Concours de quartier des Brises ▬ C'est l'heure du vote !

Folie d'Esquisse
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Date d'inscription : 24/06/2012
Folie d'Esquisse
Dim 7 Avr - 20:31

C'est parti pour les votes !


   C'est après un gros mois de réflexion, d'écriture, de spéculation, de débats sur l'IA et d'autres péripéties que nous allons enfin découvrir les nouveaux quartiers qui peupleront la Ville !

   Voyons voir… Allô les studios ? tapote dans son oreillette Dites-moi, combien on a-t-on ?
   Oh ? Le double ? Vous dites qu'on a cinq nouveaux quartiers, soit autant que d'existants (la forêt mise à part) ? De quoi faire un super event et s'amuser pendant encore des ann…

   Comment ça, "encore le double"?

   Vous voulez dire qu'on a… dix quartiers ? Dix quartiers entièrement décrits, de l'architecture générale aux habitants, avec chacun un style unique, des lieux notables à explorer et des petits secrets à découvrir ? Et que c'est seulement jusqu'à demain chez Leclerc ?

   Oui, bon, pardon pour l'effet, mais il fallait marquer le coup. Dix nouveaux quartiers, c'est un travail énorme, qui nous aurait probablement pris plusieurs mois si on avait dû s'y atteler à trois paires de mimines, en plus du fait qu'on aurait commencé à sérieusement se répéter. Là, ce n'est pas moins de dix paires de mimines (dont les nôtres, mais ça fait toujours une grande majorité de nouvelles mimines) qui auront chacune insufflé leurs idées à la Ville et multiplié la taille de son lore par trois ! Ça veut dire que je ne suis même pas sûre si, dans cinq ans, on aura eu un RP dans chaque quartier, et que je suis convaincue qu'on aura pas fini d'en exploiter toutes les possibilités avant la fin du forum. Et puis, multiplié par trois, ça veut aussi dire, dans un sens, que la Ville n'est plus la création d'une personne, ni même de deux, mais bien une œuvre collective et hétéroclite, bref, exactement ce qu'on a toujours voulu faire de la Ville. Merci et bravo donc à Vrankiel, Sona, Serindë, Pip, Pearl, Lhûn, Encre et Arathéa, pour leur contribution au lore.

   Comme déjà annoncé, tous les quartiers envoyés rejoindront le sujet des Quartiers et seront intégrés au nouveau plan de la Ville (qui sera dessiné.. dans les prochains mois ?). Vous aurez le droit de les modifier, y compris de dépasser un peu la limite de mots ou de rajouter des addendums liés à vos quartiers, avant l'envoi final, et nous vous ferons peut-être des retours côté MJ à propos d'éventuels détails à modifier ou à clarifier.

   Mais avant ça, nous vous invitons surtout à prendre le temps de découvrir tous les quartiers et à l'issue de cela de prendre part au vote dont nous allons vous expliquer maintenant les modalités !

   ■ Tout membre peut voter, qu'il ait participé ou non, qu'il soit des Brises ou d'ailleurs.
   ■ Vous voterez pour votre quartier préféré, en laissant évidemment parler votre sensibilité sur le sujet (on s'attend à ce que certains soient très sensibles à l'ambiance/esthétique, d'autres plus à l'organisation sociale, d'autres à la place du quartier dans la Ville…). Par ailleurs, nous aurons aussi, pour la première fois depuis trèèès longtemps, des Mentions spéciales ! Ce sont, en gros, des catégories/prix spéciaux dans lesquelles vous pouvez voter. Ceux qui remportent une mention auront une petite bannière spéciale en plus de celle de participant, à afficher dans leur signature s'ils le veulent. Les catégories sont données plus bas.
   ■ Vous n'êtes pas obligé de voter à tout : vous pouvez vous contenter du vote général, ne faire que les mentions, faire le vote général n'attribuer qu'une partie des mentions… C'est comme vous voulez ! Vous pouvez par ailleurs mentionner un quartier dans deux catégories différentes des mentions, ou voter pour un quartier à la fois au vote général et dans une mention (bon, bien sûr, évitez de mentionner six fois le même).
   ■ Comme d'hab, nous ne vous demandons pas forcément de faire une dissertation en cinq pages, mais d'expliquer en quelques mots ou lignes votre choix (voire donner un petit avis sur chaque participation si vous avez le courage, ça fait toujours beaucoup plaisir).
   ■ Comme d'hab aussi, vous ne pouvez pas voter pour vous-même ou pour un quartier auquel vous avez contribué dans le cadre d'un duo.
   ■ Comme déjà évoqué, le quartier « gagnant » du vote général sera mis en avant lors du prochain event des Brises, lorsqu'il arrivera. Comme pour l'event 1 (où nous avions eu deux gagnants), attendez-vous donc à ce qu'un fil rouge tourne autour du quartier concerné, ou que son nom soit sur beaucoup de lèvres et qu'un événement amène à s'y rendre. Cela dit, d'autres quartiers pourront être mis en avant, et vous pourrez bien sûr RP où vous voulez, donc c'est un petit bonus mais sans trop d'enjeux !
   ■ Le vote sera à poster à la suite de ce sujet, entouré de balises [hide].

   Voici la liste des Mentions spéciales, ou plutôt des prix d'urbanisme que vous allez pouvoir décerner !
   
Prix d'urbanisme des Arthystes : Le quartier dont vous avez préféré l'esthétique, que ce soit en termes d'ambiance générale (c'est beau, fascinant…), d'intérêt (choix plus rare/inattendu) ou de niveau de détails.
   ■ Prix d'urbanisme de Folie : Le quartier que vous trouvez le plus esquisséen, que ce soit parce qu'il vous semble absurde ou irréel, parce qu'il laisse une bonne place aux Objets, parce qu'il exploite de façon intéressante les propriétés et possibilités de l'Esquisse ou simplement parce qu'il se rapproche le mieux de l'image que vous vous faites d'un quartier esquisséen.
   ■ Prix d'urbanisme des Dessinateurs : Le quartier qui vous semble le plus praticable, accessible, agréable, habitable, que ce soit pour des raisons d'esthétique, d'aménagement ou d'habitants.
   ■ Prix d'urbanisme des Sables : Le quartier qui vous semble le plus impraticable, inhabitable, hostile, effrayant, que ce soit pour des raisons d'esthétique, d'aménagement ou d'habitants.
   ■ Prix des lecteurs d'annexe : Une catégorie un peu différente, qui récompense moins le quartier lui-même que la façon dont il est décrit. Vous votez ici pour un quartier dont vous trouvez la description particulièrement claire, compréhensible, agréable à lire et/ou utilisable directement dans un RP, bref ce qui fait selon vous une bonne annexe !


   Enfin, vous aurez jusqu'au 28 Avril, 23h59 heure du Québec, pour voter ! Comme on sait qu'il y a beaucoup de textes, et que de toute façon ni l'event 2 ni la carte de la Ville ne sont prêts de sortir de terre, on vous accordera sans souci un délai si ça fait trop court pour vous. :3

   
Bonus : Un mini-code pour voter plus vite/ne rien oublier:

Et avant de vous laisser, un petit plan pour vous repérer...
Concours de quartier des Brises ▬ C'est l'heure du vote ! C4lwRwV

   Sur ce, bonne lecture !
   



   

Le Chantier (14ème)



   

Vue d’ensemble


   Le Chantier est situé en bordure de la Ville, entre le Quartier du Kleos et la Forêt du Conteur. Comme son nom l’indique, il s’agit en apparence d’un vaste chantier de construction ; de grands trous creusés dans la terre par-ci, des ébauches d’immeuble de briques ou de béton par là, et sur le tout, des échafaudages de bois et de métal à ne plus savoir qu’en faire. Il ne s’agit pas là d’un projet titanesque de la part des Dessinateurs, mais simplement d’une installation qui, comme tous les autres quartiers de la Ville, semble avoir toujours été là.

   La grande majorité de la zone est parfaitement inhabitée, pour des raisons évidentes : l’essentiel des bâtiments y étant inachevés, cela reviendrait pratiquement à dormir dehors dans la plupart des cas. Il arrive à l’occasion que des gens aillent y dénicher un petit rez-de-chaussée tranquille, en bloquant l’accès à l’étage qui n’est pas construit et en s’improvisant une porte et des fenêtres avec les moyens du bord, mais la chose est assez rare. En revanche, il existe une véritable communauté vivant dans les sous-sols, que l’on appelle les « caves » – à l’origine, le terme était uniquement le nom de cette partie souterraine, mais maintenant, il désigne également ses habitants dans l’argot local ; si vous vivez dans une cave du Chantier, vous êtes donc un ou une cave.

   Les caves sont majoritairement des travailleurs dont l’activité principale consiste à récupérer des matériaux du Chantier et de les installer ailleurs. En effet, plutôt que le vestige d’un temps passé ou les fondations du monde de demain, les gens de la Ville voient avant tout le Chantier comme un immense dépôt de ressources de construction. Il faut dire que quand vous peinez à établir une véritable activité industrielle dans votre société faute de moyens techniques et d’organisation, il est bien commode d’avoir un gros tas de poutres et de pierres pré-taillées juste à côté de chez soi. Par conséquent, le Chantier est rapidement devenu un atout indispensable dans les différents projets urbains de la Ville, notamment la récente érection du Clocher.

   En principe, les caves ne disposent d’aucune autorité sur les matériaux du coin, et tout le monde est libre d’aller s’y procurer les siens sans demander leur avis. Cependant, non seulement cela vous demandera-t-il de les véhiculer à vos frais – ce qui peut rapidement devenir difficile pour de grosses cargaisons –, mais surtout, les caves connaissent l’endroit mieux que personne et savent où trouver les matériaux de qualité, surtout depuis qu’ils se font rares.

   En effet, le Chantier ne date pas d’hier, et beaucoup de Dessinateurs sont déjà passés s’y servir depuis le temps. Les échafaudages, notamment, qui sont la partie la plus facile à démonter et à réutiliser, ont déjà presque tous été ratissés par des passants en quête de bois ou de métal. Pour encore en trouver de qualité correcte, il faut généralement savoir où se rendre. Il est d’ailleurs probable que l’activité des caves perde bientôt en intérêt, à mesure que les derniers gisements seront épuisés ; cela soulève parmi eux des inquiétudes croissantes, et même des mouvements de contestation prônant une utilisation plus modérée des ressources locales pour en prolonger les bénéfices dans le temps.


   

La communauté des caves


   La quasi-totalité de la communauté vit regroupée dans une vingtaine de bâtiments voisins, à proximité de la Route du Sanctuaire. On compte aux alentours d’une centaine de personnes, dont plus de la moitié travaillent directement à l’exploitation du Chantier, les autres pratiquant des activités diverses. Si les caves sont réputés vivre dans les sous-sols, il s’agit en fait surtout de là où ils dorment et entreposent leurs biens privés, car dans l’ensemble, la majorité de la vie du quartier se fait en extérieur. Pendant la journée – ou la nuit quand elle tombe trop tôt –, et tant que la météo le permet, on verra majoritairement les caves dans les étages de leurs immeubles pas totalement construits, ou bien sillonnant les rues du quartier ou du reste de la Ville.

   Les gens tendent à se connaître les uns les autres, puisqu’ils sont peu nombreux et vivent pour la plupart dans une aire relativement restreinte. Toutefois, la communauté n’est pas vraiment fermée sur elle-même, ni d’ailleurs totalement solidaire, bien que beaucoup partagent des intérêts communs. Politiquement, d’ailleurs, on trouve tout et son contraire, notamment au sujet du Syndicat de l’Organisation Commerciale – la question de la régularisation de l’activité des caves étant très épineuse et suscitant des opinions très diverses parmi les concernés.

   S’il y a en revanche une chose qui ne manque jamais de fédérer les habitants, c’est l’ancestrale tradition du barbecue entre voisins. Aménagés le plus souvent dans des cours d’immeubles ou des rez-de-chaussées sans toit, avec de grandes grilles récupérées sur les zones de construction locales, les barbecues des caves sont devenus indissociables de la vie sociale du Chantier. Leur réputation s’étend dans tous les quartiers de la Ville, au point qu’ils sont pratiquement devenus une attraction touristique à mesure qu’ils se sont ouverts au plus grand nombre – et à se commercialiser en conséquence. On les fait généralement au feu de bois – coupé dans la forêt voisine, le bois du Chantier étant trop précieux pour être brûlé – et avec des aliments à griller de toute sorte, animaux comme végétaux. En principe, que ce soit entre caves ou avec des étrangers au quartier, il est de coutume que tout le monde paie sa contribution au barbecue ; mais en pratique, entre voisins, on voit le plus souvent des accords à l’amiable du genre « je mange gratuitement chez toi aujourd’hui et tu manges gratuitement chez moi la semaine prochaine ».


   

Vivre dans le quartier


   Il est à peu près impossible de vivre dans le Chantier sans fréquenter les quartiers alentours. On n’y trouve pratiquement aucun commerçant pour des raisons évidentes – des rumeurs font état de trafics illicites qui se font dans les caves du quartier, mais déjà faudrait-il déterminer ce qui constitue un trafic illicite dans l’Esquisse –, et par-dessus le marché, l’endroit est mal desservi par les canaux de l’Aspiration. En général, on se rend donc au centre-ville pour y faire ses courses ou profiter d’autres services.

   L’un des principaux problèmes auxquels sont confrontés les habitants du Chantier est celui de l’insalubrité : à vivre entassés dans les caves de bâtiments absolument pas isolés – et par ailleurs mal entretenus puisque la plupart ont des chances de finir démontés de toute façon –, les risques sanitaires sont particulièrement élevés. On connaît notamment une espèce de vermine, le Rat de Cave – voir Faune et flore –, qui pullule dans le quartier et véhicule un certain nombre de maladies ; parmi celles-ci, en plus de grippes et de leptospiroses diverses, on peut citer la fièvre solitaire, qui provoque entre autres maux de tête une altération de vos perceptions vous donnant parfois l’impression d’être tout seul dans une pièce, alors même que vous vous trouvez en pleine rue avec tous vos copains. Toutes ces maladies étant par nature contagieuses, et les caves exigües du quartier constituant des zones à haut risque en cas d’épidémie, un centre de convalescence plus spacieux a été installé dans un bâtiment du quartier – achevé d’un effort commun pour l’occasion. Il est pris en charge par la PHARMACIE (Personnel Hospitalier Appelé à Résorber les Maladies et Affections Contagieuses et Infectieuses de l’Esquisse), une branche de l’EPIDEMIE (Effort du Personnel Infirmier pour le Diagnostic et l’Étude des Maladies Inconnues de l’Esquisse) n’ayant pas suivi comme ces derniers la conglomération avec les Magendarmes pendant la formation de l’ordre.

   En dehors de tout cela, si l’on passe sur le fait qu’il faut s’habituer à dormir dans la même pièce que cinq ou six personnes, la vie dans le Chantier est relativement normale. Pour les colocations, il n’y a pas vraiment de réunion du propriétaire ou autre fantaisie dans le genre, puisque les gens partageant une même cave vont de toute façon se retrouver à peu près tous les jours, et peuvent discuter quand ils le désirent de tout ce qui a trait à son aménagement ou son entretien. Pour les besoins extérieurs, une personne peut théoriquement suffire à faire les courses pour toute la cave, mais en pratique, on voit plutôt chacun s’en aller faire les siennes, ne serait-ce que pour prendre l’air un moment dans un quartier un rien moins austère.


   

Faune et flore


   L’environnement du Chantier est principalement remarquable pour ses Grues, qui sont littéralement des grues de levage telles qu’on en trouve dans tout chantier qui se respecte, à la différence près qu’elles poussent dans le sol. Il en existe de différentes tailles – on parle de Gruelles pour les plus petites – et de différentes formes, certaines possédant plusieurs flèches horizontales ; on utilise alors le terme de « Polygrues », ou d’autres termes plus spécifiques au nombre de flèches qu’elles possèdent – « Trigrue » pour une grue à trois flèches, « Octogrue » pour une à huit flèches, ou encore « Pentagruelle » pour une petite grue à cinq flèches.

   Bien que certains botanistes locaux suggèrent que l’espèce appartient à la même famille que les éoliennes du champ voisin de la Ville, les Grues diffèrent par l’absence de toute composante végétale dans leur organisme, et ne produisent notamment pas de fruits. À vrai dire, aucun système de reproduction n’a pu être identifié chez cette espèce, et aucune naissance de Gruelle n’a encore été recensée depuis que l’on a commencé à les observer. Pour autant, il est généralement admis que l’espèce est vivante, car sitôt que l’on tente d’arracher une Grue à son sol – révélant par le fait-même des sortes de câbles métalliques qui lui servent de racines –, celle-ci commence à dépérir ; les charnières de sa structure, à commencer celles de sa base, se mettent spontanément à rouiller et s’émacier jusqu’à leur effondrement total. Jusqu’ici, on n’a jamais non plus réussi à en arracher une pour la replanter ailleurs sans qu’elle meure dans le processus, et les spécimens disponibles étant limités, peu d’expériences sont tentées sur le sujet.

   Les Grues sont donc d’une utilité discutable pour les Dessinateurs, d’autant qu’elles ne possèdent pas non plus de cabine de contrôle, ou de quoi que ce soit qui permettrait de faire tourner leurs flèches ou de manipuler leurs treuils à son gré. En revanche, pour la faune aviaire de l’Esquisse, elles constituent des perchoirs de premier choix. Nombre d’espèces migratrices, notamment, font un arrêt par le Chantier pendant leur passage, ce qui fait du quartier un passage obligé pour tous les ornithologues de la Ville. En particulier, c’est l’un des seuls endroits connus de l’Esquisse où l’on voit s’arrêter les Simagrues : il s’agit de petites créatures volantes, constamment recouvertes d’un voile coloré ne laissant dépasser que leurs longues pattes et leurs ailes de plumes cendrées, et portant par-dessus le tout un masque à bec proche de celui des docteurs italiens de la Renaissance. Depuis qu’on le chasse pour sa viande réputée savoureuse – surtout grillée au barbecue –, on sait qu’il y a sous cet apparat un oiseau parfaitement normal s’apparentant à une petite grue – l’oiseau, cette fois, pas l’engin de chantier –, ce qui lui vaut son surnom de « grue des Grues » chez les caves des caves. Ça va, vous suivez ?

