Épreuve 4 - Les Chroniques d'Irydaë et Peek a Boo [ ♦ ♠ ]

Folie d'Esquisse
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Folie d'Esquisse
Ven 22 Mar - 23:43

Épreuve n°4 - Arme à blanc


Par un coup du sort, une arme tombe entre vos mains. Elle est en bon état, mais vous apprenez, par la pratique, par un tiers ou par un autre moyen, que ses effets n'ont rien à voir avec ceux d'une arme classique. Couper la parole, effacer un personnage de l'univers ou encore transformer vos cibles en lapins, tout est envisageable, alors que fera la vôtre ?

Et surtout... qu'en ferez-vous ?


Rappel du fonctionnement:

Les deux membres du binôme doivent poster leur texte à la suite, sans souci d'ordre. Vous pouvez choisir d'en avoir un qui poste le samedi et un autre le dimanche (en introduisant un certain ordre), de tout poster le samedi ou le dimanche, comme vous le souhaitez.
N'oubliez pas que vous pouvez passer sur la shoutbox pour essayer d'attraper votre binôme.

Quelques petites consignes :

  • Vous n'avez pas besoin de rendre le lien que vous avez choisi entre vos deux textes explicite. Toutefois, si vous avez peur qu'il y ait ambiguïté, vous pouvez toujours l'ajouter en spoiler à la fin.
  • En début de post, nous vous invitons à présenter sommairement votre univers et votre personnage de manière à nous fournir assez d'éléments pour tout comprendre.
  • Les mises en page sont autorisées, mais nous comptons sur vous pour faire attention à la lisibilité en évitant les couleurs/polices illisibles et les tailles d'écriture en-dessous de celle par défaut. Si vous avez un doute, vous pouvez venir faire des tests sur ce sujet et demander des avis sur la shoutbox.
  • Si vous voulez avoir votre avatar qui s'affiche joliment à gauche, vous pouvez utiliser la balise de transformation :
    Code:
    <transformation invite perso="Nom de votre perso" avatar="Lien de l'image de votre avatar" forum="Nom de votre forum" lien="Lien de votre forum ou de votre fiche de perso" />


Anonymous
Invité
Invité
Dim 24 Mar - 20:57

Avertissement : Le contenu de cette participation peut être troublant - au niveau psychologique, ce n'est pas du gore ou de l'érotique - et dérangeant pour certaines personnes sensibles.

Irydaë en résumé !:

Elle était née fille de boutiquier, avait grandi en fabriquant des jouets, des poupées, inscrivant des partitions, les gravant dans des boîtes à musiques. Une routine modeste, dont l’enfant se contentait largement. Sa mère s’en était allée avant qu’elle ne puisse en avoir conscience pour la pleurer. Son père seul demeurait, tenant avec sa petite le magasin que sa mère avant lui tenait. Ils étaient issus des daënars, la lignée technologiste d’Irydaë. La famille des Narcisse était réputée pour sa sympathie, son écoute, son empathie … des traits qu’Ophélia avait du mal à cerner. Elle avait vécu à l’écart des autres enfants, les jouets, elle les vendait, elle ne s’amusait pas avec. Son père lui répétait souvent : « Une Narcisse ne sourit pas, elle fait sourire ». Une idéologie qu’elle prit comme acquise.

Jusqu’à ses douze ans elle s’efforça donc de l’appliquer, affichant, dès qu’elle en avait l’humeur, un radieux sourire aux clients. Plus de dix ans avaient été nécessaires pour faire enfin s’afficher cette risette, une seule nuit suffit à l’effacer pour de bon. La tuberculose emporta son père, la laissant seule, sans parent, sans personne, juste ses poupées et elle … et dix-sept ans durant, son esprit dévia. Innocente, le sang vint emplir ses mains, l’impératif territorial de survie dictant sa lame. Le destin n’est cependant pas aveugle, et vint trouver émissaire dans la tête d’une balle creuse, fichée en plein cœur.

… et puis, le néant. Une sensation d’être bercée, peut-être, l’impression de retrouver les bras d’une mère inconnue. Flottant dans le vide, le courant l’emporta ailleurs. Et dans ce tumulte de sensations, une seule constante demeurait … le silence.

