce qu'elle maîtrisait encore de mieux en cet instant et elle ne voyait pas grand chose à demander. À part peut-être... Serindë leva ses mains mima le geste de gant qu'on enfilait. Si elle pouvait en obtenir, elle pourrait peut-être réchauffer légèrement ses mains, dont elle avait la sensation qu'elle gelaient.
Folie d'Esquisse
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Folie d'Esquisse
Jeu 12 Jan - 21:25
Sur la première tirade d’Ekithée, l’ours blanchâtre expire un petit rire, qui se mêle aux suffocations et à la fumée qui n’a pas l’air de lui faire que du bien.

« Oh, croyez-moi qu’une vermine comme ça, il faut plus qu’un assassin pour en venir à bout. En partie parce que la plupart travaille pour lui… »

Si vous n’aviez pas déjà deviné que votre interlocuteur a une dent quelque peu prononcée et pointue envers les Hussards, c’est désormais évident.

Sur ce que dit Ekithée par la suite, il se contente à nouveau de la laisser parler, en hochant la tête par moments. Avant de répondre, il laisse traîner un long silence.

« J’aime bien votre idée, et je pense pouvoir vous trouver ce qu’il vous faut. J’ai juste deux remarques. »

Il ressort à ce moment le tupperware, l'ouvre et le pose devant Serindë - en veillant à ne pas saccager son tirage.

« Déjà, faut réussir à sauver ça. Parce que bon, c’est pas un changement au pif qu’il nous faut, c’est un miracle. Ou du LSD dans la sauce… mais si y’en avait ça se vendrait trop cher pour que je vous en file comme ça. Donc ouais, un miracle. Vous avez une piste ou pas du tout ?

Ensuite... c’est un peu chaud d’impliquer le Syndicat. Si on fait comme ça une inspection sur le bar qu’on est supposé avoir choisi, ils vont pas le louper, et ce sera suspicieux. Donc bof. Par contre, ouais, vous pouvez carrément vous créer un genre de comité d’hygiène indépendant ou ché pas quoi, et je peux glisser quelques papiers ici et là pour que si on nous demande, ça fait deux semaines que ce truc existe, preuve à l’appui. Je peux aussi vous faire des compte-rendus bidons et faire dire à quelques gérants de bars qu’ils ont été contrôlés, comme ça hoplà ! Puis s’ils nous emmerdent on contrôle leur bar et le proclame insalubre. »

D’un faux contrôle de routine pour faire passer un message, vous voilà potentiellement impliqué dans la création d’une fausse société qui sert secrètement les intérêts du Syndicat. La routine dans la Ville.

Interrompant - non sans un certain regret dans le regard - son entrain pour la magouille administrative, l’ours revient sur les derniers propos d’Ekithée.

« Ah et pas de souci pour ce que vous demandez. Vous me laissez, quoi.. Vingt minutes, et je vous ramène tout ça. Ça vous laissera le temps de trouver un nom qui fait classe, peaufiner votre plan, tout ça. »
Il gigote un peu sur ses sièges, et tente tant bien que mal de se lever sans renverser la table.


Dernière édition par Folie d'Esquisse le Dim 19 Fév - 22:54, édité 3 fois




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Shynagi
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Ven 13 Jan - 15:22


Ekithée semblait toute aussi enthousiaste que son interlocuteur, si ce n’est plus, et regardait Serindë comme la voisine avec qui elle allait utiliser dehors ses tous nouveaux jouets reçus à Noël. Faut dire qu’avant de finir en frite, c’était pas la fortune non plus et les plans à base de bouts de ficelle, elle a dû s’y habituer.

Pendant que l’ours se levait, Ekithée tenta de le rassurer quant à la dimension culinaire de son plan « Pour la nourriture, avec une bonne raison sanitaire il doit y avoir moyen d’exiger de retirer uns à uns les ingrédients et faire un Z de Thésée, ou bien de faire disparaître le Z de la carte. », elle laissa un court silence reposer sa partenaire et son commanditaire pour conclure « Tout ira bien Monsieur Ours, j’ai plus d’un tour dans le sac que vous me fournirez ».
Serindë
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Serindë
Sam 28 Jan - 0:35


Serindë n'a jamais été très douée en cuisine, du moins d'aussi loin qu'elle s'en souvienne. Ce qui remontait à moins de quelques jours pour être tout à fait honnête. Mais la vision du tupperware lui fit envie et elle se remit à claquer du bec, surexcitée. Elle mourrait d'envie de goûter à ce qui était supposément si dangereux pour autrui et quand elle vit l'homme-ours se lever pour partir, elle se tourna vers Ekithée avec une furieuse envie de sortir et de courir pour réaliser leur mission.

La devineresse chercha comment faire comprendre ça à sa partenaire étant donné qu'elle n'avait pas la sensation de pouvoir parler. Ni le souvenir de l'avoir déjà fait. Finalement, la jeune femme au crâne d'oiseau tendit la main vers Ekithée avec l'intention de la traîner dehors pour suivre l'ursidé et récupérer leur matériel le plus rapidement possible. Il leur fallait absolument se mettre en route bientôt.

De toute façon, la femme-oiseau ne voyait pas quoi ajouter de plus.
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Sam 28 Jan - 14:01
« Le Z de Thésée. J’aime bien. »

C’est sur une dernière approbation de la stratégie d’Ekithée que votre interlocuteur finit de ramasser ses affaires et se mettre en route.  

Juste avant de quitter la pièce, il ajoute.

« Ah ouais au fait. On dirait pas comme ça, avec la voix, le corps, tout ça… mais c’est madame. »

Elle se frotte la tête un peu nerveusement.

« Enfin non, vous pouvez juste m’appeler Galina, ça fait moins formel. C’était mon prénom, avant. »

Le ton et l’expression - du moins, ce que vous pouvez en déchiffrez - suggèrent qu’elle aurait pu ajouter “Normalement je ne le dis pas comme ça, mais je vous aime bien”.

L’ourse quitte ainsi la pièce enfumée, jette un regard entendu au personnel de l’Esquirol, et s’approche de l’entrée, non sans se contorsionner pour passer à travers.