   En dehors de tout cela, on trouve aussi un certain nombre d’Objets urbains, notamment des Chacides et des Pâtissouris – voir Addendum –, attirés par la relativement faible densité d’humains dans le quartier.

   L’une des espèces les plus problématiques, comme mentionné dans la partie précédente, est le Rat de Cave, ou Rat des Chants, une espèce cousine des Rats de la Bibliothèque. On dit qu’ils chantent la nuit dans les caves qu’ils ont infestées, mais cela n’est qu’une légende due à une mauvaise interprétation de leur nom – le terme « Rat des Chants » est en vérité une simple contraction de « Rat des Chantiers ». En revanche, ils ne sont peut-être pas si étrangers à la musique que ça, puisque leur morphologie semble correspondre à celle d’autres rats dont on retrouve parfois des squelettes dans l’Opéra du Palais – et que l’on nomme classiquement les « Rats de l’Opéra », bien que l’on considère désormais que les deux espèces en sont probablement une seule. Les Rats de Cave ont la particularité d’avoir une queue dont le bout peut générer une vive étincelle de lumière blanche, pareille à celle d’un morceau de magnésium en combustion. En plus d’être un mécanisme de défense contre leurs prédateurs, cela leur permet de se repérer dans le noir, car contrairement aux rats que l’on connaît, leur vue est de loin leur sens le plus développé – ce trait particulier étant l’un des arguments de leur affiliation avec les Rats de la Bibliothèque, que l’on sait capable de détecter à l’œil nu d’infimes dégâts causés sur les couvertures de leurs livres.



   

Les Nuées (11ème)



   Imaginez... un endroit où vous pourriez dormir sur un nuage, où vous seriez éveillé en plein rêve...


   

"Tous les chemins mènent aux nuages"


   Beaucoup vous le diront : il suffit de vous approcher des Nuées pour tomber sous leur charme. De loin déjà, vous remarquez les brumes flottant à l'horizon. Sans que vous ne vous en rendiez compte, elles sont déjà à la portée de votre regard. Puis de votre main. Bientôt, vous sentez leur caresse sur vos chevilles. Vous sentez leur goût, léger et humide, sur votre langue. Peu à peu, les nuages couvrent le sol. Jusqu'à le faire complètement disparaître.
   Vous remuez désormais les orteils sur une épaisse couche duveteuse, douce et suffisamment compacte pour vous permettre d'évoluer en toute confiance. Que vos pas vous y aient mené volontairement ou parce que vous avez la tête en l'air (ou tout simplement parce qu'il s'agit de l'une des entrées de la Ville), vous n'avez plus qu'une envie : vous laisser porter par l'atmosphère qui y flotte, onirique et inspirante.

   

"La tête dans les nuages. Et les pieds aussi."


   Maintenant que vous y êtes, vous comprenez que le nom de ce quartier est plus que mérité, et que la première impression que vous en avez eue n'est en rien fabulée.
   Partout où vos yeux se posent, ils voient des nuages. Des nuages... des nuages partout. Flottant au-dessus de votre tête, les plus bas s'accrochent même à vos cheveux. Certains sont volatils, d'autres tiennent dans votre main. Tout semble flotter sur une couche nuageuse, qui donne sous le ciel de l'Esquisse une image unique : celle d'un crépuscule intemporel, d'une aube éternelle.

   

"La route de l'Inspiration"


   La seule route du quartier est, certainement, celle qui vous y a mené. La si bien nommée route de l'Inspiration, oubliant où son nom prend sa source, semble destinée à mener tous les rêveurs et artistes à la bonne destination.
   Inspirée à rester toute aussi douce que le lieu où elle se trouve (et encore une fois, la plante de vos pieds - si vous en avez une - l'en remercie), elle se déroule en un long ruban traversant les Nuées de part en part. Composée de pavés de brume aisément discernables du reste du décor - où la notion de route semble avoir complètement disparu, elle constitue un point de repère sûr et immuable.


   

"Entre rêve et réalité"


   En vous aventurant hors de la route, une sensation de flottement vous envahit. Bien que les nuages sur lesquels vous marchez soient stables, vous comprenez rapidement qu'ils ne sont pas aussi tangibles que les pavés.
   Ce nuol s'étend sur toutes les Nuées, et vous ne trouverez pas un endroit qui en soit dépourvu. Même si vous creusez, vous ne ferez que disperser les brumes dans l'air, sans atteindre aucune surface dure.

   

"Sous les nuages"


   Certains ont exploré bien plus profond que cela, vous le devinez aux escaliers qui descendent dans les abîmes cotonneuses. Vous en avez croisé plusieurs et la curiosité finit par l'emporter. Même s'il s'agit d'une propriété privée, tout semble inviter à les emprunter.

   Colimaçon et marches de coton, vous ne craignez guère la douleur d'une chute. Alors que vous vous enfoncez dans les profondeurs, vous sentez l'atmosphère changer. Légèrement humide, mais d'une fraîcheur agréable. Et bien que la lumière soit différente, la caverne dans laquelle vous pénétrez n'est en rien plus sombre. Lueurs mouvantes dans les nuages, vous voyez aussi bien qu'à la surface.
   Quelqu'un vous a vu, également. C'est un visage jovial qui se tourne vers vous et vous souhaite la bienvenue dans les cavernes duveteuses. Il est chez lui mais ne semble en rien offusqué de votre présence. Les visites importunes ne le dérangent pas et il vous laisse visiter les lieux à votre guise.

   Puisque vous y avez été si aimablement invité, vous commencez à déambuler dans ce qui se révèle être une cave. Le mot caverne vous était spontanément venu à l'esprit, mais il est difficile de savoir s'il s'agit d'un renfoncement naturel aménagé ou d'un souterrain créé à partir de rien. Ramifications et circonvolutions formant murs et cloisons duveteuses, vous n'en voyez par ailleurs qu'une petite partie.
   Des étagères sont disposées ça et là, sur lesquelles sont entreposées des bouteilles. Verre transparent, incolore, la teinte de leur contenu varie légèrement. Blanc nacré ou légèrement rosé, parfois d'un bleu ou d'un vert très pâles, jamais uniformes. Plus rares sont celles qui prennent une teinte grise. Et vous jureriez y voir des éclairs.

   Lorsque votre hôte prend délicatement une bouteille qui vous évoque la douceur d'une pêche, vous réalisez que cette liqueur n'est pas vraiment liquide. Plutôt une brume dense et fluide. Il vous propose de goûter. Il s'agit de la brumale, ou brumalie. Idée saugrenue que de mettre les nuages en bouteille, mais il assume faire partie de ces amateurs. Toutefois son regard vous laisse deviner quelques surprises, et vous préférez vous abstenir. Pour l'instant, précisez-vous. Vous pouvez revenir quand vous le souhaitez, vous en êtes assuré.

   

"Des ponts dans les nuages"


   En ressortant à l'air libre, vous ne pouvez vous empêcher de remarquer l'absence de végétation - au sens où on l'entend habituellement au moins. Les Nuées sont loin d'être monochromes mais vous ne devinez la présence d'aucun arbre, ni ne repérez le vert d'un brin d'herbe. En contrepartie, des ponts enjambent ça et là des passes nuageuses, décorés d'écume colorée comme autant de fleurs. Ils sont simplement là, comme disposés au hasard, sans être reliés entre eux ou dessiner un quelconque cheminement.

   Vous n'êtes cependant pas né de la dernière pluie, et êtes bien inspiré de les emprunter lorsqu'ils se présentent. Le nuol est plus fin à certains endroits. En y regardant de plus près, il paraît parfois - mais pas systématiquement, un peu moins dense, un peu plus transparent. Et ces ponts, vous en êtes convaincu, garantissent un passage sécurisé au-dessus de ces zones de fragilité.

   Si vous avez résolu le mystère de leur disposition, leurs origines paraissent plus nébuleuses. Certains éléments vous font douter de la conception ou de la construction par une main de Dessinateur.
   Certains sont composés de nuol, comme simplement posés là. D'autres rappellent la route de l'Inspiration, pavés de brume aux garde-corps assortis. D'autres encore sont plus substantiels, faits de bois ou de pierre, taillé, naturelle, poli, noueuse. Ils semblent sortis de l'esprit fertile d'un écrivain, décrits par un poète, gravés par un sculpteur, décorés par un peintre.

   Vous respirez, laissant votre imaginaire s'évader. Un léger pépiement accompagne vos pensées. Quelque chose vous frôle mais vous n'y prenez pas garde. Vous percevez encore cette senteur subtile, plus prononcée ici, qui imprègne vos sens. Une saveur de rosée du matin.

   

"Le château dans le ciel"


   Un son feutré comme retour à la réalité, vous voyez un chevalet planté à vos côtés. Un peintre s'est installé sur le pont, sortant silencieusement ses pinceaux, pour ne pas vous déranger. Relevant la tête, il vous sourit. Et commence à peindre.
   Aquarelle de nuages, pourtant quelque chose se détache dans son œuvre. Quelque chose que vous n'aviez pas remarqué avant. Dans le tableau, dans les nuages au-dessus de votre tête. Vous distinguez des portes, des tours. Cachées dans la brume, vacillant, rendant votre perception incertaine. Il y a un château. Un château dans le ciel.
   A votre regard ébahi, son sourire s'agrandit. Ce n'est pas qu'une vue de l'esprit, ou du moins il veut le croire. Il profite de cette chance, on ne le voit pas toujours aussi bien. Ce château se confond avec les nuages, il apparaît et disparaît de manière imprévisible. Par dessus tout, il est et restera sans doute à jamais inaccessible, ce qui en fait une légende des Nuées, une illusion, un fantasme dont l'existence est discutée.
   Peu importe, sur le moment, la vue est magnifique. Et laissant l'artiste à ses pinceaux, vous vous asseyez pour l'admirer. Tant que cela dure.

   

"Un monde ouvert"


   La fabuleuse citadelle s'est à nouveau perdue dans les nuées, et vous sortez de votre rêverie. Plus de peintre ni de toile, à croire que vous les avez également imaginés. Il y a cependant à votre portée des lieux bien plus abordables, qui ne dénigrent pas leur originalité.

   Votre découverte continue donc à proximité de ce qui vous évoque des habitations, des ateliers - ou tout du moins ce qui s'y apparente le plus. On ne peut guère les appeler bâtiments, tant leur structure est échancrée, décousue.
   Tout comme les ponts, les diverses constructions sont dispersées sur les nuages, sans organisation particulière. Et tout comme eux, même pensées par un esprit humain, elles cultivent l'aspect onirique et romanesque de l'endroit. Couleurs pastel, leurs architectures s'élèvent, jamais très haut, inspirées de temps anciens et de contes de toutes origines. Parfois dessinées de colonnes, toujours ouvertes sur l'extérieur, elles répondent invariablement à une règle tacite : la légèreté.

   Poussé par la curiosité, vous effleurez un mur de brume. Vous commencez à connaître, il possède la même texture que le nuol. Puis touchez le bois. Flotté, toujours. La pierre, ponce, comme vous l'avez déjà constaté. Rien qui ne puisse peser sur la brume qui leur sert d'appui.
   Vous arrêterez votre exploration tactile en sentant un regard amusé se poser sur vous. Vous avez encore une fois empiété sur une propriété privée. Qui n'a de privée que le nom, mais tout de même. L'occupant des lieux, rien de moins qu'avenant, vous fait comprendre qu'il a du temps devant lui, et autant à vous consacrer.


   

"Une place pour les rêves et les rêveurs"


   

"Muses et artistes"


   Loin d'être chagriné ou vexé par votre comportement - curiosité et imagination vont de pair après tout, l'artiste vous fait entrer chez lui. Vous retrouvez ainsi un mode de vie, une manière d'être qui semble commune aux habitants des Nuées. C'est un monde ouvert, vous pouvez vous rendre où vous le voulez. Nul ne semble s'en formaliser, bien au contraire. Vous auriez pu entrer sans permission, si vous le souhaitiez. Mais son accueil est une excellente occasion d'en savoir plus.

   S'assurant que vous êtes bien installé, votre hôte accompagne son hospitalité d'un thé avec un nuage de lait - en provenance directe des Brumàlait. Il vous explique en riant que les deux quartiers sont régulièrement confondus, alors qu'ils n'ont de toute évidence que peu en commun. Retenir l'adage qui circule en ville vous aidera à vous souvenir où vous vous rendez : "Brumées au Monts, Nuées au Vents".

   Vous réalisez que parler ici est facile, instinctif. Artistes et rêveurs sont réputés solitaires et taciturnes, mais ils sont ici chez eux, dans leur domaine. Toutes vos questions trouvent une réponse, quoique parfois sybiline ou mystérieuses. Mais c'est ainsi, au détour de la conversation, que vous apprenez le nom des nuages sur lesquels vous marchez depuis que vous êtes arrivé. C'est avec un plaisir non dissimulé qu'il vous renseigne un peu plus sur les merveilles (et potentiels dangers) qui vous entourent.

   Votre regard s'échappe parfois. Si les maisons ouvertes vous apparaissaient comme un manque d'intimité, elles permettent en réalité aux gens, habitants et visiteurs, de se côtoyer aisément. Elles favorisent les échanges et la communication, stimulent l'inspiration. S'isoler est tout aussi aisé, grâce au respect mutuel bien ancré dans les mœurs.
   La plupart de ceux qui vivent ici sont des penseurs, des romantiques, des rêveurs. Artistes de tous bords, danseurs et sculpteurs, vous avez l'occasion de voir leur talent à l'œuvre.

   Vous souriez à une nouvelle anecdote. Et avez hâte de rencontrer d'autres muses. Car chacun ici est unique. Pour une personne extérieure, les habitants passent pour originaux, rêveurs ou excentriques (ou tout à la fois), un peu perchés certainement. Ils le sont, et ne le nieront pas. Il sont également ouverts d'esprit, tolérants et inventifs. Vous êtes ici, vous avez respiré leur air, écouté les muses et les méduses. Vous êtes unique.

   

"Muses et méduses"


   La nuit tombe au moment où vous quittez votre hôte. "Pour trouver votre muse, suivez les méduses." Ce proverbe prend tout son sens quand vous vous rendez compte que les Nuées sont loin d'être obscures durant la nuit.
   Lueurs diffuses similaires à celles des cavernes duveteuses lorsque les nuées les recouvrent, vous en identifiez bien plus nettement la source. Des créatures évoluent dans les nuages. Certaines restent à proximité des ponts, sortant de la brume qui les dissimule, ce qui vous permet de les observer.

   Force est de constater que le nom emprunté aux animaux de la Terre est justifié : elles y ressemblent beaucoup, si ces animaux n'étaient composés que de leur chapeau. De petite taille, variant entre une phalange et un bras, elles sont de couleurs et de motifs variés. Diaphanes, elles paraissent fragiles, mais se laissent facilement approcher. Vous vous souvenez d'un pépiement. Cette méduse semble vous accueillir sur son pont de brumes. D'autres volètent autour. Toutes ne sont pas lumineuses.
   Vous approchez la main. Lueurs mouvantes d'aurores boréales. Elle semble douce, comme tout ce qui l'entoure. Picotement. Le pépiement devient saccadé, comme un rire. Une étincelle au contact. Elle s'est mise en mouvement, tournoyant joyeusement autour de vous avant de plonger dans les nuées.

   

"Les nuages pleurent"


   De l'électricité dans l'air. Vos doigts picotent encore. Pas besoin de lever la tête, vous sentez bientôt les premières gouttes. Une bruine, chaude sur votre peau, à l'odeur suave et légèrement sucrée. Une bruine, qui pour l'instant, tombe uniquement sur le pont où vous vous trouvez. Il vous suffirait d'un pas pour en sortir. Mais, visage exposé, vous restez. C'est agréable. Rafraîchissant et chaleureux. Presque enivrant.

   Une exclamation, un avertissement. Vous rouvrez les yeux sans conscience de les avoir fermés. Vous entendez la pluie s'étendre. Les gouttes devenir légèrement plus lourdes. Et avant que vous ayez le temps de réaliser, vos yeux perçoivent un mouvement vertical juste à côté de vous. Ou plutôt, sur vous ? Quelque chose tombe. Vous avez écarté votre tête à temps. Il y a un trou dans les nuages. Et à vos pieds, la personne qui vous a prévenu. Étalée dans la brume. Un peu honteuse et désabusée. Elle n'a pas réussi à rattraper le livre qui a percé la couche nuageuse.

   

"Objets perdus et retrouvés"


   Alors qu'un nouveau jour rose se lève, vous lui tendez la main pour l'aider à se relever. La pluie, ou plutôt la pérui, telle qu'elle vous la décrit, n'obscurcit en rien les nuages. Certains imprudents - le plus souvent ignorants, emmènent avec eux des objets lourds, ou trop denses. Lorsque cette masse est répartie avec leur corps, cela ne pose généralement pas de problème. Mais il suffit qu'ils posent cet objet... pour le voir sombrer. C'est rare, mais cela arrive.
   Cela explique que les ouvrages que vous avez pu apercevoir dans les maisons sont en grande majorité des livrets, des feuillets. Vous comprenez l'envie généralisée de légèreté.

   Et évidemment, lorsque la pérui tombe, ces objets peuvent retomber avec elle. Jusqu'à ce qu'une personne - ou une surface assez solide, ne les rattrape. Cela arrive également que certains de ces objets ne retombent jamais. Jamais, ou alors hors de la Ville... ou dans un autre quartier, qui sait. Mais puisque vous en avez été témoin, elle vous invite à la prudence lorsque la pérui est annoncée. Elle présente de nombreux bienfaits pour le quartier, mais un accident est vite arrivé.