Une violente expiration la prit, respiration précédant l’équivalence d’une crise de panique. Sous adrénaline, la vaironne se mit à parcourir ses mains sur son buste. Spastique, elle ne se calma que lorsqu’elle sentit la peau là où seule de la chair déchiquetée devait subsister. Yeux injectés de sang, elle fixait le bas de son corps, écartant peu à peu ses paupières, déconcertée. Elle risqua un regard autour d’elle, tournant frénétiquement le visage de droite à gauche. Rien autour n’était familier, pas même l’architecture, pas même le sol. Même l’odeur de l’air était d’une autre saveur.

Flanc de la cuisse droite au sol, Ophélia se redressa, élevant sa cheville et tournant sa taille pour regarder derrière elle. Sa main frôla une froide humeur. Baissant le regard, elle reconnut la lame qu’elle avait emporté dans la tombe, celle qui avait mis fin à deux vies avant que la sienne ne soit mise à bas. Empoignant le manche familier, elle éleva le fil jusqu’à ses yeux dépareillés. La continuité de cette arme n’était plus d’acier, elle luisait d’un feu argenté, éthéré. Comme un néon sans matière, il s’élevait d’une forme courbée, similaire à celle que l’on attend d’un outil de ce genre.

La contemplation de la vaironne prit fin, alors qu’une main se posa sur son épaule. Une femme … elle s’était précipitée vers elle à la vue de sa tenue déchirée et de son air miséreux. Elle prononçait des paroles précipitées à un rythme saccadée, pressé. La vaironne se mit à paniquer ! La compagnie des autres l’effrayait, leur contact n’était pas la bienvenue. Encore sous l’emprise de la terreur mortuaire, son réflexe fut immédiat. Avec un grognement étouffé, serrant les dents, elle dessina un arc de cercle sur la gorge de l’étrangère … son visage se figea. Aucune goutte de sang, aucune blessure, juste un air effaré. Ophélia reculait, l’inconnue demeurant silencieuse n’avait d’autre réaction que la confusion pure, celle qui rend les yeux aveugle et qui embrume l’esprit.

Elle murmura un mot, qui n’eut aucun son. La vaironne pencha la tête, n’ayant pas saisi la moindre once d’une parole, l’étrangère s’y réessaya, plus fort, visiblement. Aucun bruit. Elle se mit finalement à crier, ouvrir grand la mâchoire, muette, avançant, pointant Ophélia du doigt, l’accusant de l’index … elle se jeta sur elle, main droite tendue. L’agresseur agressée dessina une courbure verticale sur le poignet de l’inconnue. Son épaule chancela net sur sa hanche, ses doigts tombant sur sa hanche. L’aphone continuait de parler dans le néant, tandis que, devant elle, la vaironne se mit à courir, perdue et confuse.

Sortant de la ruelle, elle se trouvait alors dans une allée. Il y avait peu de monde, quelques passants qui ornaient leur journée d’un bon moment au plein air … mais leurs tenues étaient si étranges ! Ce n’était pas normal, ça n’allait pas ! Rien n’allait ! Elle ne reconnaissait rien, ne voyait rien de familier, ne savait même plus quel monde la mort lui avait imposé. L’un des passants vit l’arme au poignet de cette jeune femme aux étranges aspects. Il avait les mains en barrière, tentant certainement d’éviter tout débordement. Lui aussi, il parlait, plus doucement, si doucement … il puait l’hypocrisie, la peur et la pisse.

Le regard sévère de la vaironne précéda une expression désabusée. La lame radiante fit d’abord se décontracter les mains du médiateur, puis vint briller sur ses deux yeux. Il remuait la tête, cherchant des points de repère, cherchant l’horizon, cherchant la lumière. Aveugle, il se mit lui aussi à hurler, une inconvenance vite réglée. Sa gorge fut cible d’une courbure du fil lumineux, et plus aucun son ne sortit de sa bouche. Une consternation nouvelle prit place sur le faciès pâle d’Ophélia, alors que, hésitante, elle décala l’homme hors de son chemin d’un revers de l’avant-bras. Il y avait une autre personne dans l’allée, et elle courait.