Si vous la suivez jusqu’à la sortie, vous la voyez se diriger vers une sorte de décapotable rétro, dont l’extérieur qui semble presque familier contraste avec l’intérieur, qui semble avoir été retouché pour accommoder la morphologie de sa propriétaire. Ainsi les dossiers des sièges avant paraissent avoir été enlevés, au profit de coussins, tandis que les pédales énormes vont de pair avec un volant tout aussi encombrant. Sur ce qui était auparavant le siège passager, une grosse radio a été installée, alors que la banquette arrière - relativement épargnée par le tuning - est recouverte de plaids et occupée par quelques objets en vrac.

« Si vous voulez vous pouvez monter maintenant, sinon je viens vous récupérer dès que j’ai tout récupéré. »


Dernière édition par Folie d'Esquisse le Dim 19 Fév - 22:53, édité 1 fois




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Sam 28 Jan - 17:01


Ekithée ne savait plus où donner de la tête entre l’oursonne forte aimable suggérant une escapade motorisée et sa partenaire qui voulait lui faire passer un message. S’agissait-il de lui montrer la voie vers l’illumination ? De lui proposer des formations de cartomancie en commerce pyramidal ? Ou bien était-ce une performance folklorique du peuple dont était originaire Serindë ?

Trop d’interrogations pour la fécule molle qui servait de cerveau à Ekithée. Alors, comme à son habitude depuis cette nouvelle vie loufoque, Ekithée se fia à sa curiosité, celle-ci ne l’avait jamais trompée malgré quelques aventures hautes en couleur. Elle s’adressa à Galina, « Et bien Galina, c’est tout autant un plaisir de faire affaire avec vous ! Il faut croire depuis mon arrivée ici que les personnes qui arrondissent les angles de la loi sont très aimables, mais vous, je vous trouve particulièrement honnête et transparente, j’espère être à la hauteur de vos attentes ! », elle laissa ensuite son souffle se reconstituer et poursuivit d'une petite voix « Permettez-moi également de m’excuser pour ma petite erreur, je le note pour la prochaine fois ! » puis conclut en reprenant sa confiance habituelle « Quant à cette petite virée en voiture, ça m’a l’air fort charmant. Par contre, je crois que ma partenaire d’arrondissement des angles de la loi veut dire quelque chose. Si vous le voulez bien, j’aimerais la suivre dans son raisonnement et après vous rejoindre, mais si vous n’avez pas le temps, je comprendrais que vous partiez dès à présent ».

Sans attendre de réponse, elle se tourna, l’œil pétillant, vers Serindë, prête à comprendre ce qu’elle essayait de lui signifier.
Serindë
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Serindë
Dim 19 Fév - 18:17


Serindë n'a jamais été très douée en cuisine, du moins d'aussi loin qu'elle s'en souvienne. Ce qui remontait à moins de quelques jours pour être tout Serindë n'aurait jamais pensé qu'une main tendue puisse être sujette à interprétation. Elle avait la sensation que sa partenaire de crime aurait dû poser une quelconque appendice dedans et qu'elles se seraient enfuie ensemble à la vitesse de l'éclair vers le soleil couchant. Ou quelque chose d'approchant peut-être, la nuit noire aurait fonctionné tout aussi bien dans la scène de son esprit. Laissant sa main retomber un instant, le crâne d'oiseau se leva et pointa la porte donnant sur l'extérieur avant de faire un signe à la frite de la suivre.

Elle commença à marcher vers la porte, les mains jointes, se tournant régulièrement pour vérifier d'Ekithée la suivait bien. Quand elle franchit la porte pour voir l'étrange voiture de l'ours. Serindë a beau savoir que c'est une voiture, elle ne se souvient pas vraiment d'à quoi elles sont censées ressembler, aussi n'est-elle pas étonnée par l'aspect du véhicule. Quand elle comprend qu'elle peut monter dans l'engin, elle se met à claquer du bec, rejetant le crâne en arrière et, déjoignant ses mains, elle pointe le véhicule du doigt pour le montrer à Ekithée.

En cet instant, la devineresse aimerait pouvoir parler pour faire comprendre à la frite qu'il faut elle vienne avec elle. Aussi, elle finit par revenir derrière Ekithée et passer un bras autour de la frite pour la guider vers le véhicule sans trop la secouer.
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Dim 19 Fév - 22:52
« On dirait qu’elle est aussi partante pour faire une petite virée. commente l’ourse, son visage velu fendu d’un léger sourire. J’espère que vous n’avez pas le mal des transports. »

Sur ces mots, elle ouvre la portière avant et s’y glisse, non sans faire trembler la voiture au passage. Le temps que ses deux interlocutrices posent leur fessier (ou leur frite) sur la banquette arrière, elle se baisse, semble jouer avec quelques câbles sous le volant, provoque deux ou trois étincelles, puis parvient à allumer le moteur, qui vrombit si fort qu’Ekithée va sans doute pouvoir expérimenter pendant tout le trajet ce que cela fait de devoir communiquer sans parole.

« Ouais désolée ça fait un peu de bruit ! » entend-elle à peine, alors que Galina fait sa voix la plus terrifiante pour essayer de se faire comprendre. Promis ça s’améliore un peu quand on roule ! »

Elle presse la pédale, et vous voilà partis dans un road trip dans les rues de la Ville, à sentir chaque soubresaut de la bécane et à raser les murs des petites rues, jusqu’à vous éloigner du Marché et entrer dans une zone plus calme. L’ourse ne semble pas vous avoir menti, puisque vous retrouvez quelques minutes plus loin le sens de l’ouïe. Peut-être pas assez pour apprécier la balade qui contient assez de remus et de tournants étroits pour faire découvrir le mal des transports à quiconque s’y pensait immunisé. « Au moins avec vous j’ai pas peur que quelqu’un vomisse sur la banquette, c’est pratique ! » commente-t-elle, avant un tournant plus énervé que les précédents. « J’ai conduit des grands gaillards, ils sont tous repartis avec leurs boyaux dans leur main. Mais c’est la voiture et la Ville qui veulent ça, hein, me prenez pas pour un chauffard. » Elle grogne sur un calèche qui lui bouche le passage, voit son chauffeur se retourner, en rajoute une couche et pouffe d’un rire gras en voyant le véhicule s’enfuir en trombe.