   Vous apercevez un scarabée aux reflets opalins. Qui pousse une boule de brume. A sa connaissance personne n'est jamais tombé dans les nuages. Une boule de coton avec des yeux. Qui vous regarde. Personne non plus, n'a essayé d'y plonger. Au loin, des éclairs dans des brumes d'un gris bleuté. Ou en tout cas, personne n'est venu s'en plaindre. Vous ne savez trop que penser. Et alors qu'elle vous propose de l'accompagner pour boire un petit remontant, vous avez envie de rire. L'étrangeté de ce lieu vous imprègne de plus en plus, et ce n'est pas pour vous déplaire.


   

"Un rêve éveillé"


   De découvertes en rencontres, vous avez évolué dans les Nuées. Étrangetés et merveilles, une simple visite ne suffit pas à toutes les connaître. Alors, reviendrez vous observer les sisyphes des nuées ? Tenterez vous d'apercevoir les animaux fantasmagoriques dont les artistes ont fait leur muse ? Ferez-vous l'ange dans les nuages comme un enfant sur la neige ? Vous lancerez-vous à l'aventure pour atteindre le château dans le ciel ? Vous moquerez vous des chasseurs de nuages qui se prennent pour des lappeurs ? Vous joindrez-vous aux mélancoliques qui cherchent l'inspiration dans les rêves inquiétés ? Irez-vous vous détendre dans les thermes de la pérui ? Participerez-vous à l'une de ces fameuses batailles de coton ? Goûterez-vous enfin la brumale ? Vous installerez-vous à votre tour dans l'une de ces maisons ouvertes pour rêver et créer, ou tout simplement dormir sur un nuage ?

   Vous rêvez. N'oubliez pas, vous êtes unique. Et vous êtes le bienvenu.


   

Images



   
Un rêveur
   
Un rêveur (Source : Shye Goagui)

   


   
En plein rêve
   
En plein rêve (Source : Shybundles)

   


   
Château dans le ciel
   
Une vision fugace (Source : Shen He)

   


   
Vision onirique
   
Des merveilles insoupçonnées (Source : Wenjun Lin)

   


   
Créature onirique
   
Créatures oniriques (Source : Chuminder)

   


   
Boule de coton
   
Boule de coton (Source : Neko Fton)

   


   




(Merci à Ara' pour la super signature ♥)
Folie d'Esquisse
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Folie d'Esquisse
Dim 7 Avr - 20:32

Le Cimetière d’Erlette (12ème)



   

Vue d'ensemble


   S’il est un quartier que peu d’Esquisséens vous recommanderont, il s’agit du quartier d’Erlette, le grand cimetière de la Ville. Il tire son nom de François-Honoré Balfour d'Erlette, qui serait le premier à y avoir fondé une communauté et y aurait enterré les premiers Esquisséens.

   Cette nécropole géante est, depuis aussi longtemps qu’on s’en souvienne, envahie tant par les tombes que par les habitants les plus étranges que l’on puisse croiser. Lunatiques, difformités, mystiques et charlatans, la population de ce quartier habite le long de la rive et sur l’eau. Ils vivent très proches les uns des autres, principalement parce que la majeure partie du quartier est occupée par un cimetière dont la terre est considérée comme sacrée. Dans les habitants de ce quartier, on trouve les gens étranges qui se cherchent une fin de vie délicieusement festive, des personnes qui travaillent dans les divers services funéraires, mais aussi divers types de médiums qui sont là pour faciliter la communication avec les défunts.


   

La Rue d’Arkham


   Le quartier est divisé en deux parties, très inégalement occupées, mais tout aussi lugubres l’une que l’autre. Celle que vous verrez en premier est la Rue d’Arkham, nommée d’après une personne qui aurait été un précurseur du mouvement cy-anti et occultiste de grand renom, Hogward Philip de son prénom. Elle longe l’Aspiration et concentre l’intégralité de la population vivante du quartier, qui ne s’élève pas au-dessus des deux cents âmes.

   Les habitations les plus anciennes, les plus riches et les plus prisées de la rue sont de grandes bâtisses en bois, dans un style Nouvelle Angleterre, à deux ou trois étages, avec un grand jardin qui les entourent, souvent entouré de palissades. Elles sont toutes peintes en noir, ce qui contribue, surtout de nuit, à donner un aspect proprement lugubre au quartier. Mais enfin, rassurez-vous : on trouve sur chaque perron, à chaque coin de rue, des six-trouilles creusées (soit de gros légumes ronds avec une protubérance sur le dessus qui fait penser à un six – et avec des dents) ou des crânes de divers Objets et personnes évidés, dans lesquels on aura placé une bougie. Ces lanternes sont posées le long des murs, sur les fenêtres ou les marches des entrées des maisons, disposées en cairns dans la rue ou plantées sur des pieux à divers endroits. Ajoutez-y les nombreuses enseignes parfois illuminées de devins, magiciens, astrologues, démonistes et croque-morts. Avec toute cette lumière, vous devriez avoir moins peur la nuit ! Enfin…


   
Illustration pour le quartier d'Erlette
   
Une maison typique du quartier. (Source : la maison des sorcières de Salem, Massachussets)

     
   À mesure que la population a crû, il s’est posé la question d’où loger les nouveaux habitants. Réduire la taille des jardins aurait été criminel, une insulte au bon goût architectural et au cachet de la rue. Les plus grandes demeures ont pour certaines été divisées en deux ou trois appartements, mais cela n’a pas suffi. Construire sur les terres du cimetière aurait été une atteinte d’ordre religieux. Il ne restait donc plus qu’un seul espace disponible : les berges de l’Aspiration. Là, des maisons, bien plus petites, bien moins richement décorées, mais à l’aspect non moins funeste ont été érigées sur des pilotis. Construites principalement en bois et en tôle, de plain-pied, collées les unes aux autres, elles donnent l’impression d’un village des marais tout à fait glauque à ceux qui regardent depuis la rive opposée.

   S’il n’était pas aussi inquiétant, éloigné et si une large partie de sa surface n’était pas inconstructible, le Cimetière attirerait une population importante : à proximité de la Forêt du Conteur et des plaines du vents (sud), au bord de l’Aspiration, on y trouve aisément tout le nécessaire pour se nourrir. Cependant, les deux seuls moyens d’y accéder sont de longer la route de l’Aspiration vers le pont qui la traverse, ou d’emprunter une des barques qui font la navette entre les deux côtés du fleuve – quand elles ne sont pas utilisées pour des cérémonies funéraires fluviales.


   

Le cimetière


   La majorité du quartier est donc occupée par les terres du cimetière. Plus qu’un lieu, il faudrait se le figurer comme un champ, en miroir de celui d’éoliennes, au monts (nord) de la Ville, même si le cimetière est bien moins étendu. Les pierres tombales peuvent en effet être considérées comme des plantes. Sur chacune d’entre elles, vous pourrez trouver une petite urne, contenant des billes avec un aspect granitique. Quand un corps est mis en terre, une de ces billes est glissée dans le cercueil. Cette graine va se nourrir du cadavre, puis faire pousser la tombe sur lui. De fait, les tombes vont avoir des aspects différents en fonction de ce dont elles se nourrissent. Les plus belles, les plus ornementées, sont celles que les proches du défunt ont continué à entretenir en lui apportant des offrandes, comme des fleurs, de l’encens, des épices, du miel, du vin ou ses équivalents esquisséens. De fait, lors d’un enterrement a lieu tout un rituel de prélèvement d’une graine sur une autre tombe, généralement d’un proche, allant de l’ami au collègue, étant donné qu’il n’y a encore que peu de familles dans l’Esquisse. Cela donne lieu à une sorte de parrainage post-mortem et à des distinctions de styles funéraires propres à des communautés. Les Hussards Azur, les Sorteurs, les Cyantifiques, toute autre organisation, les habitants d’un quartier ou d’un immeuble avec de forts liens de voisinage, les grands groupes d’amis peuvent ainsi être aisément identifiables dans la nécropole.

   Les rares familles existantes enterrent souvent leurs morts dans les tombes de leurs ancêtres, produisant un empilement de cercueils. Cela nourrit toujours plus la tombe, qui peut devenir un impressionnant caveau.

   Pour les nombreux Esquisséens qui meurent sans que personne ne connaisse leur nom, ils sont enterrés dans une grande catacombe au centre du cimetière, qui était, paraît-il, une tombe qui a été nourrie jusqu’à devenir une petite chapelle, puis un véritable mausolée des anonymes, ce qui est d’ailleurs devenu son nom.


   
Illustration pour le quartier d'Erlette
   
Le Mausolée des Anonymes. (Source : Le mausolée de Vierve-sur-Viroin)


   Enfin, on trouve au cimetière trois petites chapelles. Chacune est équipée de rangées entières de petites cases où sont placées des urnes funéraires contenant des cendres. On y trouve aussi une salle centrale, dans laquelle peuvent être pratiquées des séances de spiritisme. C’était des tombes, mais à la croissance particulièrement rapide. Aussi, pour contrôler leur évolution et éviter qu’elles ne perturbent l’agencement des autres tombes alentour, elles sont sous-nourries avec des cendres. Cela dit, la présence d’autant d’âmes permettrait, d’après la pierre installée à l’entrée de chaque salle, une meilleure communication avec les défunts. Ces chapelles ont pour avantage d’être plus proches des habitations et sont souvent des lieux privilégiés des âmes seules qui souhaitent une mort accompagnée. Ainsi, les séances de spiritisme bénéficient souvent de la visite de ses esprits, d’après les médiums. Bien sûr, même si on est dans l’Esquisse, il s’agit avant tout de croyances, ou de superstition selon comment vous voyez la chose.

   Cela dit, la grande majorité du cimetière est encore inoccupée. Là où la partie aménagée présente de belles allées bien droites et entretenues, avec une pelouse taillée et des tombes nettoyées, la partie plus sauvage est envahie par les broussailles et par de petites tombes qui poussent au hasard, probablement nourries de cadavres d’Objets. Ces tombes sont anonymes, ou contiennent des inscriptions, généralement tout à fait incompréhensibles, qui attisent toutes les théories des mystiques. La partie sauvage du cimetière est peu fréquentée la nuit, considérée comme réellement hantée et le lieu de tous les phénomènes les plus étranges. Les plantes y sont plus ternes qu’ailleurs, plus rabougries, plus tortueuses, plus acérées. Les quelques Objets qui l’arpentent sont de petites créatures vicieuses et agressives. On entend des sifflements et des hululements, alors que du sol semble se dégager une légère brume…


   

Activités


   Le plus gros de l’activité dans ce quartier concerne les services de pompes funèbres, les séances de divinations, de spiritisme. Les formes de divinations sont multiples : Tirage de cartes, lecture dans les nuages, les feuilles de thé, le marc de café, runes diverses et, bien sûr, la divination par les graines tombales. Cette dernière consiste à effectuer un tirage complexe utilisant des graines tombales de plusieurs endroits. Pour plus de détails, voir l’article de l’addendum à ce sujet (posté après le concours). Cette méthode est censée permettre de savoir quelle graine convient au consultant. Les différents rites religieux en tout genre sont également une part importante. On peut aussi trouver, le long de la route qui traverse ce quartier, des dizaines de petits commerces et de tentes où l’on vend des centaines de babioles mystiques en tout genre : Un collier contre les mauvais esprits ? Une boule de divination ? Un grigri ? Tout se trouve au Cimetière d’Erlette.

   C’est aussi un quartier où l’on trouve beaucoup de personnes seules ou très malades, qui se savent proches de la mort. Ces dernières peuvent réaliser plusieurs rituels et prendre part à la vie de quartier, pour voir à quel point la mort peut être festive et joyeuse quand on l’accepte. Il est possible pour ces personnes de préparer leurs futurs rites funéraires et ainsi d’entrer activement dans l’au-delà.


   

Rites funéraires


   Les rites disponibles dans ce quartier ne sont pas particulièrement nombreux, mais ils sont tous extrêmement importants.

   On compte parmi ceux-ci les rites d’inspiration militaire, lors duquel un linge est brodé en l’honneur du mort, puis replié et offert à la famille. S’il n’y a aucune famille pour broder et reprendre le linge, ce dernier sera enterré avec le mort et brodé simplement par les officiants du rite. Il est particulièrement populaire auprès des Magendarmes et des Hussards Azur, qui mettent ainsi leurs différends de côté, ainsi que chez les explorateurs, qui aiment l’idée d’être enterré avec les honneurs qu’on rend aux héros et aux personnes courageuses. Ce rituel permet notamment à des communautés très différentes et, parfois, en extrêmement mauvais termes, de se rassembler sous des valeurs communes d’honneur et de sacrifice, qui transcendent les communautés. Ainsi, le temps d’une cérémonie, les divers griefs sont mis de côté pour que chacun puisse partager sa douleur avec l’autre, en toute sérénité.

   Le rite du Nettoyage est un rite très signifiant pour une majorité de personnes. Le mort est lavé près de la rivière avec un baquet d’eau par ses proches. Ce rituel permet de nettoyer le mort des vicissitudes de la vie et ainsi lui offrir un voyage sans aucun trouble, qu’il ne soit retenu par aucune attache ni tristesse. Une fois le corps nettoyé, il est enterré avec ses proches parents, s’il en possède.

   Le rite de l’adieu est un rituel qui peut s’avérer émotionnellement difficile. Lorsqu’on n’a pas retrouvé le corps du défunt ou que ce dernier est trop abîmé, une feuille est ornée d’un dessin du mort et relâchée dans la rivière. Ensuite, la famille qui le souhaite plante une graine tombale avec un assemblage de fruits et de légumes en offrande, pour que la tombe puisse pousser correctement. Les explorateurs l’ont particulièrement en horreur, car il signifie que l’expédition s’est tellement mal passée qu’on n’a même pas pu récupérer les corps de camarades tombés…

   Ce quartier, bien qu’étrange et quelque peu mystique, reste un endroit festif où il fait relativement bon vivre. Ou bon mourir en fonction de qui vous êtes. En effet, lorsque le besoin s’en fait sentir, une célébration du Passage est organisée, fête durant laquelle les personnes enterrées depuis la dernière célébration sont accueillis dans leurs tombes via un petit discours. C’est aussi l’occasion d’apporter des offrandes sur les tombes, qui sont nettoyées et pomponnées pour l’occasion, afin de les nourrir. On en récolte ensuite les graines tombales.

   




Quartier des Loges (18ème)



Vue d'ensemble


Au premier abord, les Loges paraissent être un ensemble de bâtiments très hétéroclites, une mosaïque de métal, de tôles, de briques et de bois. En s’y promenant, l’on peut observer un large hangar à côté d’une maisonnette de bois et, pile en face de la rue, une structure alambiquée à jamais cachée sous un échafaudage. Malgré cette diversité, quelques éléments sont communs à la plupart des constructions locales. Elles sont généralement larges et basses, en particulier en comparaison avec les quartiers voisins et faites avec les matériaux trouvés sur le tas.

Situé en bordure de la Ville, le quartier des Loges est facile d’accès grâce la Route de la Soie à l’Est et l’avenue Vert-Veine au Sud. Sa position, à l’interface entre le champ d’éolienne et les espaces les plus animés de la Ville, en fait un lieu de passage fréquenté par les marchands et aventuriers. La plupart des infrastructures servent donc à entreposer les ressources récoltées dans les bois, les champs ou encore les Mont-Vêtus mais aussi à les transformer en autres objets utiles. Nul ne sait vraiment dire quand le quartier a commencé à se développer mais certaines institutions semblent présentes depuis toujours. Au fil du temps, ceux qui partageaient un domaine de travail commun on finit par se regrouper pour se faciliter la vie. Ces groupes d’artisans et d’ouvriers ont fini par donner à ce quartier le surnom qu’il porte aujourd’hui : le quartier des Loges.

Structure générale et ambiance


Le terrain est séparé en trois strates : un cœur décentré au Nord-Ouest, un secteur intermédiaire rempli d’industrie et, enfin le long des grands axes, un espace marchand.

Les routes les plus larges et les plus empruntées sont celles qui avoisinent la Route de la Soie et l’Avenue Vert-Veine. C’est là que l’on retrouve les Halles, des immenses galeries où l’on peut se procurer absolument tout ce dont on peut avoir besoin dans des étals divers et variés. C’est un lieu dans lequel il est agréable de se promener et qui ravit les cinq sens.

Si l’on emprunte les rues qui s’enfonce dans le quartier, l’on découvre alors le secteur industriel, ayant donné son nom au quartier des Loges. Les rues sont moins animées, mais les ateliers génèrent un bourdonnement permanent, entrecoupé par les sifflements de la vapeur et des éclats de voix. Les routes sont moins larges mais permettent toujours de faire passer aisément tout le matériel nécessaire au bon fonctionnement des lieux. Lorsque l’on regarde vers le ciel, le ciel parme est en partie caché par de larges nuages de vapeurs et de fumées.

Au plus l’on s’enfonce vers les vieux bâtiments du quartier et au plus l’architecture des Loges est imprévisible : les rues deviennent étroites et sinueuses. C’est la seule partie résidentielle du quartier, habitée par quelques familles et l’ensemble de la section de boulangerie des Cantiniers.

Quelle que soit la section du quartier, les différences entre le jour et la nuit, sont très contrastées. De jour, l’endroit est très animé et les rues sont pleines de passants : certains viennent faire leurs emplettes et d’autres ne font que traverser les grands axes pour rejoindre les zones rurales. À cette agitation dans les Halles s’ajoute également le bruit des ateliers en pleine activité. Toutefois, lorsque l’obscurité s’installe, les rues se vident en un claquement de doigts. Ceux qui se laissent surprendre par la tombée de la nuit découvrent alors un lieu froid et inhospitalier. En effet, en dehors des axes principaux, aucune rue n’est éclairée durant la nuit. Ne reste alors qu’un silence pesant, rompu uniquement par le bruit régulier des rares mécanismes qui ne peuvent être interrompus.