D’un geste extrêmement maladroit, la lame argentée vint trouver le mollet du témoin. Il s’écroula à terre, secouant sa hanche comme pour faire réagir son membre destitué à sa volonté. La main gauche de la vaironne tracta ce dernier jusqu’à elle, le regardant avec une expression dégoûtée. Sa curiosité malsaine força son poignet à arquer l’arme dans l’autre jambe, puis vers les bras, puis sur la gorge … avant de s’arrêter. Agenouillée à côté de lui, deux pupilles tremblantes fixaient le corps immobilisé. Les cernes de la jeune femme parcouraient chaque membre de cet étranger, n’osant s’aventurer dans ses yeux qu’en dernier lieu.

Le regard qu’il lui lançait, il était inqualifiable. Un mélange de terreur, de haine, de supplique, d’imploration … comme s’il regardait la faucheuse. C’était le visage que donnaient ceux qui sentait approcher la faucheuse, l’œillade du condamné. Après une grande inspiration, Ophélia redressa la lame, fixant toujours l’étranger de ses yeux troublés. Doucement, elle en appuya le bout sur son oreille gauche, puis la droite, avant de descendre sur les hanches, puis les cuisses, puis les chevilles. Chaque articulation fut appuyée par la pointe luminescente, chaque fibre musculaire fut sujette à sa pression inexistante. Elle n’épargna que le centre du buste. Si bien qu’à la fin, il ne restait à l’homme plus qu’un seul œil. Il bougeait, seule marque de vie dans un corps vide. Sa respiration continuait, mais tout était si … tranquille.

La vaironne prit du recul, surplombant l’intégralité de l’anatomie de cet inconnu. Tout était calme … silencieux, seul son œil la perturbait encore, mais elle devait comprendre cette sensation, la voir, la saisir, se l’approprier. Elle y décela le dernier regard, la pupille qui voit enfin la mort, qui en est si proche qu’elle en sent l’haleine, qu’elle fixe dans ses poches noires et se dit « ça y est ». La dernière vision que lui offrit Ophélia, fut celle d’une lame aux scintillements d’argent. Sur le sol ne traînait plus qu’une vie sans expression, une autre poupée avec laquelle jouer.

Quelques secondes coulèrent … la jeune femme ne se releva pas. Elle regardait la coquille de chair, se disait qu’il vivait encore là-dessous. Un rire sarcastique la secoua, un rire moqueur de sa propre folie. Ces regrets, ces souvenirs, ces émotions … elles pesaient trop lourd. La mort lui offrait une porte de sortie, elle comptait la prendre. Mais avant, elle avait une dernière nuisance sur laquelle elle devait passer un coup de balai. Une tignasse brune dans la rue, une haute silhouette qui la surplombait, qui n’avait de différence avec les autres qu’une arme en main. Les cernes sous ses yeux étaient synonymes de trépas tant elles étaient longues.

Les balles n’effrayaient plus Ophélia, pas depuis qu’elle avait connu la mort par leur travers. Le couteau qu’elle avait laissé glisser sur le sol revint sous une poigne solidement attachée. Avec une expression de regret empreinte de crainte, elle se leva, puis s’avança … avant d’essayer de se jeter sur cet étranger. Vint alors une impression, l’absence de ressenti malgré un doigt qui avait pressé la détente. La vaironne se sentit vide, innomée, vaine. Son existence se réduisit alors au présent, sans aucun souvenir auquel le rattacher. Il n’y avait plus de boutique, plus de jouets, plus de cadavres et plus d’Ophélia. Sur cet impact s’était dessiné une fin, et esquissé une nouvelle existence, le passé, lui, n’a plus d’importanc
Anonymous
Abel Loneheart [PaB]
Invité
Dim 24 Mar - 21:03