C’est sur cette mésaventure que vous arrivez dans une petite rue à la fois fleurie et sombre - du genre de celles qui paraissent inhabitées, à l’entrée de laquelle elle s’arrête.

« Vous aviez dit menottes, des gants…. commence-t-elle à énumérer alors qu’elle marche vers le fond de l’impasse. Un sac aussi je crois… Un objet de hussard… Quoi d'autre ? Ah et si on veut faire notre combine, il faut que je demande à mon coloc de nous écrire les papiers… Puis tant qu’à faire entrez, c’est le bordel mais vous verrez si vous trouvez un truc qui vous plaît. »

Elle tâtonne de la patte une petite porte, visiblement assez pour avertir la personne à l’intérieur, qui réplique par un bruit sourd. Elle entre donc, puis vous invite à la suite, dans ce qui s’avère être une maisonnette tout à fait charmante, quoi que coincée dans les années 80, avec son salon et sa cuisine américaine. Et vide de toute présence, contrairement à ce que vous auriez pu imaginer.

« Hey. J’ramène les gens avec qui je fais la mission, je prends des trucs et je dois te faire écrire un truc au passage, c’est important. »

Vous entendez un léger cliquetis, qui attire votre attention vers la table basse, sur laquelle se trouve une machine à écrire… qui a commencé, d’elle-même, à vous taper sa réponse. Un Soyez les bienvenus, je vous prie de vous installer comme à votre aise. tout fraîchement écrit en haut d’une feuille.

Sans plus lui répondre, Galina vous incite à la suite dans la pièce voisine, qui s’avère être le garage où elle range tout son matériel. Comme la salle de bar que vous avez laissé, il est empesté par une fumée stagnante dont vous n'avez pas de doute sur la provenance.

« Vous devez vous dire que c’est un Objet, mais je pense que c’est une vraie personne. Juste qu’un peu comme nous, il a une apparence pas très conventionnelle, et fait avec ce qu’il peut, commente-t-elle, l’air un peu triste. Bon du coup, je prends ce que vous m’avez dit, et si vous voyez quelque chose qui vous sera utile, faites donc. »

Sur ces mots, elle ouvre un carton et y glisse sa lourde patte pour y chercher quelque chose.




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Shynagi
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Shynagi
Lun 20 Fév - 19:59


Ekithée découvrait tout le bric à brac de sa commanditaire. Alors que ce lieu respectait tous les prérequis pour se projeter dans les Totally Spies (et particulièrement Alex, sa préférée et nettement sous-cotée à son goût), il ne s’agissait pas de sa première idée, non pas que l’idée ne lui vint pas au cours d’un de ses raisonnements si caractéristiques.

Déjà, la virée en voiture lui fit remonter quelques souvenirs de son enfance, entre voitures d’occasion exiguës avec enfants dans le coffre et attractions vulgaires de fête foraine (faute de pouvoir lui payer le parc Asterix, les parents d’Ekithée se contentaient de ces fêtes avec des designs à base de Nickey Mousse et Dario Brosse, où les graves défauts de sécurité font partie du sel de l’attraction). L’entrée dans la colocation de Galina poursuivit sa plongée en enfance : Galina, cette fumée qui lui faisait penser à Beck (non pas qu’Ekithée confonde les êtres à matérialité fluide), Serindë et elle, en voyant cette scène, elle touchait du bout du compas son ancien modèle de vie d’adulte qu’était Friends, toute une vie qu'elle aurait pu avoir avant si le destin avait été autre (mais sans les particularités physiques de chaque personne en présence).

L’insouciance d’Ekithée avait bien été perdue avant de rentrer dans l’Esquisse, cela ne faisait nul doute. Mais, aussi ironique que cela pouvait être, avec l’entrain de Serindë, l’hospitalité de Galina, et ce moment de calme relatif, Ekithée revivait cette douce sensation de normalité. Peut-être pas une frite ordinaire, mais une jeune femme ordinaire traînant avec ses copines, des copines tout juste rencontrées et planifiant des manigances, mais certainement des copines en devenir, si le plan n’échoue pas.

Perdue dans ses pensées depuis que le doux moteur la contraignait au silence, elle reprit sa concentration. « Euh. Oui. On fera avec ce que tu as, on est des professionnelles des plans amateurs, ou l’inverse, je sais plus. ‘Fin de toutes façons je n’abuserai pas de ta bonté, déjà que tu nous invites et nous accordes ta confiance, on fera avec ce que t’as. », elle laissa un petit silence pour changer subitement de sujet. « Dis-moi Galina, c’était comment ta vie d’avant ? ‘Fin je veux pas être indiscrète, mais tu disais tout à l’heure tenir à ton ancien nom, ça doit compter pour toi j’imagine ? Et comment t’as vécu cette nouvelle vie au service du Syndicat et dans cette coloc charmante ? ».

En attendant la réponse de Galina qui fouillait dans son garage, Ekithée ne cherchait pas à observer attentivement le décor en quête de l’accessoire inutile de prime abord mais qui sera forcément déterminant, ou incongru. Ekithée attendait patiemment et se pencha juste quelques instants vers Serindë pour lui dire de montrer ce qu’elle veut pour ensuite se faire la traductrice auprès de Galina.
Serindë
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Serindë
Lun 10 Avr - 20:59


Le voyage en voiture avait été étrange pour la femme-oiseau, car il lui semblait que c'était quelque chose de vaguement familier, mais qui, pourtant, ne ressemblait à rien de ce dont elle se souvenait. Le roulis calme de la voiture, la fumée, la causerie de Galina qui les invitait chez elle... Tout cela aurait pu lui sembler familier si elle avait eu le moindre souvenir de sa vie passée. Elle se contentait donc de profiter du roulis, parfois un peu sportif de Galina et elle regardait partout où ses yeux vides pouvaient se poser, avide de nouvelles visions, de nouvelles sensations, de nouvelles aventures.