Architecture et état global


Ce qui fait la particularité des Loges, c’est la diversité de ses bâtiments. Il est difficile de généraliser quoi que ce soit si ce n’est l’aspect de patchwork de chaque bâtiment sur lequel a été chaque fois ajouté un nouveau module. Il s’avère que chaque construction a été faite pour répondre à un besoin spécifique, sans grande considération pour l’harmonie générale des lieux. Les pâtés délimités par les routes se sont généralement construits autour d’un élément majeur : des immenses cheminées, des hauts-fours ou les pales d’un moulin par exemple. Autour de ces noyaux, des annexes furent ensuite construites pour installer une nouvelle machine par-ci ou bien un entrepôt par là. Ces structures s’emboîtent les unes dans les autres sans forcément de cohérence : on peut entre-autre voir un étage plus large que le rez-de-chaussée sous lui ou une chambre par-dessus le toit d’une maison du centre.

Si l’on peut reprocher à ce quartier d’être déstructuré et particulièrement mal organisé, la propreté des lieux est étonnamment correcte. Cela s’explique principalement par la présence d’une faune et flore locale qui participe activement à maintenir un espace sain et propre.

Faune et flore


La proximité avec l’extérieur et les grandes quantités de détritus produits dans le quartier ont fini par causer le développement d’un écosystème basé qui bénéficie des déchets de productions.

Raton-laveurs : Obsédés par l’anonymat et la propreté, ces petites créatures détritivores et velues ne sont jamais aperçues sans un accessoire pour couvrir leur visage et leurs mains. Elles ne sortent que de nuit, pour ne pas être vues et récupèrent les déchets laissés dehors pour se construire de petits nid cosy et se nourrir. Il est communément admis que, celui qui voit un raton sans son masque doit faire comme si de rien était pour ne pas le rendre triste.

Folium laequira : Ces plantes qui couvrent les toits des industries sont également très présentes par dessus les cuisines de chaque cantine. Elles se concentrent particulièrement autour des cheminées en récupérant les nombreux nutriments présents dans les suies. A cause des fortes chaleurs, elles ont toutefois dû développer de nombreux mécanismes qui leur permettent d’éviter l’évaporation de l’eau.

Contre-forts : Une plante extrêmement rigide de couleur blanche qui n’apprécie guère d’être exposée à la lumière. Ancrant fermement leurs racines dans le sol, les contre-forts poussent donc sur les faces ombragées des bâtiments et en particulier ceux dont les imposantes machines font vibrer les murs, sans que l’on sache expliquer pourquoi à l’heure actuelle. On estime toutefois que la stabilité de plusieurs blocs de bâtiments repose aujourd’hui uniquement sur la présence de ces plantes à la robustesse inégalée.

Goulafes : Ces rongeurs sont de véritables estomacs sur pattes qui grandissent à mesure qu’ils mangent. Auparavant farouches, ils se sont habitués à la présence des Dessinateurs et viennent chaparder tout ce qu’ils peuvent. Les goulafes sont particulièrement nombreux à proximité du marché et les plus grands d’entre eux peuvent même tenter d’intimider les Dessinateurs les plus peureux pour récupérer leur pitance. Arrivé à leur taille maximale, les Goulafes cherchent alors un terrier et entrent alors dans une phase d’hibernation au cours de laquelle elles consomment toutes leurs réserves avant de recommencer un nouveau cycle.

Organisation et population


Bien que cela ne soit pas visible pour ceux qui ne font que traverser le quartier ou venir s’y approvisionner, le quartier cache une organisation bien orchestrée. Les Loges qui composent le quartier éponyme sont des confréries unies autour de métiers communs. Parmi les plus importantes, on retrouve la Loge du textile et la Confrérie d’Éole. Si ces groupes présentent en surface une volonté de solidarité et de bienveillance, ce n’est pas exactement ce qui se passe dans les coulisses.  Ces groupes ont pris en importance avec le temps et sont aujourd’hui de véritables clans ou mafias qui ne défendent que leurs membres et leurs intérêts. Chaque Loge a à sa tête un représentant qui porte généralement le titre de « Contremaître » et ce sont ces derniers qui prennent les décisions importantes dans cet espace. Dans un lieu où la place devient limitée, où les fournisseurs de qualité et les contacts fiables compte beaucoup, il est bien difficile pour un nouvel arrivant d’installer son activité sans avoir derrière lui un parrain pour assurer la sécurité de son atelier et il vaut mieux ne pas se mettre à dos un Contremaître si l’on ne veut pas voir sa réserve saccagée dans la nuit.

La plupart des gens qui fréquentent les Loges n’y habitent pas pour autant. Les résidents sont peu nombreux et se connaissent généralement plutôt bien, ce qui explique pourquoi les rumeurs vont vite… Ce sont les Contremaîtres qui sont les plus célèbres de la communauté et qui prennent la vaste majorité des décisions. Les autres citoyens vivent à peu près tous sur le même échelon social, en dehors de ceux qui cherchent à faire leurs affaires en indépendant et qui sont plutôt pointés du doigt. Dans les dortoirs, les apprentis peuvent être logés et nourris gratuitement le temps de venir au bout de leur formation.

Ressources et spécialités locales


Le quartier des Loges regorge de matières premières qui arrivent tout droit de l’extérieur de la Ville, en particulier des champs d’éoliennes et des Monts-Vêtus. Une partie des matériaux est directement utilisée pour agrandir et perfectionner les infrastructures ou bien transformée pour être revendue dans les Halles. En revanche, le niveau technologique est loin d’être le plus avancé de la Ville : malgré la proximité avec le quartier connecté, l’énergie semble limitée. Les Loges les plus importantes sont donc celles qui ont accès à des sources d’énergie fiables : machine à vapeur, moulin, …

Avec le développement du quartier, chaque Loge a fini par fonder son propre réfectoire pour fournir les repas à ses membres. Généralement bruyants, on y trouve des plats variés et préparés par la fameuse loge des Cantiniers. Le repas le plus populaire est appelée le « samediche » : cette spécialité -très- locale, dont la recette est jalousement gardée par les Cantiniers. Elle n’est préparée qu’une fois tous les sept jours et nécessite de trouver un équilibre prétendument parfait entre les textures et saveurs. Contrairement aux autres membres, les Contremaîtres ont quant à eux le privilège d’emporter sur leur lieu de travail les célèbres « Tartes In » : de la pâte à tarte sur laquelle est étalée une pâte sucrée ou salée et qui font la jalousie de tous. Pour les visiteurs, c’est dans les Halles que l’on trouve une offre de qualité. Les poulets sans-tête des Monts sont rôtis tout au long de la journée et pour se désaltérer l’on peut toujours déguster le plus frais des jus d’Éole.

Rapports avec les autres quartiers


Etant une source d’approvisionnement pour les autres quartiers, les Loges ont plutôt bonnes relations avec leurs voisins, en particulier avec les Vert-Veines. En effet, les Contremaîtres n’hésitent pas à leur proposer les prix avantageux en échange d’une exclusivité sur leurs fournisseurs.

De l’autre côté de la Route de Soie, ils fréquentent également les ingénieurs du quartier connecté, espérant pouvoir tirer profit de leur créativité pour la mettre au profit de l’industrie.

Enfin, l’accès par les grands axes permet à n’importe qui de se rendre jusqu’aux Halles avec aisance en venant du centre de la Ville.

Quelques lieux notables


Les halles : immenses galeries marchandes et remplies d’étal. Un endroit très animé et stimulant.

Le moulin : Situé à la frontière avec les champs d’éoliennes, c’est grâce à la force du vent que sont activés de grandes presses qui permettent de produire du jus d’Eole pour toute la ville. Les annexes autour servent entre autres à la mise en bouteille, à la fermentation du jus ou bien à faire bouillir le jus pour en extraire du sucre. C’est l’une des Loges les plus influentes qui est située ici.

Le radiateur : Cet immense four est alimenté de jour comme de nuit, réchauffant même les rues qui l’encadrent. Ses cheminées couvertes de végétaux crachent sans cesse une fumée épaisse et il s’agit du point le plus haut de tout le quartier. Le radiateur sert avant tout à la fonte du verre et du métal.

L’Anti-chambre : Etablissement situé à la frontière entre les Halles et le secteur industriel, il est sous la tutelle du Contremaître Beauvilliers qui n’engage que les meilleurs membres Cantiniers. Il n’y a qu’une seule table ici et c’est le lieu privilégié des Contremaîtres pour les discussions politiques.


   

   

Quartier des Maisons (6ème)



   

Vue d’ensemble


   Le quartier des Maisons se démarque comme une mosaïque résidentielle au cœur de la ville. Dans cet espace, les boutiques se font rares et se cachent souvent dans des recoins inattendus, loin de l’idéal des commerçants cherchant à capturer le regard des passants Ce quartier se pare d'un charme indéniable, difficile à encapsuler sous une thématique unique, reflétant une diversité architecturale qui puise dans l'essence de ses environs.

   Déambuler dans ses rues, c’est partir à la découverte d’une palette architecturale variée. Près du Centre, les demeures arborent fièrement un style médiéval, éclatant de couleurs vives, ponctuées ici et là de touches modernes qui créent un contraste saisissant avec leur allure ancestrale. Vers l'Orée, le quartier prend des airs de conte de fées, avec des maisons blotties dans des arbres.  À proximité du Quartier Vert, les bâtiments, évoquant une époque révolue, arborent une esthétique qui rappelle l'architecture soviétique : des structures imposantes et austères, souvent perçues comme abandonnées. Plus loin, en direction du Fort, les Maisons s'inspirent des vieux quartiers méditerranéens, avec des voûtes et des colonnes partout. Ces frontières du quartier empruntent visiblement à l'esthétique de leurs voisins, se fondant harmonieusement dans le paysage urbain.
   Ces emprunts stylistiques aux quartiers avoisinants se fondent en un ensemble cohérent à mesure qu’on se rapproche du cœur du quartier des Maisons. C’est là que la magie opère : les différentes influences s’entrelacent pour créer une identité architecturale unique, une sorte de melting-pot où chaque élément trouve sa place dans un tout harmonieux.

   Naviguer dans le quartier des Maisons est une aventure en soi. Les routes et les sentiers refusent de suivre un tracé direct, préférant serpenter de manière imprévisible entre les habitations. Pour les visiteurs découvrant le quartier pour la première fois, se déplacer peut s'avérer une épreuve : il est facile de se laisser désorienter par ce labyrinthe urbain, où chaque tournant révèle une nouvelle surprise architecturale.

   
Illustration pour le quartier des Maisons
Une idée générale de la disposition du quartier, avec des rues assez pavées, de la verdure et des maisons côte à côte (imaginez que c'est beaucoup plus chaotique que ça par contre). (Source : Adobe Stock)


   À première vue, cette disposition des voies semble relever du pur hasard, chaque chemin prenant des détours inattendus sans raison apparente. Mais pour ceux qui prennent le temps de converser avec les résidents, une explication émerge. Les Habitants, loin d'être déconcertés par ce réseau apparemment chaotique, vous diront avec un brin de fierté qu'ils se sont simplement laissés guider par les Maisons lorsqu'il a fallu établir leurs routes.

   Cette philosophie singulière de planification souligne une harmonie profonde entre les résidents et leur environnement. Les Maisons, comme animées d'une volonté, semblent avoir dicté le tracé des voies, chaque courbe et chaque détour exprimant le caractère unique de l'espace qu'elles occupent.

   Le quartier des Maisons se distingue par sa densité démographique, un phénomène directement lié à l'abondance et à la diversité des habitations qui le composent. Cette zone bruisse d'une vie communautaire riche, grâce notamment au grand nombre de Maisons et à la variété de leurs tailles. Cette particularité architecturale attire une mosaïque de résidents, des grandes familles aux colocations animées, en passant par les individus cherchant la tranquillité dans leur propre espace.

   Intégrer le quartier des Maisons n’est pas une affaire de simple transaction immobilière. Ici, ce sont les Maisons elles-mêmes qui vous choisissent. Cette coutume est au cœur de l’identité du quartier, tissant un lien profond et mystérieux entre les Maisons et les Habitants. Les récits de "sélection" par une Maison ne manquent pas, alimentant le folklore local et la curiosité des nouveaux venus.

   Et s’il y a une chose a savoir, en tant qu’Habitants ou simple passant : Ne vous aventurez jamais dans les sous sols des Maisons.

   

Les Maisons



   
Illustration pour le quartier des Maisons
Un exemple de Maison.
   (Source : Kemi Neko)
Comme le suggère leur M en capitale, les Maisons sont des Objets, bien que leur complexité pousse les rares personnes qui se soucient du choix des mots à les qualifier plutôt d’écosystème. En effet, une Maison est certes un organisme à part entière (que nous décrirons) mais aussi un habitat dans lequel vivent d’autres êtres vivants : ses Habitants et ses Meubles. La relation entre la Maison, ses Meubles et ses Habitants est très importante pour tous les participants, puis qu'ils ont autant besoin d'Elle qu'elle a besoin d'eux. Cela justifie de se montrer un peu sélectif à l'entrée…

   En termes de structure, les Maisons peuvent, selon leurs préférences, leurs habitants et leur cycle de vie, s’élever sur un à cinq étages. Cette structure est évolutive : plus une Maison est vieille et a été habitée longtemps, plus elle a eu le temps de pousser (y compris en surface et en nombre de pièce). Ces étages ne sont cependant guère que la partie émergée d’un iceberg encore méconnu : toute Maison possède également un sous-sol dont on ignore la profondeur (Plus de détails dans partie “Sous-sols”). Enfin, il arrive que certaines d'entre elles développent une petite échoppe au rez-de-chaussée, auquel cas les habitants vivront à l'étage supérieur.

   Les Maisons ne sont pas juste des structures qui grandissent, mais des êtres vivants à part entière qui sont capables de percevoir leur environnement. On ne sait pas si elles voient ni ce qu'elles voient, mais il est certain que leurs murs ont des oreilles affutées et qu’elles ont aussi l’équivalent du toucher, incluant la perception de la douleur lorsqu’on essaie de les percer ou de changer leur parquet (ce qui est inutile puisque les Maisons muent d’elles-mêmes).

   Il paraît difficile de comprendre un être qui ne parle pas et ne crie pas, mais les Maisons sont en réalité très expressives lorsqu’il s’agit de manifester leurs émotions. Ainsi leur arrive-t-il de claquer des portes et des fenêtres, fulminer de la cheminée et altérer leur propre structure pour vous compliquer la vie ou vous l’arranger. Elles peuvent alors, par exemple, déformer leurs escaliers, créer ou enlever des portes, vous mettre une baie vitrée dans les toilettes ou pencher légèrement leur mur pour faire tomber votre belle armoire. Si leur humeur persiste, elle contamine les nombreux Objets qui vivent chez elle : les chaises se précipiteront à votre rencontre ou s'enfuiront dès que vous essayez de vous y asseoir, votre grille-pain vivant préparera vos tartines ou les saccagera systématiquement, votre lit vous bordera ou vous fera tomber brutalement le matin… Grâce à cette expressivité, on sait aussi que les Maisons comprennent le langage humain, ou tout du moins les intentions qui sont véhiculées à travers. Ceux qui ont médit sur leur Maison en ont souvent fait les frais.
   Les Maisons ont de fait une personnalité, de la plus calme à la plus colérique, en passant par celle qui aime faire des plaisanteries et par la lunatique. On sait aussi qu’elles ont des préférences nettes, particulièrement en termes de type d’habitant préféré et de décoration intérieure. Les Maisons ne laissent entrer chez elles que les meubles qui leur plaisent (ou plaisent à leurs habitants, si elles sont conciliantes) et éjectent brutalement tous ceux qui ne leur conviennent pas, certaines étant connues pour être difficiles ou changeantes.

   Comme tous les êtres vivants, les Maisons naissent et meurent. Parfois, un Dessinateur verra soudainement un bout de toit dépasser au fond de son jardin, au milieu de sa rue, ou dans une partie encore inoccupée du quartier. Lors des semaines qui suivront, la jeune Maison sortira peu à peu de terre, puis commencera à chercher son premier habitant, avec lequel elle se développera petit à petit en symbiose. Elle créera ses premiers meubles, ses premiers murs intérieurs, puis son premier escalier, jusqu’à atteindre une forme adulte (au bout de l’équivalent de quelques mois). À noter que les jeunes Maisons tendent à “hériter” (on est incertain car on ne sait pas comment cela se produit et si une Maison a des parents) des traits architecturaux des Maisons voisines et de certaines préférences.

   La mort d'une Maison peut survenir de trois façons. La première est la présence de dommages trop importants, qu’ils soient causés par un incendie, des habitants irrespectueux ou des vandales qui auraient tenté de piller leur sous-sol. La seconde est une maladie causée par une espèce de champignon invasive, le Parasol, qui les infecte progressivement et que leur habitant devra prendre garde d’éradiquer. La troisième cause, enfin, est la solitude. Une Maison qui vit sans voisine ou qui passe trop de temps sans habitant commence lentement à se détériorer. Si ce n'est pas la maladie qui l’atteint, elle cesse de se développer à l’intérieur comme à l’extérieur, se néglige et finit par périr.
   Quand une Maison meurt, elle s’effondre sur elle-même, sous-sol inclut. Certains de ses meubles peuvent être récupérés, mais il ne reste plus rien de sa structure.

   Pour terminer sur une note positive, mentionnons une dernière caractéristique des Maisons : leur nom. Devant chaque Maison se trouve une sorte de pancarte sur laquelle est écrit une combinaison plus ou moins improbable de mots, comme par exemple “Simple Demeure Carrée” pour les plus sobres, “Grandiose Somptueuse Salle de bain” pour les plus grandiloquents ou “Télévision Yoyo Pizza” pour ceux qui n’ont aucun sens. Il semblerait que les Maisons comprennent et réagissent positivement à cette suite de mots, d’où la croyance commune selon laquelle il s’agit de leur nom, que semble confirmée la tendance pour les jeunes Maisons à avoir des noms qui empruntent au moins partiellement à ceux de leurs voisines.


   

Vivre dans le quartier


   La vie dans le quartier des Maisons est tout sauf monotone. Si vous cherchez un quotidien paisible, sans surprises, ce n'est définitivement pas le bon endroit. Ici, l'existence ne suit pas un rythme prévisible ; elle danse au gré des caprices de votre demeure et, par extension, de ceux des Maisons voisines.