Le temps était dévorant. Il s'écoulait, lentement, indéfiniment, sans savoir si un jour tout allait s'arrêter.
Y'en avait-il seulement encore un, de temps, depuis qu'il était mort ?
Certains auraient vu la mort comme une délivrance. Mais pas lui. Parfois, il vivait ça comme une réelle souffrance. Et il ne pouvait en vouloir à personne parce qu'on avait juste voulu l'aider. Mais à mourir, il aurait préféré disparaître. Simplement. Définitivement. Qu'on l'oublie, qu'on ne se souvienne plus de lui, de ce qu'il était. Que son souvenir soit effacé de toutes les existences, et que sa misérable vie ne représente plus rien aux yeux de quiconque. Les souvenirs avaient beaucoup de valeur. Mais parfois, ils étaient simplement lourd à supporter. Comme un énorme poids, quelque chose qu'on ne cesse de ressasser, quelque chose dont on arrive pas à se débarrasser et qui nous suit, qui nous hante, qui s'accroche à nous comme une marque indélébile. Sans jamais se détacher.
Il avait mal. Terriblement mal. Il se laissait poursuivre par son passé. Il aurait préféré ne jamais avoir vu le jour en tant que vampire. Et peut-être même ne jamais avoir foulé le sol de ce Tokyo mortel, refuge pour ceux qui n'avaient pas pu savourer pleinement leur vie. Il s'en fichait, lui, de sa vie. Et il ne pouvait même pas revenir en arrière pour changer les autres. C'était comme si une plaie béante s'était ouverte dans son cœur et qu'elle ne s'était jamais refermée.

Il était là depuis dix longues années. Il aurait pu mourir d'une balle dans le crâne, ou même mourir étouffé par sa propre maladie qui l'empêchait de respirer correctement ! Il aurait réellement penser que c'était ça qui l'achèverait. Il ne pouvait pas vivre un seul jour sans se demander s'il verrait le lendemain. Ce monde des morts dans lequel on l'avait conduit... est-ce que c'était vraiment une délivrance ? Il avait vu tant de gens depuis qu'il était ici et pourtant, il se sentait toujours aussi seul. Il aurait voulu simplement tout oublier. Se reconstruire, devenir quelqu'un d'autre. Le temps d'une vie entière. Il se demandait parfois quand est-ce qu'il tomberait en poussière. Quel était l'intérêt de cette existence si au bout du compte, elle avait une fin ? Il ne comprenait pas. Il ne comprenait rien.
Il avait grandi, garçon malade et esseulé, qui se sentait abandonné. Par sa mère qu'on avait tuée, par son père qui ne s'en était jamais occupé. Alors quand ils étaient arrivé, elle et lui, il les avait vu comme ses anges gardiens. Celle qui était comme sa sœur, celui  qui était toute sa vie. Il avait blessé l'une, il avait abandonné l'autre. Et sa faculté à revenir dans l'autre monde le torturait parce qu'il ne pouvait pas revenir les voir sous peine de les tuer. Et il ne voulait pas les tuer. Il ne voulait pas avoir à tuer qui que ce soit. Il était incapable de passer à autre chose depuis que la mort l'avait emporté.

Aujourd'hui, le temps était morose. Un peu comme son esprit enveloppé de brume, dont il n'arrivait pas à s'extirper. Qu'est-ce qu'il devait faire ? Où est-ce qu'il voulait aller ? Il ne le savait pas. Il y avait des jours comme ça où il se sentait complètement perdu, comme si plus rien ne comptait et que tout ses repères s'étaient envolés. Et qu'est-ce que c'était, dans ces mains, cet arme qu'il avait trouvée ? Ce pistolet qui s'était dressé sur son chemin, au sol, qu'il avait failli percuter ? Il était comme lui. Abandonné. Machinalement, il l'avait ramassé. Pourquoi ? Qu'est-ce que ça lui apporterait ? En lui, c'était un torrent de haine, de rage, de peine qui se déversait. Peut-être qu'elle l'aiderait à calmer sa colère.
Il avait traîné des pieds jusqu'à une décharge. Un endroit reculé, complètement vide. Comme lui. Comme ses pensées. Et tant que le revolver possédait des balles, il avait tiré. Et à chaque tir qu'il exécutait, quelque chose d'étrange lui apparaissait. Comme si une image floue de ce qu'il avait touché se formait dans son esprit. Comme si on avait quelque chose à lui montrer.

Et puis, quelqu'un était passé.