Arrivée chez l'ourse, Serindë joignit ses mains, se tenant très droite telle une nurse anglaise pour ceux d'entre vous ayant besoin d'une image plus précise. Son crâne nu légèrement penché, elle regardait autour d'elle pour prendre conscience de l'espace. Elle aurait aimé enlever ses bottines pour sentir le sol sous ses pieds, prendre la pleine mesure de cette maison qu'on lui présentait, se montrer respectueuse et éviter de transporter de la boue avec elle. Elle tapa ses pointes de pieds sur le trottoir avant de pénétrer l'antre de l'ourse et de son ou sa colocataire. Serindë ne savait plus si on lui avait dit.

Elle repéra assez rapidement des petits gants noirs, les pris entre ses mains pour les montrer à Galina et avoir sa permission de les lui emprunter. Elle ne voyait pas bien comment des gants si petits pouvaient passer sur les paluches de l'ourse, mais en même temps, elle ne s'en souciait pas vraiment. Le/La colocataire était une jolie machine à écrire alors partant de là, peut important que les gants soient à Galina ou à quelqu'un d'autre, tant qu'elle demandait la permission. Lorsque son oeil se fixa sur une cage à oiseau, elle ne put retenir une sorte de sifflement haineu, la vision des barreaux provoquant en elle une tempête de colère et de tristesse profonde. Peut-être avait-elle été mise en cage un jour... Était-elle un oiseau de compagnie avant ?

Dans tout le tas d'objets insolites, Serindë se demanda si elle trouverait des choses intéressantes qui pourraient lui être utile, mais une sensation au creux de son ventre lui indiqua de tirer les cartes quand elle vit une médaille qui lui semblait militaire. Le tirage en croix fut vite fait et particulièrement négatif. Si vraiment Serindë poursuivait ses recherches, elle risquait de perdre du temps et, à long terme, d'impacter très négativement leur mission. Le jugement retourné lui indiquait qu'elle faisait fausse route et retarderait leur projet, qu'elle manquait de discernement. Comme s'il fallait en rajouter, la roue de la fortune lui indiquait qu'elle n'en tirerait qu'un bénéfice provisoire, qu'elle risquait de tourner la situation à son désavantage. Le chariot, sorti à son tour inversé, lui hurlait qu'il roulait droit vers le fiasco.

La femme-oiseau pencha la tête, se demandant si vraiment l'interprétation des deux dernières cartes sauverait le tout. Elle avait déjà vu certaines cartes qui, sans invalider le tirage, offrait une voie de replis. Elle les vérifia rapidement malgré tout : Le monde et l'empereur... Inversé eux aussi. Serindë n'avait fait face à un tirage si négatif, chercher un objet supplémentaire aux gants trouvés à ce qu'avait demandé Ekithée les conduirait droit à leur perte. La femme-oiseau hocha la tête et reposa la médaille militaire là où elle l'avait trouvée. Peut-être que sa méconnaissance des choses lui avait fait tirer une médaille d'un groupe qui travaillait contre les hussards où qu'il s'agissait d'un objet cher au coeur de l'ourse.

Elle revint donc vers Galina et Ekithée, munie de la seule paire de gants et indiquant à Ekithée un sac à dos brun en cuir vieillit qui leur permettrait de ranger tout ce dont elles pourraient avoir besoin. Si Galina leur permettait d'emprunter au moins ces objets, leur mission ne serait pas mise en péril bêtement par une médaille militaire.

Pourtant, malgré le tirage et son avertissement, Serindë ne put empêcher son regard d'être attiré de nouveau par la brillance de l'objet. Elle secoua la tête et, d'un claquement de bec sec, espéra qu'Ekithée et Galina l'éloigne rapidement de la tentation de ce feu d'envie qui lui rongeait le coeur.

Et si elle avait été une pie avant ? Peut-être que cela expliquerait l'idée d'oiseau de malheur... Mais alors d'où venait son nom ? De sa maîtresse peut-être... Une pie de compagnie retenue en cage... Mais aujourd'hui, elle était la tisseuse de destin, alors cette ancienne vie importait peu.
Folie d'Esquisse
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Folie d'Esquisse
Lun 10 Avr - 23:54
« Oh, c’est pas de la bonté, vous faites le sale boulot pour moi après tout. »
L’ourse ricane, et quand la frite reprend, elle interrompt un instant ce qu’elle faisait.
« C’était.. Quand j’y réfléchis, en vrai, c’était une vie de merde. »
Sur un autre léger rire, elle reprend ses recherches, tout en restant assez proche d’Ekithée afin de continuer sur sa lancée, ne la laissant qu’au moment de confirmer à l’oiselle qu’elle peut prendre avec elle la paire de gant.
« Enfin j’veux dire. Je faisais un taf de merde, je vivais dans un appart de merde… et dans un pays de merde aussi. Je me frittais tous les jours avec ma mère pour des conneries, j’avais envie de me barrer, mais je savais que je pouvais pas pour… plein de raisons. »

Elle trouve une paire de menottes, qu’elle essaie d’agiter un moment, avant d’entendre un craquement. Vraisemblablement, votre hôte est ce genre de personne qui entasse les objets et ne fait pas toujours le tri entre ce qui est fonctionnel et ce qui aurait dû finir à la poubelle. Ça peut expliquer les gants qui ne sont pas à sa taille, quoi qu’il puisse seulement s’agir d’un objet acquis lors d’un troc, et destiné à être échangé à nouveau, à défaut d’argent.

« Puis…. j’me suis retrouvée là, ouais, et je m’suis souvenue de tout ce que j’aimais chez elle et dans la vie que j’venais de perdre. J’ai regretté le moindre truc, et bien sûr j’ai d’un coup trouvé plein de choses à dire à plein de gens, juste quand je pouvais plus leur dire. En plus j’étais un ours et j’avais une voix d’ours, mine de rien c’est pas un cadeau, même si au moins plus personne me fait chier dans la rue. »

Elle repose l’objet. Change de carton. Rapidement, elle trouve une autre paire, qu’elle agite à nouveau, puis une deuxième qui lui est identique. Elle les pose de côté, assez en évidence pour pouvoir les retrouver facilement.