   Dès votre arrivée, la première étape de votre intégration sera une sorte de pèlerinage parmi les habitations sans occupant. Contrairement à d'autres quartiers où vous auriez le loisir de choisir votre foyer selon vos préférences, dans le quartier des Maisons, c'est le logis qui décide. Cette dynamique peut paraître déroutante, voire intimidante. Imaginez : si une Maison décide qu'elle ne vous apprécie pas, elle ne se privera pas pour vous l'exprimer, allant jusqu'à vous expulser de ses murs. Cette phase de sélection, bien que potentiellement ardue, est cruciale. Elle assure que chaque résident et sa maison soient en parfaite harmonie.

   Une fois qu'une maison vous a accepté sous son toit, la vie prend une tout autre tournure. Votre quotidien sera influencé par l'humeur de votre demeure. Les Maisons sont des entités vivantes, avec leurs caractères et leurs humeurs, qui réagissent non seulement à leurs occupants mais aussi aux maisons environnantes. Il n'est pas rare que les émotions d'une maison se répercutent sur celles de ses voisines, créant une sorte de réseau émotionnel interconnecté qui anime le quartier.

   S'adapter à cette vie requiert une ouverture d'esprit et une certaine flexibilité. Les résidents apprennent à lire les signes de leur maison, à comprendre ses besoins et ses désirs, et à coexister de manière harmonieuse avec elle et les autres maisons du quartier. Prenons un exemple concret : vous avez négligé le nettoyage pendant un moment ou vous êtes absenté trop longtemps, laissant votre maison seule. Ne soyez pas étonné si, à votre retour, elle vous réserve un accueil glacial, voire inexistant, en refusant obstinément de vous laisser passer le seuil de la porte. Dans ces moments-là, votre maison attend de vous des excuses, voire des promesses de changement, comme une rénovation ou un simple rafraîchissement de décoration, pour vous accueillir à nouveau à bras ouverts.

   Pas de panique, habiter dans le quartier des Maisons ne rime pas avec une suite ininterrompue de malentendus avec votre habitation. En réalité, une fois que vous aurez pris vos marques et appris à communiquer efficacement avec votre Maison, vous découvrirez une tout autre facette de la vie ici. Les débuts, peut-être un peu chaotiques, laisseront place à une relation de complicité et d'entente qui transformera votre expérience quotidienne. Votre Maison, bien plus qu'un simple assemblage de briques et de mortier, deviendra un véritable compagnon de vie. Lorsque les choses se passeront bien, elle s'assurera que cette harmonie perdure. Imaginez une existence où les petits tracas domestiques se résolvent presque d'eux-mêmes, où la température de votre foyer s'ajuste parfaitement à votre confort sans que vous ayez à y penser, et où une sensation de bien-être vous enveloppe dès le seuil franchi. C'est précisément ce à quoi vous pouvez vous attendre en vivant dans une Maison qui vous apprécie et veille sur vous.

   Vivre dans le quartier des Maisons, c'est s'immerger dans une communauté où tout le monde finit par connaître non seulement ses voisins mais aussi leurs Maisons. Ici, les conversations glissent facilement vers les anecdotes liées aux caprices des demeures : un voisin qui doit apaiser sa maison avec un nouveau canapé, un autre qui se retrouve à escalader sa façade parce que sa porte a décidé de ne plus s'ouvrir.

   Apprendre à protéger sa maison des curieux fait partie du quotidien, et ces petites histoires de cohabitation avec des maisons au fort caractère deviennent des points communs qui unissent les résidents. Voir quelqu'un passer par sa fenêtre pour rentrer chez lui n'est pas surprenant ici ; c'est juste une autre journée dans le quartier.

   

Les sous-sols


   
Illustration pour le quartier des Maisons
Plan hypothétique des sous-sols
   de deux Maisons, avec intersection
   supposée en profondeur...
   (Source : croquis à l'arrache)
Les sous-sols des Maisons constituent un secret bien gardé par les Maisons elles-mêmes. Elles interdissent même leurs propres habitants de s’y rendre et peuvent réagir très négativement, voire les exclure, si elles les y prennent. Pour autant, ce mystère a motivé bien des expéditions qui permettent d’en savoir un peu plus — au grand dam des habitants du quartier qui essaient de protéger leurs Maisons de ces intrusions.

   Les étages souterrains des Maisons empruntent l’esthétique générale des étages supérieurs, mais ils sont souvent désordonnés, labyrinthiques et impraticables. Comme la Maison essaie activement de chasser, voire d’exterminer, tous ceux qui y rentrent, ils sont aussi changeants et dangereux. On peut y trouver toutes sortes d’Objets et d’objets, quoi que principalement mobiliers.

   Mais alors, qu’est-ce que les Maisons protègent ? La théorie la plus courante est que les étages les plus profonds abriteraient ce qui leur fait office d’organes vitaux, que la Maison chercherait donc naturellement à se protéger. On y trouverait également l’appareillage qui les rend capables de créer les meubles dont elles ont besoin en mélangeant d’autres Objets ou en se servant directement dans la terre : la Maison se chargerait alors de les faire remonter quand ils sont prêts à rejoindre les étages émergés et de récupérer les meubles usagés quand il ne lui prend pas de les jeter par la fenêtre. D’autres Dessinateurs supposent que les Maisons pourraient avoir de grandes racines qui s’étendent aux Maisons voisines, ce qui leur permettrait de communiquer et de se reproduire.

   Des théories plus fantasques racontent même qu’il y aurait d’autres habitants dans le sous-sol, et avec eux toute une cité souterraine qui serait accessible depuis les portes que l’on trouve parfois en descendant profondément, mais personne n’a pu apporter la preuve de quoi que ce soit…


   




(Merci à Ara' pour la super signature ♥)
Folie d'Esquisse
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Folie d'Esquisse
Dim 7 Avr - 20:33

Le quartier des vagues (3ème)


Petite description



   Le quartier des vagues, aussi appelé Malibu par bon nombre de dessinateurs est un quartier aquatique touristique, dédié aux sports nautiques et au bronzage. Situé sur une partie de l'aspiration, il s'agit d'un lac annexe à la Citerne, bordé de plages de sable rose. Il est majoritairement composée de maisons sur pilotis ou semi immergées, et héberge une bonne part des habitants mal adaptés à une vie terrestre. Les rues sont en pente douce, avant de se transformer en pontons largement avancés sur l'eau, abritant tavernes, spa, aires de bronzages plantée de Solaranées, et donnant sur les eaux parmes du Lac éclat.

   Ce lac s'est construit durant les travaux de l'aspiration, mais le sable rend l'eau partiellement impropre à la consommation. Si elle peut être bue, elle a cependant des effets secondaires dépendant des personnes : elle peut faire parler en canard, ou altérer l'équilibre, poussant les gens à ne marcher que de biais. Il est donc conseillé aux nageurs de nager la bouche fermée pour éviter de boire la tasse.

   

Structure



   La majeure partie du quartier est occupée par le Lac. A l'origine, le quartier n'était qu'une cuvette de sable entourée de bâtiments de bois sur pilotis, certaines, très avancées sur le lac, avec un sous sol vitré sous les dits pilotis, auxquelles on accède par des rampes creusées dans le sable et des pontons. Lors du creusage de l'aspiration, la zone semblait toute indiquée pour être le point d'irrigation de la Ville, afin de joindre l'utile à l'agréable (et puis c'est tellement une bonne idée de boire de l'eau dans laquelle les gens ont trempé leurs pieds et leurs fesses) et de réhabiliter un quartier à l'évidence nautique. La découverte des effets secondaires de l'eau aux abords du sable rose a annulé ce projet et obligé à creuser plus loin l'aspiration jusqu'au Lac Citerne. Dans le lac, on trouve des Coraulés, affreux morceaux de bétons coloré servant de refuge à diverses espèces aquatiques, et des châteaux de sirènes, sortes de maisons de poupées semi enterrées, elles aussi refuges de nombreuses espèces.

   Autour du lac, le sol est constitué de sable rose descendant en pente douce, au grains fins.

   
Une carte moche.

   

Architecture



   Les maisons du quartier se divisent en trois catégories, de l'extérieur vers l'intérieur.
  • La Couronne est composée de maisons en paille et en bois, style cabanons de plage de plein pieds (et pleines de courant d'air), donnant sur la rue Triton, qui borde le lac. On y trouve bars et hôtels, magasins de sports nautiques, ainsi que le musée de la Moule et le château de Sable.
  • Les pieds dans l'eau est une zone de maisons sur pilotis de taille moyenne, toujours en bois et en paille (et toujours pleines de courant d'air), juste au dessus de l'eau, beaucoup avec un quai et des embarcations plus ou moins esquisséennes. Ce sont majoritairement des maisons, éventuellement de petits magasins ou stands de plongée.
  • Enfin, quelques maisons sont bâties entièrement au dessus de l'eau, reliées à la Terre par un ponton. Ces maisons possèdent un sous-sol en béton et en verre, permettant de voir les fonds marins (et assez humide, comme pièce). Dans certaines d'entre elles, cependant, les baies vitrées cassées ont causé l'inondation du sous sol, créant des maisons avec piscine intérieure, ou ferme de pommes de mer.


   

Population



   Le quartier des vagues est un quartier touristique bien plus qu'un quartier d'habitation, ainsi sa population varie en fonction des périodes. Il est un noyau dur composé d'un peu moins d'une centaine de personnes ne pouvant pas vivre ailleurs qu'au bord de l'eau ou possédant bar ou magasin dans le quartier, qui se connaissent et s'entraident au sein d'un comité de quartier (par contre ne demandez pas au vendeur de palmes si le restaurant de sushis est bon, c'est son ex et ils se sont quitté en mauvais termes), mais quand on ajoute les travailleurs et les touristes qui viennent chaque jour, on aboutit à un quartier très densément peuplé.

   

Attractions



   Le quartier des vagues est un quartier touristique bien plus que résidentiel, d'abord parce que le nombre de maisons est limité par rapport à la surface totale du quartier, et insuffisant pour accueillir la population qui y vient le jour, ensuite parce que tout le monde n'aime pas dormir dans des maisons à moitié ouvertes aux courants d'air, humides ou juste au bord de l'eau... Par contre, il est particulièrement attractif pour ses activités nautiques et de plages. Optimiste, cours de natations, aquagym, waterpolo, pédalo, concours de sculptures de sables, espaces de bronzage (cf faune et flore), plongée en apnée ou en poisson-bulle... Sont autant d'activités accessibles à tous, moyennant des bouteilles (la monnaie locale, cf organisation). A cela s'ajoutent la visite du musée de la Moule, ou l’ascension du Château de Sable, avec point de vue sur le lac d'un côté, et le quartier du palais de l'autre.
En plus de ça sont organisés régulièrement des concours divers et variés au lots somme toutes dérisoires (colliers de coquillage, poisson en bocal, bon pour de la nourriture gratuite) mais ajoutant à la vie du quartier. Les informations sur ses concours peuvent être trouvées au cabanon de la plage.

   

Ressources



   Bien que l'eau du lac soit douce, et puisse être bue sans donner la courante, elle a des effets secondaires variés. Une étude tout à fait rigoureuse a démontré qu'elle serait liée aux groupes sanguins. Ainsi, sur huit personnes interrogées suite à l'ingestion de l'eau du lac :
  • Les deux personnes de groupe A parlent en canard
  • Les trois personnes de groupe B ne peuvent plus marcher que sur le côté
  • Les deux personnes de groupe O voient tout en 50 nuances de bleu (et se disent tentées par le BDSM, mais ça on est pas sur que ce soit l'eau)
  • La personne de groupe AB parle en canard ET marche en crabe.


   Ainsi, l'eau du lac est considérée non consommable, et les habitants dépendent d'un approvisionnement en eau potable. Les poissons du lac, cependant sont comestibles sans effets secondaires, et aussi bien vendus sur les échoppes que dans les restaurants. Les algues du lac sont elles aussi comestibles (à condition, tout comme les poissons d'ailleurs, d'être lavés à l'eau potable), et ces denrées sont échangées contre d'autres afin de changer un peu l'ordinaire. Parce que oui, algues et poissons (même variés) tous les jours, il y a de quoi se lasser. Enfin, certains habitants du quartier se sont aménagés un potager, en allant chercher la terre ailleurs. Les plantes peuvent vraisemblablement être arrosée avec l'eau du lac sans effets secondaires. Si vous venez dans ce quartier, ne manquez pas les pâtes aux tripes de poulpes vendues au restaurant de fruit de mer. Un régal !

   

Organisation



   Si la gestion de l'ordre public est laissée aux magendarmes, il existe une organisation qui décide des lois du quartier, organise la répartition de l'eau et de la nourriture entre les habitants (habitants et non touristes), défini la monnaie locale et gère le nettoyage des rues et du lac. Le comité de quartier est une assemblée plus ou moins démocratique à laquelle peuvent participer les habitants de longue date du quartier (ce qui se décide par cooptation) et qui se réunit le plus régulièrement possible au Cabanon de la Plage pour évaluer les besoins de chacun en nourriture et boisson, désigner les volontaires qui vont abandonner leur commerce pour aller en ville échanger ce dont manque le quartier, signaler les indésirables, ces touristes qui enfreignent les lois du quartier (notamment celle interdisant de jeter des détritus dans l'eau ou par terre) et qui se voient alors refuser l'entrée dans toutes les boutiques et attractions du quartier.

   C'est aussi le comité de quartier qui a mis au point la monnaie locale du quartier : la bouteille d'eau. L'unité est la petite bouteille (1L), qui se décline en chope, gobelet, expresso et shooter.  Chaque touriste peut se procurer aux diverses entrées du quartier des bouteilles vides de 1 à 5L qu'il est invité à remplir d'eau potable (il y a toujours des petits malins pour ramasser de l'eau du lac, mais elle est légèrement teintée différemment de l'eau pure de l'aspiration et de ses canaux) et à dépenser ensuite dans les divers commerces du quartier. Le soir, le responsable de l'eau désigné à la réunion du comité précédent fait le tour des commerces pour récupérer les bouteilles "en trop" (tout ce qui dépasse 3L/personne) et redistribuer le surplus aux autres habitants du quartier : l'espace de bronzage collecte chaque jour bien plus d'eau que le gardien du Château de Sable (dont la visite est gratuite). A noter que les travailleurs non résidents obtiennent une demi part d'eau ou une part de poisson à la fin d'une journée de travail.

   Cependant, il est très difficile de devenir un habitant du quartier. Pour "prouver" que les nouveaux souhaitent réellement s'intégrer il leur est demandé bien plus qu'aux autres membres du comité : leur part d'eau est réduite à 2L/personne, ils sont plus souvent "volontaires" pour les tâches ingrates telles que le nettoyage de la rue, bref, devenir un habitant de ce quartier, ça se mérite !

   

Etat du quartier



   Le quartier des vagues, à première vue, est propre et bien entretenu. Les Solaranées plantées ça et là réchauffent agréablement l'atmosphère, la rue et les pontons sont nettoyés, le sable ratissé chaque matin, bref, tout est fait pour que les touristes s'y sentent bien. Les nuit esquisséennes cependant révèlent une autre réalité : le bois et la paille, c'est très joli... Mais qu'est-ce que ça laisse passer comme courant d'airs ! Et c'est pas étanche non plus donc lorsqu'il pleut, il faut sortir les bâches et les bassines ! Le cabanon de la plage est le seul bâtiment parfaitement isolé, dont le toit a été étanchéifié par des tuiles sous la paille (pour préserver les apparences sans sacrifier au confort), et deux ou trois autres sont en cours de travaux. Pareillement, les maisons avec sous sol sont particulièrement humides, obligeant à des travaux de déshumidification. Le plus gros restaurant du quartier, célèbre pour sa salle sous marine avec vue sur les fonds marins est ainsi planté de solaranées pour assécher (et réchauffer) la salle.

   

Faune et flore



   

Solaranées

Une fleur à huit pétales
Une Solaranée de grande taille (il en existe des plus petites)
   (Source : hometone)



   Les solaranées sont des plantes lumineuses qui poussent à l'état naturel le long des murs et des pontons. Des pétales blanc en corolles entourent un globe qui, lorsqu'il fait jour dans l'esquisse, condense la lumière ambiante et émet chaleur et rayons UV. Elles sont responsables de la température chaude du quartier, et sont cultivées en divers endroits (à l'état sauvage elles ne font qu'un pouce, cultivées elles atteignent la longueur d'une main) pour former des aires de bronzage très prisées des touristes. Attention cependant aux coups de chaleurs dans ces zones.

   

Sirènes barbies

Moitié poisson, moitié poupée en plastique, les sirènes barbies forment des groupes de taille variables, se regroupant principalement autour de leurs chateaux. Elles sont très territoriales, n'hésitant pas à piquer de leurs cheveux synthétiques tout ce qui s'approche trop près de leur chateau (attention car leur piqure est venimeuse et fait enfler la zone piquée comme après une trop grosse injection de collagène), et mènent une guerre sans merci contre les autres bandes de sirènes barbies. Leur queue de poisson est délicieuse en brochette, leur partie poupée est bien sur immangeable. Mais est biodégradable dans l'eau, ce qui règle le problème de leur pêche. Sinon, on peut retrouver leur partie supérieure sur des stands, sous forme de marionnettes à doigts, arbres à bijoux, presse livres...

   

Espadons

Ce sont des poissons épées utilisées par les sirènes barbies lors de leurs combats. Ils sont difficiles à pêcher car coupant aisément lignes et filets, mais s'émousse rapidement au contact de l'air et sont savoureux grillés au barbecue.

   

Poisson Espion

On les nomme ainsi à cause de leurs grands yeux qui semblent perpétuellement vous juger. ce sont des poissons bleutés qui sont attirés par la lumière, ainsi ils sont souvent en train "d'observer" les salles sous marines du quartier des vagues. Ils sont plutôt bons en ragout.

   

Carpe de minuit

On ne peut les pêcher que lorsque la nuit tombe sur l'Esquisse. Ce sont des poissons violacés, délicieux en maki et sushis.