Abel ne l'avait pas remarqué. Peut-être parce qu'il n'avait pas été assez concentré. Son tir avait dévié. Il s'était fiché droit dans la tempe de cet homme qui avait voulu l'interpeller et inerte, il était tombé. Dans l'esprit du vampire, un flot d'image s'était précipité. Il avait vu cet homme. Il avait vu toute sa vie. Ses souvenirs. Il avait vu ses joies, ses peines, il avait vu en une fraction de seconde sa vie défiler. Il n'avait pas pu le tuer, parce qu'ici, on était déjà mort. Mais c'était comme si, d'une seule balle, il avait ôté toutes les visions de son passé. Sur ses lèvres, un sourire nerveux, nerveux et malsain s'était dessiné. Et s'il recommençait ? S'il tirait de nouveau sur quelqu'un, qu'est-ce que ça ferait ? Il devait réessayer.

Il avait l'air d'un fou, Abel, a tirer comme un demeuré. Il s'était égaré dans une ruelle, laissant le vent l'envelopper. Quelqu'un s'était montré et sans expression, sans visage, il avait levé son pistolet et il l'avait frappé. Et tant qu'il lui restait de balles, tant qu'il pressait la gâchette, c'était des souvenirs qu'il arrachait. Il laissait derrière lui des personnes amnésiques. Il leur avait tout fait oublier.
Qu'est-ce que ça lui apportait ? On aurait dit qu'il cherchait une réponse. Peut-être qu'il essayait de voler des secrets pour se convaincre que rien ne pouvait être pire que sa vie à lui, ou qu'il voulait se prouver qu'il n'était pas le seul à être blessé et que certains pouvaient avoir vécu pire que lui. Peut-être... peut-être qu'il essayait d'enlever la souffrance à ceux qui en seraient, comme lui, les prisonniers. Son arme volait les souvenirs. Et il ne savait pas comment l'utiliser.

Comme une coquille vide, il titubait, il continuait d'avancer. Dans cette rue où il se trouvait, il entendait naître des cris de terreurs, et il les sentait se briser bien plus vite qu'ils n'avaient pu s'éveiller. Qu'est-ce qu'ils étaient ? Un homme, une femme. Il les entendait. Et il vit une chevelure argentée, dont la lame semblait chercher à faucher des vies à l'instant même où elle les approchait. Savait-elle seulement où elle était ? Il ne l'avait jamais vue. Et ses vêtements... ses vêtements n'avaient rien de commun aux siens. Peut-être qu'elle venait d'une époque ancienne ? Il en avait déjà vu, des hommes vêtus de lourdes armures.
Et c'est quand il vit ses actions que la raison sembla le regagner. Comme si quelque chose l'avait frappé, lui faisant se rendre compte que peu importe ses intentions, ses actions étaient mauvaises. Digne d'une personne que la folie avait consumée. Et c'est un regard terrorisé et indigné qu'il porta sur elle, chevelure blanche que les ténèbres avalaient.

Il devait faire quelque chose.
Il ne pouvait pas la laisser tout dévorer.
Il n'y avait plus qu'une balle dans son chargeur. Elle était tout ce qui lui restait.

Peu importe combien ses mains tremblaient, peu importe combien il hésitait, il devait le faire. Il devait rattraper l'horreur et la discorde qu'il avait semé. Il fallait que ses actes ne soient pas déraisonnés, et même s'il n'était pas bien là où il vivait, pour les autres, c'était sans doute un refuge, une façon de se sentir mieux.

Alors au moment où elle se rua sur lui, il avait déjà tiré. Au sol, c'était son corps immobile qui chutait alors qu'il voyait un tourbillon de mémoires qui l'envahissait. Des poupées qu'elle fabriquait, un sourire qui ne s'était presque jamais fait. Une mère qu'elle n'avait pas connue, sans doute, un père qu'une maladie lui avait arraché. Il ne comprenait pas d'où elle venait. Son monde semblait si lointain. Il n'aurait pas su déterminer à quelle époque elle appartenait. Mais il avait reprit ses esprits désormais. Et dans ce flot de souvenirs, il avait même apprit comment elle s'appelait. Ophélia. Nom à la tranchante et pourtant douce sonorité. Il avait mal. Et son histoire le touchait. Émotion brute, inexplicable. C'était tout son corps qui pleurait.

Les larmes ne voulaient plus le quitter.
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