« Pour le reste, c’est venu un peu au fil de l’eau. Je m’suis fait des ennemis, mais surtout des potes, dont Elga. Elle m’aide, je l’aide, alors un peu par extension, j’aide le Syndicat, même si les trucs de marchand c’est pas mon truc à la base. En plus j’ai bien une tête à faire les trucs un peu obscurs, les plans foireux, tout ça. Pi j’y ai pris goût très vite, parce c’est marrant en vrai, il se passe toujours des trucs, et je peux faire des scènes de film, comme tout à l'heure au bar, j'étais à fond dans le personnage. »

Toujours en parlant, elle observe la muette qui procède à son tirage.  Son regard se détourne légèrement vers ce qu’il y a à côté d’elle, mais il serait bien difficile de savoir si elle a repéré l’objet qui provoque l’anxiété de Serindë, et si le cas échéant elle en a pensé quoi que ce soit. Après tout, un visage d'ours n'est pas ce qu'il y a de plus expressif, au moins pour qui n'a pas l'habitude de les fréquenter.

« J’ai rencontré mon coloc comme ça, y’a quoi… quelques semaines. Lui, bah, pour te la faire courte, il a pas trop le choix, il peut que écrire. Si on lui donne pas de feuille et d’encre c’est un peu comme si c’était un légume, alors il flippe qu’on l’abandonne. Ça tombe bien, moi je peux plus écrire, alors j’ai tout le temps besoin de lui, je lui trouve du boulot avec le syndicat, et puis des fois on se marre bien. Du coup, pour la faire courte, désolée j’parle toujours trop, je le vis bien. Ce serait encore mieux si je retrouvais ma mère très franchement, mais si elle est toujours là-bas sur Terre, j’espère juste qu’elle pense pas que je l’ai laissée seule de mon plein gré, parce que je l’aurais pas fait. Ou j’serais revenue le lendemain quoi. »

Sur cette dernière phrase, Galina retrouve le sourire légèrement espiègle (si tant est qu'il s'agisse bien d'un sourire) qui l’avait quittée par intermittence.

« Et j’parle vraiment trop. Bon, bouge pas, je vais au moins demander à mon coloc pour nos documents. »

À ce moment, elle se retourne complètement vers la frite et son acolyte, valide le choix du sac, suggère d’y mettre les menottes, puis y ajoute une épaisse pile de vêtements bleus qu’elle a progressivement composé au fil de son blabla avec Ekithée.

« Y’a pas de fringue distinctif pour être un Hussard mais ça devrait le faire, certains de ces trucs ont même leur espèce de logo brodé ou dessiné dessus. Ah et puis dans l’tas, je vous ai mis une paire de masques et des espèces de bonnets transparents, si vous voulez jouer les inspecteurs de l’hygiène. D’ailleurs ‘va falloir que vous vous trouviez un nom. »

Et sur ces mots, elle repasse dans son petit salon. Si quelque chose doit empêcher Serindë de prendre l’objet qui l’attire autant qu’il peut la mener à sa perte, ce ne sera pas elle.

Par la porte, vous pouvez encore l’entendre :

« Et après ça, ou après tout ce bordel qui nous attend, ce sera ton tour de répondre à ta propre question. Celui de notre amie aussi, si elle le veut. J’suis curieuse, mais je vous force pas. »

Vous l’entendez ensuite, plus faiblement, souffler quelques mots à la machine à écrire, dont les cliquetis sonores se superposent complètement à sa voix, pendant un long moment. C’est qu’il y a plusieurs faux certificats à produire…




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Shynagi
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Shynagi
Mar 11 Avr - 19:54


Toujours dans cette atmosphère flottante, saupoudrée de couches successives de poussières au fil de la plongée de Galina dans ses trésors, Ekithée restait à l’écoute de son interlocutrice et acceptait les équipements qui s’accumulaient à côté d’elle. Alors qu’elle eut terminé d’écouter Galina, les bruits de Serindë attirèrent l’attention d’Ekithée.

Ekithée était bien d’accord avec Serindë, une cage ce serait peut-être too much pour enfermer le chef incriminé, les menottes suffiront bien. Mais à entendre le bruit des cartes que Serindë tirait et son agitation soudaine, Ekithée pensa bien que quelque chose clochait. Elle accepta de répondre à la question de Galina mais la fit patienter un bref instant, pour se retourner vers Serindë, incliner la tête et lui demander « Je te sens troublée partenaire, dis-moi tout ... enfin ... t’as compris. Un gadget te fait de l’oeil ? Doit-on éviter une boîte sous peine d’être transporté dans un mauvais jeu de société avec nos vies en jeu ? ». Ekithée avait le don pour mieux deviner les mimes tarabiscotés aux plus évidents au Time's Up, espérons que Serindë soit aussi tordue que sa frite acolyte.

Ne laissant pas immédiatement le temps à Serindë de répondre, Ekithée se retourna vers Galina et prit l’air d’une vieille louve de mer, « C’est une bien longue histoire pour une relativement courte vie ... Comme dirait l’autre, je ne suis pas née sous la bonne étoile. Pays de merde aussi, mais là est toute la subtilité, j’aurais bien voulu le savoir plus tôt. Avant de nourrir des espoirs normaux de petite fille puis d’ado ordinaire quoi. Avant aussi que ce pays de merde n’essore mes parents pour ensuite s’en débarrasser.

Mais je ne suis pas là pour faire la tire-larme. Pour sûr que ça n’a pas été facile et pour sûr que ma mère me manque tout autant. Mais quand on récolte les crachats des passants et qu’on joue sans temps de pause à cache-cache avec les keufs, ça a l’avantage d’aider à vite penser à autre chose, des préoccupations plus immédiates. C’est ptêtre bizarre mais c’est là que tout à l’air on ne peut plus réel et sérieux, si bien que plus rien n’a l’air si réel. Et puis dans ma nouvelle vie mouvementée, je n’étais pas seule. Dans un sens je suis juste passée des m'hamsas préparés avec amour dans mon HLM aux frites partagées avec amour dans l’MacDo du coin avec les camarades.