   

Lieux notables



   

Cabanon de la plage

C'est un cabanon de plage, exactement comme tous ses voisins. Mais parce qu'il est un peu plus grand, c'est LE cabanon de la plage. C'est à la fois la maison du président du comité de quartier, le lieu d'évacuation en cas de tempête ou de crue, le lieu de rassemblement du comité et l'office de tourisme. En journée, c'est là qu'on trouve le plan du quartier, peint sur un mur, avec les boutiques, et diverses affiches pour annoncer les concours, les promotions, les réclames de chacun. C'est comme ça que vous saurez que le restaurant organise une promotion, qu'il y a un concours de château de sables ou une course nautique. C'est aussi l'endroit où sont ramenés les enfants, animaux et Objets perdus. Le président du comité, vieil homme au sourire débonnaire, est volontiers disponible pour répondre aux questions des touristes.

   

Château de sable

Surplombant le lac et donnant sur le Palais, le Château de Sable est une mystérieuse structure en sable mouillé, haute de 5 étages. Il est possible d'y entrer, bien que les pièces se réduisent à des espaces vides et des escaliers donnant sur les créneaux... Ou les tours. Ou des fois s'arrêtant dans le mur. Sa structure change chaque jour, passant du simple tas de sable parcouru de grottes et de tunnels au fort avec 4 tours en pâté de sable géant et des murailles à peu près lisses au château de la renaissance en sable rose, avec ses toits en tuiles dessinées, avant de s'écrouler après deux ou trois nuits pour redevenir un tas de sable.

Le musée de la moule

Qui n'expose aucune moule, mais plusieurs types de coquillages et de poissons trouvables dans le lac. Sous plusieurs pancartes développant habitat, habitudes et attitudes des spécimens, on peut lire le nom de son expert. Sydonia est nommée sur plusieurs d'entre elles (notamment le poisson espion et la carpe de minuit).

   

Diplomatie



   

Syndicat

Le président du comité (toujours le même depuis sa création, d'ailleurs) est représentant des commerces du quartier auprès du syndicat, cependant l'activité du quartier est légèrement différente des règles classiques du commerce (les biens proposés sont très spécifiques au quartier), ce qui amène à une légère divergence. Le quartier a cependant de bonnes relations avec le syndicat.

   

Les vert-veines

Un partenariat s'est développé entre les deux quartiers, basé sur un échange de biens: De l'eau potable (en bouteille) contre des légumes ou du travail. Avec son économie basée sur l'eau potable, le quartier des vagues se retrouve du coup excédentaire en cette denrée. Les restaurants ne pouvant cuisiner qu'avec des produits du lac, et le marché étant trop incertain selon les jours, le comité de quartier s'est tourné vers les vert-veines, disposant d'une flore abondante, mais ayant des difficultés à s'approvisionner en eau. A cela s'ajoutent les membres des vert-veines qui viennent travailler dans le quartier des vagues (en échange d'eau et de poissons), et les relations entre les deux quartiers sont amicales. Il y a même des périodes de réductions pour les membres des vertveines.

   

Les Nuées

Les rapports avec ce quartier sont un peu plus tendu en raison des nuages qui débordent des Nuées et couvrent parfois l'inspiration jusqu'à la jetée (la partie des vagues entre le lac et l'inspiration). Le sable rose qui altère l'eau altère de manière moindre la brume, ce qui agace les habitants des vagues, obligés de fermer certaines parties de leur quartier en fonction de la météo des Nuées. Certes, les habitants du quartier n'en sont pas responsables, mais les habitants des vagues sont parfois un peu moins cordiaux avec ceux des Nuées.

   



   

   

Quartier de l'Avenir (19ème)



   

Vue d’ensemble


   Le Quartier de l’Avenir, parfois appelé Quartier des Technologies ou même Quartier des Câbles, est l’un des lieux les plus modernes de l’Esquisse… ou du moins, il espère l’être un jour. Visible de loin en raison de ses grandes tours de bureaux extravagantes et de ses quelques éclairages qui scintillent dans la nuit dénuée d’étoiles, c’est un endroit que l’on ne manque pas de visiter au moins une fois lors de son séjour en Ville et dans lequel on revient pour ses activités.

   
Illustration pour le quartier de l'Avenir
Esprit général du quartier
   en termes de couleurs/formes
   (Source : Frank R. Paul, "City of the Future" (1942))
   
Ici comme dans beaucoup d’autres quartiers, l’architecture naturelle a en grande partie déterminé l’identité et les usages du lieu. L’Avenir en particulier est un plongeon direct dans le futur… tel qu’il aurait été imaginé par un architecte des années 70 amateur de science-fiction. Ne pensez pas y trouver un seul bâtiment rectangulaire ou gris : toutes les structures présentes s’élèvent en pyramide, boule, combinaison des deux ou toute autre déformation improbable (voire impossible) et sont luisantes de couleurs chaudes et vives. On traverse difficilement la route sans tomber sur une forme excentrique à la fonction floue, les rails d’un tramway futuriste qui ne circulera jamais, des fenêtres en forme de grand hublot entourées de néons, des routes qui s’enroulent autour des bâtiments pour rejoindre l’héliport qui se trouve à leur sommet… Le tout génère souvent une certaine fascination, face à un bout de cité vertigineuse qui semble appartenir à une civilisation qui n’a jamais existé ni sur Terre, ni dans l’Esquisse — à moins que ?

   Une autre particularité du quartier est sa verticalité écrasante. Là où la Ville est généralement haute de quelques étages, exception faite du Fort, la moyenne se situe ici plutôt autour des dix à quinze étages — jusqu’à trente pour la Tour Bienvenue. Bien qu’il y ait des ascenseurs à peu près partout et que certains paraissent équipés de la plus moderne des technologies, aucun ne fonctionne. Il en va parfois de même pour les escaliers, ce qui veut dire que certaines parties du quartier sont à ce jour encore inaccessibles. Certains étages peuvent toutefois être atteints en passant par des passerelles, en gravissant certaines routes ou en s’essayant à l’escalade.

   À l'intérieur, les bâtiments sont pour l'essentiel de grands open spaces vides et inhabités, si ce n'est qu'on y trouve parfois quelques étranges machines, voire des endroits qui sembles sortis d'un film de cyance-fiction : salle de commandement jonchée d'écrans, laboratoires énigmatiques, salles de serveurs parcourues de ventilateurs et de dispositifs de sécurité… tous aussi loufoques que non fonctionnels, quoi que certains pensent qu'on a juste échoué à comprendre le vrai fonctionnement, ou que ces grands mécanismes ne demandent qu'à être alimentés en électricité pour se réveiller.

   En cassant les murs, on se rend d'ailleurs compte qu'ils sont parcourus de câbles en tout genre, parfois même de composants qui n’ont rien à y faire comme des processeurs, des cartes graphiques et des capteurs, éventuellement connectés à des boutons et des petits écrans qui poussent sur les façades comme des champignons. Cela fait du quartier une source très riche de matériaux électroniques (d'où son activité technologique importante), et entretient l'intérêt que certains lui vouent.

   Il faut également noter que, le risque de se perdre ou de se retrouver coincé au milieu d'un débat de nerds mis à part, l'Avenir est, dans l'ensemble, sans risque. On y rencontre certes quelques Objets assez emblématiques, comme la souris à roulette qui agite son câble USB lorsqu’elle est contente ou le Python qui s’exprime en mots sibyllins qui doivent toujours être interprétés, mais tous sont plutôt amicaux. On entend cela dit parler, au détour de conversations au fond du Code Bar, d'une étrange maladie qui fait pousser des boutons et des ports le long des bras des habitants de longue date, mais le sujet est encore mal étudié et les rares cas recensés ne semblent pas en souffrir, bien au contraire…


   

Vivre dans le quartier


   Sans eau ni intérieur naturellement meublé, l'Avenir est loin d'être le quartier le plus facile à habiter. S'il est possible d'aller puiser son eau ailleurs, de s'installer dans un rez-de-chaussée et de demander de l'aide pour déplacer un lit à travers la Ville, cela représente beaucoup d'efforts pour peu d'avantages.

   Le quartier est, en définitive, peu peuplé : on y compte à peu près 300 habitants. Des effectifs qui paraissent d'autant plus faibles que le quartier a une capacité ridiculement élevée, puisqu'on le pense assez grand pour loger l'intégralité des Dessinateurs de l'Esquisse connue, et pas dans des chambres de bonnes comme au centre. Les rares habitants de l’Avenir sont généralement ceux qui sont tombés amoureux de l’ambiance, ceux qui veulent vivre là où ils travaillent, ceux qui voulaient avoir un espace intérieur quasi-infini et peu contesté, ceux qui vivent en bordure d’un autre quartier ou ceux qui veulent être près des Champs. Certains n’y vivent pas à temps plein mais se sont aménagés une sorte de petite résidence secondaire, sinon de cabane, au sommet d’une tour où personne ne viendra les déloger de sitôt.


   

Vie du quartier et technologies


   Même s’il est peu habité, le quartier est très vivant si l’on sait où aller. On y trouve plusieurs lieux notables (voir partie suivante) et toutes sortes de petites organisations qui le font vivre au gré de leurs idées.

   À l’instar des Loges, l'Avenir est plutôt un quartier qui concentre des artisans, mais de manière très spécialisée autour des technologies de l’information et de la communication. Vous trouverez beaucoup de passionnés de téléphones, d’ordinateurs ou encore de routeurs internet, rassemblés en groupes et en ateliers, qui organisent des foires, des marchés, des expositions et des concours.

   Cela dit, s’intéresser à la technologie dans l’Esquisse pose deux soucis importants. Le premier est l’absence d’électricité, ou du moins de réseau électrique stable. Le second est que, malgré la présence dans l’Esquisse de quelques ingénieurs, geeks du dimanche et manuels de bricolage, personne ne dispose des connaissances et des outils suffisants pour reproduire dans l’Esquisse le produit d’une société qui fourmille d’industries et compte plusieurs milliards d’habitants. Cela a amené une question simple mais qui suscite un certain débat : Faut-il seulement essayer ? Est-ce seulement possible, ou même souhaitable, de reproduire les technologies terriennes dans l’Esquisse ? Et de façon générale, faut-il recréer dans l’Esquisse tout ce qui existait sur Terre, ou faut-il aspirer à différent, voire à mieux ?

   Chaque micro-organisation a plus ou moins son avis sur le sujet. Par exemple, l’initiative 2013, qui compte un peu moins d’une trentaine de membres plus ou moins assidus, a pour ambition affichée d’amener l’Esquisse dans le 21ème siècle et au-delà, en recréant un réseau électrique, des ordinateurs et des réseaux de télécommunications (internet, 3G…). Ses membres récoltent des composants électroniques à travers l’Esquisse (incluant les nombreuses ressources naturelles de l'Avenir), les trient et essaient de les utiliser, en association avec Éolie (un petit groupe qui essaie d’exploiter le champ d’éoliennes pour créer une source d’électricité renouvelable) et le groupe Volta, qui récupère, revend et essaie de créer des piles. D’un autre côté, on trouve des groupes qui veulent reproduire des technologies du passé sans électricité comme le télégraphe ou le photophone, ou en utilisant des formes plus simples que l'électricité telle qu'on l'imagine en 2012 (électrostatique, magnétisme…). Entre les deux, on trouve des groupes plus insolites comme Nostalgie, qui essaie de recréer des technologies fonctionnant à l’électricité mais en reproduisant l’évolution des techniques plutôt que de sauter directement aux années 2010, moins par souci d'efficacité que pour le plaisir de faire revivre des technologies que l’Histoire a oublié, à l’instar du Minitel ou des premiers téléphones. Enfin, on trouve évidemment des groupes qui n’ont aucun intérêt pour ce que la Terre a fait et qui cherchent à trouver dans l’Esquisse de nouveaux matériaux, voire des moyens de communication naturel et sans équivalent terrien. Ceux-ci sont les plus prompts à collaborer avec les cyantifiques.

   Quoi qu’il en soit, il ne faut pas voir ces groupes comme de grandes factions en guerre qui se sabotent mutuellement, mais plutôt comme un petit monde dont les participants se connaissent bien, s’entraident quand leurs intérêts convergent, se moquent quand une démonstration échoue et débattent jusqu’au bout de la nuit sur des sujets en tout genre. Nombre de personnes participent en fait à plusieurs initiatives, ou collaborent sur des projets qui en unissent plusieurs. Cette primauté de la passion sur les conflits est manifeste lors des différents évènements que le quartier organise.

   Si une chose peut toutefois créer des frictions, des jalousies ou des déséquilibres, c’est l’intervention d’autres groupes, plus grands et avec plus de ressources, dans leurs affaires. Ainsi, certains se souviendront avec amertume de l’histoire de la création de Radio Esquisse, au cours de laquelle les Hussards se sont plus ou moins appropriés le sommet de la Tour Bienvenue et arrosé d’aides les groupes qui les soutenaient au détriment des autres. Tout n’est cependant pas noir, puisque c’est aussi souvent la participation de groupes extérieurs qui permet d’avoir les ressources (dont la main d’œuvre) pour faire de beaux projets, et que la peur des déséquilibre crée des unions de circonstance. Comme on le dit souvent : pour tout mauvais souvenir de Radio Esquisse, il y a les bons moments de Station Magenta.

   Pour vous donner une idée des technologies produites ou expérimentées par le quartier, et que l’on peut typiquement apercevoir dans les foires, on peut déjà citer les technologies radio (quasi-terrienne pour Radio Esquisse, esquisséenne pour Station Magenta). On peut aussi mentionner les premiers prototypes de lignes téléphoniques, au sein d’un même bâtiment, ou même entre deux bâtiments du quartier, et leurs concurrents comme les prototypes de télégraphes et les réseaux de chaplumes voyageurs. On peut également trouver quelques ordinateurs plus ou moins fonctionnels, voire connectés entre eux en LAN, même si leur alimentation par batterie (ou par horde de dix personnes pédalant dans la pièce d’à côté) rend compliqué de les allumer pour plus qu’une courte démonstration. On peut aussi citer les lecteurs et enregistreur de musique, image et vidéo, du lecteur cassette au dictaphone en passant par le polaroid. Enfin, on trouve aussi des lampadaires et autres sources de lumière nocturne un peu partout, voire des enseignes néons que l’on a réussi à faire fonctionner par quelque procédé. Cela rend le quartier visitable de nuit, tant que l’on ne sort pas des quelques rues illuminées.

   Ces technologies sont loin d'être assez matures pour pouvoir être largement diffusé en Ville. Sans parler du fait que beaucoup d’inventions ont encore une composante très manuelle, certains succès ont du mal à être reproduits, ou bien les matériaux et objets utilisés sont introuvables en plus de deux exemplaires (faire marcher un ordinateur trouvé dans la forêt, c'est bien, mais ça ne veut pas dire qu'on sait en faire d'autres). Et puis, bien sûr, relier deux points d'un bâtiment par une ligne est une chose, rallier un bout de la Ville à l'autre avec la possibilité de choisir son correspondant en est une toute autre.

   Enfin, notez que malgré le temps accordé à parler des organisations et activités autour des télécommunications et des technologies, le quartier ne se résume pas à ça (vous pouvez trouver des petites boutiques ou habitations d’artistes, d’artisans de domaines connexes ou de gens qui sont là parce qu’ils trouvaient le quartier chouette), et il existe évidemment des technologies développées en-dehors du quartier.


   

Lieux notables


   

La Casse

Situé au bord de la route de la soie, la Casse est une sorte de recyclerie où vous pouvez apporter vos ordinateurs, téléphones, machines à laver et autres appareils électroniques qui ne vous servent à rien mais encombrent vos maisons. La compensation donnée — dépendante de l’état et rareté de l’objet — est souvent risible relativement à la valeur que ces objets auraient sur Terre, mais dans l'Esquisse, un panier-repas a plus de valeur qu’un PC, ce qui rend cette activité plus lucrative qu'il n'y paraît.

   Les objets accumulés sont triés par les responsables de la Casse, qui en extraient les composants utiles pour les revendre ou les donner à d’autres groupes. Les matériaux qui semblent trop altérés par l’Esquisse ou cassés pour être réutilisables, trop complexes pour qu'on devine quoi en faire ou trop communs pour qu'on en ait vraiment besoin sont envoyés dans la “salle de destruction” d'à côté. Dans cette autre partie de la Casse, vous pouvez - moyennant paiement - emprunter une batte de baseball et réveiller le djihadiste butlérien qui est en vous, ou simplement décharger le stress qui vous accable sur de pauvres appareils.

   

La Tour Bienvenue

Plus haute tour du quartier et de la Ville, la tour Bienvenue est sur la partie monts/nord du quartier et fait presque face au Champ d’éoliennes. Sa trentaine d’étages et sa peinture jaune vive en font le phare qui vous accueille en Ville lorsque vous venez de ce côté-ci, d'où son nom.

   Impressionnante à admirer de l’extérieur, la Tour Bienvenue n’en est pas moins vide et répétitive à l’intérieur, du moins pour ses étages 4 à 28. Ses premiers étages sont occupés par quelques petits groupes, en particulier l’initiative 2013. En haut, on trouve quelques personnes qui se sont aménagés une cabane au milieu des open spaces, mais aussi les ateliers de Radio Esquisse, surveillés par deux-trois hussards qui en profitent pour faire payer la visite du toit — totalement gratuite si l’on vient quand ils ne sont pas là. Sur ledit toit, on trouve une grande tour de radiodiffusion bigarrée, qui permet de diffuser — de temps en temps — une information de qualité pas toujours garantie. Elle est alimentée par des éoliennes qui semblent avoir poussé dessus, mais aussi par une quantité ridicule de batteries et de larbins qui pédalent.