Tu sais, je te disais que plus rien n’avait l’air si réel tant tout était incongru et bien trop sérieux pour une jeune adulte de ma trempe. Et bien rebelote quand je suis arrivée là. Sauf que là plus rien n’a l’air réel du tout, jte jure j’ai l’impression d’être devenu un cartoon du dimanche soir en clair sur Canal+. Ça a commencé par des tortures de fanatiques, j’ai pu m’en tirer, puis je me suis retrouvée embarquée pour des broutilles avec une sorte de brigand gazeux mais réglo et qu’a la tête sur les épaules, enfin pas littéralement. Et là vu que rien n’a de but ni de sens, j’erre et je vis au jour le jour. Finalement y paraît qu’on fait de belles rencontres comme ça, du type actrices bluffantes dans leur rôle entre autres. »


Après un silence laissant entrevoir un sourire dans la voix d’Ekithée, elle reprit, l’air un peu gênée « Ah oui au fait, pour moi le compte est bon niveau de nos super gadgets, merci encore Galina. Pour notre unité d’inspectrices ... Je sais pas trop, on se moquait souvent de moi quand fallait nommer des choses. Mais, pourquoi pas là comme ça, la BEC ? Pour Brigade d’Élimination des Crasses, car pas de répit pour les crasses, qu’elles soient dans l’assiette, dans les fourneaux ou sous la toque. Puis Serindë pourra être notre mascotte, ça c’est un bon point je crois. ». Ekithée conclut sur ces mots, lui évitant de surenchérir sur sa proposition jusqu’à la rendre absurde. Elle s’inclina légèrement en direction de Serindë, n’ayant pas perdu de vue le trouble de la, potentielle, nouvelle mascotte de la BEC.
Serindë
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Serindë
Ven 12 Mai - 11:29


Les palabres des deux comparses, aussi bavarde l'une que l'autre face à la femme-oiseau qui ne pouvait produire un mot la rendirent folle. Elle aurait voulu hurlé le danger que représentait la petite médaille si elles la prenaient avec elle, mais comment faire comprendre l'interprétation des cartes à sa comparse de fécule ? Elle semblait cependant avoir compris qu'un des objets leur poserait effectivement problème et qu'il fallait l'éviter, c'était ce qu'elle avait dit, alors Serindë lui indiqua lui médaille, ayant pourtant peur de les faire courir à leur perte.

Elle avait les doigts tremblant et le brûlant désir de posséder cet objet la rongeait, lui faisait presque mal en dedans. Alors elle tira la seule carte de son jeu qui avait une signification claire et généralement incomprise. Elle avait beau signifier le changement, tout le monde la voyait comme une carte particulièrement négative. L'arcane sans nom. La Mort. Serindë pointa de nouveau la médaille et passa ensuite un doigt en travers de sa gorge en un signe sans la moindre équivoque. Prendre cette médaille reviendrait à les tuer, probablement toutes les deux.

C'était donc sans doute contre cette médaille que la première prédiction l'avait mise en garde. Elle allait avoir besoin qu'Ekithée soit la voix de la raison pour ne pas se jeter sur ce merveilleux objet brillant qui aurait quand même eu besoin d'un petit coup de chiffon. Au prix d'un effort surhumain, Serindë émit un autre sifflement haineux vers la médaille, le même que celui qu'elle avait eu envers la cage. Elle priait que sa comparse la comprenne et, dansant d'un pied sur l'autre, serrant ses mains l'une dans l'autre avec anxiété, Serindë attendit que la fécule dorée donne le signal de départ avant que la folie ne la gagne complètement et qu'elle ne vole la médaille de la pauvre Galina.
Folie d'Esquisse
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Folie d'Esquisse
Dim 14 Mai - 13:26
Pendant que la machine à écrire rugit de cliquetis inspirés pour produire la dernière fraude en date, Galina semble écouter tranquillement Ekithée. Elle semble vouloir ajouter quelque chose à plusieurs reprises, mais laisse la pomme de terre graduée poursuivre et revenir au sujet initial.

« Pas mal la BEC, j’aime bien ! Puis ça ressemble bien au genre de magasin ou d’organisation qu’on verrait passer au Syndicat. Si tu sais pas quoi faire après la fête, on pourra l’officialiser pour de vrai. »

L’ours pouffe légèrement de rire. Elle semble hésiter à nouveau à parler, mais le remue-ménage de la femme-oiseau ne lui a pas échappé.

« Je vais voir où en sont nos documents. En attendant, je te laisse avec ton acolyte. »

Après avoir disparu dans la pièce adjacente, elle ajoute en haussant la voix pour être sûre qu’on l’entende.

« Ah et si elle veut nous dire un truc, elle peut l’écrire ! D’ailleurs… (elle marque un léger silence) Ah, oui, on va avoir besoin d’elle pour remplir et signer les documents ! »


(Galina a des trucs à répondre à Ekithée, mais je les caserai plus tard. Vos persos peuvent interagir un peu puis quand ce sera bon pour vous, on fera la signature de document et je ferai la transition vers le fil en lui-même car il serait temps qu'on s'y lance xD).




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Shynagi
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Shynagi
Dim 14 Mai - 17:26


« Tout de go ! » s’exclama Ekithée d'un air joueuse, comme si on lui proposait de jouer à la dinette, mais une version où on arrête les marchands d’oranges en plastique toutes cabossées.

Pendant que Galina cherchait les documents à faire signer, Ekithée se roulait par terre pour essayer d’enfiler les vêtements bleus et faire entrer ses jambes de compas dans les bons trous sans n’ajouter plus d’ouvertures que de besoin.