   

Le musée des technologies

En partenariat avec l’Amicale du Sanctuaire Terrestre, le musée des technologies est un espace ouvert à tous, où l’ont peut venir admirer des ordinateurs, téléphones, lecteurs cassette et toutes sortes d’appareils électroménagers et électroniques, domestiques (télévision, réfrigérateur, caméra…) ou industriels. Créé pour archiver un maximum de connaissances de la Terre, il est visité tant par ceux qui ne connaissent rien à la Terre (et trouveront de petites explications sur comment ils fonctionnent) que ceux qui sont pris de nostalgie. Évidemment, pour les autres, exposer des objets dont on se souvient très bien et que l’on n’a pas de mal à trouver partout dans l’Esquisse n’a pas beaucoup d’intérêt (voire peut sembler risible), mais on peut aussi tomber sur quelques trouvailles rares comme un authentique terminal Minitel et trouver des explications sur comment fonctionne internet sur Terre.


   

La Discotech

Amoureux de groove et de dancefloor, venez vous déhancher chaque nuit esquisséenne sur la plus grande piste de danse de la Ville au rythme d'authentiques tubes terriens presque fidèlement retransmis par nos lecteurs CD et DJ amateurs !


   

Le Code Bar

Le bar geek par excellence, près de la route de la soie. (Présenté  ici)


   

Images


   
Illustration pour le quartier de l'Avenir
La Tour Bienvenue. Rajoutez une gigantesque antenne au sommet.
   (Source : Frank R. Paul, "Golden City on Titan" (1941))

   


   
Illustration pour le quartier de l'Avenir
   
Un autre exemple de bâtiment
   (Source : Arthur Radebaugh, "Motopia" (1960))

   


   
Illustration pour le quartier de l'Avenir
   
Pour les inspirations IRL, ne cherchez pas plus loin que Créteil et ses "Choux".
   (Source : Photo d'un certain Alexandre L pour cet article)

   


   




(Merci à Ara' pour la super signature ♥)
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Dim 7 Avr - 20:33

   

Le désert des fantômes, Jumelaras (9ème)



   À l’extrémité est de la ville, loin de tout, derrière la citerne, se trouve un lieu à éviter : le quartier de Jumeleras. Pourquoi un nom aussi étrange qui de prime abord et même ensuite n’indique rien sur lui ? Il est en effet le fruit d’un esprit fou, sans que l’on puisse déterminer si le possesseur du dit esprit loufoque l’était avant ou si l’esquisse possède une part de responsabilité, et de sa construction intellectuelle bien plus que factuelle, puisque tout ce que vous allez lire ensuite n’a pas le moindre sens.

   Tout part (pour lui et lui seul encore une fois j’insiste, mais il semble jouir malgré tout d’une certaine influence puisqu’il a réussi à l’imposer aux personnes s’intéressant à cet endroit maudit),de son minuscule radical, de sa fine racine « le », qui signifie en keoliséen, l’une des langues les plus anciennes de l’esquisse — supposément du moins — « vide ». Le préfixe « Jume » lui, plus récent, enfin c’est vite dit, vient du stilaratonique b, et renvoie à la terre. Enfin le suffixe, « ras », pour clore ce fameux puzzle historico-cabossé du bocal - linguistique, provient d’une troisième source, l’hébrencre, et pourrait se traduire dans la langue vernaculaire la plus commune de l’esquisse en quelque chose comme « ombre » (je suis désolé de vous exposer de telles billevesées surtout que vous n’avez probablement rien demandé puisque vous êtes un lecteur et que je ne vous entends pas). Jumeleras, c’est donc la terre vide d’ombres ou vide de l’ombre, la notion de singulier ou de pluriel du complément du nom étant hasardeuse à positionner, tout comme l’existence en fait de la notion de génitif. On doit cette dénomination (à un ding donc donc) qui oscille entre démence et sénilité au docteur ès physique ès lettres géographie et re ès lettres derrière (il se présente vraiment ainsi) Samuel Jean Mohamed de Ben Cohen.

   Mais revenons à notre description : au départ, si l’on observe depuis une distance raisonnable, on n’aperçoit qu’une longue étendue de pierres et de poussière. Un désert aux ruines silencieuses et tristes, d’accord, mais quoi d’exceptionnel à part un ennui sans fond ? Eh bien, c’est difficile à dire, tant les témoignages sont rares.

   Jumeleras ne s’étend pourtant pas sur un grand espace et est parfaitement accessible depuis le reste de la ville. Les problèmes, puisqu’il faut en citer deux, viendraient plutôt des conditions climatiques ainsi que des habitants.

   Aucune solution n’a en effet pu être trouvée pour contrer l’imprévisibilité du ciel de Jumeleras. En quelques secondes de terribles vents peuvent balayer avec furie la moindre trace d’existence, fussent-elles organiques ou matérielles. Et si ce premier phénomène ne vous impressionne guère, il faut y ajouter les pluies de foudre, de sautarides (de petits insectes fers à lisser si brulants qu’un simple contact frit et dore la peau comme celle d’un croustillant bacon de huit heures, dégusté dans la ville d’un fieffé peuple au gentillet mathématique) et d’autres joyeuses de tous genres et tous sexes.

   Et si le ciel ne vous tombe pas sur la tête, il reste ceux qui vivent en dessous. Les voyageurs rescapés évoquent parfois des spectres, d’autrefois d’illogiques ombres blanches ou dans le même ton des lueurs mortes. Tous s’accordent en revanche sur plusieurs points : le peu d’habitants, leur agressivité, l’impossibilité de les décrire précisément et la présence au centre de leur village, enfin de ce qu’il en reste, de ce qu’il semble être un tour de moyenne taille, bien qu’il soit délicat d’en être certain puisqu’elle serait recouverte d’un immense drap blanc.


   

La carrière


   Un unique document permet d’en savoir un peu plus sur les particularités de Jumeleras. Ce carnet ensanglanté, retrouvé miraculeusement dans une ruine proche de l’entrée du quartier, hélas sans son auteur, fournit par ses croquis et notes, les seules indications en-dehors de l’oral.

   Jumeleras serait avant tout composé d’une vaste plaine à la terre particulièrement sèche et craquelée et qui balayée constamment par un vent tenace, se verrait presque toujours submergée par d’épais nuages de poussière. L’imprudent explorateur après avoir poussé sa téméraire aventure serait arrivé dans une carrière d’une étonnante clarté en comparaison du reste. Il évoque une pierre blanche à la monochromie douloureuse, au travers de laquelle seraient creusées de multiples anfractuosités où logeraient les habitants. Tous demeureraient dans ce même trou étroit. Leur nombre est selon l’auteur difficile à estimer. Ces êtres sont discrets et portent de longues tenues blanches qui se fondent dans les alentours. Elles semblent d’ailleurs capables de recueillir également la poussière pour leur permettre de demeurer invisibles lorsqu’ils quittent leur « village ».


   

Des grottes et une tour


   Au-delà des mots, le malheureux témoin a aussi joué du crayon pour essayer de saisir autant que possible ce qu’il aurait vu là-bas. La carrière apparait donc comme un cercle étonnement régulier dans lequel les flancs de roches sont ouverts par des cavités habitables, elles-mêmes réparties selon une fascinante symétrie. De la même façon, des arabesques particulièrement précises recouvrent le sol entre elles comme pour les relier. Au centre figure un bâtiment esseulé et qui s’élance plus haut que le sommet de la carrière. Il apparait de nouveau sur un autre croquis. On pense immédiatement à une tour, mais une immense pièce de tissu torsadée la recouvre totalement. L’auteur ne propose aucune explication à cette étrange particularité.


   

Les spectres chanteurs


   Les habitants sont souvent présentés au travers d’un champ lexical pour le moins mortel : « fantôme », « démon », « ombre », « mort blanche »… L’auteur a lui employé l’expression « spectre chanteur ». En effet, comme cela a été rapporté par plusieurs observateurs, on peut parfois entendre d’entraînants, mais inquiétants morceaux, allant de l’hymne guerrier à la mélopée, en provenance de Jumeleras. En plus de cette pratique, d’après les travaux posthumes de notre infortuné chercheur, les habitants pratiqueraient aussi d’autres formes artistiques comme la gravure, plusieurs croquis présentent des figures complexes apparemment retrouvées sur les parois de la carrière, ou encore la littérature, même s’il est délicat, de l’aveu de l’auteur lui-même, de savoir si les textes qu’il reproduit dans son carnet sont littéraires ou simplement usuels.

   Le point le plus fascinant arrive plus tard dans la lecture de l’ouvrage. Dans l’un des derniers passages, l’auteur décrit le corps d’un des habitants après avoir trouvé un cadavre au cours d’une de ses rondes. Leur corps serait donc, de forme humanoïde, particulièrement fin et grand. Il estime la taille autour des deux mètres vingt pour un poids d’à peine soixante kilogrammes. De plus, ce qu’il pensait être un habit, cette longue tunique à capuche d’un blanc immaculé, semble faire partie intégrante de l’anatomie de ces êtres. Du moins, il n’est pas parvenu à le dévêtir ni à le dépecer, ce qui en dit beaucoup sur la résistance et l’élasticité de cette matière.

   Au niveau des effets personnels, il cite : une flute, une lame fine et courbée et percée en six endroits, un cube noir creusé d’une croix blanche (une amulette ?), une sarbacane avec plusieurs fléchettes, un livre épais protégé dans une épaisse pochette de tissu, et un dernier petit objet oblong que l’auteur soupçonnait d’être un sifflet, mais qu’il n’ose pas utiliser.

   Ces mystérieux spectres chanteurs paraissent en tout cas, être bel et bien les seuls habitants de Jumeleras.

   Mais n’est-il vraiment pas possible d’entrevoir un jour une communication avec ces hères terriblement peu causants ? Impossible est un mot lourd de conséquences alors ne l’utilisons pas, pour autant, ils ne semblent nullement désirer le moindre échange. Entièrement autarciques, les rares observateurs au-delà de notre auteur n’ont jamais pu noter de véritables traces de discussions même entre eux, puisqu’ils sont passés maîtres dans l’art de l’autosuffisance (dans tous les sens du terme) grâce à leur puits et à la culture du vipeterre (un étrange tubercule animal dont eux seuls connaissent le secret).


   

Le prophète et sa communauté


   Dans les dernières pages, l’auteur a tenté d’expliquer l’organisation de ce groupe à l’écart et farouchement hostile au reste de la ville. Pas plus de quelques centaines d’individus et très certainement en deçà de cinq cents. Étant donné le faible nombre de demeures, et l’étroitesse tout simplement de la carrière, la communauté vivrait d’une manière particulièrement soudée. Une forme de synergie même, qui amène l’auteur à la comparer à la vie d’un seul organisme. Pour autant, il y a selon lui un chef ou plutôt un grand prêtre. Devant la tour drapée, un individu à la tenue (ou corps) légèrement différent des autres, un fin liseré doré semblerait doté d’un pouvoir absolu sur les autres, puisqu’il rythme l’intégralité des activités, de celles pour la survie à celles artistiques (potentiellement religieuses).

   Il serait d’ailleurs le seul à avoir le droit d’actionner l’immense puits qu’utilise le peuple pour s’abreuver et à pouvoir fournir les armes pour la chasse. Droits sur le corps et droits sur l’âme, sa main mise est totale.

   

Quelle place dans l'Esquisse ?


   A l’écart des autres quartiers, repliés dans leurs terriers de calcaire, les spectres chanteurs ne sont nullement enclins à développer le moindre lien avec le reste de l’univers. Les objets sont bannis de ce monde blanc, ainsi que tous dessinateurs. La question de leur origine se pose évidemment. Ont-ils toujours vécu dans l’esquisse ? Viennent-ils d’ailleurs ? Sont-ils devenus ainsi en arrivant ou l’étaient-ils avant ? Sont-ils eux-mêmes des dessinateurs ? Et quelles que soient les réponses aux interrogations précédentes, ont-ils un but autre que leur tranquillité misanthrope ?


   

Conclusion


   Comme mentionné au début de cet exposé, la seule trace que nous possédons sur Jumeleras est le carnet d’un mort. Les informations présentées sont donc à prendre avec du recul. Pour autant, la dangerosité du lieu ne souffre quant à elle d’aucun débat. Qu’elle soit ou non inféodée à leur terrible prophète, semblable à des spectres ou à tout autre chose, l’intérêt de la ville peut être formulé tout à fait simplement : ne pas s’approcher de ce lieu perdu de la civilisation et se contenter de l’observer tranquillement de loin, au bord de la citerne, avec des aiglesjumelles ou des lynxlunettes pour les plus fortunés (et avec leurs yeux myopes pour les pauvres).

   

Images



   
Illustration pour le quartier de Jumelaras
   
La plaine désertique qui entoure la carrière (Source: Image istock)

   


   
Illustration pour le quartier de Jumelaras
   
La carrière (Source: Sidney Léa Le Bour pour le journal Geo)

   

   
Illustration pour le quartier de Jumelaras
   
La carrière (Source: Photo isssue du journal Futura Science. C'est la mine de Mir en Russie (photographe non crédité))

   


   
Illustration pour le quartier de Jumelaras
   
Les habitations (Source: Letizia pour l'article de son blog "Guadix, le village troglodyte".)

   


   
Illustration pour le quartier de Jumelaras
   
Les spectres (Source: Cynthia Dariane pour le journal Beyrouth aujourd'hui)

   


   
Illustration pour le quartier de Jumelaras
   
Les spectres (Source: Elden Ring, Hidetaka Miyazaki)

   


   
Illustration pour le quartier de Jumelaras
   
Les spectres (Source : Star wars, l'attaque des clones. George Lucas.)

   


   


   

Le Quartier maudit (13ème)



   

Vue générale


   Si on explore le canal en barque, on découvre bientôt une partie lugubre des berges, avec d’un côté les tombes et les maisons sombres du quartier voisin ; de l’autre côté les maisons aux toits qui s’affaissent, envahies de coraux géants d’une pâleur de mort. Il reste encore des gens vivant de ce côté-là de la berge, souvent des mystiques en marge de la société. Mais même eux ne s'enfoncent pas plus loin dans le quartier. Si on tentait d’explorer le reste, on aurait l’air d’un inconscient. Après tout, pourquoi se rendre dans la partie maudite du quartier ?

   Les origines derrière cette prétendue malédiction sont floues et tendent à se contredire, mais voici celle qui est généralement admise et racontée. On raconte qu’autrefois, il s’agissait simplement d’un quartier ordinaire de la Ville, certes peu peuplé, mais où les habitants vivaient une vie paisible. Un jour, ce quartier se serait enfoncé dans le sol. On ne saurait dire d’où vient ce phénomène ni si les habitants y auraient survécu ou non. Mais même dans ce cas, ils sembleraient n’avoir pas survécu à l’inondation du quartier qui aurait suivi. On n’a pas de certitude sur les causes de cette inondation, ni même de si elle a vraiment eu lieu. Certains disent qu’on pourrait difficilement le savoir puisque cela s’était produit dans des temps immémoriaux. D’autres croient plutôt que l’inondation était plus récente et avait été causée par les nappes souterraines. Quoi qu’il en soit, après l’inondation, le quartier sortirait enfin du sol, mais avec personne dedans. Cela expliquerait pourquoi on voit dans les alentours des coraux grimpants ou non, dont la plupart sont morts. On murmure que les esprits des morts rôdent aux alentours. On ne pourrait communiquer avec eux qu’avec des moyens spécifiques. Si on essaie de leur parler autrement, on les dérangerait et ils nous le feraient savoir. On avertit que les personnes ayant pénétré dans la partie maudite de la berge en ressortent souvent amnésiques ou fous, s’ils ne sont pas morts ou mystérieusement disparus. Cependant, ce n’est pas systématique. Il a été rapporté plusieurs témoignages d’habitants de la berge qui en seraient ressortis indemnes.

   Si on essaie quand même d’explorer la partie maintenant inhabitée du quartier, on y verra d’abord une forêt de coraux géants morts, ayant souvent presque la forme d’un arbre sans feuilles. Il est très facile de s’y perdre. Non seulement ces coraux sont nombreux, mais de plus ils semblent se déplacer quand on ne les regarde pas. Mais notre mémoire peut nous jouer des tours, donc il est difficile d’avoir des certitudes là-dessus. En ces lieux, on peut observer des maisons abandonnées, souvent décrépies, sur lesquelles on peut voir d’autres coraux grimpants morts. On peut aussi trouver des statues étranges et d’autres choses lugubres.

   Toutefois, on peut vivre à la berge. Quelques bouches murmurent que cette partie est quand même maudite, ce qui expliquerait la présence de coraux là-bas et l’étrangeté d’une bonne partie des personnes qui y ont emménagé. Mais même si c’était le cas, la malédiction ne semble pas trop dangereuse de ce côté-là. La plupart des bâtiments sont en bois, colorés ou sombres, avec des coraux géants grimpant dessus. La plupart des coraux en question sont blancs car morts, mais certains sont encore vivants. Pour maintenir en vie ceux avec les couleurs vives, il faut bien les arroser. On trouve peu de coraux colorés au milieu des blancs cadavériques, car les habitants se contentent d’arroser là où ils vivent. Les toits des bâtisses sont faits d’une pierre légère avec des motifs colorés un peu bizarres. Faute d’entretien, plusieurs d’entre elles ont le toit qui s’affaisse et la peinture qui s’effrite. Des lampes et lanternes colorées tendent à éclairer les environs. Il n’y a certes pas d’électricité, mais leurs “ampoules” sont faites d’une pierre de couleur vive s’éclairant toute seule. La luminosité de la roche s’adapte à la luminosité ambiante, on le voit surtout quand la nuit tombe dans l’Esquisse.


   

Environnement


   Les coraux sont des éléments iconiques du quartier. Ceux de la partie habitée grimpent sur les maisons et autres bâtiments. Les habitants savent qu’il faut les arroser tous les jours, avec une quantité d’eau proche de 3L par pousse. Au canal, des personnes prennent des seaux d’eau et les versent à la racine des quelques coraux avec les couleurs encore vives. Cependant, la plupart des habitants n’ont pas assez de moyens ou de temps pour s’occuper d’eux, ce qui explique pourquoi la plupart sont d’un blanc cadavérique. Certaines parties des coraux encore vifs sont entourées des nombreux bras de solbamers (voir Addendum). Même si les solbamers sont appréciés pour leurs propriétés nutritives, pendant un temps, des habitants craignaient que ceux-là soient des parasites. Mais en réalité, ils maintiennent en vie les coraux. Maintenant les habitants savent que ces coraux sont en symbiose avec ces solbamers.