Serindë était toute agitée, Ekithée se demanda d’abord si ses mouvements erratiques au sol ne signifiaient pas une insulte en langue des signes aviaire. Puis en se relevant tant bien que mal, elle vit que Serindë pointait avec beaucoup d’efforts la médaille. Les cris de terreur, la carte au squelette et les gestes parurent clairs pour Ekithée. Elle qui avait regardé en boucle les VHS de films d’aventure empruntés par ses parents au vidéoclub du coin, tout prenait sens : prendre cette médaille reviendrait à animer d’anciens pirates maudits et soi-même porter la malédiction. L’idée de faire un coup d’État avec une armée de pirates squelettes était tentante, mais elle ignorait qui gouvernait la Ville et puis, comme ces mêmes films le lui ont appris, les malédictions ça cache souvent de mauvaises surprises une fois le fun passé (surtout qu'Ekithée n'était pas l'heureuse détentrice d'un chapeau de capitaine, partie importante de son plan). Peut-être même que Serindë était un oiseau de pirates, maudite par la médaille et fusionnée à son éleveuse ?

Ekithée garda ses hypothèses pour elle et tenta de calmer Serindë. « Ni cage ni médaille, c’est compris. Tu voudras qu’on interroge Galina à ce sujet ? Et ... pour la signature, tu penses que ça ira ? Si t’as besoin je peux aider, après tout dans mon ancienne vie ça ne m’a pas gênée de signer pour beaucoup de gens. »


Dernière édition par Shynagi le Dim 14 Mai - 17:30, édité 1 fois (Raison : Petite faute de conjugaison)
Serindë
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Serindë
Mer 14 Juin - 18:27


La femme-oiseau aurait pu pleurer de joie en se sentant comprise et écoutée par sa comparse de fécule. Peut-être n'était-ce pas la compréhension la plus précise du monde, peut-être ne comprenait-elle pas l'envie dévorante de Serindë, mais elle avait bien noté que la médaille leur mettrait des bâtons dans les roues et qu'il faudrait à tout pris résister à la tentation de l'emmener. Contente d'avoir été comprise même si elle n'est pas capable d'exprimer ses pensées avec des mots, la jeune femme avait la sensation qu'elle ne risquait plus rien par rapport à la médaille. Il lui suffisait... de s'éloigner. Encore un peu... juste un peu et elle ne verrait plus son appel incessant.

Elle revint vers Galina et après s'être assurée que l'Ourse l'avait bien vue arriver, elle vint s'asseoir sur le fauteuil le plus proche de la machine à écrire et regarda les étranges caractères notés sur la page blanche. Elle sortit une de ses cartes de tarot. Le chariot. Elle le savait, elle la connaissait pas coeur. Elle les connaissait toute par coeur. Mais quand elle se penchait sur la machine à écrire, elle ne reconnu rien. Ni les formes, ni les lettres, ni les mots censés se formaient. C'était comme si elle assistait au ballet de l'encre sur le papier. Serindë pensait qu'elle savait lire pourtant, mais de toute évidence, en voyant les caractères mystérieux, elle se rendit qu'en fait, elle ne savait pas.

Elle allait donc devoir faire entièrement confiance à Ekithée, Galina et son colocataire.
Folie d'Esquisse
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Folie d'Esquisse
Lun 19 Juin - 22:21
Quand bien même elle n’a ni la connaissance en tarot de la femme-oiseau, ni l’imagination d’Ekithée pour la remplacer par des interprétations qui mènent étrangement à la bonne destination malgré les nombreux détours peuplés de pirates maudits, Galina semble avoir une certaine compréhension de la situation.

« T’inquiète pas, on va les remplir avec Ekithée. Je te le lirai à la fin et tu pourras signer avec ton doigt.»

Puis son regard s’arrête sur la carte qu’a tiré Serindë. Elle se frotte le menton quelques secondes, avant d’ajouter :

« Hé franchement ça pourrait être votre logo. Je dois pouvoir vous photocopier ça et le caser quekpart. Enfin c’est comme vous voulez.»

Ce faisant, elle attend que la frite toute habillée lui accorde son attention, pour lui faire lire les quelques papiers dont il était question. La paperasse étant visiblement l’une des premières choses que les Dessinateurs ont importé dans l’Esquisse, les textes sont un peu verbeux, mais avec un formalisme semi-absurde qui vise à traiter des cas particuliers bien spécifiques, tout ça pour un résultat complètement dénué de rigueur et même pas daté.

Lorsque tout est en ordre, l’ourse revérifie qu’elle n’a rien oublié, donne quelques papiers à Serindë puisque c’est la seule à pouvoir les porter (elle oublie ce faisant de lui dire quel papier sert à quoi, mais sa collègue ou son jeu de cartes pourront le lui indiquer) et, enfin, invite ses deux complices à la suivre à l’extérieur. Puisqu’il lui faut quelques efforts pour tirer les bons câbles, verser des liquides ici et là et redémarrer sa voiture ( « C’est une belle bécane, mais elle est coquette, faut en prendre soin tout le temps. J’vous déconseille si vous avez pas la patience… » commence-t-elle à expliquer), elles ont le temps de ficeler leurs derniers plans, si tant est qu’elles en aient. À un moment, Galina se rappelle qu’elle doit aller chercher quelque chose, passe quelques minutes dans son garage, dont on entend venir un certain grabuge. Au final, elle revient avec un deux cartons débordants, qu’elle commence à remuer — malgré ses explications techniques, vous n’êtes même pas sûrs de savoir ce qu’elle cherche.

« Bon, écoutez, laissez tomber, on va y aller comme ça… »

Et elle range tout. À l’exception de quelques bricoles qui sont tombées ça dans le véhicule — le genre de trucs qui risque de se glisser sous les sièges et de disparaître. Parmi eux se trouve même une petite médaille bien familière, que le sort semble persister à vous ramener, ou qu’il offre en récompense d’une dévotion, c’est à vous de le savoir. Toujours est-il que fidèle à elle-même, l’ourse ne s’en rend pas compte, et se remet au volant de son véhicule.