   On peut aussi en trouver dans la partie inhabitée du quartier. Ceux-là sont rarement des coraux grimpants. Le plus souvent, ils ont une forme d’arbre sans feuille. La plupart d’entre eux sont d’un blanc de linceul. Parmi les rares étant allés à la partie inhabitée du quartier, plusieurs disent avoir eu l’impression que ces coraux bougent quand ils ont le dos tourné. Néanmoins, cela n’a jamais été confirmé.

   Dans le quartier, les habitants tendent à s’intéresser aux solstiges. Dans la partie inhabitée, on peut aisément croiser des fossillons, des ambroisies et des hélèneras, ce qui aurait intéressé les herboristes si cet endroit n’était pas maudit ou s’il était impossible d’en trouver ailleurs. En général, les Objets du quartier préfèrent se rendre dans la partie inhabitée. Des explications sur certaines créatures sont données ici (et ici tant que cet addendum n’a pas encore été validé).

   Les solstiges reflètent les différences de sol entre la partie habitée et la partie inhabitée du quartier. Dans la partie habitée, le sol est principalement composé de simple terre, ce qui fait que les pétales de ces plantes sont bleues et qu’elles ont un goût de légumineuse. En revanche, dans la partie inhabitée, le sol est surtout composé de sable et de sédiments marins. Par conséquent, les solstiges là-bas ont plutôt des pétales jaunes et un goût de fruit exotique.

   Si on se rend dans la partie inhabitée de la parcelle, on peut faire l’objet de phénomènes étranges. Parfois on se sent frôlé par quelque chose, et en se retournant, on tombe sur un corail en forme d’arbre. Dessus, on peut quelquefois apercevoir un petit fossile gris d’un arthropode inconnu. Il arrive aussi qu’on entende des bruits étranges, comme si quelque chose bougeait aux alentours. Quand on se tourne vers la source du son, parfois on tombe sur des arbres rouges avec des feuilles roses. Il arrive aussi qu’on sente l’odeur d’un corps en décomposition, mais qu’aux alentours on ne voie pas grand-chose d’autre que des coraux, des arbres et des fleurs, dont des noires et laides à regarder.

   On peut aussi observer des ruines de ce qui semble être un ancien quartier. On rencontre des maisons et autres bâtiments, le plus souvent en bois décrépit. Elles sont sans porte, sans fenêtre, sans toit ou avec un autre signe qu’elles ont été amochées. On peut aussi croiser par occasion des moulins. La plupart de ces moulins sont clairement inutilisables. Quelquefois, on peut en voir un qui a l’air fonctionnel, mais en regardant de plus près, on se rend compte que le mécanisme est quasiment inexistant. Il arrive aussi qu’on croise des amas de bois prenant une forme étrange. Certains ressemblent à des statues ayant été très abîmées par l’affaissement du sol ou par l’inondation, mais cela reste difficile à dire.


   

Habitants


   La majorité du quartier étant déserte, et les habitations des berges ne permettant d’accueillir qu’un faible nombre d’habitants, la population globale est assez faible. On parle d’un peu plus d’une centaine de personnes, condensées dans un espace relativement restreint et se connaissant généralement bien les unes les autres.

   Outre son accès direct à l’Aspiration, le quartier n’est pas spécialement avantageux ; il est éloigné du centre – et même relativement enfermé entre le canal et sa partie inhabitée –, l’ambiance globale peut facilement y devenir oppressante, et l’architecture n’y est pour ainsi dire pas aux normes de sécurité. Dans l’ensemble, les gens qui viennent s’installer ici sont le plus souvent attirés par le côté mystique du lieu, ou simplement charmés par l’atmosphère conviviale qui règne entre ses habitants.

   Il s’agit donc d’une communauté relativement familiale, dont les us et coutumes sont souvent empreints de mysticisme et d’ésotérisme. Tout le monde n’est pas aussi investi dans le délire, mais quand vous vivez au milieu de dizaines de personnes affirmant avec certitude qu’elles ont senti la présence de l’esprit de Jean-Louis l’autre soir, et que vous savez de surcroît que l’Esquisse est plus ou moins capable de tout, il est parfois difficile de complètement garder les pieds sur terre. Par conséquent, les gens d’ici tendent à embrasser plus ou moins consciemment la chose et finissent généralement par s’aligner sur les rituels locaux.

   Ces rituels sont le plus souvent inoffensifs : il s’agit principalement de cérémonies menées à diverses occasions, telles que les naissances, les décès, ou l’intégration de nouveaux habitants dans le quartier, et les rites associés ne dépassent jamais vraiment le stade du ridicule. Il peut par exemple s’agir d’écrire son nom dans la terre et de l’arroser d’eau jusqu’à le faire disparaître – comme une communion avec les prétendus anciens habitants du quartier, qui auraient été enfoncés dans la terre et noyés par son inondation –, ou encore de plonger la bouche dans un petit bol d’eau et de parler dedans pour y confesser ses fautes d’une manière que seuls les esprits peuvent entendre. Il n’est en principe obligatoire pour personne de participer à ces choses-là, mais en pratique, les incitations et la forte pression sociale tendront le plus souvent à vous y pousser.

   Le seul rituel pouvant constituer une forme de danger est celui dit de la « Visite », qui a lieu lorsqu’un habitant du quartier désire entrer dans la partie maudite, ou se faire pardonner de l’avoir fait sans rituel préalable. Le concerné doit alors visiter les esprits de ceux qui s’y seraient noyés, en plongeant sous l’eau de l’Aspiration après avoir bu une liqueur qui le plonge dans un état second. La durée de l’apnée n’est pas fixée, c’est à la personne sous l’eau de déterminer à quel moment elle pense avoir été acceptée ou pardonnée par les esprits, mais dans l’état dans lequel elle se trouve à ce moment-là, on comprend les dangers que cela peut représenter. La personne est néanmoins toujours attachée à une corde, que l’on remonte par sécurité si le rituel dure trop longtemps – auquel cas on considère que c’est un échec et que la personne n’a pas le droit de se rendre dans le quartier maudit, ou devra de nouveau se faire pardonner de l’avoir fait. Ce rituel n’est techniquement pas obligatoire non plus, mais plus encore que les autres, vous y soustraire pourrait vous attirer bien des regards noirs. Le plus souvent, on se contente donc de ne pas entrer dans la zone interdite.

   Que ce soit pour l’organisation de ces cérémonies ou des affaires du quartier en général, il n’existe aucune autorité concrète qui prenne tout cela en charge, mais il est habituel de se référer à la volonté des esprits, et par conséquent à ceux qui l’interpréteront. Si les questions mineures sont laissées à la gestion de chacun, les plus importantes seront donc souvent présidées par quelques illuminés spiritistes qui débattront de si l’on peut tolérer l’instauration des normes du Syndicat de l’Organisation Commerciale dans le quartier ou si l’on peut se permettre d’y intégrer des Cyantifiques – la réponse à ces deux questions étant pour le moment non. Ils se rassemblent régulièrement dans une maison communale située en plein cœur de la partie habitée du quartier, où l'on donne à la fois les conseils administratifs et la majorité des grandes cérémonies. Il s'agit d'un grand bâtiment en longueur, d'architecture similaire aux autres habitations des berges, à l'entrée duquel trône un large porche de bois orné de décorations colorées. C'est généralement sous ce dernier que se déroulent les événements locaux.


   

Interactions avec la Ville


   En principe, les relations entre le quartier et le reste de la Ville sont assez distantes. Si les gens de l’extérieur tendent à être plus sceptiques quant à l’existence d’une malédiction qui pèserait sur les lieux, ils ne vont généralement pas trop s’y aventurer pour autant ; l’endroit a bien peu à offrir de toute façon, et en plus d’être éloigné des grands axes urbains, il est enclavé entre les palissades du Kleos, l’Aspiration et la forêt, ce qui le rend relativement difficile d’accès. Alors que l’on croie à ces histoires mystiques ou non, ça ne vaut jamais vraiment le coup d’aller se perdre dans ses allées sinistres.

   Quant à la communauté des berges, elle tend à ne pas trop se frotter aux affaires de la Ville. D’un côté comme de l’autre, on tend à se regarder d’un œil bizarre, voire méfiant ; les urbains peuvent être mal à l’aise avec les fantaisies locales, et inversement, certains habitants du quartier alimentent une forme de mépris envers ceux qui se détournent de leurs traditions. Il n’est pas tout à fait rare de voir les uns mettre leurs maux sur le dos des autres, d’un côté en disant que « ces ensorceleurs nous ont jeté un mauvais sort », de l’autre que « ces inconscients ont offensé nos esprits ».

   En théorie, les gens des berges prônent donc un régime de vie aussi autarcique que possible, s’approvisionnant sur les cultures locales et les ressources de la forêt. En pratique, toutefois, il existe un important commerce de biens et de services entre le quartier et le reste de la Ville. Si des deux côtés, les gens tendent à ne pas trop s’afficher avec ceux d’en face, il demeure que les habitants des berges vont souvent s’approvisionner dans les quartiers marchands pour leurs besoins quotidiens. Quant aux gens de l’extérieur, ils viennent parfois acheter des produits de l’artisanat local – coraux en pot, colliers de pierres lumineuses, tuiles décoratives… –, voire carrément des services plus mystiques. Par exemple, l’une des activités les plus lucratives du quartier est la consultation de médiums : beaucoup de gens endeuillés ou inquiets pour une personne disparue viennent demander l’aide des spiritistes locaux pour invoquer les mânes de leurs proches, parfois simplement pour les retrouver ou leur parler une dernière fois, mais souvent aussi pour s’assurer de leurs dernières volontés en l’absence de testament. Là encore, peu de gens croient véritablement à ces histoires d’esprits, mais devant le deuil et le climat d’absurdité régnant sur l’Esquisse, il n’est pas rare que certains se laissent tenter.



   

   

Quartier Brumàlait (8ème)



   

Vue d'ensemble


   Vous avez espéré vous rendre au quartier des nuages. Les Nuées. Le quartier où on retrouve les rêves. Malheureusement, on vous a donné des indications trompeuses ou bien vous vous êtes égarés. C’est tout à fait normal. Vous venez de débarquer un quartier qui évoque un peu les nuages sans tout à fait l’être.

   Vous remarquez d’abord les bâtiments immenses qui évoquent des étables, des bergeries, des volières. Tout semble, ici, destiné à héberger des animaux. Curieusement, vous n’en voyez aucun comme s’ils n’avaient jamais existé. Ensuite, vos yeux de Dessinateur s’arrêtent sur la singularité et également la ressource principale du quartier : une brume de lait qui flotte en l’air, pourchassée par des Lappeurs, des chasseurs spécialisés dans la récupération. Vous ignorez encore comment ils font ces bonds extraordinaires jusqu’à qu’on vous explique que sur la Voie lactée, pavée par de la paille parfumée, on trouve de la boue aux propriétés bondissantes. Elle permet aux Lappeurs de pourchasser frénétiquement les brumes à lait.

   Vos narines remuent alors que vous sentez également l’odeur alléchante des pâtisseries en préparation dans le quartier. Elle joue du coude à coude avec l’odeur de paille parfumée, par moment. Félicitations, vous venez de découvrir pourquoi les Dessinateurs aiment bien venir se procurer leurs desserts ici. Mais avant que vous ne puissiez satisfaire votre gourmandise avec les desserts des pâtissiers, quelqu’un atterrit subitement dans le mur voisin dans un fracas assourdissant. Il semble avoir mal calculé le bond nécessaire pour atteindre le toit de la bâtisse. Vous toussez et passez la main devant vous  pour chasser la poussière.

   Décidément, ce quartier semble être un cycle de destruction et de création perpétuel. Avant même que la poussière ne retombe, des Dessinateurs réparent déjà le trou d’eux-mêmes avec ce qui leur tombe sur la main.


   

La structure générale du quartier


   Traversée par la route de l’Inspiration qui se décline en deux chemins, le quartier a pris l’habitude d’appeler son tronçon de route, la voie lactée en raison de l’ambiance brumeuse qui y règne. De la paille parfumée eubaume la route terrestre qui permet d’entrer au Cœur de la Ville et de la quitter pour les champs d’éolienne et les Craies.

   

Types d’architectures


  • Les Lappeurs, des chasseurs spécialisés dans la chasse aux brumes à laits
  • Les fromagers qui utilisent les caves de certaines étables pour faire leurs fromages
  • Les métiers de bouches, boulangers, pâtissiers
  • Sportifs / Acrobates / Sauteurs qui se préparent pour les compétitions sportives et les parkours du quartier
  • Le personnel du Café-Bain Graffàlait 


   

Types de populations


  • Chasse lactée (alimentaire)
  • Métiers de la transformation du lait (fromagers)    
  • Pâtisserie/Boulangerie (Métiers de bouche)    
  • Circuits sportifs / jumping
  • Graffeurs : courant artistique qui consiste à plaquer ses mains pleines de peinture aux murs pour les décorer.
  • Consommation et détente au Café-Bain Graffàlait
       


   

Les ressources


  • Brumes à lait qui a donné son nom au quartier sous la forme du néologisme Brumalait
  • La boue bondissante qui permet aux Lappeurs, Sauteurs et autres amateurs de crashs de réaliser des sauts extraordinaires.
  • La paille parfumée, qui tapisse le sol, adoucit les crashs. Ses vertus ne sont plus à prouver. Son odeur est apaisante pour les Dessinateurs.
  • Importations venant des champs d’Éolienne.


   

Les ressources


  • Association des Lappeurs créée pour renforcer la coopération entre les Lappeurs qui revendent ensuite le fruit de leurs lapperies
  • Le Comité des Jeux Brumalympiques qui organise régulièrement des compétitions pour les sportifs et accrobates.
  • Le Café-Bain Graffàlait : voir lieu notable.



   

Faune et Flore


   Un cyantifique, Pasteur, bon vivant, étudie la balistique. Il est fréquent de le rencontrer après qu’il a fracassé inopinément le mur de l’étable où vous vous étiez arrêtés ou sur les toits du quartier. Il aime bien profiter d’un peu de détente et de chaleur au Café-Bain Graffàlait.
   La paille parfumée est soupçonnée d’être un végétal vivant capable de se regénérer malgré les dégradations causées par les crashs et les cueillettes d’amateurs d’odeurs apaisantes.


   

Les lieux notables


   Le Café-Bain Graffàlait, le lieu où tous viennent profiter des bienfaits du lait capturés par les Lappeurs que ce soit un bain de lait, une tasse de chocolat chaud. Il est considéré comme intouchable par les Lappeurs et les sportifs qui se préparent aux courses. S’écraser dans le bâtiment équivaut à s’attirer la colère des habitants de Brumàlait et à se faire bannir du quartier.
   La structure du bâtiment complètement rénovée sépare des espaces de consommation et de détente. La rumeur veut qu’ils utilisent de la paille parfumée pour donner une senteur au bâtiment qui  apaise les clients.


   

Le rapport au reste de la ville


   L’énergie fracassante du quartier n’est pas toujours du goût de ses voisins directs : il leur arrive d’être victimes des chutes de Dessinateurs causant des trous dans les bâtiments. De plus, ils ronchonnent beaucoup en étant obligés de porter secours à un malheureux sauteur qui ne saurait pas redescendre du toit.
   Le quartier du Fort parle d’armes biologiques pour évoquer les pilotes-boulets propulsées par de la boue rebondissante.
   Le quartier Brumàlait est fréquemment confondu avec le quartier des nuages à l’atmosphère nuageuse, idéale pour rêver et créer des œuvres d’art.
   À l’inverse, le quartier Brumàlait se méfie fortement de la farine provenant de la 9ème à la suite d’épisodes d’hallucinations causé par la consommation de pain fabriqué avec de la farine de la 9ème.
     




(Merci à Ara' pour la super signature ♥)
Arathéa Sar'Flyel
Petite vampire, aime explorer et les calins
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Arathéa Sar'Flyel
Dim 7 Avr - 21:22



Stilgar
Petit pimousse au rapport !
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Stilgar
Lun 8 Avr - 0:52


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Shynagi
Une frite qui a du piquant
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Lun 8 Avr - 17:28
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Lhûn
『 』
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Sam 13 Avr - 11:55
Pip
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Lun 15 Avr - 14:03
Eelis
Qu'est-ce qui est jaune et qui traverse les murs ?
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Eelis
Ven 19 Avr - 1:33
C’est après avoir savouré vos quartiers comme il se doit et hésité pendant des plombes sur mes votes que je viens enfin dans les livrer ! J’argumenterai un peu mes votes au moment de les donner, mais avant ça, je voulais faire un petit retour sur chaque participation, que vous trouverez en-dessous par ordre du sujet, principalement pour vous dire ce que j’ai aimé dans ce que vous avez fait. (Si vous voulez un commentaire plus “critique” où je vous dis en toute honnêteté ce que je pense que vous pourriez améliorer, sur le fond ou la forme, vous pouvez me demander en MP)



Et… Fiou. J’ai besoin de sommeil alors je vais faire court dans ce qui va de toute façon n’être qu’une répétition de choses déjà dites plein de fois, mais encore bravo et merci à tous, je le pense très sincèrement. J’ai si hâte de RP dans tous vos quartiers, dans les mois à venir, et de les couvrir de petits dessins pour la future vraie carte de la Ville.

*lâche une ultime volée de coeurs et s’enfuit*



(Merci à Ara' pour la super signature ♥)

Test:

Vrankiel
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Vrankiel
Dim 21 Avr - 20:14
Kaoren
Non, non, c'est bien plus beau lorsque c'est inutile !
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Date d'inscription : 22/09/2015
Kaoren
Lun 22 Avr - 18:15
Allez, c'est mon tour d'envoyer des votes et des félicitations à tous les membres pour avoir fait de la Ville un patchwork encore plus bordélique - et flippant - qu'elle ne l'était déjà.



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