« Si c’est bon pour vous je démarre. J’vous déposerai à deux rues du bar, et après je pourrai que vous observer de loin. »

Enfin, semblant s’adresser un peu plus à Ekithée, mais sans parvenir totalement à reprendre une conversation qui s’est avortée, elle précise :
« Ça va ressembler un peu à un cartoon du dimanche. Sûrement. Enfin j’pense que ça me fait un peu cette même impression que toi, quand je fais ce genre de trucs, même encore aujourd’hui. C’est trop déluré pour être réel, ça a rien à voir avec ce que je faisais avant, et le fait de plus du tout être dans mon corps, de rien sentir ou faire comme je m’en souviens, ça empire le truc… »
Elle sourit.
« C’est un peu facile si je te dis là qu’on finit par y trouver les p’tits moments de réel qui donnent un sens à la plupart des trucs absurdes qui arrivent, qu’il suffit d’un ami, d’un taf ou d’un n’importe quoi auquel on accorde de l’importance, même un but con… Surtout vu les casseroles que tu traînes. Mais bon, on sait jamais, sur un malentendu. »





(Merci à Ara' pour la super signature ♥)
Shynagi
Une frite qui a du piquant
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Shynagi
Mar 20 Juin - 18:19


Ekithée acquiesce quant à l’idée d’imprimer un logo, et puis il faut dire que c’était à propos. Le chariot, quoi de mieux pour rappeler l’hygiène qu’un chariot de nettoyage ! Quant à la paperasse, l’affaire fut rondement menée, tandis que Galina tenait les papiers Ekithée prit son souffle, lui dit de ne pas bouger puis fit ses meilleurs mouvements de capoeira revisitée pour signer avec la pointe de crayon d’une de ses jambes. On repassera pour la minutie, mais on reconnaîtra que le gribouillis d’Ekithée a le mérite d’être franc et visible. Consciente de son paraphe bien peu délicat en comparaison à son ancienne écriture très scolaire, remplie de boucles, et parfois même de cœurs sur les « i », Ekithée commenta la situation à Galina d’un air gêné. « Et bien, si notre petite compagnie d’inspection rencontre assez de succès, on pourra même se payer un tampon dédié, Serindë adorerait elle aussi ! »  

Sans faire attention au contenu des boîtes, Ekithée suivit Galina dans son désormais mythique bolide tout terrain. Ekithée ne cessa de hocher la frite et compatit avec Galina. Quelques secondes s’écoulèrent après la fin du message de Galina avant qu’Ekithée, comme à son habitude, ne reprenne la parole. « Oui, sur un malentendu. Et surtout sur un malentendu, avec notre oiseau de bon augure rien ne pourra nous arriver. Dans le pire des cas, le gérant jouera le renouvellement de son menu sur un duel féroce entre lui et moi au Dixit avec les cartes de Serindë, selon les règles du code de procédure idoine. Et puis ... en parlant de casseroles, si je ne finis pas dans une d’elles et que tu es toujours en recherche active de buts ou d’aventures hors-du-commun ... le conseil d’administration du BEC pourra même te nommer chauffeuse et responsable officielle de l’économat du BEC, je verrais avec eux, ce sont de gentilles personnes quoiqu'un peu secouées. ». Ekithée essayait vainement de garder un air sérieux mais ne put s’empêcher d’afficher un œil riant mais sincère.


Ekithée : #cc9933 [Event 1] C'était pas ma guerre CISklWB
Serindë
Les cartes en décident ainsi
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Serindë
Lun 10 Juil - 14:39


Lorsque les papiers durent prêt, Serindë suivit le conseil de Galina et, après avoir piquer le bout de son pouce pour faire perler une goûte de sang, apposa sa "signature". Quoi de plus clair qu'une empreinte pour s'identifier après tout. La femme-oiseau se laisse ensuite porter par le mouvement ambiant de la fécule parlante et de l'ourse qui parle de comment ça risque de se passer à l'intérieur. Le côté cartoonesque potentiel de la chose. Serindë ne s'en inquiète pas, les cartes ont été tirées et à moins de devoir faire une nouvelle prédiction, Serindë serait plutôt là pour faire office de personne silencieuse et intimidante, non par sa stature, mais par son allure.

Le courant semblait passer particulièrement bien entre l'Ourse et la Frite. Serindë, elle regardait résolument par la fenêtre avec l'envie folle de mener cette mission à bien et de pouvoir ensuite peut-être aller profiter du festival. Elle ne souvenait même plus comment elle s'était embarquée dans cette situation, mais l'excitation la poussait à continuer sans vraiment craindre.

La femme-oiseau était presque persuadée que l'élément inattendu qui risquait de mettre à mal la mission était sa rencontre avec la médaille qu'elle voulait absolument prendre et qu'elle avait réussi à fuir malgré elle, grâce à Ekithée et Galina. À présent, plus rien ne devait se mettre en travers de leur route, si son interprétation de la prédiction était correcte.

Alors que les deux être féminines parlaient de casserole, Serindë vit une femme avec un tablier de cheffe en train de se disputer avec une casserole à couvercle qui semblait essayait de la pincer. Elle posa une main sur Ekithée et pointa la casserole du doigt. Elle se demanda s'il n'était pas possible d'emprunter cette casserole un peu violente pour les aider dans leur mission également.
Shynagi
Une frite qui a du piquant
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Shynagi
Lun 10 Juil - 22:09


Sa réplique terminée, non sans une certaine fierté, Ekithée ressentit comme un toucher de la mort, il s’agissait en l’occurrence du bout des doigts de Serindë. Croyant commencer à bien cerner Serindë, Ekithée interpréta directement cette sensation comme un mauvais augure. Suivant ensuite le doigt de Serindë, elle aperçut la scène problématique.

Elle recula brusquement, se cogna contre le toit du bolide de Galina puis s’exclama « Galina Galina, peut-on garer la voiture vite vite ? Une meuf subit les avances forcées d'une casserole nonchalante, nous devons intervenir ! ». Elle aurait pu s’arrêter ici, et nul besoin de vous convaincre qu’un flux d’idées venait à Ekithée : sauver une dame potentiellement restauratrice c’est légitimer la BEC, c’est aussi éviter une chaîne causale débutant par la vapeur qui monte à la tête de la casserole et qui se terminerait nécessairement en anéantissement de la Ville (histoire que ce soit bien un mauvais augure comme il se doit) ...

Mais de toutes ses pensées, Ekithée se contenta spontanément d’enchaîner d’un « On va lui fumer son acier à c’te tête creuse, pas touche aux nôtres ».


Ekithée : #cc9933 [Event 1] C'était pas ma guerre CISklWB
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